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20 avril 2017 (0184)
L'Âme ou l'Ha 

Un proverbe bantu dit : "Mon ami n'est pas mort, puisque je suis vivant," et je peux dire similairement : "Mes ancêtres, mes frères et sœurs humains ne sont pas morts, puisque je fais pénitence pour avoir une âme, pour être fait un Dieu (Rév d'Arès 2/13) et, si je ranime mon âme = mon image et ressemblance du Créateur, je les sauverai, je sauverai le monde (28/7)."
Les rationalistes nomment indifféremment l'intellect âme ou esprit, pour eux une seule et même fonction cérébrale.
L'esprit certes participe de l'intellect ; il est un invisible outil de la chair comme l'onde électromagnétique est un invisible outil de la radio, mais l'âme, elle, participe de la Vie absolue (Rév d'Arès 24/5), dont elle est prémisse dès ce monde.

L'âme herbe de l'Univers
Comme l'herbe dans la nature terrestre
mon âme est une herbe de l'infinie prairie
de l'univers, de la Vie, du Tout.

Il se trouve qu'en ce moment je fais mortification (Rév d'Arès 33/34) pour trois défunts récents : mon neveu Philippe, notre sœur Andrée, notre sœur Chantal, mais d'autres nous rejoignent en nombre la nuit, quand je prie avec eux, car l'espace compte infiniment plus de désincarnés que d'incarnés, et encore ! je ne compte pas les anges. Je ne vois ni ne sens les âmes, qui sont dans l'apesanteur, immensurables, intangibles, invi­sibles, inau­dibles, abstraites. Énergies ? Consciences ? Pures qualités ? Probablement les trois. Aussi mysté­rieuses, vraies et présentes que le Tout Autre, que la vie, assurément. Comme Lui, comme elle, elles sont partout, là-bas à l'infini ou dans mon cœur. Autrement dit je ne sais presque rien sur elles.

Dans l'humain, aussi longtemps que son cœur bat, l'âme existe chez celui ou celle qui se l'est donnée (Rév d'Arès 17/3) comme existe l'art chez l'artiste. En le croisant dans la rue, vous ne distinguez pas plus l'homme clair et blanc (xvii/12) qui a une âme que l'artiste qui a l'art. Cependant, l'âme naît toujours du Bien qui divinise et éternise la créature, tandis qu'une œuvre artistique naît de l'esprit, même géniale elle est au mieux heureuse et parfois même génère le mal. Le Bien n'est pas nécessai­rement le but que poursuit l'esprit. C'est d'oublier cette distinction fondamentale que vient la confusion entre l'âme et l'esprit.
Il faut des âmes pour faire la Vie comme il faut des artistes au travail pour faire l'Art.
L'âme
, aussi invisible mais aussi réelle que la force ou la gravitation, résulte du travail du Bien ou le Bien accompli.

Il est, parmi d'autres, un point particulièrement remar­quable par lequel La Révélation d'Arès nous éloigne de la religion et nous renvoie à la vie spirituelle génétique, qui nous fait seulement et suffisamment reprocéder de la Vie. Ce point est l'âme, mais il faut la vouloir, la faire naître et la développer ; le travail sur soi qui crée l'âme a pour nom pénitence dans La Révélation d'Arès.
Comme le sait tout Pèlerin d'Arès et comme le présume tout épi mûr ou Pèlerin d'Arès potentiel, être pénitent est vivre en aimant, en pardonnant, en faisant la paix, en raisonnant avec intelligence spirituelle et libre de toute peur et de tout préjugé.

Être pénitent, c'est se créer une âme et par là non seulement trouver le salut à sa mort, mais aussi redevenir co-créateur avec le Créateur. Oui, nous pouvons changer le monde (Rév d'Arès 28/7).

Jésus appelle l'âme l'âme en 1974. Le Père l'appelle l'ha en 1977. Le h de ha n'est pas prononcé ; je l'ai ajouté pour éviter au lecteur de confondre ha avec a (troisième personne du présent d'avoir) ou avec à (préposition).
Mon âme sera, à ma mort, la voile grâce à quoi je rejoindrai la Flotte Céleste (Rév d'Arès 17/4). Si je n'ai pas été un homme de Bien ou pénitent et si, de ce fait, je n'ai pas d'âme, je ne serai qu'un spectre errant par les ténèbres glacées, plus malheureux que les vers aveugles et nus dans les profondeurs des nécropoles (Rév d'Arès 16/15, 4/7), c.-à-d. rien qu'un corps pourrissant au cimetière. Mais si j'ai une âme, elle survivra et je deviendrai une parcelle des universelles Sainteté, Puissance et Lumière (Rév d'Arès 12/4), un élément de la Force Créatrice.

Qu'est la substance de l'âme ? Je ne le sais pas plus que je ne sais de quelle substance est fait Dieu. Mais aussi vrai que Dieu existe, elle existe.  Mon âme est ma réciprocité dans le Bien comme je suis la réciprocité du Créateur dans le mondeGenèse 1/26-27 dit que je suis l'image et ressem­blance du Créateur.
Le peu que je sais de mon âme je le sais seulement par La Révélation d'Arès : Mon âme n'est pas née du ventre de ma mère (Rév d'Arès 17/3) ; elle est le produit du Bien que j'accomplis (31/6) par la pénitence (30/11).
La Bible n'a pas de mot pour âme. On traduit par âme l'hébreu nefeš (= gorge), qui en fait désigne le souffle, la force vitale, la vie (de l'homme ou de l'animal), l'être vivant, parfois même la personne. Lié au pronom personnel nefeš signifie je, tu, il, etc. Nefeš est un élément vital, mais non un élément immortel. Dans l'Évangile nefeš est traduit par le grec ψυχή (psyché) soit avec le sens de vie biologique, soit le sens de vie survivant à la mort pouvant être récompensée ou punie. Le concept d'âme immortelle est très fruste dans la Bible.
Le Coran de son côté parle de trois sortes d'âme : L'âme instigatrice du mal (ammâra), l'âme qui ne cesse de se faire des reproches (lawwâma), l'âme apaisée et retournée à Dieu, satisfaite et agrée (Mutma'inna, Sourate "L'Aube" 89/27-28). On s'approche du sens qu'a l'âme ou l'ha dans La Révélation d'Arès, mais on n'y est pas encore.
Je passe sur les sens dans d'autres religions, notamment en Extrême Orient.

Et voilà ! j'ai dit tout ce que je sais de l'âme. C'est peu, mais c'est sûre vérité parce que je le tiens du Père. Tel n'est pas le cas des livres qui parlent de l'âme. Je viens de lire "De l'âme" de François Cheng. J'ai pris grand plaisir à ce livre, si bien écrit. Mais que m'a-t-il appris de neuf ? Rien. Il dit, avec une très talentueuse culture, ce qu'ont dit de l'âme les penseurs depuis l'antiquité : Leozi (Lao Tseu), le Tao, Bouddha Shakamyuni, Platon, Aristote, Maïmonide, Pascal, les religions, Simone Weil parmi beaucoup d'autres. J'ai pu constater, comme je l'avais déjà constaté, qu'aucun penseur ni aucune religion n'a vu l'âme comme un produit du Bien accompli par l'humain qui la possède. Seule La Révélation d'Arès rappelle cette notion fondamentale.
Le monde entier a fini par oublier ce qu'est l'âme, une entité qu'ajoute, consciemment ou inconsciemment, l'homme qui cesse de pécher (Rév d'Arès 30/11) à ses entités natives que sont la chair et l'esprit. Ainsi l'homme partiel devient-il entier (chair, esprit et âme 17/7).
Il est à noter que même les mécréants sont hantés par les tourments d'un remords. Chaque jour les journaux disent que les athées eux-mêmes ressassent les abominations passées de l'espèce humaine : guerres, persécutions, esclavage, colonialisme, impérialisme, fascisme, communisme, injustice, exploitation de l'homme par l'homme, destruction de la nature, terrorisme. Ils voient clairement, parallèlement aux bienfaits, une continuité d'horreurs. Les mécréants entretiennent autant leur propre remords que les procédures d'urgence contre le mal quand il vient d'ailleurs comme jadis les gardiens du feu gardaient le feu qui pouvait aussi bien cuire les aliments et chauffer la maison que causer des désastres incendiaires. Pourquoi les mécréants oublient-ils le très simple fait qu'il suffirait d'éduquer spécifiquement les enfants contre le mal pour recréer le monde dans l'amour, la paix, la liberté, l'intelligence du cœur, autrement dit, pour faire renaître beaucoup d'âmes ? Pourquoi oublient-ils que, si les hommes ont enfanté des barbares, des monstres et, pour finir, des spectres errant par les ténèbres glacées (Rév d'Arès 16/15), ils ont aussi gardé au fond d'eux les moyens de changer la vie en félicité ?
Il est étrange que nous vivions aujourd'hui une situation de repentir à sens unique, celui exigé par le camp rationaliste, le camp de ceux qui se drapent dans la raison pour mieux nous accuser d'être des illuminés, des rêveurs, nous qui poursuivons le même but qu'eux : vaincre le Mal, seulement par d'autres moyens, non par des lois mais par l'effort personnel d'être bon, autrement dit par l'âme que chacun et chacune se crée par la pénitence ? De ce fait, l'âme n'est pas le moindre enjeu d'une tragique contradiction. Les mécréants rient parce que l'âme n'est pas visible sous le microscope? Mais l'esprit, le remords, le mensonge ou l'amour l'est-il ? Non. Le remords (Rév d'Arès 8/5), par exemple, n'est rien d'autre que le triomphe de l'esprit de reddition face à l'Histoire que les mécrants croient fatale. Nous, nous leur crions : Non ! Fatale l'Histoire ne l'est pas, il faut la vaincre et repartir d'un autre mode d'existence. Les Pèlerins d'Arès et avec eux tous les hommes de bien, les hommes du temps qui vient (30/13) ne sont pas des repentants, ce sont des pénitents, des humains avec une âme, la meilleure arme contre le mal et la mort.

Le Bien peut triompher du Mal et c'est dans l'âme ou l'ha qu'il trouve sa Puissance. Quand sont combinés la Parole accomplie (Rév d'Arès 35/6) — que règne sur nous Ta Sainteté ! (12/4) — et la Volonté de pénitencepour que nous fassions Ta Volonté (12/4) —, l'âme ou l'ha naît, s'ajoute à la force qui se constitue pour former un jour la myriade d'âmes ou has qui enverront la Bête du Mal agoniser derrière l'horizon (22/14). La religion n'a rien à voir à cela. Vivez selon le Sermon sur la Montagne, qui ne fonde aucune religion, et vous réveillerez un volcan (L/6) de Bien triomphant. Éden n'est pas un Jardin (xxviii/21) de terre, d'arbres de bois, de fleurs de chair, mais la Vie qui conquerra l'Univers, l'épanouissement du Tout heureux.

Que voit-on en l'homme moderne ? Généralement l'animal pensant initial, celui qui couchait sur l'ombre (Rév d'Arès vii/2). Mais gardons à l'esprit qu'il est fils d'Adam, la progéniture d'une race (25/4, xii/5) déifiée par la Création. Par quoi le Créateur changea-t-Il cet animal en lampe (Matthieu 5/15, 6/22) capable de d'émettre Sa Lumière (12/4), d'être Son Image et Ressemblance (Genèse 1/26) ? Par l'âme pardi ! L'âme est Dieu en l'homme. Dieu nous demande de ranimer l'âme en nous, parce que nous détenons une part de Lui-même, parce qu'en nous reconstituant, nous partageons avec Lui la Vie qu'Il nous a prodiguée, qui n'est plus aujourd'hui que vie dans une chair mortelle, rien que l'ombre portée de la Vie. Alors, un Bonheur infini s'ensuit, le Bonheur du Père et le nôtre, qui ne font qu'Un (xxiv/1). La Veillée 17 de La Révélation d'Arès est, sur ce point, radicale. L'homme en masse est blé vide (xxvi/8). Les bons blés (xx/19) sont devenus rares, ce sont les épis mûrs, ceux capable d'avoir une âme. Mais une âme est plus forte que mille esprits et chairs sans âmes. Notre mission s'évertue à trouver ces pénitents qui sauveront le monde.

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23 mars 2017 (0183)
Certitude de l'incertitude

La Révélation d'Arès ne fonde pas de religion ; elle demande à l'humain de se penser autrement.
Homme, pense-toi autrement que comme sujet des princes du culte religieux, du culte politique, du culte financier.
Fuis ces dominateurs et spoliateurs (27/9) par la pénitence (change ta vie !) (30/11). Tu peux gravir les Hauteurs du Bien par de nombreux sentiers (25/4-5), entre lesquels tu es libre (10/10) de choisir le tien.
Voilà bien qui te donnerait, à toi qui attends toujours des lois précises et des directives détaillées, une impression d'incertitude !
Mais tout ce qui est formaliste, détaillé, situationnel dans l'Écriture n'est que parole ou livre d'homme (16/12, 35/12), aliéniant, réducteur, contraire à l'amour et à sa miséricorde.
Homme, aie la certitude de l'incertitude ! L'incertitude te laisse un large espace de liberté, elle est un libérateur fort, elle est le grand propulseur vers l'heureux changement du monde (28/7).
Sept milliards d'humains déjà ! Il faut changer de civilisation.

Jésus de Nazareth
Jésus le libérateur voit comme
impossible de changer de vie (30/11)
sans grande latitude ou incertitude
à l'égard de la religion

Le 18 mars le peloton des jeunes missionnaires de Bordeaux a fait cercle autour de moi à "L'Eau Forte", rue Monbazon. Nous parlons de points d'apostolat, quand entre, venant de la rue, un scandalisé* (Rév d'Arès 28/3-4). Je l'invite à s'asseoir parmi nous. Aussitôt il me fustige. J'écoute avec une attention fraternelle cet objecteur, en qui je vois le Français railleur et aporétique que rencontre la mission dans la rue tous les jours. Sorte de Candide à l'envers, après son débit de sarcasmes, que nous lui pardonnons sans hésiter, il nous donne l'occasion d'aborder des points de La Révélation d'Arès dont on parle rarement, notamment celui de l'incertitude comme socle de la Parole d'Arès. À un certain moment, un des jeunes frères demande en substance : "Faut-il exécuter à la lettre La Révélation d'Arès ?"
Je réponds : "N'avez-vous pas remarqué que La Révélation d'Arès ne précise rien qu'il faille exécuter à la lettre ? On n'y trouve pas ce que la Bible appelle lois — les Dix Paroles (décalogue), la Thora —. La Parole d'Arès fait apparaître aussi soudainement que clairement que ces lois ne sont qu'initia­tives humaines  (Rév d'Arès 16/12,35/12). La Révélation d'Arès, pure Parole du Créateur, indique seulement une direction : Il faut principalement changer sa vie, faire pénitence (31/11) et accessoirement faire mortification pour les défunts (33/34), prier sur les époux (33/22). Mais comment ?  Elle ne le dit pas. Elle demande au prophète d'en décider avec mesure (12/1)."
J'ajoute : "C'est un des problèmes difficiles sur lesquels j'ai buté pendant les mois qui suivirent les apparitions de Jésus. J'ai finalement décidé que j'en resterais à l'enseignement de Jésus, puisque c'était Jésus que le Père m'avait envoyé. Ainsi ai-je commencé à recommander de faire du Sermon sur la Montagne la base de la pénitence. Mais incertitude = latitude. L'incertitude dans quoi la Parole d'Arès a voulu baigner ses auditeurs pare ses indications d'une indubitable souplesse. Si vous, mon frère, étiez bouddhiste avant de devenir Pèlerin d'Arès, vous pourriez adapter dans votre pénitence les sutras du Bouddha. Le Père nous sort des religions, Il relativise la façon de prier, n'impose de sentier à personne pour atteindre le Bien, parle de sentiers au pluriel (Rév d'Arès 25/5-6). Il fait de nous des croyants libres (10/10)."
La foi n'est pas repliement sur soi ou intériorisation du Créateur comme les mystiques, parmi d'autres, le pensent. La foi est au contraire un déploiement de la pensée d'espérance, fondée sur le Bien, étalée (xLii/13) sur l'immense surface de liberté spirituelle qu'ouvre devant nous La Révélation d'Arès (10/10). Ce n'est pas quelques chose d'aisé à expliquer aux gens du dehors, qui culturellement voient la foi comme dogmes et règles, jamais comme activité libre. Le Pèlerin d'Arès se pense tout autrement, il a compris que Dieu — l'Indescriptible qui décrit si peu — vient s'intégrer à lui ; l'image et ressemblance (Genèse 1/26) se reforme en lui ; il retourne au Tout, à la Vie (24/5) qui va de Dieu à lui.

Ce que le monde appelle l'Ordre, que réclament tant d'humains, n'est qu'un leurre : Le monde est guerres, rivalités, querelles,
conflits d'intérêts, etc. Le monde ordonné ne sera pas le monde d'ordre, mais le monde d'Amour.

Là, nous tendons à un tout autre mode de penser la relation de la créature au Créateur. Le pénitent tend vers l'Être Unique : Sois Un dans toi ! (Rév d'Arès xxiv/1). Le Pèlerin d'Arès se réclame d'un déploiement de soi en Dieu.  C'est ce que disait le rishi Sandilyia : "Au fond de moi je suis l'Être universel," qui ainsi dépassait l'hindouisme, atteignait la Vérité universelle retrouvée dans La Révélation d'Arès et toute Parole d'ordre supérieur. L'Être universel ne peut être qu'un Être d'amour.
Différent du Christ de Jean l'Évangéliste, qui n'est que le Verbe fait chair (Jean 1/14), le Christ de Maître Eckart, lui, est éternellement engendré dans l'âme et nous rapproche du Souffle de La Révélation d'Arès, Parole en relation directe à tout humain qui s'en pénètre. Le Christianisme des théologiens fit de Jésus Dieu incarné, mais en fait ce sont l'amour, le pardon, le fait de s'interdire de juger (Matthieu 7/1, Rév d'Arès 36/16) qui font de chaque pénitent Dieu incarné, un Christ, qui qu'il soit. Tout pénitent est Moi né de Jésus né de Marie (la phase maternelle du Créateur, 32/2). Lamennais dans son "Essai sur l'Indifférence" rappelle qu'en sanskrit, notre langue-mère, dont l'étude est fondamentale dans le cadre de la linguistique comparée, "l'Être Suprême, Dieu, a divers noms Swayambu, Swayambuva, Vishna-Karma (le Grand Ouvrier), Pradshapati (Seigneur de la Création)," lequel un jour reçoit Indra (roi des dieux) qui vient apprendre le Soi. Indra est renvoyé deux fois comme cancre puis apprend enfin que "le Soi est un sommeil profond et sans rêve, le Soi est ainsi l'Être immortel, universel." Indra dit : "Mais alors, ô Pradshapati, aucun humain n'est capable de dire de Soi : C'est moi !" Pradshapati lui répond : "C'est cela." Voilà pourquoi notre chair aveuglée par le péché ne voit pas Dieu, ne peut faire l'expérience du Tout et tombe soit dans la religion, soit dans l'incroyance. Voilà pourquoi la seule certitude que nous ayons d'en sortir repose seulement sur l'incertitude d'avoir une âme. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende (Matthieu 13/9).
Mais Pradshapati, Indra, Bouddha, ne sont que des noms et des entités présentant sous un jour non biblique des réalités communes à tous les humains de la Terre. Nous n'enseignons ni l'hindouisme, ni le bouddhisme, ni aucune des innombrables religions, mais seulement la simplicité de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence spirituelle, de la liberté absolue, bref, de la pénitence. Autrement dit, nous nous pensons tout autrement.

* Scandalisé : Certains m'ont reproché de ne pas traduire en anglais scandalisé par scandalized man, mais l'anglais n'a pas de mot pour traduire scandale au sens qu'a ce mot dans les Évangiles. À preuve, "The American Bible" de Catholic World Press traduit scandale par sin (péché), "The New American Standard Bible" de Tyndale House Publishers le traduit par obstacle, "The Jerusalem Bible" de Darton, Longman & Todd le traduit par stumblig block (pierre d'achoppement). Dans l'édition 1995 de The Revelation of Arès j'ai traduit scandalisé par une périphrase : the man whom the mighty and merchants, princes and priests, have led to lose faith and righteousness (l'homme à qui puissants et marchants, princes et prêtres, ont fait perdre foi et droiture).

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22 février 2017 (0182)
Sein d'Abraham

En 1974 le Messager du Père, Jésus, me proposa un destin. Je l'acceptai sans passion alors.
Q
uarante-trois ans après je l'accomplis (Rév d'Arès 35/6) avec Feu (xLi/3-10). Je vieillis, mais chaque jour le Père souffle plus fort sur mon Feu.
Mon crépuscule commence, mais chaque jour plus ardent est le brasier de foi et d'espérance que je suis devenu.
Mon crépuscule sera-t-il court ou long ? Qu'importe ! Un jour mon cœur s'arrêtera de battre et mon âme prendra le relais et étirera vers l'infini le fil d'Or de la Parole que Dieu m'a donnée, que mes frères et sœurs amarreront chaque jour de plus en plus solidement à la Terre tandis que, prophète, je l'étirerai jusqu'aux confins des étoiles où, déjà, le Père me fit courir (Rév d'Arès vi/1-4).

Sein d'Abraham
Le sein d'Abraham (Musée Unterlinden, Colmar)

J'irai dans le sein d’Abraham. Sa paternité universelle est dans l’écartement éternel de ses bras. Son giron contient l'Univers sans limites où volent les âmes. Quand le Docteur House, mécréant absolu d'une série télé, dit que "de l'autre côté il n'y a rien", il ignore à quel point il dit vrai : L'au-delà est tellement inimaginable qu'on ne sait rien, en effet, parce qu'il n'existe pas de langage pour le décrire.
Le rien est le Tout.
La mort n'existe pas. Pourquoi aurais-je peur de la mort ?
Je ne suis qu'un chaînon de vie de la chaîne sans fin de la Vie (Rév d'Arès 24/5). Avant moi une longue ascendance ; après moi une longue descendance. Nul besoin de me réincarner, puisque la Vie ne cesse pas. Ce qui va cesser c'est juste ma vie petite, ma vie de sang, d'insignifiante durée, qui n'est qu'une minuscule maille de l'infiniment Étalé : Yahwé, Dieu, Père, Allah, Brahma, Mazda, le Grand Esprit, Celui à qui l'on a donné une foule de noms, parce qu'Il n'a pas de Nom. Il est la Vie.
"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme," énonça Lavoisier, qui ne pensait pas ainsi citer le Créateur Lui-même.
C'est parce que la religion se fait de Dieu et de la mort des idées fausses, que par millions les humains ne croient ni en Dieu ni en l'au-delà. Ils ont raison. Après avoir été témoin des Théophanies d'Arès en 1977, d'une part, et avoir au cours de ces Théophanies volé à travers l'univers (Rév d'Arès vi/1-4) par devancement de ma mort, d'autre part, j'ai dit et redit que je ne savais plus grand-chose à propos de Dieu et de la mort. Dieu n'est pas le roi et juge souverain absolu qu'on dit et l'au-delà n'est pas une transposition de bonheur (paradis) ou de souffrances (enfer) terrestres. Dieu est Vie et Bien et croire en Dieu est retrouver la Vie (Rév d'Arès 24/5) et le Bien (12/3, xxxiii/11, xxxviii/3), dont tout humain est une particule, qui peut rester vivante ou se glacer (Rév d'Arès 2/11, 4/7, 13/4, 16/5, 17/7, 24/1, 28/3, 30/9, 31/12, 33/33), parce que glacé est celui ou ce qui ne peut pas Vivre. Ici commence l'indescriptible, ce dont aucun langage ne peut faire part. La description du processus de la mort dans La Révélation d'Arès (xL/12-17) ne concerne que les jours qui suivent l'arrêt du cœur. La Parole ne dit rien sur le plus lointain. Vladimir Jankélévitch disait : "La mort est le problème par excellence et même, en un sens, le seul problème," et il ajoutait : "J'emporterai mon secret, si secret il y a, dans la tombe." Je lui réponds : Il n'y a pas de secret ; il n'y a donc pas de problème ; il n'y a que de l'inconnu et l'indicible. La mort est simplement autre chose, quand le rien devient le Tout.

Jacques et André élevant une âme
Les apôtres Jacques avec son bourdon de pèlerin
et André avec sa croix élevant une âme au Ciel
(Cathédrale st-André, Bordeaux)

Je vais donc passer, un jour, du rien au Tout. La mort est irrévocable pour la totalité des humains, à de rarissimes exceptions près : Élie échappant à la fosse (Rév d'Arès 2/10), Jésus ressuscité (Matthieu 28/1/10), qui m'a visité en 1974.
Bouddha, qui n'échapperait pas à la mort, dit : "Je ne vous ai parlé ni de l'existence, ni de l'inexistence, ni de ce qui n'est ni l'un ni l'autre. Pourquoi n'en ai-je pas parlé ? Parce que c'est sans rapport avec la vertu, ni avec le fond de la loi (qui sera, Rév d'Arès 28/8), et ça ne tend pas à la conversion de la volonté, à la cessation du désir, au repos, à l'acquisition des pouvoirs supérieurs, à la sagesse suprême, au Nirvana." Autrement dit, c'est au-delà des possibilités explicatives et descriptives du langage terrestre. Le Nirvana est la finalité de la pratique bouddhique, l'Éveil (bodhi), mais moi je dis : C'est la finalité de la pénitence, c'est le Bien sous forme de transcendance, le Bien au-delà de la conception cérébrale, le Bien dans sa conception universelle, ce qui se noie dans le Père de l'Univers(el) (Rév d'Arès 12/4).
Abraham, premier patriarche, fondateur de la foi en un Dieu unique, est le père des croyants. Le Sein d'Abraham est une très belle image pour une société qui se pense comme un réseau de parentés et qui voit cette image comme l’idéal du Salut (Rév d'Arès 28/25), la réali­sation ultime de la parenté spirituelle, laquelle prévaut sur la parenté charnelle. Cette primauté est illustrée par Abraham lui-même. La parenté spirituelle est aussi la réunion des croyants des trois religions abrahamiques: judaïsme, christianisme et islam, sur le Sein d’Abraham.
Voyez l'image en-haut : La paternité univer­selle d'Abraham y est exprimée avec une radicale efficacité, par l’écartement total de ses bras, qui fait de son Sein un lieu généreusement ouvert, et par la bonté du sourire. Il y a là équivalence entre le Salut et la  réunion au Tout dont le Père est le centre universel. On retrouve la même idée dans l'image des apôtres Jacques et André.
Pour moi, la question essentielle concernant l'après-mort est celle de la conscience. On me dit parfois : "Vous savez ce qu'est la mort, puisque Dieu vous l'a fait vivre (Rév d'Arès vi/1-5)." Je réponds : "Il y a quand même une grande différence entre l'au-delà vécu en 1977, dont j'avais conscience dans mon cerveau vivant, et l'au-delà après mon dernier soupir, dont j'ignore quelle conscience j'aurai une fois mon cerveau mort." Je crois que, quand il ne reste que l'âme, on n'identifie pas du tout de la même façon le noyau fondamental de son être avec sa situation. On fait forcément face à une tout autre réalité. Le soi disparaît probablement pour laisser place à un état d'universalité. On fait irruption dans un tout autre monde et la façon dont on ressent cette nouvelle vie est totalement imperceptible pour des yeux de sang.
Que ferai-je dans l'Univers ? Puisque je suis une parcelle de la Puissance Créatrice, je contribuerai à la Création sans fin.

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18 janvier 2017 (0181)
Confraternité d'Économies (seconde esquisse)

Suisse Cantons 2015Je sais les arguments par quoi on vante le soi-disant progrès que constitueraient les grandes masses nationales.
Or, c'est très contestable.
Faut-il rappeler, pour ne citer que la France où La Révélation d'Arès a été donnée, que la révolution de 1789 n'a pas rendu leur liberté aux petites ethnies annexées de force depuis des siècles au royaume qu'elle renversait ?
La république s'est approprié le pouvoir total sur le territoire total dont avant elle s'étaient emparé les engances princières (Rév d'Arès 1/7).
L'injustice et l'inconséquence, de plus en plus visible, de cet agglomérat livré à la glouton­nerie du pouvoir politique, au nom de quoi pouvons-nous nous y opposer aujourd'hui ?
Au nom de La Révélation d'Arès,
La pénitence — l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence du cœur et la condition humaine absolument libre — à laquelle le Père appelle ne peut être idéalement vécue que dans des petits groupes humains.
Comment peuvent subsister avec bonheur des petites unités souveraines ? Je ne me suis pas beaucoup intéressé aux quelque 400 micronations, beaucoup éphémères et peu sérieuses, ou à la trentaine de micro-états (Malte, Andorre, Islande, Îles Cook, etc.). Je me suis surtout penché sur deux modèles très différents de nations : L'une tout à fait souveraine religieusement : les Juifs étroitement unis dans la confession la plus libre du monde, le judaïsme et son "insoumission sans âge, proprement immémoriale" (Bernard-Henri Lévy), mais pas du tout souveraine économiquement, totalement dispersée. L'autre moins éloignée de mon idée de petite économie souveraine : Les petits cantons historiques de la Confédération Helvétique ou Suisse, qui sont des états souverains. J'ai pu y faire un voyage d'étude en octobre 2015 grâce au dévouement d'un couple de Pèlerins d'Arès suisses.

La modernité sociale n'est pas dans la grande masse. La lutte séculaire contre l'idôlatrie de la politique, voire même du pouvoir ne peut être menée avec succès que dans les petites nations, dont le Père dit qu'elles reviendront vers Lui (Rév d'Arès 28/21). Les petits cantons suisses ne sont certes pas peuplés de pénitents, mais quand, s'inspirant de leur modèle concret, existeront des petites économies souveraines de pénitents, le Jour de Dieu (31/8) pourrait bien ne plus tarder.
Je livre aux lecteurs du blog les notes in extenso que j'ai prises sur place. Cinquante pages 14,5x21 de notes manuscrites sans structuration de texte avec des répétitions qu'on me pardonnera, mais je pense que telles quelles sont, ces notes portent la lumière de la sincérité et d'une réflexion qui n'a pas cessé où que je fusse autour du Lac des 4-Cantons. Ceci dit, un homme de mon âge sait que c'est toujours à travers ses propres œuvres et habitudes que l'esprit rencontre la vérité et commet ses erreurs. Alain disait que pour penser juste, il faut "jeter des ponts sur des abîmes". Aussi, n'ayant jamais mis les pieds dans la Suisse historique centrale avant 2015, j'ai filtré mes observations à travers mon propos crible et j'ai pu mal évaluer certaines choses. Mais enfin, il faut bien commencer par quelque chose !
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NOTES PRISES LORS MON VOYAGE DANS LES CANTONS HISTORIQUES SUISSES EN 2015 :
Schwytz (dans la confédération depuis 1291) 146.000 habitants
Uri (dans la confédération depuis 1291) 35.000 habitants
Nidwald (dans la confédération depuis 1291) 41.000 habitants
Obwald (dans la confédération depuis 1291) 35.000 habitants
Lucerne (dans la confédération depuis 1332) 377.000 habitants
Zoug (dans la confédération depuis 1352) 113.000 habitants
Glaris (dans la confédération depuis 1352) 38.000 habitants
Tous ces cantons sont des petites unités humaines. Chacune d'elles est une nation totalement souveraine faisant partie de la Confédération Helvétique.

Toute organisation humaine ne me paraît justifiable que pour des objectifs très limités. L'homme doit être absolument libre [Rév d'Arès 10/10] — liberté pour laquelle il a été créé — ; aussi la société ne peut-elle garantir la liberté qu'en unités réduites libres.
La politique comme la religion n'est qu'une affaire professionnelle. On est ministre, sénateur ou député comme ailleurs on est évêque, rabbin, prêtre, pasteur, imam, ayatollah, gourou. Or, si la politique ne devait être que la bonne gestion de la société, elle devrait être le fait de n'importe qui et non le fait d'initiés, de professionnels. Que la politique comme la religion ne soit plus qu'une fonction d'initiés donne aux autres, aux administrés, le droit à la curiosité. La gestion de la société ne devrait reposer que sur quelques règles de bon sens simples. Ce n'est plus le cas parce que les nations sont trop grandes, trop nombreuses, trop diversifiées à l'intérieur d'elles-mêmes.
Pour que l'homme pèse sainement les conditions de son bonheur, il doit percevoir clairement sa situation au milieu de sa société. Cela ne peut pas se faire hors d'une petite unité humaine.
Je ne peux pas exercer mon droit à la curiosité si je vis dans une nation trop nombreuse et par là même inévitablement trop complexe, sinon compliquée. Des hommes ont compris cela il y a longtemps et pour maintenir leur droit à la curiosité ils doivent réduire leur habitat à des petites unités humaines. Cela me semble être le cas des Suisses des Cantons.

Je ne suis qu'un bon croyant. Je ne poursuis par un objectif politique ou religieux. Il me paraît évident que des humains pénitents : aimants, pardonnants, pacifiques, intelligents et libres spirituellement, finiront de même par vivre en hommes de Dieu, en petites unités, quand les grandes masses éclateront. Seule la vie en petites unités permettra un exercice épanouissant de la pénitence, mais en même temps — concomitance — je pense que l'apparition de petites unités permettra le développement d'une société pénitente idéale, optimale.
Notre monde devient absurde : la pénitence contribuera à réduire cette absurdité, ou bien il faudra périr. Périr de quoi ? Du péché des péchés.
La politique a sa raison ; La Révélation d'Arès a sa raison que j'écris souvent Raison. La raison politique n'accorde pas de liberté ; elle n'accorde que des autorisations. La Raison du Père donne à l'homme depuis l'origine la liberté absolue. La liberté absolue ou un état de liberté proche de l'absolu ne peut se trouver que dans des petites unités de gestion collective.
Je ne crois pas être le premier à y penser, mais le bon sens et le courage vaincus, l'injustice de la démocratie consacrée sont des faits répétés dans le monde. L'injustice de la démocratie ? Oui, le pouvoir d'une majorité — parfois minime — sur une minorité — parfois majoritaire — est une injustice. Il faut en arriver à dépolitiser la société des hommes pour ne plus avoir qu'à la gérer, c.-à-d. à appliquer le bon sens et la justice, non au sens de la loi mais au sens de ce qui est juste, par dessus la variété des idées et des opinions, car l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle et la liberté absolue sont au-dessus des idées et des opinions.

Nous sommes en route depuis 8 h 00 vers les Cantons Suisses. Hier j'ai longuement regardé la carte de la Suisse. Ce qui frappe, c'est le relief : la montagne, les lacs. Ce pays s'est bâti sur la roche et l'eau. Dans la région où je vais m'efforcer de comprendre comment et pourquoi ces régions forment des petites unités humaines farouchement attachées à leur liberté, leur indépendance alors que visiblement les ressources naturelles de ces lieux sont pauvres. L'économie n'est pas le moteur de leur liberté. Il faut donc qu'il y ait autre chose : l'amour de la liberté, l'amour du lieu, l'instinct d'isolement comme le renard dans son trou ? Autre chose ? La foi ? Quel rôle a joué la foi dans l'isolement recherché ? À l'époque où les cantons historiques se sont formés la foi était catholique. Mais j'imagine que le christianisme d'église n'était pas très vigoureux dans ces régions sauvages et pauvres, qui n'attirait pas beaucoup le clergé et qui, je suppose, était surtout représenté par des monastères recherchant eux aussi l'isolement.
Et si derrière le mystère de leur liberté farouche ces Uriquois (Iroquois !) cachaient un savoir perdu. Le savoir n'est pas connaissance, ni science. Le savoir, c'est l'intégration totale à l'être, c'est plus que la vie, c'est la réalité qui attache l'être à son Créateur, c'est le pont qui relie au Tout et à côté de lui les savants et leurs diplômes ne sont que nullités ; de plus éphémères. Nous sommes trompés par les trouvailles technologiques qui nous font imaginer que nous sommes loin de l'antiquité païenne. En fait, nous sommes encore dans la préhistoire. La Révélation d'Arès nous le dit. Nous sommes peut-être moins que les troglodytes qui avaient une sagesse que nous avons perdue. Les troglodytes avaient ce savoir perdu depuis, du moins ils en avaient encore une partie. C'est sans doute ce savoir, ce lien avec la sagesse initiale qui vit encore chez les habitants des cantons avec leur liberté à tout prix. Tout homme en quête de liberté absolue retrouve quelque chose de ce savoir absolu. C'est la clé de la Vie.

Étonnement ! Autour de Lucerne une importante activité industrielle. Vais-je trouver demain Uri avec la même activité ? Le lac des Quatre Cantons a des rives montagneuses abruptes, mais cette roche est couverte d'arbres jusqu'en haut et cela donne au lieu un certain côté fantastique.

Aujourd'hui déjeuner à Altdorf, chef-lieu du Canton d'Uri. La surprise entre Lucerne et Altdorf, c'est de trouver une région que je croyais rustique bien au contraire moderne au milieu d'une nature rocheuse qui, au temps où la confédération naquit, pouvait passer pour hostile. Le canton d'Uri ? Une vallée entre deux montagnes rétrécissant vers le Sud. Très peu de place pour une activité agricole dans la vallée, des maisons propres sinon pimpantes tout le long, mais évidemment peu de monde puisque peu de place. Ce genre de vallée, fermée côté Gothard au temps de Guillaume Tell, ne pouvait pas être convoitée par les puissants. Seulement une population pauvre pouvait vivre là, pauvre et peu nombreuse. L'indépendance est peut-être venue naturellement, simplement parce que l'endroit n'intéressait personne. Puis avec la solitude, les habitants de cette vallée ont développé un sentiment de liberté farouche. Ce sentiment de liberté a persisté jusqu'à présent. Le percement récent du Tunnel du Gothard a donné à ce canton un rôle de passage qu'il n'avait pas. De quoi pouvaient vivre les habitants d'Uri jusque là ? Plus vraie est une démocratie, moins ses membres s'occupent des autres et plus ils font en sorte que les autres ne s'occupent pas d'eux. Cela ne peut se produire que dans les petites unités humaines. Tenacement indépendantes, ces démocraties-là ne cherchent pas à signer des traités commerciaux avec les autres, sinon pour leurs besoins minimaux, de sorte que les autres s'intéressent à eux le moins possible. Longtemps, je suppose, les Uranais surent ainsi se passer d'oranges, de cuivre, de fer, sauf le minimum nécessaire. Et puis, avec quoi auraient-ils payé ces marchandises ? Faute de moyens matériels, ils ont développé d'autres valeurs non monnayables : les valeurs morales, la force des symboles : la foi, y compris la foi en eux-mêmes, que Guillaume Tell représente bien. Ils ont appris à se gérer, à se faire confiance et ont expérimenté la puissance de cette confiance. Liberté, confiance, sobriété, les ingrédients de l'indépendance et de la volonté de rester indépendants, se sont développé, ont constitué une richesse sans prix sur leur pauvreté matérielle. Ils ont ainsi compris que dans ce monde sans cœur ni mémoire s'en tenir à la fidélité et à la solidarité constituait le levier indestructible de l'indépendance.
Aussi les Uranais ne vivent-ils pas sur une utopie, ils ne dorment pas en rêvant d'un monde disparu, menacés de se réveiller sous le ciel sombre — sombre comme le temps froid, pluvieux, brumeux qui y sévit ces jours-ci — ils ont forgé des valeurs sûres. De là la persistance de la composition cantonale. C'est sous un drapeau confédéral que vit ce si beau pays de Suisse.
Les Uranais n'ont pas choisi pour ou contre l'Histoire, ils ont fait l'Histoire là où elle débouche probablement sur la fin de l'Histoire, qu'annonce La Révélation d'Arès. Les Uranais se sont-ils installés, petite meute de montagnards à demi sauvages, parce qu'ils étaient fatalistes dans cette vallée ? Se sont-ils dit : "Bah ! Pourquoi pas ici autant qu'ailleurs ?" Aurait-on pu attribuer leur solitude à un goût de la fatalité ? Si oui, le retrait d'hommes non fatalistes dans des petites unités sera très difficile. Mais je crois qu'au contraire les Uranais n'étaient pas des fatalistes et que l'amassement de grandes quantités d'humains en vastes nations est dû à un fatalisme. Dans ce cas, la réduction des grandes masses en petites unités sera tout aussi difficile puisque nécessitant une sérieuse volonté d'être ainsi. Les gens d'Uri n'étaient pas des fatalistes, mais au contraire des volontaristes parfaitement conscients des difficultés de la vie en des lieux si peu confortables. Le volontarisme et l'inconfort constituent le prix de la liberté tendue vers l'absolue liberté qui ne sera accessible qu'au Jour du Bonheur retrouvé. Question posée alors : Comment sortir l'humain fataliste, que rencontre la mission chaque jour dans la rue, de son fatalisme ? Comment obtenir de lui qu'il ne croit plus que l'esclavage sous la férule de la politique et de ses lois est une fatalité ? La réduction des masses en petites unités exigera cette ascension de la pensée, consciente ou non, vers les sommets de la volonté de liberté.

On se regroupe en petites unités comme on s'exile en préférant l'exil à la patrie asservie. Alors Uri une vallée d'exil ? Plutôt l'exil ici que la peste ailleurs ! Au début de cet exil voulu les Uranais durent-ils couper toute communication avec le monde des puissants au dehors ? Auraient-ils — signe que leurs âmes naissaient — coupé volontairement tous les véhicules de l'infection physique ou politique dont souffraient les masses du dehors ? Guillaume Tell est-il autant que symbole de la liberté le symbole de la santé ? La statue au cœur d'Altdorf respire une robuste santé ! Mais le sculpteur a-t-il songé à la santé ou à la musculation de l'aventurier ? La santé, c'est évident !

Le monde d'aujourd'hui ne nous donnera pas le bonheur ; il ne nous promet que politique, lois, règlements avec pour certains pays la religion en plus. L'Appel du Père à Arès en 1974-1977 eut en toute logique nous dire : Si vous acceptez cette existence-là, vous mourrez spirituellement. Le seul moyen de vivre sans politique ni lois, c'est la réduction de la société humaine en petites unités.

Aujourd'hui Zoug ! Étonnement ! Je m'attendais à une région morne avec un chef-lieu triste, je trouve un canton pimpant, un chef-lieu plaisant et même beau ceinturé d'activités industrielles. L'aspect cossu des édifices, bâtiments, maisons, la qualité supérieure des voitures montrent que l'argent ici ne manque guère. L'indépendance du canton repose à n'en pas douter sur la finance. Il paraît que les habitants de Zoug ne paient pas d'impôt cantonal ; ils paieraient seulement l'impôt fédéral.

Les avantages fiscaux ont attiré quantité d'activités ; ils ont invité à résider là. La proximité de Zürich y est certainement pour quelque chose. Toutefois, quand après avoir longé le lac Agensee jusqu'à Oberägeri on pénètre dans le canton de Schwytz tout devient moins pimpant, moins cossu, on entre dans la campagne, on croise des tracteurs agricoles, la peinture des chalets est un peu fatiguée. Dans le canton de Schwytz l'argent n'est pas le roi et la distance de Zürich est à peu près la même. L'indépendance des cantons de Zug et de Schwytz repose sur des causes visiblement différentes. Il est manifestement possible, à quelques kilomètres de distance, de développer des petites unités humaines vivant tout différemment. La Suisse est un petit monde très diversifié. Uri, Zoug et Schwytz me présentent des visages sans ressemblance entre eux. Quand même je serrerais contre moi tous les visages du monde, je ne serais jamais informé, sur le moment, de ce qui fait leur variété. Pourtant, l'humanité n'est plus rien sans cette variété. Tous les cochons, les écureuils, les éléphants se ressemblent. Les hommes non !

Voilà des décennies, Seigneur, que je pense à la société pénitente dont tu m'envoies fonder les bases et j'ai ainsi pensé à nombre de dispositions à préparer dans les cœurs humains ; j'ai mes idées sur quantité de choses, puisque le rôle du prophète est, entre autres, de transformer en projets concrets Ta Parole. Mais sur le sujet des petites unités, dont je sais la nécessité, je n'en suis encore qu'au stade des émotions. J'observe. L'observation m'émeut. Comment la changerai-je en idée réalisable ? Je n'ai que l'exemple des cantons suisses pour m'aider. J'y suis et je perds pied parce que ce qui a permis à ces cantons d'exister m'échappe encore. J'ai vu trois cantons... Vu ? Plutôt traversé... Et ce que je vois est si différent de ce que je m'attendais à voir, je dois raboter le plancher même de ma pensée, enlever tout le vernis de ce que je m'étais imaginé, repartir du bois brut et neuf. Nous vivons tous, nous les humains, dans des préconceptions. Or, se rendre libre (10/10) de tous préjugés c'est effacer de sa pensée les préconceptions. C'est un renoncement difficile. Non que renoncer me contrarie, non ! Mais faire de sa pensée un lavabo clair où va couler une eau pure et limpide. Pourtant, je dois me pourvoir de cette innocence qui me permettra de comprendre. Qui est heureux à Zoug ? Les Zougois ou ceux du dehors qui habitent et s'activent à Zoug ? Ou les deux ? Les Zougois auraient les plus gros revenus de Suisse, mais leur canton serait-il un lieu où règne le bonheur ? Ce n'est pas l'argent qui est mauvais en soi mais l'usage qu'on en fait. Le revenu moyen des Zougois est 93.753 Francs Suisses l'an. Mais que fait un Zougois de tant d'argent ?

Quand l'homme se persuade ou se laisse persuader de son impuissance à se gérer lui-même, il est l'esclave de la politique ou de la religion et de leurs lois. Sans nul doute les habitants des cantons suisses ne se sont pas laissé persuader de leurs impuissances (les mêmes?) à se gérer. Ils n'ont pas toujours mis la paix au-dessus de tout, parce que leur histoire a été guerrière par moments, mais aujourd'hui ils sont manifestement pacifiques absolus. Ils ont d'une certaine façon arrêté l'Histoire parce que la paisibilité des lieux, frappante quand on les traverse, montre que les gens ont compris que le conflit détruit, qu'aucune victoire n'est définitive, que les idéaux autres que l'acceptation du prochain et l'effort de s'entendre pourrissent et empoisonnent. Ils ne raisonnent plus en termes de défaite et de victoire, mais en termes de paix et de consentement. La paisibilité des lieux ne peut pas s'expliquer autrement.

Quantité de réflexions me montent à la tête à propos des cantons. Il y eut ceux qui les fondèrent et il y a ceux qui aujourd'hui en héritent. Ceux qui naissent à Schwyz, à Zoug ou à Uri sont-ils différents des nationaux qui ailleurs croient dans les grands ensembles style Russie, USA, Allemagne et à leurs lois ? Non. Il y a du hasard dans les naissances. Alors, pourquoi les héritiers des cantons sont-ils convaincus qu'ils doivent défendre leurs indépendance et liberté et pourquoi les autres ne les envient-ils pas ? Une question à reprendre.

Aujourd'hui Lucerne – ville d'aspect vieillot, voire funèbre en certains endroits : la pierre de vieux immeubles fait penser à des pierres tombales, mais le temps était nuageux, pas gai. Nous l'avons tout juste traversé en route pour Unterwald : Nidwald et Obwald. Arrêt déjeuner à Sernen, chef-lieu d'Obwald, puis trajet jusqu'à Stans, chef-lieu de Nidwald. Ces villes ne laissent pas d'impression particulière. De Stans traversée d'Unterwald [c.-à-d. Obwald + Nidwald] jusqu'à Engelberg et là enchantement ! Beau voyage à travers une campagne montagnarde et boisée. Si je devais séjourner en Suisse, Obwald m'attirerait sans doute.

La politique, qu'elle soit en campagne électorale ou au gouvernement, prétend tout savoir et tout régler. En traversant Unterwald [Nidwald + Obwald] j'ai eu le sentiment que la politique, s'il y en a ici, laisse à ses habitants le savoir et le soin de régler. Routes avec un minimum de balisage et d'indications. Uri sent la liberté, mais Unterwald la sent davantage. Ici, on sent que l'habitant sait que la raison ne peut pas tout régler et qu'il faut du cœur. Ici on sent que personne ne prétend tout savoir et qu'il faut entendre ce que savent les autres. Or, comment savoir ce que savent et pensent les autres dans une nation massive ? Impossible ! On ne peut entendre les autres que dans une petite unité humaine.

Autrement dit, le respect de l'autre, de sa raison, de sa pensée, de ses besoins, ne peut qu'être appliqué dans un petit groupe d'humains. Je me demande si nous respirions, en traversant ce canton, l'air des Alpes et l'air de l'intelligence qui n'est pas qu'intellectuelle mais aussi spirituelle, l'intelligence du cœur et de l'âme qui sait que tout ne lui est pas donné et qu'une part de ce qu'il faut faire est d'inspiration spirituelle. Aussi extraordinaire que le vert des prés (on les croirait passés à la laque Ripolin) quelque chose flotte ici qui est l'approximation plus vraie et heureuse qu'une idéologie cohérente mais fausse comme celles qui règnent sur les grandes nations qui accumulent les erreurs. Rien d'abstrait ici ! On sent la simplicité, le piston du bonheur. La majorité massive se trompe toujours ; les minorités maigres savent ce qu'il faut faire. Ici on mange du vrai, on ne mange pas du mensonge. Ici on a refusé à l'argent, à la politique, à la loi le droit d'appeler démocratie ce qui ne l'est pas. Voilà ce qu'ici j'ai vu flotter dans l'air jusqu'aux sommets blancs de neige que je voyais en kaléidoscope dans les trous des nuages. Ces gens travaillent sans arrêt à leur libération. C'est plus que la liberté, c'est la libération perpétuelle que j'ai vue. Jour de grand bonheur, j'ai reçu la confirmation que le bonheur au sens que le Père donne à ce mot ne peut exister qu'entre peu d'humains sur un terrain de peu d'ampleur.

Les chapelles ici sont nombreuses, de plus belles fringantes, toutes d'un blanc éclatant. Qu'importe la religion qui s'y manifeste, ce qu'elles manifestent, elles, c'est le Créateur. Leur grand nombre me rappelle la Bretagne. Les hommes au milieu desquels ces chapelles ponctuent la foi, quelle qu'elle soit, foi en Dieu, foi en l'homme, ont de l'espérance. Pour bien montrer aux citoyens des grandes nations qu'ils ont plus besoin de lois et de police que d'espérance on les noie sous les fonctionnaires et leur paperasse. À Unterwald on sent qu'on n'a pas refusé aux citoyens de ces petits cantons le droit à l'espérance. On leur rappelle même par ces nombreuses chapelles qu'ils doivent plus espérer que faire des lois. Traversez Unterwald et les contradictions et erreurs tyranniques des grands nations d'alentour vous apparaîtront au loin !

Il y a des lieux qui sont plus grands que vous. Je veux dire des lieux où vous vous sentez tout petit, subjugué. Et il y a des lieux où vous vous sentez grand, parce qu'ils vous paraissent vides ou dérisoires. C'est le cas de Glaris que j'ai traversé ce matin pour déjeuner à Glarus, aussi appelé Glaris-centre. Disparition de la Suisse chatoyante. Finis les jolies maisons aux toits ouvragés. Rien que des maisons sans caractère aux toits banals. Il pleuvait, il faut bien le dire. Temps bouché, triste. Saint Fridolin orne le blason du canton. J'ai l'impression d'y marcher à reculons vers une sainteté de la négation. Pourquoi est-il patron d'un canton où, d'après ce que j'ai lu, il n'a pas mis les pieds ? Irlandais, prieur de Saint-Hilaire à Poitiers, il a ensuite fondé un monastère sur le Rhin non loin de Bâle. Le canton de Glaris existe sans avoir l'air d'exister comme Fridolin semble n'y avoir pas existé. Un article sur les petites unités humaines suisses peut-il cependant éviter Glaris ? Tout juste trois communes : Glaris-Nord, Glaris-Centre et Glaris-Sud. Manque total d'imagination. Pourtant Glaris est habitat humain même s'il n'est pas transcendant, quoique le Tödi avoisine les 3.600 mètres. 38.000 Glaronais !

Les gouvernants des grandes nations comme la France qualifient d'irresponsables les citoyens qui ne sont pas d'accord avec eux. Responsable... responsabilité. Quel est le rôle de la responsabilité dans les cantons suisses ? Les conseils gouvernementaux des cantons considèrent-ils comme responsables leurs contradicteurs et examinent-ils avec sincérité leurs propositions ? Traverser ces cantons ne permet pas de le savoir ; il y faudrait vivre. Étudier leurs constitutions fait quand même rêver.

En roulant je devine mieux les humains qui vivent là, surtout je comprends mieux Jean-Jacques Rousseau en me rappelant qu'il était suisse, ce bougre d'homme, le Newton de la nature humaine. Comme Newton relia entre eux les formes, poids, distances de la matière par un principe unique très fameux, Rousseau relia les profondeurs de la nature humaine par une vérité simple : la supériotité de l'état de nature sur la civilisation. En traversant ces lieux, qui me font l'effet d'être mythiques, je devine les bienfaits de l'éducation négative, celle qui repose sur la liberté des tendances naturelles et qui rejette les modes d'action artificiels qui sont les nôtres et leurs contraintes. La Suisse, à tout le moins celle des vieux cantons, vit tout autrement que nous.
Le temps témoigne que les Suisses n'ont pas voulu d'une nation soumise à une loi unique, mais ont voulu vivre en petites unités humaines décidant chacune de son mode de vie. La Suisse n'est pas sortie d'un système comme la monarchie ou la république imposée à tous mais d'un bouquet de fleurs indépendantes, toutes différentes, dont leurs citoyens sont les pétales, de toutes les couleurs. Sur la prairie de Grütli au XIVème siècle ce ne sont pas trois groupes s'unissant qui se rencontrent, mais trois groupes indépendants se promettant assistance [la prairie de Grütli est le lieu où les premiers Confédérés se sont réunis lors de leur conjuration contre les baillis autrichiens pour y ont prêter le Serment du Grütli [Cette histoire est relatée dans le Livre blanc de Sarnen (vers 1470). Le chroniqueur Gilg Tschudi (1505-1572) situe le Serment du Grütli au mercredi avant la st-Martin, soit le 11 novembre 1307]. Ce serment est celui fait entre trois groupes de refusants gardant chacun son propre refus de l'obéissance au pouvoir — Les cantons sont nés de refus d'obéissance qui restent leur dynamique aujourd'hui encore — mais qui se connaissent un ennemi commun : le répresseur de rebellion, quel qu'il soit. Visiblement, les cantonaux ne restent pas dans une rumination abstraite de leur passé ; leur passé qu'imagent dans chaque canton ses armoiries n'est qu'un symbole qui rappelle la force de la liberté : l'aurochs, l'ours, même Fridolin qui, quoi qu'homme d'église, ne serait pas venu se perdre dans ses montagnes s'il n'avait été quelque chose d'un refusant, d'un "insurgeant". Personne ici ne s'est jamais dit que la liberté se gagnait à peu de frais. Si Hitler envahit la Tchécoslovaquie, la Pologne, mais pas la Suisse, c'est qu'il savait que cela lui coûterait très cher. L'idée du réduit dans la stratégie suisse est l'idée juste que l'armée étrangère qui voudrait dominer ces montages helvétiques ne pourrait le faire qu'au prix très élevé d'insécurité et de pertes considérables résultant d'attaques-surprise continuelles déferlant de la montagne comme des avalanches. Les cantonaux placent la liberté au-dessus de la vie ; c'est le sentiment qu'on éprouve devant la statue de Guillaume Tell à Altdorf : un seul homme libre peut valoir une armée d'esclaves ou de mercenaires sans autre amour que celui de leur solde. Il n'existe pas de liberté tranquille et définitivement acquise. Tant que la pénitence ne sera pas reconnue comme la force du Bien, la liberté sera menacée et c'est pour proclamer qu'ils en ont conscience que les Uranais ont dressé la statue de Guillaume Tell à Altdorf.

Il y a toujours un moment où l'homme le plus courageux perd courage ; de même il y a sûrement un moment où l'homme le plus libre perd sa liberté. Quand l'homme cantonal d'Uri, de Schwyz ou d'Unterwald perd-il la sienne ? Quand la loi fédérale se substitue à celle de son canton. Cependant, les petites unités doivent raisonnablement se fédérer pour faire face à des besoins qu'une seule petite unité ne peut satisfaire comme former des médecins, des ingénieurs, construire un chemin de fer, etc. Mais est-ce obligatoire à défaut d'être raisonnable ? Non, je ne pense pas que dans un système similaire de petites unités, ailleurs, une petite unité humaine soit dans l'obligation d'adhérer à une confédération. Cette décision d'être seul est évidemment la prolongation infinie du moment de courage et de liberté optimales. La liberté proche de l'absolu est la grandeur proche de l'absolu. Combien d'humains de nos jours accordent-ils un prix à la grandeur ? Question angoissante.

Actuellement, les pouvoirs des grands systèmes cherchent à asservir l'esprit en le nivelant à leur niveau idéologique et à humilier, sinon tuer les âmes. Pour saisir le danger de cet esclavage par l'éducation et le combattre il faut de la grandeur. Mille lois braquées comme des mitrailleuses sur l'homme de grandeur n'empêcheront pas celui-ci de croire en lui-même et à la justice de sa cause. Je crois qu'aux composants de la pénitence : l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence et la liberté, je devrais ajouter la grandeur. Faire taire, emprisonner ou tuer l'homme de grandeur ne suffira jamais à l'abattre, parce que la grandeur d'un seul homme est la grandeur de tous les justes qui affirment leur justice. Que valent ces vieux cantonaux lucernois à proximité desquels je buvais tout à l'heure une "Eichhof" [bière locale] ? Que valent en grandeur ces vieux hommes libres qui ne semblaient que débonnaires ? Il me faudrait vivre auprès d'eux pour le savoir ou en avoir seulement une petite idée. À vouloir écrire juste et vrai, on se voue à juger et le jugement est la pire chose dans quoi le pénitent de grandeur puisse tomber. Venu observer les cantons sur leur terrain, je ne veux pas m'ériger en juge, je ne veux pas tomber dans la sottise. Aghéla, mon ange, viens et épargne-moi de substituer mes idées à mon observation honnête ! Épargne-moi d'en dire plus que je ne vois ! Mets à ma conscience une ceinture rigide ! La vérité est une lumière de l'âme, elle n'est jamais intellectuelle. Le devoir de réflexion et de probité est spirituel même chez un athée et même s'ils ne le savent pas.

J'ai conscience qu'il faudra mettre en harmonie la pénitence de chaque homme, plus nécessaire et plus sacrée que jamais, et l'organisation ou plutôt la gestion collective de la société pénitente. La vie moderne, notamment ses facilités en matière de communication et de transports par exemple, facilite le travail d'amassement humain des pouvoirs politiques, qui peuvent être religieux de surcroît en certains pays. La réduction en petites unités n'a, de ce fait, jamais été plus nécessaire mais en même temps plus difficile. Aussi trouvé-je plus significatif que jamais le fait que les cantons suisses continuent d'exister. Les observer, apprendre d'eux, m'est nécessaire. Il s'agit de concilier le bon sens, la vertu et la liberté pour en faire un mode de citoyenneté en petite unité humaine.
Cette conciliation est très difficile dans une humanité qui est, erronément, de plus en plus convaincue de la nécessité des grandes masses et de lois appliquées au plus grand nombre. Admirable me semble donc une loi appliquée à une seule vallée des Alpes comme c'est le cas d'Uri où j'ai déjeuné hier. Une promenade dans les rues d'Altdorf — chef-lieu du canton — ne donne pas à cette petite, très petite ville, une impression spéciale d'originalité et pourtant c'est la capitale d'un état indépendant et souverain. À la sortie de l'école les enfants de six à huit ans entrent chez eux seuls, très polis (disent bonjour), les voitures s'arrêtent aux passages piétons pour les laisser passer, pas d'adultes pour les accompagner. Cependant, sur la route du Saint-Gothard circulation importante. Cette petite ville ne donne nullement l'impression d'une ville du bout du monde. C'est une ville moderne très active, mais avec d'évidentes paix et sécurité. Il y a longtemps qu'on ne voit plus ça en France.

La liberté est aussi la liberté du banquier et de l'exploiteur, c'est aussi la liberté de la menace que font peser sur l'humanité ces esclavagistes, mais il n'existe pas de justice humaine libre sans menace du retour ou de l'éclosion de l'injustice. La liberté absolue n'est pas, ne doit jamais être, une absence de menace comme la lumière ne peut exister sans menace d'obscurité, d'ombre à tout le moins. C'est ce qui donne à la liberté, la vraie, son immense prix. Ces cantons ne sont donc pas des lieux idylliques, des rêves vivants, mais ce sont des lieux de vigilance aiguë, me semble-t-il. Huit siècles de liberté ne peuvent pas exister sans huit siècles de haute conscience. Ce sont ces huit siècles de haute conscience qui sont en même temps que huit siècles d'esprit révolté quelque chose d'admirable ! Guillaume Tell n'était pas qu'un rebelle, c'était une haute conscience. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'il ne s'agit pas d'une rebellion irréfléchie et désordonnée, mais d'une rebellion dont la nécessité est démontrée par la raison. Tell n'est pas qu'un rebelle, un libéré ou libérateur, mais un homme de raisonnement, un avisé. Qu'importe que Tell ait existé ou non, sa révolte raisonnée a existé et se poursuit chez ses descendants huit siècles plus tard. Il combat des politiques mus par une sauvage ambition de domination et il les combat par l'intelligence autant que par l'arbalète.

Alors, Guillaume Tell aussi un philosophe ? Est-il l'équivalent des incivilisés Socrate, Héraclite ? Socrate avait été hoplite [soldat] dans sa jeunesse. La véritable arbalète de Tell, c'est son cerveau ! Sa qualité humaine ne faisait-elle qu'un avec la sauvagesse de la nature au milieu de quoi il cria sa liberté ?! Je regarde par ma fenêtre cette nature fauve, inapprivoisée autour du lac des Quatre Cantons ? des montagnes jaillissent du lac comme des gros muscles à la peau velue. Des hauts arbres comme de longs poils couvrent ces falaises. Sauvage ne signifie pas idiot. L'homme Tell était rude, couvert d'une forêt de poils, que la statue d'Altdorf ne peut pas montrer, sentant le musc, mais d'une brillante intelligence, de cette intelligence que la pénitence doit réveiller en nous. Je vois dans la statue d'Altdorf l'identification de Tell à l'Adam d'avant le mauvais choix (Rév d'Arès 2/1-5).Quelque chose de l'Éden renaquit ici — pas l' Éden, mais quelque chose de lui — Tell est indissociable d'un certain rapport à l'époque hors du temps. Il y a ici quelque chose en rapport à l'éternité. Le lieu n'est pas d'éternité, on y meurt et avant de mourir on y souffre, c'est évident, mais un fil relie cette Suisse cantonale au Ciel éternel. Guillaume Tell vécut en des temps de retour : Tu vois le Retour, me dit Dieu (Rév d'Arès i/1). Abraham, Élie, Isaïe étaient des hommes du Retour. Si Guillaume Tell avait vécu en des temps et des régions bibliques il serait dans la Bible. La Bible est faite de mots, mais la Vérité est au delà des mots, du temps. Ainsi Tell est-il au delà... C'est Abraham et Isaac que je vois dans Guillaume Tell et son fils Walter à Altdorf. Chez l'homme de vertu, homme libre, je vois l'humain éternel, plus exactement l'humain revenu à une certaine éternité. Et cette certaine éternité retombe sur les prairies pentues d'un vert magique et les forêts des cantons. Il n'y aura pas besoin de montagnes pour réveiller la nature dans sa splendeur dans les petites unités humaines futures de France, d'Allemagne, du Portugal, de Bolivie.

Foin de lyrisme ! Je ne veux pas poétiser. Je veux montrer que le Créateur est par excellence créateur de la liberté parce qu'il n'y a pas de vertu sans liberté, pas de pénitence sans liberté et pas de vraie liberté sans pénitence, c.-à-d. sans quête de vertu. La conscience que l'homme est co-créateur de la Création était évidente chez Guillaume Tell, parce qu'il ne pouvait pas défier le puissant qui voulait le réduire à l'esclavage du soumis sans avoir conscience de sa participation active à la création permanente du monde.

Pendant le déjeuner, j'ai entendu une version de l'histoire de Guillaume Tell qui m'a attristé. En fait, on sait peu de choses. L'inexistence du personnage est plausible, mais l'esprit de liberté incarné par Tell est à l'évidence une réalité qui imprègne tous les cœurs cantonaux. La liberté, à mon sens, désigne un ordre social stable dans lequel chaque individu se voit donner une chance égale. Toutefois, la liberté ne peut s'exercer que dans le respect intégral de la liberté des autres, cet équilibre est nécessaire à l'installation de la liberté absolue. La liberté n'est pas que la résistance à la tyrannie, mais elle n'est pas non plus la liberté de tout faire et tout dire parce qu'elle impose le respect des autres. C'est cette liberté-là que je vois chez Guillaume Tell et non seulement le droit à la résistance qui semble être chanté par Friedrich von Schiller (que je dois lire ; je viens de le trouver chez Amazon). De même que chez Clément d'Alexandrie (Stomates) on trouve l'idée, du reste stoïcienne, selon laquelle il y aurait une idée commune de Dieu inscrite en tout homme, je pense qu'aux yeux des Suisses cantonaux centraux il y a en Guillaume Tell une idée de la liberté inscrite dans chaque homme mais soudainement exaltée au début du XIIIe siècle et depuis lors soigneusement conservée. Il y a chez Guillaume Tell un point de rencontre important, au plan tragique, entre lui et Jésus. Ayant l'espoir que la vie spirituelle revienne sur terre l'un comme l'autre se comporte avec prudence face à ses juges — le Bailly Gessler pour Tell comme le sanhédrin pour Jésus — puis risque le tout pour le tout. Tell perce de sa flèche le pomme posée sur la tête de son fils Walter, Jésus ne peut éviter la croix mais Dieu le ressuscite. Dans les deux cas, il y a quelque chose de miraculeux. Les deux surmontent l'épreuve et deviennent les chefs de file de deux mouvements libérateurs. Le mouvement de Tell se limite aux Cantons suisses. Le mouvement de Jésus se limite à la vaillance missionnaire de ses disciples et s'arrêtera là. L'église dite chrétienne n'a plus rien à voir avec l'enseignement de base de Jésus comme les démocraties du monde n'ont plus rien à voir avec l'esprit du serment de Grütli.

Cet après-midi le voile nuageux s'est déchiré, un peu de soleil est apparu et j'ai vu, ô merveille, les cimes enneigées autour du Lac des Quatre Cantons. Il faut être de bois pour ne pas comprendre que cette vue peut porter un homme au prophétisme. Dieu a-t-Il appelé Tell ? Je n'en sais rien, si l'Appel au prophétisme doit ressembler à celui qui j'ai reçu, mais j'ai toutes les raisons de le supposer s'il s'agit de l'Appel que tout homme garde secrètement en lui comme il garde l'image et ressemblance de son Créateur.

La vue des cimes enneigées "peut porter un homme au prophétisme", ai-je dit. Suis-je midinette ? Peut-être le suis-je un peu, car être pénitent c'est être quelque chose d'une midinette, quelque peu, mais ici je veux dire qu'avoir conscience de ses exiguïté et faiblesse face au gigantisme de la nature en sachant qu'elle vous est soumise, qu'elle est battable et que le méchant tyran n'est jamais qu'un petit homme dont la force se puise à son cynisme, sa cruauté et les esprits faibles et craintifs qui le servent, vous comprenez soudain que la foi en la liberté et la justice peut gagner la partie. Pour se justifier le pouvoir, et à plus forte raison le tyran, affirme représenter l'ordre nécessaire. C'est vrai et à cela on voit bien tout de suite que l'ordre n'est pas une bonne notion pour assurer paix et bonheur. L'ordre est trop souvent un prétexte. Si l'ordre peut être prétexte et le contraire du prétexte, c'est qu'il n'est qu'une notion obscure et variable. L'ordre peut n'être que le désordre du cynisme et de la méchanceté ; il peut n'être que l'opposant de la vraie justice (la qualité de ce qui est juste), l'ordre sanglant qui nie sa propre humanité, l'ordre qui impose des lois de haine. Guillaume Tell, tout inculte qu'il fût sans doute, put avoir soudain conscience que l'ordre du Bailly Gessler était le contraire de l'ordre selon le Bien et cette découverte lui donna plus de force que ne lui en donnaient ses muscles et son arbalète. Guillaume Tell c'est le passage de l'ordre physique à l'ordre spirituel ; son âme alors née du Bien dont il se mit à rêver lui donna cette puissance qu'on chante encore aujourd'hui. Son histoire ne fait intervenir aucune religion, aucun religieux, aucun conseil moral, elle fait passer Tell de la soumission au refus de soumission d'un seul coup. Son refus de saluer le chapeau de Gessler, c'est apparemment la rebuffade d'un animal sauvage qu'on veut dompter. Au contraire, un échange de conditions se fait entre lui et Gessler : s'il atteint la pomme sur la tête de son fils il aura la vie sauve et la liberté et Gessler assiste à cet exercice de tir à l'arbalète au risque que celle-ci le vise et le tue soudainement. Il y a quelque invraisemblance dans cette histoire de pomme-cible, de seconde flèche prète à tuer Gessler si l'enfant est atteint. Ça ne tient pas ! Cette légende a été inventée par l'autorité pour faire oublier que Guillaume Tell est tout autre chose qu'un rustre rebelle cherchant la liberté du fauve humain, mais une intelligence qui se posa des questions de fond sur la liberté et la conscience. Pour moi, Tell est la naissance d'une haute conscience. Cette conscience demeure le moteur moral du cantonal.

Guillaume Tell entretient avec l'Histoire un rapport particulier. Il est prophète dans cette région alpine dont sortira la Suisse. Il y a dans ce personnage une messianité ; il fait jaillir l'obscurité à la lumière et elle disparaît ou du moins s'estompe. C'est un haut fait sur un point particulier du globe. La vie de Tell a un sens eschatologique et pourtant rien de religieux n'y intervient. Noé, Socrate, Jésus, Guillaume Tell sont sur la même ligne éthique et spirituelle. Tous ces hommes et d'autres qu'on ne peut pas tous nommer, dont beaucoup sont inconnus, ont fait ressortir dans des actes de grandeur et d'intelligence l'image et ressemblance du Créateur qui gisait au fond d'eux. Tous furent des libérateurs au sens le plus noble ; j'entends par noble qu'ils participent du Roi de la Création. Qu'importe que Guillaume Tell ne fut pas religieux, peut-être même pas croyant, alors que tout près de là, dans le Canton de Glaris le moine Fridolin serait canonisé, il est l'homme dans la plus digne acception du terme, l'homme que le Créateur a conçu. Comprendre l'histoire de Guillaume Tell est comprendre de quelle manière Dieu a créé l'homme pour en faire son fils. Tell est l'Abraham des Cantons Suisses, le premier simple croyant libre dans toute sa Beauté (Rév d'Arès 12/3).

J'ai recherché les taux de criminalité dans les Cantons Suisses. J'ai trouvé des chiffres considérés comme d'une exactitude relative parce que les actes jugés criminels varient d'un canton à l'autre. Cependant grosso modo le taux de criminalité va d'environ 15 % à Genève à environ 3 % dans les petits cantons comme Appenzell ou Obwald. Il semble donc cinq fois moins dangereux de vivre dans les petits cantons centraux qu'à Genève. La vertu semble plus répandue dans les petits cantons de langue allemande, les cantons historiques. Zoug, canton le plus riche de Suisse a un taux de criminalité de 6,5 %. Uri : 3,5 %. mais la vertu, bien sûr, ce n'est pas seulement ne pas tuer, ne pas voler, etc., mais c'est aimer, pardonner, faire la paix, réfléchir et être libre au plan spirituel et sur ces points les statistiques sont muettes en Suisse comme ailleurs, parce que l'amour, le pardon, l'intelligence et la liberté spirituelles ne sont pas mesurables dans une société humaine qui ne s'est pas donné les moyens de les évaluer. La vertu, ce n'est pas seulement la tranquillité des rues et la sécurité de biens, c'est l'absence de mensonge, d'égoïsme, de méchanceté, d'exploitation, etc.
Quand dit-on qu'un homme est vertueux ? Quand il a mis sa vie en accord avec la pénitence, qu'il en soit conscient ou non. Je ne pense pas que les cantons centraux suisses vivent en pénitence [au sens que nous donnons à ce mot] mais j'affirme que cette pénitence ne peut fonctionner de façon satisfaisante que dans de petites unités humaines et je prétends que la basse criminalité des petits cantons est l'indice d'une approche intéressante de la vertu. Je rappelle que la pénitence selon La Révélation d'Arès est un état permanent, mais non comme dans la religion un état momentané, ponctuel. Il ne peut y avoir de pénitence partagée entre citoyens d'une petite unité humaine sans équilibre et sans besoin de vertu partagé. Ce besoin dépend d'un principe supérieur admis ou mieux encore voulu par la majorité des citoyens : le Bien. Le bonheur résulte du Bien. On ne peut pas invoquer la nécessité du Bien pour imposer sa volonté. Il ne peut dont pas y avoir de pouvoir. Il n'y a que de la bonne gestion, le ou les gestionnaire(s) étant révocables à tous moments s'ils s'avèrent incompétents. Si l'on invoque la nécessité du Bien pour installer un pouvoir on prend le problème à l'envers. Ce n'est pas le Bien qui justifie un pouvoir, c'est une bonne gestion qui donne sa certitude au Bien et une bonne gestion ne peut se faire qu'avec amour, pardon, paix, intelligence spirituelle et respect de la liberté. Une bonne gestion se fait sans amertume ni envie et les gérés acceptent la gestion de même sans amertume ni envie. Les citoyens ne sont pas pour autant naïfs ou aveugles ; ils ont une opinion sur la marche des choses, bonne ou mauvaise selon ce que pense chacun, mais ils l'ont sans passion. Les actuels cantonaux suisses sont-ils sans passion – laquelle est source des grands maux historiques. Envisagent-ils toujours la vie collective du canton avec calme et raison ? Il semble que oui dans la mesure où la paix et l'harmonie semblent régner ici, même s'ils ne sont pas des pénitents au sens de La Révélation d'Arès. Les média de ces cantons ont-ils pour faire leur métier le goût pervers qu'ont les média ailleurs pour la violence, le scandale, le trouble, le crime, etc. ? Un coup d'œil sur les média du jour à l'hôtel m'en fait douter, mais ces cantons ne vivent pas dans l'idéal d'espérance, de vertu et de bonheur dont le Père me charge. Toutefois, les média des cantons sur lesquels je vois ce matin briller le soleil après des jours de brouillard froid ne semblent pas avoir sombré dans la démission et la fin de l'amour, à tout le moins de l'espoir que l'amour puisse un jour gérer le monde.
Je ne sais plus qui disait qu'il faut préférer le désordre à l'injuste et je crois que c'est vrai. Mon observation présente des cantons suisses est trop superficielle pour je puisse prétendre qu'ils n'abritent pas l'injustice, mais à l'évidence ils n'abritent pas le désordre. S'il est des lois ici — et il en est — on ne les voit pas. Je suis frappé par l'absence de ces affichages, vus partout en France, qui rappellent à propos de tout et de rien l'interdiction de ceci ou cela sous peine de la loi n° XX punissant de XXX les contrevenants. En une semaine d'allées et venues dans les cantons de Lucerne, Schwiz, Uri, Glaris, Nidwald et Oberwald je n'ai pas vu un seul policier, je n'ai pas la moindre idée de l'uniforme qu'ils portent ou plutôt des uniformes qu'ils portent.

J'idéalise par anticipation. J'imagine que ces cantons ont accueilli La Révélation d'Arès non comme l'ultime Parole du Créateur, mais comme le Rappel perpétuel qu'il faut entrer en pénitence pour effacer le mauvais choix d'Adam (2/1-5) et faire l'ascension des Hauteurs Saintes, des Hauteurs d'Éden. J'imagine qu'en Uri, Schwyz, Untewald [Nidwald + Obwald], Lucern et Zoug on finisse par dénoncer ce qui aurait dû être dénoncé depuis des siècles, et qu'on regrette d'avoir laissé à des petits, des obscurs, dont on ne se souvient – quand on s'en souvient – que longtemps après leur mort. J'imagine qu'ils réalisent, ces cantonaux, qu'ils n'avaient pas à se plier au système, même s'ils l'ont ici rendu plus humain, plus sensé, parce que ce n'est pas de cette façon rationaliste qu'ils pouvaient durer. Guillaume Tell comprit que même sous la menace des chaînes, voire de la potence ou du billot, il pouvait être au sens humain le plus proche du Dessein créateur. J'imagine que ceux vivant après Guillaume Tell sur ses montagnes ne l'auraient pas seulement historié, mais l'auraient suivi. Ceci imaginé, un peuple n'ayant d'autre loi que la vertu — la Loi qui sera — peut-il retrouver la paix du cœur, la modération de l'esprit, qui permet de vivre en collectivité gérée, non gouvernée, redonnant à l'homme la liberté absolue nécessaire à la ré-apparition d'une société idéale ? Notre monde n'a pas besoin des mensonges politiques, des intentions tièdement réalisées quand elles le sont. Notre monde a besoin de cœurs purs, aimants, libres (10/10) qui sachent faire à la raison de l'amour sa juste place.

Quelque chose de beau me frappe à propos des petits cantons de la Suisse centrale, c'est qu'ils ne condamnent pas les hommes qui vivent autrement qu'eux. Ils ne se présentent pas comme les parangons de l'organisation humaine. Je m'attendais à trouver une petite Suisse d'éleveurs de vaches à cloches, de petits boutiquiers et de fêtes folkloriques et je trouve une Suisse moderne de gens ingénieux et industrieux capables de se suffire à eux-mêmes et qui, même s'ils ne fabriquent pas d'automobiles et de machines à laver, peuvent échanger contre ces produits industriels du dehors les leurs. Ils fabriquent même des avions chez Pilatus en Nidwald. La vie des cantons suisses n'est pas une scène d'opérette, mais une vigoureuse aventure d'ingénieurs autant que d'ouvriers et de paysans. J'ai sous les yeux la preuve que des petites unités humaines sont la solution de l'humanité de demain, et qu'elles peuvent exister dans l'amour du reste du monde et non bien à l'abri dans une retraite fermée.

Zoug ! Étonnement devant la modernité et la surface de la ville. Je m'attendais à un bourg rural, je trouve une grande localité moderne. Pris le thé à l'hôtel Löwen sur le bord du lac. Un instant je me suis senti accablé par la pensée qu'à quelques milliers de kilomètres de ce lieu heureux des hommes, des femmes, des enfants sont massacrés ou vivent précairement dans des ruines en Syrie. Ah, Créateur ! Dans quelle folie vit cette humanité ! Pourtant, ô Père, tu crois en l'homme puisque tu l'appelles à Arès. Une fois de plus comme chaque jour je réalise l'ampleur de la tâche prophétique que tu confies à un petit reste de pénitents. Chaque homme dispose d'une zone d'influence, le pénitent comme celui ou celle qui désespère de l'homme et pense que le malheur est inévitable. Penser que le malheur est inévitable, c'est lui faire trop d'honneur. L'honneur doit être réservé à celui ou celle qui croit que le bonheur est l'inévitable résultat de la pénitence. Ayant ainsi pensé, je suis revenu à Zoug en quittant ma tasse de thé et me retrouvant sur le trottoir. Je me dis que ce que j'ai devant moi c'est la vieillesse et la mort et que je dois me hâter de donner à mes frères des conseils judicieux qu'ils suivront. Mais j'ai le bonheur d'être avec des amis qui sont aussi sœur et frère que j'aime, et d'être avec mon épouse Christiane avec qui j'ai chaque jour le sentiment de commencer une idylle. Merci, Père, de me donner cette compagnie de trois comme garde-corps à ma solitude prophétique. Grâce à eux je retrouve le cœur tumultueux et impatient de mes vingt ans... disons vingt-cinq ans. Je trouve encore le moyen de céder aux tentations de l'amitié pour mes amis et de l'amour pour mon épouse, de perdre du temps en conversations et en promenades. Tout cela me fait tant de bien, parce que je ne peux pas vivre qu'avec le sérieux de ma tâche et je sens dans ma présence dans cette Suisse centrale de cantons-leçon, de cantons-espoir d'un monde changé (28/7), je sens là un grand bonheur ! La révolte de Guillaume Tell et à sa suite la révolte permanente des cantonaux ne suivent pas précisément la révolte de mon cœur contre le péché et le mal, mais elles vont plus ou moins dans la même direction.
Pour l'heure, les cantonaux ne sont pas assez libres pour suivre La Révélation d'Arès, mais quelque chose d'elle est déjà gravé dans leurs cœurs ; déposer La Révélation d'Arès ou plutôt Die Offenbarung von Arès dans les librairies des cantons est une très bonne idée, mais je pense que je devrais glisser à l'intérieur un papier invitant en allemand les lecteurs à entrer en contact directement avec moi à Arès d'abord. Peut-être peut-on trouver chez ces cantonaux des esprits qui ont compris que leur christianisme ne leur a donné que des solutions provisoires, catholiques ou protestantes. Le Père à Arès leur apporte, Lui, la solution définitive. Mais qui sera capable de suivre ces gens ? (X) ? Question angoissante. (Y et Z) ? Je les sens aujourd'hui très décalés du sillage arésien. "Nemo bonus" (personne n'est bon) dit Augustin d'Hippone (le st-Augustin catholique) et je ne peux m'attendre à trouver les frères et sœurs idéaux qui prendront en main ces cantonaux de langue allemande. Chaque jour les média donnent un tonitruant concert de nouvelles dramatiques, notamment d'Orient. Pourquoi ne pas donner au lieu de cette sinistre musique un concert d'espérance en criant au monde : Ne regardez pas les ruines d'Alep et autres massacres, mais posez vos regards sur les douces et belles réalités de ces cantons où règnent paix et prospérité et criez : Ce n'est pas ce qui est laid qu'il faut voir, mais ce qui est beau ! Ne cherchez pas de solution à l'horreur, mais imitez ce qui est bonheur ! Il va falloir choisir dans un avenir plus ou moins proche entre le suicide collectif ou l'utilisation heureuse des conquêtes du cœur : l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle et la liberté absolue. La vie cantonale suisse n'est pas encore l'idéal, mais elle est sur le sentier de la Vérité. L'humanité est oublieuse, mais nous pouvons retenir l'attention d'hommes qui ont conscience qu'il faut la changer et la sauver.

La religion a donné trop d'illusions aux hommes, mais ce qui m'étonne c'est qu'ils les aient entretenues aussi longtemps. Aujourd'hui les hommes de France, où le Père est revenu lancer son Appel, et d'Europe ne croient plus en ces illusions religieuses ; ils croient dans les illusions politiques, sociologiques, administratives, etc. Ils croient notamment au gouvernement de masses humaines vastes, dont la vasteté donne une illusion d'uniformité, par des lois et des décrets au point d'oublier le droit et la possibilité sacrés de la liberté humaine, le développement de l'autonomie individuelle, l'exaltation de la grandeur et non la recherche animale d'assistance. De nos jours toutes les explosions de liberté sont réprimées, considérées comme folies dangereuses. Des humains parmi les rares vivant encore en petites unités et fiers de la liberté humaine : les Roms, viennent de brûler quelques dizaines d'automobiles pour protester contre le refus de l'Administration de laisser l'un des leurs actuellement en prison assister à l'enterrement de son frère. Pourquoi considérer la décision d'un juge, dont les perspectives métaphysiques sont nulles, plus grande que le prix qu'accorde un humain d'accompagner son frère dans la mort ? La réponse est simple : [La loi dit que] l'humain doit abandonner comme le juge toute valeur métaphysique et adorer le code juridique comme d'autres adorent leur missel. La raison est dans la loi. C'est la preuve que cette loi est inhumaine.
La raison est dans le cœur. Voilà qui nous ramène à Guillaume Tell. Tell refuse de saluer le chapeau de Gessler, c'est-à-dire la loi, et doit subir une punition à laquelle il échappe et aujourd'hui on le présente en exemple au monde sur une place d'Altdorf en Uri. Si Uri m'offre demain la nationalité uranaise, j'accepte immédiatement. Ceux et celles qui viennent au Pèlerinage viennent y chercher l'affirmation qu'ils sont des enfants de Dieu libres. Le pèlerin vient s'affirmer comme pénitent libre et responsable. C'était l'esprit que j'avais donné à "L'Œil S'Ouvre" de 1988 à Paris et j'ai toujours regretté que nos frères parisiens aient effacé en 1989 des tracts et affiches l'Appel à la lutte qui y figurait l'année précédente. Je sais qu'il est toujours difficile d'unir réellement ceux qui luttent, ne serait-ce que par la pénitence, de ceux qui attendent. Pourtant, c'est bien parce que l'argument de l'espoir ne suffit pas et qu'il faut l'action du Bien que le Père est revenu à Arès parler aux hommes. C'est parce qu'il est impossible de fondre dans un même esprit de pénitence et de liberté des humains dont les soucis et les peines sont différents qu'il faut les faire vivre en petites unités, là où l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence et la liberté spirituelles peuvent mieux se développer, entre gens qui ne sont pas complètement inconnus les uns pour les autres, qui sentent mieux la misère du péché qu'ils partagent. Guillaume Tell a été montré en exemple dans un petit groupe humain ; il serait passé inaperçu dans une grosse masse.

Les hommes ne subissent ce qui les dépassent avec fatalité, ne subissent passivement les mots ronflants de la politique, de la loi et dans certaines pays de la religion, que lorsque, noyés dans la masse, où les médiocres s'installent facilement comme chefs, leur protestation n'a aucune chance d'être entendue. La valeur et la dignité sont étouffées sous les masses d'autant plus médiocres et stéréotypées qu'elles sont vastes. C'est dans une petite société que l'âme a conscience qu'elle existe, qu'elle rend actives ses certitudes, ne demande qu'à s'employer à la réapparition du Bien dans le monde, le Bien plus fort que la loi. La loi mène l'homme aux plus lâches servitudes. N'a-t-on pas vu comment les nazis ont mené le peuple allemand par la loi ? La loi, contrairement à ce qu'elle prétend être, est une philosophie et une philosophie pessimiste, parce qu'elle définit surtout ce qui est interdit. Mais pour interdire ce qui est à l'évidence recommandé de ne pas faire comme tuer ou voler a-t-on besoin de loi ? A-t-on besoin de loi pour dire qu'on peut librement s'exprimer ou qu'il faut respecter la vie de son voisin, ne pas empiéter sur son espace vital ? La loi considère que l'homme est mauvais et elle le tient en laisse et le rend ainsi mauvais. Je ne suis pas légiste et je n'ai pas étudié les lois d'Uri, Nidwald, Schwyz, etc., mais je pense à la seule observation des lieux qu'elle est loin d'être aussi envahissante que la nôtre en France. Mais, c'est vrai, je rêve de petites unités humaines qui n'ont pour loi tacite que le Bien et je crois que cela existera de nouveau sur terre par l'explosion des grandes masses en petits groupes autonomes.

Martin Luther King a dit (et bien d'autres l'ont dit avant lui) : La loi n'a jamais rendu un homme bon. La bonté ne vient pas à coups de règle sur les doigts. La bonté vient par la confrontation dépassionnée des visions, l'échange des idées dans l'intention réfléchie de trouver la meilleure. Le dépassionnement de l'échange s'apprend par l'éducation et l'œil posé sur l'autre devient graduellement bon. Rien ne se définit en un tournemain surtout autour du problème de l'existence et donc de l'existentiel, car chacun a le droit fondamental de se définir existentiellement et par rapport à l'existence de la société à laquelle il se rattache car, sauf l'ermite, l'humain est social. L'existentialisme est une grande aventure humaine de l'égo parmi les égos. Était-ce le souci de Guillaume Tell ? Oui, parce que son fils Walter était directement concerné. Walter était la société. Gessler qui avait pesé l'humanité profonde de Guillaume plaça vicieusement celui-ci face à un double problème : le sien et celui de l'autre. Dès lors que l'existence de l'autre est en jeu il y a un très difficile problème d'objectivité. La flèche perçant la pomme semble le résoudre, mais il y a la seconde flèche gardée en réserve [pour Gessler] et l'existentiel posé devient alors triple : Guillaume <=>Walter<=>Gessler. Aucune doctrine ne peut résoudre cela. La seule solution consiste à ne pas poser le problème comme Gessler le fit ; le pardon était la solution et plus encore que le pardon le fait de ne pas contraindre le passant à saluer le chapeau. Il faut que l'homme s'évade enfin de ce dilemme, s'évade de son Histoire qui n'est qu'une suite sans solution de ce dilemme et c'est ce que propose La Révélation d'Arès : changer sa vie (30/10-11), changer de vie, éteindre les sentiments et ressentiments. La loi ne fait que s'arranger avec les ressentiments ; elle ne propose jamais de critique objective de la situation. La loi garde un fond barbare : la loi ou la punition, rien entre les deux. La loi ne peut qu'entretenir le mensonge et la haine de ceux qu'elle entend soumettre.

La loi maltraite sans cesse notre intelligence. Elle ne peut de ce fait résoudre le problème du mal. Il doit être résolu au fond de nous, et il ne peut être résolu par l'intellect qui est un fauve dangereux et traître. Seule l'âme peut le résoudre et l'âme naît, comme le dit La Révélation d'Arès, de la pénitence. Mon arbalète, c'est mon âme. Si j'ai l'intelligence du cœur j'ai quelque chance d'avoir une âme. Quand Göring, un des grands chefs nazis, disait : "Quand on me parle d'intelligence, je sors mon revolver", il entendait intelligence du cœur, preuve qu'il savait qu'elle existait ou pouvait exister. Quand l'intelligence du cœur s'éteint, c'est la loi qui s'allume. L'intelligence du cœur est l'outil de l'homme libre (10/10).

Il n'existe pas de bon régime politique ; l'histoire de Guillaume Tell, modèle d'anti-politique, en fait preuve. Les petits cantons nés d'un farouche élan de liberté sont quand même plus ou moins politiques, mais ils soumettent leurs citoyens à un minimum de contraintes, je pense ; ils sont sur la voie d'un idéal non encore atteint mais esquissé de façon très intéressante.

Tout le monde ne nous aime pas. Beaucoup sourient avec pitié, maugréent ou haussent les épaules quand on évoque devant eux les Pèlerins d'Arès et la Source de leur foi : La Révélation d'Arès. Beaucoup d'autres encore sont indifférents. La haine, le mépris ou l'indifférence sont des critiques muettes. Cela nous oblige à rendre compte de notre foi. Le meilleur moyen d'en rendre compte devant la masse négative des humains est de développer une idée concrète du monde changé (28/7). La création d'un parti Confédération Française [projet juridiquement très difficile à réaliser, toujours à l'étude] peut être un bon point de départ : la pénitence au niveau supérieur de l'espérance comme une nouvelle vie sociale en petites unités humaines au niveau inférieur de l'espérance. Pas besoin d'apologétique qui reste dans le métaphysique. On peut virer tout de suite au pratique, à un matérialisme de l'espoir d'un homme et donc d'un monde changé, meilleur. Rien de religieux. Pas même le besoin de citer Dieu, dont je suis le serviteur mais c'est mon affaire personnelle et celle des Pèlerins d'Arès ; des incroyants peuvent se joindre à nous. Besoin de citer seulement le Bien. Le Bien,> pas une idéologie. Mon séjour dans les petits cantons suisses est le terreau de cette idée.

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16 décembre 2016 (0180)
Confraternité d'Économies (première esquisse)

On croit inattingibles le bonheur comme le soleil.
Inattingible le soleil parce que tout brûlerait à son approche.
Tout mais pas le Bien, qui n'est pas matière mais qualité.
Le Bien ne brûle pas.
Par le Bien l'homme peut refaire le monde
en petites unités confraternelles et par là atteindre au bonheur.

Soleil
Mon papier usé, Son Ciel,
Réceptacle d'élévations belles,
De Sa Plume un torrent jaillit,
M'inonde de Vie
("Les Poésies Célestes" Encre et Or, Roger Hemani-Cozette)

Que veut dire économie dans Confraternité d'Économies ? Ni l'économie des économistes, ni celle des épargnants, ni la science des ressources maté­rielles, de leurs valeurs marchandes et de leur commerce. C'est l'économie au sens primordial, l'art de bien gérer, d'administrer une société.
Et qu'entendre par Confraternité ? La confédé­ration fraternelle d'un nombre indéfini de petites économies associées, dont chacune conserve sa souveraineté totale, ses choix de vie collective, sa manière de se gérer.

La fragmentation des grandes masses nationales politisées en petites économies dépolitisées, simplement autogérées, n'aura pas lieu à court terme, mais le plus tôt sera le mieux, parce que les humains ne peuvent vivre fraternellement, s'aimer, se pardonner, être en paix, penser avec intelligence (Rév d'Arès 32/5), être libres (10/10) de tous préjugés, bref, être pénitents qu'en se connaissant vraiment bien, et donc en petits nombres.
Étant vieux, je mourrai avant de cesser d'élire un député que je ne connais pas et qui se fiche complètement de moi, mais je compte bien que mes descendants vivront autrement, citeront les politiciens comme les chefs de jadis, tout comme nous parlons des satrapes de jadis (Daniel 6/1, Rév d'Arès 22/8).

Préparons l'éclatement des grandes nations en petites unités ou économies vivant en confraternité(s). Souhaitable est un mouvement pour libérer l'homme de l'image déformante de la justice qu'est l'arbitraire des pouvoirs et des lois, qui manifestent la vengeance sans fin (Rév d'Arès 27/9) d'une partie de la société contre l'autre, mille et une sensations différentes du bonheur qui se contrarient, et tout ce qui empêche de même de résoudre les problèmes autrement plus profonds de la conscience par la justice de l'amour, notamment du pardon, de la paix, de la liberté, qu'inspire le Sermon sur la Montagne de Jésus de Nazareth, un prophète de spiritualité et d'humanisme, mais non de religion et de politique. L'homme étant Un (xxiv/1), mais dans une multitude de caractères, les inévitables variations de l'amour accompli demandent la fragmentation des grandes masses en petits groupes autoadministrés et souverains. L'effort de rénover la liberté (10/10) et la dignité (xxxiv/13, 18/3, 28/15) de l'homme s'exercera en toute circonstance en opposant l'immense souplesse de l'amour au raide formalisme grandissant de la pensée unique prétendument démocratique, qui menace l'humanité de paralysie et d'esclavage. Il faut secouer le joug de la pensée unique, nouvelle religion, à laquelle nous devons opposer le goût de la recherche critique par l'amour, non par décret. Avec le temps nous élargirons un vaste effort de rénovation spirituelle.

Chaque économie aura avec les autres économies de sa confraternité quelques points communs comme :
la fraternité qui ne sera pas qu'un mot gravé dans le marbre, mais une réelle fraternité dans l'amour, le pardon, la paix,
l'absence de citoyenneté et la circulation libre entre économies,
l'absence de tout système politique et/ou religieux, de ses carrières et ambitions, remplacé par des gestionnaires ou des coordinateurs révocables si insatisfaisants,
les grands choix faits dans chaque économie par référendums ou votes,
l'union contre l'adversaire commun qu'est le Mal, notamment le mensonge, les préjugés, le manquement à l'amour du prochain, au pardon, à la paix, à la liberté.

Des prophètes d'intelligence réveillée (Rév d'Arès 32/5), hélas mal lus et mal compris, dont Jésus, ont clairement parlé du rapport qu'il faut entre vie collective et idéal partagé — le Sermon sur la Montagne (Matthieu ch. 5 à 7) en est le plus beau Dessein (Rév d'Arès 28/7, 36/8) —. Tous les prophètes, de Noé à Muhammad (2/7-11), ont remis en question leurs propres sociétés, ont enchéri sur les notions bien structurées apparemment irréductibles, mises en conserves dans des lois et des dogmes par les confituriers politiques ou religieux et leurs "administrations à casquettes de plomb" (Rimbaud).
Jusqu'à nos jours, le gros problème de l'évolution, donc du Salut, est l'énorme écart de poids entre,
d'un côté, la masse humaine comme rendue malade de diabète et de saturnisme par la pensée unique toujours bien sucrée et plombée, la massive humanité myope même quand elle croit voir loin, et dont profitent pouvoirs et ambitieux,
et de l'autre côté peu de maigres réfléchis, de vrais aimants au regard perçant, qui puisent à toutes les ressources de l'intelligence réveillée, chevauchant les agiles poulains (10/10) de la liberté comme au 12ème siècle quelques cavaliers mongols totalement inattendus, risibles à cause de leur petit nombre, conquérant un monde cent-mille fois plus nombreux qu'eux. Mais cette fois la misérable troupe de prophètes que nous sommes fera l'infaisable : un monde d'âmes et d'amour.

Car voilà que survient du nouveau. C'est peut-être parce qu'Il le prévoyait que le Père donna La Révélation d'Arès. La religion depuis quelques temps et la politique depuis peu se dénudent et montrent leurs considérables faiblesses. Se retrancher derrière le connu ne leur servira plus à rien bientôt. Leurs administrés devront quitter ces systèmes mystago-politiques ou, mieux encore, en être les fossoyeurs, aller au-delà et ils doivent déjà penser cet au-delà, même s'il n'est pas près d'arriver.
La Révélation d'Arès dit que le Bien qui a disparu depuis des temps immémoriaux peut renaître. Le Bien n'est d'ailleurs pas qu'une solution heureuse ; c'est la seule solution et son moteur est la pénitence, autrement dit la pratique de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence spirituelle libre de préjugés, Les adeptes du connu, les encore innombrables partisans du système, vont rire ou s'indigner du pèlerin d'Arès (Rév d'Arès 12/9) qui, selon eux, poursuit une utopie, mais ils éprouveront de plus en plus de difficultés à défendre ce qui devient indéfendable.
En pensant à cette Confraternité d'Économies je déborde le cadre de ma mission prophétique, je ne pense qu'au fait humain à son plus haut et plus noble niveau, parce que même ceux qui ne croient pas en moi sont mes frères et je ne pense pas que je réussirai ma mission prophétique si je ne vise pas à sortir du Mal toute l'humanité. La religion et la politique ne pensent pas au fait humain, ils ne pensent qu'à une certaine humanité: leurs citoyens, leurs fidèles, etc.
Qu'importe que ce fait humain soit lié ou non à la religion (Rév d'Arès 28/12) ou au matérialisme. Les plus importantes constantes de l'homme ne sont pas celles qui se présentent sous les apparences riantes du bien-être matériel et/ou de la bigoterie charitable. Il faut  "écouter la voix des sages en haillons" (Jean Servier), car eux seuls nous montrent un monde qui, pour être encore utopique, permettra à l'homme de survivre au péché des péchés (Rév d'Arès 32/8), qui le menace.

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16 novembre 2016 (0179)
changement et paix du pénitent

Tout comme on m'a dit : "Justice et conscience (#178) ne sont pas conséquents l'un à l'autre" et que je dus répondre : "Si, ils résultent l'un de l'autre," on me dira : "Changement et paix n'ont rien à voir ensemble."
Je vais répondre : "Si ! Changement et paix sont deux problèmes conjoints."

Paix
Jésus, colombe, agneau, une image pour la fin des temps.
Pour l'heure nous luttons intérieurement
(image Blingee)

Descartes dit : "Je pense, donc je suis." J'ajoute : "Je pense, certes, mais je suis un faisceau de nerfs qu'animent de forts atavismes. Aussi ne puis-je changer ma vie (Rév d'Arès 30/11) que par une lutte permanente contre ma nature. Mes frères et sœurs font de même pour devenir des hommes du temps qui vient (30/13). Changer exige peine (37/9) et courage (6/1). Donc, la paix n'est pas dans ma main (xix/6)."
Le monde est devenu une jungle après qu'Adam eut choisi un mauvais mode de vie (Rév d'Arès 2/1-5) et je ne suis guère qu'un fauve qui se dompte. "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive," dit Jésus (Matthieu 10/34, Luc 12/51), pour évoquer la guerre intérieure du pénitent. Ma paix extérieure, bien que déjà une grande victoire sur ma nature, résulte d'une constante lutte intérieure. Ma paix est rarement sérénité, rarement ce que j'appelle paix.
Le Père seul est Saint (Rév d'Arès 12/4). L'humain ne l'est pas. Être pénitent, c.-à-d. aimer tous les hommes, pardonner toutes les offenses, faire la paix avec tout le monde, avoir l'intelligence spirituelle, se rendre libre de tous préjugés, n'est pas naturel aux hommes, tous étant devenus fragiles, émotifs, méfiants, mais ils ont le pouvoir de vivre en contradiction avec leur nature pour que paix devienne un jour la Paix comme jour deviendra le Jour (33/8). "Changer ? Impossible !" s'écrient ceux qui croient que rationalisme est intelligence. Ils disent : "Il est dans notre nature de nous nourrir pour vivre, de mourir, de nous reproduire, nous pouvons nous aimer mais aussi nous haïr et qui haït ne peut aimer. Chacun a une nature complexe et inchan­geable." Ils disent encore :"On diffuse des idées pour changer le monde, mais c'est la nature qui décide," ou bien : "Mais pourquoi changer ? Si je suis ce que je suis, c'est que j'appartiens à ma propre vie. C'est qu'il y a une raison à mon existence. Je reste ce que je suis."
Or, le changement est possible, puisque le Créateur dit : La Vérité, c'est que le monde doit changer (Rév d'Arès 28/7). Pourquoi appelerait-Il l'humain à changer de vie et en changeant de vie à changer le monde, si c'était impossible ?

Il faut conjointement et solidairement travailler au changement en soi et à la paix en soi. Tous nous naissons soumis à nos natures et violents, même si les moments où la nature et la violence percent le voile des bons usages varient beaucoup selon les individus. "La non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers tout ce qui existe ; c'est l'amour pur," dit Gandhi, voulant dire qu'il ne s'agit pas seulement de renoncer à la violence physique, mais à la violence sous toutes les formes possibles : autoritarisme, fâcherie, colère extérieure ou intérieure. Pour cela il faut la volonté de neutraliser le mal — pour que nous fassions Ta Volonté (Rév d'Arès 12/4) —. Nous sommes tous des êtres doubles, des êtres bienveillants et francs autant que des menteurs, des voleurs, des assassins — "Je suis frère de tous les assassins, parce que si je n'ai jamais tué, c'est que les circonstances de ma vie ne m'ont pas mené au meurtre," disait aussi Gandhi —. Même si ces péchés ne s'activent pas en nous, parce que les circonstances ne les réveillent pas, nous devons savoir qu'ils sont potentiels. Il faut donc être vigilant et il se trouve, de surcroît, que la vigilance elle-même suffit à perturber notre paix intérieure.

La guerre est contraire à la paix, mais le procès est tout autant contraire à la paix. La soumission à la loi et mille circonstances de la vie sociale sont contraires à la paix et notre apparente soumission n'est autre qu'un état de rebellion intérieure enchaînée et muette. Aussi la plus grande difficulté que rencontre le pénitent n'est-elle pas d'accepter l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle et la liberté absolue comme principes, c'est de les rendre actifs en ses tréfonds où bouent les tentations contraires, car même quand les nerfs ne craquent pas et quand la peur et la vieille envie d'en découdre ne surgissent pas, il faut résister aux tentations en silence et résistance n'est pas paix.
C'est grâce à la liberté, la liberté d'être, que nous résistons au péché et que nous nous forçons à la paix. Ce n'est pas par folie, mais par sagesse que le poulain, que devient le pénitent libre du harnais, court loin des docteurs (Rév d'Arès 10/10) de la religion, de la politique, de la loi, de la finance, de la culture, du rationalisme. Il fuit le dualisme qu'a créé le monothéisme religieux pour qui le royaume de Dieu est céleste, non terrestre, et qui a ainsi séparé Dieu et l'homme. D'où la disjonction du spirituel et du temporel, qui a fourni au Mal une liberté totale et qui a désarmé l'humain face à lui-même. Le spirituel, le pur et non-duel spirituel — Dieu et l'homme comme un seul tirant le Bras de l'Autre (Rév d'Arès xxxi/15) — a pour ainsi dire disparu, puisqu'il ne reste ici et là sur terre que quelques vrais spirituels, dont nous sommes, je l'espère. Le triomphe des contre-valeurs religieuses et politiques s'est fait dans la trahison du génie de Jésus qui était la non-dualité même. L'homme ne doit être au service d'aucune religion, d'aucune politique, mais seulement de l'Image et Ressemblance du Créateur au fond de lui (Genèse 1/26-27).

En entrant en pénitence vous déclarez au fond de vous une guerre ontologique. Deux puissances identitaires luttent en vous : le Bien et le Mal tous deux propres à l'humain, la Paix du Bien et la paix du Mal, un seul mot (paix) deux concepts. Les petites unités humaines se fonderont sur la vigilance de l'homme face à eux, de sorte que seul le Bien domine.
C'est en cela que
Vivre le mosaïsme (#176) sera changer en se délivrant en permanence de la religion comme de la politique.
Vivre l'anarkhia (#177) sera changer en remplaçant en permanence les pouvoirs par les gestionnaires,
Vivre dans la justice et la conscience (#178) sera changer en se délivrant en permanence des lois et en plaçant la faute sous le regard de l'amour, du pardon, de l'intelligence spirituelle, de la liberté absolue.
Car attention ! religion, politique, pouvoirs, lois continueront longtemps (Rév d'Arès 22/14) de vivre dans quelque obscur placard de l'esprit.
L'homme est chair, esprit et âme (Rév d'Arès 17/7), mais n'oublions pas que ces trois composants divergent sans cesse l'un de l'autre. La chair est animale, l'âme est angélique et l'esprit, leur trait-d'union, est le trône de l'hypocrisie humaine. Leur co-existence ne peut générer la paix intérieure sans l'effort permanent de la pénitence.
Jusqu'au Jour du Père rien ne sera acquis — la Bête sera derrière l'horizon (22/14) —. Même dans la meilleure situation : la cohabitation en petites unités, il n'y aura de bonheur collectif et de paix intérieure qu'aussi longtemps que les hommes ne cesseront pas d'être pénitents.

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5 octobre 2016 (0178)
justice et conscience des pénitents

Quand dans nos poitrines et nos têtes l'Esprit soufflera (Rév d'Arès 4/11, 33/4)
la délivrance — #176 — et l’anarkhia —#177 —
Quand sous ce Vent religion, politique, loi, tribunaux, sous lesquels nous ployons, seront dispersés,
Quand nous vivrons en petites unités libres (10/10) dans la joie et la fête de la pénitence (30/11),
Alors, les pouvoirs et les juges ayant disparu, viendra le devoir impératif de chaque pénitent et de chaque pénitente d’être lui-même ou elle-même la justice.
Mais être juste, qu'est-ce ?
Être juste, c’est être comme le Messager Jésus du 15 janvier au 13 avril 1974 ou comme le Père du 2 octobre au 22 novembre 1977, quand ils me parlèrent et que je compris que je n'étais pas un humain aux qualités et valeur distinguées, mais que j'étais comme la plupart des humains un homme aux dents noires, au cou plat, à la langue lacée, le frère mort à la main fermée (Rév d'Arès xxvi/1-4), enclin aux préjugés, à la dissimulation, à la prétention. Et pourtant le prophète Jésus et le Père me parlèrent avec amour, pardon, paix, intelligence spirituelle, sans préjugés, et me confièrent une mission prophétique insigne, faisant de moi, pécheur et potentiel maléfique, un potentiel pénitent.
Jésus et le Père appellent de même chacun de mes compagnons du petit reste (24/1).
C'est le sens qu'a dans La Révélation d'Arès le mot justice : Justice de Dieu ou justice du pénitent ; autrement dit, il n'y a de justice que dans l'amour.

Abraham
Abraham, le juste

Il y a justice et justice. La justice par la loi est étrangère à l'amour ; elle est au mieux basée sur une équité matérialiste (Rév d'Arès 28/10), calculée selon les idées reçues, la culture, la sensibilité du lieu et du moment ; elle suit une idéologie, une logique parmi d'autres logiques, etc. La Rochefoucault dit que "La justice n’est autre que l’appréhension qu’on nous ôte ce qui (selon nous) nous appartient." Plus tard, on affirma que la justice est ce qui donne des droits et les fait respecter, mais les droits, qu’est-ce que c’est ? Pour Babeuf c'est "à chacun la même chose" (justice commutative), pour Marx c'est "à chacun selon ses mérites" (justice distributive), pour le citoyen d'aujoud'hui c'est "à chacun selon la loi." Mais pour nous Pèlerins d’Arès, c'est à chacun selon la neutralité, la miséricorde et l'aide de l’amour, hors l'émotionnel, hors l'idéologie, la loi et les tribunaux.
À cause de cela le monde des "gens sérieux" longtemps nous traitera de fous, voire de dangereux fous, nous condamnera comme il condamna Jésus. Eh oui, le juste sera d'abord un héros (xxxv/4-12).

Justice de juste, dit La Révélation d'Arès (xxxi/10) pour préciser qu'il ne s'agit pas de justice de loi.
Un juste se conforme à la Parole. Être juste, c'est voir toute chose sous l'angle de la Lumière et de la pénitence, c.-à-d. de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence spirituelle libre de préjugés, et dans la perspective du partage du monde entre tous ses propriétaires : les humains.
Même face à une faute grave, une criminelle activité, on ne juge pas (Matthieu 7/1). Face au mal il faut étouffer son moi impulsif, émotif, se neutraliser et générer ainsi une lucidité refondatrice de la conscience de la coresponsabilité de tous dans le crime, la faute ou l'offense d'un(e) seul(e).
C'est la véritable révolution du sens de justice que préconisa le Sermon sur la Montagne, qui n'a jamais été appliqué, qui reste à faire naître.

Aucune entrée de mon blog n'a été aussi difficile à abréger, car la notion de justice, déjà basale dans notre actuelle vie pénitente, sera plus fondamentale encore quand la pénitence sera le lien qui bottellera une nation (Rév d'Arès 28/21) comme petite unité. J'ai écrit puis maintes fois raturé, réécrit cette entrée, mais malgré mon souci de brièveté, j'ai sans cesse abouti à un texte trop long.  Je n'ai finalement laissé que quelques paragraphes qui m'ont paru être des minimaux utiles:

Si l'individu veut se protéger derrières les lois et les cours de justice pour ne pas avoir à assumer des décisions de conscience, il perd sa qualité de personne humaine. Il n'est plus qu'un esclave du système, un justiciable, qui croit qu'on ne peut obtenir justice hors des organismes et personnels dits "de justice", hors de substituts de conscience comme l'opinion ou les fonctionnaires de la loi. Dans tout procès chaque partie croit dans son bon droit et crie à l'injustice quand elle perd ; la partie perdante comprend que ce qu'on appelle "justice" n'est pas justice. C'est peut-être dans les cours de justice qu'on sent le mieux le froid de la nuit dans laquelle Adam fait vivre sa descendance (Rév d’Arès 2/1-5).
Seule une conscience pénitente absolument libre (Rév d'Arès 10/10) s’extirpera de cette nuit et retrouvera le jour en attendant le grand Jour (Rév d'Arès 31/8). C'est peut-être dans la quête de la justice qu'on verra le mieux un pénitent comme acteur de l'aventure humaine dans son épanouissement optimal, la pénitence, la liberté de Bien qu'aucune épée de justice légaliste ne pourra plus menacer.

Un drame parmi les plus profonds que fait vivre à l'homme le système est celui du procès. Mais la petite unité humaine où vivra le pénitent n'aura pas de cour de justice, pas de procès. Dans une société où règneront l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence du cœur tous les humains seront des Antigone, qui auront vaincu l’arbitraire des lois de la Bête aussi longtemps qu'elle agonisera derrière l'horizon (Rév d'Arès 22/14).

Hermann Rauschning dans "La Révolution du Nihilisme" dénonça le gouvernement nazi, démocratiquement élu, qui expulsa, emprisonna ou tua "quiconque s'offrait le luxe d'une décision prise selon sa conscience personnelle," mais, même de façon moins inhumaine, toute cour de justice condamne la conscience personnelle quand elle contrarie la loi. En démocratie la masse croit à la liberté, mais ploie devant les juges qui appliquent la loi qu'ils considèrent plus forte que la conscience. Épouvantable ! Ce vice de pensée a conduit le commun des hommes à confondre loi avec morale et justice, ce qui est contraire au droit imprescriptible que le Créateur a donné à l'homme de Bien de décider en sa conscience, selon son intelligence spirituelle réveillée. Par ailleurs, Boris Cyrulnik fait remarquer que "le sentiment d'injustice dépend d'une réaction émotionnelle plus que d'un raisonnement" ou de la soumission à la loi. Il rappelle ainsi qu'en fait ceux qui réclament des lois ne croient pas qu'elles soient justes ; ils croient qu'elles sont des pis-aller nécessaires. Les palais de justice seraient mieux appelés palais de la loi.
Dans "La France contre les robots" Bernanos accusa la société moderne d’avoir fait des humains des moutons couchés devant le moindre décret préfectoral, le moindre verdict de tribunal, mais la France "chrétienne" que Bernanos regrettait n'avait guère mieux valu. Ce n'est ni la politique ni la religion qui décide du Bien et du mal, mais le Verbe que répercute la conscience de l’humain trop aimant comme le Père est trop aimant (Rév d'Arès 12/7).
Tout nous prouve qu'à la conscience comme à l'amour nous devons revenir par la pénitence.

La loi et les tribunaux soulagent-ils les humains de la corvée du jugement ? En fait, le monde semble plutôt fait d'une grande proportion de gens mécontents de la justice d'État. Il faudra tôt ou tard en venir à la justice pénitente, même si le gros problème avec cette justice-là, c'est qu'elle ne peut se faire sans amour. D'où la nécessité de commencer par répandre la pratique de la pénitence, cette locomotive sans laquelle le long train du mosaïsme, de l'anerkhia, de la justice, etc. ne s'ébranlera jamais. Il n'est que de penser qu'il ne peut exister de justice sans pardon, sans souci de réhabiliter les fautifs.
Les prétendues conquêtes des temps modernes ont littéralement anéanti une propriété noble et puissance de l'homme, sa conscience comme image et ressemblance de la Conscience du Père. Il ne faut pas évoquer à tous propos la Miséricorde (Rév d’Arès 16/15), mais elle existe et nous devons la répercuter. L’amour est lucidité, il est au-dessus de toutes les instances de pouvoir et de loi, de tous les Créon (Sophocle : Antigone), de tous les arbitraires que sont pour commencer les codes.

Leur abomination (des princes) est affaire de Ma Justice (Rév d'Arès 22/12), mais celle-ci n’emprisonne ni ne tue ; elle est une Exhortation au Bien, que concrétise la Parole d'Arès. Tu n'auras pas les yeux de chair qui jugent et convoitent, mais les yeux du prophète qui a vu Ma Justice (35/9). Qu'ils en appellent à Ma Justice, les insensés, Je leur fermerai la mâchoire (34/5), qui ne signifie pas que Dieu les tuera, mais seulement qu'Il les fera taire, car quand Dieu parle l'humain finit par se taire tôt ou tard. (En te) croyant marcher devant Moi... comme il (l'apôtre Philippe) marcha, mais dans la Justice (1/5), c.-à-dire dans l’amour. La compagnie des hommes qui ne prononcent pas Mon Nom, parce qu'ils ont été scandalisés, mais qui vivent selon Ma Justice, c.-à-d. selon Ma Parole, est pour toi meilleure que celle de dévots au cœur faible (39/9). Ta parole (celle du prophète) est Ma Parole, Justice de juste (xxxi/10).

Justice dans le sens de mauvaise justice humaine, voire d’injustice, apparaît dans : craignant les chefs des nations et leurs justices (2/17).
Justice au sens de bonne justice, justesse apparaît dans : Le soleil de ta justice brûle le far, c.-à-d. sera plus forte que science et juridisme, et donne des deux mains, c.-à-d. généreusement (xxxvi/22).

Le problème de la justice n'est pas celui, jamais solutionné, qui a constamment opposé entre eux les législateurs et les professionnels de la loi des rats (Rév d'Arès xix/24), depuis qu'Adam choisit son monde (2/1-5) contre le monde du Créateur. Hans Kelsen et sa "Théorie Pure du Droit (Reine Rechtslehre)" ne résolut pas plus que ne l'ont résolu tous les juristes sur Terre depuis Adam le problème de l'irrémédiable arbitraire de la loi, miroir de l'arbitraire du paganisme dont aujourd'hui encore les religions affublent la supposée "Justice de Dieu". Ce que le Père appelle Son Tribunal (16/13, 21/7) est un concept transcendant et sublime de la Justice, que ne peuvent contenir ni codes ni procédures, parce que c'est le consensus universel de la Miséricorde du Père et des âmes de Ses Enfants créées de leur amour, de leur pardon, de leur paix, de leur intelligence spirituelle de pénitents libres (10/10) ; c'est la justesse du juste qui est la Justice du Juste, la fusion non-duelle de l'homme de Bien et du Créateur du Bien. C'est cette Justice qui n'a encore aucune existence, qui n'est encore qu'une Promesse (1/6, 2/8, 28/22), un Dessein (28/27, 36/8) dans les cœurs des trop aimants. C'est cette Justice qui, dans les situations conflictuelles qui surviendront encore dans le meilleur monde avant que ne survienne le Jour (31/8), aussi longtemps que les faiblesses humaines demanderont qu'on encourage le Bien et décourage le Mal, saura qu'il sera toujours plus sage d'éviter la vengeance sans fin (27/9) que de faire souffrir les fautifs.

C'est dans une grosse bulle d'artifice, devenu machinal, que règnent lois et tribunaux et tous les moralistes sur Terre qui se font dieux face à Dieu, consciences face à la conscience. Le mot conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès, parce qu'il est l'embrouillement de nœuds même qu'Elle nous prie de défaire pour redonner à la corde de l'intelligence, de l'amour, du pardon, longueur et souplesse. Le mot conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès, parce qu'à la différence du mot pénitence, dont le vrai sens est concret et reste restituable, il désigne le sens du bien et du mal, le plus obscur Fond des Fonds (xxxiv/6), l'implication majeure du Verbe, si frustrante pour les puissants que leurs livres d'hommes (35/12, i/5-9) l'ont masquée dans l'Écriture. Le mot conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès sans doute parce que la conscience est écrasée, méconnaissable sous le lourd contentieux entre l'humanité et son Créateur. Mais conscience a divers analogues comme, quand elle concerne Dieu, À Moi la Puissance et la Connaissance... et, quand elle concerne l'homme, à toi la mesure, la patience et la piété (Rév d'Arès 39/3).
Tout ce que nous appelons juridiquement une loi n'est qu'un arbitraire, au mieux un pis-aller. Il faut rétablir la souplesse de pensée du juste, lequel est n'importe qui. Un juge n'est qu'un fonctionnaire enfermé dans un systéme qui constitue son monde à lui. Ce n'est pas le monde auquel nous aspirons. Il est d'une importance capitale de nous préparer et de préparer nos descendants à changer le concept de justice, laquelle ne pourra fonctionner, comme le prescrit le Sermon sur la Montagne (Matthieu ch.5 à 7), que par l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle libre de préjugés.
Il faut prévoir de remplacer la loi qui est par la Loi Qui sera (28/7-8), c.-à-d. par l'équité, le pardon, l'aide aux fautifs, de remplacer une idée de la justice douloureuse et pathogène par une création heureuse, car la vraie justice ne peut que recréer l'humain.

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22 août 2016 (0177)
anarckhisme des pénitents

L'anarchie est un sujet difficile.
À la question : "Que sont les Pèlerins d'Arès ?"
je réponds par deux mots plurivoques et ressentis comme contradictoires : "Une anarchie de pénitents,"
et dans les regards je vois la peur, ou l'enthousiasme, ou l'embarras ; je vois rarement la quiétude.
Pourtant, La Révélation d'Arès dit : Tu ne seras le chef de personne (16/1), Tu ne commanderas à personne (36/19),
ce qui est la définition de l'anarchie.
Mais nous vivons dans le temps (12/6), le changement de vie (30/11) ne peut être que progressif.
De plus, beaucoup de Pèlerins d'Arès qui exercent un pouvoir peuvent, sans perdre leur gagne-pain, le changer en savoir et responsabilité.

anarchie

Fusil brisé et anarchisme (graffiti).
Ce logo n'évoque pas la pénitence,
il n'est pas le nôtre, mais il faut savoir
que par l'amour nous rejoindrons
un jour d'autres qui pour l'heure
progressent par la colère

Par nature prophétique, le petit reste (24/1, 26/1, 29/2, 33/12), ébauche du monde changé à venir, ne cessera pas de se déployer en suivant l'enseignement de La Révélation d'Arès développée par le frère aîné (16/1) ou juste prophète (xxxvii/2), dont la parole est la Parole (i/12). Le petit reste restera le modèle de base de l'organisation sociétale de petites unités d'humains, dont le plus grand nombre possible sera constitué de vrais pénitents et anarkhistes (chefs de personne), quelles que soient leurs familles d'affinités. Dans d'autres petites unités — respect de la liberté oblige — les organisations seront non-arésiennes et diverses, mais tendront à l'anarkhisme du fait de leur petitesse sociétale.

L'anarkhia, un ingrédient dans l'accomplissement de La Révélation d'Arès, ne peut être introduit dans les grandes masses, dont la paix et l'ordre reposent sur des pouvoirs et des lois politiques. L'anarkhia ainsi que la vie pénitence dans la joie et la fête (Rév d'Arès 30/11) n'est possible, que dans de petites unités d'humains. C'est donc dans la direction de l'éclatement des grandes masses en petites unités d'humains libres que nous envisageons notre ligne d'action dans les affaires publiques. Nous rejetons la politique qui toujours recherche le pouvoir, fabrique ses lois, offense la liberté, même dans les démocraties qui sont des dominations d'élus sur une majorité d'électeurs adverses + abstentionnistes.

Une anarkhia (grec ἀναρχία) est une société organisée et gérée sans gouvernement où nul ne prétend avoir un pouvoir sur l’autre. Proudhon en 1840 : "La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité." Ces mots sont pour nous acceptables, si la loi qu'évoque Proudhon est la Loi Qui sera (Rév d'Arès 28/8), la pratique universelle de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence (32/5) spirituelle libre (10/10) de tous préjugés, que La Révélation d'Arès appelle pénitence. Élisée Reclus : "L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre." Léon Tolstoï, également anarchiste, à propos de la morale sociale : "(Seule) la révolution personnelle, la métamorphose de chaque individu au quotidien (la pénitence) doit être la règle en société. Et Jacques Ellul à propos de la religion chrétienne : "Le conformisme, le conservatisme social et politique des Églises, le faste, la hiérarchie, le système juridique des Églises, la prétendue morale chrétienne, le christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises, etc., c’est la socio-institution de l’Église. Ce n’est pas la foi chrétienne. Et les anarchistes ont raison de rejeter ce christianisme-là." Chacun à sa manière, ces auteurs et beaucoup d'autres, que faute de place je ne peux citer, rejoignent La Révélation d'Arès sur de nombreux points.

Quand La Révélation d'Arès dit : Sois Un dans toi ! (Rév d'Arès xxiv/1) elle sous-entend que l’Univers, les créatures et leur Créateur ne sont qu’Un. Le Créateur entend même crier la pierre (xiv/6), laquelle a donc une vie autre que ce que la science appelle vie : la Vie (24/5) dans son universelle extension. Si dans l'état actuel des choses l'homme, l'étoile et la Main de Dieu (xiv/9) du Père ne font pas qu'Un, c'est parce que le Père a fait l'Enfant libre à Son Image et Ressemblance (Genèse 1/26) et que l'Enfant a fait librement de ses religions, politiques, pouvoirs, lois et cultures des briseurs d'Unité. Ainsi cette poussière paradoxale qu'est la Jument qui pue (la Terre, xix/15) empoisonne-t-elle l'Univers infini. Comment s'aimer et se comprendre, comment l'harmonie peut-elle s'étendre à tous les humains, mais aussi des humains à tout le reste, si l’on n’a pas le même concept du Vrai (Rév d'Arès xxxiv/1-4), base de la raison gérée par l'anarkhia ?
La variété des sociétés humaines et le débridement des débilités morales, non seulement jamais soignées ni corrigées, mais vues comme normales, voire géniales, est source de contradictions et conflits sans fin.  Les religions, pour ne parler que d'elles sont tantôt monothéistes — judaïsme, christianisme, islam —, tantôt autres — hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme, etc. — , et à l'intérieur de chaque religion des variétés considérables. Aucun œcuménisme, lui même toujours autoritaire, ne résoudra jamais cela. Les variétés de foi tuent la très simple Vérité qu'est le Bien accompli, à quoi tout doit revenir. Les politiques sont à la tête d'autres formes de religions. Bref, le monde s'est gâté de telle sorte que tous les hommes intelligents en quête d’unité, quelle que soit leur culture, savent que l'anarkhia n'est pas une idéologie parmi d’autres mais qu'elle est la sagesse primordiale de l’humanité qu'il faut retrouver comme on retrouvera la Vie (Rév d'Arès 24/5]. Shankara, évoqué dans mon entrée 171 "non-dualité", disait : "L'âme est par nature pure, éveillée et libre." Tant qu'un grand nombre d'humains n'auront pas d'âmes, le désordre, l'injustice, la violence et les pouvoirs qui prétendent les contrôler mais qui sont tout autant des causes de désordre, injustice et violence, ravageront ce monde.
La presse, le discours politique, les papiers administratifs, les lois, les sermons religieux sont pour moi un chant barbare, rempli de bruit, de menace, de brutalité. S'y entrechoquent ordres, mises en demeure, polémiques, louanges, intimidations, pathos, souffrance, esclavage, résignation. Alors, je sais que c'est seulement hors du bruit, hors du compte, bref, dans l'anarkhia que je retrouverai le Vrai et sa sagesse.

Moïse ne fut le chef de personne. Il fut seulement un guide. Il donna Aaron à ceux du peuple exilique qui voulaient un chef, mais c'était provisoire dans son esprit.
Quand l'anarkhia couronnera la pénitence, la délivrance, la réalisation de l'homme, la fin de l'Histoire chaotique des pouvoirs seront proches. L'anarkhia aura déjà régné assez longtemps quand disparaîtra, au Jour du Père (Rév d'Arès 31/8), l’alternance millénaire de la vie et de la mort et apparaîtront le Bien et  la Vie (24/5), tandis que s'évanouiront dans l'espace comme des aérolites mous les derniers de ceux qui parlent de dessus l'œil (xix/7). Le tupha ne pourrira plus (xix/11); il fleurira comme d'immortels et superbes nénuphars sur les fleuves d'Éden.
Rien ne peut arriver de mieux au monde que l'anarkhia, fleur et fruit de la pénitence. Le monde du Bien sera géré, bien géré même, mais anarkhique. Visons à un monde changé sans chefs malgré les arguments massues qu'on va nous opposer en nous traitant de fous !
Ceci dit, la violence meurtrière des anars historiques m'a toujours étonné. Comment ces assassins pouvaient-ils croire que tuer les puissants empêcherait qu'on les remplace ? Ils ignoraient naïvement la soif de pouvoir que la culture a introduit dans l'homme ; ils ignoraient que la pénitence seule peut éteindre cette soif. Seul un travail apostolique de longue haleine sera efficace.

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9 juillet 2016 (176)
mosaïsme des pénitents

Chagal : Passage de la Mer Rouge

Le plus grand miracle de l'Exode n'est pas le passage
de la Mer Rouge, qui n'est qu'une métaphore,
C'est la délivrance, qui résulta d'une action humaine !
L'action des Pèlerins d'Arès est la pénitence et la Moisson
de pénitents et elle fera aussi un grand miracle.
(Passage de la Mer Rouge, Chagall)

Grand mois de Juin 2016 :
En Italie, le Movimento 5 Stelle (Mouvement 5 Étoiles antisystémique et antipolitique) gagne électoralement les mairies de Rome et Turin.
Au Royaume Uni, les Britanniques par référendum se libèrent de la bureaucratie politique qui s'impose à la masse européenne au mépris des aspi­rations et de la liberté locales.
Ces deux événements sont des signes avant-coureurs du changement que depuis quarante-deux ans.souffle sur une partie du monde La Révélation d'Arès (28/7). Ils préfigurent les petites unités humaines pénitentes, acéphales, areligieuses, apoli­tiques, autogérées, au sein desquelles la pratique sociétale de la pénitence peut s'exercer et sans lesquelles la race ne peut pas faire qu'Un dans l'amour comme l'Univers (12/4) ne ferait pas Un et ne serait pas bien équilibré s'il n'était pas fait d'astres innombrables.

Il ne fait aucun doute que la pénitence change la vie en
bien (Rév d'Arès 30/11) et de génération en génération changera le monde en bien (28/7), donc la société.
Ce changement dans la société ne viendra pas par la politique au sens qu'on donne à politique aujourd'hui, mais par l'apparition d'un citoyen nouveau : le pénitent.
Cependant, le processus de ce changement ressemblera parfois à de la politique, mais dans un sens qui n'existe plus depuis que la politique, quelqu'idéologie qu'elle prétexte, n'est plus qu'une carrière, la quête du pouvoir et la fabrication de lois. Le sentier politique des pénitents ne sera rien d'autre que la part publique à côté de la part privée de la vie, la gestion communautaire opposée à toute forme de gouvernement, exercées dans l'
amour, le pardon, la paix, l'intelligence du cœur libre de tous préjugés.
Voilà qui va demander courage, droiture et, surtout dans la présente période de conception, réflexion froide, car la nature humaine émotive et craintive pervertit la raison.
Je commence ici ma propre réflexion sur ce sujet primordial qui aura, plus tard, pour apex l'entrée "Petites unités humaines".


En octobre 2015 je pus réaliser un projet auquel je songeais depuis longtemps : Un voyage d'étude dans cinq Cantons historiques de la Suisse : Uri (pays de Guillaume Tell, 35.000 habitants.), Schwitz (148.000 h.), Nidwald (41.000 h.), Obwald (36.000 h.) et Zoug (115.000 h.), parce que ces Cantons sont, en fait, des petites nations souveraines et indépen­dantes, proches des petites unités humaines qui, je l'espère, fleuriront sur Terre après l'éclatement des grandes masses.
Je m'attendais à voir dans ces vieux Cantons une Suisse de carte postale, des paysans en chapeau à plume et culotte de cuir trayant des vaches et faisant du fromage. J'y vis au contraire des petites nations  modernes, industrielles et florissantes, la preuve que de très petits groupes humains peuvent très bien vivre, au milieu d'un monde techno­logique, en sociétés autogérées indépendantes dans la paix, la justice, la prospérité, ignorant les luttes politiques, idéologiques, voire même spirituelles, inévitables dans les grandes masses
Ne rêvons pas ! Les Uranais, les Schwytzois, les Obwaldiens, les Nidwaldiens et les Zougois ne sont pas des Moïse , mais ils vivent déjà en petites unités humaines où ils pourraient devenir des Moïse. Un long travail nous attend pour que notre actuelle mission spirituelle se double d'une mission sociétale appelant les hommes, au nom de l'amour, du pardon, de la paix, de l'intelligence libre de préjugés, à faire disparaître tant leurs cultures intérieures aux dents de fer (Psaume 57/4) que les grandes masses humaines politisées, appelées faussement nations, en vraies nations qui reviendront vers le Père (Rév d'Arès 28/21). Les Pèlerins d'Arès sont aujourd'hui en quantité négligeable, mais — l'inattendu succès du Movimento 5 Stelle italien le montre — ils peuvent demain se montrer influents. La première question qui se pose est : À quel type de citoyen La Révélation d'Arès prépare-t-elle son disciple ? Ce sera comme tout humain un citoyen complexe, mais libre (10/10, 16/1), intelligent (32/5), frère (L/2), libérateur (ix/8) et fondamentalement mosaïque. Comment entendre ce mot ?

Si grand est le prestige de Moïse que dire d'un bon pénitent qu'il est un Moïse paraît incongru.
Pourtant, la Parole qu'entend Moïse ne peut pas être différente de la Parole qu'entend Mikal à Arès.
Moïse n'est ni le chef (Rév d'Arès 16/1, 36/19) que décrit la Bible faussée par les livres d'hommes (35/12) qui l'encombrent, ni le faiseur de lois barbares que le Père trop aimant (12/7) n'a jamais inspirées.
À Moïse, égyptien bouleversé par la misère des Hébreux, il est révélé (Exode 3/4-21 4/1-17) que le Père et Ses Enfants (13/5 = toute la race humaine xii/5) ne doivent faire qu'Un, comme l'Univers (12/4) ne fait qu'Un, pour que règne le bonheur (36/23)
Moïse est un pénitent de référence comme l'est, treize siècles plus tard, Jésus.


Un citoyen mosaïque est un humain sur qui passe le Souffle de l'inépuisable réalité créatrice, qui réapparaît des jours de Noé, d'Abraham, de Moïse aux jours de La Révélation d'Arès.
Le vrai mosaïsme exclut le mythique Moïse, biblicisé comme sauveur des seuls Hébreux. Quand sur le Mont Horeb le Père dit à Moïse : J'ai vu la misère de Mon Peuple... Je suis descendu pour le délivrer (Exode 3/7-8), il entend par Peuple toute l'humanité qui a vécu dans la misère du péché depuis Adam (Rév d'Arès 2/1-5).
Le vrai mosaïsme ne donne ni le pouvoir d'ouvrir la Mer Rouge ni le droit d'écrire des lois et des légendes qui ne sont que livres d'hommes (Rév d'Arès 35/12). Moïse comme tout prophète libère l'homme jusqu'à la fin des temps et s'il ne libére que les Hébreux, c'est parce que sa vie n'est que de 120 ans (Deutéronome 34/1-9). Moïse, d'une façon dont on ignore l'ardue réalité — les "plaies d'Égypte", le "passage de la Mer Rouge" ne sont qu'une saga —, commence à libérer l'humanité par les Hébreux et lance un Exode, qui n'est pas encore achevé, sans cesse interrompu par la religion et la politique depuis 3.200 ans.
La relance de l'Exode — la délivrance spirituelle de l'humanité — me parut tout de suite le fond évident de La Révélation d'Arès et pour cette raison, dès 1974 j'appelai Exode le remise en marche du peuple enlisé dans son péché, ses religions, ses politiques, ses idées, ses habitudes. Dans ce sens, oui, la foi des Pèlerins d'Arès est mosaïque.
Oublions le bébé sauvé du Nil et élevé au palais pharaonique — cette histoire n'est qu'un replâtrage de la biographie légendaire de Sargon d'Akkad — et voyons simplement Moïse comme un habitant d'Égypte dont une Révélation enrichit l'esprit et le cœur. Ne cherchons pas pourquoi le Père choisit Moïse, un assassin (Exode 2/12), et pourquoi 3.200 ans plus tard Il me choisit, moi pécheur comme prophète, et pourquoi ensuite me suivent, comme les Hébreux râleurs et tocards suivent Moïse, des frères et sœurs Pèlerins d'Arès tout autant privés de mérite et capacité prophétiques. Le Père se manifeste à Ses Enfant (Rév d'Arès 13/5) comme il crée l'univers : invariablement de la même façon. Les rapports entre Dieu et Moïse et 3.200 ans plus tard entre Dieu et Mikal sont forcément les mêmes. Comme existe aujourd'hui La Révélation d'Arès exista La Révélation du Mont Horeb, qui a presque totalement disparu. Tenons pour certain que la conversation qu'eut Moïse avec Dieu, manifesté à lui dans un Buisson Ardent, ne se limite pas à ce que raconte la Bible.
Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome (Bible) sont des fables développées autour de quelques vérités dont je ne retiens que le début (Exode 3/1-21-4/1-17) et la fin (Deutéronome 32/1-44) et quelques faits et dires entre les deux. Le sens profond de La Révélation du Mont Horeb se retrouve seulement dans l'esprit de délivrance que Moïse donne à  toutes les épreuves du peuple hébreu dans le Sinaï.
La similitude entre les Hébreux de l'Exode et les pénitents de La Révélation d'Arès se trouve dans l'héroïsme (Rév d'Arès xxxv/4-12) quotidien qu'une telle émigration, qu'elle soit géographique et/ou spirituelle, exige. C'est le sentier rocailleux (25/5) de la pénitence. Le combat tant intérieur qu'extérieur contre le péché y est une action plus lourde que la servitude du péché, mais ce très gros effort trouve sa justification dans le changement, véritable transfiguration. Ce changement, que symbolisent les légendes du passage de la mer, de la manne, etc., résulte de l'effort constant de pénitence rejaillissant en vitalité puissante, seulement temporaire chez les Hébreux qui retombent dans le péché et la religion bien avant que l'Exode touche à sa fin (le veau d'or Exode ch.32), mais qui chez les Pèlerins d'Arès est déjà intérieure avant d'éclater tôt ou tard en insurgeance sociétale définitive.
Comme Moïse a la bouche et la langue pesantes (Exode 4/10), les Pèlerins d'Arès ont dans leur mission du mal à parler au monde, parce qu'il est très difficile de parler d'une vie nouvelle dans un vieux langage et de réveiller une vie de création ininterrompue dans un monde figé dans ses idées reçues dépassées.
Comme Moïse le devint, les Pèlerins d'Arès deviennent bienveillants, réfléchis. Comme lui beaucoup de Pèlerins d'Arès rendent concrètes et transcendantes leurs aspiration abstraites, même si cette transcendance n'est pas encore visible à une société aveugle. Ils laissent à la politique les verges du pouvoir terrestre comme Moïse les laisse à Aaron, mais ils préparent un nouveau monde sans politique, parce que la politique c'est la loi et les institutions qui l'imposent : tribunaux, police, armée, religion, fisc, alors qu'ils veulent rendre libre le monde. Comme Moïse ils n'ont pas d'ambition personnelle et ne poursuivent qu'un but : Le Bien sur terre.

Moïse comme n'importe quel prophète est un modèle,  il n'est pas un chef.
Tout pénitent et moissonneur de pénitent est un Moïse, le frère aîné (Rév d'Arès 16/1) moissonnant les frères humains capables comme lui de se libérer du péché. Le péché uniformise, colle, bétonne, mais le bien disperse harmonieusement comme les coquelicots dans les prés ou les blés. Reste à rendre les coqelicots éternels !
Partout sur terre l'humain devenu pécheur se perd dans l'alcool du péché. Ivre de lui-même, de son égoïsme, de ses désirs et ambitions, il ne produit plus que rarement des œuvres dignes du Créateur dont il garde encore l'image et ressemblance (Genèse 1/26-27), inerte chrysalide. Toutefois, le pécheur peut se désintoxiquer du péché comme Moïse le fit de sa barbarie (Exode 2/11-15). Nous savons que le monde n'est plus très loin du point de non-retour (péché des péchés, 38/2), mais ne l'a pas encore atteint.
Ce n'est pas ici le lieu pour explorer les bas-fonds de la métahysique. Je me limite donc à dire sans développer qu'il existe une universelle analogie entre péché et pénitence  Quoique le pécheur veillisse et meure rapidement — quatre-vingts ans de vie, qu'est-ce que c'est ? —, il peut se rafraîchir, se revivifier au cours d'un Exode qui sera certes très long — quatre générations ne suffiront pas (Rév d'Arès 24/2) —, mais au bout duquel il retrouvera l'Éden, noiera l'absurdité cruelle du monde et réinventera sa liberté absolue (10/10). Cela, il est important de le redire sans cesse, l'humanité ne pourra le faire qu'en se constellant en une myriade de petites unités humaines comme l'Univers se constelle en astres sans rompre l'infinitude de la Création. L'amour et le bonheur ne dépendent pas de la dimension politisée, mais de la diversité libre du peuple.

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Le Pèlerinage (175)
14 mai 2016 
Jésus

Icône présentant une ressemblance avec Jésus
apparu à Arès (Gironde) du 15 janvier au 13 avril 1974,
qui annonça à Michel Potay:
Tu pourras dire: "J'ai vu Dieu" (Révélation d'Arès 37/3)
(façade de la mission de Nice)

La Révélation d'Arès, Parole du Créateur, n’a ni Dieu ni la religion pour propos.
Son propos est l’homme du temps qui vient (30/13), la pénitence (16/17) et la Vie (24/3-4).
Que la Parole fût donnée par Isaïe vers 760 av. JC.,
ou par Jésus en l’an 30 en Galilée (Palestine) ou en 1974 à Arès (France),
ou  par Muhammad en l’an 700 en Arabie,
ou  par la Lumière de Dieu en 1977 à Arès (France),
deux humains ne la comprennent jamais de la même façon.
C'est pourquoi le Créateur fait du Pèlerinage d'Arès un temps de dépassement,
d’oubli des différences, de repli sur le Fond des Fonds (xxxiv/6) ou sur l'essentiel, d'amour,
un Lieu où les diverses façons de comprendre et de prier disparaissent sous la Vie.

Chapelle des Théophanies

Enceinte du Pèlerinage
La chapelle où le Créateur se manifesta à Michel Potay
cinq fois du 2 octobre au 22 novembre 1977 à Arès (Gironde)
aujourd'hui appelée Maison de la Sainte Parole






Le Pèlerinage d'Arès comme La Révélation d'Arès
n'appar­­tiennent à aucune religion.
Les mots tenus pour fondateurs du Pèlerinage furent
prononcés par le Créateur le 22 novembre 1
977 :

Révélation d'Arès xLi/1. Je suis ici.
2. Tu y viens, les frères y viennent.
3. La lèvre prend le Feu dans Ma Main.
4. Le front brûle.
5. Le Feu entre dans l’homme.
6. L’aragne [l’araignée] sucerait-elle le Feu ?
7. Appelle les frères et les frères : "Viens prendre le Feu !
8. "Quand ton pied descendra, ton cri s’envolera haut."
9. Quarante pas nouent Ma Force et Ma Faveur où le front frappe la pierre, où l’œil pleure comme ton œil pleure,
10. où les piques de Mon Feu percent le mal
11. Ma Main blesse l’homme, l’homme vit,
12. sa main élargie monte à Mon Bras.
13. Ici la main d’homme prend Ma Main.

Chaque année, le frère Michel fait le Pèlerinage à Arès pour revivre l'Événement surnaturel dont il fut témoin là en 1974 et en 1977 et redonner le Feu à sa pénitence et à son prophétisme. Ses frères et sœurs qui ont foi dans La Révélation d'Arès l'y accompagnent pour les mêmes raisons, car ils sont témoins et prophètes à sa suite.
Le Pèlerinage d'Arès n’abolit pas les autres pèlerinages sur terre. Il leur donne un sens ultime : Il y a un seul Créateur, le très simple Père du Bien, de quelque façon qu’on le nomme (Créateur, Dieu, l'Éternel, Allah, le Père, Brahmā, etc.). Il est le Saint Qui fait oublier le péché, le temps et l’Histoire, qui ne sont que  que fabrications de l’homme. Le Pèlerinage d'Arès rappelle à l’humain, quelle que soit sa religion, sa meute, qu’il est une espèce unique qui doit changer en bien pour s’éviter de tomber dans le péché des péchés (38/2), c’est-à-dire de plonger dans le mal sans retour.

Pourquoi faire le Pèlerinage d'Arès ?

Ni un Pèlerin d'Arès ni aucun autre humain en quête de salut n'est soumis à des obligations religieuses. Le seul sentier de salut est la pénitence, qui consiste, pour l'immédiat, à aimer son prochain, pardonner les offenses, faire la paix avec tous partout, penser et parler avec l'intelligence du cœur (32/5), être libre (10/10) de tous préjugés, et pour l'avenir à se préparer à tout partager avec tous. De sorte qu'il n'y a pas plus d'obligation de faire le Pèlerinage à Arès que de prier de telle ou telle façon.  Le Pèlerinage d'Arès peut cependant être une puissante nécessité de la conscience personnelle.

Qui peut être pèlerin ?

Tout humain, pourvu qu'il ne soit pas un pécheur ou impénitent entêté (26/11, 36/6) venant pour perturber ou par pure curiosité. Tout humain, quelle que religion ou philosophie qu'il ait, respectueux de l'Événement Surnaturel survenu là est Enfant du Père (13/5) et appelé (4/4). Il est toutefois suggéré au pèlerin qui n'a aucune attache avec les Pèlerins d'Arès d'épouser leurs bonnes habitudes sur ce lieu sacré : tunique (prêtée à ceux qui n'en ont pas ; la tunique en recouvrant les vêtements efface les différences de sexe et de fortune), les pieds nus.

Qui vous accueille ?

Des Pèlerins d'Arès. Pèlerins d'Arès, d'abord un sobriquet dans les années 70, est devenu le nom habituel des disciples de La Révélation d'Arès qui assument de leurs deniers, gérés par L'Œuvre du Pèlerinage d'Arès (Association Loi 1905) l'entretien et le service du Pèlerinage.
Ne formant pas une religion, mais un mouvement spirituel libérateur, les Pèlerins d'Arès ne sont pas jaloux de leur sanctuaire. L’Esprit (33/4-8) de La Révélation d’Arès est d'ouverture. Apôtres de la renaissance de la Vie (24/5) en eux-mêmes par la pénitence et dans le monde par la moisson de pénitents, ils accueillent tous les hommes d'amour, de pardon et de paix, libres de tous préjugés, pour qui n'existe qu'une Vérité, c’est que le monde doit changer (Révélation d'Arès 28/7).

Où êtes-vous reçu ?

Vous entrez dans les locaux du Pèlerinage au 46, avenue de la Libération à Arès dans la maison où apparut Jésus en 1974, qui y dicta, au Nom du Père, L'Évangile Donné à Arès (Première partie de La Révélation d'Arès). Cette maison ne se visite pas — Tu ne feras pas de ce lieu un sanctuaire (40/2), dit Jésus —. Sauf si vous êtes un habitué, vous recevez ici toutes les indications nécessaires. (voir ci-dessous : Informations utiles)

Quels livres sont-ils mis à votre disposition ?

La Révélation d'Arès constituée de L'Évangile Donné à Arès (1974) et du Livre (1977), la Bible (traduction TOB) et le Coran (traduction de D. Masson). Les autres sortes de révélation, vu leurs diversité et imprévisibilité, ne sont pas disposées dans le hall de prière. Toutefois, tout pèlerin peut apporter les livres dans lesquels il est accoutumé à prier.

Prière libre ; aucune cérémonie ou rituel.

Seuls le respect et la discrétion sont demandés aux pélerins. Le Vrai (xxxiv/1-4) s'épanouit comme les fleurs de printemps partout où le Souffle s’exhale (2/14) et où l'humain n'a d'autre intention que le Bien. Le salut n’est pas donné par les mots, qui ne sont que des aide-mémoire, mais par la pratique du Bien ou pénitence (30/11), dont le pèlerin, quelles que soient ses habitudes de foi, vient à Arès ranimer le Feu.
Le fidèle d'une religion, juif, chrétien, musulman ou autre, est parfois étonné de la latitude qui lui est laissée de prier comme il veut autant que du bonheur qu'ont les Pèlerins d'Arès de partager avec lui leurs habitudes de piété (la tunique, les pîeds nus, etc.), quoiqu'ils ne l'y contraignent pas. C'est parce qu'il ne perçoit pas tout de suite que le Pèlerin d'Arès n'est autre qu'un homme ou femme de bien, un pénitent sans religion qui ne différencie pas entre eux tous les pénitents sur terre, quelles que soient leurs métaphysiques personnelles.
Les Pèlerins d'Arès sont eux-même divers. Il y a ceux qui ont choisi d’appartenir au petit reste et qui s’appliquent strictement à la mission spécifique du témoin ou prophète de La Révélation d’Arès, mais qui ne se croient pas pour autant supérieurs. Il y a ceux qui, à des niveaux différents et pour des raisons variées, suivent des entiers moins stricts. Dans tous les cas, cependant, La Révélation d’Arès ramène la foi à la quête du Bien, à la renaissance de l’image et ressemblance du Créateur (Genèse 1/26-27) au fond de chaque créature qui s'est mise à aimer (2/12, 25/2-7, 27/4, 28/10-15), parfois même trop (12/7) s'il le faut, à pardonner (12/4), à faire la paix (xxv/11, 13/8, 15/5, 28/15, 36/17), à retrouver l'intelligence (32/5)spirituelle et à se rendre libre (1/10) de tous préjugés. Voilà comment l’homme fera se lever le Jour (31/8) du bonheur (26/23). Ce qui rassemble les Pèlerins d’Arès, ce n’est ni un registre, ni un dogme, ni un signe visible ; c’est la puissante conviction que le Bien seul vainc le Mal, crée l'âme et sauve l'individu comme le monde.

Où et quand a lieu le Pèlerinage d’Arès ?

L'été à Arès en France (33740, Gironde),
46, avenue de la Libération,

Trois périodes :
du 21 juin au 4 juillet,
du 12 au 25 juillet,
du 2 au 15 août. 

Pendant les trois périodes, la Maison de la Ste-Parole (où se manifesta le Créateur en 1977) est ouverte
lundi, mardi, mercredi et jeudi de 18h à 21h
vendredi de 08h30 à 11h30,
samedi, dimanche ainsi que les 14 juillet et 15 août (sauf s'ils tombent un vendredi) de 17h30 à 21h,

Chaque pèlerin prie et/ou médite librement sans déranger les autres.

Informations utiles :
À l’entrée, on ne demande ni son nom, ni sa religion au nouveau pèlerin. On lui pose seulement deux questions : "Croyez-vous que La Révélation d’Arès, la Bible et le Coran viennent du Créateur ?" et "Aimez-vous tous les hommes et leur pardonnez-vous leurs offenses ?"
S’il répond oui aux deux questions il est accueilli par des frères ou sœurs qui lui rappellent le sens de La Révélation d'Arès et du Pèlerinage d’Arès.
S’il répond oui à une seule des deux questions, il est accueilli de façon plus attentive.
S’il répond non aux deux questions, on lui pose une troisième question : "Pensez-vous que quelque chose de spirituellement important et respectable s’est passé sur ce lieu ? Venez-vous pour y méditer et respecterez-vous la paix et les habitudes de ce Pèlerinage ?"
S’il répond oui à cette question, il sera reçu de façon particulièrement attentive et explicative par les frères et sœurs d’accueil avant d’être accompagné jusqu’à l’exèdre, qui est l'antichambre de la salle de prière.
S’il répond non, on regrettera de ne pas pouvoir le laisser entrer.

Que savoir, si vous voulez devenir membre du petit reste (24/1) ?
Il n'existe ni registre, ni fichier central, ni rite ou conditions d'admission dans l'Assemblée de ceux qui croient dans La Révélation d'Arès, parce que, par principe, ce seront à terme, au Jouril n'y aura plus ni jour ni nuit, où la Lumière couvrira tout (31/8), tous les Enfants (13/5) du Créateur, tous les hommes de Bien.
De ce fait, on ne peut distinguer que deux sortes de disciples de La Révélation d'Arès : Ceux du petit reste — les Pèlerins d'Arès que le témoin orthographie avec un grand P — et tous les autres, le grand melting-pot des pèlerins d'Arès petit p. Les uns et les autres étant de toute façon des pénitents, le salut n'est pas plus garanti aux uns qu'aux autres, car qui peut savoir qui est sauvé, qui n'est pas sauvé ? (11/3).
Les Pèlerins d'Arès du petit reste sont les seuls définissables, parce qu'ils comprennent La Révélation d'Arès et la mettent en pratique comme le prophète aussi strictement qu'ils peuvent. Les autres comprennent La Révélation d'Arès et la mettent en pratique de manières nombreuses et diverses.
Mais tous, Pèlerins d'Arès et pèlerins d'Arès, sont radicalement différents des croyants traditionnels, qui cherchent leur salut dans les dogmes, lois et préjugés d'une religion. Le Pèlerin d'Arès comme le pèlerin d'Arès est une conscience libre (1/10). Il contribue au salut ou changement du monde (28/7) par sa pénitence (pratique de l’amour, du pardon, de la paix, de la libre intelligence du cœur) et par sa continuelle moisson de nouveaux pénitents. Sa foi est conscite (xxii/14), c.-à-d. basée sur la seule conscience que La Révélation d'Arès explique toutes les Écritures historiques encombrées de livres d’hommes (35/12). Pèlerins d'Arès comme pèlerins d'Arès concourent à la renaissance du christianisme originel du Sermon sur la Montagne (Matthieu ch. 5 à 7).

Le Feu de la simple vie spirituelle, qui est la quête du Bien,
voilà ce qu'on vient ranimer au fond de soi à Arès pendant le Pèlerinage.

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12 avril 2016 (0174)
de la vie à la Vie

"La vie est un court exil," dit Platon,
mais la Vie, l'Autre, une fois retrouvée (Révélation d'Arès 24/5) nous redonnera l'infini Bonheur.

La Vie

Rejoins-moi à la pénitence et à la moisson !
Partons ensemble sur les Rivages de la Vie !
(Paraphrase de La Révélation d'Arès 25/4)

Le christianisme a engendré une société qui est à peu près tout le contraire de ce que prescrit Le Sermon sur la Montagne (Matthieu ch. 5 à 7) ; on peut dire la même chose à propos du judaïsme et de l'islam. Mon vœu le plus cher est que la foi issue de La Révélation d'Arès ne soit pas comme eux récupérée par le système d'Adam (Rév d'Arès 2/1-5), afin qu'on ne reproche pas un jour à la descendance (39/10) des Pèlerins d'Arès des fautes, des injustices, des crimes, des mensonges, des dominations, que ne prescrit pas la Parole.
Nul n'ignore que sortir de la Parole inaccomplie, c.-à-d. de la contradiction existant entre Parole et vie sociétale, sera un labeur (Rév d'Arès 31/6) beaucoup plus difficile que celui de convaincre la masse de la véracité de La Révélation d'Arès.
Rappelons-nous que le Père ne nous envoie pas semer (6/2), mais moissonner les pénitents, ceux auxquels parle encore l'image et ressemblance (Genèse 1/26) du Créateur, l'aigle blessé mais pas mort qui gît (28/6) au fond d'eux, ceux qui renoncent au Mal et recréent le Bien et qui ne dévient pas.
Tout est dans la pratique du Bien, dans ce que La Révélation d'Arès appelle la Parole accomplie (35/6). Tout Pèlerin d'Arès sait que ce n'est pas le dogme, l'idéologie, la loi des rats (xix:24), la loi qui est (28/8) religieuse ou politique, qui le sauve et sauvera le monde, mais l'accomplissement, la pratique du Bien, qui est la Loi qui vient (28/7), qui ne sera ni concoctée ni écrite, mais qui vivra dans le cœur humain où il faut la réveiller.
Ce n'est pas l'Éternel, Dieu, le Père, Allah, qui accomplit  ; c'est l'homme.
Le Bras de Dieu, certes, porte la main qui tient l'épée, le Fer (Rév d'Arès 35/14, xLix/2), mais c'est l'homme qui abat le Mal, qui taille (xx/6) le Bien.
Nous ne refabriquerons pas Moïse, Jésus ou Muhammad comme la religion les a refabriqués. Nous ne ferons pas un Jésus ou un Muhammad socialiste ou monarchiste, prolétaire ou capitaliste, tyrannique ou révolutionnaire, croisé ou ermite. Il n'y a qu'une Vérité, celle du Bien ou du Père de l'Univers (Rév d'Arès 12/4) et nous n'avons pas la Vérité aussi longtemps que nous ne sommes pas conformes au Bien.
Le Bien en reconstruction, c'est la pénitence. Être pénitent c'est aimer son prochain, quel qu'il soit, pardonner toutes les offenses, faire la paix avec tous, faire preuve d'intelligence chaleureuse et libre de tous préjugés, et plus tard, après une longue et totale refonte sociétale : partager tout avec tous.
Tout cela implique qu'il faut quitter la vallée grasse (Rév d'Arès 26/4), faire l'ascension vers les Hauteurs (7/1), inverser le sens des consciences que nous a fabriquées le système, mais cela implique aussi de ne pas renier le passé, car on ne renie pas sa mère, même si on ne se conforme pas à ses vues. On les dépasse ; sinon on peut tomber dans l'aversion, voire même la haine, et revenir au système, qui est duel. Or, l'homme saint (Lévitique 19/2) est non-duel, lié au destin de l'humanité comme au Destin de son Créateur, lié au passé comme au présent et à l'avenir, au local comme à l'infini. Cela rend parfois notre tâche déchirante, mais ne peut être évité, parce que nous ne pouvons pas aimer l'homme présent si nous n'aimons pas aussi l'homme passé, quel qu'il fût. Reformulons le monde dans le Tout !
Nous devrons longtemps empêcher la vraie foi de redevenir religion, idéologie, politique, morale toujours imbibées du système et de ses catégories, toujours habiles à trouver leurs justifications. Nous ne pouvons pas comme la religion être un pot certes joli, mais fleurissant des modes et des intérêts du moment. L'humanitaire et le social ne nous rendent pas forcément plus vrais dans le Bien. Nous chercherons le Sublime qui dépasse les modes, les mœurs, les idées reçues, les différences, les jugements, car tout peut cohabiter, pourvu que le Bien règne.
La quête du Bien que nous commençons n'est pas un sentier facile. Ce sentier fait passer de la vie à la Vie (Rév d'Arès 24/5) sur des rocailles, mais le Père n'a-t-il pas promis de laver nos pieds écorchés (25/5) ?

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6 mars 2016 (0173)
vraie piété 

Depuis peu les télescopes Hubble et Spitzer ont fait voir la galaxie Tayna à 13 milliards d'années-lumière.
Or, voir une chose sans la vivre fait tout juste frémir le cerveau, ne sert à rien.
Les télescopes ne sont pas existentiels ; ma vraie piété l'est.
Elle ne me fait pas voir, mais vivre
l'Univers (Rév d'Arès 12/4), l'Étalé (ii/4).
Si je m'agenouille ou me prosterne, ce n'est pas par soumission ; c'est pour ne faire qu'Un avec la Terre que m'a donnée le Père (Genèse 1/28-30) et à travers elle ne faire qu'Un avec l'Infini dont elle et moi sommes d'inséparables atomes.

Vraie Piété

Debout, assis, agenouillé, allongé, pas d'importance,
car mon âme n'est ni debout, ni assise, ni à genoux, ni allongée.
Mon âme EST si je suis un pénitent, un indivisible élément de la Vie
qu'il nous faut retrouver (24/8)

Sauf Père de l'Univers qu'Il recommande de dire trois fois le jour, une fois la nuit (12/5), le Père ne fixe pas de règle de prière (Rév d'Arès 25/6), mais Il en enseigne l'esprit, qu'il appelle la vraie piété (35/6).
La pénitence suffit pour créer l'âme et changer le monde, mais les frères et les sœurs du petit reste (24/1) voient la pénitence et la vraie piété aussi insépa­rables que la Terre et l'Univers : L'une s'efforce de vivre sans l'autre, mais l'autre ne vit pas sans l'une. Le petit reste veut redonner à la Création sa cohérence épanouie en y restaurant Éden qui fut bien autre chose que l'habitat d'Adam et Ève.

Quiconque entre en pénitence (Rév d'Arès 8/6) se libère du mal (30/11) et contribue à libérer le monde du mal (28/7), mais sans vraie piété (35/6) la pénitence peut ne pas retrouver les puissants courants des Fleuves d'Éden (35/2-3) et n'être qu'une mare (30/2), une morale. Certes, la morale pénitentielle sauve, mais pourquoi pas plus que le salut ? Pourquoi pas comme Jésus être fait un Dieu, se fondre dans le Père (2/13) ?
Dans le Bien vécu est la force de délivrance du Mal, mais la Parole vécue y ajoute la force de transfiguration. Il faut sortir la Parole des livres pour l'accomplir tout à fait.

Pas plus que ne le fait l'Évangile Palestinien la Parole d'Arès ne réglemente la prière. Alors que la religion, quelle qu'elle soit, impose le carcan de ses règles, la vraie piété du Pèlerin d'Arès est libre (10/10). Le Pèlerin d'Arès est maître de sa piété. S'il hésite on peut lui faire des suggestions, mais en dernier ressort c'est lui qui en décide les textes, les formes, la fréquence.
Libre de corps, d'esprit et d'âme (17/7) l'humain comme l'enfant enlace le Tout Qui lui enseigne (16/11) comment accomplir son salut et préparer le salut du monde. Comme vaste est ce Tout, le pénitent ne peut en enlacer chaque jour qu'un petit peu, mais peu + peu = Tout avec Quoi il ne fait qu'Un.

L'Enseignement (Rév d'Arès 16/11-14) redonné au monde à Arès, en 1974 et 1977, appelle l'humain à se vider de ses objectifs matérialistes mortels et à remplir peu à peu les vides avec la Vie (24/5) d'avant le péché. Comment ? Par la pénitence.
Être pénitent, c'est aimer sans condition, pardonner les offenses, faire la paix, être spirituellement intelligent (32/5) et libre (10/10) de tous préjugés à l'égard de tout vivant. Être pénitent, c'est gravir les Hauteurs du Bien (25/4). Cette ascension qu'accompagnera la vraie piété ne s'interrompra jamais de génération en génération (24/2) jusqu'au Jour du Bonheur retrouvé.

La pénitence ne va pas sans vraie piété. Comment bien pratiquer celle-ci ?
Pour un Pèlerin d'Arès les credos, les grandes supplications et glorifications collectives, les cérémonies, les rituels, les chapelets, etc., n'ont rien à voir avec la vraie foi. La vraie foi repose sur la pénitence, dont la vraie piété est l'idéal rappel quotidien, qui consiste à faire prononcer la Parole par les lèvres de l'Enfant pour qu'il persiste à l'accomplir. Mais la pénitence diffère d'un individu à l'autre, parce qu'il n'existe pas deux pécheurs semblables, même poursuivant le même objectif spirituel. C'est la vraie piété qui soude les pénitences très diverses à leur but unique: le Bien, le Dessein Créateur. C'est pourquoi la vraie piété est souple, adaptable en forme et contenu.
Former un Tout avec l'Un dans une variété indénombrable de pécheurs, faire des contradictions humaines la richesse infinie du soi ou toi (xxiv/1) intime avec l'Univers, la semence (5/1) d'universalité immortelle contenue depuis toujours dans l'Un que nous sommes avec Dieu l'Étalé, l'Infini créé, le Tout, cette extraordinaire gageure, c'est la vraie piété qui la réalise en permettant à chacun de la personnaliser. C'est cette personnalisation, cette liberté du priant, qui détache radicalement la vraie piété de la prière religieuse.

En rigidifiant et rabâchant sa prière, même bellement chantées, la religion l'a vidée de sa force créatrice. À la prière religieuse, réduite à des aspirations, Dieu ne répond pas. La religion a subi la colonisation du rêve d'Adam (Rév d'Arès 2/1-5). La vraie piété décolonise l'humain, le délivre du rêve religieux. La vraie piété embraye sur la réalisation de la Parole, elle fait du pénitent un co-créateur du monde ; il aime, pardonne, use de sa libre intelligence concrètement.

Chaque Pèlerin d'Arès choisit chaque jour de la Parole le passage dont il a besoin et la façon dont il la prononce, qu'il prie chez lui en prosternement, ou assis dans l'autobus, ou marchant, ou dans son lit.
La supplication, dans la peur et la souffrance, et la glorification, dans l'exaltation et la joie, ne sont pas interdites, mais elles ne sont que soulagements émotionnels et ne servent à rien, parce que
primo, le Père connaît le besoin de l'humanité avant qu'elle le Lui demande (Matthieu 6/8), mais Il l'a faite libre (10/10) du Bien et du Mal et puisque, comme Créateur, il considère le potentiel, non la situation du moment et il n'interviendra pas aussi longtemps qu'il saura l'homme potentiellement fantasque et réattiré par le Mal quand le danger est écarté,
secondo, le Créateur n'a pas à être glorifié comme une idole, puisqu'il est notre Père, pas notre asservisseur, et nous sommes ses Enfants (Rév d'Arès 13/5), pas ses asservis ; il porte en lui sa Gloire éternelle qu'il souhaite nous faire partager (37/9).
tertio, l'entier contexte de La Révélation d'Arès indique que nous recevons la Grâce non du Père, mais de nous-mêmes ; nous savons qu'à la pénitence nous puisons la Puissance et à la vraie piété la Connaissance (Rév d'Arès 39/2), qui vaincront le Mal.

Ma pénitence remue mes faims, soifs et envies, mes fatigues et mes peines ; c'est lourd, mais grâce à la vraie piété ma pénitence s'allège, puisque le Père me parle. La religion cite la Parole, mais ne la fait pas parler au sens fort de "parler". Les grandes cérémonies et prières innombrables, très réglementées de la religion n'ont pas fait grand chose pour changer l'humanité de l'intérieur. La religion n'a redonné qu'à quelques individus humains, exceptionnels, leur autonomie spirituelle et leur bonté initiale. Alors, le Père a renvoyé son Messager Jésus et est  redescendu Lui-même à Arès pour crier à tous : Changez vos vies ! (30/11). Comment ? Très simplement : Ce qui te sauve, ce n'est pas ce que tu crois, contrairement à ce qu'ont prétendu Paul et les Églises à sa suite (Romains 3/28, Éphésiens 2/8-9), mais ce que tu fais pour battre le péché, même si tu ne reconnais pas la Voix du Père (28/12). La foi du Pèlerin d'Arès se bâtit sur une causalité tout autre de la causalité religieuse qui prétend que seules sauvent la foi et l'obéissance à la religion.
Tout disciple de La Révélation d'Arès est un chrétien basal, un pénitent qui applique le Sermon sur la Montagne, mais c'est aussi n'importe qui avec ou sans religion qui pense qu'il doit devenir bon, parce qu'il est un atome indivisible de l'humanité tissée de virtualités et de latences d'amour, d'intelligence et de bonheur capables de vaincre la souffrance et la mort comme le pénitent de référence : Jésus, vainquit la mort. Ainsi l'homme crée-t-il son âme qui s'ajoute à sa chair et à son esprit (Rév d'Arès 17/7). Ainsi est-il capable de changer le monde (28/7).
À la pénitence le Pèlerin d'Arès du petit reste ajoute la vraie piété, Dieu lui rappelant chaque jour qu'il faut accomplir le Bien, mais plus que cela : Dieu dans le sublime mystère du Créateur qui n'est pas l'origine de son propre Être, mais qui est l'Étre hors du temps (12/6) et qui, ô merveille, propose à l'homme, son Enfant, de n'être plus le dérivé mortel qu'il a fait de lui-même (2/1-5), mais de sortir du monde phénoménal et de s'unir à l'Être sans origination ni temps.

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6 février 2016 (0172)
mensonge

La Genèse parle par paraboles.
Dans la parabole de l'arbre fruitier interdit (Genèse 3/4-5) le serpent dit à la femme: "Dieu a dit que vous mourriez

si vous mangiez ce fruit, parce qu'il a peur que vos yeux s'ouvrent et
que vous deveniez comme des dieux maîtrisant la question du bien et du mal."
Ainsi le Mal commença-t-il par un mensonge.

Eve et la pomme
tableau célèbre de Cranach

Péché est un nom collectif, quelques formes que le péché prenne, désignant tous les comportements humains incom­patibles avec le Dessein du Créateur. Le Dessein est le Bien. Est homme du Dessein (Rév d'Arès 28/27) quiconque s'efforce d'abandonner le péché (39/6), de restaurer en soi l'image et ressemblance (Genèse 1/26-27) du Bien.
Il arrive dans la Parole d'Arès que le mot péché désigne des formes particulières du péché comme le péché d'adoration (39/4), le pire des péchés (29/5), les péchés d'Adam (28/8), etc., mais il s'agit de caractérisation, non de hiérar­chisation. Ainsi le péché des péchés (38/2) ne désigne-t-il pas le péché devenu plus inhibiteur du Bien et plus stimulateur du Mal, mais le péché quand plus aucun humain n'essaiera de s'en corriger.
Le mensonge n'est donc pas une forme du péché plus dangereuse qu'une autre, mais une forme plus préoc­cu­pante actuellement.

Pour le Père, qui est hors du temps (Rév d'Arès 12/6), toutes les formes du péché nuisent à la vie spirituelle, au Bien donc. Mais pour l'homme, l'Adam qui entra dans le temps (12/6) en usant des dons de créativité et de liberté qu'il avait reçus du Père, rejetant le Dessein, se créant ses propres valeurs, son propre dessein et s'en étourdissant tellement qu'il en meurt (2/5), les formes du péché ont varié en fréquence. Il fut un temps où, l'avidité matérielle dominant la vie, les formes du péché les plus fréquentes furent le vol, le meurtre, l'esclavage, la conquête, bref, la barbarie. Aujourd'hui, l'avidité intellectuelle domine et le mensonge paraît la plus fréquente forme du péché. C'est toujours la barbarie, mais en forme de rose, parfois même avec un délicieux parfum.

Si la contre-vérité est aveugle ou passionnée, elle n'est qu'erreur. Si la contre-vérité est lucide, elle est mensonge. Avant que Jésus me parle en 1974, je vivais dans l'erreur. Après, mon erreur serait devenue mensonge, si je n'avais quitté l'Église et entrepris de changer ma vie (Rév d'Arès 30/11). Même si, né dans une génération hyperpécheresse, je reste imparfait, je n'ai jamais eu la mauvaise foi de l'homme qui se perpétue sur une idée satisfaisante de lui-même. Il n'est pas de plus pernicieux mensonge que le mensonge sur soi.
La construction la plus sacrée du Bien est celle de la Vérité. Dans le verset : La Vérité, c'est que le monde doit changer (Rév d'Arès 28/7), Vérité ne désigne pas un état, mais une lente et constante quête. La Vérité pour Dieu est donc action, quelque chose qui commence, qui évolue de génération en génération (24/2-4) et qui enfin se change en ce merveilleux Jour du Père (31/8), quand le monde redevient le jardin qui ne fane pas (xvi/17) : Éden. C'est assez dire que le mensonge est actuellement le plus fréquent tueur d'avenir.
Je me souviens, parce qu'ils formaient un mensonge caricatural, des propos de M. François Hollande au cours de la campagne électorale de 2012. Dans un face-à-face télévisé, exprimant son profond mépris pour Nicolas Sarkozy, il promit de renverser le cours des choses, d'éradiquer le chômage, la dette française, etc. Nul n'aurait pu plus mensongèrement s'affirmer comme un phénix et débiter autant de projets irréalisables, mais il faut admettre que le résultat allait être des plus heureux pour le trompeur. Il fut élu Président de la République. Un tel exemple présente le mensonge comme un moyen officiel, reconnu, de réussite. Aussi serait-ce, inversement,  leur franchise qui nuit à nos missionnaires ?
Cela pose une question terrible : le mensonge serait-il aujourd'hui l'expression de la vérité ?
Depuis très longtemps mensonge et séduction ne font qu'un, parce que le mensonge peut se travailler, se polir, sonner plus vrai que le vrai, tandis que la vérité vraie est souvent déplaisante, invraisemblable, voire sonne faux. C'est dans ce sens qu'Érasme écrivit dans "Stultitiæ Laus" (Éloge de la Folie) : "L'esprit humain est fait de telle sorte qu'il est moins séduit par la vérité que par le mensonge." Dans les années 90 un pèlerin de passage à Arès me dit : "Votre mission est très maigrement fertile. Pourquoi racontez-vous que Jésus et Dieu vous ont apparu et parlé ? Ces faits sont invraisemblables. Éditez La Révélation d'Arès sans en préciser l'origine surnaturelle. Laissez chaque lecteur en imaginer l'auteur, qui ainsi peut être vous-même, ou un rêve que vous avez eu, ou le fruit d'une longue réflexion, ou Dieu pour quelques rares qui voient clair. Taire la vérité n'est pas mentir et l'apostolat aura de moins maigres résultats." Je lui répondis : "Laisser les autres se mentir est mentir. Voyons donc ! Jésus m'apparaît et me parle dans son corps transfiguré et le Créateur descend de l'Infini, se réduit à un gros clou (Rév d'Arès ii/21) pour me parler et je cacherais ces extraordinaires événements surnaturels qui sont déjà eux-mêmes un Message ?"
S'il y a un problème du mensonge, je ne crois pas qu'il soit dans le choix entre une vérité déformée, une menterie vraisemblabilisée, un mensonge "qui dit la vérité". Le problème se situe dans la noyade de l'esprit par les mensonges qui ont inondé le monde. L'esprit noyé a perdu sa perspicacité, il n'est plus capable que de scepticisme ou de sa forme extrême : l'incrédulité ou pyrrhonisme absolu. De là viennent d'innombrables maux comme dans la vie spirituelle l'indifférence du public devant La Révélation d'Arès et notre mission, comme dans la vie démocratique le fatalisme des électeurs qui ne sont pas dupes des mensonges des candidats qu'ils élisent. Tout le monde se dit, les électeurs comme les élus : "Que les choses continuent par la routine — routine du mensonge comprise — plutôt qu'elles ne tombent dans le chaos !" Et nous avançons tous lâchement, presque aveuglément ainsi. Je sais que le chaos serait bien meilleur pour tout remettre à plat, stopper le mensonge, repartir de la seule vérité, mais pour l'heure je me meus dans la grisaille de l'à-peu-près. J'ai laissé voler comme des vautours les mensonges des candidats que j'ai élus en 2012, m'assurant seulement qu'ils ne nuiraient pas à notre mission. Je bats ma coulpe d'homme imparfait réduit à se débrouiller dans un monde mensonger.

La seule alternative absolue au mensonge est le silence, quoiqu'une alternative acceptable puisse être l'inexactitude. On sait, par exemple, que si j'ai écrit les "Récits, Notes et réflexion du témoin" à propos du Livre (voir les éditions de 1987 et 1995 de La Révélation d'Arès, http://www.adira.net), c'est sur l'insistante incitation de mon épouse Christiane, alors que je voulais rester silencieux à propos du surnaturel pour moi indescriptible, relevant d'une physique pour laquelle nous n'avons pas de mots. Aujourd'hui je suis trop heureux de l'avoir fait, même si ce n'est qu'une approximation. Parfois l'inexactitude est vérité. Cela me conduit à penser que nous sommes tous menteurs par insuffisance des moyens de la vérité, parfois aussi par peur, par délicatesse, par défaut de mémoire, etc. Quand Isaïe décrit sa vocation (Isaïe 6/1-13), il est, c'est évident, inexact, voire inventif, parce qu'il raconte l'irracontable. Quand nous racontons quoi que ce soit nous sommes tous inexacts, incomplets, parce que le dire ou l'écrire ne peut pas rendre compte de l'agir ou du voir. Quand chaque jour je dis à sœur Christiane: "Je vous aime," je mens, parce qu'aucune parole ne peut décrypter l'émoi qu'elle cause en mon cœur. Il faudrait pour dire "aimer" mille mots. Alors, je comprends l'ermite qui se retire au haut d'une montagne dans le silence total et cependant je ne l'approuve pas, parce qu'il se dispense égoïstement et coupablement de répéter aux hommes qu'ils doivent fouiller leur désert spirituel pour y retrouver la Vie (Rév d'Arès 24/4).

Cependant, je trouve regrettable et nocif que des hommes doctes disent que "condamner le mensonge sans discernement empêche de l'étudier." Pourquoi étudier le mensonge ? Ce n'est pas plus nécessaire qu'étudier l'assassinat ou le vol. Les politiciens et les marchands sont particulièrement menteurs, tellement que depuis longtemps rien de ce qu'ils disent ne paraît incontestable. La créativité mensongère est détestable. La possibilité de mentir qu'a seul l'homme parmi tous les vivants terrestres ne m'intéresse pas, elle me fait même peur très souvent. L'inclination de l'homme au mensonge porte beaucoup de monde à s'écarter des idéologues, des publicitaires, des religieux, bref, des beaux parleurs. Mais il y a des parleurs qui parlent sans mentir, et même parler est leur seul moyen de mettre les hommes en garde contre l'erreur. Je suis dans ce cas.
Depuis quarante-deux ans des personnes me disent ou m'écrivent : "Vous êtes un menteur tellement chevronné que vous avez fini par croire à vos mensonges." Je ne peux que leur répondre: "Je dis la Vérité qui ne correspond pas à votre vérité." Du reste, même beaucoup de ceux qui m'ont honoré de leur confiance ne m'ont pas suivi. Combien d'anciens amis me dirent dans les années 70 et 80 : "Les visites de Jésus et de Dieu à Arès sont sûrement vraies, mais ça ne me concerne pas."
Alors, çà et là, je me tourne vers le Père et lui dit : Quelle tâche terriblement ingrate tu m'as confiée là ! Le Fond de ma tâche prophétique est tapissé d'invraisemblance, de vérités que rejette la culture, parce que dans ce monde il y a des événements étiquetés "Croyez-y !" et d'autres étiquetés "N'y croyez pas !", et parce que les vrais menteurs sont tellement habiles que le mensonge est devenu la vérité du monde ; toutes les oreilles s'ouvrent au mensonge avec confiance, mais se ferment à moi avec méfiance." Comme l'avait observé le Docteur Freud, je ne peux que répéter sans relâche — sans me lasser, dit La Révélation d'Arès (26/15) — ce que je ne pus pas dire une bonne fois pour toutes, parce qu'alors le silence aurait depuis longtemps anéanti le Message du Père aux hommes. Je répète sans relâche la Vérité, je ne la maquille jamais, je ne l'invoque jamais par prétérition. Je vis dans l'espérance qu'en me tenant à ma mission, elle réussira avec l'aide de mes frères et sœurs.

copyright 2016

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1 janvier 2016 (0171)
Non-dualité

Le soi est tout à la fois personnel et illimité, étroitement lié au quotidien comme à l'absolu, au sacré universel, au mystère de Dieu
(Similarité entre Çamkara et la Lumière contextuelle de la Parole d'Arès)
Le vrai  sacrifice est intérieur ; il faut l'âme et non barbouiller de sang les idoles (Çamkara et Révélation d'Arès xiv/2).

Le Mal ne sera jamais vaincu par la religion, la politique, les lois, la police, les tribunaux, les armées.
Seul le Bien le vaincra, le Bien accompli par chacun de Mes Enfants, le Bien les ramène à Moi, au Tout.
Voilà résumé Ce Que dit La Révélation d'Arès.

28 décembre 2015
À mon bureau
28 décembre 2015
photo par Sœur Christiane

Des gens, assez nombreux, croient vraie La Révélation d'Arès, mais s'interrogent sur ce que je suis. Ils me demandent : "Vous diffusez et défendez ce Message apporté par Jésus en 1974, complété par le Créateur en 1977, mais vous, Michel Potay, qu'êtes-vous depuis lors ?"
Je réponds : "Je suis un témoin du Père." Cette réponse me paraît raisonnablement modeste et intègre, parce que je n'ai aucune qualité qui me permette d'être plus qu'intègre et modeste.
Des questionneurs tiquent, se demandent si je ne suis pas un faux humble, ils veulent entendre de ma bouche le mot qu'ils attendent : "Mais La Révélation d'Arès ne vous appelle-telle pas prophète ?" Je réponds : "Puisqu'elle m'appelle ainsi, c'est qu'il en est ainsi." Je ne peux qu'accepter cette appellation, mais j'en parle rarement à la première personne. Quand m'effleure l'idée que je suis prophète comme Noé, Abraham, Moïse, Isaïe, Jésus, Muhammad, je suis dans une grande confusion. Rien de l'auguste iconographie qui recouvre ces hommes prestigieux ne me semble convenir à l'homme ordinaire que je suis. Pourtant, cette iconographie n'est guère qu'un imposant trumeau doré sur la grande cheminée du monde, car ces hommes comme moi épluchaient leurs patates, mangeaient, se grattaient, pissaient, baillaient, avaient mal aux dents et j'en passe.
Quand quelqu'un me demande : "Pourquoi Dieu vous a-t-il choisi, Michel Potay ?" Je réponds : "Je ne crois pas qu'il m'ait choisi, puisque je n'ai aucune des qualités qu'on prête à un prophète. Je pense que Dieu s'est dit: Tous les hommes étant pécheurs, n'importe lequel fera l'affaire." Il a mis dans un grand chapeau les noms de tous les humains sur des petits papiers et Il a tiré au sort. C'est tombé sur moi.
Cependant, je ne peux nier que j'ai appris ce qui soude l'Enfant au Père, ce qui ne fait des deux qu'Un, qu'ont désappris nos religions qui ont fait faussement du Père un juge et de l'homme un justiciable. Je ne peux nier que je suis le seul témoin de la Sainteté, de la Puissance et de la Lumière que chaque homme pourra partager à nouveau. Je ne peux nier que je suis le témoin dont le nom franchira l'espace et le temps jusqu'au Jour où il n'y aura plus ni jour ni nuit, où la Lumière couvrira tout sans cesse, où la terre rendra ses poussières sous forme d'humains transfigurés. Jusqu'alors j'aurai peut-être mon nom dans quelque dictionnaire modeste, à moins que le monde refuse obstinément et partout de suivre l'Appel à changer en Bien (Rév d'Arès 28/7) ou me voie définitivement comme un halluciné, auquel cas ce seront, au Jour du grand Changement final, des milliards et des milliards de regards creux et blancs de spectres qui imploreront le Père quand Il descendra visiter ses Granges (Rév d'Arès 31/8-11).

Rien de ce qui se sera passé entre 1974 et le Jour du grand Changement ne tiendra à moi, car je ne fais que transmettre ce que j'ai reçu. Le succès ou l'échec de l'Appel d'Arès tiendra aux humains. Quelques uns m'écoutent et m'aiment, ce sont les Pèlerins d'Arès. D'autres plus nombreux m'écoutent et en font à leur tête ou se moquent ou me fustigent. L'immense humanité, elle, m'ignore pour l'heure. On écrira ou discourra peut-être sur moi, mais comment ? Avec vérité ? Pour faire une légende ? Pour dire que je n'ai rien compris à ce que j'ai vu et entendu à Arès ? De toute façon, je gêne — en cela du moins je suis bien prophète —  je remets en cause les religieux comme les athées traditionnels, leurs interprétations "sacrées" ou sacrilèges. Je ne suis d'accord avec personne, parce que mon interprétation est la seule à considérer : Parole de Mikal Ma Parole (Rév d'Arès i/12)
.

Le Souffle de La Révélation d'Arès est tout autre que tout ce qui s'entend et se lit dans notre aire apostolique (Rév d'Arès 5/5-7). Il faut sans doute remonter à Çamkara* pour en trouver le dernier écho humain fort, sauf que Çamkara fut un jeune prophète et que j'en suis un vieux, qu'il fut indifférent au monde et que le Père me demande d'y baigner, qu'il ne s'adressa pas au monde émotif alors que c'est mon interlocuteur, et qu'il vécut dans un territoire mental que le Père n'assigne pas à notre mission. Çamkara, c'est la non dualité: aucune séparation entre l'être qu'est chacun de nous et le Tout, une évidence dans La Révélation d'Arès : Sois Un dans Toi (xxiv/1). Sors là où... ta main a vingt doigts comme la queue du soleil... où le fer bout dans ta main... dans les mondes où les poissons tournent dans Mon Eau (vi/1-3). Je me heurte moi aussi à tous les brahmanes, religieux, politiques, médiatiques, académiques, scientifiques, juridiques, etc. qui se sont faits spécialistes de la "vérité" qu'ils imposent. La cause en est simple: Comme La Révélation d'Arès je suis délivrance, alors qu'eux sont réclusion, réclusion dans leurs idées, lois,  dogmes, principes. Je suis et je serai probablement plus encore décrié, parfois haï. À moins que dans l'impossibilité d'effacer mon existence historique, on m'efface en me statufiant et me remisant très haut et très loin sur les étagères de la gloire pour réécrire bien tranquillement mon enseignement, en donner une version trompeuse. Voilà pourquoi je tiens à rassembler et bien former le petit reste (Rév d'Arès 24/1) qui continuera de faire circuler la Vérité dont j'ai la charge dans sa magnifique simplicité. Je crois que le petit reste déjouera les biais par quoi les pouvoirs déformeront mon enseignement et accomplira le Dessein.

Mon enseignement et à ma suite l'enseignement du petit reste, co-témoins du Père par affinité, n'est ni religieux, ni philosophique. Comme La Révélation d'Arès il est spirituel, qui signifie qu'il fait naître l'âme immortelle (Rév d'Arès 4/5-6, 17/3) par la pénitence chez les croyants ou les non-croyants, car le Bien accompli est plus fort que la religion et la philosophie. L'âme tout à la fois survit à la mort de l'homme de bien qui l'a créée et s'agrège à la Force qui changera le monde en Bien (28/7). L'âme, invincible victorieuse du mal, naît de la pénitence (30/11), le bouquet rédempteur de l'amour, du pardon, de la paix et de la libre intelligence spirituelle, déjà donné par le Sermon sur la Montagne (Matthieu ch.5 à 7), pénitence constructive sur laquelle je ne transige jamais et sur laquelle le petit reste ne transigera jamais. La pénitence est le seul habitus qu'apporte La Révélation d'Arès et qui vise l'extrême de la vie, qu'elle appelle Vie.

J'ai écrit ce que je crois et enseigne dans "Nous Croyons, Nous Ne Croyons Pas" ("Le Pèlerin d'Arès" 1991-1992 et en annexe dans La Révélation d'Arès bilingue 1995, voir http://www.adira.net). Ce texte écrit à la hâte comme un testament à la veille d'une chirurgie dont je pouvais ne pas revenir, est un exposé assez fouillis, mais je l'ai laissé tel, de sorte qu'il a conservé son naturel.
Le problème du progrès spirituel aujourd'hui, c'est que l'ignorance largement voulue de ce que dit le Père à Arès s'ignore elle-même et trône sur ses concepts sous couvert de raison (Rév d'Arès 26/3) et de science (1/3). L'homme est de chair, d'esprit et d'âme (17/7) quand celle-ci existe, trois éléments que le péché a séparé et dispersé et que nous, Pèlerins d'Arès, nous-mêmes humains éclatés, sommes appelés à rassembler pour reconstituer de l'homme l'infinitude avec le Tout, rétablir sa non-dualité par la pénitence. Nous sommes bien au-delà de ce que la religion propose à l'homme. La Révélation d'Arès ne fournit pas de solution religieuse, sociale ou politique au mal ; elle ne préconise, donc je ne préconise aucun système de vie pratique. Tous les systèmes sont bons, pourvu que l'amour (7/5) y règne et libère l'homme de la loi des rats (xix/24). La pénitence reconstitue l'homme en son entièreté avec l'humanité, la nature et l'univers, pour que l'homme redevienne l'Enfant de l'Univers du Père de l'Univers (12/4).

Adam en s'émancipant du Père (Rév d'Arès 2/1-5) par les moyens mêmes dont le Père l'avait doué, s'est rendu duel, tout à la fois image et ressemblance du Père et animal pensant roi du monde. La Révélation d'Arès appelle péché, bruit, lion de la nuit, etc. l'onde de choc qui maintient brisée l'unité de l'Adam génésiaque et appelle Fond des Fonds (xxxiv/6) le Tout auquel Adam peut revenir. Comment ? Par la pénitence, mais comme tout se meut dans l'univers la pénitence mouvra et croîtra. La pénitence des pénitences sera l'exercice le plus parfait de l'amour, du pardon, de la paix, de la libre intelligence spirituelle. Aucun humain n'en arrivera là avant des générations (Rév d'Arès 24/2). Mais, dores et déjà, à la pénitence se ramène tout ce que je dis et tout ce que dit le petit reste dans l'exercice du prophétisme. Étant homme de chair, je plonge par intervalles dans l'obscurité de l'actualité et je donne ici et là sur les événements mon opinion personnelle, mais elle n'est qu'une veine ou une artère virtuelle de mon être, mon saignement. C'est mon sang qui, à bon ou mauvais escient, coule avec le sang du troupeau humain dont je suis, enchaîné avec lui au mur d'une fameuse caverne et ne percevant les événements du monde que comme des ombres sur la paroi (Platon, La République, Livre VII). Mais, s'il y a un Fond, je finis toujours par tirer de l'événement le Vrai (xxxiv/1-4), en veillant à ne pas répondre de moi-même et à réfléchir dans la prière (Rév d'Arès 39/2).

Ce Que nous dit le Père est très simple. Pas d'idéologie directrice, pas de dogme, pas de loi, pas de chef, pas d'autre plan que la bonté, la pénitence et la vraie piété (36/19). Le bonheur du monde ne résultera pas du bonheur des mots, seraient-ils mes mots, mais de la Parole accomplie par chaque humain, qui est, qu'il en soit ou non conscient, un atome du Tout .
N'essayez pas de joindre la lisibilité à l'exactitude, parce que les mots sont toujours insuffisants. Joignez la vie à l'amour et vous trouverez la Vie (24/5).

*aussi écrit Śaṃkara, Ādi Śaṅkara, Ādi Śaṅkarācārya

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3 décembre 2015 (0170)
2016 sans rage 

Socrate : "Athéniens, je vous aime, mais j’obéirai à Dieu plutôt qu’à vous, et, tant que j’aurai un souffle de vie, ne comptez pas que je cesse d'enseigner. À chacun de vous je dirai ce que je dis d’habitude : Comment toi, excellent citoyen de la nation la plus renommée pour sa sagesse, comment ne rougis-tu pas de mettre tant de soins à amasser le plus d’argent possible et à rechercher la réussite sociale, tandis que de ta raison, de la vérité, de ton âme qu’il faudrait améliorer sans cesse, tu ne daignes prendre ni soin ni souci ?" (Platon, Apologie de Socrate).

J'ai reçu la Parole à Arès en France, je l'atteste,
mais Elle ne changera le monde

que si je change ma vie d'abord.

Cent trente ont été à Paris victimes de meurtres gratuits. La politique, très soucieuse de se prouver utile, a considéré les tueurs comme des guerriers et appelé guerre leurs meurtres.
De 1666 par jour, moyenne nationale française, les décès se sont donc montés à 1666 + 130 = 1796 le 13 novembre.
Dans quelles souffrances, de quel drame meurent "normalement" 1666 chaque jour en France ? Du péché, mais de cela ne parlent ni la politique ni la presse. La presse vit sur la curiosité angoissée, qui est le poireau qu'elle cultive soigneusement dans le vaste champ mondial de poireaux scribouilleurs. Personne dans ces conditions ne peut me dire combien de mes compatriotes pensent qu'il est temps pour l'homme de ranimer l'intelligence (Rév d'Arès 32/5) spirituelle, de renoncer à la loi du talion (Exode 21/23-25) qui est livre d'hommes (Rév d'Arès 16/12, 35/12) mais non Parole du Père, et de se grandir dans l'idée qu'une paix, certes difficile à faire quand elle est miséricordieuse, est plus nécessaire que la guerre, qui n'est que carnage entre semblables et n'a jamais rien résolu. Oh, je me doute que ceux qui chantent le pardon et la paix ne sont pas légion, mais j'entends quelques uns appelant à cesser la folie meutrière. Je préfère dire rage que folie, parce que les enragés ne sont pas fous. Ils savent ce qu'ils veulent, tout à la fois alarmer et se montrer protecteurs.

Bonne année 2016Toutes les idéologies autoritaires m'imposent leurs lois, qui certes me protégent relativement des méchants, mais m'empêchent d'être absolument libre (Rév d'Arès 10/10) de retrouver l'incomparable puissance créatrice que forment ensemble le libre amour du prochain, le libre pardon des offenses, la libre paix totale et la libre intelligence du cœur (32/5). Pour que les géné­rations à venir (24/2) les retrouve, je dois être apôtre et laborieusement moissonner les pénitents.
Toutes les faillites répétitives du monde pécheur comme les guerres, les révolutions et même les lois — rats (Rév d'Arès xix/24) pesteux déguisés en mages, génèrent l'anxiété qui entrave la pensée, rend l'humain docile tant à ses ennemis qu'à ses protecteurs religieux ou politiques. Or l'anxiété est contradictoire à la liberté et la contradiction paralyse comme le brouillard. Profitant de la pensée française embrouillardée — la médecine enseigne que l'incapacité d'analyse dure trois jours après une vive émotion —, le gouver­nement déclare l'état d'urgence au lieu de stopper net la vengeance sans fin (29/9) en retirant la force aérienne du Moyen Orient, où elle n'a rien à faire qu'ajouter des tombes aux tombes et accroître le vent de haine sans même nous défendre,
L'état d'urgence n'empêchera pas des meurtres similaires à ceux commis à Paris : "Charlie Hebdo" le 7 janvier, à la suite de quoi la vigilance policière n'empêcha pas le "Bataclan" et de quelques terrasses de café le 13 novembre, simplement parce qu'un état d'urgence se base sur le prévisible, alors que le terrorisme est imprévisible, c'est toujours le diable jailli des égoûts on ne sait où, on ne sait quand. Mais pourquoi exciter le diable ?

Arthur Koestler, qui écrivit "Le Zéro et l'Infini" (Darkness at Noon), pensait qu'une seule et unique alternative forgeait la chaîne continue de l'Histoire depuis l'antiquité : "Quiconque s'oppose à la pression religieuse ou politique est contraint à la révolution ou à la guerre. Quiconque ne veut ni la révolution ni la guerre cesse de s'opposer et accepte la pression." Mais le Créateur à Arès rappelle qu'existe une troisième voie : Quiconque se met debout, cesse son tremblement et revêt le manteau neuf (Rév d'Arès 1/1) du pénitent (Rév d'Arès 30/11, 35/2, 37/3) repasse de l'Adam animal (2/1-5) à l'Adame qui tête sa force dans la Force Créatrice (vii/5). Cet Adame-là changera le monde (28/7) en Bien. Le nombre de générations (24/2) nécessaire pour ce changement heureux sera bien moindre que le grand nombre de générations qui nous ont précédés.

Je ne suis pas un chef (Rév d'Arès 16/1) et, même si je les subis, je ne reconnais pas de chefs, même pas le Père de l'Univers (12/4), puisque j'en suis l'enfant (13/5), l'image et ressemblance (Genèse 1/26). Avec Lui je suis la Nature, comme disait Spinoza, ou l'Énergie comme disait Einstein, de sorte que je suis quelque chose d'immortel. Les frères et sœurs du petit reste et moi nous formons une unique conviction active. Nous commençons tout juste à changer le monde (Rév d'Arès 28/7) en nous changeant nous-mêmes et nous savons bien que l'immense monde autour de nous ne changera pas en 2016, mais au moins nous pouvons lui souhaiter une nouvelle année sans rage.

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