Un proverbe
bantu dit : "Mon ami n'est pas mort,
puisque je suis vivant," et je peux dire
similairement : "Mes ancêtres, mes
frères et sœurs humains ne sont pas
morts, puisque je fais pénitence pour
avoir une âme, pour être fait
un Dieu (Rév d'Arès 2/13) et, si
je ranime mon âme = mon
image et ressemblance du
Créateur, je les sauverai, je sauverai
le monde (28/7)."
Les rationalistes nomment indifféremment
l'intellect âme ou esprit, pour eux une
seule et même fonction cérébrale. L'esprit certes participe de
l'intellect ; il est un invisible outil
de la chair comme l'onde
électromagnétique est un invisible outil
de la radio, mais l'âme, elle,
participe de la Vie absolue (Rév
d'Arès 24/5), dont elle est
prémisse dès ce monde.
Il se trouve qu'en ce
moment je fais mortification (Rév
d'Arès 33/34) pour trois défunts
récents : mon neveu Philippe, notre sœur
Andrée, notre sœur Chantal, mais d'autres
nous rejoignent en nombre la nuit, quand
je prie avec eux, car l'espace compte
infiniment plus de désincarnés que
d'incarnés, et encore ! je ne compte pas
les anges. Je ne vois ni ne sens les âmes,
qui sont dans l'apesanteur,
immensurables, intangibles, invisibles,
inaudibles, abstraites. Énergies ?
Consciences ? Pures qualités ?
Probablement les trois. Aussi
mystérieuses, vraies et présentes que le
Tout Autre, que la vie, assurément. Comme
Lui, comme elle, elles sont partout,
là-bas à l'infini ou dans mon cœur.
Autrement dit je ne sais presque rien sur
elles.
Dans l'humain, aussi longtemps que son
cœur bat, l'âme existe chez
celui ou celle qui se l'est donnée (Rév
d'Arès 17/3) comme existe l'art
chez l'artiste. En le croisant dans la
rue, vous ne distinguez pas plus l'homme
clair et blanc (xvii/12) qui a une
âme que l'artiste qui a l'art.
Cependant, l'âme naît toujours
du Bien qui divinise et éternise
la créature, tandis qu'une œuvre
artistique naît de l'esprit,
même géniale elle est au mieux heureuse et
parfois même génère le mal. Le Bien
n'est pas nécessairement le but que
poursuit l'esprit. C'est
d'oublier cette distinction fondamentale
que vient la confusion entre l'âme et
l'esprit.
Il faut des âmes pour faire la Vie
comme il faut des artistes au
travail pour faire l'Art.
L'âme, aussi invisible mais aussi
réelle que la force ou la gravitation,
résulte du travail du Bien ou le
Bien accompli.
Il est, parmi d'autres, un point
particulièrement remarquable par lequel La
Révélation d'Arès nous éloigne de
la religion et nous renvoie à la vie
spirituelle génétique, qui nous fait
seulement et suffisamment reprocéder de la
Vie. Ce point est l'âme, mais
il faut la vouloir, la faire naître et la
développer ; le travail sur soi qui crée l'âme
a pour nom pénitence dans La
Révélation d'Arès.
Comme le sait tout Pèlerin d'Arès et comme
le présume tout épi mûr ou
Pèlerin d'Arès potentiel, être pénitent
est vivre en aimant, en pardonnant,
en faisant la paix, en
raisonnant avec intelligence
spirituelle et libre de toute
peur et de tout préjugé.
Être pénitent,
c'est se créer une âme et par
là non seulement trouver le salut
à sa mort, mais aussi redevenir
co-créateur avec le Créateur. Oui, nous
pouvons changer le monde (Rév
d'Arès 28/7).
Jésus appelle l'âme l'âme
en 1974. Le Père l'appelle l'ha
en 1977. Le h de ha
n'est pas prononcé ; je l'ai ajouté pour
éviter au lecteur de confondre ha
avec a (troisième personne du présent
d'avoir) ou avec à (préposition).
Mon âme sera, à ma mort, la
voile grâce à quoi je rejoindrai
la Flotte Céleste (Rév d'Arès 17/4).
Si je n'ai pas été un homme de Bien
ou pénitent et si, de ce fait,
je n'ai pas d'âme, je ne serai
qu'un spectre errant par les ténèbres
glacées, plus malheureux que les vers
aveugles et nus dans les profondeurs des
nécropoles (Rév d'Arès 16/15, 4/7),
c.-à-d. rien qu'un corps pourrissant au
cimetière. Mais si j'ai une âme,
elle survivra et je deviendrai une
parcelle des universelles Sainteté,
Puissance et Lumière (Rév d'Arès 12/4),
un élément de la Force
Créatrice.
Qu'est la substance de l'âme ?
Je ne le sais pas plus que je ne sais de
quelle substance est fait Dieu. Mais aussi
vrai que Dieu existe, elle existe.
Mon âme est ma réciprocité dans
le Bien comme je suis la
réciprocité du Créateur dans le monde
— Genèse 1/26-27 dit que je suis
l'image et ressemblance du
Créateur.
Le peu que je sais de mon âme je
le sais seulement par La Révélationd'Arès : Mon âme n'est pas née du
ventre de ma mère (Rév d'Arès 17/3)
; elle est le produit du Bien
que j'accomplis (31/6) par la pénitence
(30/11).
La Bible n'a pas de mot pour âme.
On traduit par âme l'hébreu nefeš (=
gorge), qui en fait désigne le souffle, la
force vitale, la vie (de l'homme ou de
l'animal), l'être vivant, parfois même la
personne. Lié au pronom personnel nefeš
signifie je, tu, il, etc. Nefeš est un
élément vital, mais non un élément
immortel. Dans l'Évangile nefeš est
traduit par le grec ψυχή (psyché) soit
avec le sens de vie biologique, soit le
sens de vie survivant à la mort pouvant
être récompensée ou punie. Le concept d'âme
immortelle est très fruste dans la Bible.
Le Coran de son côté parle de trois sortes
d'âme : L'âme instigatrice du mal
(ammâra), l'âme qui ne cesse de se faire
des reproches (lawwâma), l'âme apaisée et
retournée à Dieu, satisfaite et agrée
(Mutma'inna, Sourate "L'Aube" 89/27-28).
On s'approche du sens qu'a l'âme
ou l'ha dans La Révélation
d'Arès, mais on n'y est pas encore.
Je passe sur les sens dans d'autres
religions, notamment en Extrême Orient.
Et voilà ! j'ai dit tout ce que je sais de
l'âme. C'est peu, mais c'est sûre
vérité parce que je le tiens du Père. Tel
n'est pas le cas des livres qui parlent de
l'âme. Je viens de lire "De l'âme" de
François Cheng. J'ai pris grand plaisir à
ce livre, si bien écrit. Mais que m'a-t-il
appris de neuf ? Rien. Il dit, avec une
très talentueuse culture, ce qu'ont dit de
l'âme les penseurs depuis
l'antiquité : Leozi (Lao Tseu), le Tao,
Bouddha Shakamyuni, Platon, Aristote,
Maïmonide, Pascal, les religions, Simone
Weil parmi beaucoup d'autres. J'ai pu
constater, comme je l'avais déjà constaté,
qu'aucun penseur ni aucune religion n'a vu
l'âme comme un produit du Bien
accompli par l'humain qui la
possède. Seule La Révélation d'Arès
rappelle cette notion fondamentale.
Le monde entier a fini par oublier ce
qu'est l'âme, une entité
qu'ajoute, consciemment ou inconsciemment,
l'homme qui cesse de pécher (Rév
d'Arès 30/11) à ses entités natives
que sont la chair et l'esprit.
Ainsi l'homme partiel devient-il entier
(chair, esprit et âme 17/7).
Il est à noter que même les mécréants sont
hantés par les tourments d'un remords.
Chaque jour les journaux disent que les
athées eux-mêmes ressassent les
abominations passées de l'espèce humaine :
guerres, persécutions, esclavage,
colonialisme, impérialisme, fascisme,
communisme, injustice, exploitation de
l'homme par l'homme, destruction de la
nature, terrorisme. Ils voient clairement,
parallèlement aux bienfaits, une
continuité d'horreurs. Les mécréants
entretiennent autant leur propre remords
que les procédures d'urgence contre le mal
quand il vient d'ailleurs comme jadis les
gardiens du feu gardaient le feu qui
pouvait aussi bien cuire les aliments et
chauffer la maison que causer des
désastres incendiaires. Pourquoi les
mécréants oublient-ils le très simple fait
qu'il suffirait d'éduquer spécifiquement
les enfants contre le mal pour recréer le
monde dans l'amour, la paix,
la liberté, l'intelligence du
cœur, autrement dit, pour faire renaître
beaucoup d'âmes ? Pourquoi
oublient-ils que, si les hommes ont
enfanté des barbares, des monstres et,
pour finir, des spectres errant par
les ténèbres glacées (Rév d'Arès 16/15),
ils ont aussi gardé au fond d'eux les
moyens de changer la vie en
félicité ?
Il est étrange que nous vivions
aujourd'hui une situation de repentir à
sens unique, celui exigé par le camp
rationaliste, le camp de ceux qui se
drapent dans la raison pour mieux nous
accuser d'être des illuminés, des rêveurs,
nous qui poursuivons le même but qu'eux :
vaincre le Mal, seulement par d'autres
moyens, non par des lois mais par l'effort
personnel d'être bon, autrement dit par l'âme
que chacun et chacune se crée par la pénitence
? De ce fait, l'âme n'est
pas le moindre enjeu d'une tragique
contradiction. Les mécréants rient parce
que l'âme n'est pas visible sous
le microscope? Mais l'esprit, le
remords, le mensonge ou
l'amour l'est-il ? Non. Le remords
(Rév d'Arès 8/5), par exemple,
n'est rien d'autre que le triomphe de
l'esprit de reddition face à l'Histoire
que les mécrants croient fatale. Nous,
nous leur crions : Non ! Fatale l'Histoire
ne l'est pas, il faut la vaincre et
repartir d'un autre mode d'existence. Les
Pèlerins d'Arès et avec eux tous les hommes
de bien, les hommes du temps
qui vient (30/13) ne sont pas des
repentants, ce sont des pénitents,
des humains avec une âme, la
meilleure arme contre le mal et la mort.
Le Bien peut triompher
du Mal et c'est dans l'âme ou
l'ha qu'il trouve sa Puissance.
Quand sont combinés la Parole
accomplie (Rév d'Arès 35/6) — que
règne sur nous Ta Sainteté ! (12/4)
— et la Volonté de pénitence
— pour que nous fassions Ta Volonté
(12/4) —, l'âme ou l'ha
naît, s'ajoute à la force qui se
constitue pour former un jour la myriade
d'âmes ou has qui
enverront la Bête du Mal agoniser
derrière l'horizon (22/14). La
religion n'a rien à voir à cela. Vivez
selon le Sermon sur la Montagne,
qui ne fonde aucune religion, et vous
réveillerez un volcan (L/6)
de Bien triomphant. Éden n'est
pas un Jardin (xxviii/21) de
terre, d'arbres de bois, de fleurs de
chair, mais la Vie qui
conquerra l'Univers,
l'épanouissement du Tout heureux.
Que voit-on en l'homme moderne ?
Généralement l'animal pensant initial,
celui qui couchait sur l'ombre (Rév
d'Arès vii/2). Mais gardons à
l'esprit qu'il est fils d'Adam,
la progéniture d'une race (25/4,
xii/5) déifiée par la Création.
Par quoi le Créateur changea-t-Il cet
animal en lampe (Matthieu 5/15, 6/22)
capable de d'émettre Sa Lumière
(12/4), d'être Son Image et
Ressemblance(Genèse 1/26)
? Par l'âme pardi ! L'âme
est Dieu en l'homme. Dieu nous demande de
ranimer l'âme en nous, parce que
nous détenons une part de Lui-même, parce
qu'en nous reconstituant, nous partageons
avec Lui la Vie qu'Il nous a
prodiguée, qui n'est plus aujourd'hui que
vie dans une chair mortelle,
rien que l'ombre portée de la Vie. Alors,
un Bonheur infini s'ensuit, le Bonheur
du Père et le nôtre, qui ne font qu'Un
(xxiv/1). La Veillée 17 de La
Révélation d'Arès est, sur ce
point, radicale. L'homme en masse est blé
vide (xxvi/8). Les bons blés
(xx/19) sont devenus rares, ce sont
les épis mûrs, ceux capable
d'avoir une âme. Mais une âme
est plus forte que mille esprits
et chairs sans âmes.
Notre mission s'évertue à trouver ces pénitents
qui sauveront le monde.
La Révélation d'Arès ne fonde pas de
religion ; elle demande à l'humain de se
penser autrement.
Homme, pense-toi autrement que comme sujet des
princes du culte religieux,
du culte politique, du culte
financier.
Fuis ces dominateurs et spoliateurs
(27/9) par la pénitence (change
ta vie !) (30/11). Tu peux gravir
les Hauteurs du Bien par de
nombreux sentiers (25/4-5), entre
lesquels tu es libre (10/10) de
choisir le tien.
Voilà bien qui te donnerait, à toi qui attends
toujours des lois précises et des directives
détaillées, une impression d'incertitude !
Mais tout ce qui est formaliste, détaillé,
situationnel dans l'Écriture n'est que parole
ou livre d'homme (16/12, 35/12),
aliéniant, réducteur, contraire à l'amour et à
sa miséricorde.
Homme, aie la certitude de l'incertitude !
L'incertitude te laisse un large espace de
liberté, elle est un libérateur fort, elle est
le grand propulseur vers l'heureux changement
du monde (28/7).
Sept milliards d'humains déjà ! Il faut changer
de civilisation.
Le 18 mars le peloton des
jeunes missionnaires de Bordeaux a fait cercle
autour de moi à "L'Eau Forte", rue Monbazon. Nous
parlons de points d'apostolat, quand entre, venant
de la rue, un scandalisé* (Rév d'Arès
28/3-4). Je l'invite à s'asseoir parmi
nous. Aussitôt il me fustige. J'écoute avec une
attention fraternelle cet objecteur, en qui je
vois le Français railleur et aporétique que
rencontre la mission dans la rue tous les jours.
Sorte de Candide à l'envers, après son débit de
sarcasmes, que nous lui pardonnons sans hésiter,
il nous donne l'occasion d'aborder des points de La
Révélation d'Arès dont on parle rarement,
notamment celui de l'incertitude comme socle de la
Parole d'Arès. À un certain moment, un des jeunes
frères demande en substance : "Faut-il
exécuter à la lettre La Révélation d'Arès ?"
Je réponds : "N'avez-vous pas remarqué que La
Révélation d'Arès ne précise rien qu'il
faille exécuter à la lettre ? On n'y trouve pas ce
que la Bible appelle lois — les Dix
Paroles (décalogue), la Thora —. La
Parole d'Arès fait apparaître aussi soudainement
que clairement que ces lois ne sont
qu'initiatives humaines (Rév d'Arès
16/12,35/12).La Révélation d'Arès,
pure Parole du Créateur, indique
seulement une direction : Il faut principalement changer
sa vie, faire pénitence (31/11) et
accessoirement faire mortification pour les
défunts (33/34), prier sur les époux (33/22). Mais
comment ? Elle ne le dit pas. Elle demande
au prophète d'en décider avec mesure
(12/1)."
J'ajoute : "C'est un des problèmes difficiles sur
lesquels j'ai buté pendant les mois qui suivirent
les apparitions de Jésus. J'ai finalement décidé
que j'en resterais à l'enseignement de
Jésus, puisque c'était Jésus que le Père m'avait
envoyé. Ainsi ai-je commencé à recommander de
faire du Sermon sur la Montagne la base
de la pénitence. Mais incertitude =
latitude. L'incertitude dans quoi la Parole d'Arès
a voulu baigner ses auditeurs pare ses indications
d'une indubitable souplesse. Si vous, mon frère,
étiez bouddhiste avant de devenir Pèlerin d'Arès,
vous pourriez adapter dans votre pénitence
les sutras du Bouddha. Le Père nous sort des
religions, Il relativise la façon de prier, n'impose
de sentier à personne pour atteindre le
Bien, parle de sentiers au
pluriel (Rév d'Arès 25/5-6). Il fait de
nous des croyants libres (10/10)."
La foi n'est pas repliement sur soi ou
intériorisation du Créateur comme les mystiques,
parmi d'autres, le pensent. La foi est au
contraire un déploiement de la pensée d'espérance,
fondée sur le Bien, étalée (xLii/13)
sur l'immense surface de liberté
spirituelle qu'ouvre devant nous La
Révélation d'Arès (10/10). Ce n'est pas
quelques chose d'aisé à expliquer aux gens du
dehors, qui culturellement voient la foi comme
dogmes et règles, jamais comme activité libre.
Le Pèlerin d'Arès se pense tout autrement, il a
compris que Dieu — l'Indescriptible qui décrit si
peu — vient s'intégrer à lui ; l'image et
ressemblance (Genèse 1/26) se reforme en
lui ; il retourne au Tout, à la Vie
(24/5) qui va de Dieu à lui.
Ce que le monde appelle l'Ordre, que réclament
tant d'humains, n'est qu'un leurre : Le monde
est guerres, rivalités, querelles, conflits
d'intérêts, etc. Le monde ordonné ne
sera pas le monde d'ordre, mais le monde d'Amour.
Là, nous tendons à un tout autre mode de penser la
relation de la créature au Créateur. Le pénitent
tend vers l'Être Unique : Sois Un dans toi !
(Rév d'Arès xxiv/1). Le Pèlerin d'Arès se
réclame d'un déploiement de soi en Dieu.
C'est ce que disait le rishi Sandilyia : "Au fond
de moi je suis l'Être universel," qui ainsi
dépassait l'hindouisme, atteignait la Vérité
universelle retrouvée dans La Révélation
d'Arès et toute Parole d'ordre
supérieur. L'Être universel ne peut être qu'un
Être d'amour.
Différent du Christ de Jean l'Évangéliste, qui
n'est que le Verbe fait chair (Jean 1/14), le
Christ de Maître Eckart, lui, est
éternellement engendré dans l'âme et
nous rapproche du Souffle de La
Révélation d'Arès, Parole en relation
directe à tout humain qui s'en pénètre. Le
Christianisme des théologiens fit de Jésus Dieu
incarné, mais en fait ce sont l'amour, le
pardon, le fait de s'interdire de
juger (Matthieu 7/1, Rév d'Arès 36/16) qui
font de chaque pénitent Dieu incarné, un
Christ, qui qu'il soit. Tout pénitent
est Moi né de Jésus né de Marie (la
phase maternelle du Créateur, 32/2).
Lamennais dans son "Essai sur l'Indifférence"
rappelle qu'en sanskrit, notre langue-mère, dont
l'étude est fondamentale dans le cadre de la
linguistique comparée, "l'Être Suprême, Dieu, a
divers noms Swayambu, Swayambuva, Vishna-Karma (le
Grand Ouvrier), Pradshapati (Seigneur de la
Création)," lequel un jour reçoit Indra (roi des
dieux) qui vient apprendre le Soi. Indra est
renvoyé deux fois comme cancre puis apprend enfin
que "le Soi est un sommeil profond et sans rêve,
le Soi est ainsi l'Être immortel, universel."
Indra dit : "Mais alors, ô Pradshapati, aucun
humain n'est capable de dire de Soi : C'est moi !"
Pradshapati lui répond : "C'est cela." Voilà
pourquoi notre chair aveuglée par le péché
ne voit pas Dieu, ne peut faire l'expérience du
Tout et tombe soit dans la religion, soit dans
l'incroyance. Voilà pourquoi la seule certitude
que nous ayons d'en sortir repose seulement sur
l'incertitude d'avoir une âme.Que
celui qui a des oreilles pour entendre entende
(Matthieu 13/9).
Mais Pradshapati, Indra, Bouddha, ne sont que des
noms et des entités présentant sous un jour non
biblique des réalités communes à tous les humains
de la Terre. Nous n'enseignons ni l'hindouisme, ni
le bouddhisme, ni aucune des innombrables
religions, mais seulement la simplicité de l'amour,
du pardon, de la paix, de l'intelligence
spirituelle, de la liberté absolue,
bref, de la pénitence. Autrement dit,
nous nous pensons tout autrement.
* Scandalisé :
Certains m'ont reproché de ne pas traduire en
anglais scandalisé par scandalized
man, mais l'anglais n'a pas de mot pour
traduire scandale au sens qu'a ce mot
dans les Évangiles. À preuve, "The American Bible"
de Catholic World Press traduit scandale
par sin (péché), "The New American
Standard Bible" de Tyndale House Publishers le
traduit par obstacle, "The
Jerusalem Bible" de Darton, Longman & Todd le
traduit par stumblig block (pierre
d'achoppement). Dans l'édition 1995 de The
Revelation of Arès j'ai traduit scandalisé
par une périphrase : the man whom the mighty
and merchants, princes and priests, have led to
lose faith and righteousness (l'homme à qui
puissants et marchants, princes et prêtres, ont
fait perdre foi et droiture).
En
1974 le Messager du Père, Jésus, me proposa
un destin. Je l'acceptai sans passion alors.
Quarante-trois
ans après je l'accomplis (Rév d'Arès
35/6) avec Feu (xLi/3-10).
Je vieillis, mais chaque jour le Père souffle
plus fort sur mon Feu.
Mon crépuscule commence, mais chaque jour
plus ardent est le brasier de foi et
d'espérance que je suis devenu.
Mon crépuscule sera-t-il court ou long ?
Qu'importe ! Un jour mon cœur s'arrêtera de
battre et mon âme prendra le
relais et étirera vers l'infini le fil d'Or
de la Parole que Dieu m'a donnée, que mes
frères et sœurs amarreront chaque jour de
plus en plus solidement à la Terre tandis
que, prophète, je l'étirerai
jusqu'aux confins des étoiles où, déjà, le
Père me fit courir (Rév d'Arès vi/1-4).
J'irai dans le sein
d’Abraham. Sa paternité universelle est dans
l’écartement éternel de ses bras. Son giron
contient l'Univers sans limites où volent les âmes.
Quand le Docteur House, mécréant absolu d'une
série télé, dit que "de l'autre côté il n'y a
rien", il ignore à quel point il dit vrai :
L'au-delà est tellement inimaginable qu'on ne sait
rien, en effet, parce qu'il n'existe pas de
langage pour le décrire.
Le rien est le Tout.
La mort n'existe pas. Pourquoi aurais-je peur de
la mort ?
Je ne suis qu'un chaînon de vie de la chaîne sans
fin de la Vie (Rév d'Arès 24/5). Avant
moi une longue ascendance ; après moi une
longue descendance. Nul besoin de me réincarner,
puisque la Vie ne cesse pas. Ce qui va
cesser c'est juste ma vie petite, ma vie de sang,
d'insignifiante durée, qui n'est qu'une minuscule
maille de l'infiniment Étalé : Yahwé,
Dieu, Père, Allah, Brahma, Mazda, le Grand Esprit,
Celui à qui l'on a donné une foule de noms, parce
qu'Il n'a pas de Nom. Il est la Vie.
"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se
transforme," énonça Lavoisier, qui ne pensait pas
ainsi citer le Créateur Lui-même.
C'est parce que la religion se fait de Dieu et de
la mort des idées fausses, que par millions les
humains ne croient ni en Dieu ni en l'au-delà. Ils
ont raison. Après avoir été témoin des Théophanies
d'Arès en 1977, d'une part, et avoir au cours de
ces Théophanies volé à travers l'univers (Rév
d'Arès vi/1-4) par devancement de ma mort,
d'autre part, j'ai dit et redit que je ne savais
plus grand-chose à propos de Dieu et de la mort.
Dieu n'est pas le roi et juge souverain absolu
qu'on dit et l'au-delà n'est pas une transposition
de bonheur (paradis) ou de souffrances (enfer)
terrestres. Dieu est Vie et Bien
et croire en Dieu est retrouver la Vie (Rév
d'Arès 24/5) et le Bien (12/3,
xxxiii/11, xxxviii/3), dont tout humain
est une particule, qui peut rester vivante ou se
glacer (Rév d'Arès 2/11, 4/7, 13/4, 16/5, 17/7,
24/1, 28/3, 30/9, 31/12, 33/33), parce que
glacé est celui ou ce qui ne peut pas Vivre.
Ici commence l'indescriptible, ce dont
aucun langage ne peut faire part. La description
du processus de la mort dans La Révélation
d'Arès (xL/12-17) ne
concerne que les jours qui suivent l'arrêt du
cœur. La Parole ne dit rien sur le plus lointain.
Vladimir Jankélévitch disait : "La mort est le
problème par excellence et même, en un sens, le
seul problème," et il ajoutait : "J'emporterai mon
secret, si secret il y a, dans la tombe." Je lui
réponds : Il n'y a pas de secret ; il n'y a donc
pas de problème ; il n'y a que de l'inconnu et
l'indicible. La mort est simplement autre chose,
quand le rien devient le Tout.
Je vais donc passer, un jour,
du rien au Tout. La mort est irrévocable pour la
totalité des humains, à de rarissimes exceptions
près : Élie échappant à la fosse (Rév d'Arès
2/10), Jésus ressuscité (Matthieu
28/1/10), qui m'a visité en 1974.
Bouddha, qui n'échapperait pas à la mort, dit :
"Je ne vous ai parlé ni de l'existence, ni de
l'inexistence, ni de ce qui n'est ni l'un ni
l'autre. Pourquoi n'en ai-je pas parlé ? Parce que
c'est sans rapport avec la vertu, ni avec le fond
de la loi (qui sera, Rév d'Arès 28/8),
et ça ne tend pas à la conversion de la volonté, à
la cessation du désir, au repos, à l'acquisition
des pouvoirs supérieurs, à la sagesse suprême, au
Nirvana." Autrement dit, c'est au-delà des
possibilités explicatives et descriptives du
langage terrestre. Le Nirvana est la finalité de
la pratique bouddhique, l'Éveil (bodhi), mais moi
je dis : C'est la finalité de la pénitence,
c'est le Bien sous forme de
transcendance, le Bien au-delà de la
conception cérébrale, le Bien dans sa
conception universelle, ce qui se noie dans le Père
de l'Univers(el) (Rév d'Arès 12/4).
Abraham, premier patriarche, fondateur de la foi
en un Dieu unique, est le père des croyants. Le Sein
d'Abraham est une très belle image pour une
société qui se pense comme un réseau de parentés
et qui voit cette image comme l’idéal du Salut
(Rév d'Arès 28/25), la réalisation ultime
de la parenté spirituelle, laquelle prévaut sur la
parenté charnelle. Cette primauté est illustrée
par Abraham lui-même. La parenté spirituelle est
aussi la réunion des croyants des trois religions
abrahamiques: judaïsme, christianisme et islam,
sur le Sein d’Abraham.
Voyez l'image en-haut : La paternité universelle
d'Abraham y est exprimée avec une radicale
efficacité, par l’écartement total de ses bras,
qui fait de son Sein un lieu
généreusement ouvert, et par la bonté du sourire.
Il y a là équivalence entre le Salut et
la réunion au Tout dont le Père est le
centre universel. On retrouve la même idée dans
l'image des apôtres Jacques et André.
Pour moi, la question essentielle concernant
l'après-mort est celle de la conscience. On me dit
parfois : "Vous savez ce qu'est la mort, puisque
Dieu vous l'a fait vivre (Rév d'Arès
vi/1-5)." Je réponds : "Il y a quand même
une grande différence entre l'au-delà vécu en
1977, dont j'avais conscience dans mon cerveau
vivant, et l'au-delà après mon dernier soupir,
dont j'ignore quelle conscience j'aurai une fois
mon cerveau mort." Je crois que, quand il ne reste
que l'âme, on n'identifie pas du tout
de la même façon le noyau fondamental de son être
avec sa situation. On fait forcément face à une
tout autre réalité. Le soi disparaît
probablement pour laisser place à un état
d'universalité. On fait irruption dans un tout
autre monde et la façon dont on ressent cette
nouvelle vie est totalement imperceptible pour des
yeux de sang.
Que ferai-je dans l'Univers ? Puisque je
suis une parcelle de la Puissance Créatrice, je
contribuerai à la Création sans fin.
18 janvier 2017 (0181)
Confraternité d'Économies (seconde esquisse)
Je sais les arguments par
quoi on vante le soi-disant progrès que constitueraient
les grandes masses nationales.
Or, c'est très contestable.
Faut-il rappeler, pour ne citer que la France où La
Révélation d'Arès a été donnée, que la révolution
de 1789 n'a pas rendu leur liberté aux petites ethnies
annexées de force depuis des siècles au royaume qu'elle
renversait ?
La république s'est approprié le pouvoir total sur le
territoire total dont avant elle s'étaient emparé les
engances princières (Rév d'Arès 1/7).
L'injustice et l'inconséquence, de plus en plus visible,
de cet agglomérat livré à la gloutonnerie du pouvoir
politique, au nom de quoi pouvons-nous nous y opposer
aujourd'hui ?
Au nom de La Révélation d'Arès,
La pénitence —l'amour, le pardon,
la paix, l'intelligence du cœur et la condition
humaine absolument libre — à laquelle le Père
appelle ne peut être idéalement vécue que dans des petits
groupes humains.
Comment peuvent subsister avec bonheur des petites unités
souveraines ? Je ne me suis pas beaucoup intéressé
aux quelque 400 micronations, beaucoup éphémères et peu
sérieuses, ou à la trentaine de micro-états (Malte,
Andorre, Islande, Îles Cook, etc.). Je me suis surtout
penché sur deux modèles très différents de nations : L'une
tout à fait souveraine religieusement : les Juifs
étroitement unis dans la confession la plus libre du
monde, le judaïsme et son "insoumission sans âge,
proprement immémoriale" (Bernard-Henri Lévy), mais pas du
tout souveraine économiquement, totalement dispersée.
L'autre moins éloignée de mon idée de petite économie
souveraine : Les petits cantons historiques de la
Confédération Helvétique ou Suisse, qui sont des états
souverains. J'ai pu y faire un voyage d'étude en octobre
2015 grâce au dévouement d'un couple de Pèlerins d'Arès
suisses.
La modernité sociale n'est pas dans la grande masse. La
lutte séculaire contre l'idôlatrie de la politique, voire
même du pouvoir ne peut être menée avec succès que dans
les petites nations, dont le Père dit qu'elles reviendront
vers Lui (Rév d'Arès 28/21). Les petits cantons
suisses ne sont certes pas peuplés de pénitents,
mais quand, s'inspirant de leur modèle concret, existeront
des petites économies souveraines de pénitents,
le Jour de Dieu (31/8) pourrait bien
ne plus tarder.
Je livre aux lecteurs du blog les notes in extenso que
j'ai prises sur place. Cinquante pages 14,5x21 de notes
manuscrites sans structuration de texte avec des
répétitions qu'on me pardonnera, mais je pense que telles
quelles sont, ces notes portent la lumière de la sincérité
et d'une réflexion qui n'a pas cessé où que je fusse
autour du Lac des 4-Cantons. Ceci dit, un homme de mon âge
sait que c'est toujours à travers ses propres œuvres et
habitudes que l'esprit rencontre la vérité et commet ses
erreurs. Alain disait que pour penser juste, il faut
"jeter des ponts sur des abîmes". Aussi, n'ayant jamais
mis les pieds dans la Suisse historique centrale avant
2015, j'ai filtré mes observations à travers mon propos
crible et j'ai pu mal évaluer certaines choses. Mais
enfin, il faut bien commencer par quelque chose !
______________________________
NOTES PRISES LORS MON VOYAGE DANS
LES CANTONS HISTORIQUES SUISSES EN 2015 :
Schwytz (dans la confédération depuis 1291) 146.000
habitants
Uri (dans la confédération depuis 1291) 35.000 habitants
Nidwald (dans la confédération depuis 1291) 41.000
habitants
Obwald (dans la confédération depuis 1291) 35.000
habitants
Lucerne (dans la confédération depuis 1332) 377.000
habitants
Zoug (dans la confédération depuis 1352) 113.000 habitants
Glaris (dans la confédération depuis 1352) 38.000
habitants
Tous ces cantons sont des petites unités humaines. Chacune
d'elles est une nation totalement souveraine faisant
partie de la Confédération Helvétique.
Toute organisation humaine ne me paraît justifiable que
pour des objectifs très limités. L'homme doit être
absolument libre [Rév d'Arès 10/10] — liberté
pour laquelle il a été créé — ; aussi la société ne
peut-elle garantir la liberté qu'en unités réduites
libres.
La politique comme la religion n'est qu'une affaire
professionnelle. On est ministre, sénateur ou député comme
ailleurs on est évêque, rabbin, prêtre, pasteur, imam,
ayatollah, gourou. Or, si la politique ne devait être que
la bonne gestion de la société, elle devrait être le fait
de n'importe qui et non le fait d'initiés, de
professionnels. Que la politique comme la religion ne soit
plus qu'une fonction d'initiés donne aux autres, aux
administrés, le droit à la curiosité. La gestion de la
société ne devrait reposer que sur quelques règles de bon
sens simples. Ce n'est plus le cas parce que les nations
sont trop grandes, trop nombreuses, trop diversifiées à
l'intérieur d'elles-mêmes.
Pour que l'homme pèse sainement les conditions de son
bonheur, il doit percevoir clairement sa situation au
milieu de sa société. Cela ne peut pas se faire hors d'une
petite unité humaine.
Je ne peux pas exercer mon droit à la curiosité si je vis
dans une nation trop nombreuse et par là même
inévitablement trop complexe, sinon compliquée. Des hommes
ont compris cela il y a longtemps et pour maintenir leur
droit à la curiosité ils doivent réduire leur habitat à
des petites unités humaines. Cela me semble être le cas
des Suisses des Cantons.
Je ne suis qu'un bon croyant. Je ne poursuis par un
objectif politique ou religieux. Il me paraît évident que
des humains pénitents :aimants,
pardonnants, pacifiques, intelligents et libres
spirituellement, finiront de même par vivre en hommes de
Dieu, en petites unités, quand les grandes masses
éclateront. Seule la vie en petites unités permettra un
exercice épanouissant de la pénitence, mais en
même temps — concomitance — je pense que l'apparition de
petites unités permettra le développement d'une société pénitente
idéale, optimale.
Notre monde devient absurde : la pénitence
contribuera à réduire cette absurdité, ou bien il faudra
périr. Périr de quoi ? Du péché des péchés. La politique a sa raison ; La Révélation
d'Arès a sa raison que j'écris souvent Raison.
La raison politique n'accorde pas de liberté ; elle
n'accorde que des autorisations. La Raison du Père
donne à l'homme depuis l'origine la liberté absolue. La
liberté absolue ou un état de liberté proche de l'absolu
ne peut se trouver que dans des petites unités de gestion
collective.
Je ne crois pas être le premier à y penser, mais le bon
sens et le courage vaincus, l'injustice de la démocratie
consacrée sont des faits répétés dans le monde.
L'injustice de la démocratie ? Oui, le pouvoir d'une
majorité — parfois minime — sur une minorité — parfois
majoritaire — est une injustice. Il faut en arriver à
dépolitiser la société des hommes pour ne plus avoir qu'à
la gérer, c.-à-d. à appliquer le bon sens et la justice,
non au sens de la loi mais au sens de ce qui est juste,
par dessus la variété des idées et des opinions, car l'amour,
le pardon, la paix, l'intelligence
spirituelle et la liberté absolue sont au-dessus des idées
et des opinions.
Nous sommes en route depuis 8 h 00 vers les Cantons
Suisses. Hier j'ai longuement regardé la carte de la
Suisse. Ce qui frappe, c'est le relief : la montagne,
les lacs. Ce pays s'est bâti sur la roche et l'eau. Dans
la région où je vais m'efforcer de comprendre comment et
pourquoi ces régions forment des petites unités humaines
farouchement attachées à leur liberté, leur indépendance
alors que visiblement les ressources naturelles de ces
lieux sont pauvres. L'économie n'est pas le moteur de leur
liberté. Il faut donc qu'il y ait autre chose :
l'amour de la liberté, l'amour du lieu, l'instinct
d'isolement comme le renard dans son trou ? Autre
chose ? La foi ? Quel rôle a joué la foi dans
l'isolement recherché ? À l'époque où les cantons
historiques se sont formés la foi était catholique. Mais
j'imagine que le christianisme d'église n'était pas très
vigoureux dans ces régions sauvages et pauvres, qui
n'attirait pas beaucoup le clergé et qui, je suppose,
était surtout représenté par des monastères recherchant
eux aussi l'isolement.
Et si derrière le mystère de leur liberté farouche ces
Uriquois (Iroquois !) cachaient un savoir perdu. Le
savoir n'est pas connaissance, ni science. Le savoir,
c'est l'intégration totale à l'être, c'est plus que la
vie, c'est la réalité qui attache l'être à son Créateur,
c'est le pont qui relie au Tout et à côté de lui les
savants et leurs diplômes ne sont que nullités ; de
plus éphémères. Nous sommes trompés par les trouvailles
technologiques qui nous font imaginer que nous sommes loin
de l'antiquité païenne. En fait, nous sommes encore dans
la préhistoire. La Révélation d'Arès nous le dit.
Nous sommes peut-être moins que les troglodytes qui
avaient une sagesse que nous avons perdue. Les troglodytes
avaient ce savoir perdu depuis, du moins ils en avaient
encore une partie. C'est sans doute ce savoir, ce lien
avec la sagesse initiale qui vit encore chez les habitants
des cantons avec leur liberté à tout prix. Tout homme en
quête de liberté absolue retrouve quelque chose de ce
savoir absolu. C'est la clé de la Vie.
Étonnement ! Autour de Lucerne une importante
activité industrielle. Vais-je trouver demain Uri avec la
même activité ? Le lac des Quatre Cantons a des rives
montagneuses abruptes, mais cette roche est couverte
d'arbres jusqu'en haut et cela donne au lieu un certain
côté fantastique.
Aujourd'hui déjeuner à Altdorf, chef-lieu du Canton d'Uri.
La surprise entre Lucerne et Altdorf, c'est de trouver une
région que je croyais rustique bien au contraire moderne
au milieu d'une nature rocheuse qui, au temps où la
confédération naquit, pouvait passer pour hostile. Le
canton d'Uri ? Une vallée entre deux montagnes
rétrécissant vers le Sud. Très peu de place pour une
activité agricole dans la vallée, des maisons propres
sinon pimpantes tout le long, mais évidemment peu de monde
puisque peu de place. Ce genre de vallée, fermée côté
Gothard au temps de Guillaume Tell, ne pouvait pas être
convoitée par les puissants. Seulement une population
pauvre pouvait vivre là, pauvre et peu nombreuse.
L'indépendance est peut-être venue naturellement,
simplement parce que l'endroit n'intéressait personne.
Puis avec la solitude, les habitants de cette vallée ont
développé un sentiment de liberté farouche. Ce sentiment
de liberté a persisté jusqu'à présent. Le percement récent
du Tunnel du Gothard a donné à ce canton un rôle de
passage qu'il n'avait pas. De quoi pouvaient vivre les
habitants d'Uri jusque là ? Plus vraie est une
démocratie, moins ses membres s'occupent des autres et
plus ils font en sorte que les autres ne s'occupent pas
d'eux. Cela ne peut se produire que dans les petites
unités humaines. Tenacement indépendantes, ces
démocraties-là ne cherchent pas à signer des traités
commerciaux avec les autres, sinon pour leurs besoins
minimaux, de sorte que les autres s'intéressent à eux le
moins possible. Longtemps, je suppose, les Uranais surent
ainsi se passer d'oranges, de cuivre, de fer, sauf le
minimum nécessaire. Et puis, avec quoi auraient-ils payé
ces marchandises ? Faute de moyens matériels, ils ont
développé d'autres valeurs non monnayables : les
valeurs morales, la force des symboles : la foi, y
compris la foi en eux-mêmes, que Guillaume Tell représente
bien. Ils ont appris à se gérer, à se faire confiance et
ont expérimenté la puissance de cette confiance. Liberté,
confiance, sobriété, les ingrédients de l'indépendance et
de la volonté de rester indépendants, se sont développé,
ont constitué une richesse sans prix sur leur pauvreté
matérielle. Ils ont ainsi compris que dans ce monde sans
cœur ni mémoire s'en tenir à la fidélité et à la
solidarité constituait le levier indestructible de
l'indépendance.
Aussi les Uranais ne vivent-ils pas sur une utopie, ils ne
dorment pas en rêvant d'un monde disparu, menacés de se
réveiller sous le ciel sombre — sombre comme le temps
froid, pluvieux, brumeux qui y sévit ces jours-ci — ils
ont forgé des valeurs sûres. De là la persistance de la
composition cantonale. C'est sous un drapeau confédéral
que vit ce si beau pays de Suisse.
Les Uranais n'ont pas choisi pour ou contre l'Histoire,
ils ont fait l'Histoire là où elle débouche probablement
sur la fin de l'Histoire, qu'annonce La Révélation
d'Arès. Les Uranais se sont-ils installés, petite
meute de montagnards à demi sauvages, parce qu'ils étaient
fatalistes dans cette vallée ? Se sont-ils dit :
"Bah ! Pourquoi pas ici autant qu'ailleurs ?"
Aurait-on pu attribuer leur solitude à un goût de la
fatalité ? Si oui, le retrait d'hommes non fatalistes
dans des petites unités sera très difficile. Mais je crois
qu'au contraire les Uranais n'étaient pas des fatalistes
et que l'amassement de grandes quantités d'humains en
vastes nations est dû à un fatalisme. Dans ce cas, la
réduction des grandes masses en petites unités sera tout
aussi difficile puisque nécessitant une sérieuse volonté
d'être ainsi. Les gens d'Uri n'étaient pas des fatalistes,
mais au contraire des volontaristes parfaitement
conscients des difficultés de la vie en des lieux si peu
confortables. Le volontarisme et l'inconfort constituent
le prix de la liberté tendue vers l'absolue liberté qui ne
sera accessible qu'au Jour du Bonheur retrouvé.
Question posée alors : Comment sortir l'humain
fataliste, que rencontre la mission chaque jour dans la
rue, de son fatalisme ? Comment obtenir de lui qu'il
ne croit plus que l'esclavage sous la férule de la
politique et de ses lois est une fatalité ? La
réduction des masses en petites unités exigera cette ascension
de la pensée, consciente ou non, vers les sommets de la
volonté de liberté.
On se regroupe en petites unités comme on s'exile en
préférant l'exil à la patrie asservie. Alors Uri une
vallée d'exil ? Plutôt l'exil ici que la peste
ailleurs ! Au début de cet exil voulu les Uranais
durent-ils couper toute communication avec le monde des
puissants au dehors ? Auraient-ils — signe que leurs
âmes naissaient — coupé volontairement tous les véhicules
de l'infection physique ou politique dont souffraient les
masses du dehors ? Guillaume Tell est-il autant que
symbole de la liberté le symbole de la santé ? La
statue au cœur d'Altdorf respire une robuste santé !
Mais le sculpteur a-t-il songé à la santé ou à la
musculation de l'aventurier ? La santé, c'est
évident !
Le monde d'aujourd'hui ne nous donnera pas le
bonheur ; il ne nous promet que politique, lois,
règlements avec pour certains pays la religion en plus.
L'Appel du Père à Arès en 1974-1977 eut en toute logique
nous dire : Si vous acceptez cette existence-là, vous
mourrez spirituellement. Le seul moyen de vivre sans
politique ni lois, c'est la réduction de la société
humaine en petites unités.
Aujourd'hui Zoug ! Étonnement ! Je m'attendais à
une région morne avec un chef-lieu triste, je trouve un
canton pimpant, un chef-lieu plaisant et même beau
ceinturé d'activités industrielles. L'aspect cossu des
édifices, bâtiments, maisons, la qualité supérieure des
voitures montrent que l'argent ici ne manque guère.
L'indépendance du canton repose à n'en pas douter sur la
finance. Il paraît que les habitants de Zoug ne paient pas
d'impôt cantonal ; ils paieraient seulement l'impôt
fédéral.
Les avantages fiscaux ont attiré quantité
d'activités ; ils ont invité à résider là. La
proximité de Zürich y est certainement pour quelque chose.
Toutefois, quand après avoir longé le lac Agensee jusqu'à
Oberägeri on pénètre dans le canton de Schwytz tout
devient moins pimpant, moins cossu, on entre dans la
campagne, on croise des tracteurs agricoles, la peinture
des chalets est un peu fatiguée. Dans le canton de Schwytz
l'argent n'est pas le roi et la distance de Zürich est à
peu près la même. L'indépendance des cantons de Zug et de
Schwytz repose sur des causes visiblement différentes. Il
est manifestement possible, à quelques kilomètres de
distance, de développer des petites unités humaines vivant
tout différemment. La Suisse est un petit monde très
diversifié. Uri, Zoug et Schwytz me présentent des visages
sans ressemblance entre eux. Quand même je serrerais
contre moi tous les visages du monde, je ne serais jamais
informé, sur le moment, de ce qui fait leur variété.
Pourtant, l'humanité n'est plus rien sans cette variété.
Tous les cochons, les écureuils, les éléphants se
ressemblent. Les hommes non !
Voilà des décennies, Seigneur, que je pense à la société pénitente
dont tu m'envoies fonder les bases et j'ai ainsi pensé à
nombre de dispositions à préparer dans les cœurs
humains ; j'ai mes idées sur quantité de choses,
puisque le rôle du prophète est, entre autres, de
transformer en projets concrets Ta Parole. Mais sur le
sujet des petites unités, dont je sais la nécessité, je
n'en suis encore qu'au stade des émotions. J'observe.
L'observation m'émeut. Comment la changerai-je en idée
réalisable ? Je n'ai que l'exemple des cantons
suisses pour m'aider. J'y suis et je perds pied parce que
ce qui a permis à ces cantons d'exister m'échappe encore.
J'ai vu trois cantons... Vu ? Plutôt traversé... Et
ce que je vois est si différent de ce que je m'attendais à
voir, je dois raboter le plancher même de ma pensée,
enlever tout le vernis de ce que je m'étais imaginé,
repartir du bois brut et neuf. Nous vivons tous, nous les
humains, dans des préconceptions. Or, se rendre libre
(10/10) de tous préjugés c'est effacer de sa pensée
les préconceptions. C'est un renoncement difficile. Non
que renoncer me contrarie, non ! Mais faire de sa
pensée un lavabo clair où va couler une eau pure et
limpide. Pourtant, je dois me pourvoir de cette innocence
qui me permettra de comprendre. Qui est heureux à
Zoug ? Les Zougois ou ceux du dehors qui habitent et
s'activent à Zoug ? Ou les deux ? Les Zougois
auraient les plus gros revenus de Suisse, mais leur canton
serait-il un lieu où règne le bonheur ? Ce n'est pas
l'argent qui est mauvais en soi mais l'usage qu'on en
fait. Le revenu moyen des Zougois est 93.753 Francs
Suisses l'an. Mais que fait un Zougois de tant
d'argent ?
Quand l'homme se persuade ou se laisse persuader de son
impuissance à se gérer lui-même, il est l'esclave de la
politique ou de la religion et de leurs lois. Sans nul
doute les habitants des cantons suisses ne se sont pas
laissé persuader de leurs impuissances (les mêmes?) à se
gérer. Ils n'ont pas toujours mis la paix au-dessus de
tout, parce que leur histoire a été guerrière par moments,
mais aujourd'hui ils sont manifestement pacifiques
absolus. Ils ont d'une certaine façon arrêté l'Histoire
parce que la paisibilité des lieux, frappante quand on les
traverse, montre que les gens ont compris que le conflit
détruit, qu'aucune victoire n'est définitive, que les
idéaux autres que l'acceptation du prochain et l'effort de
s'entendre pourrissent et empoisonnent. Ils ne raisonnent
plus en termes de défaite et de victoire, mais en termes
de paix et de consentement. La paisibilité des lieux ne
peut pas s'expliquer autrement.
Quantité de réflexions me montent à la tête à propos des
cantons. Il y eut ceux qui les fondèrent et il y a ceux
qui aujourd'hui en héritent. Ceux qui naissent à Schwyz, à
Zoug ou à Uri sont-ils différents des nationaux qui
ailleurs croient dans les grands ensembles style Russie,
USA, Allemagne et à leurs lois ? Non. Il y a du
hasard dans les naissances. Alors, pourquoi les héritiers
des cantons sont-ils convaincus qu'ils doivent défendre
leurs indépendance et liberté et pourquoi les autres ne
les envient-ils pas ? Une question à reprendre.
Aujourd'hui Lucerne – ville d'aspect vieillot, voire
funèbre en certains endroits : la pierre de vieux
immeubles fait penser à des pierres tombales, mais le
temps était nuageux, pas gai. Nous l'avons tout juste
traversé en route pour Unterwald : Nidwald et Obwald.
Arrêt déjeuner à Sernen, chef-lieu d'Obwald, puis trajet
jusqu'à Stans, chef-lieu de Nidwald. Ces villes ne
laissent pas d'impression particulière. De Stans traversée
d'Unterwald [c.-à-d. Obwald + Nidwald] jusqu'à Engelberg
et là enchantement ! Beau voyage à travers une
campagne montagnarde et boisée. Si je devais séjourner en
Suisse, Obwald m'attirerait sans doute.
La politique, qu'elle soit en campagne électorale ou au
gouvernement, prétend tout savoir et tout régler. En
traversant Unterwald [Nidwald + Obwald] j'ai eu le
sentiment que la politique, s'il y en a ici, laisse à ses
habitants le savoir et le soin de régler. Routes avec un
minimum de balisage et d'indications. Uri sent la liberté,
mais Unterwald la sent davantage. Ici, on sent que
l'habitant sait que la raison ne peut pas tout régler et
qu'il faut du cœur. Ici on sent que personne ne prétend
tout savoir et qu'il faut entendre ce que savent les
autres. Or, comment savoir ce que savent et pensent les
autres dans une nation massive ? Impossible ! On
ne peut entendre les autres que dans une petite unité
humaine.
Autrement dit, le respect de l'autre, de sa raison, de sa
pensée, de ses besoins, ne peut qu'être appliqué dans un
petit groupe d'humains. Je me demande si nous respirions,
en traversant ce canton, l'air des Alpes et l'air de
l'intelligence qui n'est pas qu'intellectuelle mais aussi
spirituelle, l'intelligence du cœur et de l'âme
qui sait que tout ne lui est pas donné et qu'une part de
ce qu'il faut faire est d'inspiration spirituelle. Aussi
extraordinaire que le vert des prés (on les croirait
passés à la laque Ripolin) quelque chose flotte ici qui
est l'approximation plus vraie et heureuse qu'une
idéologie cohérente mais fausse comme celles qui règnent
sur les grandes nations qui accumulent les erreurs. Rien
d'abstrait ici ! On sent la simplicité, le piston du
bonheur. La majorité massive se trompe toujours ; les
minorités maigres savent ce qu'il faut faire. Ici on mange
du vrai, on ne mange pas du mensonge. Ici on a refusé à
l'argent, à la politique, à la loi le droit d'appeler
démocratie ce qui ne l'est pas. Voilà ce qu'ici j'ai vu
flotter dans l'air jusqu'aux sommets blancs de neige que
je voyais en kaléidoscope dans les trous des nuages. Ces
gens travaillent sans arrêt à leur libération. C'est plus
que la liberté, c'est la libération perpétuelle que j'ai
vue. Jour de grand bonheur, j'ai reçu la confirmation que
le bonheur au sens que le Père donne à ce mot ne peut
exister qu'entre peu d'humains sur un terrain de peu
d'ampleur.
Les chapelles ici sont nombreuses, de plus belles
fringantes, toutes d'un blanc éclatant. Qu'importe la
religion qui s'y manifeste, ce qu'elles manifestent,
elles, c'est le Créateur. Leur grand nombre me rappelle la
Bretagne. Les hommes au milieu desquels ces chapelles
ponctuent la foi, quelle qu'elle soit, foi en Dieu, foi en
l'homme, ont de l'espérance. Pour bien montrer aux
citoyens des grandes nations qu'ils ont plus besoin de
lois et de police que d'espérance on les noie sous les
fonctionnaires et leur paperasse. À Unterwald on sent
qu'on n'a pas refusé aux citoyens de ces petits cantons le
droit à l'espérance. On leur rappelle même par ces
nombreuses chapelles qu'ils doivent plus espérer que faire
des lois. Traversez Unterwald et les contradictions et
erreurs tyranniques des grands nations d'alentour vous
apparaîtront au loin !
Il y a des lieux qui sont plus grands que vous. Je veux
dire des lieux où vous vous sentez tout petit, subjugué.
Et il y a des lieux où vous vous sentez grand, parce
qu'ils vous paraissent vides ou dérisoires. C'est le cas
de Glaris que j'ai traversé ce matin pour déjeuner à
Glarus, aussi appelé Glaris-centre. Disparition de la
Suisse chatoyante. Finis les jolies maisons aux toits
ouvragés. Rien que des maisons sans caractère aux toits
banals. Il pleuvait, il faut bien le dire. Temps bouché,
triste. Saint Fridolin orne le blason du canton. J'ai
l'impression d'y marcher à reculons vers une sainteté de
la négation. Pourquoi est-il patron d'un canton où,
d'après ce que j'ai lu, il n'a pas mis les pieds ?
Irlandais, prieur de Saint-Hilaire à Poitiers, il a
ensuite fondé un monastère sur le Rhin non loin de Bâle.
Le canton de Glaris existe sans avoir l'air d'exister
comme Fridolin semble n'y avoir pas existé. Un article sur
les petites unités humaines suisses peut-il cependant
éviter Glaris ? Tout juste trois communes :
Glaris-Nord, Glaris-Centre et Glaris-Sud. Manque total
d'imagination. Pourtant Glaris est habitat humain même
s'il n'est pas transcendant, quoique le Tödi avoisine les
3.600 mètres. 38.000 Glaronais !
Les gouvernants des grandes nations comme la France
qualifient d'irresponsables les citoyens qui ne sont pas
d'accord avec eux. Responsable... responsabilité. Quel est
le rôle de la responsabilité dans les cantons
suisses ? Les conseils gouvernementaux des cantons
considèrent-ils comme responsables leurs contradicteurs et
examinent-ils avec sincérité leurs propositions ?
Traverser ces cantons ne permet pas de le savoir ; il
y faudrait vivre. Étudier leurs constitutions fait quand
même rêver.
En roulant je devine mieux les humains qui vivent là,
surtout je comprends mieux Jean-Jacques Rousseau en me
rappelant qu'il était suisse, ce bougre d'homme, le Newton
de la nature humaine. Comme Newton relia entre eux les
formes, poids, distances de la matière par un principe
unique très fameux, Rousseau relia les profondeurs de la
nature humaine par une vérité simple : la supériotité
de l'état de nature sur la civilisation. En traversant ces
lieux, qui me font l'effet d'être mythiques, je devine les
bienfaits de l'éducation négative, celle qui repose sur la
liberté des tendances naturelles et qui rejette les modes
d'action artificiels qui sont les nôtres et leurs
contraintes. La Suisse, à tout le moins celle des vieux
cantons, vit tout autrement que nous.
Le temps témoigne que les Suisses n'ont pas voulu d'une
nation soumise à une loi unique, mais ont voulu vivre en
petites unités humaines décidant chacune de son mode de
vie. La Suisse n'est pas sortie d'un système comme la
monarchie ou la république imposée à tous mais d'un
bouquet de fleurs indépendantes, toutes différentes, dont
leurs citoyens sont les pétales, de toutes les couleurs.
Sur la prairie de Grütli au XIVème siècle ce ne sont pas
trois groupes s'unissant qui se rencontrent, mais trois
groupes indépendants se promettant assistance [la prairie
de Grütli est le lieu où les premiers Confédérés se sont
réunis lors de leur conjuration contre les baillis
autrichiens pour y ont prêter le Serment du Grütli [Cette
histoire est relatée dans le Livre blanc de Sarnen (vers
1470). Le chroniqueur Gilg Tschudi (1505-1572) situe le
Serment du Grütli au mercredi avant la st-Martin, soit le
11 novembre 1307]. Ce serment est celui fait entre trois
groupes de refusants gardant chacun son propre refus de
l'obéissance au pouvoir — Les cantons sont nés de refus
d'obéissance qui restent leur dynamique aujourd'hui encore
— mais qui se connaissent un ennemi commun : le
répresseur de rebellion, quel qu'il soit. Visiblement, les
cantonaux ne restent pas dans une rumination abstraite de
leur passé ; leur passé qu'imagent dans chaque canton
ses armoiries n'est qu'un symbole qui rappelle la force de
la liberté : l'aurochs, l'ours, même Fridolin qui,
quoi qu'homme d'église, ne serait pas venu se perdre dans
ses montagnes s'il n'avait été quelque chose d'un
refusant, d'un "insurgeant". Personne ici ne s'est jamais
dit que la liberté se gagnait à peu de frais. Si Hitler
envahit la Tchécoslovaquie, la Pologne, mais pas la
Suisse, c'est qu'il savait que cela lui coûterait très
cher. L'idée du réduit dans la stratégie suisse est l'idée
juste que l'armée étrangère qui voudrait dominer ces
montages helvétiques ne pourrait le faire qu'au prix très
élevé d'insécurité et de pertes considérables résultant
d'attaques-surprise continuelles déferlant de la montagne
comme des avalanches. Les cantonaux placent la liberté
au-dessus de la vie ; c'est le sentiment qu'on
éprouve devant la statue de Guillaume Tell à
Altdorf : un seul homme libre peut valoir une armée
d'esclaves ou de mercenaires sans autre amour que celui de
leur solde. Il n'existe pas de liberté tranquille et
définitivement acquise. Tant que la pénitence ne
sera pas reconnue comme la force du Bien, la
liberté sera menacée et c'est pour proclamer qu'ils en ont
conscience que les Uranais ont dressé la statue de
Guillaume Tell à Altdorf.
Il y a toujours un moment où l'homme le plus courageux
perd courage ; de même il y a sûrement un moment où
l'homme le plus libre perd sa liberté. Quand l'homme
cantonal d'Uri, de Schwyz ou d'Unterwald perd-il la
sienne ? Quand la loi fédérale se substitue à celle
de son canton. Cependant, les petites unités doivent
raisonnablement se fédérer pour faire face à des besoins
qu'une seule petite unité ne peut satisfaire comme former
des médecins, des ingénieurs, construire un chemin de fer,
etc. Mais est-ce obligatoire à défaut d'être
raisonnable ? Non, je ne pense pas que dans un
système similaire de petites unités, ailleurs, une petite
unité humaine soit dans l'obligation d'adhérer à une
confédération. Cette décision d'être seul est évidemment
la prolongation infinie du moment de courage et de liberté
optimales. La liberté proche de l'absolu est la grandeur
proche de l'absolu. Combien d'humains de nos jours
accordent-ils un prix à la grandeur ? Question
angoissante.
Actuellement, les pouvoirs des grands systèmes cherchent à
asservir l'esprit en le nivelant à leur niveau idéologique
et à humilier, sinon tuer les âmes. Pour saisir le
danger de cet esclavage par l'éducation et le combattre il
faut de la grandeur. Mille lois braquées comme des
mitrailleuses sur l'homme de grandeur n'empêcheront pas
celui-ci de croire en lui-même et à la justice de sa
cause. Je crois qu'aux composants de la pénitence :
l'amour,
le pardon, la paix, l'intelligence et la liberté,
je devrais ajouter la grandeur. Faire taire,
emprisonner ou tuer l'homme de grandeur ne suffira jamais
à l'abattre, parce que la grandeur d'un seul homme est la
grandeur de tous les justes qui affirment leur justice.
Que valent ces vieux cantonaux lucernois à proximité
desquels je buvais tout à l'heure une "Eichhof" [bière
locale] ? Que valent en grandeur ces vieux hommes
libres qui ne semblaient que débonnaires ? Il me
faudrait vivre auprès d'eux pour le savoir ou en avoir
seulement une petite idée. À vouloir écrire juste et vrai,
on se voue à juger et le jugement est la pire chose dans
quoi le pénitent de grandeur puisse tomber. Venu
observer les cantons sur leur terrain, je ne veux pas
m'ériger en juge, je ne veux pas tomber dans la sottise. Aghéla,
mon ange, viens et épargne-moi de substituer mes idées à
mon observation honnête ! Épargne-moi d'en dire plus
que je ne vois ! Mets à ma conscience une ceinture
rigide ! La vérité est une lumière de l'âme,
elle n'est jamais intellectuelle. Le devoir de réflexion
et de probité est spirituel même chez un athée et même
s'ils ne le savent pas.
J'ai conscience qu'il faudra mettre en harmonie la pénitence
de chaque homme, plus nécessaire et plus sacrée que
jamais, et l'organisation ou plutôt la gestion collective
de la société pénitente. La vie moderne, notamment
ses facilités en matière de communication et de transports
par exemple, facilite le travail d'amassement humain des
pouvoirs politiques, qui peuvent être religieux de
surcroît en certains pays. La réduction en petites unités
n'a, de ce fait, jamais été plus nécessaire mais en même
temps plus difficile. Aussi trouvé-je plus significatif
que jamais le fait que les cantons suisses continuent
d'exister. Les observer, apprendre d'eux, m'est
nécessaire. Il s'agit de concilier le bon sens, la vertu
et la liberté pour en faire un mode de citoyenneté en
petite unité humaine.
Cette conciliation est très difficile dans une humanité
qui est, erronément, de plus en plus convaincue de la
nécessité des grandes masses et de lois appliquées au plus
grand nombre. Admirable me semble donc une loi appliquée à
une seule vallée des Alpes comme c'est le cas d'Uri où
j'ai déjeuné hier. Une promenade dans les rues d'Altdorf —
chef-lieu du canton — ne donne pas à cette petite, très
petite ville, une impression spéciale d'originalité et
pourtant c'est la capitale d'un état indépendant et
souverain. À la sortie de l'école les enfants de six à
huit ans entrent chez eux seuls, très polis (disent
bonjour), les voitures s'arrêtent aux passages piétons
pour les laisser passer, pas d'adultes pour les
accompagner. Cependant, sur la route du Saint-Gothard
circulation importante. Cette petite ville ne donne
nullement l'impression d'une ville du bout du monde. C'est
une ville moderne très active, mais avec d'évidentes paix
et sécurité. Il y a longtemps qu'on ne voit plus ça en
France.
La liberté est aussi la liberté du banquier et de
l'exploiteur, c'est aussi la liberté de la menace que font
peser sur l'humanité ces esclavagistes, mais il n'existe
pas de justice humaine libre sans menace du retour ou de
l'éclosion de l'injustice. La liberté absolue n'est pas,
ne doit jamais être, une absence de menace comme la
lumière ne peut exister sans menace d'obscurité, d'ombre à
tout le moins. C'est ce qui donne à la liberté, la vraie,
son immense prix. Ces cantons ne sont donc pas des lieux
idylliques, des rêves vivants, mais ce sont des lieux de
vigilance aiguë, me semble-t-il. Huit siècles de liberté
ne peuvent pas exister sans huit siècles de haute
conscience. Ce sont ces huit siècles de haute conscience
qui sont en même temps que huit siècles d'esprit révolté
quelque chose d'admirable ! Guillaume Tell n'était
pas qu'un rebelle, c'était une haute conscience. Qu'est-ce
que cela signifie ? Qu'il ne s'agit pas d'une
rebellion irréfléchie et désordonnée, mais d'une rebellion
dont la nécessité est démontrée par la raison. Tell n'est
pas qu'un rebelle, un libéré ou libérateur, mais un homme
de raisonnement, un avisé. Qu'importe que Tell ait existé
ou non, sa révolte raisonnée a existé et se poursuit chez
ses descendants huit siècles plus tard. Il combat des
politiques mus par une sauvage ambition de domination et
il les combat par l'intelligence autant que par
l'arbalète.
Alors, Guillaume Tell aussi un philosophe ? Est-il
l'équivalent des incivilisés Socrate, Héraclite ?
Socrate avait été hoplite [soldat] dans sa jeunesse. La
véritable arbalète de Tell, c'est son cerveau ! Sa
qualité humaine ne faisait-elle qu'un avec la sauvagesse
de la nature au milieu de quoi il cria sa liberté ?!
Je regarde par ma fenêtre cette nature fauve,
inapprivoisée autour du lac des Quatre Cantons ? des
montagnes jaillissent du lac comme des gros muscles à la
peau velue. Des hauts arbres comme de longs poils couvrent
ces falaises. Sauvage ne signifie pas idiot. L'homme Tell
était rude, couvert d'une forêt de poils, que la statue
d'Altdorf ne peut pas montrer, sentant le musc, mais d'une
brillante intelligence, de cette intelligence que la pénitence
doit réveiller en nous. Je vois dans la statue d'Altdorf
l'identification de Tell à l'Adam d'avant le
mauvais choix (Rév d'Arès 2/1-5).Quelque chose de
l'Éden renaquit ici — pas l' Éden, mais quelque chose de
lui — Tell est indissociable d'un certain rapport à
l'époque hors du temps. Il y a ici quelque chose en
rapport à l'éternité. Le lieu n'est pas d'éternité, on y
meurt et avant de mourir on y souffre, c'est évident, mais
un fil relie cette Suisse cantonale au Ciel éternel.
Guillaume Tell vécut en des temps de retour : Tu
vois le Retour, me dit Dieu (Rév d'Arès i/1).
Abraham, Élie, Isaïe étaient des hommes du Retour. Si
Guillaume Tell avait vécu en des temps et des régions
bibliques il serait dans la Bible. La Bible est faite de
mots, mais la Vérité est au delà des mots, du
temps. Ainsi Tell est-il au delà... C'est Abraham et Isaac
que je vois dans Guillaume Tell et son fils Walter à
Altdorf. Chez l'homme de vertu, homme libre, je vois
l'humain éternel, plus exactement l'humain revenu à une
certaine éternité. Et cette certaine éternité retombe sur
les prairies pentues d'un vert magique et les forêts des
cantons. Il n'y aura pas besoin de montagnes pour
réveiller la nature dans sa splendeur dans les petites
unités humaines futures de France, d'Allemagne, du
Portugal, de Bolivie.
Foin de lyrisme ! Je ne veux pas poétiser. Je veux
montrer que le Créateur est par excellence créateur de la
liberté parce qu'il n'y a pas de vertu sans liberté, pas
de pénitence sans liberté et pas de vraie liberté
sans pénitence, c.-à-d. sans quête de vertu.
La conscience que l'homme est co-créateur de la Création
était évidente chez Guillaume Tell, parce qu'il ne pouvait
pas défier le puissant qui voulait le réduire à
l'esclavage du soumis sans avoir conscience de sa
participation active à la création permanente du monde.
Pendant le déjeuner, j'ai entendu une version de
l'histoire de Guillaume Tell qui m'a attristé. En fait, on
sait peu de choses. L'inexistence du personnage est
plausible, mais l'esprit de liberté incarné par Tell est à
l'évidence une réalité qui imprègne tous les cœurs
cantonaux. La liberté, à mon sens, désigne un ordre social
stable dans lequel chaque individu se voit donner une
chance égale. Toutefois, la liberté ne peut s'exercer que
dans le respect intégral de la liberté des autres, cet
équilibre est nécessaire à l'installation de la liberté
absolue. La liberté n'est pas que la résistance à la
tyrannie, mais elle n'est pas non plus la liberté de tout
faire et tout dire parce qu'elle impose le respect des
autres. C'est cette liberté-là que je vois chez Guillaume
Tell et non seulement le droit à la résistance qui semble
être chanté par Friedrich von Schiller (que je dois
lire ; je viens de le trouver chez Amazon). De même
que chez Clément d'Alexandrie (Stomates) on trouve l'idée,
du reste stoïcienne, selon laquelle il y aurait une idée
commune de Dieu inscrite en tout homme, je pense qu'aux
yeux des Suisses cantonaux centraux il y a en Guillaume
Tell une idée de la liberté inscrite dans chaque homme
mais soudainement exaltée au début du XIIIe siècle et
depuis lors soigneusement conservée. Il y a chez Guillaume
Tell un point de rencontre important, au plan tragique,
entre lui et Jésus. Ayant l'espoir que la vie spirituelle
revienne sur terre l'un comme l'autre se comporte avec
prudence face à ses juges — le Bailly Gessler pour Tell
comme le sanhédrin pour Jésus — puis risque le tout pour
le tout. Tell perce de sa flèche le pomme posée sur la
tête de son fils Walter, Jésus ne peut éviter la croix
mais Dieu le ressuscite. Dans les deux cas, il y a quelque
chose de miraculeux. Les deux surmontent l'épreuve et
deviennent les chefs de file de deux mouvements
libérateurs. Le mouvement de Tell se limite aux Cantons
suisses. Le mouvement de Jésus se limite à la vaillance
missionnaire de ses disciples et s'arrêtera là. L'église
dite chrétienne n'a plus rien à voir avec l'enseignement
de base de Jésus comme les démocraties du monde n'ont plus
rien à voir avec l'esprit du serment de Grütli.
Cet après-midi le voile nuageux s'est déchiré, un peu de
soleil est apparu et j'ai vu, ô merveille, les cimes
enneigées autour du Lac des Quatre Cantons. Il faut être
de bois pour ne pas comprendre que cette vue peut porter
un homme au prophétisme. Dieu a-t-Il appelé Tell ? Je
n'en sais rien, si l'Appel au prophétisme doit ressembler
à celui qui j'ai reçu, mais j'ai toutes les raisons de le
supposer s'il s'agit de l'Appel que tout homme garde
secrètement en lui comme il garde l'image et
ressemblance de son Créateur.
La vue des cimes enneigées "peut porter un homme au
prophétisme", ai-je dit. Suis-je midinette ?
Peut-être le suis-je un peu, car être pénitent
c'est être quelque chose d'une midinette, quelque peu,
mais ici je veux dire qu'avoir conscience de ses exiguïté
et faiblesse face au gigantisme de la nature en sachant
qu'elle vous est soumise, qu'elle est battable et que le
méchant tyran n'est jamais qu'un petit homme dont la force
se puise à son cynisme, sa cruauté et les esprits faibles
et craintifs qui le servent, vous comprenez soudain que la
foi en la liberté et la justice peut gagner la partie.
Pour se justifier le pouvoir, et à plus forte raison le
tyran, affirme représenter l'ordre nécessaire. C'est vrai
et à cela on voit bien tout de suite que l'ordre n'est pas
une bonne notion pour assurer paix et bonheur. L'ordre est
trop souvent un prétexte. Si l'ordre peut être prétexte et
le contraire du prétexte, c'est qu'il n'est qu'une notion
obscure et variable. L'ordre peut n'être que le désordre
du cynisme et de la méchanceté ; il peut n'être que
l'opposant de la vraie justice (la qualité de ce qui est
juste), l'ordre sanglant qui nie sa propre humanité,
l'ordre qui impose des lois de haine. Guillaume Tell, tout
inculte qu'il fût sans doute, put avoir soudain conscience
que l'ordre du Bailly Gessler était le contraire de
l'ordre selon le Bien et cette découverte lui
donna plus de force que ne lui en donnaient ses muscles et
son arbalète. Guillaume Tell c'est le passage de l'ordre
physique à l'ordre spirituel ; son âme alors
née du Bien dont il se mit à rêver lui donna cette
puissance qu'on chante encore aujourd'hui. Son histoire ne
fait intervenir aucune religion, aucun religieux, aucun
conseil moral, elle fait passer Tell de la soumission au
refus de soumission d'un seul coup. Son refus de saluer le
chapeau de Gessler, c'est apparemment la rebuffade d'un
animal sauvage qu'on veut dompter. Au contraire, un
échange de conditions se fait entre lui et Gessler :
s'il atteint la pomme sur la tête de son fils il aura la
vie sauve et la liberté et Gessler assiste à cet exercice
de tir à l'arbalète au risque que celle-ci le vise et le
tue soudainement. Il y a quelque invraisemblance dans
cette histoire de pomme-cible, de seconde flèche prète à
tuer Gessler si l'enfant est atteint. Ça ne tient
pas ! Cette légende a été inventée par l'autorité
pour faire oublier que Guillaume Tell est tout autre chose
qu'un rustre rebelle cherchant la liberté du fauve humain,
mais une intelligence qui se posa des questions de fond
sur la liberté et la conscience. Pour moi, Tell est la
naissance d'une haute conscience. Cette conscience demeure
le moteur moral du cantonal.
Guillaume Tell entretient avec l'Histoire un rapport
particulier. Il est prophète dans cette région alpine dont
sortira la Suisse. Il y a dans ce personnage une
messianité ; il fait jaillir l'obscurité à la lumière
et elle disparaît ou du moins s'estompe. C'est un haut
fait sur un point particulier du globe. La vie de Tell a
un sens eschatologique et pourtant rien de religieux n'y
intervient. Noé, Socrate, Jésus, Guillaume Tell sont sur
la même ligne éthique et spirituelle. Tous ces hommes et
d'autres qu'on ne peut pas tous nommer, dont beaucoup sont
inconnus, ont fait ressortir dans des actes de grandeur et
d'intelligence l'image et ressemblance du Créateur
qui gisait au fond d'eux. Tous furent des libérateurs au
sens le plus noble ; j'entends par noble qu'ils
participent du Roi de la Création. Qu'importe que
Guillaume Tell ne fut pas religieux, peut-être même pas
croyant, alors que tout près de là, dans le Canton de
Glaris le moine Fridolin serait canonisé, il est l'homme
dans la plus digne acception du terme, l'homme que le
Créateur a conçu. Comprendre l'histoire de Guillaume Tell
est comprendre de quelle manière Dieu a créé l'homme pour
en faire son fils. Tell est l'Abraham des Cantons Suisses,
le premier simple croyant libre dans toute sa Beauté
(Rév d'Arès 12/3).
J'ai recherché les taux de criminalité dans les Cantons
Suisses. J'ai trouvé des chiffres considérés comme d'une
exactitude relative parce que les actes jugés criminels
varient d'un canton à l'autre. Cependant grosso modo le
taux de criminalité va d'environ 15 % à Genève à environ 3
% dans les petits cantons comme Appenzell ou Obwald. Il
semble donc cinq fois moins dangereux de vivre dans les
petits cantons centraux qu'à Genève. La vertu semble plus
répandue dans les petits cantons de langue allemande, les
cantons historiques. Zoug, canton le plus riche de Suisse
a un taux de criminalité de 6,5 %. Uri : 3,5 %. mais
la vertu, bien sûr, ce n'est pas seulement ne pas tuer, ne
pas voler, etc., mais c'est aimer, pardonner, faire la
paix, réfléchir et être libre au plan spirituel et sur ces
points les statistiques sont muettes en Suisse comme
ailleurs, parce que l'amour, le pardon, l'intelligence et
la liberté spirituelles ne sont pas mesurables dans une
société humaine qui ne s'est pas donné les moyens de les
évaluer. La vertu, ce n'est pas seulement la tranquillité
des rues et la sécurité de biens, c'est l'absence de
mensonge, d'égoïsme, de méchanceté, d'exploitation, etc.
Quand dit-on qu'un homme est vertueux ? Quand il a
mis sa vie en accord avec la pénitence, qu'il en
soit conscient ou non. Je ne pense pas que les cantons
centraux suisses vivent en pénitence [au sens que
nous donnons à ce mot] mais j'affirme que cette pénitence
ne peut fonctionner de façon satisfaisante que dans de
petites unités humaines et je prétends que la basse
criminalité des petits cantons est l'indice d'une approche
intéressante de la vertu. Je rappelle que la pénitence
selon La Révélation d'Arès est un état permanent,
mais non comme dans la religion un état momentané,
ponctuel. Il ne peut y avoir de pénitence partagée
entre citoyens d'une petite unité humaine sans équilibre
et sans besoin de vertu partagé. Ce besoin dépend
d'un principe supérieur admis ou mieux encore voulu par la
majorité des citoyens : le Bien. Le bonheur
résulte du Bien. On ne peut pas invoquer la
nécessité du Bien pour imposer sa volonté. Il ne
peut dont pas y avoir de pouvoir. Il n'y a que de la bonne
gestion, le ou les gestionnaire(s) étant révocables à tous
moments s'ils s'avèrent incompétents. Si l'on invoque la
nécessité du Bien pour installer un pouvoir on
prend le problème à l'envers. Ce n'est pas le Bien
qui justifie un pouvoir, c'est une bonne gestion qui donne
sa certitude au Bien et une bonne gestion ne peut
se faire qu'avec amour, pardon, paix, intelligence
spirituelle et respect de la liberté. Une bonne
gestion se fait sans amertume ni envie et les gérés
acceptent la gestion de même sans amertume ni envie. Les
citoyens ne sont pas pour autant naïfs ou aveugles ;
ils ont une opinion sur la marche des choses, bonne ou
mauvaise selon ce que pense chacun, mais ils l'ont sans
passion. Les actuels cantonaux suisses sont-ils sans
passion – laquelle est source des grands maux historiques.
Envisagent-ils toujours la vie collective du canton avec
calme et raison ? Il semble que oui dans la mesure où
la paix et l'harmonie semblent régner ici, même s'ils ne
sont pas des pénitents au sens de La
Révélation d'Arès. Les média de ces cantons ont-ils
pour faire leur métier le goût pervers qu'ont les média
ailleurs pour la violence, le scandale, le trouble, le
crime, etc. ? Un coup d'œil sur les média du jour à
l'hôtel m'en fait douter, mais ces cantons ne vivent pas
dans l'idéal d'espérance, de vertu et de bonheur dont le
Père me charge. Toutefois, les média des cantons sur
lesquels je vois ce matin briller le soleil après des
jours de brouillard froid ne semblent pas avoir sombré
dans la démission et la fin de l'amour, à tout le moins de
l'espoir que l'amour puisse un jour gérer le monde.
Je ne sais plus qui disait qu'il faut préférer le désordre
à l'injuste et je crois que c'est vrai. Mon observation
présente des cantons suisses est trop superficielle pour
je puisse prétendre qu'ils n'abritent pas l'injustice,
mais à l'évidence ils n'abritent pas le désordre. S'il est
des lois ici — et il en est — on ne les voit pas. Je suis
frappé par l'absence de ces affichages, vus partout en
France, qui rappellent à propos de tout et de rien
l'interdiction de ceci ou cela sous peine de la loi
n° XX punissant de XXX les contrevenants. En une
semaine d'allées et venues dans les cantons de Lucerne,
Schwiz, Uri, Glaris, Nidwald et Oberwald je n'ai pas vu un
seul policier, je n'ai pas la moindre idée de l'uniforme
qu'ils portent ou plutôt des uniformes qu'ils portent.
J'idéalise par anticipation. J'imagine que ces cantons ont
accueilli La Révélation d'Arès non comme l'ultime
Parole du Créateur, mais comme le Rappel perpétuel qu'il
faut entrer en pénitence pour effacer le mauvais choix
d'Adam (2/1-5) et faire l'ascension des Hauteurs
Saintes, des Hauteurs d'Éden. J'imagine
qu'en Uri, Schwyz, Untewald [Nidwald + Obwald], Lucern et
Zoug on finisse par dénoncer ce qui aurait dû être dénoncé
depuis des siècles, et qu'on regrette d'avoir laissé à des
petits, des obscurs, dont on ne se souvient – quand on
s'en souvient – que longtemps après leur mort. J'imagine
qu'ils réalisent, ces cantonaux, qu'ils n'avaient pas à se
plier au système, même s'ils l'ont ici rendu plus humain,
plus sensé, parce que ce n'est pas de cette façon
rationaliste qu'ils pouvaient durer. Guillaume Tell
comprit que même sous la menace des chaînes, voire de la
potence ou du billot, il pouvait être au sens
humain le plus proche du Dessein créateur.
J'imagine que ceux vivant après Guillaume Tell sur ses
montagnes ne l'auraient pas seulement historié, mais
l'auraient suivi. Ceci imaginé, un peuple n'ayant d'autre
loi que la vertu — la Loi qui sera — peut-il
retrouver la paix du cœur, la modération de l'esprit, qui
permet de vivre en collectivité gérée, non gouvernée,
redonnant à l'homme la liberté absolue nécessaire à la
ré-apparition d'une société idéale ? Notre monde n'a
pas besoin des mensonges politiques, des intentions
tièdement réalisées quand elles le sont. Notre monde a
besoin de cœurs purs, aimants, libres (10/10) qui
sachent faire à la raison de l'amour sa juste place.
Quelque chose de beau me frappe à propos des petits
cantons de la Suisse centrale, c'est qu'ils ne condamnent
pas les hommes qui vivent autrement qu'eux. Ils ne se
présentent pas comme les parangons de l'organisation
humaine. Je m'attendais à trouver une petite Suisse
d'éleveurs de vaches à cloches, de petits boutiquiers et
de fêtes folkloriques et je trouve une Suisse moderne de
gens ingénieux et industrieux capables de se suffire à
eux-mêmes et qui, même s'ils ne fabriquent pas
d'automobiles et de machines à laver, peuvent échanger
contre ces produits industriels du dehors les leurs. Ils
fabriquent même des avions chez Pilatus en Nidwald. La vie
des cantons suisses n'est pas une scène d'opérette, mais
une vigoureuse aventure d'ingénieurs autant que d'ouvriers
et de paysans. J'ai sous les yeux la preuve que des
petites unités humaines sont la solution de l'humanité de
demain, et qu'elles peuvent exister dans l'amour du reste
du monde et non bien à l'abri dans une retraite fermée.
Zoug ! Étonnement devant la modernité et la surface
de la ville. Je m'attendais à un bourg rural, je trouve
une grande localité moderne. Pris le thé à l'hôtel Löwen
sur le bord du lac. Un instant je me suis senti accablé
par la pensée qu'à quelques milliers de kilomètres de ce
lieu heureux des hommes, des femmes, des enfants sont
massacrés ou vivent précairement dans des ruines en Syrie.
Ah, Créateur ! Dans quelle folie vit cette
humanité ! Pourtant, ô Père, tu crois en l'homme
puisque tu l'appelles à Arès. Une fois de plus comme
chaque jour je réalise l'ampleur de la tâche prophétique
que tu confies à un petit reste de pénitents.
Chaque homme dispose d'une zone d'influence, le pénitent
comme celui ou celle qui désespère de l'homme et pense que
le malheur est inévitable. Penser que le malheur est
inévitable, c'est lui faire trop d'honneur. L'honneur doit
être réservé à celui ou celle qui croit que le bonheur est
l'inévitable résultat de la pénitence. Ayant ainsi
pensé, je suis revenu à Zoug en quittant ma tasse de thé
et me retrouvant sur le trottoir. Je me dis que ce que
j'ai devant moi c'est la vieillesse et la mort et que je
dois me hâter de donner à mes frères des conseils
judicieux qu'ils suivront. Mais j'ai le bonheur d'être
avec des amis qui sont aussi sœur et frère que j'aime, et
d'être avec mon épouse Christiane avec qui j'ai chaque
jour le sentiment de commencer une idylle. Merci, Père, de
me donner cette compagnie de trois comme garde-corps à ma
solitude prophétique. Grâce à eux je retrouve le cœur
tumultueux et impatient de mes vingt ans... disons
vingt-cinq ans. Je trouve encore le moyen de céder aux
tentations de l'amitié pour mes amis et de l'amour pour
mon épouse, de perdre du temps en conversations et en
promenades. Tout cela me fait tant de bien, parce que je
ne peux pas vivre qu'avec le sérieux de ma tâche et je
sens dans ma présence dans cette Suisse centrale de
cantons-leçon, de cantons-espoir d'un monde changé
(28/7), je sens là un grand bonheur ! La
révolte de Guillaume Tell et à sa suite la révolte
permanente des cantonaux ne suivent pas précisément la
révolte de mon cœur contre le péché et le mal,
mais elles vont plus ou moins dans la même direction.
Pour l'heure, les cantonaux ne sont pas assez libres pour
suivre La Révélation d'Arès, mais quelque chose
d'elle est déjà gravé dans leurs cœurs ; déposer La
Révélation d'Arès ou plutôt Die Offenbarung von
Arès dans les librairies des cantons est une très
bonne idée, mais je pense que je devrais glisser à
l'intérieur un papier invitant en allemand les lecteurs à
entrer en contact directement avec moi à Arès d'abord.
Peut-être peut-on trouver chez ces cantonaux des esprits
qui ont compris que leur christianisme ne leur a donné que
des solutions provisoires, catholiques ou protestantes. Le
Père à Arès leur apporte, Lui, la solution définitive.
Mais qui sera capable de suivre ces gens ? (X) ?
Question angoissante. (Y et Z) ? Je les sens
aujourd'hui très décalés du sillage arésien. "Nemo bonus"
(personne n'est bon) dit Augustin d'Hippone (le
st-Augustin catholique) et je ne peux m'attendre à trouver
les frères et sœurs idéaux qui prendront en main ces
cantonaux de langue allemande. Chaque jour les média
donnent un tonitruant concert de nouvelles dramatiques,
notamment d'Orient. Pourquoi ne pas donner au lieu de
cette sinistre musique un concert d'espérance en criant au
monde : Ne regardez pas les ruines d'Alep et autres
massacres, mais posez vos regards sur les douces et belles
réalités de ces cantons où règnent paix et prospérité et
criez : Ce n'est pas ce qui est laid qu'il faut voir,
mais ce qui est beau ! Ne cherchez pas de solution à
l'horreur, mais imitez ce qui est bonheur ! Il va
falloir choisir dans un avenir plus ou moins proche entre
le suicide collectif ou l'utilisation heureuse des
conquêtes du cœur : l'amour, le pardon,
la paix, l'intelligence spirituelle et la liberté
absolue. La vie cantonale suisse n'est pas encore l'idéal,
mais elle est sur le sentier de la Vérité.
L'humanité est oublieuse, mais nous pouvons retenir
l'attention d'hommes qui ont conscience qu'il faut la changer
et la sauver.
La religion a donné trop d'illusions aux hommes, mais ce
qui m'étonne c'est qu'ils les aient entretenues aussi
longtemps. Aujourd'hui les hommes de France, où le Père
est revenu lancer son Appel, et d'Europe ne croient plus
en ces illusions religieuses ; ils croient dans les
illusions politiques, sociologiques, administratives, etc.
Ils croient notamment au gouvernement de masses humaines
vastes, dont la vasteté donne une illusion d'uniformité,
par des lois et des décrets au point d'oublier le droit et
la possibilité sacrés de la liberté humaine, le
développement de l'autonomie individuelle, l'exaltation de
la grandeur et non la recherche animale d'assistance. De
nos jours toutes les explosions de liberté sont réprimées,
considérées comme folies dangereuses. Des humains parmi
les rares vivant encore en petites unités et fiers de la
liberté humaine : les Roms, viennent de brûler
quelques dizaines d'automobiles pour protester contre le
refus de l'Administration de laisser l'un des leurs
actuellement en prison assister à l'enterrement de son
frère. Pourquoi considérer la décision d'un juge, dont les
perspectives métaphysiques sont nulles, plus grande que le
prix qu'accorde un humain d'accompagner son frère dans la
mort ? La réponse est simple : [La loi dit que]
l'humain doit abandonner comme le juge toute valeur
métaphysique et adorer le code juridique comme d'autres
adorent leur missel. La raison est dans la loi. C'est la
preuve que cette loi est inhumaine.
La raison est dans le cœur. Voilà qui nous ramène à
Guillaume Tell. Tell refuse de saluer le chapeau de
Gessler, c'est-à-dire la loi, et doit subir une punition à
laquelle il échappe et aujourd'hui on le présente en
exemple au monde sur une place d'Altdorf en Uri. Si Uri
m'offre demain la nationalité uranaise, j'accepte
immédiatement. Ceux et celles qui viennent au Pèlerinage
viennent y chercher l'affirmation qu'ils sont des enfants
de Dieu libres. Le pèlerin vient s'affirmer comme
pénitent libre et responsable. C'était l'esprit que
j'avais donné à "L'Œil S'Ouvre" de 1988 à Paris et j'ai
toujours regretté que nos frères parisiens aient effacé en
1989 des tracts et affiches l'Appel à la lutte qui y
figurait l'année précédente. Je sais qu'il est toujours
difficile d'unir réellement ceux qui luttent, ne serait-ce
que par la pénitence, de ceux qui attendent.
Pourtant, c'est bien parce que l'argument de l'espoir ne
suffit pas et qu'il faut l'action du Bien que le
Père est revenu à Arès parler aux hommes. C'est parce
qu'il est impossible de fondre dans un même esprit de pénitence
et de liberté des humains dont les soucis et les
peines sont différents qu'il faut les faire vivre en
petites unités, là où l'amour, le pardon,
la paix, l'intelligence et la liberté spirituelles
peuvent mieux se développer, entre gens qui ne sont pas
complètement inconnus les uns pour les autres, qui sentent
mieux la misère du péché qu'ils partagent.
Guillaume Tell a été montré en exemple dans un petit
groupe humain ; il serait passé inaperçu dans une
grosse masse.
Les hommes ne subissent ce qui les dépassent avec
fatalité, ne subissent passivement les mots ronflants de
la politique, de la loi et dans certaines pays de la
religion, que lorsque, noyés dans la masse, où les
médiocres s'installent facilement comme chefs,
leur protestation n'a aucune chance d'être entendue. La
valeur et la dignité sont étouffées sous les masses
d'autant plus médiocres et stéréotypées qu'elles sont
vastes. C'est dans une petite société que l'âme a
conscience qu'elle existe, qu'elle rend actives ses
certitudes, ne demande qu'à s'employer à la réapparition
du Bien dans le monde, le Bien plus fort
que la loi. La loi mène l'homme aux plus lâches
servitudes. N'a-t-on pas vu comment les nazis ont mené le
peuple allemand par la loi ? La loi, contrairement à
ce qu'elle prétend être, est une philosophie et une
philosophie pessimiste, parce qu'elle définit surtout ce
qui est interdit. Mais pour interdire ce qui est à
l'évidence recommandé de ne pas faire comme tuer ou voler
a-t-on besoin de loi ? A-t-on besoin de loi pour dire
qu'on peut librement s'exprimer ou qu'il faut respecter la
vie de son voisin, ne pas empiéter sur son espace
vital ? La loi considère que l'homme est mauvais et
elle le tient en laisse et le rend ainsi mauvais. Je ne
suis pas légiste et je n'ai pas étudié les lois d'Uri,
Nidwald, Schwyz, etc., mais je pense à la seule
observation des lieux qu'elle est loin d'être aussi
envahissante que la nôtre en France. Mais, c'est vrai, je
rêve de petites unités humaines qui n'ont pour loi tacite
que le Bien et je crois que cela existera de
nouveau sur terre par l'explosion des grandes masses en
petits groupes autonomes.
Martin Luther King a dit (et bien d'autres l'ont dit avant
lui) : La loi n'a jamais rendu un homme bon. La bonté
ne vient pas à coups de règle sur les doigts. La bonté
vient par la confrontation dépassionnée des visions,
l'échange des idées dans l'intention réfléchie de trouver
la meilleure. Le dépassionnement de l'échange s'apprend
par l'éducation et l'œil posé sur l'autre devient
graduellement bon. Rien ne se définit en un tournemain
surtout autour du problème de l'existence et donc de
l'existentiel, car chacun a le droit fondamental de se
définir existentiellement et par rapport à l'existence de
la société à laquelle il se rattache car, sauf l'ermite,
l'humain est social. L'existentialisme est une grande
aventure humaine de l'égo parmi les égos. Était-ce le
souci de Guillaume Tell ? Oui, parce que son fils
Walter était directement concerné. Walter était la
société. Gessler qui avait pesé l'humanité profonde de
Guillaume plaça vicieusement celui-ci face à un double
problème : le sien et celui de l'autre. Dès lors que
l'existence de l'autre est en jeu il y a un très difficile
problème d'objectivité. La flèche perçant la pomme semble
le résoudre, mais il y a la seconde flèche gardée en
réserve [pour Gessler] et l'existentiel posé devient alors
triple : Guillaume <=>Walter<=>Gessler.
Aucune doctrine ne peut résoudre cela. La seule solution
consiste à ne pas poser le problème comme Gessler le
fit ; le pardon était la solution et plus
encore que le pardon le fait de ne pas contraindre
le passant à saluer le chapeau. Il faut que l'homme
s'évade enfin de ce dilemme, s'évade de son Histoire qui
n'est qu'une suite sans solution de ce dilemme et c'est ce
que propose La Révélation d'Arès : changer sa vie
(30/10-11), changer de vie, éteindre les sentiments
et ressentiments. La loi ne fait que s'arranger avec les
ressentiments ; elle ne propose jamais de critique
objective de la situation. La loi garde un fond
barbare : la loi ou la punition, rien entre les deux.
La loi ne peut qu'entretenir le mensonge et la haine de
ceux qu'elle entend soumettre.
La loi maltraite sans cesse notre intelligence.
Elle ne peut de ce fait résoudre le problème du mal. Il
doit être résolu au fond de nous, et il ne peut être
résolu par l'intellect qui est un fauve dangereux et
traître. Seule l'âme peut le résoudre et l'âme
naît, comme le dit La Révélation d'Arès, de la pénitence.
Mon arbalète, c'est mon âme. Si j'ai l'intelligence
du cœur j'ai quelque chance d'avoir une âme. Quand
Göring, un des grands chefs nazis, disait : "Quand on
me parle d'intelligence, je sors mon revolver", il
entendait intelligence du cœur, preuve qu'il
savait qu'elle existait ou pouvait exister. Quand l'intelligence
du cœur s'éteint, c'est la loi qui s'allume. L'intelligence
du cœur est l'outil de l'homme libre (10/10).
Il n'existe pas de bon régime politique ; l'histoire
de Guillaume Tell, modèle d'anti-politique, en fait
preuve. Les petits cantons nés d'un farouche élan de
liberté sont quand même plus ou moins politiques, mais ils
soumettent leurs citoyens à un minimum de contraintes, je
pense ; ils sont sur la voie d'un idéal non encore
atteint mais esquissé de façon très intéressante.
Tout le monde ne nous aime pas. Beaucoup sourient avec
pitié, maugréent ou haussent les épaules quand on évoque
devant eux les Pèlerins d'Arès et la Source de leur
foi : La Révélation d'Arès. Beaucoup d'autres
encore sont indifférents. La haine, le mépris ou
l'indifférence sont des critiques muettes. Cela nous
oblige à rendre compte de notre foi. Le meilleur moyen
d'en rendre compte devant la masse négative des humains
est de développer une idée concrète du monde changé
(28/7). La création d'un parti Confédération
Française [projet juridiquement très difficile à réaliser,
toujours à l'étude] peut être un bon point de
départ : la pénitence au niveau supérieur de
l'espérance comme une nouvelle vie sociale en petites
unités humaines au niveau inférieur de l'espérance. Pas
besoin d'apologétique qui reste dans le métaphysique. On
peut virer tout de suite au pratique, à un matérialisme de
l'espoir d'un homme et donc d'un monde changé,
meilleur. Rien de religieux. Pas même le besoin de citer
Dieu, dont je suis le serviteur mais c'est mon affaire
personnelle et celle des Pèlerins d'Arès ; des
incroyants peuvent se joindre à nous. Besoin de citer
seulement le Bien. Le Bien,> pas une
idéologie. Mon séjour dans les petits cantons suisses est
le terreau de cette idée.
16 décembre 2016 (0180)
Confraternité d'Économies (première esquisse)
On croit
inattingibles le bonheur comme le soleil.
Inattingible le soleil parce que tout brûlerait à son approche.
Tout mais pas le Bien, qui n'est pas matière mais
qualité.
Le Bien ne brûle pas.
Par le Bien l'homme peut refaire le monde
en petites unités confraternelles et par là atteindre au
bonheur.
Que veut dire économie dans Confraternité
d'Économies ? Ni l'économie des économistes, ni celle des
épargnants, ni la science des ressources matérielles, de leurs
valeurs marchandes et de leur commerce. C'est l'économie au
sens primordial, l'art de bien gérer, d'administrer une société.
Et qu'entendre par Confraternité ? La confédération
fraternelle d'un nombre indéfini de petites économies associées,
dont chacune conserve sa souveraineté totale, ses choix de vie
collective, sa manière de se gérer.
La fragmentation des grandes masses nationales politisées en
petites économies dépolitisées, simplement autogérées, n'aura pas
lieu à court terme, mais le plus tôt sera le mieux, parce que les
humains ne peuvent vivre fraternellement, s'aimer, se pardonner,
être en paix, penser avec intelligence (Rév d'Arès
32/5), être libres (10/10) de tous préjugés,
bref, être pénitents qu'en se connaissant vraiment bien,
et donc en petits nombres.
Étant vieux, je mourrai avant de cesser d'élire un député que je
ne connais pas et qui se fiche complètement de moi, mais je compte
bien que mes descendants vivront autrement, citeront les
politiciens comme les chefs de jadis, tout comme nous
parlons des satrapes de jadis (Daniel 6/1, Rév
d'Arès 22/8).
Préparons l'éclatement des grandes nations en petites unités ou
économies vivant en confraternité(s). Souhaitable est un mouvement
pour libérer l'homme de l'image déformante de la justice qu'est
l'arbitraire des pouvoirs et des lois, qui manifestent la
vengeance sans fin (Rév d'Arès 27/9) d'une partie de la
société contre l'autre, mille et une sensations différentes du bonheur
qui se contrarient, et tout ce qui empêche de même de
résoudre les problèmes autrement plus profonds de la conscience
par la justice de l'amour, notamment du pardon,
de la paix, de la liberté, qu'inspire le Sermon sur
la Montagne de Jésus de Nazareth, un prophète de
spiritualité et d'humanisme, mais non de religion et de politique.
L'homme étant Un (xxiv/1), mais dans une multitude de
caractères, les inévitables variations de l'amour accompli
demandent la fragmentation des grandes masses en petits groupes
autoadministrés et souverains. L'effort de rénover la liberté
(10/10) et la dignité (xxxiv/13, 18/3, 28/15) de
l'homme s'exercera en toute circonstance en opposant l'immense
souplesse de l'amour au raide formalisme grandissant de
la pensée unique prétendument démocratique, qui menace l'humanité
de paralysie et d'esclavage. Il faut secouer le joug de la pensée
unique, nouvelle religion, à laquelle nous devons opposer le goût
de la recherche critique par l'amour, non par décret.
Avec le temps nous élargirons un vaste effort de rénovation
spirituelle.
Chaque économie aura avec les autres économies de sa confraternité
quelques points communs comme :
la fraternité qui ne sera pas qu'un mot gravé dans le marbre, mais
une réelle fraternité dans l'amour, le pardon,
la paix,
l'absence de citoyenneté et la circulation libre entre économies,
l'absence de tout système politique et/ou religieux, de ses
carrières et ambitions, remplacé par des gestionnaires ou des
coordinateurs révocables si insatisfaisants,
les grands choix faits dans chaque économie par référendums ou
votes,
l'union contre l'adversaire commun qu'est le Mal, notamment le
mensonge, les préjugés, le manquement à l'amour du prochain,
au pardon, à la paix, à la liberté.
Des prophètes d'intelligence réveillée (Rév d'Arès
32/5), hélas mal lus et mal compris, dont Jésus, ont
clairement parlé du rapport qu'il faut entre vie collective et
idéal partagé — le Sermon sur la Montagne (Matthieu ch. 5 à
7) en est le plus beau Dessein (Rév d'Arès 28/7, 36/8)
—. Tous les prophètes, de Noé à Muhammad
(2/7-11), ont remis en question leurs propres sociétés, ont
enchéri sur les notions bien structurées apparemment
irréductibles, mises en conserves dans des lois et des dogmes par
les confituriers politiques ou religieux et leurs "administrations
à casquettes de plomb" (Rimbaud).
Jusqu'à nos jours, le gros problème de l'évolution, donc du Salut,
est l'énorme écart de poids entre,
d'un côté, la masse humaine comme rendue malade de diabète et de
saturnisme par la pensée unique toujours bien sucrée et plombée,
la massive humanité myope même quand elle croit voir loin, et dont
profitent pouvoirs et ambitieux,
et de l'autre côté peu de maigres réfléchis, de vrais aimants au
regard perçant, qui puisent à toutes les ressources de l'intelligence
réveillée, chevauchant les agiles poulains (10/10) de la
liberté comme au 12ème siècle quelques cavaliers mongols
totalement inattendus, risibles à cause de leur petit nombre,
conquérant un monde cent-mille fois plus nombreux qu'eux. Mais
cette fois la misérable troupe de prophètes que nous
sommes fera l'infaisable : un monde d'âmes et d'amour.
Car voilà que survient du nouveau. C'est peut-être parce qu'Il le
prévoyait que le Père donna La Révélation d'Arès. La
religion depuis quelques temps et la politique depuis peu se
dénudent et montrent leurs considérables faiblesses. Se retrancher
derrière le connu ne leur servira plus à rien bientôt. Leurs
administrés devront quitter ces systèmes mystago-politiques ou,
mieux encore, en être les fossoyeurs, aller au-delà et ils doivent
déjà penser cet au-delà, même s'il n'est pas près d'arriver. La Révélation d'Arès dit que le Bien qui a
disparu depuis des temps immémoriaux peut renaître. Le Bien
n'est d'ailleurs pas qu'une solution heureuse ; c'est la
seule solution et son moteur est la pénitence,
autrement dit la pratique de l'amour, du pardon,
de la paix, de l'intelligence spirituelle libre
de préjugés, Les adeptes du connu, les encore innombrables
partisans du système, vont rire ou s'indigner du pèlerin
d'Arès (Rév d'Arès 12/9) qui, selon eux, poursuit une
utopie, mais ils éprouveront de plus en plus de difficultés à
défendre ce qui devient indéfendable.
En pensant à cette Confraternité d'Économies je déborde le cadre
de ma mission prophétique, je ne pense qu'au fait humain à son
plus haut et plus noble niveau, parce que même ceux qui ne croient
pas en moi sont mes frères et je ne pense pas que je réussirai ma
mission prophétique si je ne vise pas à sortir du Mal toute
l'humanité. La religion et la politique ne pensent pas au fait
humain, ils ne pensent qu'à une certaine humanité: leurs citoyens,
leurs fidèles, etc.
Qu'importe que ce fait humain soit lié ou non à la religion (Rév
d'Arès 28/12) ou au matérialisme. Les plus importantes
constantes de l'homme ne sont pas celles qui se présentent sous
les apparences riantes du bien-être matériel et/ou de la bigoterie
charitable. Il faut "écouter la voix des sages en haillons"
(Jean Servier), car eux seuls nous montrent un monde qui, pour
être encore utopique, permettra à l'homme de survivre au péché
des péchés (Rév d'Arès 32/8), qui le menace.
16 novembre 2016 (0179) changement et paix du pénitent
Tout comme on m'a
dit : "Justice et conscience (#178) ne sont pas
conséquents l'un à l'autre" et que je dus répondre : "Si, ils
résultent l'un de l'autre," on me dira : "Changement et paix
n'ont rien à voir ensemble."
Je vais répondre : "Si ! Changement et paix sont
deux problèmes conjoints."
Descartes dit : "Je pense, donc je suis."
J'ajoute : "Je pense, certes, mais je suis un faisceau de nerfs
qu'animent de forts atavismes. Aussi ne puis-je changer ma vie (Rév
d'Arès 30/11) que par une lutte permanente contre ma nature. Mes frères
et sœurs font de même pour devenir des hommes du temps qui
vient (30/13). Changer exige peine (37/9) et courage
(6/1). Donc, la paix n'est pas dans ma main (xix/6)."
Le monde est devenu une jungle après qu'Adam eut choisi
un mauvais mode de vie (Rév d'Arès 2/1-5) et je ne suis guère
qu'un fauve qui se dompte. "Je ne suis pas venu apporter la paix,
mais le glaive," dit Jésus (Matthieu 10/34, Luc 12/51), pour
évoquer la guerre intérieure du pénitent. Ma paix extérieure,
bien que déjà une grande victoire sur ma nature, résulte d'une constante
lutte intérieure. Ma paix est rarement sérénité, rarement ce que j'appelle
paix. Le Père seul est Saint (Rév d'Arès 12/4). L'humain ne l'est pas.
Être pénitent, c.-à-d. aimer tous les hommes, pardonner
toutes les offenses, faire la paix avec tout le monde, avoir l'intelligence
spirituelle, se rendre libre de tous préjugés, n'est pas naturel
aux hommes, tous étant devenus fragiles, émotifs, méfiants, mais ils ont
le pouvoir de vivre en contradiction avec leur nature pour que paix
devienne un jour la Paix comme jour deviendra le Jour (33/8).
"Changer ? Impossible !" s'écrient ceux qui croient que rationalisme est
intelligence. Ils disent : "Il est dans notre nature de nous nourrir
pour vivre, de mourir, de nous reproduire, nous pouvons nous aimer mais
aussi nous haïr et qui haït ne peut aimer. Chacun a une nature complexe et
inchangeable." Ils disent encore :"On diffuse des idées pour changer le
monde, mais c'est la nature qui décide," ou bien : "Mais pourquoi
changer ? Si je suis ce que je suis, c'est que j'appartiens à ma
propre vie. C'est qu'il y a une raison à mon existence. Je reste ce que je
suis."
Or, le changement est possible, puisque le Créateur dit : La
Vérité, c'est que le monde doit changer (Rév d'Arès 28/7). Pourquoi
appelerait-Il l'humain à changer de vie et en changeant de
vie à changer le monde, si c'était impossible ?
Il faut conjointement et solidairement travailler au changement
en soi et à la paix en soi. Tous nous naissons soumis à nos
natures et violents, même si les moments où la nature et la violence
percent le voile des bons usages varient beaucoup selon les individus. "La
non-violence sous sa forme active consiste en une bienveillance envers
tout ce qui existe ; c'est l'amour pur," dit Gandhi, voulant dire
qu'il ne s'agit pas seulement de renoncer à la violence physique, mais à
la violence sous toutes les formes possibles : autoritarisme,
fâcherie, colère extérieure ou intérieure. Pour cela il faut la volonté
de neutraliser le mal — pour que nous fassions Ta Volonté (Rév d'Arès
12/4) —. Nous sommes tous des êtres doubles, des êtres
bienveillants et francs autant que des menteurs, des voleurs, des
assassins — "Je suis frère de tous les assassins, parce que si je n'ai
jamais tué, c'est que les circonstances de ma vie ne m'ont pas mené au
meurtre," disait aussi Gandhi —. Même si ces péchés ne
s'activent pas en nous, parce que les circonstances ne les réveillent pas,
nous devons savoir qu'ils sont potentiels. Il faut donc être vigilant et
il se trouve, de surcroît, que la vigilance elle-même suffit à perturber
notre paix intérieure.
La guerre est contraire à la paix, mais le procès est tout autant
contraire à la paix. La soumission à la loi et mille circonstances de la
vie sociale sont contraires à la paix et notre apparente soumission n'est
autre qu'un état de rebellion intérieure enchaînée et muette. Aussi la
plus grande difficulté que rencontre le pénitent n'est-elle pas
d'accepter l'amour, le pardon, la paix,
l'intelligence spirituelle et la liberté absolue comme
principes, c'est de les rendre actifs en ses tréfonds où bouent les
tentations contraires, car même quand les nerfs ne craquent pas et quand
la peur et la vieille envie d'en découdre ne surgissent pas, il faut
résister aux tentations en silence et résistance n'est pas paix.
C'est grâce à la liberté, la liberté d'être, que nous résistons au péché
et que nous nous forçons à la paix. Ce n'est pas par folie, mais
par sagesse que le poulain, que devient le pénitent libre
du harnais, court loin des docteurs (Rév d'Arès 10/10) de
la religion, de la politique, de la loi, de la finance, de la culture, du
rationalisme. Il fuit le dualisme qu'a créé le monothéisme religieux pour
qui le royaume de Dieu est céleste, non terrestre, et qui a ainsi séparé
Dieu et l'homme. D'où la disjonction du spirituel et du temporel, qui a
fourni au Mal une liberté totale et qui a désarmé l'humain face à
lui-même. Le spirituel, le pur et non-duel spirituel — Dieu et l'homme
comme un seul tirant le Bras de l'Autre (Rév d'Arès xxxi/15) — a
pour ainsi dire disparu, puisqu'il ne reste ici et là sur terre que
quelques vrais spirituels, dont nous sommes, je l'espère. Le triomphe des
contre-valeurs religieuses et politiques s'est fait dans la trahison du
génie de Jésus qui était la non-dualité même. L'homme ne doit être au
service d'aucune religion, d'aucune politique, mais seulement de l'Image
et Ressemblance du Créateur au fond de lui (Genèse 1/26-27).
En entrant en pénitence vous déclarez au fond de vous une guerre
ontologique. Deux puissances identitaires luttent en vous : le Bien
et le Mal tous deux propres à l'humain, la Paix du Bien
et la paix du Mal, un seul mot (paix) deux concepts. Les petites unités
humaines se fonderont sur la vigilance de l'homme face à eux, de sorte que
seul le Bien domine.
C'est en cela que
Vivre le mosaïsme (#176) sera changer en se délivrant en
permanence de la religion comme de la politique.
Vivre l'anarkhia (#177) sera changer en remplaçant en permanence
les pouvoirs par les gestionnaires,
Vivre dans la justice et la conscience (#178) sera changer en se
délivrant en permanence des lois et en plaçant la faute sous le regard de
l'amour, du pardon, de l'intelligence spirituelle,
de la liberté absolue.
Car attention ! religion, politique, pouvoirs, lois continueront longtemps
(Rév d'Arès 22/14) de vivre dans quelque obscur placard de l'esprit. L'homme est chair, esprit et âme (Rév d'Arès 17/7), mais
n'oublions pas que ces trois composants divergent sans cesse l'un de
l'autre. La chair est animale, l'âme est angélique et
l'esprit, leur trait-d'union, est le trône de l'hypocrisie
humaine. Leur co-existence ne peut générer la paix intérieure
sans l'effort permanent de la pénitence.
Jusqu'au Jour du Père rien ne sera acquis — la Bête
sera derrière l'horizon (22/14) —. Même dans la meilleure
situation : la cohabitation en petites unités, il n'y aura
de bonheur collectif et de paix intérieure qu'aussi
longtemps que les hommes ne cesseront pas d'être pénitents.
5 octobre 2016 (0178) justice et conscience des pénitents
Quand dans
nos poitrines et nos têtes l'Esprit soufflera (Rév d'Arès
4/11, 33/4)
la délivrance — #176 — et l’anarkhia —#177 —
Quand sous ce Vent religion, politique, loi,
tribunaux, sous lesquels nous ployons, seront dispersés,
Quand nous vivrons en petites unités libres (10/10)
dans la joie et la fête de la pénitence
(30/11),
Alors, les pouvoirs et les juges ayant disparu, viendra le
devoir impératif de chaque pénitent et de chaque pénitente
d’être lui-même ou elle-même la justice. Mais être juste, qu'est-ce ?
Être juste, c’est être comme le Messager Jésus du 15
janvier au 13 avril 1974 ou comme le Père du 2 octobre au 22
novembre 1977, quand ils me parlèrent et que je compris que je
n'étais pas un humain aux qualités et valeur distinguées, mais
que j'étais comme la plupart des humains un homme aux
dents noires, au cou plat, à la langue lacée, le frère mort
à la main fermée (Rév d'Arès xxvi/1-4), enclin aux
préjugés, à la dissimulation, à la prétention. Et pourtant le
prophète Jésus et le Père me parlèrent avec amour,
pardon, paix, intelligence spirituelle, sans préjugés,
et me confièrent une mission prophétique insigne, faisant de
moi, pécheur et potentiel maléfique, un potentiel pénitent.
Jésus et le Père appellent de même chacun de mes compagnons du
petit reste (24/1).
C'est le sens qu'a dans La Révélation d'Arès le mot
justice : Justice de Dieu ou justice
du pénitent ; autrement dit, il n'y a de justice
que dans l'amour.
Il y a justice et justice. La justice
par la loi est étrangère à l'amour ; elle est au mieux
basée sur une équité matérialiste (Rév d'Arès 28/10),
calculée selon les idées reçues, la culture, la sensibilité du
lieu et du moment ; elle suit une idéologie, une logique parmi
d'autres logiques, etc. La Rochefoucault dit que "La justice n’est
autre que l’appréhension qu’on nous ôte ce qui (selon nous) nous
appartient." Plus tard, on affirma que la justice est ce qui donne
des droits et les fait respecter, mais les droits, qu’est-ce que
c’est ? Pour Babeuf c'est "à chacun la même chose" (justice
commutative), pour Marx c'est "à chacun selon ses mérites"
(justice distributive), pour le citoyen d'aujoud'hui c'est "à
chacun selon la loi." Mais pour nous Pèlerins d’Arès,
c'est à chacun selon la neutralité, la miséricorde et l'aide de
l’amour, hors l'émotionnel, hors l'idéologie, la loi et
les tribunaux.
À cause de cela le monde des "gens sérieux" longtemps nous
traitera de fous, voire de dangereux fous, nous condamnera comme
il condamna Jésus. Eh oui, le juste sera d'abord un héros
(xxxv/4-12).
Justice de juste, dit La Révélation d'Arès (xxxi/10)
pour préciser qu'il ne s'agit pas de justice de loi.
Un juste se conforme à la Parole. Être juste,
c'est voir toute chose sous l'angle de la Lumière et de
la pénitence, c.-à-d. de l'amour, du pardon,
de la paix, de l'intelligence spirituelle libre
de préjugés, et dans la perspective du partage du monde entre tous
ses propriétaires : les humains.
Même face à une faute grave, une criminelle activité, on ne
juge pas (Matthieu 7/1). Face au mal il faut étouffer son
moi impulsif, émotif, se neutraliser et générer ainsi une lucidité
refondatrice de la conscience de la coresponsabilité de tous dans
le crime, la faute ou l'offense d'un(e) seul(e).
C'est la véritable révolution du sens de justice que préconisa le
Sermon sur la Montagne, qui n'a jamais été appliqué, qui
reste à faire naître.
Aucune entrée de mon blog n'a été aussi
difficile à abréger, car la notion de justice, déjà
basale dans notre actuelle vie pénitente, sera plus
fondamentale encore quand la pénitence sera le lien
qui bottellera une nation (Rév d'Arès 28/21) comme
petite unité. J'ai écrit puis maintes fois raturé, réécrit cette
entrée, mais malgré mon souci de brièveté, j'ai sans cesse
abouti à un texte trop long. Je n'ai finalement laissé que
quelques paragraphes qui m'ont paru être des minimaux utiles:
Si l'individu veut se protéger derrières les
lois et les cours de justice pour ne pas avoir à assumer des
décisions de conscience, il perd sa qualité de personne humaine.
Il n'est plus qu'un esclave du système, un justiciable, qui croit
qu'on ne peut obtenir justice hors des organismes et personnels
dits "de justice", hors de substituts de conscience comme
l'opinion ou les fonctionnaires de la loi. Dans tout procès chaque
partie croit dans son bon droit et crie à l'injustice quand elle
perd ; la partie perdante comprend que ce qu'on appelle
"justice" n'est pas justice. C'est peut-être dans les cours de
justice qu'on sent le mieux le froid de la nuit dans laquelle Adam
fait vivre sa descendance (Rév d’Arès 2/1-5).
Seule une conscience pénitente absolument libre
(Rév d'Arès 10/10) s’extirpera de cette nuit et retrouvera
le jour en attendant le grand Jour (Rév d'Arès 31/8).
C'est peut-être dans la quête de la justice qu'on verra
le mieux un pénitent comme acteur de l'aventure humaine
dans son épanouissement optimal, la pénitence, la
liberté de Bien qu'aucune épée de justice légaliste ne
pourra plus menacer.
Un drame parmi les plus profonds que fait vivre à l'homme le
système est celui du procès. Mais la petite unité humaine où vivra
le pénitent n'aura pas de cour de justice, pas de
procès. Dans une société où règneront l'amour, le pardon,
la paix,l'intelligence du cœur tous les
humains seront des Antigone, qui auront vaincu l’arbitraire des
lois de la Bête aussi longtemps qu'elle agonisera
derrière l'horizon (Rév d'Arès 22/14).
Hermann Rauschning dans "La Révolution du Nihilisme" dénonça le
gouvernement nazi, démocratiquement élu, qui expulsa, emprisonna
ou tua "quiconque s'offrait le luxe d'une décision prise selon sa
conscience personnelle," mais, même de façon moins inhumaine,
toute cour de justice condamne la conscience personnelle quand
elle contrarie la loi. En démocratie la masse croit à la liberté,
mais ploie devant les juges qui appliquent la loi qu'ils
considèrent plus forte que la conscience. Épouvantable ! Ce vice
de pensée a conduit le commun des hommes à confondre loi avec
morale et justice, ce qui est contraire au droit imprescriptible
que le Créateur a donné à l'homme de Bien de décider en
sa conscience, selon son intelligence spirituelle
réveillée. Par ailleurs, Boris Cyrulnik fait remarquer que "le
sentiment d'injustice dépend d'une réaction émotionnelle plus que
d'un raisonnement" ou de la soumission à la loi. Il rappelle ainsi
qu'en fait ceux qui réclament des lois ne croient pas qu'elles
soient justes ; ils croient qu'elles sont des pis-aller
nécessaires. Les palais de justice seraient mieux appelés palais
de la loi.
Dans "La France contre les robots" Bernanos accusa la société
moderne d’avoir fait des humains des moutons couchés devant le
moindre décret préfectoral, le moindre verdict de tribunal, mais
la France "chrétienne" que Bernanos regrettait n'avait guère mieux
valu. Ce n'est ni la politique ni la religion qui décide du Bien
et du mal, mais le Verbe que répercute la conscience de l’humain trop
aimant comme le Père est trop aimant (Rév
d'Arès 12/7). Tout nous prouve qu'à la
conscience comme à l'amour nous devons revenir par la
pénitence.
La loi et les tribunaux soulagent-ils les humains de la corvée du
jugement ? En fait, le monde semble plutôt fait d'une grande
proportion de gens mécontents de la justice d'État. Il faudra tôt
ou tard en venir à la justice pénitente, même si le gros
problème avec cette justice-là, c'est qu'elle ne peut se faire
sans amour. D'où la nécessité de commencer par répandre
la pratique de la pénitence, cette locomotive sans
laquelle le long train du mosaïsme, de l'anerkhia, de la justice,
etc. ne s'ébranlera jamais. Il n'est que de penser qu'il ne
peut exister de justice sans pardon, sans
souci de réhabiliter les fautifs.
Les prétendues conquêtes des temps modernes ont littéralement
anéanti une propriété noble et puissance de l'homme, sa conscience
comme image et ressemblance de la Conscience du Père. Il
ne faut pas évoquer à tous propos la Miséricorde (Rév d’Arès
16/15), mais elle existe et nous devons la répercuter. L’amour
est lucidité, il est au-dessus de toutes les instances de pouvoir
et de loi, de tous les Créon (Sophocle : Antigone), de tous les
arbitraires que sont pour commencer les codes.
Leur abomination (des princes) est affaire de Ma Justice (Rév
d'Arès 22/12), mais celle-ci n’emprisonne ni ne tue ; elle
est une Exhortation au Bien, que concrétise la Parole
d'Arès. Tu n'auras pas les yeux de chair qui jugent et
convoitent, mais les yeux du prophète qui a vu Ma Justice
(35/9). Qu'ils en appellent à Ma Justice, les insensés, Je leur
fermerai la mâchoire (34/5), qui ne signifie pas que Dieu
les tuera, mais seulement qu'Il les fera taire, car quand Dieu
parle l'humain finit par se taire tôt ou tard. (En te) croyant
marcher devant Moi... comme il (l'apôtre Philippe) marcha, mais
dans la Justice (1/5), c.-à-dire dans l’amour. La
compagnie des hommes qui ne prononcent pas Mon Nom, parce qu'ils
ont été scandalisés, mais qui vivent selon Ma Justice, c.-à-d.
selon Ma Parole, est pour toi meilleure que celle de dévots au
cœur faible (39/9). Ta parole (celle du prophète) est
Ma Parole, Justice de juste (xxxi/10).
Justice dans le sens de mauvaise justice humaine, voire
d’injustice, apparaît dans : craignant les chefs des
nations et leurs justices (2/17). Justice au sens de bonne justice, justesse
apparaît dans : Le soleil de ta justice brûle le far, c.-à-d.
sera plus forte que science et juridisme, et donne des deux
mains, c.-à-d. généreusement (xxxvi/22).
Le problème de la justice n'est pas celui, jamais
solutionné, qui a constamment opposé entre eux les législateurs et
les professionnels de la loi des rats (Rév d'Arès xix/24),
depuis qu'Adam choisit son monde (2/1-5)
contre le monde du Créateur. Hans Kelsen et sa "Théorie Pure du
Droit (Reine Rechtslehre)" ne résolut pas plus que ne l'ont résolu
tous les juristes sur Terre depuis Adam le problème de
l'irrémédiable arbitraire de la loi, miroir de l'arbitraire du
paganisme dont aujourd'hui encore les religions affublent la
supposée "Justice de Dieu". Ce que le Père appelle Son
Tribunal (16/13, 21/7) est un concept transcendant et
sublime de la Justice, que ne peuvent contenir ni codes
ni procédures, parce que c'est le consensus universel de
la Miséricorde du Père et des âmes de Ses Enfants
créées de leur amour, de leur pardon, de leur paix,
de leur intelligence spirituelle de pénitents libres
(10/10) ; c'est la justesse du juste qui est la
Justice du Juste, la fusion non-duelle de l'homme de Bien
et du Créateur du Bien. C'est cette Justice qui
n'a encore aucune existence, qui n'est encore qu'une Promesse
(1/6, 2/8, 28/22), un Dessein (28/27, 36/8) dans
les cœurs des trop aimants. C'est cette Justice
qui, dans les situations conflictuelles qui surviendront encore
dans le meilleur monde avant que ne survienne le Jour (31/8),
aussi longtemps que les faiblesses humaines demanderont
qu'on encourage le Bien et décourage le Mal, saura qu'il
sera toujours plus sage d'éviter la vengeance sans fin (27/9)
que de faire souffrir les fautifs.
C'est dans une grosse bulle d'artifice, devenu machinal, que
règnent lois et tribunaux et tous les moralistes sur Terre qui se
font dieux face à Dieu, consciences face à la conscience. Le mot
conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès,
parce qu'il est l'embrouillement de nœuds même qu'Elle nous prie
de défaire pour redonner à la corde de l'intelligence,
de l'amour, du pardon, longueur et souplesse.
Le mot conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès,
parce qu'à la différence du mot pénitence, dont le vrai
sens est concret et reste restituable, il désigne le sens du bien
et du mal, le plus obscur Fond des Fonds (xxxiv/6), l'implication
majeure du Verbe, si frustrante pour les puissants que leurs livres
d'hommes (35/12, i/5-9) l'ont masquée dansl'Écriture.
Le mot conscience n'apparaît pas dans La Révélation d'Arès sans
doute parce que la conscience est écrasée, méconnaissable sous le
lourd contentieuxentre l'humanité et son Créateur. Mais
conscience a divers analogues comme, quand elle concerne Dieu,
À Moi la Puissance et la Connaissance... et, quand
elle concerne l'homme, à toi la mesure, la patience et la
piété (Rév d'Arès 39/3).
Tout ce que nous appelons juridiquement une loi n'est qu'un
arbitraire, au mieux un pis-aller. Il faut rétablir la souplesse
de pensée du juste, lequel est n'importe qui. Un juge
n'est qu'un fonctionnaire enfermé dans un systéme qui constitue
son monde à lui. Ce n'est pas le monde auquel nous aspirons. Il
est d'une importance capitale de nous préparer et de préparer nos
descendants à changer le concept de justice,
laquelle ne pourra fonctionner, comme le prescrit le Sermon
sur la Montagne (Matthieu ch.5 à 7), que par l'amour,
le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle libre
de préjugés. Il faut prévoir de remplacer la loi qui est par la
Loi Qui sera (28/7-8), c.-à-d. par l'équité, le
pardon, l'aide aux fautifs, de remplacer une idée de la
justice douloureuse et pathogène par une création heureuse, car
la vraie justice ne peut que recréer l'humain.
L'anarchie est un sujet difficile.
À la question : "Que sont les Pèlerins d'Arès ?"
je réponds par deux mots plurivoques et ressentis comme
contradictoires : "Une anarchie de pénitents,"
et dans les regards je vois la peur, ou l'enthousiasme, ou
l'embarras ; je vois rarement la quiétude.
Pourtant, La Révélation d'Arès dit : Tu ne seras le
chef de personne (16/1), Tu ne commanderas à personne (36/19),
ce qui est la définition de l'anarchie.
Mais nous vivons dans le temps (12/6), le changement
de vie (30/11) ne peut être que progressif.
De plus, beaucoup de Pèlerins d'Arès qui exercent un pouvoir
peuvent, sans perdre leur gagne-pain, le changer en savoir et
responsabilité.
Par nature prophétique, le petit reste
(24/1, 26/1, 29/2, 33/12), ébauche du monde changé
à venir, ne cessera pas de se déployer en suivant l'enseignement
de La Révélation d'Arès développée par le frère
aîné (16/1) ou juste prophète (xxxvii/2), dont la
parole est la Parole (i/12). Le petit reste
restera le modèle de base de l'organisation sociétale de petites
unités d'humains, dont le plus grand nombre possible sera
constitué de vrais pénitents et anarkhistes (chefs
de personne), quelles que soient leurs familles
d'affinités. Dans d'autres petites unités — respect de la liberté
oblige — les organisations seront non-arésiennes et diverses, mais
tendront à l'anarkhisme du fait de leur petitesse sociétale.
L'anarkhia, un ingrédient dans l'accomplissement de La
Révélation d'Arès, ne peut être introduit dans les grandes
masses, dont la paix et l'ordre reposent sur des pouvoirs et des
lois politiques. L'anarkhia ainsi que la vie pénitence
dans la joie et la fête (Rév d'Arès 30/11) n'est
possible, que dans de petites unités d'humains. C'est donc dans la
direction de l'éclatement des grandes masses en petites unités
d'humains libres que nous envisageons notre ligne
d'action dans les affaires publiques. Nous rejetons la politique
qui toujours recherche le pouvoir, fabrique ses lois, offense la
liberté, même dans les démocraties qui sont des dominations d'élus
sur une majorité d'électeurs adverses + abstentionnistes.
Une anarkhia (grec ἀναρχία) est une société organisée et gérée
sans gouvernement où nul ne prétend avoir un pouvoir sur l’autre.
Proudhon en 1840 : "La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet
pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la
loi, c'est-à-dire de la nécessité." Ces mots sont pour nous
acceptables, si la loi qu'évoque Proudhon est la Loi Qui sera
(Rév d'Arès 28/8), la pratique universelle de l'amour,
du pardon, de la paix, de l'intelligence
(32/5) spirituelle libre (10/10) de tous
préjugés, que La Révélation d'Arès appelle pénitence.
Élisée Reclus : "L'anarchie est la plus haute expression de
l'ordre." Léon Tolstoï, également anarchiste, à propos de la
morale sociale : "(Seule) la révolution personnelle, la
métamorphose de chaque individu au quotidien (la pénitence)
doit être la règle en société. Et Jacques Ellul à propos de la
religion chrétienne : "Le conformisme, le conservatisme social et
politique des Églises, le faste, la hiérarchie, le système
juridique des Églises, la prétendue morale chrétienne, le
christianisme autoritaire et officiel des dignitaires des Églises,
etc., c’est la socio-institution de l’Église. Ce n’est pas la foi
chrétienne. Et les anarchistes ont raison de rejeter ce
christianisme-là." Chacun à sa manière, ces auteurs et beaucoup
d'autres, que faute de place je ne peux citer, rejoignent La
Révélation d'Arès sur de nombreux points.
Quand La Révélation d'Arès dit : Sois Un dans toi !
(Rév d'Arès xxiv/1) elle sous-entend que l’Univers,
les créatures et leur Créateur ne sont qu’Un. Le
Créateur entend même crier la pierre (xiv/6),
laquelle a donc une vie autre que ce que la science appelle vie :
la Vie (24/5) dans son universelle extension. Si dans
l'état actuel des choses l'homme, l'étoile et la Main de
Dieu (xiv/9) du Père ne font pas qu'Un, c'est
parce que le Père a fait l'Enfant libre à Son Image et
Ressemblance (Genèse 1/26) et que l'Enfant a
fait librement de ses religions, politiques, pouvoirs,
lois et cultures des briseurs d'Unité. Ainsi cette poussière
paradoxale qu'est la Jument qui pue (la Terre, xix/15)
empoisonne-t-elle l'Univers infini. Comment s'aimer et
se comprendre, comment l'harmonie peut-elle s'étendre à tous les
humains, mais aussi des humains à tout le reste, si l’on n’a pas
le même concept du Vrai (Rév d'Arès xxxiv/1-4), base de
la raison gérée par l'anarkhia ?
La variété des sociétés humaines et le débridement des débilités
morales, non seulement jamais soignées ni corrigées, mais vues
comme normales, voire géniales, est source de contradictions et
conflits sans fin. Les religions, pour ne parler que d'elles
sont tantôt monothéistes — judaïsme, christianisme, islam —,
tantôt autres — hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme,
etc. — , et à l'intérieur de chaque religion des variétés
considérables. Aucun œcuménisme, lui même toujours autoritaire, ne
résoudra jamais cela. Les variétés de foi tuent la très simple
Vérité qu'est le Bien accompli, à quoi tout doit
revenir. Les politiques sont à la tête d'autres formes de
religions. Bref, le monde s'est gâté de telle sorte que tous les
hommes intelligents en quête d’unité, quelle que soit
leur culture, savent que l'anarkhia n'est pas une idéologie parmi
d’autres mais qu'elle est la sagesse primordiale de l’humanité
qu'il faut retrouver comme on retrouvera la Vie (Rév d'Arès
24/5]. Shankara, évoqué dans mon entrée 171 "non-dualité",
disait : "L'âme est par nature pure, éveillée et libre."
Tant qu'un grand nombre d'humains n'auront pas d'âmes,
le désordre, l'injustice, la violence et les pouvoirs qui
prétendent les contrôler mais qui sont tout autant des causes de
désordre, injustice et violence, ravageront ce monde.
La presse, le discours politique, les papiers administratifs, les
lois, les sermons religieux sont pour moi un chant barbare, rempli
de bruit, de menace, de brutalité. S'y entrechoquent
ordres, mises en demeure, polémiques, louanges, intimidations,
pathos, souffrance, esclavage, résignation. Alors, je sais que
c'est seulement hors du bruit, hors du compte,
bref, dans l'anarkhia que je retrouverai le Vrai et sa
sagesse.
Moïse ne fut le chef de personne. Il fut seulement un guide.
Il donna Aaron à ceux du peuple exilique qui voulaient un chef,
mais c'était provisoire dans son esprit.
Quand l'anarkhia couronnera la pénitence, la délivrance,
la réalisation de l'homme, la fin de l'Histoire chaotique des
pouvoirs seront proches. L'anarkhia aura déjà régné assez
longtemps quand disparaîtra, au Jour du Père (Rév
d'Arès 31/8), l’alternance millénaire de la vie et de la
mort et apparaîtront le Bien et la Vie
(24/5), tandis que s'évanouiront dans l'espace comme des
aérolites mous les derniers de ceux qui parlent de dessus
l'œil (xix/7). Le tupha ne pourrira
plus (xix/11); il fleurira comme d'immortels et superbes
nénuphars sur les fleuves d'Éden.
Rien ne peut arriver de mieux au monde que l'anarkhia, fleur et
fruit de la pénitence. Le monde du Bien sera
géré, bien géré même, mais anarkhique. Visons à un monde
changé sans chefs malgré les arguments massues
qu'on va nous opposer en nous traitant de fous !
Ceci dit, la violence meurtrière des anars historiques m'a
toujours étonné. Comment ces assassins pouvaient-ils croire que
tuer les puissants empêcherait qu'on les remplace ? Ils ignoraient
naïvement la soif de pouvoir que la culture a introduit dans
l'homme ; ils ignoraient que la pénitence seule peut
éteindre cette soif. Seul un travail apostolique de longue haleine
sera efficace.
Grand mois de Juin 2016 :
En Italie, le Movimento 5 Stelle (Mouvement 5 Étoiles
antisystémique et antipolitique) gagne électoralement les mairies
de Rome et Turin.
Au Royaume Uni, les Britanniques par référendum se libèrent de la
bureaucratie politique qui s'impose à la masse européenne au
mépris des aspirations et de la liberté locales.
Ces deux événements sont des signes avant-coureurs du changement
que depuis quarante-deux ans.souffle sur une
partie du monde La Révélation d'Arès (28/7). Ils
préfigurent les petites unités humaines pénitentes,
acéphales, areligieuses, apolitiques, autogérées, au sein
desquelles la pratique sociétale de la pénitence peut
s'exercer et sans lesquelles la race ne peut pas faire
qu'Un dans l'amour comme l'Univers (12/4)
ne ferait pas Un et ne serait pas bien équilibré s'il
n'était pas fait d'astres innombrables.
Il ne fait aucun doute que la pénitencechange la
vie en bien (Rév d'Arès 30/11)
et de génération en génération changera le monde en
bien (28/7), donc la société.
Ce changement dans la société ne viendra pas par la
politique au sens qu'on donne à politique aujourd'hui, mais par
l'apparition d'un citoyen nouveau : le pénitent.
Cependant, le processus de ce changement ressemblera
parfois à de la politique, mais dans un sens qui n'existe plus
depuis que la politique, quelqu'idéologie qu'elle prétexte,
n'est plus qu'une carrière, la quête du pouvoir et la
fabrication de lois. Le sentier politique des pénitents
ne sera rien d'autre que la part publique à côté de la part
privée de la vie, la gestion communautaire opposée à toute forme
de gouvernement, exercées dans l'amour,
le pardon, la paix, l'intelligence du cœur
libre de tous préjugés. Voilà qui va demander courage, droiture et, surtout
dans la présente période de conception, réflexion froide, car la
nature humaine émotive et craintive pervertit la raison.
Je commence ici ma propre réflexion sur ce sujet primordial qui
aura, plus tard, pour apex l'entrée "Petites unités humaines".
En octobre 2015 je pus réaliser un projet auquel je songeais
depuis longtemps : Un voyage d'étude dans cinq Cantons historiques
de la Suisse : Uri (pays de Guillaume Tell, 35.000 habitants.),
Schwitz (148.000 h.), Nidwald (41.000 h.), Obwald (36.000 h.) et
Zoug (115.000 h.), parce que ces Cantons sont, en fait, des
petites nations souveraines et indépendantes, proches des petites
unités humaines qui, je l'espère, fleuriront sur Terre après
l'éclatement des grandes masses.
Je m'attendais à voir dans ces vieux Cantons une Suisse de carte
postale, des paysans en chapeau à plume et culotte de cuir trayant
des vaches et faisant du fromage. J'y vis au contraire des petites
nations modernes, industrielles et florissantes, la preuve
que de très petits groupes humains peuvent très bien vivre, au
milieu d'un monde technologique, en sociétés autogérées
indépendantes dans la paix, la justice, la prospérité, ignorant
les luttes politiques, idéologiques, voire même spirituelles,
inévitables dans les grandes masses
Ne rêvons pas ! Les Uranais, les Schwytzois, les Obwaldiens,
les Nidwaldiens et les Zougois ne sont pas des Moïse , mais ils
vivent déjà en petites unités humaines où ils pourraient devenir
des Moïse. Un long travail nous attend pour que notre actuelle
mission spirituelle se double d'une mission sociétale appelant les
hommes, au nom de l'amour, du pardon, de la
paix, de l'intelligence libre de préjugés, à
faire disparaître tant leurs cultures intérieures aux dents
de fer (Psaume 57/4) que les grandes masses humaines
politisées, appelées faussement nations, en vraies nations
qui reviendront vers le Père (Rév d'Arès 28/21). Les
Pèlerins d'Arès sont aujourd'hui en quantité négligeable, mais —
l'inattendu succès du Movimento 5 Stelle italien le montre — ils
peuvent demain se montrer influents. La première question qui se
pose est : À quel type de citoyen La Révélation d'Arès
prépare-t-elle son disciple ? Ce sera comme tout humain un citoyen
complexe, mais libre (10/10, 16/1), intelligent (32/5), frère
(L/2), libérateur (ix/8) et fondamentalement
mosaïque. Comment entendre ce mot ?
Si grand est le prestige de Moïse que dire d'un bon
pénitent qu'il est un Moïse paraît incongru.
Pourtant, la Parole qu'entend Moïse ne peut pas être différente
de la Parole qu'entend Mikal à Arès.
Moïse n'est ni le chef (Rév d'Arès 16/1, 36/19) que
décrit la Bible faussée par les livres d'hommes (35/12)
qui l'encombrent, ni le faiseur de lois barbares que le Père
trop aimant (12/7) n'a jamais inspirées.
À Moïse, égyptien bouleversé par la misère des
Hébreux, il est révélé (Exode 3/4-21 4/1-17) que le Père
et Ses Enfants (13/5 = toute la race humaine
xii/5) ne doivent faire qu'Un, comme l'Univers
(12/4) ne fait qu'Un, pour que règne le bonheur
(36/23)
Moïse est un pénitent de référence comme l'est, treize
siècles plus tard, Jésus.
Un citoyen mosaïque est un humain sur qui passe le Souffle
de l'inépuisable réalité créatrice, qui réapparaît des jours de
Noé, d'Abraham, de Moïse aux jours de La Révélation d'Arès.
Le vrai mosaïsme exclut le mythique Moïse, biblicisé comme sauveur
des seuls Hébreux. Quand sur le Mont Horeb le Père dit à Moïse : J'ai
vu la misère de Mon Peuple... Je suis descendu pour le délivrer
(Exode 3/7-8), il entend par Peuple toute
l'humanité qui a vécu dans la misère du péché
depuis Adam (Rév d'Arès 2/1-5).
Le vrai mosaïsme ne donne ni le pouvoir d'ouvrir la Mer Rouge ni
le droit d'écrire des lois et des légendes qui ne sont que livres
d'hommes (Rév d'Arès 35/12). Moïse comme tout prophète
libère l'homme jusqu'à la fin des temps et s'il ne libére que les
Hébreux, c'est parce que sa vie n'est que de 120 ans
(Deutéronome 34/1-9). Moïse, d'une façon dont on ignore
l'ardue réalité — les "plaies d'Égypte", le "passage de la Mer
Rouge" ne sont qu'une saga —, commence à libérer l'humanité par
les Hébreux et lance un Exode, qui n'est pas encore
achevé, sans cesse interrompu par la religion et la politique
depuis 3.200 ans.
La relance de l'Exode — la délivrance spirituelle de
l'humanité — me parut tout de suite le fond évident de La Révélation d'Arès et pour
cette raison, dès 1974 j'appelai Exode le
remise en marche du peuple enlisé dans son péché,
ses religions, ses politiques, ses idées, ses habitudes. Dans ce
sens, oui, la foi des Pèlerins d'Arès est mosaïque.
Oublions le bébé sauvé du Nil et élevé au palais pharaonique —
cette histoire n'est qu'un replâtrage de la biographie légendaire
de Sargon d'Akkad — et voyons simplement Moïse comme un habitant
d'Égypte dont une Révélation enrichit l'esprit et le cœur. Ne
cherchons pas pourquoi le Père choisit Moïse, un assassin (Exode
2/12), et pourquoi 3.200 ans plus tard Il me choisit, moi
pécheur comme prophète, et pourquoi ensuite me
suivent, comme les Hébreux râleurs et tocards suivent Moïse, des
frères et sœurs Pèlerins d'Arès tout autant privés de mérite et
capacité prophétiques. Le Père se manifeste à Ses
Enfant (Rév d'Arès 13/5) comme il crée l'univers :
invariablement de la même façon. Les rapports entre Dieu et Moïse
et 3.200 ans plus tard entre Dieu et Mikal sont
forcément les mêmes. Comme existe aujourd'hui La
Révélation d'Arès exista La Révélation du Mont
Horeb, qui a presque totalement disparu. Tenons pour
certain que la conversation qu'eut Moïse avec Dieu, manifesté à
lui dans un Buisson Ardent, ne se limite pas à ce que raconte la
Bible. Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome (Bible) sont des
fables développées autour de quelques vérités dont je ne retiens
que le début (Exode 3/1-21-4/1-17) et la fin (Deutéronome
32/1-44) et quelques faits et dires entre les deux. Le
sens profond de La Révélation du Mont Horeb se retrouve
seulement dans l'esprit de délivrance que Moïse donne à
toutes les épreuves du peuple hébreu dans le Sinaï.
La similitude entre les Hébreux de l'Exode et les pénitents de
La Révélation d'Arès se trouve dans l'héroïsme (Rév
d'Arès xxxv/4-12) quotidien qu'une telle émigration,
qu'elle soit géographique et/ou spirituelle, exige. C'est le sentier
rocailleux(25/5) de la pénitence. Le
combat tant intérieur qu'extérieur contre le péché y est
une action plus lourde que la servitude du péché, mais
ce très gros effort trouve sa justification dans le changement,
véritable transfiguration. Ce changement, que
symbolisent les légendes du passage de la mer, de la manne, etc.,
résulte de l'effort constant de pénitence rejaillissant
en vitalité puissante, seulement temporaire chez les Hébreux qui
retombent dans le péché et la religion bien avant que l'Exode
touche à sa fin (le veau d'or Exode ch.32), mais
qui chez les Pèlerins d'Arès est déjà intérieure avant d'éclater
tôt ou tard en insurgeance sociétale définitive.
Comme Moïse a la bouche et la langue pesantes (Exode 4/10),
les Pèlerins d'Arès ont dans leur mission du mal à parler au
monde, parce qu'il est très difficile de parler d'une vie nouvelle
dans un vieux langage et de réveiller une vie de création
ininterrompue dans un monde figé dans ses idées reçues dépassées.
Comme Moïse le devint, les Pèlerins d'Arès deviennent
bienveillants, réfléchis. Comme lui beaucoup de Pèlerins d'Arès
rendent concrètes et transcendantes leurs aspiration abstraites,
même si cette transcendance n'est pas encore visible à une société
aveugle. Ils laissent à la politique les verges du pouvoir
terrestre comme Moïse les laisse à Aaron, mais ils préparent un
nouveau monde sans politique, parce que la politique c'est la loi
et les institutions qui l'imposent : tribunaux, police,
armée, religion, fisc, alors qu'ils veulent rendre libre le
monde. Comme Moïse ils n'ont pas d'ambition personnelle et ne
poursuivent qu'un but : Le Bien sur terre.
Moïse comme n'importe quel prophète est un
modèle, il n'est pas un chef.
Tout pénitent et moissonneur de pénitent
est un Moïse, le frère aîné (Rév d'Arès 16/1) moissonnant
les frères humains capables comme lui de se libérer du péché.
Le péché uniformise, colle, bétonne, mais le bien
disperse harmonieusement comme les coquelicots dans les prés ou
les blés. Reste à rendre les coqelicots éternels !
Partout sur terre l'humain devenu pécheur se perd dans
l'alcool du péché. Ivre de lui-même, de son égoïsme, de
ses désirs et ambitions, il ne produit plus que rarement des
œuvres dignes du Créateur dont il garde encore l'image et
ressemblance (Genèse 1/26-27), inerte chrysalide. Toutefois,
le pécheur peut se désintoxiquer du péché
comme Moïse le fit de sa barbarie (Exode 2/11-15). Nous
savons que le monde n'est plus très loin du point de non-retour (péché
des péchés, 38/2), mais ne l'a pas encore atteint.
Ce n'est pas ici le lieu pour explorer les bas-fonds de la
métahysique. Je me limite donc à dire sans développer qu'il existe
une universelle analogie entre péché et pénitence
Quoique le pécheur veillisse et meure rapidement —
quatre-vingts ans de vie, qu'est-ce que c'est ? —, il peut se
rafraîchir, se revivifier au cours d'un Exode qui sera
certes très long — quatre générations ne suffiront pas (Rév
d'Arès 24/2) —, mais au bout duquel il retrouvera l'Éden,
noiera l'absurdité cruelle du monde et réinventera sa liberté
absolue (10/10). Cela, il est important de le redire
sans cesse, l'humanité ne pourra le faire qu'en se constellant en
une myriade de petites unités humaines comme l'Univers
se constelle en astres sans rompre l'infinitude de la Création. L'amour
et le bonheur ne dépendent pas de la dimension
politisée, mais de la diversité libre du peuple.
La Révélation
d'Arès, Parole du Créateur, n’a ni Dieu ni la religion
pour propos.
Son propos est l’homme du temps qui vient (30/13), la
pénitence (16/17) et la Vie (24/3-4).
Que la Parole fût donnée par Isaïe vers 760 av. JC.,
ou par Jésus en l’an 30 en Galilée (Palestine) ou en 1974 à Arès
(France),
ou par Muhammad en l’an 700 en Arabie,
ou par la Lumière de Dieu en 1977 à Arès (France),
deux humains ne la comprennent jamais de la même façon. C'est pourquoi le Créateur fait du Pèlerinage d'Arès un temps
de dépassement,
d’oubli des différences, de repli sur le Fond des Fonds
(xxxiv/6) ou sur l'essentiel, d'amour,
un Lieu où les diverses façons de comprendre et de prier
disparaissent sous la Vie.
Le Pèlerinage d'Arès comme La Révélation d'Arès
n'appartiennent à aucune religion.
Les mots tenus pour fondateurs du Pèlerinage furent
prononcés par le Créateur le 22 novembre 1977 :
Révélation
d'Arès xLi/1. Je suis ici.
2. Tu y viens, les frères y viennent.
3. La lèvre prend le Feu dans Ma Main.
4. Le front brûle.
5. Le Feu entre dans l’homme.
6. L’aragne [l’araignée] sucerait-elle le Feu ?
7. Appelle les frères et les frères : "Viens prendre le
Feu !
8. "Quand ton pied descendra, ton cri s’envolera haut."
9. Quarante pas nouent Ma Force et Ma Faveur où le front
frappe la pierre, où l’œil pleure comme ton œil pleure,
10. où les piques de Mon Feu percent le mal
11. Ma Main blesse l’homme, l’homme vit,
12. sa main élargie monte à Mon Bras.
13. Ici la main d’homme prend Ma Main.
Chaque année, le frère Michel fait le
Pèlerinage à Arès pour revivre l'Événement surnaturel dont il fut
témoin là en 1974 et en 1977 et redonner le Feu à sa pénitence
et à son prophétisme. Ses frères et sœurs qui ont foi dans La
Révélation d'Arès l'y accompagnent pour les mêmes raisons,
car ils sont témoins et prophètes à sa suite.
Le Pèlerinage d'Arès n’abolit pas les autres pèlerinages sur
terre. Il leur donne un sens ultime : Il y a un seul
Créateur, le très simple Père du Bien, de quelque
façon qu’on le nomme (Créateur, Dieu, l'Éternel, Allah, le Père,
Brahmā, etc.). Il est le Saint Qui fait oublier le péché,
le temps et l’Histoire, qui ne sont que que
fabrications de l’homme. Le Pèlerinage d'Arès rappelle à l’humain,
quelle que soit sa religion, sa meute, qu’il est une espèce unique
qui doit changer en bien pour s’éviter de tomber
dans le péché des péchés (38/2), c’est-à-dire de plonger
dans le mal sans retour.
Pourquoi faire le Pèlerinage d'Arès ?
Ni un Pèlerin d'Arès ni aucun autre humain
en quête de salut n'est soumis à des obligations
religieuses. Le seul sentier de salut est la
pénitence, qui consiste, pour l'immédiat, à aimer son
prochain, pardonner les offenses, faire la paix avec tous
partout, penser et parler avec l'intelligence du cœur
(32/5), être libre (10/10) de tous préjugés,
et pour l'avenir à se préparer à tout partager avec tous. De
sorte qu'il n'y a pas plus d'obligation de faire le Pèlerinage à
Arès que de prier de telle ou telle façon. Le Pèlerinage
d'Arès peut cependant être une puissante nécessité de la
conscience personnelle.
Qui peut être pèlerin ?
Tout humain, pourvu qu'il ne soit pas un pécheur
ou impénitent entêté (26/11, 36/6) venant pour
perturber ou par pure curiosité. Tout humain, quelle que
religion ou philosophie qu'il ait, respectueux de l'Événement
Surnaturel survenu là est Enfant du Père (13/5) et appelé
(4/4). Il est toutefois suggéré au pèlerin qui n'a aucune
attache avec les Pèlerins d'Arès d'épouser leurs bonnes
habitudes sur ce lieu sacré : tunique (prêtée à ceux qui n'en
ont pas ; la tunique en recouvrant les vêtements efface les
différences de sexe et de fortune), les pieds nus.
Qui vous accueille ?
Des Pèlerins d'Arès. Pèlerins d'Arès,
d'abord un sobriquet dans les années 70, est devenu le nom
habituel des disciples de La Révélation d'Arès qui
assument de leurs deniers, gérés par L'Œuvre du Pèlerinage
d'Arès (Association Loi 1905) l'entretien et le service du
Pèlerinage.
Ne formant pas une religion, mais un mouvement spirituel
libérateur, les Pèlerins d'Arès ne sont pas jaloux de leur
sanctuaire. L’Esprit (33/4-8) de La Révélation
d’Arès est d'ouverture. Apôtres de la renaissance de la Vie
(24/5) en eux-mêmes par la pénitence et dans le
monde par la moisson de pénitents, ils accueillent tous
les hommes d'amour, de pardon et de paix, libres de
tous préjugés, pour qui n'existe qu'une Vérité, c’est que le
monde doit changer (Révélation d'Arès 28/7).
Où êtes-vous reçu ?
Vous entrez dans les locaux du Pèlerinage
au 46, avenue de la Libération à Arès dans la maison où
apparut Jésus en 1974, qui y dicta, au Nom du Père, L'Évangile
Donné à Arès (Première partie de La Révélation
d'Arès). Cette maison ne se visite pas — Tu ne feras
pas de ce lieu un sanctuaire (40/2), dit Jésus —. Sauf si
vous êtes un habitué, vous recevez ici toutes les indications
nécessaires. (voir ci-dessous :
Informations utiles)
Quels livres sont-ils mis à votre
disposition ?
La Révélation d'Arès constituée de
L'Évangile Donné à Arès (1974) et du Livre (1977),
la Bible (traduction TOB) et le Coran (traduction de D. Masson).
Les autres sortes de révélation, vu leurs diversité et
imprévisibilité, ne sont pas disposées dans le hall de prière.
Toutefois, tout pèlerin peut apporter les livres dans lesquels
il est accoutumé à prier.
Prière libre ; aucune cérémonie ou rituel.
Seuls le respect et la discrétion sont
demandés aux pélerins. Le Vrai (xxxiv/1-4) s'épanouit
comme les fleurs de printemps partout où le Souffle s’exhale
(2/14) et où l'humain n'a d'autre intention que le Bien.
Le salut n’est pas donné par les mots, qui ne sont que
des aide-mémoire, mais par la pratique du Bien ou
pénitence (30/11), dont le pèlerin, quelles que
soient ses habitudes de foi, vient à Arès ranimer le Feu.
Le fidèle d'une religion, juif, chrétien, musulman ou autre, est
parfois étonné de la latitude qui lui est laissée de prier comme
il veut autant que du bonheur qu'ont les Pèlerins d'Arès de
partager avec lui leurs habitudes de piété (la tunique, les
pîeds nus, etc.), quoiqu'ils ne l'y contraignent pas. C'est
parce qu'il ne perçoit pas tout de suite que le Pèlerin d'Arès
n'est autre qu'un homme ou femme de bien, un pénitent
sans religion qui ne différencie pas entre eux tous les pénitents
sur terre, quelles que soient leurs métaphysiques personnelles.
Les Pèlerins d'Arès sont eux-même divers. Il y a ceux qui ont
choisi d’appartenir au petit reste et qui s’appliquent
strictement à la mission spécifique du témoin ou prophète
de La Révélation d’Arès, mais qui ne se croient pas pour
autant supérieurs. Il y a ceux qui, à des niveaux différents et
pour des raisons variées, suivent des entiers moins stricts.
Dans tous les cas, cependant, La Révélation d’Arès
ramène la foi à la quête du Bien, à la renaissance de l’image
et ressemblance du Créateur (Genèse 1/26-27) au
fond de chaque créature qui s'est mise à aimer (2/12,
25/2-7, 27/4, 28/10-15), parfois même trop (12/7)
s'il le faut, à pardonner (12/4), à faire la paix
(xxv/11, 13/8, 15/5, 28/15, 36/17), à retrouver l'intelligence
(32/5)spirituelle et à se rendre libre (1/10)
de tous préjugés. Voilà comment l’homme fera se lever le Jour
(31/8) du bonheur (26/23). Ce qui rassemble les
Pèlerins d’Arès, ce n’est ni un registre, ni un dogme, ni un
signe visible ; c’est la puissante conviction que le Bien
seul vainc le Mal, crée l'âme et sauve
l'individu comme le monde.
Où et quand a lieu le Pèlerinage
d’Arès ?
L'été à Arès en France (33740,
Gironde),
46, avenue de la Libération,
Trois périodes :
du 21 juin au 4 juillet,
du 12 au 25 juillet,
du 2 au 15 août.
Pendant les trois périodes, la Maison de la Ste-Parole (où se
manifesta le Créateur en 1977) est ouverte
lundi, mardi, mercredi et jeudi de 18h à 21h
vendredi de 08h30 à 11h30,
samedi, dimanche ainsi que les 14 juillet et 15 août (sauf
s'ils tombent un vendredi) de 17h30 à 21h,
Chaque pèlerin prie et/ou médite librement sans déranger les
autres.
Informations utiles :
À l’entrée, on ne demande ni son nom, ni sa religion au nouveau
pèlerin. On lui pose seulement deux questions : "Croyez-vous
que La Révélation d’Arès, la Bible et le Coran viennent
du Créateur ?" et "Aimez-vous tous les hommes et leur
pardonnez-vous leurs offenses ?"
S’il répond oui aux deux questions il est accueilli par des frères
ou sœurs qui lui rappellent le sens de La Révélation d'Arès et
du Pèlerinage d’Arès.
S’il répond oui à une seule des deux questions, il est accueilli
de façon plus attentive.
S’il répond non aux deux questions, on lui pose une troisième
question : "Pensez-vous que quelque chose de spirituellement
important et respectable s’est passé sur ce lieu ? Venez-vous
pour y méditer et respecterez-vous la paix et les habitudes de ce
Pèlerinage ?"
S’il répond oui à cette question, il sera reçu de façon
particulièrement attentive et explicative par les frères et sœurs
d’accueil avant d’être accompagné jusqu’à l’exèdre, qui est
l'antichambre de la salle de prière.
S’il répond non, on regrettera de ne pas pouvoir le laisser
entrer.
Que savoir, si vous voulez devenir membre du petit reste (24/1)
?
Il n'existe ni registre, ni fichier central, ni rite ou conditions
d'admission dans l'Assemblée de ceux qui croient dans La
Révélation d'Arès, parce que, par principe, ce seront à
terme, au Jour où il n'y aura plus ni jour ni nuit,
où la Lumière couvrira tout (31/8), tous les Enfants
(13/5) du Créateur, tous les hommes de Bien. De ce fait, on ne peut distinguer que deux sortes de
disciples de La Révélation d'Arès : Ceux du petit
reste — les Pèlerins d'Arès que le témoin
orthographie avec un grand P — et tous les autres, le grand
melting-pot des pèlerins d'Arès petit p. Les uns et les autres
étant de toute façon des pénitents, le salut n'est
pas plus garanti aux uns qu'aux autres, car qui peut savoir
qui est sauvé, qui n'est pas sauvé ? (11/3).
Les Pèlerins d'Arès du petit reste sont les seuls
définissables, parce qu'ils comprennent La Révélation d'Arès
et la mettent en pratique comme le prophète aussi
strictement qu'ils peuvent. Les autres comprennent La
Révélation d'Arès et la mettent en pratique de manières
nombreuses et diverses. Mais tous, Pèlerins d'Arès et pèlerins d'Arès, sont
radicalement différents des croyants traditionnels, qui cherchent
leur salut dans les dogmes, lois et préjugés d'une
religion. Le Pèlerin d'Arès comme le pèlerin d'Arès est une
conscience libre (1/10). Il contribue au salut ou changement
du monde (28/7) par sa pénitence (pratique de l’amour,
du pardon, de la paix, de la libre
intelligence du cœur) et par sa continuelle moisson
de nouveaux pénitents. Sa foi est conscite
(xxii/14), c.-à-d. basée sur la seule conscience que La
Révélation d'Arès explique toutes les Écritures
historiques encombrées de livresd’hommes (35/12).
Pèlerins d'Arès comme pèlerins d'Arès concourent à la renaissance
du christianisme originel du Sermon sur la Montagne (Matthieu
ch. 5 à 7).
Le Feu de la simple vie spirituelle, qui est la
quête du Bien,
voilà ce qu'on vient ranimer au fond de soi à Arès pendant le
Pèlerinage.
"La vie est
un court exil," dit Platon,
mais la Vie, l'Autre, une fois retrouvée
(Révélation d'Arès 24/5) nous redonnera l'infini Bonheur.
Le christianisme a engendré une société qui est
à peu près tout le contraire de ce que prescrit Le Sermon sur
la Montagne (Matthieu ch. 5 à 7) ; on peut dire la même
chose à propos du judaïsme et de l'islam. Mon vœu le plus cher est
que la foi issue de La Révélation d'Arès ne soit pas comme
eux récupérée par le système d'Adam (Rév d'Arès 2/1-5), afin
qu'on ne reproche pas un jour à la descendance (39/10) des Pèlerins d'Arès des fautes, des
injustices, des crimes, des mensonges, des dominations, que ne
prescrit pas la Parole. Nul n'ignore que sortir de la Parole inaccomplie, c.-à-d. de
la contradiction existant entre Parole et vie sociétale,
sera un labeur (Rév d'Arès 31/6) beaucoup plus difficile
que celui de convaincre la masse de la véracité de La
Révélation d'Arès. Rappelons-nous que le Père ne nous envoie pas semer
(6/2), mais moissonner les pénitents, ceux
auxquels parle encore l'image et ressemblance (Genèse 1/26)
du Créateur, l'aigle blessé mais pas mort qui gît
(28/6) au fond d'eux, ceux qui renoncent au Mal et
recréent le Bien et qui ne dévient pas.
Tout est dans la pratique du Bien, dans ce que La
Révélation d'Arès appelle la Parole accomplie (35/6).
Tout Pèlerin d'Arès sait que ce n'est pas le dogme, l'idéologie,
la loi des rats (xix:24), la loi qui est (28/8) religieuse
ou politique, qui le sauve et sauvera le monde, mais l'accomplissement,
la pratique du Bien, qui est la Loi qui vient
(28/7), qui ne sera ni concoctée ni écrite, mais qui
vivra dans le cœur humain où il faut la réveiller.
Ce n'est pas l'Éternel, Dieu, le Père, Allah, qui accomplit
; c'est l'homme.
Le Bras de Dieu, certes, porte la main qui tient l'épée,
le Fer (Rév d'Arès 35/14, xLix/2), mais c'est l'homme qui
abat le Mal, qui taille (xx/6) le Bien.
Nous ne refabriquerons pas Moïse, Jésus ou Muhammad comme la
religion les a refabriqués. Nous ne ferons pas un Jésus ou un
Muhammad socialiste ou monarchiste, prolétaire ou capitaliste,
tyrannique ou révolutionnaire, croisé ou ermite. Il n'y a qu'une
Vérité, celle du Bien ou du Père de
l'Univers (Rév d'Arès 12/4) et nous n'avons pas la Vérité
aussi longtemps que nous ne sommes pas conformes au Bien.
Le Bien en reconstruction, c'est la pénitence. Être
pénitent c'est aimer son prochain, quel qu'il
soit, pardonner toutes les offenses,faire la paix
avec tous, faire preuve d'intelligence chaleureuse et libre
de tous préjugés, et plus tard, après une longue et totale
refonte sociétale : partager tout avec tous.
Tout cela implique qu'il faut quitter la vallée grasse (Rév
d'Arès 26/4), faire l'ascension vers les Hauteurs
(7/1), inverser le sens des consciences que nous a
fabriquées le système, mais cela implique aussi de ne pas renier
le passé, car on ne renie pas sa mère, même si on ne se conforme
pas à ses vues. On les dépasse ; sinon on peut tomber dans
l'aversion, voire même la haine, et revenir au système, qui est
duel. Or, l'homme saint (Lévitique 19/2) est non-duel,
lié au destin de l'humanité comme au Destin de son Créateur, lié
au passé comme au présent et à l'avenir, au local comme à
l'infini. Cela rend parfois notre tâche déchirante, mais ne peut
être évité, parce que nous ne pouvons pas aimer l'homme présent
si nous n'aimons pas aussi l'homme passé, quel qu'il fût.
Reformulons le monde dans le Tout !
Nous devrons longtemps empêcher la vraie foi de
redevenir religion, idéologie, politique, morale toujours
imbibées du système et de ses catégories, toujours habiles à
trouver leurs justifications. Nous ne pouvons pas comme la
religion être un pot certes joli, mais fleurissant des modes et
des intérêts du moment. L'humanitaire et le social ne nous
rendent pas forcément plus vrais dans le Bien.
Nous chercherons le Sublime qui dépasse les modes, les mœurs,
les idées reçues, les différences, les jugements, car tout peut
cohabiter, pourvu que le Bien règne.
La quête du Bien que nous commençons n'est pas un sentier
facile. Ce sentier fait passer de la vie à la Vie
(Rév d'Arès 24/5) sur des rocailles, mais le Père
n'a-t-il pas promis de laver nos pieds écorchés (25/5) ?
Depuis peu
les télescopes Hubble et Spitzer ont fait voir la galaxie
Tayna à 13 milliards d'années-lumière.
Or, voir une chose sans la vivre fait tout juste frémir le
cerveau, ne sert à rien.
Les télescopes ne sont pas existentiels ; ma vraie piété l'est.
Elle ne me fait pas voir, mais vivre l'Univers
(Rév d'Arès 12/4),l'Étalé (ii/4).
Si je m'agenouille ou me prosterne, ce n'est pas par
soumission ; c'est pour ne faire qu'Un avec la Terre
que m'a donnée le Père (Genèse 1/28-30) et à travers
elle ne faire qu'Un avec l'Infini dont elle et moi
sommes d'inséparables atomes.
Sauf Père de l'Univers qu'Il
recommande de dire trois fois le jour, une fois la nuit
(12/5), le Père ne fixe pas de règle de prière (Rév
d'Arès 25/6), mais Il en enseigne l'esprit, qu'il
appelle la vraie piété (35/6).
La pénitence suffit pour créer l'âme et changer
le monde, mais les frères et les sœurs du petit reste
(24/1) voient la pénitence et la vraie piété
aussi inséparables que la Terre et l'Univers : L'une
s'efforce de vivre sans l'autre, mais l'autre ne vit pas sans
l'une. Le petit reste veut redonner à la Création sa
cohérence épanouie en y restaurant Éden qui fut bien autre chose
que l'habitat d'Adam et Ève.
Quiconque entre en pénitence (Rév d'Arès 8/6) se libère du
mal (30/11) et contribue à libérer le monde du mal (28/7),
mais sans vraie piété (35/6) la pénitence peut ne
pas retrouver les puissants courants des Fleuves d'Éden
(35/2-3) et n'être qu'une mare (30/2), une
morale. Certes, la morale pénitentielle sauve, mais pourquoi pas
plus que le salut ? Pourquoi pas comme Jésus être fait
un Dieu, se fondre dans le Père (2/13) ?
Dans le Bien vécu est la force de délivrance du Mal, mais
la Parole vécue y ajoute la force de transfiguration. Il
faut sortir la Parole des livres pour l'accomplir
tout à fait.
Pas plus que ne le fait l'Évangile Palestinien la Parole d'Arès ne
réglemente la prière. Alors que la religion, quelle qu'elle soit,
impose le carcan de ses règles, la vraie piété du Pèlerin
d'Arès est libre (10/10). Le Pèlerin d'Arès est maître
de sa piété. S'il hésite on peut lui faire des
suggestions, mais en dernier ressort c'est lui qui en décide les
textes, les formes, la fréquence. Libre de corps,d'esprit et d'âme
(17/7) l'humain comme l'enfant enlace le Tout Qui
lui enseigne (16/11) comment accomplir son salut
et préparer le salut du monde. Comme vaste est ce Tout, le
pénitent ne peut en enlacer chaque jour qu'un petit peu,
mais peu + peu = Tout avec Quoi il ne fait qu'Un.
L'Enseignement (Rév d'Arès 16/11-14) redonné au monde à
Arès, en 1974 et 1977, appelle l'humain à se vider de ses
objectifs matérialistes mortels et à remplir peu à peu les vides
avec la Vie (24/5) d'avant le péché. Comment ? Par
la pénitence.
Être pénitent, c'est aimer sans condition, pardonner
les offenses, faire la paix, être spirituellement
intelligent (32/5) et libre (10/10) de tous préjugés
à l'égard de tout vivant. Être pénitent, c'est gravir
les Hauteurs du Bien (25/4). Cette ascension
qu'accompagnera la vraie piété ne s'interrompra jamais de
génération en génération (24/2) jusqu'au Jour du
Bonheur retrouvé.
La pénitence ne va pas sans vraie piété.
Comment bien pratiquer celle-ci ?
Pour un Pèlerin d'Arès les credos, les grandes supplications et
glorifications collectives, les cérémonies, les rituels, les
chapelets, etc., n'ont rien à voir avec la vraie foi. La vraie foi
repose sur la pénitence, dont la vraie piété est
l'idéal rappel quotidien, qui consiste à faire prononcer la Parole
par les lèvres de l'Enfant pour qu'il persiste à l'accomplir.
Mais la pénitence diffère d'un individu à l'autre, parce
qu'il n'existe pas deux pécheurs semblables, même
poursuivant le même objectif spirituel. C'est la vraie piété
qui soude les pénitences très diverses à leur but
unique: le Bien, le Dessein Créateur. C'est
pourquoi la vraie piété est souple, adaptable en forme
et contenu.
Former un Tout avec l'Un dans une variété
indénombrable de pécheurs, faire des contradictions
humaines la richesse infinie du soi ou toi (xxiv/1)
intime avec l'Univers, la semence (5/1)
d'universalité immortelle contenue depuis toujours dans l'Un
que nous sommes avec Dieu l'Étalé, l'Infini créé, le Tout,
cette extraordinaire gageure, c'est la vraie piété qui la
réalise en permettant à chacun de la personnaliser. C'est cette
personnalisation, cette liberté du priant, qui détache
radicalement la vraie piété de la prière religieuse.
En rigidifiant et rabâchant sa prière, même
bellement chantées, la religion l'a vidée de sa force créatrice. À
la prière religieuse, réduite à des aspirations, Dieu ne répond
pas. La religion a subi la colonisation du rêve d'Adam (Rév
d'Arès 2/1-5). La vraie piété décolonise
l'humain, le délivre du rêve religieux. La vraie piété
embraye sur la réalisation de la Parole, elle fait du pénitent
un co-créateur du monde ; il aime, pardonne, use de sa libre
intelligence concrètement.
Chaque Pèlerin d'Arès choisit chaque jour de la Parole
le passage dont il a besoin et la façon dont il la prononce,
qu'il prie chez lui en prosternement, ou assis dans
l'autobus, ou marchant, ou dans son lit.
La supplication, dans la peur et la souffrance, et la
glorification, dans l'exaltation et la joie, ne sont pas
interdites, mais elles ne sont que soulagements émotionnels et ne
servent à rien, parce que
primo, le Père connaît le besoin de l'humanité avant qu'elle
le Lui demande (Matthieu 6/8), mais Il l'a faite libre
(10/10) du Bien et du Mal et puisque,
comme Créateur, il considère le potentiel, non la situation du
moment et il n'interviendra pas aussi longtemps qu'il saura
l'homme potentiellement fantasque et réattiré par le Mal
quand le danger est écarté,
secondo, le Créateur n'a pas à être glorifié comme une idole,
puisqu'il est notre Père, pas notre asservisseur, et nous sommes
ses Enfants (Rév d'Arès 13/5), pas ses asservis ; il
porte en lui sa Gloire éternelle qu'il souhaite nous
faire partager (37/9). tertio, l'entier contexte de La Révélation d'Arès
indique que nous recevons la Grâce non du Père, mais de
nous-mêmes ; nous savons qu'à la pénitence nous
puisons la Puissance et à la vraie piété la Connaissance
(Rév d'Arès 39/2), qui vaincront le Mal.
Ma pénitence remue mes faims, soifs et envies, mes
fatigues et mes peines ; c'est lourd, mais grâce à la vraie
piété ma pénitence s'allège, puisque le Père me
parle. La religion cite la Parole, mais ne la fait pas parler au
sens fort de "parler". Les grandes cérémonies et prières
innombrables, très réglementées de la religion n'ont pas fait
grand chose pour changer l'humanité de l'intérieur. La
religion n'a redonné qu'à quelques individus humains,
exceptionnels, leur autonomie spirituelle et leur bonté initiale.
Alors, le Père a renvoyé son Messager Jésus et est
redescendu Lui-même à Arès pour crier à tous : Changez vos
vies ! (30/11). Comment ? Très simplement : Ce
qui te sauve, ce n'est pas ce que tu crois, contrairement à ce
qu'ont prétendu Paul et les Églises à sa suite (Romains 3/28,
Éphésiens 2/8-9), mais ce que tu fais pour battre le
péché, même si tu ne reconnais pas la Voix du Père (28/12).
La foi du Pèlerin d'Arès se bâtit sur une causalité tout autre de
la causalité religieuse qui prétend que seules sauvent la foi et
l'obéissance à la religion.
Tout disciple de La Révélation d'Arès est un chrétien
basal, un pénitent qui applique le Sermon sur la
Montagne, mais c'est aussi n'importe qui avec ou sans
religion qui pense qu'il doit devenir bon, parce qu'il
est un atome indivisible de l'humanité tissée de virtualités et de
latences d'amour, d'intelligence et de bonheur capables
de vaincre la souffrance et la mort comme le pénitent de
référence : Jésus, vainquit la mort. Ainsi l'homme crée-t-il
son âme qui s'ajoute à sa chair et à son
esprit (Rév d'Arès 17/7). Ainsi est-il capable de changer
le monde (28/7).
À la pénitence le Pèlerin d'Arès du petit reste
ajoute la vraie piété, Dieu lui rappelant chaque jour
qu'il faut accomplir le Bien, mais plus que
cela : Dieu dans le sublime mystère du Créateur qui n'est pas
l'origine de son propre Être, mais qui est l'Étre hors du
temps (12/6) et qui, ô merveille, propose à l'homme, son
Enfant, de n'être plus le dérivé mortel qu'il a fait de
lui-même (2/1-5), mais de sortir du monde phénoménal et
de s'unir à l'Être sans origination ni temps.
La Genèse parle par
paraboles.
Dans la parabole de l'arbre fruitier interdit (Genèse
3/4-5) le serpent dit à la femme: "Dieu a dit que vous
mourriez
si vous mangiez ce fruit, parce qu'il a peur que vos yeux
s'ouvrent et
que vous deveniez comme des dieux maîtrisant la question du bien
et du mal."
Ainsi le Mal commença-t-il par un mensonge.
Péché est un nom collectif, quelques
formes que le péché prenne, désignant tous les
comportements humains incompatibles avec le Dessein du
Créateur. Le Dessein est le Bien. Est
homme du Dessein (Rév d'Arès 28/27) quiconque s'efforce d'abandonner
le péché (39/6), de restaurer en soi l'image et
ressemblance (Genèse 1/26-27) du Bien.
Il arrive dans la Parole d'Arès que le mot péché désigne
des formes particulières du péché comme le
péché d'adoration (39/4), le pire des péchés (29/5), les péchés
d'Adam (28/8), etc., mais il s'agit de caractérisation,
non de hiérarchisation. Ainsi le péché des péchés (38/2) nedésigne-t-il pas le péché devenu plus inhibiteur
du Bien et plus stimulateur du Mal, mais le péché
quand plus aucun humain n'essaiera de s'en corriger.
Le mensonge n'est donc pas une forme du péché plus
dangereuse qu'une autre, mais une forme plus préoccupante
actuellement.
Pour le Père, qui est hors du temps (Rév d'Arès 12/6),
toutes les formes du péché nuisent à la vie spirituelle,
au Bien donc. Mais pour l'homme, l'Adam qui
entra dans le temps (12/6) en usant des dons de
créativité et de liberté qu'il avait reçus du Père, rejetant le Dessein,
se créant ses propres valeurs, son propre dessein et s'en
étourdissant tellement qu'il en meurt (2/5), les formes
du péché ont varié en fréquence. Il fut un temps où,
l'avidité matérielle dominant la vie, les formes du péché
les plus fréquentes furent le vol, le meurtre, l'esclavage, la
conquête, bref, la barbarie. Aujourd'hui, l'avidité intellectuelle
domine et le mensonge paraît la plus fréquente forme du péché.
C'est toujours la barbarie, mais en forme de rose, parfois même
avec un délicieux parfum.
Si la contre-vérité est aveugle ou passionnée, elle n'est
qu'erreur. Si la contre-vérité est lucide, elle est mensonge.
Avant que Jésus me parle en 1974, je vivais dans l'erreur. Après,
mon erreur serait devenue mensonge, si je n'avais quitté l'Église
et entrepris de changer ma vie (Rév d'Arès 30/11). Même
si, né dans une génération hyperpécheresse, je reste imparfait, je
n'ai jamais eu la mauvaise foi de l'homme qui se perpétue sur une
idée satisfaisante de lui-même. Il n'est pas de plus pernicieux
mensonge que le mensonge sur soi.
La construction la plus sacrée du Bien est celle de la Vérité.
Dans le verset : La Vérité, c'est que le monde doit
changer (Rév d'Arès 28/7), Vérité ne désigne pas un état,
mais une lente et constante quête. La Vérité pour Dieu
est donc action, quelque chose qui commence, qui évolue de génération
en génération (24/2-4) et qui enfin se change en ce
merveilleux Jour du Père (31/8), quand le
monde redevient le jardin qui ne fane pas (xvi/17) :
Éden. C'est assez dire que le mensonge est actuellement le plus
fréquent tueur d'avenir.
Je me souviens, parce qu'ils formaient un mensonge caricatural,
des propos de M. François Hollande au cours de la campagne
électorale de 2012. Dans un face-à-face télévisé, exprimant son
profond mépris pour Nicolas Sarkozy, il promit de renverser le
cours des choses, d'éradiquer le chômage, la dette française, etc.
Nul n'aurait pu plus mensongèrement s'affirmer comme un phénix et
débiter autant de projets irréalisables, mais il faut admettre que
le résultat allait être des plus heureux pour le trompeur. Il fut
élu Président de la République. Un tel exemple présente le
mensonge comme un moyen officiel, reconnu, de réussite. Aussi
serait-ce, inversement, leur franchise qui nuit à nos
missionnaires ?
Cela pose une question terrible : le mensonge serait-il
aujourd'hui l'expression de la vérité ?
Depuis très longtemps mensonge et séduction ne font qu'un, parce
que le mensonge peut se travailler, se polir, sonner plus vrai que
le vrai, tandis que la vérité vraie est souvent déplaisante,
invraisemblable, voire sonne faux. C'est dans ce sens qu'Érasme
écrivit dans "Stultitiæ Laus" (Éloge de la Folie) : "L'esprit
humain est fait de telle sorte qu'il est moins séduit par la
vérité que par le mensonge." Dans les années 90 un pèlerin de
passage à Arès me dit : "Votre mission est très maigrement
fertile. Pourquoi racontez-vous que Jésus et Dieu vous ont apparu
et parlé ? Ces faits sont invraisemblables. Éditez La
Révélation d'Arès sans en préciser l'origine surnaturelle.
Laissez chaque lecteur en imaginer l'auteur, qui ainsi peut être
vous-même, ou un rêve que vous avez eu, ou le fruit d'une longue
réflexion, ou Dieu pour quelques rares qui voient clair. Taire la
vérité n'est pas mentir et l'apostolat aura de moins maigres
résultats." Je lui répondis : "Laisser les autres se mentir est
mentir. Voyons donc ! Jésus m'apparaît et me parle dans son corps
transfiguré et le Créateur descend de l'Infini, se réduit à un
gros clou (Rév d'Arès ii/21) pour me parler et je
cacherais ces extraordinaires événements surnaturels qui sont déjà
eux-mêmes un Message ?"
S'il y a un problème du mensonge, je ne crois pas qu'il soit dans
le choix entre une vérité déformée, une menterie
vraisemblabilisée, un mensonge "qui dit la vérité". Le problème se
situe dans la noyade de l'esprit par les mensonges qui ont inondé
le monde. L'esprit noyé a perdu sa perspicacité, il n'est plus
capable que de scepticisme ou de sa forme extrême :
l'incrédulité ou pyrrhonisme absolu. De là viennent d'innombrables
maux comme dans la vie spirituelle l'indifférence du public devant
La Révélation d'Arès et notre mission, comme dans la vie
démocratique le fatalisme des électeurs qui ne sont pas dupes des
mensonges des candidats qu'ils élisent. Tout le monde se dit, les
électeurs comme les élus : "Que les choses continuent par la
routine — routine du mensonge comprise — plutôt qu'elles ne
tombent dans le chaos !" Et nous avançons tous lâchement,
presque aveuglément ainsi. Je sais que le chaos serait bien
meilleur pour tout remettre à plat, stopper le mensonge, repartir
de la seule vérité, mais pour l'heure je me meus dans la grisaille
de l'à-peu-près. J'ai laissé voler comme des vautours les
mensonges des candidats que j'ai élus en 2012, m'assurant
seulement qu'ils ne nuiraient pas à notre mission. Je bats ma
coulpe d'homme imparfait réduit à se débrouiller dans un monde
mensonger.
La seule alternative absolue au mensonge est le silence,
quoiqu'une alternative acceptable puisse être l'inexactitude. On
sait, par exemple, que si j'ai écrit les "Récits, Notes et
réflexion du témoin" à propos du Livre (voir les
éditions de 1987 et 1995 de La Révélation d'Arès,
http://www.adira.net), c'est sur l'insistante incitation de mon
épouse Christiane, alors que je voulais rester silencieux à propos
du surnaturel pour moi indescriptible, relevant d'une physique
pour laquelle nous n'avons pas de mots. Aujourd'hui je suis trop
heureux de l'avoir fait, même si ce n'est qu'une approximation.
Parfois l'inexactitude est vérité. Cela me conduit à penser que
nous sommes tous menteurs par insuffisance des moyens de la
vérité, parfois aussi par peur, par délicatesse, par défaut de
mémoire, etc. Quand Isaïe décrit sa vocation (Isaïe 6/1-13),
il est, c'est évident, inexact, voire inventif, parce qu'il
raconte l'irracontable. Quand nous racontons quoi que ce soit nous
sommes tous inexacts, incomplets, parce que le dire ou l'écrire ne
peut pas rendre compte de l'agir ou du voir. Quand chaque jour je
dis à sœur Christiane: "Je vous aime," je mens, parce qu'aucune
parole ne peut décrypter l'émoi qu'elle cause en mon cœur. Il
faudrait pour dire "aimer" mille mots. Alors, je comprends
l'ermite qui se retire au haut d'une montagne dans le silence
total et cependant je ne l'approuve pas, parce qu'il se dispense
égoïstement et coupablement de répéter aux hommes qu'ils doivent fouiller
leur désert spirituel pour y retrouver la Vie (Rév
d'Arès 24/4).
Cependant, je trouve regrettable et nocif que des hommes doctes
disent que "condamner le mensonge sans discernement empêche de
l'étudier." Pourquoi étudier le mensonge ? Ce n'est pas plus
nécessaire qu'étudier l'assassinat ou le vol. Les politiciens et
les marchands sont particulièrement menteurs, tellement que depuis
longtemps rien de ce qu'ils disent ne paraît incontestable. La
créativité mensongère est détestable. La possibilité de mentir
qu'a seul l'homme parmi tous les vivants terrestres ne m'intéresse
pas, elle me fait même peur très souvent. L'inclination de l'homme
au mensonge porte beaucoup de monde à s'écarter des idéologues,
des publicitaires, des religieux, bref, des beaux parleurs. Mais
il y a des parleurs qui parlent sans mentir, et même parler est
leur seul moyen de mettre les hommes en garde contre l'erreur. Je
suis dans ce cas.
Depuis quarante-deux ans des personnes me disent ou m'écrivent :
"Vous êtes un menteur tellement chevronné que vous avez fini par
croire à vos mensonges." Je ne peux que leur répondre: "Je dis la
Vérité qui ne correspond pas à votre vérité." Du reste, même
beaucoup de ceux qui m'ont honoré de leur confiance ne m'ont pas
suivi. Combien d'anciens amis me dirent dans les années 70 et
80 : "Les visites de Jésus et de Dieu à Arès sont sûrement
vraies, mais ça ne me concerne pas."
Alors, çà et là, je me tourne vers le Père et lui dit : Quelle
tâche terriblement ingrate tu m'as confiée là ! Le Fond
de ma tâche prophétique est tapissé d'invraisemblance, de vérités
que rejette la culture, parce que dans ce monde il y a des
événements étiquetés "Croyez-y !" et d'autres étiquetés "N'y
croyez pas !", et parce que les vrais menteurs sont tellement
habiles que le mensonge est devenu la vérité du monde ;
toutes les oreilles s'ouvrent au mensonge avec confiance, mais se
ferment à moi avec méfiance." Comme l'avait observé le Docteur
Freud, je ne peux que répéter sans relâche — sans me lasser,
dit La Révélation d'Arès (26/15) — ce que je ne pus
pas dire une bonne fois pour toutes, parce qu'alors le silence
aurait depuis longtemps anéanti le Message du Père aux hommes. Je
répète sans relâche la Vérité, je ne la maquille
jamais, je ne l'invoque jamais par prétérition. Je vis dans
l'espérance qu'en me tenant à ma mission, elle réussira avec
l'aide de mes frères et sœurs.
Le soi est tout à la fois personnel
et illimité, étroitement lié au quotidien comme à l'absolu, au
sacré universel, au mystère de Dieu
(Similarité entre Çamkara et la Lumière contextuelle de la
Parole d'Arès)
Le vrai sacrifice est intérieur ; il faut l'âme
et non barbouiller de sang les idoles (Çamkara et Révélation
d'Arès xiv/2).
Le Mal ne sera jamais vaincu par la
religion, la politique, les lois, la police, les tribunaux, les
armées.
Seul le Bien le vaincra, le Bien accompli
par chacun de Mes Enfants, le Bien les
ramène à Moi, au Tout.
Voilà résumé Ce Que dit La Révélation d'Arès.
Des gens, assez nombreux, croient vraie La
Révélation d'Arès, mais s'interrogent sur ce que je suis.
Ils me demandent : "Vous diffusez et défendez ce Message
apporté par Jésus en 1974, complété par le Créateur en 1977, mais
vous, Michel Potay, qu'êtes-vous depuis lors ?"
Je réponds : "Je suis un témoin du Père." Cette réponse me paraît
raisonnablement modeste et intègre, parce que je n'ai aucune
qualité qui me permette d'être plus qu'intègre et modeste.
Des questionneurs tiquent, se demandent si je ne suis pas un faux
humble, ils veulent entendre de ma bouche le mot qu'ils attendent
: "Mais La Révélation d'Arès ne vous appelle-telle pas prophète
?" Je réponds : "Puisqu'elle m'appelle ainsi, c'est qu'il
en est ainsi." Je ne peux qu'accepter cette appellation, mais j'en
parle rarement à la première personne. Quand m'effleure l'idée que
je suis prophète comme Noé, Abraham, Moïse, Isaïe,
Jésus, Muhammad, je suis dans une grande confusion. Rien de
l'auguste iconographie qui recouvre ces hommes prestigieux ne me
semble convenir à l'homme ordinaire que je suis. Pourtant, cette
iconographie n'est guère qu'un imposant trumeau doré sur la grande
cheminée du monde, car ces hommes comme moi épluchaient leurs
patates, mangeaient, se grattaient, pissaient, baillaient, avaient
mal aux dents et j'en passe.
Quand quelqu'un me demande : "Pourquoi Dieu vous a-t-il choisi,
Michel Potay ?" Je réponds : "Je ne crois pas qu'il m'ait choisi,
puisque je n'ai aucune des qualités qu'on prête à un prophète.
Je pense que Dieu s'est dit: Tous les hommes étant pécheurs,
n'importe lequel fera l'affaire." Il a mis dans un grand chapeau
les noms de tous les humains sur des petits papiers et Il a tiré
au sort. C'est tombé sur moi.
Cependant, je ne peux nier que j'ai appris ce qui soude l'Enfant
au Père, ce qui ne fait des deux qu'Un, qu'ont
désappris nos religions qui ont fait faussement du Père un juge et
de l'homme un justiciable. Je ne peux nier que je suis le seul témoin
de la Sainteté, de la Puissance et de la Lumière que
chaque homme pourra partager à nouveau. Je ne peux nier
que je suis le témoin dont le nom franchira l'espace et
le temps jusqu'au Jour où il n'y aura plus ni jour
ni nuit, où la Lumière couvrira tout sans cesse, où la
terre rendra ses poussières sous forme d'humains transfigurés.
Jusqu'alors j'aurai peut-être mon nom dans quelque dictionnaire
modeste, à moins que le monde refuse obstinément et partout de
suivre l'Appel à changer en Bien (Rév d'Arès 28/7) ou
me voie définitivement comme un halluciné, auquel cas ce seront,
au Jour du grand Changement final, des
milliards et des milliards de regards creux et blancs de
spectres qui imploreront le Père quand Il descendra
visiter ses Granges (Rév d'Arès 31/8-11).
Rien de ce qui se sera passé entre 1974 et le Jour du
grand Changement ne tiendra à moi, car je ne fais que
transmettre ce que j'ai reçu. Le succès ou l'échec de l'Appel
d'Arès tiendra aux humains. Quelques uns m'écoutent et m'aiment,
ce sont les Pèlerins d'Arès. D'autres plus nombreux m'écoutent et
en font à leur tête ou se moquent ou me fustigent. L'immense
humanité, elle, m'ignore pour l'heure. On écrira ou discourra
peut-être sur moi, mais comment ? Avec vérité ? Pour faire une
légende ? Pour dire que je n'ai rien compris à ce que j'ai vu et
entendu à Arès ? De toute façon, je gêne — en cela du moins je
suis bien prophète — je remets en cause les
religieux comme les athées traditionnels, leurs interprétations
"sacrées" ou sacrilèges. Je ne suis d'accord avec personne, parce
que mon interprétation est la seule à considérer : Parole de
Mikal Ma Parole (Rév d'Arès i/12)
.
Le Souffle de La Révélation d'Arès est tout
autre que tout ce qui s'entend et se lit dans notre aire
apostolique (Rév d'Arès 5/5-7). Il faut sans doute
remonter à Çamkara* pour en trouver le dernier écho humain fort,
sauf que Çamkara fut un jeune prophète et que j'en suis un vieux,
qu'il fut indifférent au monde et que le Père me demande d'y
baigner, qu'il ne s'adressa pas au monde émotif alors que c'est
mon interlocuteur, et qu'il vécut dans un territoire mental que le
Père n'assigne pas à notre mission. Çamkara, c'est la non
dualité: aucune séparation entre l'être qu'est chacun de nous et
le Tout, une évidence dans La Révélation d'Arès :
Sois Un dans Toi (xxiv/1). Sors là où... ta main a
vingt doigts comme la queue du soleil... où le fer bout dans
ta main... dans les mondes où les poissons tournent dans Mon
Eau (vi/1-3). Je me heurte moi aussi à tous les
brahmanes, religieux, politiques, médiatiques, académiques,
scientifiques, juridiques, etc. qui se sont faits spécialistes de
la "vérité" qu'ils imposent. La cause en est simple: Comme La
Révélation d'Arès je suis délivrance, alors qu'eux sont
réclusion, réclusion dans leurs idées, lois, dogmes,
principes. Je suis et je serai probablement plus encore décrié,
parfois haï. À moins que dans l'impossibilité d'effacer mon
existence historique, on m'efface en me statufiant et me remisant
très haut et très loin sur les étagères de la gloire pour réécrire
bien tranquillement mon enseignement, en donner une
version trompeuse. Voilà pourquoi je tiens à rassembler
et bien former le petit reste (Rév d'Arès 24/1) qui
continuera de faire circuler la Vérité dont j'ai la
charge dans sa magnifique simplicité. Je crois que le petit
reste déjouera les biais par quoi les pouvoirs déformeront
mon enseignement et accomplira le Dessein.
Mon enseignement et à ma suite l'enseignement
du petit reste, co-témoins du Père par
affinité, n'est ni religieux, ni philosophique. Comme La
Révélation d'Arès il est spirituel, qui signifie qu'il fait
naître l'âme immortelle (Rév d'Arès 4/5-6, 17/3) par
la pénitence chez les croyants ou les non-croyants, car
le Bien accompli est plus fort que la religion et la
philosophie. L'âme tout à la fois survit à la mort de
l'homme de bien qui l'a créée et s'agrège à la Force
qui changera le monde en Bien (28/7). L'âme,
invincible victorieuse du mal, naît de la pénitence (30/11),
le bouquet rédempteur de l'amour, du pardon,
de la paix et de la libre intelligence
spirituelle, déjà donné par le Sermon sur la Montagne
(Matthieu ch.5 à 7),pénitence constructive sur
laquelle je ne transige jamais et sur laquelle le petit
reste ne transigera jamais. La pénitence est
le seul habitus qu'apporte La Révélation d'Arès et qui
vise l'extrême de la vie, qu'elle appelle Vie.
J'ai écrit ce que je crois et enseigne dans "Nous Croyons, Nous Ne
Croyons Pas" ("Le Pèlerin d'Arès" 1991-1992 et en annexe dans
La Révélation d'Arès bilingue 1995,voir
http://www.adira.net). Ce texte écrit à la hâte comme un testament
à la veille d'une chirurgie dont je pouvais ne pas revenir, est un
exposé assez fouillis, mais je l'ai laissé tel, de sorte qu'il a
conservé son naturel.
Le problème du progrès spirituel aujourd'hui, c'est que
l'ignorance largement voulue de ce que dit le Père à Arès s'ignore
elle-même et trône sur ses concepts sous couvert de raison
(Rév d'Arès 26/3) et de science (1/3). L'homme
est de chair, d'esprit et d'âme (17/7) quand celle-ci
existe, trois éléments que le péché a séparé et dispersé
et que nous, Pèlerins d'Arès, nous-mêmes humains éclatés, sommes
appelés à rassembler pour reconstituer de l'homme l'infinitude
avec le Tout, rétablir sa non-dualité par la pénitence.
Nous sommes bien au-delà de ce que la religion propose à l'homme.
La Révélation d'Arès ne fournit pas de solution
religieuse, sociale ou politique au mal ; elle ne préconise, donc
je ne préconise aucun système de vie pratique. Tous les systèmes
sont bons, pourvu que l'amour (7/5) y règne et libère
l'homme de la loi des rats (xix/24). La pénitence
reconstitue l'homme en son entièreté avec l'humanité, la nature et
l'univers, pour que l'homme redevienne l'Enfant de l'Univers
du Père de l'Univers (12/4).
Adam en s'émancipant du Père (Rév d'Arès 2/1-5) par
les moyens mêmes dont le Père l'avait doué, s'est rendu duel, tout
à la fois image et ressemblance du Père et animal
pensant roi du monde. La Révélation d'Arès appelle
péché, bruit, lion de la nuit, etc.l'onde de
choc qui maintient brisée l'unité de l'Adam génésiaque
et appelle Fond des Fonds (xxxiv/6) le Tout auquel
Adam peut revenir.Comment ? Par la
pénitence, mais comme tout se meut dans l'univers la
pénitence mouvra et croîtra. La pénitence des
pénitences sera l'exercice le plus parfait de l'amour,
du pardon, de la paix, de la libre
intelligence spirituelle. Aucun humain n'en arrivera là
avant des générations (Rév d'Arès 24/2). Mais, dores et
déjà, à la pénitence se ramène tout ce que je dis et
tout ce que dit le petit reste dans l'exercice du
prophétisme. Étant homme de chair, je plonge par
intervalles dans l'obscurité de l'actualité et je donne ici et là
sur les événements mon opinion personnelle, mais elle n'est qu'une
veine ou une artère virtuelle de mon être, mon saignement. C'est
mon sang qui, à bon ou mauvais escient, coule avec le sang du
troupeau humain dont je suis, enchaîné avec lui au mur d'une
fameuse caverne et ne percevant les événements du monde que comme
des ombres sur la paroi (Platon, La République, Livre VII). Mais,
s'il y a un Fond, je finis toujours par tirer de
l'événement le Vrai (xxxiv/1-4), en veillant à ne
pas répondre de moi-même et à réfléchir dans la prière
(Rév d'Arès 39/2).
Ce Que nous dit le Père est très simple. Pas d'idéologie
directrice, pas de dogme, pas de loi, pas de chef, pas
d'autre plan que la bonté, la pénitence et la vraie
piété (36/19). Le bonheur du monde ne résultera pas du
bonheur des mots, seraient-ils mes mots, mais de la Parole
accomplie par chaque humain, qui est, qu'il en soit ou non
conscient, un atome du Tout .
N'essayez pas de joindre la lisibilité à l'exactitude, parce que
les mots sont toujours insuffisants. Joignez la vie à l'amour
et vous trouverez la Vie (24/5).
*aussi écrit Śaṃkara, Ādi Śaṅkara, Ādi Śaṅkarācārya
Socrate : "Athéniens, je vous aime,
mais j’obéirai à Dieu plutôt qu’à vous, et, tant que j’aurai un
souffle de vie, ne comptez pas que je cesse d'enseigner. À
chacun de vous je dirai ce que je dis d’habitude : Comment toi,
excellent citoyen de la nation la plus renommée pour sa sagesse,
comment ne rougis-tu pas de mettre tant de soins à amasser le
plus d’argent possible et à rechercher la réussite sociale,
tandis que de ta raison, de la vérité, de ton âme
qu’il faudrait améliorer sans cesse, tu ne daignes prendre ni
soin ni souci ?" (Platon, Apologie de Socrate).
J'ai reçu la Parole à Arès en France,
je l'atteste,
mais Elle ne changera le monde que si je change ma vie d'abord.
Cent trente ont été à Paris victimes de
meurtres gratuits. La politique, très soucieuse de se prouver
utile, a considéré les tueurs comme des guerriers et appelé guerre
leurs meurtres.
De 1666 par jour, moyenne nationale française, les décès se sont
donc montés à 1666 + 130 = 1796 le 13 novembre.
Dans quelles souffrances, de quel drame meurent "normalement" 1666
chaque jour en France ? Du péché, mais de cela ne
parlent ni la politique ni la presse. La presse vit sur la
curiosité angoissée, qui est le poireau qu'elle cultive
soigneusement dans le vaste champ mondial de poireaux
scribouilleurs. Personne dans ces conditions ne peut me dire
combien de mes compatriotes pensent qu'il est temps pour l'homme
de ranimer l'intelligence (Rév d'Arès 32/5) spirituelle,
de renoncer à la loi du talion (Exode 21/23-25) qui est
livre d'hommes (Rév d'Arès 16/12, 35/12) mais non Parole
du Père, et de se grandir dans l'idée qu'une paix,
certes difficile à faire quand elle est miséricordieuse, est plus
nécessaire que la guerre, qui n'est que carnage entre semblables
et n'a jamais rien résolu. Oh, je me doute que ceux qui chantent
le pardon et la paix ne sont pas légion, mais j'entends quelques
uns appelant à cesser la folie meutrière. Je préfère dire rage que
folie, parce que les enragés ne sont pas fous. Ils savent ce
qu'ils veulent, tout à la fois alarmer et se montrer protecteurs.
Toutes
les idéologies autoritaires m'imposent leurs lois, qui certes me
protégent relativement des méchants, mais m'empêchent d'être
absolument libre (Rév d'Arès 10/10) de retrouver
l'incomparable puissance créatrice que forment ensemble le
libre amour du prochain, le libre pardon des offenses,
la libre paix totale etla libre
intelligence du cœur (32/5). Pour que les générations
à venir (24/2) les retrouve, je dois être apôtre et
laborieusement moissonner les pénitents.
Toutes les faillites répétitives du monde pécheur comme
les guerres, les révolutions et même les lois — rats(Rév
d'Arès xix/24) pesteux déguisés en mages —,
génèrent l'anxiété qui entrave la pensée, rend l'humain docile
tant à ses ennemis qu'à ses protecteurs religieux ou politiques.
Or l'anxiété est contradictoire à la liberté et la contradiction
paralyse comme le brouillard. Profitant de la pensée française
embrouillardée — la médecine enseigne que l'incapacité d'analyse
dure trois jours après une vive émotion —, le gouvernement
déclare l'état d'urgence au lieu de stopper net la vengeance
sans fin (29/9) en retirant la force aérienne du Moyen
Orient, où elle n'a rien à faire qu'ajouter des tombes aux tombes
et accroître le vent de haine sans même nous défendre,
L'état d'urgence n'empêchera pas des meurtres similaires à ceux
commis à Paris : "Charlie Hebdo" le 7 janvier, à la suite de quoi
la vigilance policière n'empêcha pas le "Bataclan" et de quelques
terrasses de café le 13 novembre, simplement parce qu'un état
d'urgence se base sur le prévisible, alors que le terrorisme est
imprévisible, c'est toujours le diable jailli des égoûts on ne
sait où, on ne sait quand. Mais pourquoi exciter le diable ?
Arthur Koestler, qui écrivit "Le Zéro et l'Infini" (Darkness at
Noon), pensait qu'une seule et unique alternative forgeait la
chaîne continue de l'Histoire depuis l'antiquité : "Quiconque
s'oppose à la pression religieuse ou politique est contraint à la
révolution ou à la guerre. Quiconque ne veut ni la révolution ni
la guerre cesse de s'opposer et accepte la pression." Mais le
Créateur à Arès rappelle qu'existe une troisième voie : Quiconque
se met debout, cesse son tremblement et revêt le manteau
neuf (Rév d'Arès 1/1) du pénitent (Rév d'Arès 30/11,
35/2, 37/3) repasse de l'Adam animal (2/1-5)
à l'Adame qui tête sa force dans la Force Créatrice
(vii/5). Cet Adame-là changera le monde(28/7)
en Bien. Le nombre de générations (24/2)
nécessaire pour ce changement heureux sera bien moindre
que le grand nombre de générations qui nous ont précédés.
Je ne suis pas un chef (Rév d'Arès 16/1) et, même si je
les subis, je ne reconnais pas de chefs, même pas le Père
de l'Univers (12/4), puisque j'en suis l'enfant
(13/5), l'image et ressemblance (Genèse 1/26). Avec Lui je
suis la Nature, comme disait Spinoza, ou l'Énergie comme disait
Einstein, de sorte que je suis quelque chose d'immortel. Les
frères et sœurs du petit resteet moi nous
formons une unique conviction active. Nous commençons tout juste à
changer le monde (Rév d'Arès 28/7) en nous changeant
nous-mêmes et nous savons bien que l'immense monde autour de
nous ne changera pas en 2016, mais au moins nous pouvons
lui souhaiter une nouvelle année sans rage.