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20 mai 2008 (0082)
lévi-strauss

La semaine dernière, dans le salon d'attente de mon médecin, je feuilletais un magazine. Qui attendrait d'une publication vulgaire, même écornée et salie comme un vieux livre, qu'elle évoquât Claude Lévi-Strauss, le philosophe ethnologue? Et encore, elle le fît par une ânerie. On y lisait: "Lévi-Strauss sera en Mai 2008 le premier écrivain vivant édité dans La Pléiade." Je ronchonnai au-dedans: "Faux! Ces journalistes disent n'importe quoi. La Pléiade édita Julien Gracq plusieurs années avant sa mort. Mes enfants me l'avaient offert alors..." mais ma pensée s'éleva vite. Je regardai le plafond. C'est fou, les souvenirs qu'on retrouve au plafond! Le long des stucs salis et pelant accouraient mes vieilles impressions de lecture de "Tristes Tropiques," dévoré à Lyon vers 1958.

Ce grand mécréant de Lévi-Strauss — je fus moi-même un mécréant jusqu'à trente ans et quelques — a beaucoup réfléchi et nous a fait beaucoup réfléchir.
Toute pensée qui moud et remoud la vie doit quelque chose à cet homme-là.
Ainsi ma pensée sans talent, que le Père utilise quand même pour s'exprimer, doit-elle beaucoup aux grands penseurs, Lévi-Strauss entre autres. Il a poussé ma génération à reconnaître la relation structurelle — d'où un grand mot un peu pédant: structuralisme — entre nature et culture, que "l'intellectuellement correct" avait jusqu'alors considérées comme strictement étrangères l'une à l'autre.
Lévi-Strauss serait-il surpris ou même irrité de nous voir, nous Pèlerins d'Arès, justifier par ses conclusions notre retour de la culture vers la nature entre lesquelles il a montré les engrenages permanents? Je ne sais pas, mais qu'il le veuille ou non, cet incroyant extrême fournit un argument de poids aux croyants extrêmes que nous sommes, contre nos détracteurs. Parce que nous avons renoué avec la vie spirituelle naturelle, parce que nous sommes les sauvages renaissants dans le plus noble sens du mot — les sauvages de Dieu —, la religion, qui est toute culturelle, voit dans notre foi naturelle un grand danger et, de concert avec trois cents gueules, les autres vieilles voix culturelles (Rév d'Arès xLv/2), nous dévalorise, mais, oui assurément, contre elles Lévi-Strauss nous a donné l'argument qui rassure la raison.


Lévi-StraussLévi-Strauss me gratifie sous deux aspects:
Son aspect négatif. Lévi-Strauss est de ceux qui me fournissent l'envers d'un nécessaire contraste, dont La Révélation d'Arès est l'endroit. L'athéisme total de Lévi-Strauss est une de ces ombres dont j'ai besoin pour mieux voir la Lumière. Toute réflexion, toute méditation est débat et en tout débat, même intérieur, j'ai appris que les contradicteurs, surtout bons et intelligents comme Lévi-Strauss, contribuent autant que les approbateurs à faire réfléchir. À moi, chargé d'un prophétisme universel par Jésus, le Créateur et quelques anges, que j'ai rencontrés comme Lévi-Strauss a rencontré les Indiens du Mato Grosso et d'Amazonie, c'est-à-dire sans l'avoir cherché... À moi, gribouilleur et philosophard, qui n'écris que parce que le Père me l'a demandé (Rév d'Arès 33/10), un talentueux Lévi Strauss, athée et même, dit Lévinas, plus qu'athée, complètement indifférent à la notion de Dieu, me fournit la nuit nécessaire pour qu'apparaissent l'Aube, puis le Jour.
Autre aspect négatif de Lévi-Strauss: Il a taxé l'existentialisme de Sartre, également incroyant, mais penseur plus sensible à la complexité humaine, de "métaphysique pour midinettes" comme il taxerait probablement La Révélation d'Arès de mythologie pour gobeurs. Cette sorte d'anti-existentialisme ou même d'antihumanisme de Lévi-Strauss — qui n'est pas inhumanité — au sens où, parallèlement à Derrida, il a déconstruit les convictions morales... et spirituelles, tant de réalités intérieures de l'homme sur quoi repose mon espérance, renforce le contraste dont j'ai besoin pour expliquer au monde ce que je crois et pourquoi je le crois.
Son aspect positif est lié à celui déjà évoqué. Lévi-Strauss a exhumé une vérité capitale: La pensée sauvage — qui est aussi le titre d'un de ses livres, "La Pensée Sauvage" — n'est absolument pas une forme débile ou infantile de la raison. Dans les sociétés dites primitives, la pensée et toutes les opérations intellectuelles ne sont pas différentes des nôtres, si tant est que notre pensée soit vraiment brillante. Merci, Claude Lévi-Strauss, d'avoir démontré que la foi des Pèlerins d'Arès, foi sans théologie ni intellectualisme, vaut les convictions de la religion ou du rationalisme cultivés.

Il faudrait des pages et des pages pour seulement résumer l'intérêt de l'œuvre de Lévi-Strauss, notamment sa critique d'une humanité technique aussi acharnée à détruire la terre qu'incapable de générer la vertu. Hélas, ceci n'est qu'un blog dont la nature est de brièveté. Toutefois, avant de finir, je bats ma coulpe pour avoir pensé du mal d'un magazine, qui, parce qu'il est vulgaire, dit à tort que Lévi-Strauss serait le premier vivant que la Pléiade éditerait. En ouvrant, tout à l'heure le moins vulgaire des livres, la Webster's New World Encyclopedia (éd.1992), je lus ceci: "Lévi-Strauss, Claude, 1908-1990..." Or, Lévi-Strauss, loin d'être mort en 1990, aura cent ans en novembre 2008. Nous lui souhaitons longue vie encore! Ce qu'on trouve dans les livres les plus sérieux —  une encyclopédie! — peut toujours être mis en doute.

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Commentaires:

21Mai08 82C01
"Pensée sauvage..."
J'aime ce mot "sauvage," car pour moi il évoque l'odeur que l'on respire après une nuit passé au dehors, sous la tente ou à la belle étoile, lorsqu'on sort le nez de sa couche et l'on hume la luzerne fraiche. Parce qu'il me rappelle les épopées jubilatoires de mon enfance, quand je dévorais les chemins de forêt à toute blinde sur mon bicloune [à toute vitesse sur ma bicyclette], les batailles de boue et les plongeons dans les vagues, le ciel éclatant des Amériques et la puanteur rance des bidonvilles d'Amazonie où des enfants sans âge respirent la joie de vivre.
"Pensée sauvage", un mot qui soulève toute la vie comprimée au fond de mes entrailles et qui me rappellent cette phrase d'un autre penseur de poids, mais croyant, Henri Thoreau : "Toutes les belles choses sont sauvages et libres."
C'est parce que j'ai reconnu d'instinct dans La Révélation d'Arès les élans de ma "sauvagerie", que j'ai faite mienne cette Parole et que je travaille depuis, chaque jour, à tenter de réveiller et faire passer par tous les pores de ma peau, le souvenir de cet vie enfouie.
Souldigg


Réponse :
Merci pour ce beau commentaire! Jésus disait, il y a deux mille ans: Si vous ne changez pas et ne devenez pas comme un de ces enfants, vous n'entrez pas dans le royaume des cieux, c-à-d. dans la vie spirituelle (Matthieu 18/2).
Oui, le Pèlerin d'Arès rouvre la boîte de son enfance perpétuelle, sa "sauvagerie" au meilleur sens du mot. L'âme ne peut être faite que d'une éternelle jeunesse.

Ce n'est pas exactement dans ce sens que Lévi-Strauss démontra que rien ne séparait la nature de la culture, bien sûr, mais par extension de son concept, nous sommes en droit de dire que la fraîcheur d'une enfance perpétuelle vaut les meilleurs diplômes et doctorats du monde sur la route du Salut.


21Mai08 82C02
Dans une réponse à un commentaire, je ne sais pas dans quelle entrée du blog, vous disiez qu'à ceux qui vous déclaraient: "Je n'aime pas les juifs," vous répondiez: "Vous tombez mal, je suis juif." Vous répondez ça par catachrèse [métaphore ou transfert de sens], mais je finis par me demander si vous n'êtes pas vraiment juif. En tous cas, vous aimez les juifs avec une insistance qui voisine la préférence. Vous évoquez aussi Emmanuel Lévinas, autre philosophe juif, même si Lévinas, comme vous semblez le savoir, n'a jamais été d'accord avec Lévi-Strauss. Lévi-Strauss est peut-être athée, mais Lévinas et lui ont eu chacun un grand-père rabbin! Tout chien chasse de race.
Pour ma part, je n'éprouve que peu d'attrait pour la pensée de Lévi-Strauss. Votre rapprochement avec les Pèlerins d'Arès est tirée par les cheveux, parce que la "structure" qui dans l'esprit de l'ethnologue (qui avait été professeur agrégé de philosophie dans les années 30) relie la nature et la culture n'allait pas du tout dans le sens que lui donne votre entrée 0082. D'ailleurs, cela ne vous échappe pas, puisque vous citez nature-culture dans le sens inverse culture-nature et tout le monde voit bien l'intention que vous y mettez: Faire dire à Lévi-Strauss ce qu'il n'a jamais dit.
Pichenette


Réponse :
J'affirme que le point souligné par mon entrée est indiscutablement opposable à ceux qui, comme le fait la religion culturelle (de façon encore fruste et floue mais qui se précisera), considèrent la foi des Pèlerins d'Arès comme un retour dangereux à l'incontrôlable, au sauvage (considéré comme mauvais).
Ce point, c'est la négation radicale apportée par Lévi-Strauss à la séparation nature/culture que les scientifiques avaient faite pendant des siècles — Chez Lévinas c'est plutôt la séparation irresponsabilité/responsabilité qui est discutée, si ma mémoire est bonne —. Lévi-Strauss a notamment démontré dans "Pensée Sauvage" que non seulement la "sauvagerie" n'est pas nécessairement barbarie, mais qu'elle est souvent tout le contraire, et que tout le monde est capable de pensée sauvage et que cela n'a rien de péjoratif et est au contraire bien ancré dans la nature profonde de l'homme.
N'est-ce pas justement au retour du spirituel simple et "sauvage" au meilleur sens du mot que nous invite La Révélation d'Arès? Je maintiens qu'à ceux qui considèrent ou qui se préparent à démontrer (je m'y attends) que notre foi arésienne est un recul "dangereux", nous pouvons opposer les travaux de Lévi-Strauss. Par notre pénitence nous sommes déjà en mesure de démontrer qu'elle est un énorme progrès.
Accompagné d'un frère, j'ai eu voilà quelques mois un entretien avec un haut fonctionnaire d'un service d'observation des "sectes" et je compris bien, notamment dans l'exclamation un peu effrayée de la secrétaire de cet homme, au reste très respectable, en substance ceci: "La liberté dans votre assemblée, quel risque!" que c'était là que se cristallisait l'inquiétude officielle. Le temps compté ne permettait pas de s'étendre sur la parabole du poulain libre du harnais des docteurs (Rév d'Arès 10/10), mais si je rencontrais une nouvelle fois ces personnes, je leur assurerais mon espérance mise dans cette liberté en citant Lévi-Strauss. Le poulain dont parle le Père est à l'évidence sauvage au bon sens du mot. Me comprenez-vous mieux ainsi?
Je ne relève pas les remarques de votre commentaire sur les origines juives de Lévi-Strauss et Lévinas. Je les trouve bien tristes, et pour tout dire étonnantes, de la part d'une femme qui, si je l'identifie correctement, est un Pèlerin d'Arès régulier au Pèlerinage de l'été. Je vous invite à oublier les cultures qui nous ont tous amenés à être, selon nos origines, différents les uns des autres et je ne crois pas que Lévi-Strauss me dirait le contraire.


21Mai08 82C03
Votre entrée est, comme d'habitude, aussi inattendue qu'un petit chef-d'œuvre. Ne protestez pas, s.v.p!
Je suis peiné quand vous vous humiliez en vous traitant de "gribouilleur et philosophard" (je ne connaissais pas ce mot qui figure en effet dans le Grand Robert), parce que depuis que je suis votre blog, qui m'a fait revenir à La Révélation d'Arès, j'ai rencontré en vous un homme clair, sage et instruit. C'est un honneur et une force pour les croyants qui vous suivent d'avoir un frère aîné (Rév d'Arès 16/1) comme vous, frère Michel.
J'avais déjà remarqué dans "Le Pèlerin d'Arès" votre précaution vis à vis des lecteurs de rappeler que vous n'êtes "pas un écrivain" mais un "plumitif." Je ne crois pas que cette humilité explique quoi que ce soit de défaillant dans des écrits où je ne trouve pas de défaillances et je ne crois pas qu'elle corresponde à la vérité.
Depuis hier soir j'y réfléchis, je me dis que la solitude (fonctionnellement dingue! tout le monde s'en aperçoit maintenant) que vos frères vous ont imposée, certainement pas par volonté mais au contraire par paresse de s'entendre sur la question "un prophète pour quoi et pour quoi faire?", vous a peut-être inspiré l'idée fausse que vos frères ne vous déconsidéraient pas, mais étaient inconsciemment plus aptes que vous à présenter au monde le Message d'Arès. Le temps a montré que c'est faux. Vous restez le plus apte à présenter ce Message sous ses divers aspects (Citer une relation utile entre Lévi-Strauss et les Pèlerins d'Arès est vraiment inattendu).
Je me sens honoré de lire un blog qui sera certainement cité longtemps après votre mort et honteux que l'assemblée n'apporte pas plus d'écho à ce que vous dites. Quelqu'un vous a -t-il seulement proposé d'éditer ce blog ou des morceaux choisis? Je ne sais pas, mais je parie sur le contraire. Je ne crois pas qu'il y ait dans notre assemblée "sauvage" des "chefs" ou des meneurs" comme certains prétendent pour expliquer leurs défections ou leur individualisme, mais je crois que ceux qui parlent haut ne voient pas ou ne cherchent pas à fédérer les bonnes volontés, les compétences et les ressources. Si ça doit venir, je crois que ce blog y aura contribué.
J-M


22Mai08 82C04
Lévi-Strauss? Connais pas ! Question de niveau intellectuel sans doute. Voilà la première réaction que j'ai eue.
Indécent de faire un commentaire avec ça, n'est-ce pas?
Je me rends compte également que votre niveau de réflexion de prophète s'est singulièrement élevé dans cette entrée comme si vous cherchiez à vous élever au-dessus de la perspicacité des ethnologues. À ce jeu, la multitude va être vite dépassée et on comprend mieux cette notion de petit reste, qui ne marque pas un mépris pour la multitude, mais qui résulte du différentiel énorme qui existe entre La Révélation d'Arès et l'état actuel du monde.
Dans un premier temps, les Pèlerins d'Arès devront être capables de donner la réplique à des gens du niveau intellectuel de Claude Lévy-Strauss. Dans votre entrée [0082] deux mots me paraissent importants:
(1) Athéisme, bien sur, que je considère comme le mouvement spirituel le plus performant du vingtième siècle, car il a agi pour s'opposer au prosélytisme triomphant des religions, spécialement en France, ce qui fait l'admiration de nos amis étrangers. C'est sans doute grâce aux mouvements athées laïcs, que, malgré 90% de catholiques en France, il y a 90% de non pratiquants. Il convient de saluer la performance, même si ,dans le domaine de l'hypocrisie, il est difficile de faire pire! Je note en outre que dans les bibliothèques de la République, la Bible et le Coran sont côte à côte bien avant que La Révélation d'Arès ne le recommande.
(2) Nuit, un mot spécifique à La Révélation d'Arès, puisqu'il nous renvoie aux premiers instants de la Révélation. Si j'étais ethnologue, je dirais même que c'est un mot fondamental pour comprendre les premiers temps de la mission d'Arès. Dieu est venu dans la nuit du monde. Il a dicté son message et, dans le même temps, il a réveillé la conscience du prophète, ce qui fait qu'aujourd'hui, tout le monde peut entendre le message mais il n'y a guère que frère Michel qui soit suffisamment éveillé pour le mettre en œuvre. D'où la solitude du prophète.
Frére Michel est le prophète de la nuit du monde, il prêche à des endormis. À la limite, c'est un prophète à retardement qui explosera plus tard. Cette situation ubuesque a quand même un avantage: elle ne trouble pas trop l'ordre publique, les autorités en sont ravies, j'en suis sûr.
Jacques P.


Réponse :
Voilà un commentaire intéressant à double titre. D'abord par ce qu'il dit en soi. Ensuite par le fait qu'il montre à quelle largesse d'esprit nous pouvons, Pèlerins d'Arès, parvenir. Un tel échange d'entrée/commentaires serait impossible chez nos frères Témoins de Jéhovah et même chez d'autres considérés comme plus ouverts aux relations d'idées. Ici nous pouvons parler d'athéisme et de nuit sans diaboliser les mots, mais en soulignant au contraire la faculté qu'ils ont de pousser plus loin nos pensées sans pour autant quitter la direction de certitude.


22Mai08 82C05
Je suis surpris par la rareté des commentaires. Quarante-huit heures après l'installation de votre entrée 0082 je n'en vois que trois [Le commentaire 82c04 n'était pas encore publié]. C'est une chute d'intérêt notable comparé aux dernières entrées qui ont tout de suite provoqué des réactions assez nombreuses.
À moins que ce soit l'embarras devant un sujet difficile. Lévi-Strauss est un savant connu des milieux scientifiques et philosophiques mais peu connu du grand public. Pourtant, en son temps, un livre comme "Tristes Tropiques"eut un succès considérable en 1955 quand il parut, mais son auteur a vécu trop vieux (il est centenaire cette année) et n'a rien publié depuis très longtemps. Il serait comme oublié, si La Pléiade n'avait pas décidé de le publier cet mois-ci.
Vous, frère, Michel qui avez seulement vingt ans de moins que Claude Lévi-Strauss, êtes un peu de sa génération. Cet homme pour vous représente une grande étape des sciences humaines, dont il a formé un tournant décisif, quasi révolutionnaire en démontrant que les soi-disant primitifs ne sont pas plus primitifs que nous ou plutôt que nous sommes tout aussi primitifs qu'eux, si nous voyons les choses comme La Révélation d'Arès les voient, ce que votre entrée montre bien.
Je trouve quand même extraordinaire, pourtant très juste, que vous tiriez de l'œuvre de Lévi-Strauss un argument pour démontrer au monde qui méprise les Pèlerins d'Arès comme croyants rustres ou primaires, attachés à un credo puéril, et même plus attachés à un guru qu'à un credo, que leur foi vaut la foi des religions les plus raffinées. Mikal, vous n'êtes pas quelqu'un d'ordinaire.
J.L.


22Mai08 82C06
J'ai toujours été touché par le coté sauvage, fulgurant de La Révélation d'Arès, qui  produit en moi, quand je prie, des fulgurances de sens qui sont comme des mini-révélations sauvages à l'intérieur de moi. Elles arrivent sans que je les cherche d'ailleurs. On se sent parti prenante alors de cette Révélation d'une manière vivante  qui dépasse l'intellect. C'est surtout Le Livre [deuxième partie de La Révélation d'Arès] qui me produit cela. Comme je n'ai jamais lu Lévi-Strauss, je ne sais pas ce que je lui dois et votre phrase à ce sujet m'interpelle.
Cette entrée [0082] m'a rappelé quelque chose d'essentiel et m'a fait du bien, un bien incroyable, à un moment où la grisaille du compte m'envahissait la tête (rapports au travail). La Révélation d'Arès exalte les valeurs du "sauvage": vitalité, spontanéité, fraicheur , évidence... qui ne s'opposent d'ailleurs pas à la réflexion, à la patience, à la prudence, qui ont toutes leur nécessité face aux nouvelles découvertes de la foi évolutive et créatrice, mais tout cela produit du bonheur stimulant.
Alors que dans le "civilisé culturel" on ne fait que ressasser les mêmes vieilles voix et on devient sourd à la création.
L'homme n'entend plus Dieu qui grisse dans son coude (Rév d'Arès xxxiv/2). Le sauvage comme je le ressens en écrivant ces mots, c'est la création qui continue. Une prise directe de nous-mêmes avec la création et le Créateur qui continue son travail. Oui, je vois de la raison au retour du sauvage, un retour du Vivant.
BdlF


23Mai08 82C07
Claude Levi-Strauss? Je ne connais que le nom malgré, il y a une trentaine d’années, un court passage en étude de sociologie où il était évoqué. Les études sont sûrement très profitables à tout âge, mais à 20 ans c’est la bohème, la vie sauvage quoi, qui m’intéressait. Il m’a fallu 20 années et La Révélation d'Arès pour comprendre que j’étais culturel même en étant sauvagement civilisé et sauvage malgré l’assimilation culturelle.
On dépasse ou on transcende ou on transfigure sa nature de sauvage culturel en redevenant innocent, enfant d’un royaume que l’homme sent et comprend comme n'ayant pas complètement disparu de la terre, quand il commence à vivre selon sa simple direction. Un royaume où la royauté est aussi indicible que sensible. Comme porté par le vent, à l’image des oiseaux que j’ai la chance de voir planer presque tous les jours — et même certains chantent encore —. Ils n’ont pas l’air de trop s’enquiquiner dans leur vie de sauvage; j’entends le merle en tapotant sur mon clavier. On se ferait bien une causette tous les deux mais j’ai oublié son langage. Je reste bouche bée devant la nature, spécialement au printemps quelle féérie de couleurs!
Quand nous parviendrons, nous humains de l’ère des cavernes spirituelles, à faire de nos tabernacles charnels et de notre monde terrestre une féérie permanente de créations et d'activités aussi merveilleuses qu’utiles…
C’est vrai qu’on n’a pas que du pur instinct, nous avons tellement de chose à penser et tellement à nous occuper. Certains finissent même par déclarer... Je ne sais pas si c’est le produit où l’effet de l’athéisme, du rationalisme et de l’impasse de la religion, mais j’entends cette affirmation péremptoire assez régulièrement: "Faut pas trop se poser de questions, sinon on se tue!" Penser serait donc la cause, le sujet, des pires tourments! Une vie d’homme sans tête?  Le rêve donc! Même le ver n’a peut-être pas cette chance, le pauvre. Il peut souffrir si on lui coupe la tête. Des fois je me demande si souffrir n’est pas déjà participer à une fruste conscience. Je sais, c’est un concept sauvage. Merci pour cette entrée [0082] qui me donne envie de philosopharder comme ça entre deux rangs de commentaires, avant de rentrer dans ma vie de taupe qui a aussi besoin de compter en bon et sérieux économiste. 
J-C. D


23Mai08 82C08
C'est intéressant de savoir qu'un homme athée aussi brillant que Lévi-Strauss considère le travail philosophique d'un autre homme athée tout aussi brillant, Sartre, comme une "métaphysique pour midinette". Peut-être que Sartre, ce n'est qu'une hypothèse faisait partie des "intellectuellement correct" pour ce qui concerne l'absence de relation entre la nature et la culture?
Quand nous entendons parlé d'athéisme, on a le sentiment qu'il est représenté par un bloc bien homogène, une pensée unique de l'athéisme, mais c'est oublier la grande diversité en son sein.
En tant que croyant, ayant une foi en Dieu, dans la Bible, le Coran et La Révélation d'Arès, je souhaite être reconnu pour ma foi qui a, bien sûr, ses généralités, mais aussi sa spécificité qui n'enlève rien à ma fraternité, au contraire, mais qui me démarque de la foi religieuse, traditionnelle, institutionnalisée. Je suppose qu'un athée en recherche d'une conviction éclairée et l'ayant trouvée par exemple dans la philosophie du très médiatique Michel Onfray qui refuse totalement l'héritage judéo-chrétien, un athéisme radical certainement proche de Lévi-Strauss et que l'on associe ses convictions à l'athéisme d'André Comte-Sponville qui, lui, considère les évangiles comme message de haute spiritualité et Jésus comme ayant été l'homme qui a le mieux parlé de l'amour. Je suppose que cette personne ne sera pas contente, elle aura le sentiment que l'on a trahi sa pensée.
Les sentiers chevriers, (Rév d'Arès 25/5), le poulain agile, (10/10), la Mer qu'on trouve sur les Hauteurs (20/4), la voix face à l'aurore (xiii/15), la figue qui se fend sous le soleil, (viii/4), le jardin qui ne fane pas, (xvi/17)... Voilà des termes de La Révélation d'Arès qui nous projettent dans la vie spirituelle naturelle autant que croix, sacrement, dogme, hiérarchie en maintiennent d'autres dans la culture religieuse.
Les Pèlerins d'Arès veulent passer de la culture vers la nature cela nous différencie des nombreuses orientations de foi religieuse et nous souhaitons que cela se sache afin d'éviter que notre mouvement soit noyé dans la masse des mouvements existants, et nous devons, c'est la moindre des choses reconnaître les spécificités et diversités de l'athéisme, en évitant si possible la généralisation.
Palanep


23Mai08 82C09
Les commentaires de Jacques P. et de J.L., me donnent l'occasion d'intervenir.
Pour ma part, la non participation dont parle  J.L. n'est pas due à une chute d'intérêt, Oh non! Mais vous portez sur le monde un regard tellement large, vous montrez une telle hauteur, que je ne peux que lire et me nourrir.
De telles entrées me donnent un peu plus conscience du faible lumignon qui est le mien, de mon étroitesse de vue qui me laisse au ras du sol.
Aussi, merci à Jacques P quand il dit: "Frère Michel est le prophète de la nuit du monde, il prêche à des endormis. À la limite, c'est un prophète à retardement qui explosera plus tard."  J'ai envie de le croire parce que cela m'aide à avancer sans me laisser prendre par le découragement qui est impiété (Rév d'Arès 13/8).
Madeleine


23Mai08 82C10
Je suis sorti de l’école à 13 ans ½ pour aller en apprentissage. Je n’ai pas plus lu Lévi-Strauss que Sartre ou tout autre philosophe et penseur. Si je regrette, d’un côté, de n’avoir pas suivi d’études supérieures, j'ai d'un autre côté appris le discernement, la réflexion, l’échange de propos, qui amènent à mieux comprendre et se faire comprendre.
Lorsque je suis arrivé en apprentissage, j’ai perdu mon angélisme, découvrant la brutalité du monde du travail artisanal de 1965. Si quelqu’un a lu "La Maison des autres" de Bernard Clavel, livre que je n’ai pas lu, mais dont j’ai vu l’adaptation télévisée en 1977, c’est ce que j’ai vécu, qui ne m’a pas arrangé le caractère.Ddu fait que j'étais un frêle enfant, je subissais en plus les turpitudes des autres employés les sarcasmes du patron. Je n’en reviens pas d’avoir pourtant toujours gardé un cœur bon en recherche perpétuel d’amour.
Avant de découvrir La Révélation d'Arès, et depuis ma jeunesse, j’entendais mon père rabâcher que les schleus [les Allemands], les ritales [les Italiens], les bouniouls [les Arabes et Africains] et tous les autres étaient des cons "sauf nous," [les seuls] à graviter sur terre [avec intelligence], j’étais mal barré ! Pourtant mon père avait le cœur sur la main, il a certainement vécu des moments terribles durant les 2 guerres qu’il traversa, il est parti avant que je ne commence à changer. J’aurais aimé lui suggérer la voie arésienne.
Bref, je suis resté un sauvageon, un rebelle. Cet article, frère Michel, me fait mieux comprendre le cheminement des hommes instruits, je vais pouvoir leur porter plus d’attention, lors de rencontres quand, sans préjuger, certains vous rient au nez en leur suggérant que les hommes peuvent changer.
Quand à mon expérience avec la religion, un seul prêtre m’a ému, il animait une colonie de vacances où ma mère cuisinait. Longtemps plus tard, je lui demandais de célébrer mon mariage. Puis, lors de mon passage dans un hôpital de rééducation fonctionnelle, j’ai appris qu’il avait été puni et déplacé dans un village ravitaillé par les "corbeaux", pour avoir eu trop d’intimité avec certaines femmes de sa paroisse! Un curé défroqué en somme, qui avait une grande foi, c’est peut-être lui qui éveilla dans mon cœur d’enfant, la foi en Dieu ou en l’église, serai-je plutôt tenté de dire avec le recul? Foi que j’ai perdue vers la trentaine, pour la retrouver en 1991 dans La Révélation d’Arès qui me l’a redonnée, pure.
Merci Père de l’Univers, merci Mikal, merci mes sœurs et frères. J’ai, grâce à vous tous acquis l’intelligence du cœur.
Michel J.


24Mai08 82C11
Rien à voir avec les commentaires précédents que je "bois" fraternellement. Le frère aîné (Rév d'Arès 16/1), mâchant la poussière pour les frères (Rév d'Arès xii/5), "réduit" Claude Lévi-Strauss, philosophe ethnologue, au lien ténu nature-culture.
Allons... "prendre l'air"! Par là "L'homo domesticus" que je suis s'en va "respirer" l'air pur du dehors. Mais pour l'homme primitif cette expression s'entend au sens littéral: "PRENDRE l'air": c'est comme pour l'humble lapin de clapier capter l'air activement avec ses narines, comme chez certaines peuplades demeurées proches de la nature, en Afrique par exemple. "Les ailes du nez comportent de petits muscles qui, chez nous, demeurent inactifs mais qui possèdent une grande mobilité chez ces hommes dits sauvages. A chaque inspiration, leurs narines s'écartent pour réaliser une véritable PRÉHENSION de l'air.
Alors sommes-nous sauvages... ou pas?. Et les odeurs?... Vous souvenez-vous, frère aîné de cette "exquise odeur florale, ce parfum consolateur, cette fête?
"Je suis un arbre odorant, épanoui de bonheur," disiez-vous. L'appareil respiratoire intimement connecté au système nerveux, paraît-il, constitue un TOUT organique en sorte qu'une odeur nauséabonde bloque aussitôt les mécanismes respiratoires... Et la jument du soleil est, paraît-il, une urne qui pue (=la terre, Rév d'Arès xix/15)! Où en sommes-nous?!
Fabian


24Mai08 82C12
J'ai lu avec grand intérêt votre dernière entrée avant-hier et je suis toujours frappé à la fois par la profondeur de votre analyse sur les choses et par la manière originale que vous avez de les présenter.
Comme beaucoup, je connais "Tristes tropiques" de Lévi-Strauss, mais de manière superficielle, n'étant ni un sociologue, ni un ethnologue, ni un lologue quelconque d'ailleurs. Votre entrée arrive à un moment où je suis en train de lire un livre qui m'a été récemment prêté par une sœur de notre groupe missionnaire: "Le Message des Hommes Vrais" de Marlo Morgan (éditions "Jai Lu"), qui raconte l'expérience étonnante d'une Américaine bien "culturée" qui s'est retrouvée vivre quelques temps au milieu et selon les mœurs des Aborigènes d'Australie. Elle y a fait des découvertes extraordinaires comme le fait qu'ils communiquent entre eux par la transmission de pensée (à ce propos, les Aborigènes pensent que les hommes civilisés, qu'ils appellent "les Mutants", ne peuvent plus communiquer ainsi, car leur relations sont trop basées sur le mensonge), le fait qu'ils respectent la nature et surtout qu'ils cherchent à devenir meilleurs chaque jour, comme tout pénitent s'y emploie. Il serait trop long d'en faire un résumé, mais il me semble que cet ouvrage est une illustration très accessible de ce que Lévi-Strauss exprimait.
Par ailleurs, cette lecture apporte l'exemple d'une vie spirituelle sans Dieu et sans religion, la vie spirituelle étant la recherche du bien en soi et de l'harmonie entre les hommes. Compte tenu du caractère "primitif "de ces peuples — j'entends par "primitifs" qu'ils n'ont pas évolué dans leur façon de vivre depuis des millénaires, on peut imaginer qu'ils ont conservé un peu d'Éden en eux —. Reste aux Pélerins d'Arès à retrouver cette Vie, comme leur demande le Père, mais avec les voitures, les téléphones portables et l'énergie nucléaire (revenir à l'Oasis que le Père n'a donné qu'une fois (Rév d'Arès 24/3 ne signifie pas revenir au temps des cavernes) et de réveiller cette Vie non seulement dans les déserts australiens, mais sur toute la Terre. Quelle tâche immense comparée à nos faiblesses immenses (Rév d'Arès 36/5)!
Niger


24Mai08 82C13
C'est vrai, comme le fait remarquer J.L. [82c05], qu'il n'y a pas rush de commentaires, mais je pense que le sujet paralyse (Lévi-Strauss? Qui c'est, cet intellectuel inconnu?) et surprend (Voilà que frère Michel chante les louanges de la sauvagerie)!
Cette entrée a réveillé ma mémoire. Je suis allé tirer de ma bibliothèque "Le Pèlerin d'Arès 1989" et j'ai relu "Barbarie" (p.18). Vous dites que vous êtes un "gribouilleur"? "Barbarie" est tout le contraire d'un gribouillage, c'est une belle écriture, une pensée exprimée de façon passionnante dans un style impeccacle! J'y ai relevé ce paragraphe écrit par vous:
"Un homme se lève et, s'étirant haut et loin au-delà de ses dimensions natives et sociales, ajoute à ses organes l'amour, la justice, la beauté, la dignité. Il ne doit pas cette métamorphose à une philosophie ou à une morale. Il la doit à une force intérieure appelée grâce, qu'elle soit métabolisée par la volonté ou par la nature. Une force aussi sauvage que l'homme est barbare."
Déjà, en 1989, vous faisiez comprendre à vos frères que la force de la grâce est "sauvage", mais qu'elle ne doit pas être confondue avec la force "barbare", équivalente mais malfaisante qui gouverne le monde sous couvert de civilisation et de démocratie. Votre entrée 0082 ne devrait surprendre personne qui a déjà lu "Barbarie", car ce texte démontre que ce qu'il y a de mauvais en nous (barbarie) peut se transformer en tout ce qu'il y a de bon (vie spirituelle, vie sauvage "au meilleur sens du mot" comme vous dites) par la pénitence.
J'étais bien trop jeune en 1954, un gamin, mais j'ai retrouvé dans les bouquins de mon père (mon père que vous aimiez bien nous a quittés, peut-être l'ignorez-vous?), qui était un disciple de Roger Caillois, adversaire "idéologique" de Lévi-Strauss au temps où il était très connu, un document de cette année-là. Roger Caillois s'attaquait avec virulence à "Race et Histoire", une thèse écrite par Claude Lévi-Strauss à la demande de l'Unesco. Caillois détestait Lévi-Strauss qu'il considérait comme un faux savant, un sophiste niant tout progrès et attiré par les sociétés primitives comme un cavaleur l'est par les jolies femmes. Caillois était outré que Lévi-Strauss "refuse la supériorité incontestable de la civilisation occidentale". Comme vous voyez, il n'y a pas que les Pèlerins d'Arès qui inquiètent l'establishment académique ou religieux, bref bourgeois, par leur vie spirituelle sans dogmes, sans lois autres, comme vous avez dit à plusieurs reprises, que "les lois de la conscience pénitente, la conscience du bien" (Je vous cite librement).
Claude Lévi-Strauss l'a inquiété et irritée, cette bourgeoisie de la pensée, autant que les Pèlerins d'Arès le font. C'est pour ça qu'on les traite de "secte" pour les réduire à quelque chose d'indéfini mais de "pas bon" aux yeux du public. Je suis frappé par le parallèle avec cet homme, [parallèle] que vous avez bien remarqué et que certainement très peu, sinon aucun, des Pèlerins d'Arès n'avait remarqué. D'où la gêne qu'on sent bien par un certain silence dans cette page de commentaires, quoiqu'il y ait quelques beaux commentaires déjà.
Même les "rivarol" [polémistes méchants et primaires] habituels semblent se taire. Vous auriez pu souligner dans votre entrée, ce que vous savez sûrement, les adversités hargneuses que Lévi-Strauss a dû affronter, tout comme les Pèlerins d'Arès en affronteront longtemps, mais vous évoquez cet affrontement d'une certaine façon, quoique le considérant comme à venir, non encore exprimé. Vous semblez ne considérer la classement dans la catégorie "sectes" que comme un prélude à des attaques plus argumentées, mais en même temps moins déshonorantes, dont vous sentez qu'elles se préparent sans savoir encore comment s'exprimer. C'est que la nature du blog est d'être bref et vous ne pouvez pas vous étendre.
Même l'orientaliste Maxime Rodinson, dont vous connaissez le nom puisqu'il est l'auteur d'une biographie de Mouammad très connue, que vous avez sûrement lue, a été un adversaire de Lévi-Strauss. En somme ce qui a été reproché à Lévi-Strauss, c'est ce qui fut reproché à Jésus, aux prophètes avant Jésus, et à vous, Frère Michel, je veux parler du relativisme, indépendamment de toute question de foi, puisque Lévi-Strauss est athée et vous un grand croyant. Dès qu'on relativise "l'intellectuellement correct" comme le "politiquement correct", on est jeté aux chiens.
De le même façon que les Pèlerins d'Arès ne savent pas toujours quoi répondre aux bêtises méchantes qu'on leur lance dans la rue ou dans des brochures ou des livres, et répondent sans doute par des bêtises, Lévi-Strauss n'a pas toujours su quoi répondre à ses détracteurs. Je ne sais plus quel interviewer très connu avait posé à Lévi-Strauss la question: "Ne pensez-vous pas que la démocratie est le forme sociale la plus souhaitable?" et Lévi-Strauss, qui considérait, comme vous le faites vous-même dans "Barbarie", la démocratie comme une forme acceptable de barbarie rien de plus, répondit en citant la géométrie euclidienne, ce qui n'avait aucun sens. Il n'est pas facile de se défendre des idées stagnantes dominantes.
Mais je ne veux pas glisser vers le terrain intellectuel, que vous tenez sagement à distance.
Jeannot Lapin


24Mai08 82C14
Au lycée, deux matières me rebutaient particulièrement: la philosophie et les statistiques (la philosophie des mathématiques?). C’est dire si, de prime abord, votre article sur Claude Lévi-Strauss et le structuralisme m’ont laissée perplexe.
Mais à force de le lire et le relire (comme je lis et relis régulièrement tout votre enseignement, dont je me nourris, puisque votre parole est la Parole et que l’homme ne se nourrit pas que de pain), de nombreuses images, pensées et réflexions me sont venues à l’esprit, trop nombreuses pour être toutes énumérées ici.
Par exemple, lorsqu’à la télévision je regarde des documentaires sur des tribus ou des peuples vivant de manière très simple, au plus près de la nature et dans des paysages souvent somptueux, j'ai des bouffées de nostalgie, de manque profond, et donc de besoin essentiel de dénuement, de pureté, de beauté. Je pense avec envie à nos ancêtres adamiques qui vivaient nus et heureux en Éden, en harmonie avec la nature et avec le Père. Et je me dis aujourd’hui, grâce à votre présent article, qu’ils étaient en fait de bons sauvages.
Le "bon sauvage", dont le mythe s’est développé à la suite de récits de grands voyageurs (Colomb, Gama, etc.) et d’écrits de Montaigne et de Rousseau, s’ajoute donc désormais à tous les autres mots et expressions, comme prière, pénitence, vie spirituelle, etc., dont la Parole d’Arès nous redonne le vrai sens.
Avec toute ma gratitude, frère Michel, pour tout ce que vous nous donnez, et tout mon amour fraternel, à vous et à tous les lecteurs et commentateurs de ce blog.
Sylvaine


25Mai08 82C15
Dans la rue, il y a une expérience émouvante de partage de la vie spirituelle, c’est quand je dis à mon interlocuteur: "Ce qui jusqu’aujourd’hui a fait obstacle au changement du monde, c’est que chacun pense: 'Moi je suis dans le bon groupe, la bonne religion, la bonne communauté. Les autres? Un jour ils comprendront, ils me rejoindront!' [Chacun pense ainsi] alors qu’en réalité, il n’y a qu’un groupe, c’est l’humanité, un cœur dans une poitrine est un cœur, partout, et tout le monde est invité à changer vers le bien actif ! Vous avez remarqué comme chacun est persuadé d’être dans le bon groupe?"
Cette question en général fait consensus. Certains, persuadés que le sectarisme des religions est un problème, souvent d’ailleurs ils se disent athées, d’autres répondant avec un acquiescement étonné et des yeux qui disent: "Mais oui, c’est vrai." Je suis toujours émerveillé d’avoir pu ainsi contribuer à ouvrir une petite lucarne de déculturation, passage de la lourde culture religieuse vers la claire et légère vie spirituelle. C’est un moment de remise en question, un beau  moment de partage et d’apostolat.
Cela me fait penser à la culture comme à des paires de lunettes de couleurs différentes. Chacun a chaussé ses lunettes de couleur. Une paire, deux paires, 3, 10 paires sur le nez! Plus on a de paires, dont généralement on est très fier,  plus les couleurs se superposent et plus il fait sombre. Le Père, lui, va sans paires… Il a le regard clair, Il est la clarté même. Et le prophète a accepté l’effort et l’héroïsme de la déculturation, qui est sacrifice de certitudes pour aller vers cette clarté que le monde craint, car dans la clarté, le roi est nu. Le prophète a le premier retiré une à une les paires de lunettes qui coloraient son regard et en même temps l’assombrissaient. Son mérite n’est pas dans son intelligence de départ, mais dans son courage et sa persévérance pour acquérir l’intelligence du cœur. En cela vous, frère Michel, êtes l'homme clair (Rév d'Arès xvii/12) dont peu à peu le sang redevient clair (xix/21). Frère aîné, vous êtes la bonne pensée (xxxvii/9).
Je ne  connais rien à Lévi-Strauss, mais je me dis que le sauvage de la "pensée sauvage" a lui aussi des lunettes de la culture, mais simplement elles doivent être moins nombreuses, moins lourdes et moins épaisses car l’intellectualisme occidental a compliqué les choses à l’extrême. La culture sauvage peut être extrêmement impérative, étant plus simple elle laisse le regard moins déformé, plus proche de celui des anges. Il reste plus proche du Fond spirituel, la nature primordiale, Éden.
Olivier


25Mai08 82C16
Il est vrai que les Pèlerins d’Arés passent bien souvent dans leur entourage proche ou même au travail pour des gens naïfs comme des pygmées, de doux rêveurs, éternellement surpris de la méchanceté et de la médisance de leurs collègues, qui tous épris de bien faire leur travail dans les règles de la religion du profit ou celle  "du-plus-fort-qui-a –toujours-raison", leur déverse leur mépris quotidien, parcequ’ils ne sont pas au faits du dernier cancan quand ils n’en sont pas les sujets.
Dans un monde dur qui ne donne pas le droit à l’erreur, l’humain s’instrumentalise vite, juge, perd sa bienveillance naturelle, s’il ne fait pas pénitence.
Finalement, on se demande qui est le plus primitif du lot. J’ai suivi un reportage sur les Papous, que vous citiez souvent dans vos allocutions, frère Michel, et j’ai découvert des gens extrêmement structurés, sociaux, joyeux, attentifs à leur toilette et leur apparence (visages peints, ornés de plumes d’oiseaux rares très colorées pour les hommes, afin de ressembler le plus possible à l’une de ces espèces à plume inénarrables, leur animal-totem en quelque sorte), avec leurs codes, leur modes véstimentaires complexes, voire plus encore raffinées que du Gucci, Chanel et consors réunis.
Je disais "naïf comme un pygmée?" accueillant même son envahisseur d’occident comme un Dieu, je pourrais dire candide comme un enfant pour ses parents, petit être qui croit en l’homme. Voilà ce que nous sommes.
D’ailleurs, je pense que les effets de notre non-jugement, de notre non-vengeance et de notre volontaire naïveté, qui redevient naturelle avec le temps, finira par convertir nos frères ricaneurs et soumis à la peur du chef en de bons enfants heureux. Soyez comme les enfants (Rév d'Arès 33/8)!
Sensibilis.


25Mai08 82C17
Au-delà de Lévi-Stauss, de la pensée sauvage qui nous rapproche de lui et d’autres philosophes qui nous ont livré quelques pensées en "isme", votre entrée évoque aussi le débat contradictoire.
Lorsque nous avons en commun une direction de certitude, le consensus n’est pas trop difficile à trouver, mais lorsque le monde, aussi divisé qu’il l’est actuellement, cherche à dégager une action (voire même une pensée) commune qui soit efficace pour l’intérêt général des peuples, on assiste le plus souvent à un statu quo, ou au mieux des demi-mesures (ou plutôt des dixièmes de mesures). Il faut vraiment qu’un péril grave, immédiat, menace la planète (comme le cas des CFC qui détruisent la couche d’ozone) pour que le monde agisse de concert.
Le débat contradictoire n’est pas instinctif. Même dans nos démocraties qui s’enorgueillissent de la représentativités de leurs peuples aux seins d’assemblées, nous assistons à un détournement du sens original voulu par ces mêmes peuples qui est un droit à l’expression des minorités, des plus faibles, des marginaux et autant d’autres qui enrichissent le débat. Ici un régime présidentiel étouffe l’assemblée du peuple, là une assemblée majoritaire écrase l’opposition minoritaire, ici les calculs d’une coalition paralysent toute décision, et je passe les pressions exercées sur un simple représentant local pour qu’il s’aligne sur le parti ou le groupe parlementaire. Toutes ces hypocrisies auxquelles nous ont habituées les politiciens. Les démocraties sont encore à leur stade embryonnaire. Ces comportements sont dignes de meutes de loups, voire de groupes de singes avec meneurs, puis seconds et troisièmes de meutes etc. mais non d’hommes qui ont assimilé l’humilité, l’honnêteté intellectuelle, l’écoute de l’autre, le non jugement, et je ne parle même pas d’amour, de pardon et d’intelligence spirituelle.
À la base de ce déviationnisme, il y a évidemment la pauvreté de l’âme humaine [l'esprit humain, car l'âme au sens qu'elle a dans La Révélation d'Arès ne peut être pauvre]. Ceux cités plus haut et leurs approbateurs nous diront: "C’est la nature humaine, on ne peut s’y soustraire."  Non, c’est la nature de la part animale de l’homme, ce qui est très différent.      
Partant de ce constat, on comprend mieux l’état du monde où la direction de certitude est absente.
Lévi-Strauss, grand penseur athée, lui aussi à la recherche d’une direction de certitude, avoue ses limites lorsqu’il dit dans "Tristes Tropiques": "Tout effort pour comprendre détruit l’objet auquel nous nous étions attachés, au profit d’un effort qui l’abolit au profit d’un troisième et ainsi de suite jusqu’à ce que nous accédions à l’unique présence durable, qui est celle où s’évanouit la distinction entre le sens et l’absence de sens: Là même d’où nous étions partis. Voilà deux mille cinq cents ans que les hommes ont découvert et ont formulé ces vérités. Depuis, nous n’avons rien trouvé, sinon en essayant après d’autres toutes les portes de sortie, autant de démonstrations supplémentaires de la conclusion à laquelle nous aurions voulu échapper."    
Son honnêteté intellectuelle l’honore et beaucoup de politiciens comme de religieux devraient s’en inspirer.
Peut-être cet homme a-t-il eu la chance de lire La Révélation d’Arès. Dans ce cas, il ne lui aurait pas échappé que le Père lui fit cette réponse: La porte (pour)suit la porte ; elles tournent (Rév d'Arès xiii/1). Oui, aucune pensée aussi sophistiquée soit-elle, n’apporte de solution à notre problème existentiel. Notre seule porte de sortie, c’est l’ha, l'âme:
(Comme) le lait caille, tu chauffes (en toi) le fond, (et) l’ha caille (Rév d'Arès xxxix/8).
Nous aussi, croyants absolus, reconnaissons nos limites, mais grâce au Père nous savons que nous pouvons les repousser en faisant de Sa Parole une canne à notre poignet pour nous guider dans la nuit du monde.
Je souhaite à cet ethnographe, grand explorateur, de belles surprises quand il découvrira son nouveau terrain de jeux, toutes ces merveilles que lui réserve le Père.
Francis N.


25Mai08 82C18
Pas beaucoup de commentaires? Tout de même déjà 17 au moment où je lis, et quelle qualité, quel intérêt, quelles perspectives déployées à travers les retours de nos frères autour du prophète et du miroir-frère ethnologue qu’il a choisi d’honorer!
Certains ont dit comme s'ils "séchaient" (en panne d'inspiration ou d'idée?) devant tant de profondeur de pensée, et je pourrais me dire de même:"Tu n'as rien à dire de plus qui n'ait été dit ou évoqué". Mais tellement grande, belle et stimulante se manifeste ici cette proximité de l’intelligence entre nous ou d'Éden dans nos évocations, que je veux me joindre au chant qui réveille ici l'homme Créateur oublié.
Je renchéris sur ceux qui lisent et citent, comme vous l'avez fait vous même, frère Michel, avec Levi-Strauss, les témoignages d'expérience ou de recherches multiples des hommes sur eux-mêmes. De l'époque sauvage, proche de celle où l'homme couchait sur l'ombre (Rév d'Arès vii/1),l'oreille était un jardin sans le bruit (vii/4), alors que la Voix n'était pas encore entrée dans l'homme (Rév d'Arès vii/4-5) à l’époque civilisée, le bruit (la description intellectuelle et comptable du monde par l’œil de l’extérieur) a remplacé la parole du Créateur, la compréhension du monde par l’œil de l’intérieur dans l’existence humaine, l’homme a cherché des solutions “techniques”, cherché à retrouver des traces de “civilisations” antérieures, des solutions “extérieures” (y compris dans les particules élémentaires vues par le microscope ou chez d’éventuels savants situés aux confins de l’univers), il a buté sur toutes ces portes qui se suivent et qui tournent sans fin (Rév d'Arès xiii/1), il a manqué de faire son âme, de faire et d’apporter sa part spirituelle au monde, et de ce fait il a fait perdre son âme au monde qu’il habite et “dirige”. Il a perdu le fil qui le relie à la nature profonde de la Création et qui lui permettrait d’y participer avec bonheur.
Une fois de plus, merci au prophète de marcher à nos côtés pour nous entraîner à “ressaisir cette longue amarre de la vérité montée du Fond de la Mer universelle et du temps” (citation libre de l’introduction de “Nous croyons, nous ne croyons pas” Pèlerin d’Arès 1991-92).
Merci de nous ouvrir à tous les témoignages humains qui, tous, corroborent, par leurs ombre et lumière relatives, quand on les honorent par le regard del’âme (l’œil du dedans, Rév d'Arès ii/10) le fond humain à réchauffer pour faire cailler (xxxix/8) ce qui le fait flotter, avancer, germer, grandir le vaisseau humain en panne du Vent et de l’Eau du Père. L’homme est un maître de forge qui peut souffler sur le feu de la bonté, de l’amour, du pardon, de la paix, de la liberté, de l’intelligence pour tirer de son minerai de chair et d’esprit l’ha, solide, légère, vive et forte qui rend tout ce qu’elle approche plus solide, léger, fort et vivant.
Bernard


25Mai08 82C19
Ce thème sur Claude Lévy Strauss, dont l'œuvre littéraire m'est inconnue, a cependant fait surgir mentalement un lien avec un texte, que j'ai écrit quelques années après avoir pris connaissance de La Révélation d'Arès, texte que j'ai intitulé "Dieu évident est Vie dans Dieu", qui se voulait l'expression de mon état spirituel, qui est pour moi la résultante de l'étroite relation existante entre culture sociétale, pensées et actions personnelles, et nature, nature étant interprétée comme synonyme de  Créateur Universel.
Et un petit sourire étonné s'est ébauché sur mes lèvres. Ce très grand penseur, honoré par la Pléïade, ignorait ,ou pour le moins voulait ignorer délibérément, la signification du terme 'nature', ce qu'un très modeste esprit comme le mien, pouvait
appréhender intuitivement dans sa primitive simplicité, par la lecture de la Parole.
Que le Tout est Un et que nous sommes des cellules individualisées mais complémentaires, à la spiritualité vécue, oubliée, ou refusée, sauvage  ou cultivée, responsables dans leur liberté, de recréer l'énergie de cohésion du Tout dans son évolution.
Je ne pus m'empécher de penser à cette phrase pleine d'humilité, d'un autre écrivain: "Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre." [...]                                                          
Dominique C.


27Mai08 82C20
Si je me risque à un commentaire sur un tel sujet, moi l'infime, l'inculte, qui n'ai lu ni Lévi-Strauss ni aucun autre philosophe (et je le regrette), c'est avec audace que je le fais, et non par connaissance.
 Je crois que la sexualité reste bien la seule "énergie sauvage" dont l'être humain civilisé peut disposer aujourd'hui, instinctivement, quels que soient son âge, sa condition, sa culture. Mystérieuse et inattendue, on la glorifie autant qu'on s'en méfie.
Mai 68 (je crois): l'acte sexuel est proposé comme seule force naturelle, opposable à la barbarie de la guerre, avec pour slogan :"Faites l'amour, pas la guerre!"
Légitimée par le Père, dans le cadre strict des joies réservées aux époux (Rév d'Arès 2/3, 9/7), et même consécratoire, lorsque les jeunes gens décident de connaître leurs corps (33/21).
Également, test de force et de patience, proposée aux fiancés par l'abstinence.
Soupçonnée par la religion d'empécher l'accés à la vie spirituelle, la religion opposera comme solution à la sexualité la chasteté.
Alliée du pouvoir, surtout masculin, utilisée comme moyen de pression et de suprématie (droit de cuissage).
Difficilement contrôlable, l'énergie sexuelle est, comme vous l'avez écrit, je crois, la plus puissante des énergies. Sans doute, ignorons-nous encore beaucoup de choses sur ce sujet....
Dominique F. 


Réponse :
"Make love, not war" (Faites l'amour, pas la guerre) est antérieur à Mai 68. Ce slogan remonte à genèse même du mouvement hippy fondé par Timothy Leary aux USA.
De toute façon, c'est surtout, ne l'oubliez pas, à la "pensée sauvage" que Lévy-Strauss a consacré une riche réflexion.
Si l'on réduit à la sexualité ce qui reste à l'homme "civilisé" de vie sauvage, je crois que ce que vous dites est partiellement vrai, partiellement seulement. De plus, je ne crois pas que la sexualité soit le seul réflexe sauvage, au meilleur sens du mot, c.-à-d. au sens de naturel, qui reste à l'homme occidental. Il y a aussi l'instinct maternel, la peur, l'instinct de conservation, et j'en passe.
De plus, dans quelle mesure la sexualité est-elle chez tout le monde une impulsion naturelle? Il y a dans le monde "civilisé" tant de déviations et de déficiences (frigidité, impuissance, beaucoup plus répandues qu'on ne croit) que les sauvages dont parle Lévy-Strauss ignorent.
Mais c'est un sujet beaucoup trop vaste pour être développé dans le cadre de ce blog.


27Mai08 82C21
Ceci est un commentaire concernant 82C12, à propos de Marlo Morgan :
Désolé de décevoir Niger, mais le livre de Marlo Morgan est une pure fiction qui ne le dit pas clairement. Il a fait
l'objet de vives protestations de la part des arborigènes australiens, outrés de voir leur culture ainsi falsifiée.
Patrick JoursDeGris


27Mai08 82C22
Lévi-Strauss, comme d’autres auteurs (je pense à Pierre Clastres et à sa Chronique des Indiens Guayaki ou même à Pierre Kropotkine et à son observation des "sauvages" sibériens dans l’Entraide…) a montré que la civilisation occidentale n’était pas nécessairement la seule voie possible vers l’harmonie et le bonheur.
Sans trop idéaliser les "bon" sauvages", ces auteurs ont montré que des sociétés à échelle humaine rendaient possibles un type d’ordre moins mécaniste, moins administratif, plus relationnel, plus organique, que celui de nos pays modernes.
Dieu qui, dans La Révélation d’Arès, nous invite à rebâtir le monde sur la base de groupes à échelle humaine, des assemblées souveraines d’elles-mêmes (Rév d'Arès 8/1), diversifiées, non réglementées et évolutives, sait bien que la liberté et l’amour ne sont praticables que dans des sociétés de dimensions restreintes, où les personnes ont la possibilité de se connaître vraiment, de veiller les unes sur les autres.
Nos société de gigantisme {démographique] et d’anonymat remplacent l’amour par une machinerie bureaucratique de plus en plus abstraite et froide, des structures déshumanisantes et déresponsabilisantes et nous rendent inaptes à la liberté. Sur ce point, les "sauvages" ont beaucoup à nous apprendre sur ce qui fonde l'harmonie sociale, la cohésion d'un groupe et la sécurité de ses membres.
Bien sûr, Éden n'existe nulle part et il ne s'agit pas de copier les société premières, mais de comprendre que notre modèle a ses limites et ses faiblesses et que des types de sociétés dénigrés ou méprisés (comme la tribu traditionnelle ou la commune du moyen-âge, rendues responsables de tous les maux depuis le modèle républicain triomphant) sont porteurs de lumière pour réinventer le monde.
Exode


27Mai08 82C23
Je voudrais vous faire part d’un extrait de "La Pensée Sauvage" de Lévi-Strauss:
"Le propre de la pensée sauvage est d’être intemporelle ; elle veut saisir le monde, à la fois comme totalité synchronique (ce qui se passe dans le même temps) et diachronique (qui évolue dans le temps) et la connaissance qu’elle en prend ressemble à celle qu’offrent, dans une chambre, des miroirs fixés à des murs opposés et qui se reflètent l’un l’autre mais sans être rigoureusement parallèles. Une multitude d’images se forment simultanément, dont chacune, par conséquent, n’apporte qu’une connaissance partielle de la décoration et du mobilier, mais dont le groupe se caractérise par des propriétés invariantes exprimant une vérité."
Je fais le parallèle entre la pensée sauvage ainsi définie par Lévi-Strass et l’assemblée libre, formée par la grande diversité des frères, dont l’ensemble des reflets (reflets des roches, Rév d'Arès 27/6) montre la Direction de Certitude. La pensée sauvage, à la différence de la pensée domestiquée, considère la vie comme un Tout sans écart hiérarchique, un vol d’oies sauvages.
A. L-J.


27Mai08 82C24
Je ne connais pas Lévi-Strauss, mais il a démontré que des athées peuvent réfléchir et apporter davantage que tous ceux se référant à Dieu, à leur propre religion, qui les fait s’enfermer dans une vision-prison qu’ils croient chacun unique et vraie et par là même les fait voir les autres comme inintéressants.
Par "davantage" j’entends au-delà des préjugés, des peurs, des qu'en-dira-t-on, voire des menaces ou exclusion, faisant aller leur réflexion très loin et pour assez longtemps. Les athées grâce à cela ont permis d’élever la pensée plus haut et sont toujours un apport pour les spirituels, pas pour les religieux. Il y a beaucoup plus d’athées spirituels (ne croyant pas en Dieu, le dieu des religions, mais en la bonté que l’homme a en lui et en sa capacité de changement) il y a beaucoup plus d’athées spirituels que l’on ne croit qui sans le savoir croient au Dieu venu à Arès.
Maryse


Réponse :
"Les athées ont permis d'élever la pensée..." C'est, je le crains, un peu court.
Pour ma part, je pense comme vous que des athées (pas les athées) ont contribué à l'élargissement et à l'approfondissement de la pensée, mais il y a eu tout autant d'athées idiots ou bornés qui ont fait régresser cette pensée. Dans le domaine politique ils ont été légions et même dans le domaine scientifique ou philosophique. À preuve, des adversaires de Lévi-Strauss lui-même, qui étaient aussi athées que lui. Inversement, s'il y a eu beauoup de religieux idiots ou bornés, il y en a eu qui ont permis à la pensée d'évoluer considérablement. Je ne veux pas citer de noms, ce blog se voulant un lieu de paix, mais non de polémiques.


31Mai08 82C25
Le commentaire 82C21 répond au 82C12 à propos de Marlo Morgan, disant d'un de ses livre: "pure fiction qui ne le dit pas clairement. Il a fait l'objet de vives protestations de la part des arborigènes australiens, outrés de voir leur culture ainsi falsifiée."
Je trouve que dans votre blog personnel qui n'est pas un forum et qui n'a pas de place pour des développements sur des sujets particuliers, cette intervention un peu courte peut ouvrir à des discussions hors sujet.
Tout témoignage ou tout idée pouvant nous faire avancer dans la recherche par réflexion, je suis allé voir de quoi il s'agissait. On peut trouver sur Internet que Marlo Morgan "fit des excuses publiques pour avoir menti sur la réalité de son expérience: "Morgan admitted for the first time to the eight elders that her work was fiction and a fabrication".(Morgan a reconnu pour
la première fois aux huit anciens que son travail était une fiction et une invention).
Mais on trouve des commentaires modérés suite à cet aveu, par exemple: "Faut-il refermer le livre et ignorer le message parce que son auteur n¹est pas parfait ? Parce qu¹il a triché ou cacher quelque chose pour des motifs inconnus? Ne sommes-nous pas en train de réclamer de manière incessante une forme d¹intégrité chez les autres que nous ne trouvons pas, ou ne voulons pas chercher en nous-même? [...]
Bernard L.


Réponse :
En effet, mon blog n'est pas un forum. Le commentaire 82C21, que je n'ai pas du tout trouvé polémique, avait tout à fait sa place dans mon blog. Il apportait une information très utile au commentateur 82C12, un membre de ma famille qui ignorait que le livre de Marlo Morgan était une sorte d'ethnologie-fiction. 82C12 a été très reconnaissant à 82C21 de lui avoir donné cette information. Merci à vous de lui apporter quelques informations complémentaires.


31Mai08 82C26
Cet article m’a intéressé bien que je ne connaisse pas Lévi-Strauss.
Vous soulevez rapidement un sujet passionnant: Les hommes pensent-ils tous de la même manière?, Qu’est-ce que la pensée humaine? etc.
On a coutume de confondre pensée et esprit, et d’appeler tout ce qui se passe dans la tête de l’homme la pensée. Or, pour moi ce qui se passe dans la tête de l’homme va beaucoup plus loin que la simple gymnastique intellectuelle de manier des concepts et des idées plus ou moins abstraits ou de calculer. Pour moi la tête de l’homme est une fenêtre ouverte sur l’univers et il s’y passe énormément de choses, y compris des choses qu’il croit venir de lui mais qui viennent parfois d’ailleurs.
L’homme peut percevoir beaucoup de choses extérieures à lui. Les rationalistes que beaucoup d’entre nous sont devenus sans s’en rendre compte, s’en amusent. Mais celui qui est entré dans le monde de la vie spirituelle et qui c’est ouvert à l’univers, à Dieu, aux hommes, qui s’est déculturé du rationalisme qui enferme l’esprit humain dans la matière, découvre petit à petit que son esprit et "connecté" ou relié avec tout le vivant. C’est ce que n’ont jamais perdu les "sauvages", il me semble.
La manière même dont s’exprime le Créateur dans Le Livre ne ressort-elle pas de cette forme de pensée? Sa Parole est une époustouflante démonstration de déculturation, un outil formidable pour décloisonner nos esprits, qui réapprennent grâce à cette Parole le langage primordiale de la Vie, qui reviennent à l’aube de l’humanité avant le péché et avant le compte qui en a découlé.
En retrouvant la vie spirituelle par la Parole Divine, nous saurons la récréer sur terre. Il est vraiment dommage que vous n’ayez pas le temps d’aller plus loin pour nous faire partager votre façon de voir dans ce domaine.
Daniel C.


31Mai08 82C27
Je ne peux que respecter un homme qui, dans sa pensée, rétabli le lien entre intellect et nature.
Je me rappelle, frère Michel, combien de fois vous nous avez fait comprendre que l’intellect sans l’intelligence du cœur ne pouvait être que voué à l’échec. La nature est partie prenante de nos personnes, la chair est tirée de la silice, de l’argile. Seul l’aveuglement intellectuel peut  nous laisser croire que nous ne sommes qu’éther. Vous avez dit je crois, que le Créateur nous avais donné une planète d’un équilibre parfait.
Le spirituel nous apprend à en voir la Beauté et les bienfaits. Nos anciens respectaient la terre et tous ce qui y vivaient. Je ne suis pas contre le progrès technique, au contraire, mais, sans le chant des oiseaux, la brise entre les arbres, la douceur d’un levée de soleil dans une clairière, la tiédeur d’un matin d’été, le chant des rivières, etc., quelle tristesse! On ne peut pas rester indifférent devant tant de liberté, la liberté de tout ce qui suit la loi qui sera (Rév d'Arès 28/7-8), celle du Père.
De toute façon, je ne me vois pas me nourrir avec des pilules et vivre d’informatique à outrance. Trop d’intellectuel me fatigue. Vive la vie sur terre! Les grandes plaines ou court le poulain agile courant vers son but, libre du harnais que lui mettent les docteurs (Rév d'Arès 10/10), oui, libre dans sa tête et libre de se rouler dans la luzerne humide et de remercier son créateur des joies de la vie.
Les religions ont tellement dénaturé, muselé, emprisonné la Parole, en en faisant un non-sens, que je comprends l’athéisme de ces grands hommes généreux et plein de bonnes volontés, qui ont eu le courage de se dresser devant un mal (religion) qui a tué la Vie spirituelle.
La pensée sauvage me fait penser à l’homme du sentier, l’homme de riz, l’homme du tubra, qui monte, et à la femme claire (Rév d'Arès xxvii/6-7). L’homme primitif était sûrement plus près de la conscience collective et moins menteur que nous, hommes modernes, devenus  individualistes. Nous oublions l’autre donc l’essentiel.
Alain J.


31Mai08 82C28
Ne connaissant pas Claude Lévi-Strauss, j'ai fait quelques recherches à son sujet, et à ma grande et agréable surprise, je découvre que les travaux de cet homme trouvent leurs applications dans tous les domaines de la  société.
Je comprends mieux et partage votre avis sur le fait que "toute pensée qui moud et remoud la vie doit quelque chose à cet homme-là".
Je fais un lien entre ses écrits, certes importants, et les vôtres: ...et ce que tu auras écrit, qui parviendront à ceux qui doivent se repentir (Rév d'Arès 33/10).
Nicky C-M


31Mai08 82C29
Très bien vue cette entrée, c'est une de mes préférées, même si je ne connais pas l'œuvre de M. Lévi-Strauss.
Ha là là! Moi qui commençais à croire que j'avais un talent d'écrivain avec mes quelques mots sur votre blog, je tombe de haut!
Toutefois, j'ai l'impression que ses études et son œuvre littéraire ont dû être assimilées, car je n'y vois rien de vraiment surprenant, ce qui n'était apparemment pas le cas au milieu du siècle dernier.
Je vais m'y intéresser de plus près, si je peux, car je dois prendre un dictionnaire pour comprendre chaque mot scientifique et philosophique, une torture.
Au point que j'espère que l'intellectualisme n'est qu'une étape dans l'évolution de l'humanité entre l'instinct animal et l'intuition de notre nature divine.
Pour moi la culture est une vue de l'esprit, du niveau de connaissance que l'on a acquis de ce qui concerne la nature, de nos interprétations et des applications que nous en faisons, qui caractérise notre civilisation.
Mais, actuellement, elle nous conduit au pessimisme et à la déprime, si nous essayons d'être lucides sur son effet destructeur de la nature et de nos conditions de vie.
Est ce qu'il a été le premier écologiste?
Je pense, conforté par le travail de ce grand penseur, que nous devons sombrer ou évoluer vers une société plus spirituelle, que personne n'a encore étudiée, si je ne me trompe?
Il ne faut pas avoir peur de cette idée.
Mais c'est dur! L'évolution est difficile. Par exemple, il y a encore des personnes racistes, ce qui est encore une vue de l'esprit car nous somme tous des cro-magnons.
Aminadab


01Jun08 82C30
C'est un frère parisien qui m'avait recommandé la lecture du livre de M. Morgan "Message des hommes vrais au monde mutant " en ajoutant que vous l'aviez cité comme "référence" (lors du cycle d'enseignement à Paris) parce que ce peuple "sauvage" avait gardé des traces d'Éden. Ce roman porte à réfléchir : il incite au refus du mensonge, au bien permanent…  Cependant, j'ai été très déçue par la fin où la tribu décide de s'auto-détruire en quelque sorte, ce qui est contraire à la
détermination du pénitent, car c'est du découragement et le découragement est impiété. Ce livre est bien "une sorte d'ethnologie-fiction" comme le signalent des commentaires sur ce blog.
Cette auteur veut faire passer un message sur l'intégrité humaine et prévient les lecteurs en introduction de son roman que c'est une fiction "inspirée d'une expérience réelle". Nous ignorons les motifs qui pousse M. Morgan à édulcoré son message, il n'en demeure pas moins qu'il a un certain impact pour la part d'appel au "changement intérieur".
Le commentaire 82C25 mentionne une page internet [...] au bas de laquelle, il y a une citation de St-Exupéry, que je reproduis car elle nous rappelle le non-jugement, le pardon et l'humilité:
"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux".
Merci de nous donner à réfléchir toujours plus loin, votre pensée va haut!
Danny


Réponse :
J'apporte seulement deux rectifications à votre commentaire.
D'abord, je n'ai jamais recommandé, "lors de mon cycle d'enseignement à Paris" (1996-1997), la lecture de ce livre de Marlo Morgan, que je ne connaissais pas avant que n'en parle le commentateur Niger (82C12). Lors de mon cycle d'enseignement à l'Espace des Peupliers à Paris je n'ai parlé que d'un livre sur les Hopis, Indiens d'Amérique du Nord, la plupart vivant en Arizona. Quant aux Australoïdes j'ai seulement cité un documentaire remarquable, tourné en Australie par une mission ethnologique du Musée de L'Homme de Paris dans les années 60 ou au début des années 70, je crois.
Ensuite, concernant le commentateur 82C25, je vous renvoie à celui-ci, un peu plus haut sur cette présente page, où vous constaterez qu'il n'est pas fait mention de page internet.
Je me demande où vous avez pris ces informations erronées, qu'on trouve dans votre commentaire.


02Jun08 82C31
En relisant en diagonale cette entrée et ses commentaires me vient cette pensée:
Pour moi le "sauvage,  ce serait comme Jacob qui devint aveugle de dépit et de douleur d'avoir perdu son fils Joseph et qui ne formula qu'un souhait, c'est de revoir son enfant chéri avant de mourir,
[ensuite j'ai envie] de formuler deux souhaits, en guise de testament philosophique :
1) Que me soit donnée l'opportunité de frapper en un coup le mufle (le mousse, Rév d'Arès xxiii/6) du taureau du système et ce, afin qu'il s'effondre, une bonne fois pour toutes.
2) Pouvoir mettre un coup de pied dans le cul monumental (et universel) au noir (Rév d'Arès xviii/1-10), afin que soit significativement abattu le malin (Père de l'Univers, Rév d'Arès 12/4).
Car je n'ai peut-être pas été un frère très performant, du côté du bien actif, mais pour lutter contre le mal, je peux vous garantir que j'ai encore de la réserve, et pour longtemps.
Guy.

PS : Votre enseignement à Paris s'est déroulé du dimanche 7 janvier 1996 au dimanche 18 janvier 1998, soit exactement deux ans (et 140 personnes y participèrent assidûment). Récemment, on parlait du Dalaî Lama (entrée 0081), qui est capable de mobiliser de nombreuses personnes en une seule fois. Mais qui serait capable de mobiliser 140 personnes pendant deux ans? Pas même Claude Lévi-Strauss.
Un évènement unique, en fait, à publier dans les annales: une performance de Dieu et son prophète.
Sur les aborigènes, je me souviens, de mémoire que vous aviez dit, frère Michel, que l'on ne peut pas comprendre les aborigènes, sans naître aborigène.
Et pour l'anecdote: par la suite, dans mes pérégrinations citadines intra-muros et autres trekkings de banlieue, j'apprenais, pareillement, que l'on ne pouvait pas comprendre un aveyronnais (la plupart des patrons de troquets parisiens), si l'on ne naissait pas aveyronnais.
Comme ce n'est qu'une pensée sauvage, je m'arrête là.
Sinon, comme Jean Gabin, je dirais, après avoir fait les cent pas sur cette planète, etc. [cette phrase] qui finissais ainsi: "Je sais qu'on ne sais jamais ... mais ça je le sais".
Je veux. Point.


Réponse :
Je pense que l'audience qu'eut Lévi-Strauss à ses grandes heures professorales fut, et de très loin, bien supérieure à la mienne. Il a quand même occupé de 1959 à 1982 la chair d'Anthropologie Sociale au Collège de France!
Quoique les informations sur ce point diffèrent, certains de ses ouvrages ont été traduits dans plus de vingt-cinq langues. Son essai "Race et Hisoire" (1952), dont j'ai dans ma bibliothèque une réédition de 1987, fut, quant à lui, traduit dans plus de trente langue (certains disent cinquante), sous le patronnage de l'Unesco. L'audience de Lévi-Strauss a été considérable.
Ce que le monde réfléchi doit, et donc ce que je dois si je suis un homme réfléchi, à Lévi-Strauss, c'est d'avoir démontré avec beaucoup de courage et assez de clarté (or, il est très difficile d'être clair dans ce domaine) que l'honnête observateur de l'humanité, qu'il soit ethnologue comme lui ou nabi comme moi, sait que la description comme le sentier de l'homme n'est vraiment pas, mais vraiment pas simple.
Pour Lévi-Strauss il y a eu le courage de refuser le clivage entre nature et culture, parce que la nature subsiste dans la culture et fait de celle-ci autre chose qu'un carcan de traditions et de règles, mais le nature subsiste aussi sous la culture comme une sorte de vide dans laquelle la culture risque aussi de retomber... bref, c'est compliqué pour l'état actuel de notre pauvre intelligence intellectuelle.
Pour moi, dont les yeux furent ouverts par le Créateur, il y a le courage de refuser le clivage entre les bons et les mauvais, parce que chez l'homme le bien subsiste toujours dans le mal et le mal dans le bien, et il y a toujours pour le bon un risque de devenir mauvais autant que pour le mauvais une difficulté énorme de devenir bon... bref, c'est très compliqué pour l'état actuel de notre intelligence spirituelle réduite à un faible lumignon. C'est pourquoi quatre générations ne suffiront pas aux hommes pour comprendre et voir vraiment le sentier vers le Hauteurs que La Révélation d'Arès est venue leur montrer. C'est pourquoi aussi je ne cache pas que je souffre souvent, dans ce blog comme en d'autres occasions que j'ai de m'exprimer, de devoir schématiser, ce qui, que je le veuille ou non, tend toujours plus ou moins au manichéisme, au dualisme, à taire les nuances qui seraient nécessaires pour éviter les clivages. Ceux qui me reprochent d'avoir été parfois trop verbeux dans mes écrits du "Pèlerin d'Arès" oublient que j'y ai tenté d'être plus nuancé, plus vrai donc, ce qui demande plus de développement.
Autrement dit, il n'y a pas d'avancée dans la connaissance et le changement, qui ne soit pas pionnière.
Notre mission est très difficile. Le chemin qu'elle montre au monde est très simple quant au départ:la vallée grasse, et à l'arrivée: les Hauteurs Saintes, mais pour ce qui est du parcours, c'est vraiment la rocaille, le flou, le tracée effacé et incertain et la nécessité d'y accepter tous les hommes, même ceux qui paraissent les plus antagonistes.
Ceux qui ont parfois, surtout dans les années 80, accusé La Révélation d'Arès de marxisme ne l'avaient lue que très superficiellement, trompés par sa sévérité de ton. Marx était totalement dépassé en cela qu'il avait désigné le bien et mal de façon simpliste, en polémiste et idéologue de la lutte des classes, des pauvres contre les riches, du prolétariat contre le capital, alors que la Parole de Dieu désigne le bien et le mal mais à travers les yeux de l'amour, du pardon, de la paix, de la liberté et de l'intelligence. 


03Jun08 82C32
[...] j'essaie de "pousser plus loin nos pensées sans quitter la direction de certitude". Nous avons peu de moyens de savoir si Claude Lévy-Strauss a rencontré parmi les Indiens qu'il a étudiés des âmes fortes qui auraient dépassé leur propre culture. Mais l'objet même de son étude lui a sans doute interdit de considérer le mystère propre à la nature humaine, quand corps et esprit sont animés par l'âme.
Le développement de l'âme est une expérience rare de nos jours, individuelle et singulière, alors que les chercheurs en anthropologie sont formés à rechercher les lois cachées et reproductibles des collectivités humaines. L'intelligence observatrice de nos anthropologues sera bien en peine d'analyser, pas avant longtemps, l'effet naturel des âmes sur le monde: Si Ma Main et sa main tiennent ensemble la houe, l'homme a mille ans et mord encore (Rev d'Arès XXX/7). Cependant, pour enseigner le relativisme culturel à une génération sensible aux arguments scientifiques, Claude Levy-Strauss a su s'évader de la culture orgueilleuse de l'homme occidental, ce qui est admirable.
L'évasion hors du mal est souvent une expérience qui inclut le mal, en le métabolisant pour en faire du bien. La logique
de la recherche scientifique, telle que Karl Popper l'a formalisée par exemple, trouve sa force dans l'interaction continue entre les théories, le débat contradictoire et les expériences scientifiques. Les théories précédentes sont incluses et dépassées pour en faire de nouvelles (la relativité d'Einstein inclut et dépasse la gravitation de Newton, etc). La vérité scientifique est provisoire, puisque la science évolue. La pratique expérimentale du chercheur scientifique talentueux, humble devant le mystère de la réalité, rejoint un peu la démarche du pénitent, qui expérimente des forces spirituelles agissant sur lui, la matière et la vie: Le frère rentre l'étoile dans Ma Main; alors il entend la pierre, il court sur son bras mille ans (Rev d'Arès XXIV/9).
De même, je vois un certain parallèle entre le débat contradictoire des scientifiques et le débat contradictoire des pénitents désireux de changer le monde: ils doivent dans les deux cas tester la réalité, expérimenter des forces et des situations inconnues. Mais les pénitents ne théorisent pas ce qu'ils ont trouvé, ressentent et vivent sans conceptualiser. Chaque théorie sur les vérités fondamentales conduit à dogmatiser la vérité, comme l'ont fait les religions et les sectes.
Poursuivant le parallèle, il me semble que savoir accepter un fait comme tel, peut devenir un acte spirituel. Si un fait brut et vérifiable heurte ma sensibilité, c'est souvent qu'il se confronte, en moi, à une émotion qui a depuis longtemps construit sa citadelle dans mon paysage intérieur, avec ses troupes de pensée-réflexe bien entraînées qui font des raids éclairs sur tout ce qui la contredit...
Et c'est pareil pour le sauvage ou le chercheur scientifique, dont les intuitions "scientifiques" sont aussi orientées par sa
vie intérieure. Pensée sauvage, pensée "civilisée", pensée scientifique et pensée "pénitente" sont ainsi plus proches
que nous l'imaginions avant Claude Lévy-Strauss... dès lors que la vérité est le fil conducteur.
J'adresse à tous les lecteurs de ce blog, mes pensées de paix, d'amour, et de construction du monde changé.
Patrick JoursDeGris


03Jun08 82C33
Je crois, aussi loin que je me souvienne (mais ma mémoire est courte), que je n’ai jamais considéré la philosophie, qui est une branche de la science, qui embrouille plus qu’elle n’éclaire.
La Parole ne cesse de dire: Soyez comme les enfants! (Rév d'Arès 33/8)
À trop intellectualiser on ne voit plus, on compte. L’œil (du) dedans voit les fleurs; l’œil (du) dehors compte les fleurs (Rév d'Arès ii/10).
On ne distingue plus le vrai du faux. Le bruit ouvre la bouche,(mais) ferme l’oreille (vii/16).
J'imagine souvent les philosophes, assis dans leur salon avec leurs invitée, tous, bien rassasiés, ventres bedonnants, discutants des crève-la-faim et imaginant des solutions en paroles qu’aucun ne réalisera en action, les uns reprochant aux crève-la-faim leur fainéantise, les autres reprochant aux états une mauvaise gestion, d’autres encore philosophant sur la condition humaine, élaborants des théories avec des mots bien compliqués pour épater leurs collègues de discussion.
Je me sais pas plus courageux que beaucoup des ces hommes philosophes, mais, je n’ai pas besoins de m’embrouiller l’esprit pour savoir que pour régler la faim du crève-la-faim du coin, il suffit de lui apporter à manger, et quand aux crève-la-faim en général, il suffit de partager, les ressources ainsi que le savoir, leur permettant de s'autogérer.
Une des différences, je crois, entre le philosophe et l’existentialiste, c’est que, l’existentialiste, utilise la réflexion afin d’agir (la fin, c’est l’action) et, dans le cas des pèlerins d’Arès, d’agir en bien, de se changer.
Xavier H.


Réponse :
Je crois que les gens "assis dans leurs salons, bien rassasiés, ventres bedonnants, discutant des crèves-la-faim et imaginant des solutions" sont plutôt des politiques et des idéologues que des philosophes. Je pense que vous avez une vue un peu courte de la philosophie, qui n'a pas connu que des pratiquants bien rassasiés et discutailleurs, mais aussi des Socrate, des Diogènes, des Spinoza, des tas de gens plutôt mal nourris et peu enclins à tomber dans les idées qui valorisent en société. Certains prophètes ou leurs disciples aussi ont philosophé sur la Vérité qu'ils étaient appelés à transmettre. Mais je vois ce que vous voulez dire. Dites-vous cependant que beaucoup de ces phitlosophes nous ont appris à penser, nous ont fourni les outils de la réflexion. C'est le cas de Lévi-Strauss parmi bien d'autres.


05Jun08 82C34
Bien aimé père spirituel (Rév d'Arès xxxiii/14), messager de Dieu, sauvage de Dieu. Voilà que Je m’essaie à un commentaire sans maîtrise du sujet, comme un sauvage!
Mes faiblesses sont immenses et mon cœur enflammé, inculte et ignorant, je ne savais rien de mon frère Claude Lévi-Strauss, et voila que je sais quelque chose! (Mais je pourrais dire cela de tellement de sujets lus de ce que tu auras écrit!) Vos écrits insufflent la connaissance, la sagesse — la sagesse, c’est la connaissance de la Parole et sa mise en pratique — l’intelligence, la liberté (sauvage), la force du réfléchi, du spirituel et sa beauté.
Voilà que le sauvage ne commet pas forcement des sauvageries!!! Il est naturel! Et sa culture aussi du coup! (S’il a une culture!) Peut-être une culture sauvage et naturelle. Mais peut être que la culture n’a rien de naturel! Libre dans sa tête, il fait son jardin, il réfléchi, son cœur le guide. Il cultive la bonté. Se comporter comme un sauvage peut être salutaire!
Voilà que la nature sauvage est directement influencée par nos choix et comportements! Ainsi sans même parler de pollution ni de culture (idem), plus l’humain sera barbare plus la nature sera barbare! C’est une conséquence naturelle! Voila que la culture (les cultures) emplit nos têtes de préjugés et nous divise, elle découle de nos choix et comportements! De ce que nous cultivons! Librement, et nous sommes libres de cultiver la déculturation pour revenir à notre naturel originel!
Voila que notre Nature est Divine! La Liberté (Don Divin) nous a permis de tout dénaturer! Nous avons été et sommes encore barbares, de vrais sauvages! De par nos choix et comportements. La culture n’existait pas à l’origine.Vous me reprendrez s’il y a lieu, évidement et cela fera avancer le savoir, la connaissance, le juste, la bonne pensée, la Vérité.
La nature de l’humain est essentiellement spirituelle, mais le spirituel ne nous est plus du tout naturel aujourd’hui, car enfoui sous les millénaires de mensonges, de violences, d’ignorances, de bêtises, de cupidité, d’impudicité, de barbarie généralisée. Sans nul doute il y a relation structurelle entre nature et culture (Liberté de nos choix et comportements sauvage! Sauvage, barbare ou sauvage naturel (origine divine).
C’est la première fois que je commente, c’est peut être grâce a notre sœur (fidèle au pèlerinage d’été) pichenette (82c02)! Merci! Naturellement, presque sauvagement, j’embrasse mes sœurs et frères humain avec ou sans l’hameçon (Rév d'Arès xxii/8).
Allan Blackbird (Qui cherche l’herbe! Rév d'Arès i/15)


05Jun08 82C35
Avant de connaître La Révélation d'Arès, j'ai cherché la vérité dans les écrits de chercheurs et Claude Lévi-Strauss fût l'un de ceux qui m'impressionnèrent le plus.
De formation philosophique, il s'est confronté à la réalité de la vie, vécue, partagée avec les "sauvages", loin des salons, surtout en Amérique latine, mais il s'est ouvert l'esprit au point de communiquer assez spontanément avec des hommes de cultures très différentes.
J'ai un peu eu tendance à l'idéaliser, mais j'ai été emporté parfois par ses discours, ses écrits et ses pensées si bien que je me suis dit que ce grand homme ne devait, ne pouvait pas ignorer la Révélation d'Arès.
Comme je venais à la même bibliothèque du laboratoire d'anthropologie sociale où il passait de temps à autre, et résolument décidé à le remercier pour le plaisir (surtout intellectuel il faut bien le dire) que m'avaient apporté ses textes, et certains de ces séminaires, cours, etc,... je lui offrais une révélation bilingue que je lui présentais comme une  source incontournable de connaissances anthropologiques. Il m'a courtoisement répondu et remercié par écrit, en précisant qu'il ne la connaissait pas.
Cela devait remonter aux années fin 80, début 90. Depuis, je guettais avec un peu de naïveté les textes parus ultérieurement. Comment ce mécréant, ainsi que vous l'appellez, aurait-il pu ou non se laisser "capter" ou toucher par La Révélation d'Arès? J'avoue que cette perspective d'une rencontre improbable émoustillait ma curiosité. Je n'étais pas
assez proche de Claude Lévi-Strauss pour me permettre de lui demander directement s'il avait eu un avis, si seulement il avait jugé utile de l'ouvrir et de la lire. J'ai donc suivi ses écrits ultérieurs, mais je n'ai rien remarqué de probant.
On me dit que Claude Lévi-Strauss ne vieillit pas bien, surtout moralement parlant. Je me méfie des rumeurs, et puis, tout de même, bientôt cent ans! Ce n'est pas rien!
Il est vrai qu'il ne cachait pas ses inquiétudes quand à l'évolution du monde en général, son uniformisation surtout, son homogénéisation où disparaissent les variétés culturelles à ses yeux plutôt enrichissantes (si je ne schématise pas trop).
Je rejoins un commentaire précédent où quelque chose de spirituel semble émaner d'un homme qui ne se définit pas du tout dans ce registre. J'en connais d'autres, et je trouve ça étonnant.
L. L-H


Réponse :
La Révélation d'Arès en édition bilingue n'a été éditée qu'en 1995 et mise en vente en 1996. Vous n'avez donc pas pu offrir cette édition-là à Claude Lévi-Strauss "fin 80, début 90". C'était forcément plus tard. Ceci n'est qu'une simple rectification à votre usage. Il m'arrive, à moi aussi, de "flotter dans les dates", comme je dis parfois, et de mal situer dans le temps certains événements passés.
Hors commentaires, j'ai reçu un certain nombre de communications m'apprenant que La Révélation d'Arès avait été offerte à Lévi-Strauss par plusieurs personnes, surtout dans les années 90. Vous vous ajoutez à cette petite liste. Pour ma part, je ne la lui ai jamais envoyée, je n'ai jamais eu de contacts avec lui, alors que j'en eus avec Derrida, avec qui Lévi-Strauss eut en commun, dans certaines proportions, le recours à la déconstruction dans la réflexion.


06Jun08 82C36
Une nouvelle fois vous faites de l'amour, du pardon et de la paix une direction de certitude, parce qu'un jour vous avez vu la Vérité. D'autres, comme moi, n'en sont pas à ce stade. Dans le meilleur des cas, par beau temps, ils en font une source de conviction. Que survienne un évènement imprévu, et tout repart dans l'autre sens. Des parents élevaient leur enfant dans l'amour et la paix, l'entourant de mille précautions pour qu'il ne lui arrive rien. Or voilà qu'on les informe que leur amour est allongé sur la voie, là-bas, sans vie. Quel sens donner à cela? L'amour serait-il donné en pure perte? Les athées considèrent la mort comme le néant qu'ils repoussent loin, très loin dans le temps. Ce jour-là le néant est arrivé à la vitesse du train. Les athées, et beaucoup d'hommes aussi, se sont trouvés bien démunis devant tant d'injustices. Ne pouvons nous rien pour eux ? Souvenons nous que c'est peut-être grâce à leurs exploits que Dieu a choisi d'apparaitre chez nous, et n'est-ce pas une famille d'athées qui nous a donné un prophète?
La très belle veillée 17 nous apporte une esquisse de solution. C'est la réponse de Dieu à toutes nos douleurs, nos questions, nos prières avant même qu'on ait pu prononcer une parole. Dieu est Amour et l'Amour ne supporte pas la mort. Dieu a donc joint à la vie de l'homme une dimension d'éternité. C'est tellement simple que même la logique de l'homme peut comprendre cela, sauf cette démesure d'éternité que l'homme a du mal à appréhender. Ainsi Dieu propose à l'homme qui a subi mille affections pendant son segment de vie terrestre, de tout diluer dans cette démesure d'éternité, afin qu'il ne reste aucune trace de rien. Alors, et alors seulement pourra-t-on parler de justice humaine, de notion de frères et de sœurs qui seront devenus ainsi en parfaite égalité de sort. Car peut-on parler de fraternité de destin entre cette soeur collégienne qui git aujourd'hui sur la voie ferrée et ce frère Claude Lévy-Strauss qui est couvert de gloire. L'un a eu sa chance, pas l'autre.
Seule, la démesure d'éternité effacera la douleur de la perte d'un enfant.
Jacques de Bretagne.


Réponse :
Je m'étonne que vous ignoriez mon enseignement abondant pendant tant d'années, sur le hasard du mal, le caractère incontrôlable du mal. Seul le bien est contrôlable. L'homme a déclenché le mal et l'une des caractéristiques du mal est sa contingence, il arrive ou n'arrive pas, il arrive là ou il arrive ailleurs, il est énorme ou il est petit, mais il sera toujours là tant que l'homme ne changera pas en bien. Un bébé mourra tant qu'il y aura à dix mètres, dix kilomètres, dix-mille kilomètres de la un menteur, un méchant, un cupide, un meurtrier, un tortionnaire, un juge inique, etc. La responsabilité est collective, c'est vous et c'est moi le responsable de la mort des gosses du passage à niveau.
Ces pauvres enfants morts au passage à nouveau, qui n'est en peine à cette évocation? Mais aujourd'hui où l'on repense au 6 juin 1944, le jour du débarquement, de la délivrance, jour extraordinaire pour ceux comme moi qui l'ont vécu après une nuit de quatre ans sous la botte nazie, comment ne pas penser aux 50 millions de morts que fit la Seconde Guerre Mondiale? Avaient-ils mérite leurs souffrances et leur mort? Pas plus que les enfants du passage à niveau.
Ce mal de la guerre que l'homme provoque, c'est le même mal qui a fait mourir ces pauvres gosses en 2008, comme ailleurs ces pauvres soldats mobilisés ou civils bombardés ou massacrés, c'est la guerre que le mal livre chaque jour à l'humanité. Si vous n'avez pas compris cela, vous n'avez pas compris quelque chose de capital dans la mission que nous a confiée le Créateur! Il faut changer le monde (Rév d'Arès 28/7).


06Jun08 82C37
Merci, frère Michel, de me faire connaître Lévi-Strauss et quelques unes de ses pensées. Je ne connaissais pas ce philosophe, qui à laisser à l'humanité une richesse de réflexions intuitivement proche de la Parole.
Nous avons perdu l'habitude de lire les grands penseurs, de beaux textes, de magnifiques écrits afin d'enrichir notre âme et notre vie. L'homme devenu médiocre, hypermatérialiste, se nourrit de programmes télé, de jeux, de catastrophes, de sciences fiction abêtissants, sans donné la place qu'il mérite au beau au bien. Pourtant depuis La Révélation d'Arès nous travaillons à prendre de la Hauteur vers le Créateur, nourrir notre pensée et notre réflexion, qui elles créent la Vie belle et spirituelle.
Ce qui ne nous éloigne pas des réalités comme l'écrit Xavier H (82C33). Sortons de la désespérante qui appauvrit nos forces.
Nous avons aussi un grand besoin de beauté, de joie, d'amour pour rendre notre ha [notre âme] plus forte (Rév d'Arès xxxix/5 à 11) comme l'écrit Patrick Jours de Gris (82C32).
Pousser nos pensées toujours plus haut, plus loin et progressé dans la vertu, la connaissance de soi et du monde, est indispensable dans notre évolution spirituelle.
Sortir définitivement de la vallée grasse (Rév.Arès 26/4, 31/2).
Comme vous dites, frère Michel: Il faut éviter les clivages. A un moment de ma vie, je trouvais qu'être bref mais concis était important, je m'aperçois qu'il n'en n'est rien, il est nécessaire de nuancer pour n'être ni moralisateur, ni manichéen, mais expliquer toute sa propre pensée afin d'être compris de l'autre. merci à tous.
Simone L.


XXXxx08 82C38
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