21Mai08 82C01
"Pensée sauvage..."
J'aime ce mot "sauvage," car pour moi il évoque l'odeur que
l'on respire après une nuit passé au dehors, sous la tente ou à la
belle étoile, lorsqu'on sort le nez de sa couche et l'on hume la
luzerne fraiche. Parce qu'il me rappelle les épopées jubilatoires de
mon enfance, quand je dévorais les chemins de forêt à toute blinde sur
mon bicloune [à toute vitesse sur ma bicyclette], les batailles de boue
et les plongeons dans les vagues, le ciel éclatant des Amériques et la
puanteur rance des bidonvilles d'Amazonie où des enfants sans âge
respirent la joie de vivre.
"Pensée sauvage", un mot qui soulève toute la vie comprimée au fond de
mes entrailles et qui me rappellent cette phrase d'un autre penseur de
poids, mais croyant, Henri Thoreau : "Toutes les belles choses sont
sauvages et libres."
C'est parce que j'ai reconnu d'instinct dans La
Révélation d'Arès les élans de ma "sauvagerie", que j'ai
faite mienne cette Parole et que je travaille depuis, chaque jour, à
tenter de réveiller et faire passer par tous les pores de ma peau, le
souvenir de cet vie enfouie.
Souldigg
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Réponse
:
Merci pour ce beau commentaire! Jésus disait, il y a deux mille
ans: Si vous ne changez pas et ne devenez pas comme
un de ces enfants, vous
n'entrez pas dans le royaume des cieux, c-à-d. dans la vie
spirituelle
(Matthieu 18/2).
Oui, le Pèlerin d'Arès rouvre la boîte de son enfance perpétuelle, sa
"sauvagerie" au meilleur sens du mot. L'âme
ne peut être faite que d'une éternelle jeunesse.
Ce n'est pas exactement dans ce
sens que Lévi-Strauss démontra que rien ne séparait la nature de la
culture, bien sûr, mais par extension de son concept, nous sommes en
droit de dire que la fraîcheur d'une enfance perpétuelle vaut les
meilleurs diplômes et doctorats du monde sur la route du Salut.
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21Mai08 82C02
Dans une réponse à un commentaire, je ne sais pas dans quelle entrée du
blog, vous disiez qu'à ceux qui vous déclaraient: "Je n'aime pas les
juifs," vous répondiez: "Vous tombez mal, je suis juif." Vous répondez
ça par catachrèse [métaphore ou transfert de sens], mais je finis par
me demander si vous n'êtes pas vraiment juif. En tous cas, vous aimez
les juifs avec une insistance qui voisine la préférence. Vous évoquez
aussi Emmanuel Lévinas, autre philosophe juif, même si Lévinas, comme
vous semblez le savoir, n'a jamais été d'accord avec Lévi-Strauss.
Lévi-Strauss est peut-être athée, mais Lévinas et lui ont eu chacun un
grand-père rabbin! Tout chien chasse de race.
Pour ma part, je n'éprouve que peu d'attrait pour la pensée de
Lévi-Strauss. Votre rapprochement avec les Pèlerins d'Arès est tirée
par les cheveux, parce que la "structure" qui dans l'esprit de
l'ethnologue (qui avait été professeur agrégé de philosophie dans les
années 30) relie la nature et la culture n'allait pas du tout dans le
sens que lui donne votre entrée 0082. D'ailleurs, cela ne vous échappe
pas, puisque vous citez nature-culture dans le sens inverse
culture-nature et tout le monde voit bien l'intention que vous y
mettez: Faire dire à Lévi-Strauss ce qu'il n'a jamais dit.
Pichenette
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Réponse
:
J'affirme que le point souligné par mon entrée est indiscutablement
opposable à ceux qui, comme le fait la religion culturelle (de façon
encore fruste et floue mais qui se précisera), considèrent la foi des
Pèlerins d'Arès comme un retour dangereux à l'incontrôlable, au sauvage
(considéré comme mauvais).
Ce point, c'est la négation radicale apportée par Lévi-Strauss à la
séparation nature/culture que les scientifiques avaient faite pendant
des siècles — Chez Lévinas c'est plutôt la séparation
irresponsabilité/responsabilité qui est discutée, si ma mémoire est
bonne —. Lévi-Strauss a notamment démontré dans "Pensée Sauvage" que
non seulement
la "sauvagerie" n'est pas nécessairement barbarie, mais qu'elle est
souvent tout le contraire, et que tout le monde est capable de pensée
sauvage et que cela n'a rien de péjoratif et est au contraire bien
ancré dans la nature profonde de l'homme.
N'est-ce pas justement au
retour du spirituel simple et "sauvage" au meilleur sens du mot que
nous invite La Révélation d'Arès? Je
maintiens qu'à ceux qui considèrent ou qui se préparent à démontrer (je
m'y attends) que notre foi arésienne est un
recul "dangereux", nous pouvons opposer les travaux de Lévi-Strauss.
Par notre pénitence nous sommes déjà en
mesure de démontrer qu'elle est un énorme progrès.
Accompagné
d'un frère, j'ai eu voilà quelques mois un entretien avec un haut
fonctionnaire d'un service d'observation des "sectes" et je compris
bien, notamment dans l'exclamation un peu effrayée de la secrétaire de
cet homme, au reste très respectable, en substance ceci: "La liberté
dans votre assemblée, quel risque!" que c'était là que se cristallisait
l'inquiétude officielle. Le temps compté ne permettait pas de s'étendre
sur la parabole du poulain libre du harnais des
docteurs (Rév d'Arès 10/10), mais si je rencontrais une
nouvelle fois ces personnes, je leur assurerais mon espérance
mise dans cette liberté en citant
Lévi-Strauss. Le poulain dont parle le Père
est à l'évidence sauvage au bon sens du mot. Me comprenez-vous mieux
ainsi?
Je
ne relève pas les remarques de votre commentaire sur les origines
juives de Lévi-Strauss et Lévinas. Je les trouve bien tristes, et pour
tout dire étonnantes, de la part d'une femme qui, si je l'identifie
correctement, est un Pèlerin d'Arès régulier au Pèlerinage de l'été. Je
vous invite à oublier les cultures qui nous ont tous amenés à être,
selon nos origines, différents les uns des autres et je ne crois pas
que Lévi-Strauss me dirait le contraire.
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21Mai08 82C03
Votre entrée est, comme d'habitude, aussi inattendue qu'un petit
chef-d'œuvre. Ne protestez pas, s.v.p!
Je
suis peiné quand vous vous humiliez en vous traitant de "gribouilleur
et philosophard" (je ne connaissais pas ce mot qui figure en effet dans
le Grand Robert), parce que depuis que je suis votre blog, qui m'a fait
revenir à La Révélation d'Arès, j'ai
rencontré en vous un
homme clair, sage et instruit. C'est un honneur et une force pour les
croyants qui vous suivent d'avoir un frère aîné (Rév
d'Arès 16/1) comme vous, frère Michel.
J'avais
déjà remarqué dans "Le Pèlerin d'Arès" votre précaution vis à vis des
lecteurs de rappeler que vous n'êtes "pas un écrivain" mais un
"plumitif." Je ne crois pas que cette humilité explique quoi que ce
soit de défaillant dans des écrits où je ne trouve pas de défaillances
et je ne crois pas qu'elle corresponde à la vérité.
Depuis hier
soir j'y réfléchis, je me dis que la solitude (fonctionnellement
dingue! tout le monde s'en aperçoit maintenant) que vos frères vous ont
imposée, certainement pas par volonté mais au contraire par paresse de
s'entendre sur la question "un prophète pour quoi et pour quoi faire?",
vous a peut-être inspiré l'idée fausse que vos frères ne vous
déconsidéraient pas, mais étaient inconsciemment plus aptes que vous à
présenter au monde le Message d'Arès. Le temps a montré que c'est faux.
Vous restez le plus apte à présenter ce Message sous ses divers aspects
(Citer une relation utile entre Lévi-Strauss et les Pèlerins d'Arès est
vraiment inattendu).
Je me sens honoré de lire un blog qui sera certainement cité longtemps
après votre mort et honteux que l'assemblée
n'apporte pas plus d'écho à ce que vous dites. Quelqu'un vous a -t-il
seulement proposé d'éditer ce blog ou des morceaux choisis? Je ne sais
pas, mais je parie sur le contraire. Je ne crois pas qu'il y ait dans
notre assemblée "sauvage" des "chefs" ou
des meneurs" comme
certains prétendent pour expliquer leurs défections ou leur
individualisme, mais je crois que ceux qui parlent haut ne voient pas
ou ne cherchent pas à fédérer les bonnes volontés, les compétences et
les ressources. Si ça doit venir, je crois que ce blog y aura contribué.
J-M
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22Mai08 82C04
Lévi-Strauss? Connais pas ! Question de niveau intellectuel sans doute.
Voilà la première réaction que j'ai eue.
Indécent de faire un commentaire avec ça, n'est-ce pas?
Je
me rends compte également que votre niveau de réflexion de prophète
s'est singulièrement élevé dans cette entrée comme si vous cherchiez à
vous élever au-dessus de la perspicacité des ethnologues. À ce jeu, la
multitude va être vite dépassée et on comprend mieux cette notion
de petit reste, qui ne marque pas
un mépris pour la multitude, mais qui résulte du différentiel
énorme qui existe entre La Révélation d'Arès
et l'état actuel du monde.
Dans
un premier temps, les Pèlerins d'Arès devront être capables de donner
la réplique à des gens du niveau intellectuel de Claude Lévy-Strauss.
Dans votre entrée [0082] deux mots me paraissent importants:
(1)
Athéisme, bien sur, que je considère comme le mouvement spirituel le
plus performant du vingtième siècle, car il a agi pour s'opposer au
prosélytisme triomphant des religions, spécialement en France, ce qui
fait l'admiration de nos amis étrangers. C'est sans doute grâce aux
mouvements athées laïcs, que, malgré 90% de catholiques en France, il y
a 90% de non pratiquants. Il convient de saluer la performance, même si
,dans le domaine de l'hypocrisie, il est difficile de faire pire! Je
note en outre que dans les bibliothèques de la République, la Bible et
le Coran sont côte à côte bien avant que La Révélation d'Arès
ne le recommande.
(2) Nuit, un mot spécifique à La Révélation d'Arès,
puisqu'il nous renvoie aux premiers instants de la Révélation. Si
j'étais ethnologue, je dirais même que c'est un mot fondamental pour
comprendre les premiers temps de la mission d'Arès. Dieu est venu dans
la nuit du monde. Il a dicté son message et, dans le même temps, il a
réveillé la conscience du prophète, ce qui fait
qu'aujourd'hui,
tout le monde peut entendre le message mais il n'y a guère que frère
Michel qui soit suffisamment éveillé pour le mettre en œuvre. D'où la
solitude du prophète.
Frére Michel est le prophète de la nuit du
monde, il prêche à des endormis. À la limite, c'est un prophète à
retardement qui explosera plus tard. Cette situation ubuesque a quand
même un avantage: elle ne trouble pas trop l'ordre publique, les
autorités en sont ravies, j'en suis sûr.
Jacques P.
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Réponse
:
Voilà un commentaire intéressant
à double titre. D'abord par ce qu'il dit en soi. Ensuite par
le
fait qu'il montre à quelle largesse d'esprit nous pouvons, Pèlerins
d'Arès, parvenir. Un tel échange d'entrée/commentaires serait
impossible chez nos frères Témoins de Jéhovah et même chez d'autres
considérés comme plus ouverts aux relations d'idées. Ici nous pouvons
parler d'athéisme et de nuit sans diaboliser les mots, mais en
soulignant au contraire la faculté qu'ils ont de pousser plus loin nos
pensées sans pour autant quitter la direction de certitude.
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22Mai08 82C05
Je suis surpris par la
rareté des commentaires. Quarante-huit heures après l'installation de
votre entrée 0082 je n'en vois que trois [Le commentaire 82c04 n'était
pas encore publié]. C'est une chute d'intérêt notable comparé aux
dernières entrées qui ont tout de suite provoqué des réactions assez
nombreuses.
À moins que ce soit l'embarras devant un sujet
difficile. Lévi-Strauss est un savant connu des milieux scientifiques
et philosophiques mais peu connu du grand public. Pourtant, en son
temps, un livre comme "Tristes Tropiques"eut un succès considérable en
1955 quand il parut, mais son auteur a vécu trop vieux (il est
centenaire cette année) et n'a rien publié depuis très longtemps. Il
serait comme oublié, si La Pléiade n'avait pas décidé de le publier cet
mois-ci.
Vous, frère, Michel qui avez seulement vingt ans de moins
que Claude Lévi-Strauss, êtes un peu de sa génération. Cet homme pour
vous représente une grande étape des sciences humaines, dont il a formé
un tournant décisif, quasi révolutionnaire en démontrant que les
soi-disant primitifs ne sont pas plus primitifs que nous ou plutôt que
nous sommes tout aussi primitifs qu'eux, si nous voyons les choses
comme La Révélation d'Arès les voient, ce
que votre entrée montre bien.
Je
trouve quand même extraordinaire, pourtant très juste, que vous tiriez
de l'œuvre de Lévi-Strauss un argument pour démontrer au monde qui
méprise les Pèlerins d'Arès comme croyants rustres ou primaires,
attachés à un credo puéril, et même plus attachés à un guru qu'à un
credo, que leur foi vaut la foi des religions les plus raffinées.
Mikal, vous n'êtes pas quelqu'un d'ordinaire.
J.L.
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22Mai08 82C06
J'ai toujours été touché par le coté sauvage, fulgurant de La
Révélation d'Arès,
qui produit en moi, quand je prie, des fulgurances de sens
qui
sont comme des mini-révélations sauvages à l'intérieur de moi. Elles
arrivent sans que je les cherche d'ailleurs. On se sent parti prenante
alors de cette Révélation d'une manière vivante qui dépasse
l'intellect. C'est surtout Le Livre [deuxième partie de La
Révélation d'Arès]
qui me produit cela. Comme je n'ai jamais lu Lévi-Strauss, je ne sais
pas ce que je lui dois et votre phrase à ce sujet m'interpelle.
Cette
entrée [0082] m'a rappelé quelque chose d'essentiel et m'a fait du
bien, un bien incroyable, à un moment où la grisaille du compte
m'envahissait la tête (rapports au travail). La
Révélation d'Arès
exalte les valeurs du "sauvage": vitalité, spontanéité, fraicheur ,
évidence... qui ne s'opposent d'ailleurs pas à la
réflexion, à la patience, à la prudence,
qui ont
toutes leur nécessité face aux nouvelles découvertes de la foi
évolutive et créatrice, mais tout cela produit du bonheur stimulant.
Alors que dans le "civilisé culturel" on ne fait que ressasser les
mêmes vieilles voix et on devient sourd à
la création.
L'homme n'entend plus Dieu qui grisse dans son coude
(Rév d'Arès xxxiv/2).
Le sauvage comme je le ressens en écrivant ces mots, c'est la création
qui continue. Une prise directe de nous-mêmes avec la création et le
Créateur qui continue son travail. Oui, je vois de la raison au retour
du sauvage, un retour du Vivant.
BdlF
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23Mai08 82C07
Claude Levi-Strauss? Je ne connais que le nom malgré, il y a
une trentaine d’années, un court passage en étude de sociologie où il
était évoqué. Les études sont sûrement très profitables à tout âge,
mais à 20 ans c’est la bohème, la vie sauvage quoi, qui m’intéressait.
Il m’a fallu 20 années et La Révélation d'Arès
pour comprendre que j’étais culturel même en étant
sauvagement civilisé et sauvage malgré l’assimilation culturelle.
On dépasse ou on transcende ou on transfigure sa nature de sauvage
culturel en redevenant innocent, enfant d’un royaume
que l’homme sent et comprend comme n'ayant pas complètement disparu de
la terre, quand il commence à vivre selon sa simple direction.
Un royaume où la royauté est aussi
indicible que sensible. Comme porté par le vent, à l’image des oiseaux
que j’ai la chance de voir planer presque tous les jours — et même
certains chantent encore —. Ils n’ont pas l’air de trop s’enquiquiner
dans leur vie de sauvage; j’entends le merle en tapotant sur
mon clavier. On se ferait bien une causette tous les deux mais j’ai
oublié son langage. Je reste bouche bée devant la nature,
spécialement au printemps quelle féérie de couleurs!
Quand nous
parviendrons, nous humains de l’ère des cavernes spirituelles, à faire
de nos tabernacles charnels et de notre monde terrestre une
féérie permanente de créations et d'activités aussi merveilleuses
qu’utiles…
C’est vrai qu’on n’a pas que du pur instinct, nous
avons tellement de chose à penser et tellement à nous occuper. Certains
finissent
même par déclarer... Je ne sais pas si c’est le produit où l’effet de
l’athéisme, du rationalisme et de l’impasse de la religion, mais
j’entends cette
affirmation
péremptoire assez régulièrement: "Faut pas trop se poser de questions,
sinon on se tue!" Penser serait
donc la cause, le sujet, des pires tourments! Une vie d’homme sans
tête? Le rêve donc! Même le ver n’a peut-être pas cette
chance,
le pauvre. Il peut souffrir si on lui coupe la tête. Des fois
je me demande si souffrir n’est pas déjà participer à une fruste
conscience. Je sais, c’est un concept sauvage. Merci pour cette entrée
[0082] qui me donne envie de philosopharder comme ça entre deux rangs
de
commentaires, avant de rentrer dans ma vie de taupe qui a
aussi besoin de compter en bon et sérieux économiste.
J-C. D
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23Mai08 82C08
C'est intéressant de
savoir qu'un homme athée aussi brillant que Lévi-Strauss considère le
travail philosophique d'un autre homme athée tout aussi brillant,
Sartre, comme une "métaphysique pour midinette". Peut-être que Sartre,
ce n'est qu'une hypothèse faisait partie des "intellectuellement
correct" pour ce qui concerne l'absence de relation entre la nature et
la culture?
Quand nous entendons parlé d'athéisme, on a le
sentiment qu'il est représenté par un bloc bien homogène, une pensée
unique de l'athéisme, mais c'est oublier la grande diversité en son
sein.
En tant que croyant, ayant une foi en Dieu, dans la Bible, le Coran
et La Révélation d'Arès,
je souhaite être reconnu pour ma foi qui a, bien sûr, ses généralités,
mais aussi sa spécificité qui n'enlève rien à ma fraternité, au
contraire, mais qui me démarque de la foi religieuse, traditionnelle,
institutionnalisée. Je suppose qu'un athée en recherche d'une
conviction éclairée et l'ayant trouvée par exemple dans la philosophie
du très médiatique Michel Onfray qui refuse totalement l'héritage
judéo-chrétien, un athéisme radical certainement proche de Lévi-Strauss
et que l'on associe ses convictions à l'athéisme d'André
Comte-Sponville qui, lui, considère les évangiles comme message de
haute spiritualité et Jésus comme ayant été l'homme qui a le mieux
parlé de l'amour. Je suppose que cette personne ne sera pas contente,
elle aura le sentiment que l'on a trahi sa pensée.
Les sentiers chevriers, (Rév d'Arès 25/5), le
poulain agile, (10/10),
la Mer qu'on trouve sur les Hauteurs (20/4), la voix face à l'aurore
(xiii/15), la figue qui se fend sous le soleil, (viii/4), le jardin qui
ne fane pas, (xvi/17)... Voilà des termes de La
Révélation d'Arès
qui nous projettent dans la vie spirituelle naturelle autant
que
croix, sacrement, dogme, hiérarchie en maintiennent d'autres dans la
culture religieuse.
Les Pèlerins d'Arès veulent passer de la
culture vers la nature cela nous différencie des nombreuses
orientations de foi religieuse et nous souhaitons que cela se sache
afin d'éviter que notre mouvement soit noyé dans la masse des
mouvements existants, et nous devons, c'est la moindre des choses
reconnaître les spécificités et diversités de l'athéisme, en évitant si
possible la généralisation.
Palanep
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23Mai08 82C09
Les commentaires de Jacques P. et de J.L., me donnent l'occasion
d'intervenir.
Pour
ma part, la non participation dont parle J.L. n'est pas due à
une
chute d'intérêt, Oh non! Mais vous portez sur le monde un regard
tellement large, vous montrez une telle hauteur, que je ne peux que
lire et me nourrir.
De telles entrées me donnent un peu plus conscience du faible
lumignon qui est le mien, de mon étroitesse de vue qui me
laisse au ras du sol.
Aussi,
merci à Jacques P quand il dit: "Frère Michel est le prophète de la
nuit du monde, il prêche à des endormis. À la limite, c'est un prophète
à retardement qui explosera plus tard." J'ai envie de le
croire
parce que cela m'aide à avancer sans me laisser prendre par le
découragement qui est impiété (Rév d'Arès 13/8).
Madeleine
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23Mai08 82C10
Je
suis sorti de l’école à 13 ans ½ pour aller en apprentissage. Je n’ai
pas plus lu Lévi-Strauss que Sartre ou tout autre philosophe et
penseur. Si je regrette, d’un côté, de n’avoir pas suivi d’études
supérieures, j'ai d'un autre côté appris le discernement, la réflexion,
l’échange de propos, qui amènent à mieux comprendre et se faire
comprendre.
Lorsque je suis arrivé en apprentissage, j’ai perdu
mon angélisme, découvrant la brutalité du monde du travail artisanal de
1965. Si quelqu’un a lu "La Maison des autres" de Bernard Clavel, livre
que je n’ai pas lu, mais dont j’ai vu l’adaptation télévisée en 1977,
c’est ce que j’ai vécu, qui ne m’a pas arrangé le caractère.Ddu fait
que j'étais un frêle enfant, je subissais en plus les turpitudes des
autres employés les sarcasmes du patron. Je n’en reviens pas d’avoir
pourtant toujours gardé un cœur bon en recherche perpétuel d’amour.
Avant de découvrir La Révélation d'Arès,
et depuis ma jeunesse, j’entendais mon père rabâcher que les schleus
[les Allemands], les ritales [les Italiens], les bouniouls [les Arabes
et Africains] et tous les autres étaient des cons "sauf nous," [les
seuls] à graviter sur terre [avec intelligence], j’étais mal barré !
Pourtant mon père avait le cœur sur la main, il a certainement vécu des
moments terribles durant les 2 guerres qu’il traversa, il est parti
avant que je ne commence à changer.
J’aurais aimé lui suggérer la voie arésienne.
Bref,
je suis resté un sauvageon, un rebelle. Cet article, frère Michel, me
fait mieux comprendre le cheminement des hommes instruits, je vais
pouvoir leur porter plus d’attention, lors de rencontres quand, sans
préjuger, certains vous rient au nez en leur suggérant que les hommes
peuvent changer.
Quand à mon expérience avec la religion,
un seul prêtre m’a ému, il animait une colonie de vacances où ma mère
cuisinait. Longtemps plus tard, je lui demandais de célébrer mon
mariage. Puis, lors de mon passage dans un hôpital de rééducation
fonctionnelle, j’ai appris qu’il avait été puni et déplacé dans un
village ravitaillé par les "corbeaux", pour avoir eu trop d’intimité
avec certaines femmes de sa paroisse! Un curé défroqué en somme, qui
avait une grande foi, c’est peut-être lui qui éveilla dans mon cœur
d’enfant, la foi en Dieu ou en l’église, serai-je plutôt tenté de dire
avec le recul? Foi que j’ai perdue vers la trentaine, pour la retrouver
en 1991 dans La Révélation d’Arès qui me
l’a redonnée, pure.
Merci Père de l’Univers, merci Mikal,
merci mes sœurs et frères. J’ai, grâce à vous tous acquis l’intelligence
du cœur.
Michel J.
|
24Mai08 82C11
Rien à voir avec les commentaires précédents que je "bois"
fraternellement. Le frère aîné (Rév d'Arès 16/1),
mâchant la poussière pour les frères (Rév d'Arès xii/5),
"réduit" Claude Lévi-Strauss, philosophe ethnologue, au lien ténu
nature-culture.
Allons... "prendre l'air"! Par là "L'homo domesticus" que je suis s'en
va "respirer" l'air pur du dehors. Mais pour l'homme primitif cette
expression s'entend au sens littéral: "PRENDRE l'air": c'est comme pour
l'humble lapin de clapier capter l'air activement avec ses narines,
comme chez certaines peuplades demeurées proches de la nature, en
Afrique par exemple. "Les ailes du nez comportent de petits muscles
qui, chez nous, demeurent inactifs mais qui possèdent une grande
mobilité chez ces hommes dits sauvages. A chaque inspiration, leurs
narines s'écartent pour réaliser une véritable PRÉHENSION de l'air.
Alors sommes-nous sauvages... ou pas?. Et les odeurs?... Vous
souvenez-vous, frère aîné de cette "exquise odeur florale, ce parfum
consolateur, cette fête?
"Je suis un arbre odorant, épanoui de bonheur," disiez-vous. L'appareil
respiratoire intimement connecté au système nerveux, paraît-il,
constitue un TOUT organique en sorte qu'une odeur nauséabonde bloque
aussitôt les mécanismes respiratoires... Et la jument
du soleil est, paraît-il, une urne qui pue (=la
terre, Rév
d'Arès xix/15)! Où en sommes-nous?!
Fabian
|
24Mai08 82C12
J'ai lu avec grand intérêt votre dernière entrée avant-hier et je suis
toujours frappé à la fois par la profondeur de votre analyse sur les
choses et par la manière originale que vous avez de les présenter.
Comme beaucoup, je connais "Tristes tropiques" de Lévi-Strauss, mais de
manière
superficielle, n'étant ni un sociologue, ni un ethnologue, ni un
lologue quelconque d'ailleurs. Votre entrée arrive à un moment où je
suis en train de lire un livre qui m'a été récemment prêté par une sœur
de notre groupe missionnaire: "Le Message des Hommes Vrais" de Marlo
Morgan (éditions "Jai Lu"), qui raconte l'expérience étonnante d'une
Américaine bien "culturée" qui s'est retrouvée vivre quelques temps au
milieu et selon les mœurs des Aborigènes d'Australie. Elle y a fait des
découvertes extraordinaires comme le fait qu'ils communiquent entre eux
par la transmission de pensée (à ce propos, les Aborigènes pensent que
les hommes civilisés, qu'ils appellent "les Mutants", ne peuvent plus
communiquer ainsi, car leur relations sont trop basées sur le
mensonge), le fait qu'ils respectent la nature et surtout qu'ils
cherchent à devenir meilleurs chaque jour, comme tout pénitent
s'y emploie. Il serait trop long d'en faire un résumé, mais il me
semble que cet ouvrage est une illustration très accessible de ce que
Lévi-Strauss exprimait.
Par ailleurs, cette lecture apporte l'exemple d'une vie spirituelle
sans Dieu et sans religion, la vie spirituelle étant la recherche du
bien en soi et de l'harmonie entre les hommes. Compte tenu du caractère
"primitif "de ces peuples — j'entends par "primitifs" qu'ils n'ont pas
évolué dans leur façon de vivre depuis des millénaires, on peut
imaginer qu'ils ont conservé un peu d'Éden en eux —. Reste aux Pélerins
d'Arès à retrouver cette Vie, comme leur
demande le Père, mais avec les
voitures, les téléphones portables et l'énergie nucléaire (revenir
à l'Oasis que le Père n'a donné qu'une fois (Rév
d'Arès 24/3 ne signifie pas revenir au
temps des cavernes) et de réveiller cette Vie
non seulement dans les
déserts australiens, mais sur toute la Terre. Quelle tâche immense
comparée à nos faiblesses immenses (Rév d'Arès 36/5)!
Niger
|
24Mai08 82C13
C'est
vrai, comme le fait remarquer J.L. [82c05], qu'il n'y a pas rush de
commentaires, mais je pense que le sujet paralyse (Lévi-Strauss? Qui
c'est, cet intellectuel inconnu?) et surprend (Voilà que frère Michel
chante les louanges de la sauvagerie)!
Cette entrée a réveillé ma
mémoire. Je suis allé tirer de ma bibliothèque "Le Pèlerin d'Arès 1989"
et j'ai relu "Barbarie" (p.18). Vous dites que vous êtes un
"gribouilleur"? "Barbarie" est tout le contraire d'un gribouillage,
c'est une belle écriture, une pensée exprimée de façon passionnante
dans un style impeccacle! J'y ai relevé ce paragraphe écrit par vous:
"Un
homme se lève et, s'étirant haut et loin au-delà de ses dimensions
natives et sociales, ajoute à ses organes l'amour, la justice, la
beauté, la dignité. Il ne doit pas cette métamorphose à une philosophie
ou à une morale. Il la doit à une force intérieure appelée grâce,
qu'elle soit métabolisée par la volonté ou par la nature. Une force
aussi sauvage que l'homme est barbare."
Déjà, en 1989, vous
faisiez comprendre à vos frères que la force de la grâce est "sauvage",
mais qu'elle ne doit pas être confondue avec la force "barbare",
équivalente mais malfaisante qui gouverne le monde sous couvert de
civilisation et de démocratie. Votre entrée 0082 ne devrait surprendre
personne qui a déjà lu "Barbarie", car ce texte démontre que ce qu'il y
a de mauvais en nous (barbarie) peut se transformer en tout ce qu'il y
a de bon (vie spirituelle, vie sauvage "au meilleur sens du mot" comme
vous dites) par la pénitence.
J'étais bien trop jeune
en 1954, un gamin, mais j'ai retrouvé dans les bouquins de mon père
(mon père que vous aimiez bien nous a quittés, peut-être
l'ignorez-vous?), qui était un disciple de Roger Caillois, adversaire
"idéologique" de Lévi-Strauss au temps où il était très connu, un
document de cette année-là. Roger Caillois s'attaquait avec virulence à
"Race et Histoire", une thèse écrite par Claude Lévi-Strauss à la
demande de l'Unesco. Caillois détestait Lévi-Strauss qu'il considérait
comme un faux savant, un sophiste niant tout progrès et attiré par les
sociétés primitives comme un cavaleur l'est par les jolies femmes.
Caillois était outré que Lévi-Strauss "refuse la supériorité
incontestable de la civilisation occidentale". Comme vous voyez, il n'y
a pas que les Pèlerins d'Arès qui inquiètent l'establishment académique
ou religieux, bref bourgeois, par leur vie spirituelle sans dogmes,
sans lois autres, comme vous avez dit à plusieurs reprises, que "les
lois de la conscience pénitente, la conscience du bien" (Je vous cite
librement).
Claude Lévi-Strauss l'a inquiété et irritée, cette
bourgeoisie de la pensée, autant que les Pèlerins d'Arès le font. C'est
pour ça qu'on les traite de "secte" pour les réduire à quelque chose
d'indéfini mais de "pas bon" aux yeux du public. Je suis frappé par le
parallèle avec cet homme, [parallèle] que vous avez bien remarqué et
que certainement très peu, sinon aucun, des Pèlerins d'Arès n'avait
remarqué. D'où la gêne qu'on sent bien par un certain silence dans
cette page de commentaires, quoiqu'il y ait quelques beaux commentaires
déjà.
Même les "rivarol" [polémistes méchants et primaires]
habituels semblent se taire. Vous auriez pu souligner dans votre
entrée, ce que vous savez sûrement, les adversités hargneuses que
Lévi-Strauss a dû affronter, tout comme les Pèlerins d'Arès en
affronteront longtemps, mais vous évoquez cet affrontement d'une
certaine façon, quoique le considérant comme à venir, non encore
exprimé. Vous semblez ne considérer la classement dans la catégorie
"sectes" que comme un prélude à des attaques plus argumentées, mais en
même temps moins déshonorantes, dont vous sentez qu'elles se préparent
sans savoir encore comment s'exprimer. C'est que la nature du blog est
d'être bref et vous ne pouvez pas vous étendre.
Même
l'orientaliste Maxime Rodinson, dont vous connaissez le nom puisqu'il
est l'auteur d'une biographie de Mouammad très connue, que vous avez
sûrement lue, a été un adversaire de Lévi-Strauss. En somme ce qui a
été reproché à Lévi-Strauss, c'est ce qui fut reproché à Jésus, aux
prophètes avant Jésus, et à vous, Frère Michel, je veux
parler du relativisme,
indépendamment de toute question de foi, puisque Lévi-Strauss est athée
et vous un grand croyant. Dès qu'on relativise "l'intellectuellement
correct" comme le "politiquement correct", on est jeté aux chiens.
De
le même façon que les Pèlerins d'Arès ne savent pas toujours quoi
répondre aux bêtises méchantes qu'on leur lance dans la rue ou dans des
brochures ou des livres, et répondent sans doute par des bêtises,
Lévi-Strauss n'a pas toujours su quoi répondre à ses détracteurs. Je ne
sais plus quel interviewer très connu avait posé à Lévi-Strauss la
question: "Ne pensez-vous pas que la démocratie est le forme sociale la
plus souhaitable?" et Lévi-Strauss, qui considérait, comme vous le
faites vous-même dans "Barbarie", la démocratie comme une forme
acceptable de barbarie rien de plus, répondit en citant la géométrie
euclidienne, ce qui n'avait aucun sens. Il n'est pas facile de se
défendre des idées stagnantes dominantes.
Mais je ne veux pas glisser vers le terrain intellectuel, que vous
tenez sagement à distance.
Jeannot Lapin
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24Mai08 82C14
Au
lycée, deux matières me rebutaient particulièrement: la philosophie et
les statistiques (la philosophie des mathématiques?). C’est dire si, de
prime abord, votre article sur Claude Lévi-Strauss et le structuralisme
m’ont laissée perplexe.
Mais à force de le lire et le relire (comme je lis et relis
régulièrement tout votre enseignement, dont
je me nourris, puisque votre parole est la Parole
et que l’homme ne se nourrit pas que de pain),
de nombreuses images, pensées et réflexions me sont venues à l’esprit,
trop nombreuses pour être toutes énumérées ici.
Par
exemple, lorsqu’à la télévision je regarde des documentaires sur des
tribus ou des peuples vivant de manière très simple, au plus près de la
nature et dans des paysages souvent somptueux, j'ai des bouffées de
nostalgie, de manque profond, et donc de besoin essentiel de dénuement,
de pureté, de beauté. Je pense avec envie à nos ancêtres adamiques qui
vivaient nus et heureux en Éden, en harmonie avec la nature et avec le
Père. Et je me dis aujourd’hui, grâce à votre présent article, qu’ils
étaient en fait de bons sauvages.
Le "bon sauvage", dont le mythe
s’est développé à la suite de récits de grands voyageurs (Colomb, Gama,
etc.) et d’écrits de Montaigne et de Rousseau, s’ajoute donc désormais
à tous les autres mots et expressions, comme prière,
pénitence, vie spirituelle, etc., dont la Parole d’Arès nous
redonne le vrai sens.
Avec
toute ma gratitude, frère Michel, pour tout ce que vous nous donnez, et
tout mon amour fraternel, à vous et à tous les lecteurs et
commentateurs de ce blog.
Sylvaine
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25Mai08 82C15
Dans la rue, il y a
une expérience émouvante de partage de la vie spirituelle, c’est quand
je dis à mon interlocuteur: "Ce qui jusqu’aujourd’hui a fait obstacle
au changement du monde, c’est que chacun
pense: 'Moi je
suis dans le bon groupe, la bonne religion, la bonne communauté. Les
autres? Un jour ils comprendront, ils me rejoindront!' [Chacun pense
ainsi] alors qu’en réalité, il n’y a qu’un groupe, c’est l’humanité, un
cœur dans une poitrine est un cœur, partout, et tout le monde est
invité à changer vers le bien actif ! Vous
avez remarqué comme chacun est persuadé d’être dans le bon groupe?"
Cette
question en général fait consensus. Certains, persuadés que le
sectarisme des religions est un problème, souvent d’ailleurs ils se
disent athées, d’autres répondant avec un acquiescement étonné et des
yeux qui disent: "Mais oui, c’est vrai." Je suis toujours émerveillé
d’avoir pu ainsi contribuer à ouvrir une petite lucarne de
déculturation, passage de la lourde culture religieuse vers la claire
et légère vie spirituelle. C’est un moment de remise en question, un
beau moment de partage et d’apostolat.
Cela me fait penser à
la culture comme à des paires de lunettes de couleurs différentes.
Chacun a chaussé ses lunettes de couleur. Une paire, deux paires, 3, 10
paires sur le nez! Plus on a de paires, dont généralement on est très
fier, plus les couleurs se superposent et plus il fait
sombre. Le
Père, lui, va sans paires… Il a le regard clair, Il est la clarté même.
Et le prophète a accepté l’effort
et l’héroïsme
de la déculturation, qui est sacrifice de certitudes pour aller vers
cette clarté que le monde craint, car dans la clarté, le roi est nu. Le
prophète a le premier retiré une à une les paires de lunettes qui
coloraient son regard et en même temps l’assombrissaient. Son mérite
n’est pas dans son intelligence de départ, mais dans son courage et sa
persévérance pour acquérir l’intelligence
du cœur. En cela vous, frère Michel, êtes l'homme
clair (Rév d'Arès xvii/12) dont peu à peu le sang
redevient clair (xix/21). Frère aîné, vous êtes la
bonne pensée (xxxvii/9).
Je
ne connais rien à Lévi-Strauss, mais je me dis que le sauvage
de
la "pensée sauvage" a lui aussi des lunettes de la culture, mais
simplement elles doivent être moins nombreuses, moins lourdes et moins
épaisses car l’intellectualisme occidental a compliqué les choses à
l’extrême. La culture sauvage peut être extrêmement impérative, étant
plus simple elle laisse le regard moins déformé, plus proche de celui
des anges. Il reste plus proche du Fond spirituel,
la nature primordiale, Éden.
Olivier
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25Mai08 82C16
Il est vrai que les
Pèlerins d’Arés passent bien souvent dans leur entourage proche ou même
au travail pour des gens naïfs comme des pygmées, de doux rêveurs,
éternellement surpris de la méchanceté et de la médisance de leurs
collègues, qui tous épris de bien faire leur travail dans les règles de
la religion du profit ou celle "du-plus-fort-qui-a
–toujours-raison", leur déverse leur mépris quotidien, parcequ’ils ne
sont pas au faits du dernier cancan quand ils n’en sont pas les sujets.
Dans
un monde dur qui ne donne pas le droit à l’erreur, l’humain
s’instrumentalise vite, juge, perd sa bienveillance naturelle, s’il ne
fait pas pénitence.
Finalement, on se demande qui est
le plus primitif du lot. J’ai suivi un reportage sur les Papous, que
vous citiez souvent dans vos allocutions, frère Michel, et j’ai
découvert des gens extrêmement structurés, sociaux, joyeux,
attentifs à leur toilette et leur apparence (visages peints, ornés de
plumes d’oiseaux rares très colorées pour les hommes, afin de
ressembler le plus possible à l’une de ces espèces à plume
inénarrables, leur animal-totem en quelque sorte), avec leurs codes,
leur modes véstimentaires complexes, voire plus encore raffinées que du
Gucci, Chanel et consors réunis.
Je disais "naïf comme un pygmée?"
accueillant même son envahisseur d’occident comme un Dieu, je pourrais
dire candide comme un enfant pour ses parents, petit être qui croit en
l’homme. Voilà ce que nous sommes.
D’ailleurs, je pense que les
effets de notre non-jugement, de notre non-vengeance et de notre
volontaire naïveté, qui redevient naturelle avec le temps, finira par
convertir nos frères ricaneurs et soumis à la peur du chef en de bons
enfants heureux. Soyez comme les enfants (Rév d'Arès
33/8)!
Sensibilis.
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25Mai08 82C17
Au-delà
de Lévi-Stauss, de la pensée sauvage qui nous rapproche de lui et
d’autres philosophes qui nous ont livré quelques pensées en "isme",
votre entrée évoque aussi le débat contradictoire.
Lorsque nous
avons en commun une direction de certitude, le consensus n’est pas trop
difficile à trouver, mais lorsque le monde, aussi divisé qu’il l’est
actuellement, cherche à dégager une action (voire même une pensée)
commune qui soit efficace pour l’intérêt général des peuples, on
assiste le plus souvent à un statu quo, ou au mieux des demi-mesures
(ou plutôt des dixièmes de mesures). Il faut vraiment qu’un péril
grave, immédiat, menace la planète (comme le cas des CFC qui détruisent
la couche d’ozone) pour que le monde agisse de concert.
Le débat
contradictoire n’est pas instinctif. Même dans nos démocraties qui
s’enorgueillissent de la représentativités de leurs peuples aux seins
d’assemblées, nous assistons à un détournement du sens original voulu
par ces mêmes peuples qui est un droit à l’expression des minorités,
des plus faibles, des marginaux et autant d’autres qui enrichissent le
débat. Ici un régime présidentiel étouffe l’assemblée du peuple, là une
assemblée majoritaire écrase l’opposition minoritaire, ici les calculs
d’une coalition paralysent toute décision, et je passe les pressions
exercées sur un simple représentant local pour qu’il s’aligne sur le
parti ou le groupe parlementaire. Toutes ces hypocrisies auxquelles
nous ont habituées les politiciens. Les démocraties sont encore à leur
stade embryonnaire. Ces comportements sont dignes de meutes de loups,
voire de groupes de singes avec meneurs, puis seconds et troisièmes de
meutes etc. mais non d’hommes qui ont assimilé l’humilité, l’honnêteté
intellectuelle, l’écoute de l’autre, le non jugement, et je ne parle
même pas d’amour, de pardon et d’intelligence spirituelle.
À la base de ce déviationnisme, il y a évidemment la pauvreté
de l’âme humaine [l'esprit humain, car l'âme
au sens qu'elle a dans La Révélation d'Arès
ne peut
être pauvre]. Ceux cités plus haut et leurs approbateurs nous diront:
"C’est la nature humaine, on ne peut s’y soustraire." Non,
c’est
la nature de la part animale de l’homme, ce qui est très
différent.
Partant de ce constat, on comprend mieux l’état du monde où la
direction de certitude est absente.
Lévi-Strauss,
grand penseur athée, lui aussi à la recherche d’une direction de
certitude, avoue ses limites lorsqu’il dit dans "Tristes Tropiques":
"Tout effort pour comprendre détruit l’objet auquel nous nous étions
attachés, au profit d’un effort qui l’abolit au profit d’un troisième
et ainsi de suite jusqu’à ce que nous accédions à l’unique présence
durable, qui est celle où s’évanouit la distinction entre le sens et
l’absence de sens: Là même d’où nous étions partis. Voilà deux mille
cinq cents ans que les hommes ont découvert et ont formulé ces vérités.
Depuis, nous n’avons rien trouvé, sinon en essayant après d’autres
toutes les portes de sortie, autant de démonstrations supplémentaires
de la conclusion à laquelle nous aurions voulu échapper."
Son honnêteté intellectuelle l’honore et beaucoup de politiciens comme
de religieux devraient s’en inspirer.
Peut-être cet homme a-t-il eu la chance de lire La
Révélation d’Arès. Dans ce cas, il ne lui aurait pas échappé
que le Père lui fit cette réponse: La porte
(pour)suit la porte ; elles tournent (Rév d'Arès xiii/1). Oui,
aucune pensée aussi sophistiquée soit-elle, n’apporte de solution à
notre problème existentiel. Notre seule porte de sortie, c’est l’ha,
l'âme:
(Comme) le lait caille, tu chauffes (en toi) le
fond, (et) l’ha caille
(Rév d'Arès xxxix/8).
Nous
aussi, croyants absolus, reconnaissons nos limites, mais grâce au Père
nous savons que nous pouvons les repousser en faisant de Sa Parole une
canne à notre poignet pour nous guider dans la nuit du monde.
Je
souhaite à cet ethnographe, grand explorateur, de belles surprises
quand il découvrira son nouveau terrain de jeux, toutes ces merveilles
que lui réserve le Père.
Francis N.
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25Mai08 82C18
Pas beaucoup de
commentaires? Tout de même déjà 17 au moment où je lis, et quelle
qualité, quel intérêt, quelles perspectives déployées à travers les
retours de nos frères autour du prophète et
du miroir-frère ethnologue qu’il a choisi d’honorer!
Certains
ont dit comme s'ils "séchaient" (en panne d'inspiration ou d'idée?)
devant tant de profondeur de pensée, et je pourrais me dire de même:"Tu
n'as rien à dire de plus qui n'ait été dit ou évoqué". Mais tellement
grande, belle et stimulante se manifeste ici cette proximité de
l’intelligence entre nous ou d'Éden dans nos évocations, que je veux me
joindre au chant qui réveille ici l'homme Créateur oublié.
Je
renchéris sur ceux qui lisent et citent, comme vous l'avez fait vous
même, frère Michel, avec Levi-Strauss, les témoignages d'expérience ou
de recherches multiples des hommes sur eux-mêmes. De l'époque sauvage,
proche de celle où l'homme couchait sur l'ombre (Rév
d'Arès vii/1), où l'oreille était
un jardin sans le bruit (vii/4), alors que la Voix n'était
pas encore
entrée dans l'homme (Rév d'Arès vii/4-5)
à l’époque civilisée,
le bruit (la description intellectuelle et comptable du monde par l’œil
de l’extérieur) a remplacé la parole du Créateur, la compréhension du
monde par l’œil de l’intérieur dans l’existence humaine, l’homme a
cherché des solutions “techniques”, cherché à retrouver des traces de
“civilisations” antérieures, des solutions “extérieures” (y compris
dans les particules élémentaires vues par le microscope ou chez
d’éventuels savants situés aux confins de l’univers), il a buté sur
toutes ces portes qui se suivent et qui tournent
sans fin (Rév d'Arès xiii/1),
il a manqué de faire son âme,
de faire et d’apporter sa part spirituelle au monde, et de ce fait il a
fait perdre son âme au monde qu’il habite et “dirige”. Il a perdu le
fil qui le relie à la nature profonde de la Création et qui lui
permettrait d’y participer avec bonheur.
Une fois de plus, merci au prophète
de marcher à nos côtés pour nous entraîner à “ressaisir cette longue
amarre de la vérité montée du Fond de la Mer universelle et du temps”
(citation libre de l’introduction de “Nous croyons, nous ne croyons
pas” Pèlerin d’Arès 1991-92).
Merci de nous ouvrir à tous les
témoignages humains qui, tous, corroborent, par leurs ombre et lumière
relatives, quand on les honorent par le regard del’âme (l’œil
du dedans, Rév d'Arès ii/10) le fond humain à réchauffer pour
faire cailler (xxxix/8)
ce qui le fait flotter, avancer, germer, grandir le vaisseau humain en
panne du Vent et de l’Eau du Père. L’homme est un maître de forge qui
peut souffler sur le feu de la bonté, de l’amour, du pardon, de la
paix, de la liberté, de l’intelligence pour tirer de son minerai de
chair et d’esprit l’ha, solide, légère,
vive et forte qui rend tout ce qu’elle approche plus solide, léger,
fort et vivant.
Bernard
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25Mai08 82C19
Ce
thème sur Claude Lévy Strauss, dont l'œuvre littéraire m'est inconnue,
a cependant fait surgir mentalement un lien avec un texte, que j'ai
écrit quelques années après avoir pris connaissance de La
Révélation d'Arès,
texte que j'ai intitulé "Dieu évident est Vie dans Dieu", qui se
voulait l'expression de mon état spirituel, qui est pour moi la
résultante de l'étroite relation existante entre culture sociétale,
pensées et actions personnelles, et nature, nature étant interprétée
comme synonyme de Créateur Universel.
Et un petit sourire
étonné s'est ébauché sur mes lèvres. Ce très grand penseur, honoré par
la Pléïade, ignorait ,ou pour le moins voulait ignorer délibérément, la
signification du terme 'nature', ce qu'un très modeste esprit comme le
mien, pouvait
appréhender intuitivement dans sa primitive simplicité, par la lecture
de la Parole.
Que
le Tout est Un et que nous sommes des cellules individualisées mais
complémentaires, à la spiritualité vécue, oubliée, ou refusée,
sauvage ou cultivée, responsables dans leur liberté, de
recréer
l'énergie de cohésion du Tout dans son évolution.
Je
ne pus
m'empécher de penser à cette phrase pleine d'humilité, d'un autre
écrivain: "Il n'y a pas de grand homme pour son valet de
chambre."
[...]
Dominique C.
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27Mai08 82C20
Si je me risque à un
commentaire sur un tel sujet, moi l'infime, l'inculte, qui n'ai lu ni
Lévi-Strauss ni aucun autre philosophe (et je le regrette), c'est avec
audace que je le fais, et non par connaissance.
Je crois que
la sexualité reste bien la seule "énergie sauvage" dont l'être humain
civilisé peut disposer aujourd'hui, instinctivement, quels que soient
son âge, sa condition, sa culture. Mystérieuse et inattendue, on la
glorifie autant qu'on s'en méfie.
Mai 68 (je crois): l'acte sexuel
est proposé comme seule force naturelle, opposable à la barbarie de la
guerre, avec pour slogan :"Faites l'amour, pas la guerre!"
Légitimée par le Père, dans le cadre strict des joies
réservées aux époux (Rév d'Arès 2/3, 9/7), et même
consécratoire, lorsque les jeunes gens
décident de connaître leurs corps (33/21).
Également, test de force et de patience, proposée aux fiancés par
l'abstinence.
Soupçonnée
par la religion d'empécher l'accés à la vie spirituelle, la religion
opposera comme solution à la sexualité la chasteté.
Alliée du pouvoir, surtout masculin, utilisée comme moyen de pression
et de suprématie (droit de cuissage).
Difficilement
contrôlable, l'énergie sexuelle est, comme vous l'avez écrit, je crois,
la plus puissante des énergies. Sans doute, ignorons-nous encore
beaucoup de choses sur ce sujet....
Dominique F.
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Réponse
:
"Make love, not war" (Faites
l'amour, pas la guerre) est antérieur à Mai 68. Ce slogan remonte à
genèse même du mouvement hippy fondé par Timothy Leary aux USA.
De toute façon, c'est surtout, ne l'oubliez pas, à la "pensée sauvage"
que Lévy-Strauss a consacré une riche réflexion.
Si
l'on réduit à la sexualité ce qui reste à l'homme "civilisé" de vie
sauvage, je crois que ce que vous dites est partiellement vrai,
partiellement seulement. De plus, je ne crois pas que la sexualité soit
le seul réflexe sauvage, au meilleur sens du mot, c.-à-d. au sens de
naturel, qui reste à l'homme occidental. Il y a aussi l'instinct
maternel, la peur, l'instinct de conservation, et j'en passe.
De
plus, dans quelle mesure la sexualité est-elle chez tout le monde une
impulsion naturelle? Il y a dans le monde "civilisé" tant de déviations
et de déficiences (frigidité, impuissance, beaucoup plus répandues
qu'on ne croit) que les sauvages dont parle Lévy-Strauss ignorent.
Mais c'est un sujet beaucoup trop vaste pour être développé dans le
cadre de ce blog.
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27Mai08 82C21
Ceci est un commentaire concernant 82C12, à propos de Marlo Morgan :
Désolé de décevoir Niger, mais le livre de Marlo Morgan est une pure
fiction qui ne le dit pas clairement. Il a fait
l'objet de vives protestations de la part des arborigènes australiens,
outrés de voir leur culture ainsi falsifiée.
Patrick JoursDeGris
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27Mai08 82C22
Lévi-Strauss,
comme d’autres auteurs (je pense à Pierre Clastres et à sa Chronique
des Indiens Guayaki ou même à Pierre Kropotkine et à son observation
des "sauvages" sibériens dans l’Entraide…) a montré que la civilisation
occidentale n’était pas nécessairement la seule voie possible vers
l’harmonie et le bonheur.
Sans trop idéaliser les "bon" sauvages",
ces auteurs ont montré que des sociétés à échelle humaine rendaient
possibles un type d’ordre moins mécaniste, moins administratif, plus
relationnel, plus organique, que celui de nos pays modernes.
Dieu qui, dans La Révélation d’Arès, nous
invite à rebâtir le monde sur la base de groupes à échelle humaine,
des assemblées souveraines d’elles-mêmes (Rév d'Arès
8/1),
diversifiées, non réglementées et évolutives, sait bien que la liberté
et l’amour ne sont praticables que dans des sociétés de dimensions
restreintes, où les personnes ont la possibilité de se connaître
vraiment, de veiller les unes sur les autres.
Nos société de
gigantisme {démographique] et d’anonymat remplacent l’amour par une
machinerie bureaucratique de plus en plus abstraite et froide, des
structures déshumanisantes et déresponsabilisantes et nous rendent
inaptes à la liberté. Sur ce point, les "sauvages" ont beaucoup à nous
apprendre sur ce qui fonde l'harmonie sociale, la cohésion d'un groupe
et la sécurité de ses membres.
Bien sûr, Éden n'existe nulle part
et il ne s'agit pas de copier les société premières, mais de comprendre
que notre modèle a ses limites et ses faiblesses et que des types de
sociétés dénigrés ou méprisés (comme la tribu traditionnelle ou la
commune du moyen-âge, rendues responsables de tous les maux depuis le
modèle républicain triomphant) sont porteurs de lumière pour réinventer
le monde.
Exode
|
27Mai08 82C23
Je voudrais vous faire part d’un extrait de "La Pensée Sauvage" de
Lévi-Strauss:
"Le
propre de la pensée sauvage est d’être intemporelle ; elle veut saisir
le monde, à la fois comme totalité synchronique (ce qui se passe dans
le même temps) et diachronique (qui évolue dans le temps) et la
connaissance qu’elle en prend ressemble à celle qu’offrent, dans une
chambre, des miroirs fixés à des murs opposés et qui se reflètent l’un
l’autre mais sans être rigoureusement parallèles. Une multitude
d’images se forment simultanément, dont chacune, par conséquent,
n’apporte qu’une connaissance partielle de la décoration et du
mobilier, mais dont le groupe se caractérise par des propriétés
invariantes exprimant une vérité."
Je fais le parallèle entre la pensée sauvage ainsi définie par
Lévi-Strass et l’assemblée libre, formée
par la grande diversité des frères, dont l’ensemble des reflets
(reflets des roches, Rév d'Arès 27/6)
montre la Direction de Certitude. La pensée sauvage, à la différence de
la pensée domestiquée, considère la vie comme un Tout sans écart
hiérarchique, un vol d’oies sauvages.
A. L-J.
|
27Mai08 82C24
Je
ne connais pas Lévi-Strauss, mais il a démontré que des athées peuvent
réfléchir et apporter davantage que tous ceux se référant à Dieu, à
leur propre religion, qui les fait s’enfermer dans une vision-prison
qu’ils croient chacun unique et vraie et par là même les fait voir les
autres comme inintéressants.
Par "davantage" j’entends au-delà des
préjugés, des peurs, des qu'en-dira-t-on, voire des menaces ou
exclusion, faisant aller leur réflexion très loin et pour assez
longtemps. Les athées grâce à cela ont permis d’élever la pensée plus
haut et sont toujours un apport pour les spirituels, pas pour les
religieux. Il y a beaucoup plus d’athées spirituels (ne croyant pas en
Dieu, le dieu des religions, mais en la bonté que l’homme a en lui et
en sa capacité de changement) il y a beaucoup plus d’athées spirituels
que l’on ne croit qui sans le savoir croient au Dieu venu à Arès.
Maryse
|
Réponse
:
"Les athées ont permis d'élever la pensée..." C'est, je le crains, un
peu court.
Pour
ma part, je pense comme vous que des athées (pas les athées) ont
contribué à l'élargissement et à l'approfondissement de la pensée, mais
il y a eu tout autant d'athées idiots ou bornés qui ont fait régresser
cette pensée. Dans le domaine politique ils ont été légions et même
dans le domaine scientifique ou philosophique. À preuve, des
adversaires de Lévi-Strauss lui-même, qui étaient aussi athées que lui.
Inversement, s'il y a eu beauoup de religieux idiots ou bornés, il y en
a eu qui ont permis à la pensée d'évoluer considérablement. Je ne veux
pas citer de noms, ce blog se voulant un lieu de paix, mais non de
polémiques.
|
31Mai08 82C25
Le commentaire 82C21
répond au 82C12 à propos de Marlo Morgan, disant d'un de ses livre:
"pure fiction qui ne le dit pas clairement. Il a fait l'objet de vives
protestations de la part des arborigènes australiens, outrés de voir
leur culture ainsi falsifiée."
Je trouve que dans votre blog
personnel qui n'est pas un forum et qui n'a pas de place pour des
développements sur des sujets particuliers, cette intervention un peu
courte peut ouvrir à des discussions hors sujet.
Tout témoignage
ou tout idée pouvant nous faire avancer dans la recherche par
réflexion, je suis allé voir de quoi il s'agissait. On peut trouver sur
Internet que Marlo Morgan "fit des excuses publiques pour avoir menti
sur la réalité de son expérience: "Morgan admitted for the first time
to the eight elders that her work was fiction and a
fabrication".(Morgan a reconnu pour
la première fois aux huit anciens que son travail était une fiction et
une invention).
Mais
on trouve des commentaires modérés suite à cet aveu, par exemple:
"Faut-il refermer le livre et ignorer le message parce que son auteur
n¹est pas parfait ? Parce qu¹il a triché ou cacher quelque chose pour
des motifs inconnus? Ne sommes-nous pas en train de réclamer de manière
incessante une forme d¹intégrité chez les autres que nous ne trouvons
pas, ou ne voulons pas chercher en nous-même? [...]
Bernard L.
|
Réponse
:
En effet, mon blog n'est pas un
forum. Le commentaire 82C21, que je n'ai pas du tout trouvé polémique,
avait tout à fait sa place dans mon blog. Il apportait une information
très utile au commentateur 82C12, un membre de ma famille qui
ignorait que le livre de Marlo Morgan était une sorte
d'ethnologie-fiction. 82C12 a été très reconnaissant à 82C21 de lui
avoir donné cette information. Merci à vous de lui apporter quelques
informations complémentaires.
|
31Mai08 82C26
Cet article m’a intéressé bien que je ne connaisse pas Lévi-Strauss.
Vous
soulevez rapidement un sujet passionnant: Les hommes pensent-ils tous
de la même manière?, Qu’est-ce que la pensée humaine? etc.
On a
coutume de confondre pensée et esprit, et d’appeler tout ce qui se
passe dans la tête de l’homme la pensée. Or, pour moi ce qui se passe
dans la tête de l’homme va beaucoup plus loin que la simple gymnastique
intellectuelle de manier des concepts et des idées plus ou moins
abstraits ou de calculer. Pour moi la tête de l’homme est une fenêtre
ouverte sur l’univers et il s’y passe énormément de choses, y compris
des choses qu’il croit venir de lui mais qui viennent parfois
d’ailleurs.
L’homme peut percevoir beaucoup de choses extérieures
à lui. Les rationalistes que beaucoup d’entre nous sont devenus sans
s’en rendre compte, s’en amusent. Mais celui qui est entré dans le
monde de la vie spirituelle et qui c’est ouvert à l’univers, à Dieu,
aux hommes, qui s’est déculturé du rationalisme qui enferme l’esprit
humain dans la matière, découvre petit à petit que son esprit et
"connecté" ou relié avec tout le vivant. C’est ce que n’ont jamais
perdu les "sauvages", il me semble.
La manière même dont s’exprime le Créateur dans Le
Livre
ne ressort-elle pas de cette forme de pensée? Sa Parole est une
époustouflante démonstration de déculturation, un outil
formidable
pour décloisonner nos esprits, qui réapprennent grâce à cette Parole le
langage primordiale de la Vie, qui
reviennent à l’aube de l’humanité avant le péché
et avant le compte qui en a découlé.
En
retrouvant la vie spirituelle par la Parole Divine, nous saurons la
récréer sur terre. Il est vraiment dommage que vous n’ayez pas le temps
d’aller plus loin pour nous faire partager votre façon de voir dans ce
domaine.
Daniel C.
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31Mai08 82C27
Je ne peux que respecter un homme qui, dans sa pensée, rétabli
le lien entre intellect et nature.
Je me rappelle, frère Michel, combien de fois vous nous avez fait
comprendre que l’intellect sans l’intelligence
du cœur ne pouvait être que voué à l’échec. La nature est partie
prenante de nos personnes, la chair est tirée de la silice, de l’argile.
Seul l’aveuglement intellectuel peut nous laisser croire que
nous
ne sommes qu’éther. Vous avez dit je crois, que le Créateur nous avais
donné une planète d’un équilibre parfait.
Le spirituel nous apprend à en voir la Beauté
et les bienfaits. Nos anciens respectaient la terre et tous ce qui y
vivaient. Je ne suis pas contre le progrès technique, au contraire,
mais, sans le chant des oiseaux, la brise entre les arbres, la douceur
d’un levée de soleil dans une clairière, la tiédeur d’un matin d’été,
le chant des rivières, etc., quelle tristesse! On ne peut pas rester
indifférent devant tant de liberté, la liberté
de tout ce qui suit la loi qui sera (Rév d'Arès 28/7-8),
celle du
Père.
De
toute façon, je ne me vois pas me nourrir avec des pilules et vivre
d’informatique à outrance. Trop d’intellectuel me fatigue. Vive la vie
sur terre! Les grandes plaines ou court le poulain
agile courant vers son but, libre du harnais que lui
mettent les docteurs (Rév d'Arès 10/10), oui, libre dans sa
tête et libre de se rouler dans la luzerne humide et de remercier son
créateur des joies de la vie.
Les
religions ont tellement dénaturé, muselé, emprisonné la Parole, en en
faisant un non-sens, que je comprends l’athéisme de ces grands hommes
généreux et plein de bonnes volontés, qui ont eu le courage de
se
dresser devant un mal (religion) qui a tué la Vie
spirituelle.
La pensée sauvage me fait penser à l’homme du
sentier, l’homme de riz, l’homme du tubra, qui monte, et à
la femme claire (Rév d'Arès xxvii/6-7).
L’homme primitif était sûrement plus près de la conscience collective
et moins menteur que nous, hommes modernes, devenus
individualistes. Nous oublions l’autre donc l’essentiel.
Alain J.
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31Mai08 82C28
Ne connaissant pas
Claude Lévi-Strauss, j'ai fait quelques recherches à son sujet, et à ma
grande et agréable surprise, je découvre que les travaux de cet homme
trouvent leurs applications dans tous les domaines de la
société.
Je
comprends mieux et partage votre avis sur le fait que "toute pensée qui
moud et remoud la vie doit quelque chose à cet homme-là".
Je fais un lien entre ses écrits, certes importants, et les
vôtres: ...et ce que tu auras écrit, qui parviendront
à ceux qui doivent se
repentir (Rév d'Arès 33/10).
Nicky C-M
|
31Mai08 82C29
Très bien vue cette entrée, c'est une de mes préférées, même si je ne
connais pas l'œuvre de M. Lévi-Strauss.
Ha là là! Moi qui commençais à croire que j'avais un talent d'écrivain
avec mes quelques mots sur votre blog, je tombe de haut!
Toutefois,
j'ai l'impression que ses études et son œuvre littéraire ont
dû
être assimilées, car je n'y vois rien de vraiment surprenant, ce qui
n'était apparemment pas le cas au milieu du siècle dernier.
Je
vais m'y intéresser de plus près, si je peux, car je dois prendre un
dictionnaire pour comprendre chaque mot scientifique et philosophique,
une torture.
Au point que j'espère que l'intellectualisme n'est
qu'une étape dans l'évolution de l'humanité entre l'instinct animal et
l'intuition de notre nature divine.
Pour moi la culture est une
vue de l'esprit, du niveau de connaissance que l'on a acquis de ce qui
concerne la nature, de nos interprétations et des applications que nous
en faisons, qui caractérise notre civilisation.
Mais,
actuellement, elle nous conduit au pessimisme et à la déprime, si nous
essayons d'être lucides sur son effet destructeur de la nature et de
nos conditions de vie.
Est ce qu'il a été le premier écologiste?
Je
pense, conforté par le travail de ce grand penseur, que nous devons
sombrer ou évoluer vers une société plus spirituelle, que personne n'a
encore étudiée, si je ne me trompe?
Il ne faut pas avoir peur de cette idée.
Mais
c'est dur! L'évolution est difficile. Par exemple, il y a encore des
personnes racistes, ce qui est encore une vue de l'esprit car nous
somme tous des cro-magnons.
Aminadab
|
01Jun08 82C30
C'est
un frère parisien qui m'avait recommandé la lecture du livre de M.
Morgan "Message des hommes vrais au monde mutant " en ajoutant que vous
l'aviez cité comme "référence" (lors du cycle d'enseignement à Paris)
parce que ce peuple "sauvage" avait gardé des traces d'Éden. Ce roman
porte à réfléchir : il incite au refus du mensonge, au bien
permanent… Cependant, j'ai été très déçue par la fin où la
tribu
décide de s'auto-détruire en quelque sorte, ce qui est contraire à la
détermination du pénitent, car c'est du découragement
et le découragement est impiété. Ce livre est bien
"une sorte d'ethnologie-fiction" comme le signalent des commentaires
sur ce blog.
Cette
auteur veut faire passer un message sur l'intégrité humaine et prévient
les lecteurs en introduction de son roman que c'est une fiction
"inspirée d'une expérience réelle". Nous ignorons les motifs qui pousse
M. Morgan à édulcoré son message, il n'en demeure pas moins qu'il a un
certain impact pour la part d'appel au "changement intérieur".
Le
commentaire 82C25 mentionne une page internet [...] au bas de laquelle,
il y a une citation de St-Exupéry, que je reproduis car elle nous
rappelle le non-jugement, le pardon et l'humilité:
"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les
yeux".
Merci de nous donner à réfléchir toujours plus loin, votre pensée
va haut!
Danny
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Réponse
:
J'apporte seulement deux rectifications à votre commentaire.
D'abord,
je n'ai jamais recommandé, "lors de mon cycle d'enseignement à Paris"
(1996-1997), la lecture de ce livre de Marlo Morgan, que je ne
connaissais pas avant que n'en parle le commentateur Niger (82C12).
Lors de mon cycle d'enseignement à l'Espace des Peupliers à Paris je
n'ai parlé que d'un livre sur les Hopis, Indiens d'Amérique du Nord, la
plupart vivant en Arizona. Quant aux Australoïdes j'ai seulement cité
un documentaire remarquable, tourné en Australie par une mission
ethnologique du Musée de L'Homme de Paris dans les années 60 ou au
début des années 70, je crois.
Ensuite, concernant le commentateur
82C25, je vous renvoie à celui-ci, un peu plus haut sur cette présente
page, où vous constaterez qu'il n'est pas fait mention de page
internet.
Je me demande où vous avez pris ces informations erronées, qu'on trouve
dans votre commentaire.
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02Jun08 82C31
En relisant en diagonale cette entrée et ses commentaires me vient
cette pensée:
Pour
moi le "sauvage, ce serait comme Jacob qui devint aveugle de
dépit et de douleur d'avoir perdu son fils Joseph et qui ne formula
qu'un souhait, c'est de revoir son enfant chéri avant de mourir,
[ensuite j'ai envie] de formuler deux souhaits, en guise de testament
philosophique :
1)
Que me soit donnée l'opportunité de frapper en un coup le mufle (le
mousse, Rév d'Arès xxiii/6) du taureau du système et ce, afin qu'il
s'effondre, une bonne fois pour toutes.
2) Pouvoir mettre un coup de pied dans le cul monumental (et
universel) au noir (Rév d'Arès xviii/1-10),
afin que soit significativement abattu le malin (Père
de l'Univers, Rév d'Arès 12/4).
Car je n'ai peut-être pas été un frère très performant, du côté
du bien actif, mais pour lutter contre le
mal, je peux vous garantir que j'ai encore de la réserve, et pour
longtemps.
Guy.
PS : Votre enseignement
à Paris s'est déroulé du dimanche 7 janvier 1996 au dimanche 18 janvier
1998, soit exactement deux ans (et 140 personnes y participèrent
assidûment). Récemment, on parlait du Dalaî Lama (entrée 0081), qui est
capable de mobiliser de nombreuses personnes en une seule fois. Mais
qui serait capable de mobiliser 140 personnes pendant deux ans? Pas
même Claude Lévi-Strauss.
Un évènement unique, en fait, à publier dans les annales: une
performance de Dieu et son prophète.
Sur
les aborigènes, je me souviens, de mémoire que vous aviez dit, frère
Michel, que l'on ne peut pas comprendre les aborigènes, sans naître
aborigène.
Et pour l'anecdote: par la suite, dans mes
pérégrinations citadines intra-muros et autres trekkings de banlieue,
j'apprenais, pareillement, que l'on ne pouvait pas comprendre un
aveyronnais (la plupart des patrons de troquets parisiens), si l'on ne
naissait pas aveyronnais.
Comme ce n'est qu'une pensée sauvage, je m'arrête là.
Sinon,
comme Jean Gabin, je dirais, après avoir fait les cent pas sur cette
planète, etc. [cette phrase] qui finissais ainsi: "Je sais qu'on ne
sais jamais ... mais ça je le sais".
Je veux. Point.
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Réponse
:
Je pense que l'audience qu'eut
Lévi-Strauss à ses grandes heures professorales fut, et de très loin,
bien supérieure à la mienne. Il a quand même occupé de 1959 à 1982 la
chair d'Anthropologie Sociale au Collège de France!
Quoique les
informations sur ce point diffèrent, certains de ses ouvrages ont été
traduits dans plus de vingt-cinq langues. Son essai "Race et Hisoire"
(1952), dont j'ai dans ma bibliothèque une réédition de 1987, fut,
quant à lui, traduit dans plus de trente langue (certains disent
cinquante), sous le patronnage de l'Unesco. L'audience de Lévi-Strauss
a été considérable.
Ce que le monde réfléchi doit, et donc ce que je
dois si je suis un homme réfléchi, à Lévi-Strauss, c'est d'avoir
démontré avec beaucoup de courage et assez de clarté (or, il est très
difficile d'être clair dans ce domaine) que l'honnête observateur de
l'humanité, qu'il soit ethnologue comme lui ou nabi
comme moi, sait que la description comme le sentier
de l'homme n'est vraiment pas, mais vraiment pas simple.
Pour
Lévi-Strauss il y a eu le courage de refuser le clivage entre nature et
culture, parce que la nature subsiste dans la culture et fait de
celle-ci autre chose qu'un carcan de traditions et de règles, mais le
nature subsiste aussi sous la culture comme une sorte de vide dans
laquelle la culture risque aussi de retomber... bref,
c'est compliqué pour l'état actuel de notre pauvre
intelligence
intellectuelle.
Pour moi, dont les yeux furent ouverts par le
Créateur, il y a le courage de refuser le clivage entre les bons et les
mauvais,
parce que chez l'homme le bien subsiste toujours dans le mal et le mal
dans le bien,
et il y a toujours pour le bon un risque de devenir mauvais autant
que pour le mauvais une difficulté énorme de devenir bon... bref, c'est
très compliqué pour l'état actuel de notre intelligence
spirituelle réduite à un faible lumignon.
C'est pourquoi quatre générations ne suffiront pas
aux hommes pour comprendre et voir vraiment le
sentier vers le Hauteurs que La Révélation
d'Arès
est venue leur montrer. C'est pourquoi aussi je ne cache pas que je
souffre souvent, dans ce blog comme en d'autres occasions que j'ai de
m'exprimer, de devoir schématiser, ce qui, que je le veuille ou non,
tend toujours plus ou moins au manichéisme, au dualisme, à taire les
nuances qui seraient nécessaires pour éviter les clivages. Ceux qui me
reprochent d'avoir été parfois trop verbeux dans mes écrits du "Pèlerin
d'Arès" oublient que j'y ai tenté d'être plus nuancé, plus vrai donc,
ce qui demande plus de développement.
Autrement dit, il n'y a pas d'avancée dans la connaissance et
le changement, qui ne soit pas pionnière.
Notre mission est très difficile. Le chemin qu'elle montre au monde est
très simple quant au départ:la vallée grasse, et à
l'arrivée: les Hauteurs Saintes, mais pour ce qui
est du parcours, c'est vraiment la rocaille,
le flou, le tracée effacé et incertain et la nécessité d'y accepter
tous les hommes, même ceux qui paraissent les plus antagonistes.
Ceux qui ont parfois, surtout dans les années 80, accusé La
Révélation d'Arès
de marxisme ne l'avaient lue que très superficiellement, trompés par sa
sévérité de ton. Marx était totalement dépassé en cela qu'il avait
désigné le bien et mal de façon simpliste, en polémiste et idéologue de
la lutte des classes, des pauvres contre les riches, du prolétariat
contre le capital, alors que la Parole de Dieu désigne le bien et le
mal mais à travers les yeux de l'amour, du pardon, de la paix, de la
liberté et de l'intelligence.
|
03Jun08 82C32
[...] j'essaie de
"pousser plus loin nos pensées sans quitter la direction de certitude".
Nous avons peu de moyens de savoir si Claude Lévy-Strauss a rencontré
parmi les Indiens qu'il a étudiés des âmes fortes qui auraient dépassé
leur propre culture. Mais l'objet même de son étude lui a sans doute
interdit de considérer le mystère propre à la nature humaine, quand
corps et esprit sont animés par l'âme.
Le développement de l'âme
est une expérience rare de nos jours, individuelle et singulière, alors
que les chercheurs en anthropologie sont formés à rechercher les lois
cachées et reproductibles des collectivités humaines. L'intelligence
observatrice de nos anthropologues sera bien en peine d'analyser, pas
avant longtemps, l'effet naturel des âmes sur le monde: Si
Ma Main et sa main tiennent ensemble la houe, l'homme a mille ans et
mord encore (Rev d'Arès XXX/7). Cependant, pour
enseigner le relativisme culturel à une génération sensible aux
arguments scientifiques, Claude Levy-Strauss a su s'évader de la
culture orgueilleuse de l'homme occidental, ce qui est admirable.
L'évasion hors du mal est souvent une expérience qui inclut le mal, en
le métabolisant pour en faire du bien. La logique
de
la recherche scientifique, telle que Karl Popper l'a formalisée par
exemple, trouve sa force dans l'interaction continue entre les
théories, le débat contradictoire et les expériences scientifiques. Les
théories précédentes sont incluses et dépassées pour en faire de
nouvelles (la relativité d'Einstein inclut et dépasse la gravitation de
Newton, etc). La vérité scientifique est provisoire, puisque la science
évolue. La pratique expérimentale du chercheur scientifique talentueux,
humble devant le mystère de la réalité, rejoint un peu la démarche
du pénitent, qui expérimente des forces
spirituelles agissant sur lui, la matière et la vie: Le
frère rentre l'étoile dans Ma Main; alors il entend la pierre, il
court sur son bras mille ans (Rev d'Arès XXIV/9).
De même, je vois un certain parallèle entre le débat contradictoire des
scientifiques et le débat contradictoire des pénitents
désireux de changer le monde: ils doivent
dans les deux cas tester la réalité, expérimenter des forces et des
situations inconnues. Mais les pénitents
ne théorisent pas ce qu'ils ont trouvé, ressentent et vivent sans
conceptualiser. Chaque théorie sur les vérités fondamentales conduit à
dogmatiser la vérité, comme l'ont fait les religions et les sectes.
Poursuivant
le parallèle, il me semble que savoir accepter un fait comme tel, peut
devenir un acte spirituel. Si un fait brut et vérifiable heurte ma
sensibilité, c'est souvent qu'il se confronte, en moi, à une émotion
qui a depuis longtemps construit sa citadelle
dans mon
paysage intérieur, avec ses troupes de pensée-réflexe bien entraînées
qui font des raids éclairs sur tout ce qui la contredit...
Et c'est pareil pour le sauvage ou le chercheur scientifique, dont les
intuitions "scientifiques" sont aussi orientées par sa
vie intérieure. Pensée sauvage, pensée "civilisée", pensée scientifique
et pensée "pénitente" sont ainsi plus
proches
que nous l'imaginions avant Claude Lévy-Strauss... dès lors que la
vérité est le fil conducteur.
J'adresse à tous les lecteurs de ce blog, mes pensées de paix, d'amour,
et de construction du monde changé.
Patrick JoursDeGris
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03Jun08 82C33
Je
crois, aussi loin que je me souvienne (mais ma mémoire est courte), que
je n’ai jamais considéré la philosophie, qui est une branche de la
science, qui embrouille plus qu’elle n’éclaire.
La Parole ne cesse de dire: Soyez comme les enfants!
(Rév d'Arès 33/8)
À trop intellectualiser on ne voit plus, on compte. L’œil
(du) dedans voit les fleurs; l’œil (du) dehors compte les fleurs
(Rév d'Arès ii/10).
On ne distingue plus le vrai du faux. Le bruit ouvre
la bouche,(mais) ferme l’oreille (vii/16).
J'imagine
souvent les philosophes, assis dans leur salon avec leurs invitée,
tous, bien rassasiés, ventres bedonnants, discutants des crève-la-faim
et imaginant des solutions en paroles qu’aucun ne réalisera en action,
les uns reprochant aux crève-la-faim leur fainéantise, les autres
reprochant aux états une mauvaise gestion, d’autres encore philosophant
sur la condition humaine, élaborants des théories avec des mots bien
compliqués pour épater leurs collègues de discussion.
Je me sais
pas plus courageux que beaucoup des ces hommes philosophes, mais, je
n’ai pas besoins de m’embrouiller l’esprit pour savoir que pour régler
la faim du crève-la-faim du coin, il suffit de lui apporter à manger,
et quand aux crève-la-faim en général, il suffit de partager, les
ressources ainsi que le savoir, leur permettant de s'autogérer.
Une
des différences, je crois, entre le philosophe et l’existentialiste,
c’est que, l’existentialiste, utilise la réflexion afin d’agir (la fin,
c’est l’action) et, dans le cas des pèlerins d’Arès, d’agir en bien,
de se changer.
Xavier H.
|
Réponse
:
Je crois que les gens "assis dans
leurs salons, bien rassasiés, ventres bedonnants, discutant des
crèves-la-faim et imaginant des solutions" sont plutôt des politiques
et des idéologues que des philosophes. Je pense que vous avez une vue
un peu courte de la philosophie, qui n'a pas connu que des pratiquants
bien rassasiés et discutailleurs, mais aussi des Socrate, des Diogènes,
des Spinoza, des tas de gens plutôt mal nourris et peu enclins à tomber
dans les idées qui valorisent en société. Certains prophètes ou leurs
disciples aussi ont philosophé sur la Vérité qu'ils étaient appelés à
transmettre. Mais je vois ce que vous voulez dire. Dites-vous cependant
que beaucoup de ces phitlosophes nous ont appris à penser, nous ont
fourni les outils de la réflexion. C'est le cas de Lévi-Strauss parmi
bien d'autres.
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05Jun08 82C34
Bien aimé père spirituel (Rév
d'Arès xxxiii/14), messager de Dieu, sauvage de Dieu. Voilà
que Je m’essaie à un commentaire sans maîtrise du sujet, comme un
sauvage!
Mes faiblesses sont immenses et mon cœur enflammé, inculte et ignorant,
je ne savais rien de mon frère Claude Lévi-Strauss, et voila que je
sais quelque chose! (Mais je pourrais dire cela de tellement de sujets
lus de ce que tu auras écrit!) Vos écrits insufflent la connaissance,
la sagesse — la sagesse, c’est la connaissance de la Parole et sa mise
en pratique — l’intelligence, la liberté (sauvage), la force du réfléchi,
du spirituel et sa beauté.
Voilà que le sauvage ne commet pas forcement
des sauvageries!!! Il est naturel! Et sa culture aussi du coup! (S’il
a une culture!) Peut-être une culture sauvage et naturelle. Mais peut
être que la culture n’a rien de naturel! Libre dans sa tête, il
fait son jardin, il réfléchi, son cœur le guide. Il cultive la bonté.
Se comporter comme un sauvage peut être salutaire!
Voilà que la nature
sauvage est directement influencée par nos choix et comportements!
Ainsi sans même parler de pollution ni de culture (idem), plus l’humain
sera barbare plus la nature sera barbare! C’est une conséquence
naturelle! Voila que la culture (les cultures) emplit nos têtes de
préjugés et nous divise, elle découle de nos choix et
comportements! De ce que nous cultivons! Librement, et nous sommes
libres de cultiver la déculturation pour revenir à notre naturel
originel!
Voila que notre Nature est Divine! La Liberté (Don Divin) nous
a permis de tout dénaturer! Nous avons été et sommes encore barbares,
de vrais sauvages! De par nos choix et comportements. La culture
n’existait pas à l’origine.Vous me reprendrez s’il y a lieu, évidement
et cela fera avancer le savoir, la connaissance, le juste, la bonne
pensée, la Vérité.
La nature de l’humain est essentiellement
spirituelle, mais le spirituel ne nous est plus du tout naturel
aujourd’hui, car enfoui sous les millénaires de mensonges, de
violences, d’ignorances, de bêtises, de cupidité, d’impudicité, de
barbarie généralisée. Sans nul doute il y a relation structurelle entre
nature et culture (Liberté de nos choix et comportements sauvage! Sauvage, barbare ou sauvage naturel (origine divine).
C’est la première
fois que je commente, c’est peut être grâce a notre sœur (fidèle au
pèlerinage d’été) pichenette (82c02)! Merci! Naturellement, presque
sauvagement, j’embrasse mes sœurs et frères humain avec ou sans l’hameçon (Rév d'Arès xxii/8).
Allan Blackbird (Qui cherche l’herbe! Rév d'Arès i/15)
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05Jun08 82C35
Avant de connaître La Révélation d'Arès, j'ai cherché la vérité dans
les écrits de chercheurs et Claude Lévi-Strauss fût l'un de ceux qui
m'impressionnèrent le plus.
De
formation philosophique, il s'est confronté à la réalité de la vie,
vécue, partagée avec les "sauvages", loin des salons, surtout en
Amérique latine, mais il s'est ouvert l'esprit au point de communiquer
assez spontanément avec des hommes de cultures très différentes.
J'ai
un peu eu tendance à l'idéaliser, mais j'ai été emporté parfois par ses
discours, ses écrits et ses pensées si bien que je me suis dit que
ce grand homme ne devait, ne pouvait pas ignorer la Révélation
d'Arès.
Comme je venais à la même bibliothèque du laboratoire
d'anthropologie sociale où il passait de temps à autre, et résolument
décidé à le remercier pour le plaisir (surtout intellectuel il faut
bien le dire) que m'avaient apporté ses textes, et certains de ces
séminaires, cours, etc,... je lui offrais une révélation bilingue que
je lui présentais comme une source incontournable de
connaissances anthropologiques. Il m'a courtoisement répondu et
remercié par écrit, en précisant qu'il ne la connaissait pas.
Cela
devait remonter aux années fin 80, début 90. Depuis, je guettais avec
un peu de naïveté les textes parus ultérieurement. Comment ce
mécréant, ainsi que vous l'appellez, aurait-il pu ou non se laisser
"capter" ou toucher par La Révélation d'Arès? J'avoue que cette
perspective d'une rencontre improbable émoustillait ma curiosité. Je
n'étais pas
assez proche de Claude Lévi-Strauss pour me
permettre de lui demander directement s'il avait eu un avis, si
seulement il avait jugé utile de l'ouvrir et de la lire. J'ai donc
suivi ses écrits ultérieurs, mais je n'ai rien remarqué de probant.
On
me dit que Claude Lévi-Strauss ne vieillit pas bien, surtout moralement
parlant. Je me méfie des rumeurs, et puis, tout de même, bientôt cent
ans! Ce n'est pas rien!
Il est vrai qu'il ne cachait pas ses
inquiétudes quand à l'évolution du monde en général, son uniformisation
surtout, son homogénéisation où disparaissent les variétés culturelles
à ses yeux plutôt enrichissantes (si je ne schématise pas trop).
Je
rejoins un commentaire précédent où quelque chose de spirituel semble
émaner d'un homme qui ne se définit pas du tout dans ce registre. J'en
connais d'autres, et je trouve ça étonnant.
L. L-H
|
Réponse
:
La Révélation d'Arès en édition
bilingue n'a été éditée qu'en 1995 et mise en vente en 1996. Vous
n'avez donc pas pu offrir cette édition-là à Claude Lévi-Strauss "fin
80, début 90". C'était forcément plus tard. Ceci n'est qu'une simple
rectification à votre usage. Il m'arrive, à moi aussi, de "flotter dans
les dates", comme je dis parfois, et de mal situer dans le temps
certains événements passés.
Hors commentaires, j'ai reçu un
certain nombre de communications m'apprenant que La Révélation d'Arès
avait été offerte à Lévi-Strauss par plusieurs personnes, surtout dans
les années 90. Vous vous ajoutez à cette petite liste. Pour ma part, je
ne la lui ai jamais envoyée, je n'ai jamais eu de contacts avec lui,
alors que j'en eus avec Derrida, avec qui Lévi-Strauss eut en commun,
dans certaines proportions, le recours à la déconstruction dans la
réflexion.
|
06Jun08 82C36
Une nouvelle fois vous
faites de l'amour, du pardon et de la paix une direction de certitude,
parce qu'un jour vous avez vu la Vérité. D'autres, comme moi, n'en sont
pas à ce stade. Dans le meilleur des cas, par beau temps, ils en font
une source de conviction. Que survienne un évènement imprévu, et tout
repart dans l'autre sens. Des parents élevaient leur enfant dans
l'amour et la paix, l'entourant de mille précautions pour qu'il ne lui
arrive rien. Or voilà qu'on les informe que leur amour est allongé sur
la voie, là-bas, sans vie. Quel sens donner à cela? L'amour serait-il
donné en pure perte? Les athées considèrent la mort comme le néant
qu'ils repoussent loin, très loin dans le temps. Ce jour-là le néant
est arrivé à la vitesse du train. Les athées, et beaucoup d'hommes
aussi, se sont trouvés bien démunis devant tant d'injustices. Ne
pouvons nous rien pour eux ? Souvenons nous que c'est peut-être grâce à
leurs exploits que Dieu a choisi d'apparaitre chez nous, et n'est-ce
pas une famille d'athées qui nous a donné un prophète?
La très
belle veillée 17 nous apporte une esquisse de solution. C'est la
réponse de Dieu à toutes nos douleurs, nos questions, nos prières avant
même qu'on ait pu prononcer une parole. Dieu est Amour et l'Amour ne
supporte pas la mort. Dieu a donc joint à la vie de l'homme une
dimension d'éternité. C'est tellement simple que même la logique de
l'homme peut comprendre cela, sauf cette démesure d'éternité que
l'homme a du mal à appréhender. Ainsi Dieu propose à l'homme qui a subi
mille affections pendant son segment de vie terrestre, de tout diluer
dans cette démesure d'éternité, afin qu'il ne reste aucune trace de
rien. Alors, et alors seulement pourra-t-on parler de justice humaine,
de notion de frères et de sœurs qui seront devenus ainsi en parfaite
égalité de sort. Car peut-on parler de fraternité de destin entre cette
soeur collégienne qui git aujourd'hui sur la voie ferrée et ce frère
Claude Lévy-Strauss qui est couvert de gloire. L'un a eu sa chance, pas
l'autre.
Seule, la démesure d'éternité effacera la douleur de la perte d'un enfant.
Jacques de Bretagne.
|
Réponse
:
Je m'étonne que vous ignoriez mon
enseignement abondant pendant tant d'années, sur le hasard du mal, le
caractère incontrôlable du mal. Seul le bien est contrôlable. L'homme a
déclenché le mal et l'une des caractéristiques du mal est sa
contingence, il arrive ou n'arrive pas, il arrive là ou il arrive
ailleurs, il est énorme ou il est petit, mais il sera toujours là tant
que l'homme ne changera pas en bien. Un bébé mourra tant qu'il y aura à
dix mètres, dix kilomètres, dix-mille kilomètres de la un menteur, un
méchant, un cupide, un meurtrier, un tortionnaire, un juge inique, etc. La responsabilité est collective, c'est vous et c'est moi le responsable de la mort des gosses du passage à niveau.
Ces
pauvres enfants morts au passage à nouveau, qui n'est en peine à cette
évocation? Mais aujourd'hui où l'on repense au 6 juin 1944, le jour du
débarquement, de la délivrance, jour extraordinaire pour ceux comme moi
qui l'ont vécu après une nuit de quatre ans sous la botte nazie,
comment ne pas penser aux 50 millions de morts que fit la Seconde
Guerre Mondiale? Avaient-ils mérite leurs souffrances et leur mort? Pas
plus que les enfants du passage à niveau.
Ce mal de la guerre que
l'homme provoque, c'est le même mal qui a fait mourir ces pauvres
gosses en 2008, comme ailleurs ces pauvres soldats mobilisés ou civils
bombardés ou massacrés, c'est la guerre que le mal livre chaque jour à
l'humanité. Si vous n'avez pas compris cela, vous n'avez pas compris
quelque chose de capital dans la mission que nous a confiée le
Créateur! Il faut changer le monde (Rév d'Arès 28/7).
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06Jun08 82C37
Merci,
frère Michel, de me faire connaître Lévi-Strauss et quelques unes de
ses pensées. Je ne connaissais pas ce philosophe, qui à laisser à
l'humanité une richesse de réflexions intuitivement proche de la Parole.
Nous avons perdu l'habitude de lire les grands penseurs, de beaux textes, de magnifiques écrits afin d'enrichir notre âme
et notre vie. L'homme devenu médiocre, hypermatérialiste, se nourrit de
programmes télé, de jeux, de catastrophes, de sciences fiction
abêtissants, sans donné la place qu'il mérite au beau au bien. Pourtant
depuis La Révélation d'Arès nous travaillons à prendre de la Hauteur vers le Créateur, nourrir notre pensée et notre réflexion, qui elles créent la Vie belle et spirituelle.
Ce qui ne nous éloigne pas des réalités comme l'écrit Xavier H (82C33). Sortons de la désespérante qui appauvrit nos forces.
Nous avons aussi un grand besoin de beauté, de joie, d'amour pour rendre notre ha [notre âme] plus forte (Rév d'Arès xxxix/5 à 11) comme l'écrit Patrick Jours de Gris (82C32).
Pousser
nos pensées toujours plus haut, plus loin et progressé dans la vertu,
la connaissance de soi et du monde, est indispensable dans notre
évolution spirituelle.
Sortir définitivement de la vallée grasse (Rév.Arès 26/4, 31/2).
Comme
vous dites, frère Michel: Il faut éviter les clivages. A un moment de
ma vie, je trouvais qu'être bref mais concis était important, je
m'aperçois qu'il n'en n'est rien, il est nécessaire de nuancer pour
n'être ni moralisateur, ni manichéen, mais expliquer toute sa propre
pensée afin d'être compris de l'autre. merci à tous.
Simone L.
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XXXxx08 82C38
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