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9 décembre 2007 (0073) 
le marasme agité des banlieues... un signe? non!

Quand une sous-société locale, dominée et faible, secoue et effraie la société dominante, elle ne dit rien. Même par signe elle ne parle pas. Elle passe brusquement du marasme plat au marasme agité, c'est tout. Elle fait ça naturellement, sans stratégie ni tactique concertées. Comme la mer s'agite quand un vent souffle fort. Ce que les capitaines oublient sitôt que ce vent tombe et qu'ils lui repassent sur le ventre avec leurs bâteaux.
nightriotatVilliers-le-BelJ'ai lu les augures dans les journaux: "L'émeute de Villiers-le-Bel est signe de ceci... signe de cela..."
Non, ce n'est pas un signe!
Depuis des millénaires ceux qui mangent les pommes aigres des montagnes arides s'insurgent par à-coups contre les puissants de la vallée grasse qui gouvernent et prêtent l'or (Rév d'Arès 26/5-6). Personne n'a besoin de signe pour savoir qu'une sous-société jeune, en chômage et non intégrée à 40%, se fait régulièrement tempétueuse.
Dans La Révélation d'Arès le mot Signea un tout autre sens. Quand elle dit que le Signe n'est pas encore donné (XLIV/5) elle veut dire que l'amour, le partage, la paix, la liberté, l'intelligence spirituelle, ne sont pas encore passés entre les hommes et ne sont pas prêts de l'être — Quatre générations ne suffiront pas (Rév d'Arès 24/2).

À Villiers-le-Bel un "émeutier", un gamin qui avait chapardé à son père son fusil de chasse, a blessé deux policiers et c'est déplorable, encore que... quand  je pense au cinéma criminel chaleureusement autorisé à la télévision, je trouve que si cet art de la tuerie en tous genres ne fait pas plus d'imitateurs, c'est tout à l'honneur des "émeutiers". Mais les policiers ont un Ministère de l'Intérieur et des syndicats pour informer le pays, les media, l'opinion, de tout ce qui leur arrive et même pour se poser en victimes et s'absoudre de toute erreur. La "racaille" et les "bandes organisées", quant à elles, n'ont ni syndicat ni service de presse pour parler de leurs amochés et donner leur version des faits. Il est vrai qu'il s'agit de "déliquants récidivistes," très probablement menteurs, qu'il faut donc faire taire. Mais pourquoi la population accoudée aux fenêtres semble-t-elle les soutenir? On peut en déduire que même les retraités du quartier sont des "déliquants récidivistes." Quand j'étais gamin dans ma banlieue et que de tels accrochages avec la police avaient lieu, celle-ci usait d'un autre mot: "repris de justice," ce qui était évidemment faux, mais de toute façon les journaux n'en parlaient pas à l'époque. Il semblait à tout le monde normal que des jeunes explosent de temps en temps dans un système qui, lui, se comportait déjà (et depuis très longtemps) en véritable "bande organisée."
Tout cela, il est vrai, dépend du côté où l'on se trouve. Si Mme Alliot-Marie était née et vivait dans le ghetto arabo-africain de Villiers-le-Bel, elle parlerait autrement sans aucun doute. Cela ne signifie pas qu'elle soit une bourgeoise méprisable. Nous l'aimons d'amour évangélique comme nous aimons tous les policiers qu'elle dirige et tous les émeutiers qu'elle réprime, mais l'abîme qui sépare ces humains montre qu'il y a beaucoup à faire pour que tous jouissent sans discrimination des maisons chaudes, de la nourriture, de la beauté, des joies, des sources, du fer et du feu, tels que le Créateur les a déjà donnés (Rév d'Arès 26/8-10).
La Révélation d'Arès
a un beau message à adresser à ces banlieues pour leur assurer tout à la fois que le Créateur ne les a pas oubliées, étant venu leur parler en 1974 et 1977, et que, s'ils en ont lapatience, il vaincront par la pénitence, c'est-à-dire par la quête du bien et non par la vengeance, le mauvais sort qu'on leur a fait. Notre mission de Paris y a sûrement déjà songé, mais je réalise bien que la réflexion et la préparation d'une aussi délicate campagne d'information demande un peu de temps.

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Commentaires:

09Dec07    73C01
[Dans l'entrée 0073 je lis:] "La Révélation d'Arès a un beau message à adresser à ces banlieues pour leur assurer tout à la fois que le Créateur ne les a pas oubliées, étant venu leur parler en 1974 et 1977, et que, s'ils en ont la patience, il vaincront par la pénitence, c'est-à-dire par la quête du bien et non par la vengeance, le mauvais sort qu'on leur a fait."
C’est dans cet esprit qu’il y a quelques années, ressentant un réel besoin d’aller à la rencontre des jeunes qu’on ne voit pas tellement dans nos rues de centre ville le samedi, j’étais allé, après le boulot au pied d’une cité d’une banlieue lorientaise. J’ai, par la suite fait part de mon besoin et de mon expérience à nombre de personnes dont plusieurs dans l’assemblée des Pèlerins d’Arès. Les réactions et soutiens furent tous plus embarrassés qu’enthousiastes et l’objection de risque d’accusation de détournement de mineurs souvent reprise me fit renoncer à rassembler autour de ce thème de mission.
Ma courte expérience à cette occasion m’avait pourtant confirmé l’immense ouverture possible ainsi que la difficulté.
Pour résumer, je m’étais avancé en demandant, je crois de mémoire, si chacun voyait son rôle dans le changement du monde possible? On en était vite arrivé à "Qui t’es-t-y toi pour poser cette question?!" et "Qu’est-ce que tu fais pour ça?" Ce à quoi, j’avais pu répondre que je voyais le changement le meilleur par ce que chacun faisait lui de bon librement, courageusement, avec persévérance en prenant sa vie comme la principale création à faire. "C’est pourquoi je viens vous rencontrer pour que nous en parlions."
Des petits groupes s’étaient rassemblés (jusqu’à une quinzaine de jeunes au total qui venaient, partaient, revenaient). Cela bougeait beaucoup, parlait, en tous sens. Dès les premiers échanges, je me souviens qu’un "meneur" s’était manifesté, parlant haut et fort, visiblement respecté, écouté ou au moins observé par la plupart des jeunes. Il y avait de toutes les couleurs et de toutes les origines culturelles et, pourtant, c’était en Bretagne, région qui est bien loin de ressembler à Sarcelles ou Marseille comme melting-pot! Le "meneur" avait un slogan "Il faut que le Front National passe pour que ça soit la guerre!" Provocation ou cynisme ? Je ne le sus pas vraiment, mais je posai à lui comme aux autres la question: "Que croyez-vous que vous rapporterait une guerre, quelle qu’elle soit?" Ajoutant ensuite, dans la confusion des débats, mais en appelant à m’écouter (et la plupart m’écoutaient alors): "Comme je sais par expérience que ce n’est pas ce qu’on espère tirer d’une guerre qu’on obtient, mais plutôt la souffrance et la mort des plus faibles, je préfère me préparer à autre chose de plus constructif." Je ne me souviens plus comment nous en étions venu à parler de La Révélation d’Arès et de son appel fondamental au changement du monde par l’accomplissement de l’amour et de la liberté au fond de soi, mais avant cela même, quelques jeune de tous bords m’avaient interpellés en me demandant si je ne me prenais pas pour un prophète? Ce à quoi j’avais renchéri en leur proposant à tous d'être eux-mêmes des prophètes, puisque "C’est à vous de vous faire prophètes du bien et du changement que vous espérez et voulez du fond de vous, de vous réaliser dans ce que vous avez de plus cher."
Tout cela pour dire, suite à ce que vous évoquez, frère Michel, à propos du « beau message » que nous avons à porter partout en ce monde, nous pouvons aussi le porter, non comme des ministres ou leurs ayants droits, mais comme des prophètes dans les banlieues, parce que nous sommes des hommes qui n’oublions jamais et nulle part que le monde doit changer (Rév d’Arès 28/7).
À vos côtés chaque jour pour penser et agir dans le sens du changement du monde,
bernard


09Dec07    73C02
Voilà donc la clé! "S'ils en ont la patience, il vaincront par la pénitence, c'est-à--dire par la quête du bien et non par la vengeance, le mauvais sort qu'on leur a fait. "
Cela permettra aussi, si nous sommes assez nombreux pour l'accomplir, de mettre fin à bien des procédures de divorce, des réglements de comptes en tout genres, des guerres etc., voire même bien des maladies dites "psychosomatiques"!
François


09Dec07    73C03
Libérer l'esprit par la lecture de La Révélation d'Arès!
De même que les hommes d’église procurent aux masses de croyants l’illusion que la parole de Dieu passe par eux et qu’elle ne peut plus vivre sans eux, de même les hommes politiques produisent l’illusion que l’état et la démocratie passent par eux.
Que le Peuple de Dieu ne soit plus mis en esclavage et reprenne ses attributs!
On ne devrait jamais faire de la religion un métier, il en va de même pour la politique.
Le mal principal de France, "fille aînée de l’église catholique", peut ainsi se lire dans La Révélation donnée à Arès dont la France peut être considérée comme l’exemple le plus explicite au sein du concert de toutes les nations.
Nicolas


11Dec07    73C04
Votre entrée m’a rappelé le temps où je travaillais dans une banlieue "chaude" de Strasbourg.
J’étais dans le cadre de mon travail tous les jours confronté à ces jeunes en rupture. Ils arrivaient à créer un de ces chaos! Pourtant, ils étaient très peu nombreux comparativement à la population locale du quartier, moins de 1%, seulement quelques dizaines de jeunes, mais qui arrivaient à créer une tension quasi permanente.
Ces jeunes pouvaient aussi bien réussir des études dans la semaine et brûler des voitures le week-end!  Loin d’être en rupture avec notre société et ces valeurs, ils en étaient plutôt le symptôme, révélateurs des valeurs obscures de celle-ci: Culte de la puissance, de la violence, de la force, de l’argent, fascination pour la réussite ostentatoire, combineurs, menteurs, pervers si nécessaire, méprisants envers les faibles.
Mais ils restaient humainement attachants par certains côtés, car leur vie n’était qu’une lutte ininterrompue pour la survie ou la réussite par tous les moyens. Ce n’était pas des "sauvages." C'était bien les enfants de notre civilisation, qui a ridiculisé tout ce qui permet à l’homme de garder la maîtrise de soi et ses forces négatives [en faisant taire] en lui l’humilité, la bonté, l’écoute aimante, la mesure, le non-jugement, etc. Ces jeunes écrasaient les plus faibles, comme notre société globalement les écrase ; mais sans l’avouer. Ils étaient moins hypocrite c’est tout.
Pourtant, je sentais en eux qu’ils aspiraient comme tout être humain à la grandeur, au bien, à la pureté. Ils respectaient la foi et ceux qui cherchaient à créer une société basée sur les valeurs du bien actif universel. Pour moi leurs révoltes périodiques n’étaient que de la décompression, la décompensation de l’énorme pression sociale qui pèse sur eux qui sont tout en bas de la société. Aucun gouvernement ne pourra résoudre ce problème. Seuls des gens de Bien — croyants ou non — peuvent aider cette population à retrouver un véritable objectif de Vie, un idéal qui transcende leur réalité quotidienne.
Si les bien-pensants du haut de leur réussite sociale ne nous avaient pas traités en secte suspecte, nous aurions pu faire beaucoup pour redonner courage et espoir à ces frères des steppes. Mais cela demandait à nos dirigeants de remettre en cause leurs principes de gouvernement. En fait la plupart de nos dirigeants s’arrangent très bien de ce désordre qui permet de justifier leur "autorité" et leur domination sur les faibles.
Daniel C.


11Dec07    73C05
Les hommes demandent et recherchent des signes, mais le sens qu'ils donnent à ce mot varie, au point que les intellectuels on fait de l'étude des signes une discipline à part, la sémiotique.
Dans le contexte de l'entrée, prenons trois perspectives différentes, du plus ou moins spirituel, le signe vu sous l'angle du prophète, sous celui des hommes en recherche spirituelle, et sous celui des guetteurs. Sous la paupière large du prophète, le Signe s'étend dans l'espace et le temps, se lie à l'accomplissement du changement du monde, et les notes accompagnant le verset XIV/5 de La Révélation d'Arès évoluent entre l'édition de 84 et les suivantes: le Signe est d'abord lié à la préparation du prophète lui-même qui prendra "quelques années", puis il est lié à une évolution beaucoup plus lente, celle de l'humanité.
Cette dynamique vers plus de richesse de sens, d'ouverture, est essentielle pour comprendre la Parole, Bible, Coran et Révélation d'Arès et la présence d'un prophète qui accompagne notre évolution pendant de longues années est un atout déterminant dans la réussite de notre mission. Comme je regrette parfois la difficulté que nous avons de retrouver la Vie dans la Parole plus ancienne, pour mieux comprendre le sens actuel de la Bible et du Coran et ce que pourraient nous en expliquer Moïse, Jésus ou Mouhamad de nos jours pour nous déculturer face à l'interprétation figée des dos gris (Rév d'Arès XVI/3) de la religion!
Deuxième perspective, l'homme en recherche spirituelle, surtout s'il est superstitieux, lui aussi cherche des signes pour se rassurer ou se guider, cette attitude fut très répandue au début de notre mission mais tend à s'estomper. Le Père nous a consenti quelques signes pour nous rassurer, beaucoup ont été témoin d'un ou plusieurs signes et une rubrique du "Pélerin d'Arès" [périodique] y était dédiée.
Enfin les guetteurs, mis au service des craintes des pouvoirs en place, recherchent surtout des signes des futures crises qui pourraient remettre en cause le système de spoliation. De nos jours ce sont des futurologues, prévisionnistes, analystes politiques, employés des services de renseignement, des media... À l'époque de Jésus, c'étaient des scribes et pharisiens qui lui dirent: "Maître, nous voudrions que tu nous fasses voir un signe" (Mathieu 12/36), et à qui il répondit sèchement :"Génération mauvaise et adultère qui réclame un signe!" Ils recherchent des signes pour compenser leur aveuglement, le ver dans l'œil. Or comme toute injustice grave et durable, comme tout mal, la situation des spoliés des banlieues peut causer des éruptions de violence à tout moment, frapper au hasard et faire des victimes innocentes. Le fossé est béant entre ces deux mondes, celui des groupes d'hommes (et maintenant de femmes) en uniformes divers, censés défendre "l'ordre public" en obéissant à des ordres politiques ou administratifs, et celui des spoliés des banlieues. Ils se toisent, se voient à travers d'épaisses couches de préjugés dans une logique de guerre froide et nous-mêmes percevons les uns et les autres trop souvent au travers du filtre des media. De mon expérience limitée de contacts sur la voie publique, je trouve que la communication avec les jeunes spoliés est beaucoup plus facile qu'avec les "uniformes", surtout quand on évoque l'espérance du changement, l'urgence du dialogue dans le non-jugement et le refus du mensonge et surtout l'amour universel: Ces questions se posent à la conscience individuelle et "l'uniforme" au milieu de ses collègues ne peut avoir qu'un discours convenu et succinct.
Cette différence m'a frappé lors d'un récent retour tardif dans un RER de banlieue parisienne: Les dialogues avec les jeunes de mon compartiment, après une première réaction de surprise et de méfiance de leur part, se firent rapidement intéressants et chaleureux. Dans le même temps, plusieurs groupes d'uniformes passèrent, contrôleurs, police avec chien, vigiles privés, je m'adressai aussi à eux mais le dialogue fut quasi inexistant. Par contre, à chaud, surtout dans une situation de violence ouverte ou de "délinquance" en cours, il doit être bien difficile de trouver l'attitude juste avec ces deux mondes, d'où l'importance de ne pas attendre les éruptions pour agir et parler à tous pour répandre la paix.
Milang Gompeng


12Dec07    73C06
Il y a un monde inconnu dans ces banlieues, comme des sources dans la jungle. Elles sont aussi invisibles que l'air, elles sont même invisibles pour la police. Il faudrait abattre la forêt, tout le quartier autrement dit, comme les Allemans ont paraît-il fait pour le vieux Marseille pendant l'occupation, pour les voir. Et encore, on s'apercevrait qu'elle coulent sous la terre! Leur murmure est dur à capter. Ce monde parle un français très particulier, il parle à toute vitesse avec des mots qu'un Français ordinaire ne comprend pas quand il peut les capter. Il y a des nuits où personne ne dort dans ces quartiers. Les jeunes et les moins jeunes sont là en groupes, parfois tout silencieux, comme en attente de quelque chose. Ils rêvent, mais à quoi? Ils rêvent qu'ils pourraient être heureux, ce n'est pas un rêve matérialiste, mais c'est très spécial en imagination. C'est toute la question. Le gouvernement n'y comprend rien et alors il se simplifie les choses: Il parle de "voyous" ou de "racaille" ou de "déliquants" faute d'y comprendre quelque chose, quand c'est seulement un autre monde. Ces "extra-terrestres" ont toujours existé, je crois. La Cour des Miracles, un autre monde.
La police de proximité était une idée qui s'approchait de ce qu'il faut: essayer de comprendre, mais c'était la police, forcément haïe ou sans communication. La droite n'a rien fait d'idiot en la supprimant. Ce n'est pas parce que des flics circulent en souriant (parce qu'ils ont la frousse) et que quelques sourires leur répondent que la communication passe. Les animaux de la jungle ne s'y laissent pas prendre; ils jouent la ruse. Hypocrisie pour hypocrisie, rien de plus. Je comprends ce que vous voulez dire, frère Michel, en parlant de "délicate campagne" pour la mission de Paris. C'est faisable, mais, comme vous dites, la réflexion et la préparation demandent du travail. C'est pourtant un beau champ de mission. Je suis née et j'ai passé mon adolescence dans ces banlieues comme vous êtes né cinquante ans avant moi (je suis de 1979, vous de 1929) dans ce que vous appelez (dans "Souvenirs", je crois) la "banlieue usinière de ma jeunesse" où vivaient les sous-développés. Je m'y sentais en sécurité et respectée, alors qu'en allant à Paris j'étais moins tranquille sous les regards lubriques fixés sur mes fesses et mes seins en été. Si je vivais à Paris (Je suis à Varsovie où j'ai suivi mon mari qui est revenu près de sa famille), je pourrais donner quelques conseils.
R.W.


12Dec07    73C07
Je rebondis sur la beau commentaire de R.W. [73C6], parce que je suis moi aussi né dans ces banlieues "chaudes" de Paris, mais vingt ans avant elle. C'est sans importance, je ne crois pas que les choses ont beaucoup changé.
Les fonctionnaires, je suis bien placé pour le savoir, qui s'occupent de ces banlieues et beaucoup d'hommes politiques qui en chercheront vainement la solution sans jamais la trouver ne connaissent que les théories de leurs administrations les concernant, théories qu'ils supposent vraies. Même les soi-disant sociologues diplômés des universités ne connaissent rien ou presque rien à la société de ces quartiers. Les étudiants en sociologie sont en fait engagés dans un processus d'endoctrinement officiel sous couvert de "science", qui a pour résultat de présenter comme "positive" ce que vous appelez "la société dominante" et à présenter de façon négative la position de "la société dominée." Ils voient les choses sous un jour d'affrontement entre classes ou entre sociétés et ils négligent la réalité: C'est un autre monde et je dirais même une autre planète. R.W. a raison.
Obligatoirement les gens bien d'un côté considèrent comme la "racaille" les gens bien de l'autre côté. Les fonctionnaires et les policiers et même les enseignants envoyés dans ces banlieues "chaudes" sont formés comme des émissaires culturels ou répressifs dont le rôle est de toujours donner raison à leur société au détriment de l'autre.
Je crois que seuls les Pèlerins d'Arès actuellement reçoivent par La Révélation d'Arès une formation qui leur fait comprendre le rôle du "dépassement" (la veillée 25 par exemple) dans un dialogue ou simplement un processus de communication entre le cœur d'un côté et le cœur de l'autre ou l'âme d'un côté et l'âme de l'autre. Je veux dire que toute mission qui voudrait faire de la société des quartier "chauds" une société de culture "officielle" même en partant des idées [de la foi] arésienne échouera et ne pourra même pas commencer. Elle sera rejetée aussitôt. Il faut introduire La Révélation d'Arès là en permettant à ceux qui la reçoivent de la transcrire dans leurs propres idéaux sociaux. Ce n'est pas une question de couleur de peau (nos frères martiniquais ou maghrébins y échouraient comme nos frères bretons s'ils s'y prenaient mal), mais de mental.
Bushman


12Dec07    73C08
Il serait intéressant de savoir qui sont les auteurs des commentaires 73C6 et 73C7 qui pourraient aider le groupe de Paris à monter une mission dans les banlieues "chaudes." Pouvez-vous nous indiquer leurs adresses électroniques ou leurs noms?
Pantagruel


Réponse :
Les pseudonymes ou les initiales sont des masques. Pas plus que vous, Pantagruel, ne souhaitez être reconnu, Bushman [73C7] ne souhaite l'être. Concernant R.W. [73C6] je sais de qui il s'agit, mais elle ne m'a pas autorisé à transmettre son adresse. Toutefois, il est vraisemblable que R.W. et Bushman liront votre commentaire; ils m'autoriseront peut-être, par E-mail privé, à vous transmettre leurs adresses. Comme vous le savez sûrement, je ne communique aucune adresse sans l'autorisation de l'intéressé(e).
Notre fraternité arésienne est une assemblée de croyants libres, dont une des caractéristiques est de respecter la liberté des autres, notamment leur liberté de se faire connaître ou non. Toutefois, R.W. vit en Pologne et Bushman ne semble plus résider en région parisienne. Il est probable que leur éloignement les empêchera de participer à l'étude approfondie d'une moisson dans les banlieues de Paris, en conséquence de quoi je vous suggère d'aborder — ou de poursuivre — cette étude dès à présent sans eux.


13Dec07    73C09
Quant les hommes s’intéresseront plus à leurs semblables qu’à leurs propres préoccupations, même légitimes, un pas important sera fait! La culture judéo-chrétienne nous apprend la charité, mais non à donner la connaissance et la réflexion — outil important pour la liberté —. Les privilèges et intérêts personnels nous ont fait oublier que, pour vivre dans une société de Bien "l'amour, le partage, la paix, la liberté, l'intelligence spirituelle" (vos propres mots), chacun doit y participer.
On reproche à Nikola Sarkozy de parler avec Vladimir Poutine, les dirigeants chinois, le colonel Kadhafi ! Il est vrai qu’ils ne brûlent pas des voitures et ne dérangent pas la paix sociale, ils font des guerres. Je ne suis pas contre leurs visites, loin de là. Vaut mieux encore discuter, même si cela prend du temps, que de fermer la porte, ce qui tend à l’affrontement.
On ferait mieux de demander à Nicolas Sarkozy pourquoi il paraît si difficile à notre gouvernement d’approcher ou de vouloir entendre nos jeunes. Cela voudrait-il dire que la jeunesse en souffrance (leur famille, les professeurs, les hommes de bonne volonté qui s’affairent autour d’eux) n’ont vraiment que très peu d’importance devant les grands financiers et grand dominants de notre monde? C'est inquiétant. Seul le cœur des peuples pourra changer cela en bonheur. Je ne peux qu’être émerveillé par la patience du Créateur de toutes choses devant ces nains qui se croient au-dessus du tout.
Pour en revenir à ces jeunes des cités, il s’agit surtout de gamins de 12 à 16 ans en mal de reconnaissance et d’identité (en pleine adolescence). J’ai habité cinq années dans une cité à risque, près de Lyon, je n’ai jamais eu aucun problème avec ses jeunes habitants.
Mes enfants sont aussi les enfants du monde. Si nous ne parvenons pas à comprendre, aider et soulager cette jeunesse et tous ceux qui vivent près d’eux, l’échec vers une société d’amour et de liberté sera terrible. "L’insurgeance" (Le Pèlerin d'Arès 1993-1996) nous demande de dépasser les clivages, trouver les multiples parcelles pouvant rapprocher les hommes et construire une sociétés ou des sociétés basées sur la fraternité, mais non sur des valeurs sociales telles que les entend le monde pour l’instant.
L’état ne parle que de punir, encore punir. J’ai l’impression d’entendre par ces mots: vengeance, encore vengeance. Comment pouvons-nous avancer et trouver la liberté avec cette façon de faire qu’ont nos politiques de traiter les problèmes?
Sans la Parole Vécue, celle de la Bible du Coran ou d’autres, sous l’éclairage de La Révélation d’Arès, il parait bien difficile de faire s’embrasser les hommes comme des frères pour une Vie vraie.
Alain J.


13Dec07    73C10
Les jeunes de banlieue (je parle de la banlieue parisienne) seront plus à l'écoute de personnes qui vivent elles-mêmes en banlieue, leur assurant, croient-ils, une meilleures compréhension de ce qu'ils sont, de ce qu'ils vivent. Pour que des Pèlerins d'Arès puissent apporter quelque chose, il est important qu'une ou plusieurs personnes du groupe vive en banlieue (pas forcément dite difficile). Sans cela il est difficile d'être écouté. C'est un premier point.
Le deuxième point concerne la police. C'est qu'en son sein elle garde des policiers appelés "tueurs". Le père d'un ami, ex-commissaire de police à la retraite, m'a expliqué que ces hommes dangereux sont en réserve pour entretenir une violence qui, elle, justifiera toutes les lois et scélératesses des gouvernements. Ces flics dangereux — ils n'ont peur de rien, pas même de tuer — sont parfois envoyés en mission dans les métros ou autres lieux tout en étant surveillés étroitement par des policiers afin d'éviter toute bévue.
En troisième point, il est important que les femmes Pèlerins d'Arès ne soient pas seules, car ce serait tout d'abord très difficile pour elles d'être entendues (les jeunes entretiennent une idée trés négative et dégradante des femmes) et évidemment dangereux: Certains utilisent les tournantes [?] pour libérer leur souffrance. La femme est toujours salie dans tous les sens du terme de quelque côté qu'on se tourne dans cette société. Il est important de tenir compte de cela et en tant qu'hommes spirituels, donner une autre vision de la femme, telle que Dieu la voit et le demande d'ailleurs.
En quatrième point, savoir que certains jeunes se réfugient dans la religion (l'Islam notamment) sans avoir jamais lu le Coran, tout en entretenant les préjugés et des soi-disant vérités obsolètes aujourd'hui. Attention de ne pas être complices de cela pour amener ces jeunes à un dialogue, puis à un changement. Il est important d'être clair dès le début avec eux. Même si ce doit être difficile, l'honnêteté est ressentie très fortement chez eux, de façon positive bien sûr. Ce sont des gens sensibles, à fleur de peau, ils sentiront si les gens mentent, se font complices [du système] ou pas.
Enfin, malgré les souffrances et violence dans laquelle vivent ces jeunes et qu'ils entretiennent parfois malgré eux, ils ont un potentiel immense et d'immenses qualités en eux: Voilà le paradoxe. Leur redonner confiance et leur faire croire en eux-mêmes sera une joie pour eux c'est certain. Ils ont un grand potentiel, brut, non taillé, mais très beau. Ce sont des diamants bruts.
Tony


15Dec07    73C11
Ces banlieues "chaudes" ont pour leurs jeunes habitants, et même pour de plus vieux, une dimension métaphysique. Ils n'y vivent pas dans un simplisme bien et mal que pourrait suggérer leurs comportements, le bien chez eux et le mal au dehors, incerné par la police qui en sont les apparitions sataniques. Les habitants de ces quartier sont voluptueux, avides d'argent, prompts à la colère et à la vengeance, mais ils se sentent aussi désignés pour une mission. Une certaine proportion d'entre eux, au moins. Tony [73C10] dit qu'ils ont "une idée très négative des femmes," mais R.W [73C06] dit qu'elle ne s'est jamais sentie aussi "en sécurité et protégée" que dans ces banlieues.  C'est contradictoire en apparence, mais en fait, la proportion métaphysique de ces banlieusards peut être un vrai bonheur pour leurs entourages. Il peut y avoir quelques sévices, mais c'est plus le fait de bandes qui s'opposent comme des sectes que le fait d'un mépris envers les femmes. J'ai dit qu'il y a une dimension métaphysique. Cela provient d'une idée très répandue dans ces rues et sur ces places selon laquelle rien ne se produit sans volonté de Dieu, rien ne se produit, y compris le fait de naître et vivre dans ces endroits qui paraissent socialement déshérités... mais aux gens du dehors. Les jeunes de ces cités ne se sentent pas déshérités. Ils se sentent "autres" et s'ils sont "autres" ce ne peut être que par la volonté de Dieu. C'est dans ce sens, mais non par désespoir devant le chômage, qu'ils posent un problème. C'est aussi dans ce sens qu'ils sont dangereux pour les pouvoirs publics. S'ils brûlent des écoles, c'est par mépris pour une éducation qu'ils réprouvent, pas par pur vandalisme.
Jean G.


Réponse :

La nature de ces "banlieusards", comme vous dites, est donc plus ou moins d'inspiration musulmane, ce qui n'a rien d'étonnant. Leurs "émeutes" périodiques contre le système européen où le hasard les a fait naître alors qu'ils sont plus éduqués pour vivre à Tombouctou ou a Dakar qu'à Villiers-le-Bel, n'ont rien que de très naturel, au fond, et le désœuvrement donne à cette jeunesse l'énergie qu'il faut pour cette "djihad". Muhammad disait que "le paradis s'étendait à l'ombre des sabres," et le gamin qui descendit de chez lui en cachant le fusil de chasse de son père sous sa parka pensait, avec un peu d'imagination, qu'il avait pris son sabre? Pourquoi pas. Ça se tient! De plus, ils trouvent dans l'opposition à la force publique un moyen d'unir des forces qui, dans le train-train quotidien, sont plutôt très dispersées du fait de leurs origines très diverses. Le moment où ils font front aux CRS est pour eux un moment de puritanisme, qui n'existe pas hors de ce bref moment d'union et d'idéal non formulé, un moment d'exaltation rare dans leur existence. Toutes les révoltes contre tous les systèmes partout dans le monde ont toujours été plus ou moins semblables à ça et la question pour le pouvoir qui s'y oppose est toujours la même: il faut tenir contre ces "émeutiers" le temps que retombe le feu de leur rêve. Sinon, tout peut basculer. De toute façon, si tout bascule, rien ne change sur le fond et c'est pourquoi le Créateur nous rappelle que la vraie Voie du changement ne passe pas par la violence, mais elle passe par le lent et pacifique changement de vie en bien. C'est cela que nous avons à prêcher au monde des banlieues chaudes comme au monde de l'avenur Mozart dans le XVIe art.


16Dec07    73C012
Tous les jeunes de banlieues ne sont pas des "émeutiers" en puissance, prêts à en découdre avec les forces de l'ordre pour lancer leur rage contre le système. II y a aussi parmis eux beaucoup de jeunes qui aspirent à s'en sortir, s'en donnent les moyens, et ont assimilé la culture et mode de pensée occidentale au point de se sentir francais à part entière.
L'école, en dépit de tous ses travers et ses imperfections, reste un fantastique levier d'intégration. Je crois meme pouvoir dire qu'il existe une petite classe moyenne émergente issue de ces quartiers qui prospère et pour qui l'islam ne nourrit pas nécessairement des fantasmes guerriers, bien au contraire.
Dans certains quartiers la présence de l'islam est même plutôt bénéfique. Elle canalise les ardeurs et travaille à apaiser les cœurs. Elle donne un cadre, une fierté, une ligne de conduite. Dans certains cas, cela produit parfois des comportements austères, voire même rigoristes, mais pas necessairement violents. Au sein d'une même famille on peut voir des extrêmes se cotoyer, preuve que l'éducation reçue des parents n'est pas un facteur déterminant. Curieusement ce sont peut-être les femmes qui représentent le meilleur espoir pour ces communautés. La situation est très complexe et pour l'aborder, il faudrait je crois, comme le dit Tony, commencer par vivre dans ces quartiers, partager le quotidien de ces hommes et ces femmes.
Cela dit, je ne cherche pas à minimiser les problemes ou à enjoliver la réalité. Il y a une véritable crise à laquelle des réponses urgentes sont nécessaires. Dans certains quartiers plus que dans d'autres. Des hommes qui n'ont plus rien à perdre sont capables de tout et on sent bien dans les actes de ces jeunes-là que les plaies sont profondes. Pour ma part je crois que si on s'efforcait de changer le regard que l'on porte sur eux, beaucoup de choses seraient possibles, car ce dont ils souffrent ce n'est pas seulement d'être exclus du système et de l'avenir de ce monde, c'est aussi du manque de reconnaissance, de respect.
Aujourd'hui nous sommes enfermés dans une spirale de défiance et de mépris qui nous conduit vers un abîme. En sortir ne sera pas chose aisée, car les problèmes économiques, qui touchent ces communautés, exacerbent les tensions et ne sont pas prêts d'être réglés. Au point que je me demande parfois s'il ne serait pas judicieux de généraliser des "zones franches" de toutes taxes et formalités administratives pour laisser se redéployer des commerces et artisanats locaux spécifiques à ces quartiers, rendre les habitants de ces cités responsables — et pourquoi pas propriétaires? — de leurs habitations pour les inciter à en prendre soin par eux mêmes. On prendrait certainement le risque de certaines dérives mafieuses, anarchisantes ou autres que, sais-je?, mais après tout, qu'y avons-nous à perdre? Cette jeunesse nous montre qu'elle est habitée par une énorme énergie. Il faut lui donner les moyens de l'utiliser à autre chose que détruire.
Éric


16Dec07    73C013
Voilà des propos recueillis par Amélie Gautier:
"Je travaille dans le même collège de Zep depuis 8 ans. J'y enseigne l'anglais à des classes de 3e et de 4e. C'était ma première affectation en tant que jeune titulaire. Quand j'ai commencé, les élèves étaient une petite vingtaine par classe. Aujourd'hui, ils sont 26. C'est beaucoup pour pouvoir enseigner convenablement. Au quotidien, c'est difficile à gérer, d'autant que ces jeunes sont pour la plupart en grandes difficultés sociales. Il y a les agressions verbales, le manque d'attention, le refus d'obéir, les rappels à l'ordre intempestifs, les élèves qui arrivent au compte-gouttes... Sur une heure de cours, on peut perdre jusqu'à 30 minutes comme ça ! Et je ne vous parle pas des devoirs non faits.
"J'arrive à les tenir en général, mais même mes collègues les plus chevronnés doivent en exclure à cause de leur comportement ingérable. Trois de mes collègues sont actuellement en congé maladie parce qu'ils n'ont pas tenu le coup.
On n'a pas l'impression d'être soutenu par notre hiérarchie. Que ce soit le principal ou le rectorat. Avoir l'attention de certains
élèves relève de l'exploit. Le taux de réussite de mon bahut au brevet des collèges est de 40-50%, là où la moyenne
nationale doit être de 70%. Après le collège, 40% des élèves continuent dans l'enseignement général, 60% en seconde professionnelle. Ce sont évidemment des moyennes, il y a aussi ceux qui arrêtent les études.
"Les résultats seraient meilleurs si nous avions plus de personnel, plus de moyens pour remédier à cet échec scolaire dès la 6e. Il faudrait aussi plus de moyens matériels. On est obligé de pleurer pour obtenir un nouveau tableau. L'établissement date de 1967, les dégradations sont importantes. Et puis il y a les départs réguliers de feu dans les toilettes, les graffitis sur les murs, les déclenchements intempestifs d'alarme, la mauvaise isolation sonore... Cela fait 10 ans qu'il doit être reconstruit "prochainement".
"Malgré tout, je viens travailler chaque matin avec un réel plaisir. Depuis 8 ans j'ai eu l'occasion de changer d'établissement,
je n'en ai pas envie. C'est un enjeu, c'est mon challenge. Je sais que sans l'école, ces jeunes, socialement très défavorisés,
n'ont aucune chance de réussir dans la vie. Quand je me lève, je sais que ça va servir. Si je ne viens pas, ils ne pourront pas apprendre l'anglais. Ces jeunes sont malgré tout très attachants. Ils ont le droit de recevoir une éducation. On a du mal à comprendre sachant tout ça, que ce soit les profs les moins expérimentés qui sont envoyés dans les endroits les plus difficiles.
"Ce qui met du baume au cœur dans ce quotidien c'est de croiser des anciens élèves qui sont arrivés jusqu'au bac.
L'autre fois dans le train, j'en ai revu une qui avait pu intégrer Sciences-Po. Il suffit de les soutenir pour qu'ils réussissent.
J'ai envie d'y croire. Cela passe par davantage de moyens! C'est tout le contraire qui se prépare à la rentrée prochaine avec
la réduction d'heures d'enseignement, la perte d'un poste de Segpa (Sections d'enseignement général et professionnel adapté), tout cela avec toujours autant d'élèves et les mêmes locaux."
Maryse


16Dec07    73C014
Ce texte s'adresse d'abord aux missionnaires, ce que je ne suis pas ou pas encore, toutefois je me permet de donner mon avis. Je pense que vous avez raison, il y a dans les cités un énorme potentiel humain bien mal employé. Malheureusement quelques jeunes semblent avoir basculé du coté obscur de la force et vouloir tirer le monde vers le bas.
Commentant à la moindre occasion vandalisme, pillage, vole, viol collectif, agression, ils ne semblent pas avoir conscience des conséquences de leurs actes et les victimes en porteront indéfiniment les cicatrices.
Je ne mets pas tout le monde dans le même panier, bien sûr, la grande majorité sont des gens bien, voire même très bien, mais comme toujours c'est une minorité qui se fait remarquer.
Leurs voisins se disent encore (mais pour combien de temps?): "Que celui qui n'a jamais péché leurs jettent la première pierre," ou bien: "Heureusement qu'il y a la Police!"
Quoique..! Qu'un véhicule des forces de l'ordre puisse être impliqué dans un accident en agglomération, à relativement grande vitesse, en choc frontal avec un deux roue, en pleine période de répression routière ne fait pas sérieux.
Si, en plus, la population a eu le sentiment que les fonctionnaires voulaient minimiser les responsabilités, dans un climat de haine entre jeunes des cités et forces de l'ordre, il n'en fallait pas plus pour que la situation dégénère, surtout en banlieue ou la police n'est pas du tout en situation de force comme c'est le cas dans Paris.
Par rapport à mon époque, ce qui caractérise les jeunes des cités, c'est leurs look et leurs façon de parler très agressive. En revanche, il me semble, ils sont toujours entre homme, ce qui ne me semble pas très sain.
Pour ce qui me concerne, même si je me sens parfois agressé et raquetté par les forces de l'ordre, j'ai pris conscience que ce sont des personnes droites ou qui tentent de l'être, et qui sont du coté des victimes.
Certain d'entre eux réalisent même que notre système est fait pour le bien des rois.
Pour ma par je préfèrerais missionner la Police.
Aminadab


16Dec07    73C015
Le problème des banlieues dont il est question ici, c’est la continuation de la "cour des miracles," les jacqueries, les romans de Dickens ou d'Émile Zola, les pauvres qui se rebellent épisodiquement contre les riches.
Il y a un autre problème des banlieues qui se vit au jour le jour avec quatre ou cinq meneurs — de 16 à 25 ans: africains, européens, maghrébins mélangés — qui font la loi et qui, si on leur résiste, cassent les portes, les boîtes à lettres, les ascenseurs, les voitures, mettent le feu dans l’immeuble ou, au stade supérieur, "cassent la gueule" à ceux qui s’opposent à eux, quand il n’y a pas un coup de couteau qui s’égare. Le problème c’est les drogués qui se réunissent de 16h à 5h du matin dans l’immeuble où réside un dealer, en criant, se battant, laissant leurs "ordures" devant les portes palières ou ascenseurs. Lorsqu’on les vire, ils reviennent une heure, ou quelques heures, après. Ces jeunes reçoivent ouvertement de la drogue d’adultes et tout aussi ouvertement volent des scooters.
Parmi eux ils y en a qui, grâce à l’aide d’associatifs, sortent de ce cercle, mais il y en a qui sont imperméables à toute aide et qui ne pensent qu’à voler et casser les biens de gens aussi mal lotis qu’eux.
On ne peut parler avec certains de ces jeunes, qu’en dehors de la cité, quand ils sont hors du groupe. La quasi totalité ne connaissent du Coran que l’appel au "djihad" et le port du voile par les femmes.
Je pense que ces problèmes ne seront pas réglés par une quelconque recette imaginée en dehors des cités — depuis les siècles où la pauvreté règne, cette recette serait connue — mais par la lutte persévérante contre le mal, par l’appel au changement individuel, par l’amour évangélique, par le partage et par l’exemple de notre pénitence.
Berni Z


17Dec0    73C016
Il nous faudrait bien des pages et des jours de réflexion pour lancer une passerelle de compréhension vers les "jeunes des banlieues". Je ne crois pas, d’ailleurs, qu’on puisse parler d’un genre "jeunes des banlieues," parce que les banlieues, d’une part, ne sont pas uniformes et surtout parce que les jeunes qui y habitent (comme les moins jeunes et les vieux qui y vivent aussi) ne le sont pas non plus. Ils peuvent réagir différemment à une situation donnée en fonction de leurs origines, de leur religion, de leur éducation, de leurs capacités.
Leur point commun, c’est de vivre la même misère de béton, de préjugés (réciproques), de concentration et de rejet à la périphérie des villes, c'est-à-dire loin des activités et des rencontres qui rendent la vie citadine vivable… toutes choses qui finissent par user leurs forces constructives, par comprimer leur énergie pour en faire une énergie "contre", une énergie qui ne s'exprime que pour faire front et affront aux obstacles et aux cadres de manière grégaire et primaire. Mais face à cette pression, il reste des jeunes qui savent sortir des "cités" par le haut, pour accéder à "la cité" tout simplement: Diams (Les Ulis), Djamel Debouze (Trappes), Joey Starr (Saint-Denis), MC Solaar (Villeneuve-Saint-Georges), Smaïn (Vincennes), Zidane (Marseille, quartier de « La Castellane »), etc. Ces "diamants bruts" (cf.commentaire 73C10) ne sont que des exceptions, et le resteront certainement, une excuse permettant de considérer que "si l'on veut, on s'en sort!" Ce qui repousse d'autant le recours aux solutions sociales de fond: urbanisme, éducation, partage des décisions de gestion...
Je ne suis pas né (en 1952) dans une de ces banlieues, mais elles sont venues à moi avec les rapatriés d’Algérie, dès 1960 quand les barres de béton ont commencé à manger les vergers, les vignes et les jardins qui jouxtaient la propriété de mon père. J’ai appris avec les enfants du quartier à cotoyer, puis à fréquenter ces adolescents "pieds noirs", rescapés de la guerre de décolonisation et qui avaient tout perdu. Ils étaient d’une incroyable violence et nos "bagarres pour de rire" n’étaient pas du tout vécues par eux, au début du moins, sur le mode du jeu, mais ramenaient à la surface de profonds traumatismes, d'où
quelques "malentendus" plutôt rock'n rol.
Je crois que les jeunes qui vivent aujourd’hui dans des conditions qui les excluent parfois encore plus sont victimes d’un traumatisme comparable, mais c’est un traumatisme lent, une blessure infligée chaque jour pendant des années et qui finit par faire d'eux ces "révélateurs des valeurs obscures" (cf. commentaire 73C04) d'une société qui ne les convie pas à sa table. Cela fait-il de ces jeunes pour autant des hommes rudes des steppes? Je n'en suis pas sûr, car de ces hommes des steppes La Révélation d'Arès dit: Ils n'ont pas péché par envie, leur cœur est resté généreux (28/17). Elle les dit aussi capables d'établir l'équité (28/10). Or, chez ces jeunes, la frustration et l'envie restent de puissants moteurs, et le
goût de devenir comme leurs dominateurs (27/9) aussi.
Entre 1995 et 2005, j’ai participé en tant que formateur à l’accompagnement de quelques dizaines d'adolescents et de jeunes adultes des "zones urbaines sensibles" de ma ville pour l’éducation nationale, la protection judiciaire de la jeunesse et l’administration pénitentiaire. J'en retiens deux ou trois anecdotes pour rendre compte de comportements qui se trouvent parmi l'éventail de caractères et de possibles chez ces jeunes garçons et filles.
Dans un centre culturel, lors d'une discussion portant sur l'éventualité d'une "soulèvement des banlieues" à caractère religueux ou non, un de mes collègues s'est entendu dire cette parole très simple: "Ne le prends pas mal, mais si une chose comme cela devait arriver, vous seriez, toi et tes collègues, parmi les premiers à être égorgés." Et cela fut dit sans violence ni colère, comme une mise au point franche et honnête!
Au retour d'une sortie au centre commercial, nous prenons par les champs qui environnent les rocades. Un garçon de seize ans jette sur le sol l'emballage d'une barre chocolatée. Je ramasse le papier et entame avec lui un échange sur les règles de propreté ; il "m'envoie sur les roses." Je poursuis en lui parlant de la beauté et du respect de la Création (il est musulman) ; il m'écoute, mais prends ses distances et de quelques mêtres, il me lance: "De toutes façons, dans cinq ans, nous serons
tous morts!" Je me suis entretenu plusieurs fois avec lui à ce sujet et je me suis aperçu qu'il n'avait pas d'espérance. Je ne sais pas si j'ai pu lui offrir ne serait-ce que le début d'un espoir, avant a fin du stage.
Nous marchons dans la rue, une collègue et moi. on nous hèle de loin: "Ouha! Cathy, D...!" La jeune fille se rapproche. "Comment ça va?, Vous travaillez toujours au Centre I...-S...?" Elle a dix-sept ans et elle est la maman d'un bébé de six mois. Elle a décroché de la drogue, elle semble heureuse et plus équilibrée. Elle nous remercie du parcours accompli avec nous. Lors d'un crise difficile, elle nous avait agressés physiquement! Ce genre de manifestation de reconnaissance n'est pas
spécifique aux filles, il n'est pas rare non plus. Que nos rapports aient été très difficiles, difficiles ou moins difficiles (ils ne sont jamais faciles) ces jeunes ont parfaitement compris que nous les traitions commes tous les jeunes que nous avions en charge, avec ni plus ni moins de considération, ni plus ni moins d'exigence ou d'encadrement. Mais ce qui semblait nouveau pour eux, c'est que sur huit mois de relation, nous ne les avions jamais jugés et nous leurs avions toujours marqué notre respect, même en leur posant des règles. Cela avait pour eux la valeur d'un repère humain constructif et peut-être d'une espérance...
Je tire de ces années d'expérience un début de conclusion : parmi ces jeunes, il y en a qui peuvent être dangereux, voire très dangereux, notamment en groupe. On est toujours assez proche d'un "dérapage" possible, et il ne faut jamais considérer que la relation est stabilisée, banalisée. Un habitant même d'une cité de la ville où j'habite y a laissé la vie, battu à mort pour avoir sans prudence demander à des jeunes, qu'il connaissait pourtant, de lui laisser le passage dans un escalier. Heureusement, cela est rare, mais leur monde a d'autres aspects très violents, comme les "tournantes", évoquées par Tony (commentaire 73C10), c'est à dire des jeunes filles, souvent mineures, parfois très jeunes (11 ans), exploitées sexuellement pendant des mois par des bandes d'adolescents. Aussi je pense qu'il vaut mieux rencontrer ces jeunes en dehors de leurs quartiers où un incident peut très vite tout faire basculer, en les abordant comme des passants ordinaires. J'ai missionné certains de ces
jeunes sur les places du centre ville et ce fut parfois délicat. Chapeau donc à Bernard (commentaire 73C01) pour son courage missionnaire, mais la mission de Milang Gompeng dans le RER (commentaire 73C05) me semble relativement plus prudente.
Pourtant ces jeunes et paradoxalement aussi bien ceux qui peuvent être agressifs recèlent des richesses, des aspirations à grandir, à apprendre, mais mêlée à beaucoup de doutes, de peurs, de nervosité. Pour beaucoup d'entre eux, tout reste encore possible, tant qu'ils n'ont pas pris pied de manière solide dans les réseaux maffieux de trafic de voiture ou de drogue. Mais ils ont besoin de plus qu'une relation individuelle positive, ils ont besoins d'agir, de créer, de s'exprimer à l'adresse d'autres humains qui les écoutent, les regardent, les considèrent. Ils ont besoin de compter pour d'autres, d'appartenir à une communauté, un groupe, bref une société aussi petite soit-elle dans laquelle ils aient une place valorisée et valorisante, même s'ils se montrent (au moins au début) parfaitement rétifs à toute forme de règle.
Je ne sais pas si les Pèlerins d'Arès pourront leurs proposer quelque chose de ce genre, mais je pense qu'ils pourront commencer à devenir sensibles à notre message s'ils ressentent chez nous: D'abord une véritable ouverture fraternelle désintéressée, juste un désir de partage qui s'intéresse aussi à eux, ensuite une absence de peur, enfin une expérience commune de notre foi, puisqu'il vaut mieux être plusieurs. Il y a certainement d'autres conditions auxquelles je ne pense pas. Je vous livre le fond de ma réflexion sur un ressenti de plusieurs années. Mais je n'ai pas été élevé dans les banlieues et je m'y rends rarement. À coup sûr, toute action dans ce sens doit être réfléchie et préparée longtemps à l'avance et être mise en place très progressivement avec probablement de nombreux correctifs. Je crois cependant qu'il serait bon de ne pas attendre trop longtemps, un embrasement des banlieues rendrait les choses bien plus difficiles, sinon impossibles.
D. Faber


17Dec07    73C017
Se révolter sans violence. Voilà une attitude qui n'est pas compatible avec la nature humaine. La révolte est juste mais la violence est inutile. Les prophètes nous ont montré la voie, au risque de passer pour lâches: Moïse qui s'enfuit avec son peuple soumis pour éviter des massacres, Mouhamad qui s'enfuit aussi, alors qu'il avait pourtant l'esprit guerrier. Jésus qui, après avoir copieusement provoqué les prêtres et les marchands du temple, s'est laissé prendre sans réagir, sans jamais se départir de son pacifisme. Ses disciples n'ont pas compris, car il n'était pas dans leur nature de comprendre.
Frère Michel deviendra peut-être un provocateur insupportable aux yeux de certains. C'est pourquoi Le Père lui a déjà conseillé de s'enfuir sur une île [l'île sèche, Rév d'Arès XIV/7-10]: ce n'est pas de la lâcheté, mais la logique fondamentale de Dieu! La mission d'Arès devra porter la révolte des jeunes de banlieue à bout de bras, en échange de quoi elle pourra obtenir l'arrêt de la violence, mais ce serait une erreur d'otenir l'arrêt de la violence sans cette contre-partie.
Jacques, banlieue de Kercado, Vannes


19Dec07    73C018
Au cours de mes activités, j’ai été amené, pendant une courte période de ma vie, à travailler dans un Centre de Formation avec des jeunes issus des quartiers difficiles. Ces jeunes avaient entre 16 et 25 ans. L’objectif était de leur donner une formation. "Certains sont en situation de prédélinquance", me confira un formateur.
Quand j’arrive dans la salle, en février,  je reprends le poste d’un homme qui vient d’être écarté. On lui reproche de ne pas avoir la main sur les 40 jeunes de la classe. Je me demande bien qui aurait pu l’avoir! J’ai plus de chance. Pour moi on a divisé le groupe en 2 x 20 élèves. Je vais découvrir en peu de temps deux mondes que tout oppose mais qui cohabitent. Celui d’une jeunesse, déstructurée, turbulente mais également sensible et attachante face à un système bien structuré et organisé mais froid et hypocrite.
En cours les jeunes étaient d’une impatience incroyable, quelqu’un parlait, un autre aussitôt l’interrompait et cela pouvait devenir en quelques secondes un vrai brouhaha. Je rentrais le soir littéralement vidé et épuisé. Ils avaient une grande difficulté d’écoute et de concentration. Impossible de les faire travailler huit heures dans une journée assis autour d’une table. Les journées furent réduites à six heures, mais en réalité quatre heures de cours aurait été le bon équilibre. Très vite je compris que je devais improviser, m’adapter. Je trouverais l’équilibre en usant de la sévérité et de la douceur.
Sévérité, car ces jeunes n’ont pas de repères et ils le savent très bien. Dès le début, ils testent jusqu’où ils peuvent aller. Un jour, un jeune crachera dans mon dos, à mon insu. À la fin du cours une élève viendra me prévenir et nettoiera mon pull, mais je ne saurais pas qui a fait cela. La nuit, je réfléchis à l’attitude à adopter, et il me revint en mémoire une réflexion d’un jeune. Il était parmi les plus turbulents et m’avait reproché devant toute la classe de ne pas être assez sévère avec eux. Le lendemain, je distribuais à chaque élève une feuille où j’expliquais la lâcheté de cet élève et son manque d’intelligence, je développais la notion de respect et terminais par la sanction qui serait pour tous les élèves et pour les deux classes. J’obtiendrai de la Direction l’autorisation sur simple décision de ma part du renvoi d’un élève pour une heure, deux heures, ou bien d’une demi-journée, parfois d’une journée. Une méthode simple, mais efficace, et qu’acceptait très bien l’élève, puisqu’il pouvait  toujours revenir en formation, il n’était jamais renvoyé définitivement. C’est à partir de ce jour que l’on me respecta et que la confiance s’instaura. Je rencontrerais une élève des années plus tard, elle travaillait comme vendeuse dans une grande enseigne et elle me reparlerait de cet évènement qui l’avait marqué. "Ma mère m’avait dit, en lisant la lettre, c’est bien,  c’est ce qu’il vous faut." Ma fermeté avait donc payé. On pourrait penser qu’ils étaient contents de se retrouver dehors, mais ils perdaient aussi leur journée de salaire, ce qui, pour beaucoup, étaient leur principale motivation, j’y reviendrais plus loin.
Sévérité mais aussi douceur, car ces jeunes étaient en souffrance, des écorchés vifs, très lucides sur la réalité de la vie, parfaitement conscients qu’ils étaient en situation d’échec et que le système, loin de leur ouvrir les portes, leur donnait des miettes. Alors ils cherchaient des combines, des moyens de "gagner de la tune," comme ils disaient, et tout était bon.  J’apprendrais à les connaître individuellement. Tous avaient en eux cette simplicité et ce naturel qui manque tant à notre société. Je découvrirais de la bonté au fond de leur cœur et je ne pouvais qu’avoir envie de les aider. Parfois, pour les intéresser, je sortais du programme, le cours déviait alors sur les sujets d’actualités ou sur des sujets de fonds avec aussi parfois les discussions débouchaient sur le Coran et les traditions religieuses. Ces dans ces moments-là qu’ils étaient le plus attentif. En réalité, ces jeunes avaient besoin de donner du sens à leur vie et de se sentir aimés. Pour cela il fallait savoir aller au-delà des mots. Par exemple, impossible pour certains jeunes de trouver un stage en entreprise, certains avaient la tête des acteurs qui jouent les mauvais rôles dans les westerns. "Regardez-moi, Monsieur, vous avez vu ma tête? Comment voulez-vous je trouve un stage de vendeur! Quand je rentre dans un magasin, ils ont envie d’appeler la police, c’est pas une formation de vendeur qu’il fallait me donner mais une formation de boucher." Rire général dans la classe. "Je vais venir avec vous et nous allons chercher un stage ensemble," lui répondis-je. Une journée suffit pour lui trouver une place dans un magasin de prêt-à-porter de luxe. La femme était directe: "Vous devrez être à l’heure, mettre un autre pantalon, et vous m’enlèverez cette boucle d’oreille". Il s’exécuta. La femme me dirait plus tard: "Je l’ai accepté car si je ne l’avais pas pris, je pense que personne ne l’aurait pris. Pourtant, quand on le connaît, il est vraiment sympathique et ne rechigne pas au travail." La revalorisation par le travail, y a-t-il meilleur remède?
Tous les jeunes trouveront un stage, certains n’y resteront pas 3 jours mais d’autres en reviendront heureux d’avoir goûté au monde du travail et ce sera pour moi, une grande leçon: le travail comme remède à leurs maux. Le travail est bon à l’ouvrier et il en reçoit son salaire (Rév d’Arès 16/8).
Je me souviens de ce jeune, instable, souvent chahuteur, qui trouva une place dans un magasin de sports. Je pensais qu’il ne tiendrait pas deux jours avant de se faire virer, or le résultat allait dépasser tout ce que j’aurais pu imaginer. La gérante alla jusqu’à l’inscrire sur la liste des vendeurs, c'est-à-dire qu’il touchait un pourcentage sur ses ventes, chose qu’elle n’avait jamais faite auparavant pour un stagiaire. En quelques semaines, il était devenu l’un des meilleurs vendeurs. Sûrement aussi le plus grand voleur du magasin, mais la gérante bien qu’essayant de le surprendre, ferma les yeux. Donner du travail correctement rémunéré pour les jeunes de banlieue vaudra mieux que toutes les aides sociales.
Car le système aime le saupoudrage, un peu d’argent ici, un peu là bas, de quoi se donner bonne conscience. Ici, les jeunes passaient par la Mission Locale. Ils touchaient environ 300 euros par mois durant leur formation, mais les temps d’absence ou de renvoi étaient décomptés. Le financement était assuré par le Conseil Général qui tenait des statistiques très précises sur le nombre de jeunes formés, statistiques qui devaient probablement servir aux politiciens dans leurs discours, mais les résultats ne les intéressaient guère (aucun jeune n’aura son CAP, mais une simple Attestation de Formation) et les améliorations éventuelles étaient d’une telle lourdeur que tout devenait très vite impossible. Le Centre de Formation, lui, se serait bien passé de ces jeunes turbulents, mais les subventions obtenues étaient une manne dont il ne pouvait se passer. Pourtant il n’offrait que deux salles minables et mal chauffées. Et les jeunes n’étaient pas dupes, mais eux, ce qu’ils voulaient, c’était de l’argent de poche et la Mission Locale était un tuyau que l’on se repassait entre jeunes des quartiers. Finalement tout le monde y trouvait son compte mais rien ne changeait sur le fond, et c’est bien là le problème car la vérité c’est que le monde doit changer (Rév d’Arès 28/7).
Phildefair


20Dec07    73C019
La Fédération nationale des maisons des potes, réseau d'associations implantées dans les quartiers, constate une dégradation "flagrante et rapide", depuis le milieu des années 1990, de la situation des femmes, et notamment des jeunes filles, en banlieue:
"Beaucoup de filles des quartiers nous ont contactés pour nous dire qu'elles en avaient ras le bol.

"PRESSION PERMANENTE"
Les jeunes filles des quartiers doivent désormais vivre sous le contrôle social de la cité, et supporter la violence et les harcèlements machistes. "Il ne s'agit pas de stigmatiser la banlieue, se défend Hélène Orain, qui, pour la Fédération des maisons des potes, a recueilli dans un livre blanc le témoignage de dizaines de femmes. Toutes les filles ne sont pas victimes de tournantes ! Mais l'oppression est quotidienne, banale. Sur elles, le ghetto fait peser une pression permanente, qui les oblige à déployer une énergie folle pour se protéger, veiller constamment à leur réputation. Pas un instant de relâchement n'est possible."
Cela commence par l'habillement, le gros pull que l'on n'enlève qu'une fois arrivée au lycée. Porter une jupe, un décolleté, être maquillée, c'est immédiatement risquer de se faire traiter de "pute" ou de "salope". Quelle que soit son apparence, une fille qui marche seule dans la rue échappe difficilement à l'insulte. Dans un espace public dominé par les garçons, "les filles doivent développer des stratégies de contournement compliquées pour éviter les groupes de garçons, faisant parfois de longs détours, explique Hélène Orain. Elles se déplacent rarement seules, plutôt en bandes de filles. Les seules qui échappent aux insultes sont les filles voilées."
Se sentant en insécurité, les filles sortent peu, d'autant que "les infrastructures sportives et culturelles, dans le quartier, sont beaucoup plus investies par les garçons que par les filles, relève Sarah Oussékine, de l'association Voix d'elles-rebelles, à Saint-Denis (Seine Saint-Denis). Naturellement, elles ne vont pas dans ces lieux pour un problème de réputation."
Dans les cours des collèges, des lycées, la mixité n'est pas davantage de mise. Corinne Boulnier, infirmière scolaire dans un collège du Val-de-Marne, témoigne de la difficulté grandissante de la communication entre filles et garçons : "En quinze ans, les relations sont devenues plus agressives, la relation amoureuse plus difficile. Ça peut aller jusqu'à donner des coups. On dirait que ces jeunes gens ne savent pas se caresser, se caliner." Cette violence s'exprime, dans la cour de récréation, à travers un drôle de jeu apparu depuis la rentrée chez les élèves de 6e et de 5e : un garçon fait une croix avec son doigt sur le dos d'une jeune fille, qui devient alors, à son insu, une cible pour les autres garçons.
On ne flirte plus. On n'apprend plus à connaître l'autre sexe, le désir de l'autre. Afficher une relation amoureuse, c'est, pour les garçons, se montrer en situation de faiblesse, et, pour les filles, passer pour des "putains". "Il y a vingt ans, les jeunes filles venaient pleurer dans mon infirmerie pour un chagrin d'amour. Maintenant, elles se plaignent d'être prises pour des moins que rien", note Béatrice Piférini, infirmière dans un lycée des Hauts-de-Seine.
"Chez les élèves de 4e et de 3e, poursuit Corinne Boulnier, se développe l'idée que dans la relation physique, on doit forcer les filles. Quand on les force, elles crient, ce qui, dans la logique de ces garçons, signifie qu'elles éprouvent du plaisir. Car dans les films pornographiques, que beaucoup de jeunes regardent en cachette, les filles crient." "Les relations de couple sont très tendues, confirme Annie, infirmière dans un lycée professionnel de Marseille. Avec d'un côté la jeune fille, qui veut rester vierge, de l'autre le garçon, qui veut avoir un rapport sexuel avec pénétration. Du coup, les filles sont en souffrance, écartelées entre leur culture familiale, qui leur interdit de passer à l'acte, et la pression des garçons."

MARIAGES FORCÉS
Rien d'étonnant à ce que nombre d'entre elles vivent dans le mensonge. Ou cherchent un petit copain à l'extérieur de la cité, à l'abri du contrôle exercé par les pères, les frères, par la cité tout entière, dont elles portent la réputation. "On exige d'elles un comportement sérieux, imaginant que dès qu'elles sont avec un garçon, il y a rapport sexuel, explique Sarah Oussékine. Si la fille n'est pas "sérieuse", les conséquences peuvent être dramatiques." Retrait du système scolaire, interdiction de sorties, de toute fréquentation masculine, de certaines fréquentations féminines, préservation obligatoire de la virginité jusqu'au mariage, retour obligé au pays, recrudescence des mariages forcés...

Comment s'explique cette dégradation unanimement constatée? Certains pointent le poids de la culture patriarcale dans les familles issues de l'immigration. D'autres la montée d'un islam fondamentaliste. Ou encore une politique de la ville très orientée au bénéfice des garçons (équipements sportifs et culturels). Mais c'est surtout le processus de ghettoïsation des cités qui est dénoncé : "L'une des manifestations du ghetto, c'est le retour en force des formes d'organisation sociale traditionnelles fondées sur le machisme et le patriarcat", analyse Hélène Orain. Les dix années du rejet des femmes correspondent aussi à celles de l'accélération de la relégation des cités, de l'effacement quasi total, dans certaines zones, de la mixité sociale.
Ce communautarisme de fait, cet entre-soi, a facilité le repli sur des valeurs archaïques ainsi que la mise en place d'un système de domination qu'a fort bien décrit le sociologue Eric Debarbieux dans une étude récente sur la violence des jeunes. Selon lui, la répétition des actes, le harcèlement continu et les micro-violences ont permis de construire dans les quartiers un pouvoir masculin fondé sur la loi du plus fort. Dans sa version sexuelle, cette domination est en train d'éroder dangereusement les acquis du combat pour la libération des femmes.
Tout autant que de rétablir l'ordre, comme le veut le gouvernement, il devient crucial, et urgent, d'enrayer ces mécanismes mentaux en brisant l'isolement - social et spatial - des cités.
Maryse


22Dec07    73C020
Le quotidien "l'Humanité" a publié hier un article intéressant sur les rapports entre télévision et banlieue.
En voici des extraits:
Pascal Perbet, écrivain (la Tribu Vivaldi) et scénariste de télévision (l’Instit, Léa Parker, Avocats et associés), habite la cité de la Boule à Nanterre depuis vingt ans. Il regrettre de ne jamais voir sa banlieue à la télévision.
Que pensez-vous de la représentation des banlieues à la télévision ?
Pascal Perbet. C’est désastreux. C’est toujours à charge ! La télévision et les banlieues sont deux mondes qui s’ignorent. Ils ne se parlent pas et ne se comprennent pas. La télévision ne répercute qu’une seule facette des banlieues, la plus spectaculaire. La chaleur humaine qui existe ici est beaucoup plus difficile à filmer. Les JT n’ont pas le temps de montrer cet aspect-là et ce n’est pas leur rôle. Mais la fiction pourrait le faire.
Justement, les téléfilms montrent-ils une autre image des quartiers populaires ?
Pascal Perbet. Il n’y a aucune fiction française où les héros appartiennent à la classe populaire. Les cités n’existent pas dans la fiction française. C’est grave. Quand on parle à six millions de personnes, il y a une responsabilité morale terrible. La télévision à une influence sur les mentalités. Je crois que, sans le savoir, la télévision participe au sentiment d’exclusion. Les "petites gens" ne sont pas représentées, elles n’existent pas.
Comment expliquez-vous ce traitement ?
Pascal Perbet. Il y a une réalité sociologique toute bête: Les gens de la télé ont des bons revenus. Ils n’habitent pas en banlieue. Je ne condamne personne, mais c’est plus difficile d’en parler quand on ne connaît pas. Donc, ils ne montrent pas l’humanité des quartiers populaires. Si les cités étaient comme les dépeignent les JT, il y aurait des vagues de suicides terribles! C’est effroyable ce qu’on nous montre, personne ne voudrait rester vivre là. Bien sûr qu’il y a des voyous, mais on n’est pas en guerre civile. Si les gens restent, c’est parce qu’il existe autre chose. La pauvreté crée des liens, de la solidarité entre les gens. Pendant le ramadan, tous les soirs, on m’apportait de la soupe. Vous connaissez beaucoup de quartiers en France où votre voisin vient spontanément vous offrir de la soupe ?
Les quotas pourraient-ils être une solution ?
Pascal Perbet. C’est une solution terrible, un constat d’échec. Pour quel résultat ? Des Noirs et des Arabes de service ? Le problème est social, pas ethnique. On voudrait parler des Noirs et des Arabes alors que la télévision ne parle pas des pauvres. Mais tout se rejoint ! Si la télé parlait des quartiers populaires, elle verrait automatiquement apparaître des Noirs et des Arabes. Le rôle des médias est de servir d’intermédiaire pour éviter l’incompréhension et le rejet de l’autre. Ce rôle moral est très important. Or j’ai l’impression que les médias sont davantage des relayeurs d’opinions.
Que pensez-vous du traitement télévisuel de l’anniversaire des révoltes ?
Pascal Perbet. Ce que je vois me fait peur. Si on veut poser un regard sociologique un an après les émeutes, d’accord. Mais j’ai l’impression que la démarche générale est de guetter l’heure fatidique, le grand frisson. On attend que les fauves se réveillent. On fait tellement de bruit autour de ça que certains vont se sentir mis au défi. Le moindre tricycle brûlé sera filmé par seize caméras. Mais, faites gaffe les gars, on joue avec le feu là, c’est dangereux. (Entretien réalisé par Marie Barbier)
Maryse


XXXxxXX    73C021
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