07Sep07 66C1
Lorsque j'ai vu le titre de la presse avec "le doute de Mère Térèsa"
j'ai pensé à une manœuvre politique du roi noir
pour dénigrer
la foi active, bien dérangeante pour le système d'ordre établi, en
profitant de l'aveu de cette dame qui, comme vous l'expliquez, avait
découvert le vrai Dieu loin des murmures étranges (Rév d'Arès
3/8)
de l'église catholique qu'elle servait tout en restant d'une modestie
préservatrice.
Si elle avait dit aux pauvres, dont elle prenait souci de manière
exemplaire pour nous qui manquons encore tant de ce genre de charité
première, (peut-être l'a t'elle fait, d'ailleurs, nous n'en savons
rien): "Dans le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 à 7)
appliqué vous trouverez la force de sortir de votre condition injuste,
les moyens de comprendre ce monde et le courage de lutter pour que ça change,
vous puiserez l'énergie nécessaire pour reprendre ce qui vous revient
de l'héritage terrestre commun et finalement de
refaire le
monde sur des valeurs justes enracinées dans le cœur de toute
l'humanité." [Si elle avait dit ça,] la presse en aurait fait
ses
choux gras sous le titre de l'irresponsabilité, elle aurait été la
proie du bûcher de l'inquisition moderne avec les satires des
anti-furies engagés à défendre le roi blanc et le roi noir,
corne
et dent, lesquels auraient tôt fait de déclarer qu'elle avait
perdu
la tête… en suivant la voie des agitateurs, des terroristes (mot à la
mode), etc.
Votre entrée sur cette femme remarquable est très touchante. Et nous
mesurons avec gravité ce que “vide“ signifie quand le monde exclut les prophètes,
que le Créateur les ait appelés comme vous, ou qu'Il souffle
en
silence dans la poitrine des scandalisés et dans les têtes
froides de ceux qui s'activent à la libération spirituelle et
sociale. Sans spécifiquement souffrir des manquements matériels comme
vous, ceux-là et celles-la connaissent aussi la force qu'il faut pour
rester debout dans la solitude et les difficultés d'aller à
contre-courant des idées de la religion et de la politique.
Ce vide est aussi notre mise à nu, dans la crainte ou dans la joie,
pour revêtir le manteau neuf de la Vérité,
qui dit que le monde doit changer (Rév d'Arès 28/7).
Message que
nous devons transmettre et expliquer sans nous lasser
car il
faudra plusieurs générations pour que tout change
de fond en
comble. Alors, notre audace et notre imagination sont sollicités pour
partir à la conquête des cités où le bruit
du mensonge
sous diverses formes résonne, attardant les hommes dans les
vallées
grasses (26/4) où ils se font étourdir dans la culturation,
ce
pourquoi nous devons mettre la "lumière sur le boisseau" pour attirer
les regards et les cœurs et qu'ils voient le sentier
de la
liberté intérieur pour s'auto-transformer, telle qu'on est, en être
foncièrement meilleur à l'image et ressemblance de
l'Amour, de
la Justice, … soit du Créateur et d'œuvrer ensemble à une nouvelle
civilisation qui vient sur des bases anarchiques
diversifiées,
sur fond de liberté totale et d'amour absolu. C'est de ce petit
reste de prophètes par analogie au prophète
qui a
reçu ce Message authentique et de ce "reste" d'hommes et femmes
a-politique et a-religieux, tous des êtres de bien, que l'espérance
créatrice s'est levée.
Merci d'avoir accepté de livrer au monde le Message de Dieu donné à
Arès pour toute l'humanité, parce qu'il renforce ceux qui étaient en
recherche et il lave nos cœurs (Rév d'Arès L/1).
Que le monde
s'en inspire ici et là où qu'il lui faille dénigrer les expériences
d'émancipations… prouve qu'un Vent
irrésistible a percé
les citadelles du rationalisme, du sérieux, de la
structuration
et
que les fondations des religions en "isme" ont le pied qui commence à glisser
dans la boue.
Soyez heureux quand on vous maltraitera,
disait
l'homme Yéchou (Jésus), c'est bien ainsi que le
monde à
toujours vilipendé les envoyés de Youou (Rév d'Arès XXX/24).
La
vraie récompense n'est pas les honneurs matérialistes du monde, elle
est ailleurs, là où est notre cœur comme mère Térésa qui se donnait à
fond. Le vrai trésor de bonheur: savoir donner du bonheur, parce que le
Bien général en dépend, tout simplement.
Danny
|
07Sep0766C2
Votre
entrée pose aussi les problèmes que peuvent entraîner une foi apprise,
devenant purement intellectuelle, d'une foi vécue, ressentie aux plus
profond de l'être, parlant au cœur plus qu'à la tête.
Je ne connais pas spécialement le parcours de mère Thérésa, mais
j'imagine que ses moments de doutes découlaient de cette contradiction
entre les dogmes de son Eglise qui elle seule soi-disant pouvait sauver
et les réalités qui souvraient à elle.
Il est sûrement dommage que nombre de personne vivant cette
contradiction n'aient pas le courage (ou la forçe?) de mettre fin à ce
dilemmne, en reconnaissant que ce qu'ils avaient appris jusqu'à présent
était faux ou tout du moins assez éloigné de la vérité.
Il est très diffiçile de s'avouer à soi-même que les constructions
intellectuelles dont nous sommes fiers reposent sur du vent le plus
souvent... sans parler de l'avouer aux autres.
Et à bientôt dans quelques jours la date anniversaire des attentats du
11/09 [à New York]. Je me pose alors cette question:
Combien d'hommes et de femmes seraient prêts a réviser la théorie
officielle de la chute des tours jumelles, qui est contre TOUTES les
lois physiques du Créateur ?
Olivier G
|
Réponse
:
Je ne vois pas ce que vous entendez par "réviser la théorie officielle
de la chute des tours jumelles, qui est contre toutes les lois
physiques du Créateur." Voulez-vous dire que vous y voyez une
intervention surnaturelle, autrement dit, que le Créateur seul pouvait
défier sur le moment ses propre lois physiques et permettre
l'effondrement des tours? C'est une très grave supposition, que je ne
partage pas.
Comme ancien ingénieur, je pense simplement que l'architecture des
tours était faite de telle manière qu'une rupture au niveau où elle fut
faire ne pouvait qu'entraîner une rupture du polygone de sustentation
et donc provoquer l'effondrement intégral des édifices. C'est la danger
de certaines structures modernes.
Mais tout cela nous éloigne beaucoup de la dévouée mère Térésa.
|
07Sep07 66C3
Je me
demande souvent comment vous arrivez avec paix et gentillesse et un
sens rare de la justice des situations à parler de faits et de gens
sans rapport avec La Révélation d'Arès et même
souvent ennemis
de La Révélation d'Arès. C'est bien le cas pour
mère Thérésa
qui, elle personnellement, se serait peut-être montrée neutre ou
prudente face à vous et à ce que vous représentez, mais qui était
membre d'une église qui vous prend pour un zozo et où ceux qui vous
souhaitent tous les malheurs ne sont pas rares.
Je suis d'origine italienne et ma famille m'a dit que mère Thérésa
était albanaise, mais d'origine lointaine sarde (les Sardes sont aux
Italiens ce que les Corses sont aux Français). En fait, elle avait fait
son noviciat et prononcé ses vœux en Irlande. D'ailleurs, l'anglais
était sa langue principale. Toutes les lettres dont la presse fait état
actuellement, les fameuses lettres de doutes, voire même d'athéisme,
étaient écrites en anglais et, pour beaucoup en tout cas, adressées à
des prêtres irlandais.
Oui, des prêtres. C'est là que j'aimerais votre opinion, puisque vous
avez été prêtre. Comment se fait-il que des confidences concernant sa
foi, que cette religieuse a faites à des religieux, se trouvent
aujourd'hui étalées dans les journaux? Cela m'intrigue et me scandalise
d'autant plus qu'une de ces lettres prie expressément son destinataire
de détruire son courrier, ce qu'il ou elle n'a pas fait. Ça me dégoûte
et en même temps je pense à vous en me disant que ça vous arrivera
pareillement, parce que vous avez beaucoup correspondu avec beaucoup de
monde et que vous avez fait vous aussi, à coup sûr, pas mal de
confidences. Quand vous mourrez, on n'en entendra pas parler, parce
pour le moment vous êtes inconnu et le monde s'arrange pour vous
restiez bien inconnu sous un bon matelas de silence, mais un jour,
c'est inévitable, on parlera de vous. La Révélation d'Arès
ne
pourra pas toujours restée étouffée sous l'oreiller de vos adversaires.
Alors là! On verra sortir des lettres qui ne vous mettent pas à votre
avantage (surtout dans l'ignorance de leur "contexte," comme vous dites
dans un article du "Pèlerin d'Arès"), des lettres que vous aurez
envoyées à des frères et des sœurs en qui vous aviez confiance. Même
chose avec mère Thérésa. Tant qu'il n'a pas été question de
sanctification, tout était discret. Maintenant que Benoît XVI envisage
d'en faire une sainte, badaboum! les documents sont vendus aux
journaux, parce que je crois qu'il s'agit d'une question d'argent, rien
de plus.
Bernice
|
Réponse
:
Votre commentaire, outre la question directe sur la confidentialité
violée, soulève plusieurs questions auxquelles je ne peux pas répondre
ici, faute de temps. Ce que m'inspire ces exhumation et étalage de
lettres, confidences confiantes d'une religieuse à des amis ou amies de
religion? Beaucoup de tristesse. Surtout les lettres adressées à des
prêtres, parce que, même en dehors du confessionnal, un prêtre doit
respecter, chaque instant de sa vie, une totale réserve. Quand je
quittai l'église en 1974, je brûlais toutes, absolument toutes les
lettres en provenance de fidèles qui m'avaient accordé leur confiance
et adressé leurs confidences pendant mon sacerdoce. Ces prêtres,
correspondants de mère Thérésa, auraient dû en faire de même et, si une
mort subite ne leur en avait pas laissé le temps, un autre prêtre ou
l'évêque aurait dû procéder à la destruction des archives du défunt. Le
fait qu'elles aient été conservées soulève nombre d'hypothèses,
certaines pas très belles. Mais bon! Je ne suis pas juge de ces
personnes.
Concernant la fin de votre commentaire, oui, parce que je suis un homme
qui a beaucoup écrit, non pas goût de l'épistolaire, mais contraint par
ma solitude à un surusage, voire un mésusage, de l'épître, quantité de
mes lettres seront relues, épluchées, caviardées, etc., en dehors de
leur "contexte" bien entendu, et pour finir utilisées de manières
diverses. Qu'y puis-je? Heureusement, j'ai posté relativement peu de
lettres manuscrites, à l'inverse de mère Thérésa dont toutes les
lettres semblent avoir été manuelles. Les lettres à la machine ont un
double inconvénient: D'abord, elles permettent de réaliser facilement
des faux; j'ai déjà eu l'occasion d'en voir, fabriqués pour me faire
dire des choses que je n'avais jamais dites. Ensuite, du fait de la
facilité de faire des faux justement, les vraies lettres perdent
beaucoup de leur importance et soulèvent questions et doutes. D'une
façon façon, cela sauvera ma pensée, je l'espère. On trouvera ma vraie
pensée dans mes livres, dans tout ce qui a été édité et déposé.
|
07Sep07
66C4
[...] En
vous comparant avec elle, sauf qu'elle "la boucla" alors que vous, vous
avez dénoncé sans peur le scandale du péché
de
religion, voulez-vous dire que mère Térésa eut une vision du Christ
comme vous? Ou bien que vous avez comme elle été amené à rejeter la
religion au contact de la profonde misère humaine? J'avoue que ce point
de votre article me trouble: "N'importe qui découvrant la Vérité
arrive au même vide..." Qu'y a-t-il de commun entre vous et cette
"nonne"?
Jean-Pierre J.
|
Réponse
:
Jésus s'est-il montré à mère Térésa? Je n'en sais rien et je n'y ai
même jamais pensé. Pourquoi pas, après tout? En tout cas, je crois que
le scandale de la misère à laquelle elle fut
confrontée chaque
jour à Calcutta suffit à la faire douter que la religion et sa
rejetonne la politique eussent jamais rempli les rôles qu'elles
prétendent respectivement remplir: Représenter Dieu pour l'une et
représenter la justice pour l'autre.
En ce qui me concerne, c'est tout autrement que je suis parvenu à la
même conclusion. J'ai précisé "dans des circonstances totalement
différentes." Où est la différence?
Avant 1974 je m'insurgeais aussi contre malheur, misère et injustice,
sans être en France directement confronté à elles comme l'était
quotidiennement mère Térésa en Inde. Je croyais, néanmoins, que la
religion et la politique — bien que capables de faire mieux, si elles
sortaient de leur
conformisme — apportaient
à la condition humaine les seuls soulagements possibles.
Mère Térésa, inversement, avait naturellement, par le seul moyen de son
intelligence et de son amour,
cessé depuis
longtemps de croire que religion et politique étaient les
incontournables recours. De là son doute ou son "vide," comme elle
disait, concernant la façon dont son église enseignait Dieu et les
rapports de Dieu avec l'homme. Ce vide, c'était son "insurgeance"
intérieure, alors qu'extérieurement elle ne s'était pas déculturée;
d'où l'ambiguïté du doute sous le voile d'une nonne.
De mon côté, la même conclusion ne me vint ni naturellement ni intelligemment,
mais par contre je réussis à me déculturer
complètement
après que j'eus compris le Message. Pour cela il fallut que le Créateur
m'envoyât son messager Jésus avec la Révélation que
vous savez
et il fallut même qu'il vînt en personne confirmer cette Révélation
quarante-quatre mois plus tard pour que je me misse en compagne ouverte
contre une condition humaine dont, pour ma part, je n'avais pas vu
qu'elle était tragiquement entretenue par la religion et la politique,
alors qu'elle avait une solution, une seule: la pénitence.
Non
une religion ou une loi, mais la pénitence dans une
totale
liberté vis-à-vis de la religion et de la politique.
Mère Térésa — à ma connaissance — n'en arriva jamais à ce sommet de la Vérité
que le Père seul pouvait rendre visible à l'homme, mais elle s'était
mise, par une motivation et dans des circonstances différentes, en
marche sur les mêmes sentiers. C'est du moins ma
conviction,
que l'église ne manquera certainement pas de dénier en canonisant cette
magnifique femme, c'est-à-dire en la mettant en cage.
On
retrouve ici l'histoire du jars (Rév d'Arès XXXVI/3).
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09Sep07
66C5
Personne
ne discute la charité de cette femme. C'est d'ailleurs pour sa charité
qu'elle a reçu le Prix Nobel. Mais vous semblez trouver normal qu'une
"nonne" ou religieuse cesse de croire dans l'église, mais y reste
malgre tout. Je dis que c'est lâcheté et à cause de cette lâcheté qui
dure depuis des siècles rien n'a changé. Je trouve votre indulgence un
peu bizarre. Signe de faiblesse?
Shéhérazade
|
Réponse
:
Lâcheté? C'est un mot très dur que vous appliquez à mère Térésa. Je
dirais plutôt, comme je l'ai déjà dit dans mon entrée #0066, prudence
de femme, et même impuissance de femme. Il y a des limites que les
hommes dans leur état physico-spirituel actuel ne peuvent pas dépasser.
C'est pour exhorter les hommes du temps qui vient à
dépasser
ces limites que le Créateur parle de héros (Rév d'Arès
XXXV/4-12).
Mais c'est un mot d'avenir. Je crois que dans l'état actuel des choses,
sinon pour de courts moments de bravoure, l'homme d'aujourd'hui ne peut
pas encore être ce héros permanent, ce pénitent
et
moissonneur à l'état permanent, dont le Père souhaite
l'apparition.
Tout ce que nous faisons nous-mêmes dans l'état actuel des choses,
c'est seulement avancer sur les sentiers par
à-coups, par étapes. Le seul mot d'étape évoque
un moment d'arrêt,
de cessation de progression spirituelle. Comment pourriez-vous exiger
de mère Térésa qu'elle ait procédé à une rupture permanente avec la foi
traditionnelle,son église donc, alors que nous-mêmes, Pèlerins d'Arès,
sommes incapables de procéder à une rupture totale et permanente avec
ce monde? Nous le faisons par à-coups, petit à petit. Peut-être que si
mère Térésa avait vécu plus longtemps, et si elle avait trouvé le
support matériel nécessaire pour que sa rupture totale et permanente
eut une utilité prophétique, elle aurait quitté l'église. Une vie
d'homme pécheur est une courte vie, trop courte pour permettre à
l'homme qui remue en lui de très grandes idées, radicales, capitales,
de les réaliser et d'en faire un grand message universel. Ce n'est que
peu à peu que l'homme nouveau trouvera les moyens
de son
changement totale et permanent: Quatre générations ne
suffiront pas.
Mère Térésa était religieusement une captive — Tout homme pendant ce
long règne du péché naît et vit en captivité —.
L'ordre
religieux et les vœux qu'y avait prononcé mère Térésa formaient en bloc
une sorte de prison. Les hommes ou femmes nés en captivité n'ont qu'une
vague idée de la liberté, surtout de la liberté
absolue (Rév d'Arès 10/10), et ne peuvent pas
assumer
celle-ci. Mère Térésa n'a pas échappé à cette condition-là, la
condition humaine. Comme chacun de nous, elle ne pouvait se couper de
ses racines prisonnières, terriennes. Pour les uns c'est la famille,
pour d'autres une profession ou un art, pour elle ce fut son ordre
religieux et sa charité. Aucun arbre ne se déracine
encore,
même si cette capacité de se déplacer et d'agir dans l'avenir est
annoncée à l'arbre comme à moi le Créateur dit:
De la
machoire (de Mikal) poussera l'arbre à la point
toujours verte (Rév
d'Arès XVI/13). Mère Térésa elle aussi deviendra un symbole
permanent. Je pense que c'est l'idée que Rome met dans sa canonisation.
Depuis l'installation de mon entrée #0066 sur mon blog, il y a deux
jours, j'ai déjà reçu une bonne dizaine d'E-mails qui me reprochent mon
indulgence envers mère Térésa et l'église. Ces E-mails m'ont demandé de
n'être ni considérés ni publiés comme commentaires, ce que je respecte
toujours. Cependant, la réponse que je vous fais, Shéhérazade,
s'adresse aussi à ces E-mails. En fait, je ne suis pas indulgent. Je ne
suis ni catholique ni partisan de l'idée de canonisation et depuis 1974
je n'ai pas cessé de me démarquer de la religion, mais j'applique
l'avertissement de la paille et de la poutre (Matthieu 7/3+).
Que suis-je pour reprocher à l'église de faire grand cas de mère
Térésa? Devant cette femme qui s'est efforcée au dépassement, qui toute
sa vie a secouru et soigné avec amour des non-chrétiens, des hindous,
qui d'entre les hommes, l'église catholique comprise, ne se sentirait
pas dépassé?
|
09XSep07
66C6
Vivant
aux Etats Unis, j'ai pu me procurer le livre "Mother Teresa, come be my
light" auquel la presse française fait allusion. Il s'agit d'un recueil
de lettres publié par le directeur du Centre Mère Térésa, le père Brian
Kolodiejchuk. Le livre fait environ 350 pages et regroupe des extraits
de lettres, mais aussi de nombreux commentaires de Brian Kolodiejchuk.
Les lettres où mère Térésa fait état de ses difficultés intérieures
(elle ne ressent rien au moment de l'eucharistie, elle ne sent pas la
présence du Christ) ont surtout été écrites dans les années 50, au
début de sa mission auprès des plus pauvres, à Calcutta.
En septembre 1946, voyageant en train, mère Térésa rencontre Jésus qui
lui demande de quitter son couvent et de se rendre auprès des plus
pauvres. Elle ne rentre pas dans le détail de cette
apparition,
mais va ouvrer à la création des Missionnaires de la charité. Au début,
elle doit d'abord convaincre ses supérieurs, surmonter leurs doutes sur
son Appel.
Pendant les onze années qui suivent son départ du couvent pour
commencer "Le Travail," elle n'aura aucun contact avec sa famille. Pas
de courriers entre l'Inde et l'Albanie. Sa mère la croit morte.
J'ai essayé de traduire quelques passages qui m'ont paru
particulièrement significatifs.
De 1953 à 1958, elle se confie plusieurs fois à ses supérieurs
successifs:
"S'il vous plait, priez particulièrement pour moi, afin que je ne gâche
pas Son travail, et que notre Seigneur se montre, car il y a tellement
d'obscurité en moi, comme si tout était mort. C'est plus ou moins ainsi
depuis que j'ai commencé "Le Travail."
"...Cette longue obscurité, ce sentiment douloureux de perte, cette
solitude, cette étrange souffrance de dix ans."
"... Si seulement vous saviez ce qui traverse mon cœur, parfois la
douleur est telle que j'ai l'impression que tout va casser en moi. Le
sourire est une grande cape, qui couvre une multitude de souffrances..."
"S'il vous plait, priez pour moi, le désir de Dieu est si douloureux et
l'obscurité devient si grande. Quelle contradiction dans mon âme. La
douleur en moi est si grande que peu m'importe la publicité autour de
notre action."
En 1958, elle écrit: "Pour la première fois, en onze ans, j'en suis
venue à aimer l'obscurité. Je crois maintenant qu'il s'agit d'une part,
d'une toute petite part, de la douleur de Jésus sur terre (...) plus
que jamais je m'abandonne à Lui. Oui, plus que jamais, je serai à Sa
disposition."
À propos du doute, en 1967, elle écrit, "À partir du moment où vous
acceptez de vous abandonner, c'est que vous êtes persuadé. Cela peut
vouloir dire la mort pour vous, hein? La conviction vient à partir du
moment où vous vous abandonnez. Alors, il n'y a pas de doute. (...)
Non, je n'ai jamais eu de doutes. (.) Mais je suis convaincue que c'est
Lui et pas moi. Que c'est Son Travail, et pas mon travail. Je suis
seulement à Sa disposition. Sans Lui, je ne peux rien faire. Mais même
Dieu ne peut rien faire pour quelqu'un qui est déjà plein. Vous devez
être complètement vide pour Le laisser faire ce qu'Il veut. C'est la
plus belle chose à propos de Dieu, hein ? Être tout puissant et
pourtant ne S'imposer à personne."
L'auteur du livre explique le sentiment d'obscurité intérieure
ressentie par mère Térésa ainsi: "Mère Térésa entrant pleinement au
cœur de sa vocation, le mystère de la soif de Jésus Crucifié, elle
accepta volontairement d'être dans le "tunnel" une fois encore,
enveloppée d'une obscurité profonde. Ce qui comptait pour elle, c'est
qu'elle aimait Dieu, qu'Il lui accorde ou non la consolation et la joie
de Sa présence sentie. Le Christ préféra l'unir, comme Il le fit pour
Sa pauvre Mère, à Sa "terrible
soif" sur la Croix. Elle incarna cet amour assoiffé de Jésus pour les
pauvres et les souffrants qu'elle servit."
Dès 1956 et jusque dans les années 80, dans des lettres, aussi
publiées, mère Térésa demandera la restitution ou la destruction de ces
confidences.
En 1957: "Vous détenez mon secret le plus intime, s'il vous plait, pour
Lui, gardez pour vous tout ce que vous avez lu. Je vous ai fait
confiance, aveuglément. Je voulais vous donner quelque chose de beau
aujourd'hui, ce fut mon cadeau pour vous. Gardez le pour Jésus. »
En 1960, elle écrit: "Votre Grace, maintenant que vous faites des
recherches sur l'histoire de notre congrégation, je vous supplie de
détruire les lettres que j'ai écrites à sa grâce qui ne sont pas en
rapport avec la congrégation. L'Appel était un difficile cadeau que
Dieu m'a fait, moi, indigne. Je ne sais pas pourquoi il m'a choisie. Je
suppose que comme pour ceux dont nous nous occupons, parce qu'ils sont
les moins désirés. Depuis le premier jour, jusqu'à aujourd'hui, ma
nouvelle vocation a été un "Oui!" prolongé à Dieu, sans même un regard
pour le coût. Ma conviction que "le Travail est le Sien" est profonde.
Je n'en ai jamais douté. Cela me blesse lorsque les gens m'appellent la
fondatrice, car je tiens pour certain qu'Il m'a demandé: "Feras-tu cela
pour Moi?" Tout est de Lui, je n'ai eu qu'à m'abandonner à Son Plan, à
Sa Volonté. Aujourd'hui, Son Travail a grandi parce que c'est Lui qui
agit à travers moi. De cela, je suis si convaincue que je donnerais
volontiers ma vie pour le prouver."
Alors, pourquoi cette trahison, ce refus persistant de l'église de
détruire ces lettres et cette décision de les publier? J'imagine que
dans le processus de "béatification" actuel tout peut se faire.
Pour moi, à la lecture de ce livre, je ne vois pas du tout une femme en
doute. Je vois une femme d'un courage exceptionnel, d'une
persévérance inouïe, d'un dévouement sans faille. Une femme isolée, qui
pendant plusieurs années se désespéra de ne pas ressentir ce qu'elle
était supposée ressentir, mais qui, engagée dans son action, finit par
surmonter ses faiblesses pour se consacrer entièrement à sa mission.
Ce qui apparaît clair aussi, dans ce livre, c'est qu'elle fut
trahie par les siens. Trahie par une institution religieuse qui, pour
des raisons obscures, refuse à l'une de ses grandes servantes le secret
de ses confessions.
Hélène
|
Réponse
:
J'ai été très ému en lisant votre commentaire. Je n'ai évidemment pas
lu le livre dont vous parlez, ni d'ailleurs aucun livre ou article de
fond traitant de mère Térésa. Ce que j'ai dit dans mon entrée #0066 m'a
paru évident, simplement parce qu'il ne peut pas y avoir deux Vérités.
J'avais vu quelques photos de mère Térésa comme tout le monde dans la
presse et son seul regard m'avait dit qu'elle avait une expérience très
particulière et rare de la Vérité, du Créateur
et/ou de ses
messagers. Votre commentaire ne fait que me le confirmer. J'ignorais
tout de sa rencontre avec Jésus dans un train, pendant un voyage en
1946, mais cette information ne m'étonne guère.
Je regrette de manquer de temps pour lire. Je vous suis d'autant plus
reconnaissant des extraits que vous en avez traduits. Merci, ma sœur
Hélène. Je vous salue fraternellement avec toute votre famille.
|
11Sep07
66C7
Ce que
le voulais dire dans ma préçédente intervention (n°66c2) est le fait
que les tours jumelles se soient effondrées à la vitesse de la chute
d'un corps libre soumis à la gravité.
En d'autres termres, d'imposantes structures de métal et de béton
empilées les une sur les autres n'auraient offert aucune résistance aux
structures aux dessus d'elles pour ralentir leur chute....(!)
Sinon, il n'y à qu'une façon de procéder pour avoir ce résultat. Celà
s'appelle de la démolition contrôlée à l'aide de puissants explosifs
utilisés dans la démolition de bâtiments.
N'importe quel ingénieur spécialisé dans le bâtiment vous dira la même
chose.
De tels structures ne peuvent s'effondrer sur elle-même à une telle
vitesse sans au préalable avoir détruit les étages en dessous qui les
composent.
Nul besoin d'intervention Divine qui contredirait ou infirmerait ces
faits:
C'est de la physique pure.
Je m'étonne même qu'en tant qu'ancien ingénieur, vous n'ayez pas jetter
un regard purement scientifique à ces faits, ce qui vous aurait amené à
vous poser des questions sur la version officielle de la chute des
tours.
Sans parler du degré de chaleur nécessaire pour faire fondre des tonnes
d'acier que ne peut fournir un feu de kérozène par manque d'énergie, et
là encore c'est de la physique pure.
Un manuel de physique de terminale est suffisant.
Les lois de la physique sont des lois issues de la création, donc du
Créateur, c'est le sens de ma remarque.
Nul ne peut y échapper.
Olivier G
|
12Sept07
66C8
Je
découvre vos deux nouvelles entrées, les #0066 et #0067, ce soir.
J'avais fait l'erreur de marquer la dernière page (page 5) de votre
blog comme favori dans firefox et internet explorer, et j' ouvrais donc
toujours l'ancienne page 5 sans les nouvelles entrées sans voir que la
page 5 était devenue page 4. Donc il est plus prudent de marquer la
page d' accueil.
Je découvre cette belle entrée sur mère Térésa. Merci à Hélène de nous
avoir communiqué ces quelques passages traduits de l' ouvrage "Mother
Teresa, come be my light" qui nous livre quelques moments émouvants de
la vie intérieure de cette grande femme, bien que je sois un peu gênée
de lire ces confidences que mère Térésa avait demandé de détruire. Mais
cela permet de connaître le vrai que les médias ne nous rapportent pas.
Quand un journaliste à la TV a parlé des doutes de mère Térésa nous
nous sommes dit avec mon époux que ce ne pouvait être des
doutes
sur sa foi dans le Père, quand on sait tout ce que cette femme a fait.
Nous-mêmes ne sommes-nous pas traversés par des doutes sur la manière
d' accomplir la Parole du Père, de la comprendre, et n' avons nous pas
souvent le sentiment de ne pas y voir très clair ?
M.-O.
|
15Sep07
66C9
Heureusement
qu'il y a des gens comme vous frère Michel, comme Mère Térésa dont je
ne connais presque rien (merci Hélène), et beaucoup d'autres anonymes.
Ceci me ramène bien loin en arrière, très loin, à une époque où je
connus le grand vide absolu et douloureux qui fait se tourner vers Dieu
le Père. Il me semble que c'est dans ces moments-là que l'on progresse
le plus.
Je pense à ce fameux livre qui dit: Sauve
ne juge pas! (Rév d'Arès), car pour moi l'héroïsme, c'est
lorsque l'on veut
sauver et c'est alors que l'on fait don de soi que le royaume des cieux
commence. Les apôtres du christ devaient s'avoir cela.
Aminadab.
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16Sep07
66C10
Un des
commentaires parle de "lâcheté" au sujet de
mère Térésa , qui malgré ses doutes n'aurait pas eu le courage de
renoncer à l'église.
Si elle avait quittée l'église aurait-elle eu les moyens de continuer à
secourir tous ces gens qui comptaient sur elle? Cette femme ne s'était
pas donné d'autre liberté que d'aider ces gens. Elle s'est dépassée
dans le dévouement, elle n'était donc plus rien pour elle-même. Elle
était donc en prière permanente. Une prière active, elle était en
action permanente pour secourir les autres et parmi
ses
proches elle à probablement réveillé des vocations et donner envie à
d'autres de faire
le bien par la charité.
Peut-être allait-elle parfois au-delà de la charité dans ses relations
avec les miséreux pour les rendre responsables et autonomes dans leur
vies? Je ne sais pas, je ne connais pas mère Térésa.
Aimer les hommes évangéliquement c'est très difficile, car la nature
humaine est à l'heure actuelle très ingrate. Avoir le goût d'aider les
autres est un minimum pour le bien de ce monde. Cette femme à fait le
minimum dont le monde à besoin pour survivre (sens de sa charité) et
sûrement le maximum qu'elle a pu avec ses moyens.
Elle est pour moi un exemple d'une certaine forme du bien actif, de
l'amour, du courage d'agir.
S.M.
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16Sep07
66C11
Mère
Teresa a organisé le travail auprès des "plus pauvres d’entre les
pauvres," en permettant que, sur place à Calcutta, s’activent, outre
les religieuses, des "volunteers" du monde entier: un médecin iranien
musulman, un ex-employé japonais bouddhiste, une Suissesse rentière
catholique, un Indien hindou de bonne famille, un globe-trotter
français athée, un Texan à carrure de cow-boy, et cætera, et cætera.
Unis dans l’action pour quelques jours, quelques semaines au chevet
d’oubliés des médias, de laissés pour compte. Bénévoles aux intentions
variées comme les reflets de ces roches
cristallines qu’on
prend parfois le temps d’admirer dans une devanture en s’imaginant tout
petit.
Parenthèse, exhumer et mettre en valeur ces roches
est plus
facile que pour les fossiles, autour desquels il faut casser
délicatement le matériau. Ici, un nettoyage suffit généralement.
Ces bénévoles me font penser aussi à ces jachères fleuries qu’on voit
poindre de plus en plus en occident sous l’égide d’agriculteurs
raisonnés.
Il me semble bien qu’elle n’a pas été beaucoup aidée par sa hiérarchie
au début, étant alors très seule. Il lui a fallu lutter, entre autre
pour quitter un établissement où elle était "destinée" à enseigner aux
riches étudiantes indiennes.
Des gens de Calcutta l’ont appelé mother, de même qu’un Gandhi était
affectueusement appelé "bapu," father. Occasion de rappeler, en
passant, qu’une mentalité indienne, et peut-être moyenne-orientale est
susceptible de corréler dans son cœur lien familial
transgénérationnel et action publique, ce que ne fait pas (ou ne fait
plus) la mentalité occidentale, en tout cas pas ouvertement. Occasion
aussi de rappeler la possibilité qu’a tout un chacun, homme ou femme,
de se comporter à l’égard de son frère humain, même inconnu, comme une
mère, un père, c’est-à-dire d’instaurer un rapport non fondé sur la
force, mais sur la complémentarité et une bienveillance qui dépasse les
bornes.
J’aime la formule de "Thérèse": "Ce que je fais est une goutte d’eau
dans l’océan, mais sans cette goutte d’eau, ça ne serait pas l’océan."
De même, en reprenant une formule de Mao (je crois), elle avait
conscience de donner un poisson et non une canne à pêche à qui meurt de
faim. Parer au plus pressé, et aussi concevoir la plénitude de l’action
à un niveau non exclusivement matériel. Reconnaître la faiblesse de ses
moyens mais puiser dans l’adéquation du type d’action à son
individualité propre la force qui déplace des montagnes, sauf erreur.
Ah, j’oubliais! Quand je m’informe sur mère Térésa je tombe sur
wikipédia et d’autres sites qui, dans l’air du temps me semblent clamer
— en prime-time, en première page ! — la pensée unique du moment: Hou!
Qu’elle était tourmentée! Hou! Que ça fait mal d’être saint! Ou pire:
Comme elle s’est trompé! Fuyez, fuyez braves gens ! Comme si l’on
pouvait coucher la vie d’un humain par écrit. Comme si dorénavant
c’était la facette de sa vie à retenir, etc. Face à une telle
propagande inconsciente, pour ne pas dire tant de grotesque et
d’obscène, puis-je me faire le plaisir de suggérer aux surfeurs de bien
vouloir éclater d’un énôrme rire sonore et …guttural?
Jérôme
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18Sep07
66C12
Vous
avez l’art d’ouvrir des perspectives spirituelles à partir de tout
sujet (mais ce n’est pas un art, c’est votre mission et votre
charisme). Dans cette entrée encore et dans vos réponses (notamment aux
commentaires 66C4 et 66C5…) j’ai beaucoup appris (sur l’héroïsme, sur
certaines causes du "vide", sur notre emprisonnement dans ce monde…)
grâce à cette lumineuse simplicité qui caractérise votre enseignement.
Je vous en remercie de nouveau.
Lorsque vous avez parlé des lettres de sœur Térésa, je suis allé voir
sur Internet ce qu’il en était, et j’ai eu beau chercher je ne trouvais
que quelques phrases ou bribes de phrases agencées de manière peu
cohérentes et peu probantes et qui représentaient en tout à peine une
trentaine de lignes.
Dans les articles on cite des dates pêle-mêle (1979, 1959, 1962, 1957,
1960) et de courts extraits (le plus souvent quelques mots
décontextualisés) dont le plus long comporte sept lignes. Pas une seule
foi je n’ai vu cité le mot "doute." Je crois comme vous que Mère Térésa
ne douta jamais ni de sa vocation de charité ni de sa vocation
spirituelle ni de Dieu, même si dans certaines phrases elle semble se
poser la question de Son Existence [l'existence de Dieu]. Mais je crois
que cette question venait à cause de sa souffrance intérieure qui
apparaît comme permanente et très vive.
Je me demande (si ces citation sont exactes) si on ne pourrait pas voir
chez Mère Térésa le mysticisme parfois extrême qui exista chez des
spirituels de grande envergure comme Grégoire de Nysse, François
d’Assise, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux qui ont vécu leur foi
dans un rapport très fort à la souffrance et qui vivaient cette
souffrance comme une sorte de condition de la pureté de leur foi et de
leur joie de croyants. Croyants qui cherchaient sans doute
"démesurément" à faire l’expérience de Dieu. Mère Térésa a peut-être
vécu une expérience similaire avec la joie en moins, puisqu’elle semble
se
plaindre d’une profonde "solitude" et "obscurité." Mais on retrouve
aussi cette "nuit" chez Jean de la Croix par exemple. Comme on trouve
aussi chez Mère Térésa une phrase qui témoigne de sa souffrance, mais
également du bonheur paradoxal de sa foi : "Je suis parfaitement
heureuse de n’être personne même pour Dieu." Mère Térésa n’était plus
rien pour elle-même sans ressentir cette joie d’approcher Dieu que
d’autres mystiques ont éprouvée (Thérèse d’Avila parlait même «
d’extase »).
Peut-être à cause de cela Mère Térésa se sentait-elle spirituellement
insuffisante. Sa pénitence n’en devient que plus
exemplaire. Quel travail sur soi pour dépasser ce "vide" qu’elle
jugeait "coupable" et pour continuer pendant plus d’un demi siècle à se
donner totalement à son prochain ! Quelle action tournée vers le Bien,
à l’exemple de François d’Assise ou de Thérèse d’Avila qui furent des
marcheurs et des acteurs infatigables. Et finalement au bout de tout
cela quelle confiance en sa mission: "Si un jour, je deviens une
Sainte, je serai sûrement celle des ténèbres, je serai continuellement
absente du Paradis pour éclairer la lumière de ceux qui sont dans
l’obscurité sur la terre."
Voici des citations de mère Térésa (j’espère authentiques) qui, je
trouve, illustrent bien son courage, son abnégation et son amour
fraternel et qui témoignent d’une profonde espérance:
"On ne fait pas de grandes choses, mais seulement des petites avec un
amour immense."
"Entrelaçons nos vies, tissons-les des liens du sacrifice et de
l'amour, il nous sera possible de conquérir le monde."
"Se connaître nous fait plier le genou, posture indispensable à
l'amour. Car la connaissance de Dieu engendre l'amour, et la
connaissance de soi engendre l'humilité."
"Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde? Rentrer
chez vous et aimer votre famille!"
"Nous réalisons que ce que nous accomplissons n'est qu'une goutte dans
l'océan. Mais si cette goutte n'existait pas dans l'océan, elle
manquerait."
"L'autre jour j'ai rêvé que je me trouvais devant les portes du
paradis. Et saint Pierre me disait: Retourne sur Terre, il n'y a pas de
bidonville ici!"
D. Faber
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Réponse
:
Je crains que vous mélangiez un peu tout et que vous vous attaquiez à
une évaluation de la nature de mère Térésa qui vous dépasse un peu.
Grégoire de Nysse, un "saint" de mon ex-église orthodoxe, n'était pas
un "spirituel de grande envergure" (Son frère de sang, le grand
st-Basile l'était, par contre). Grégoire était un docteur de l'église,
un théologien qui prêcha habilement contre l'arianisme qui alors
constituait un danger pour les trinitaires, ce qui le fit bien voir de
sa hiérarchie à l'époque. De là sa canonisation. Son frère Basile,
métropolite de Césarée, l'avait fait évêque de Nysse, très médiocre
évêque, du reste. Rien à voir avec François d'Assise ou Thérèse de
Lisieux. De plus, aucun de ceux que je viens de citer de votre
commentaire, pas plus que Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix, n'ont
traversé les circonstances religieuses très particulières qui
constituèrent le cadre de vie de mère Térésa. Aucun de ces "saints" ne
s'était lancé dans une grande entreprise de secours matériel et
sanitaire aux malheureux dans un pays de sensibilité religieuse non
chrétienne, un pays hindou où l'on croit à la réincarnation, etc.
L'opposition de valeurs très différentes mais également fortes,
hindouistes et chrétiennes, doit être extrêmement éprouvante pour un
esprit aussi observateur, sensible et honnête, que celui de mère Térésa.
J'ai lu quelques lettres de mère Térésa, qui écrivait en anglais, et
j'y ai trouvé le mot "doubt"=doute, mais sur un contexte différent de
celui, primaire ou grossier, que les journalistes ont laissé entrevoir.
Ceci dit, merci pour les citations de mère Térésa.
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00Xxx00
XXCX
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