15Jan07
53C1
Voici un article superbe dans un passage qui nous touche beaucoup,
parce qu'il est pur élan du cœur : "Les maisons chaudes sont
des maisons où règne la chaleur de l'amour, de la paix,
de la liberté," chaleur qui nous demande une
mobilisation active, "car le monde ne changera qu'à la vue d'un projet."
Dans ce sens, nous avons lancé une initiative de "Locaux gratuits
autogérés et de solidarité" (association déclarée loi 1901, mouvement
national). Voir le site : http://ventsteppes.free.fr/Logauso.html
Depuis ce site on peut télécharger un tract pour ceux qui voudraient
nous épauler dans cette action.
Pour mémoire, rappelons cette réflexion du Prophète (Le Pèlerin
d'Arès
n°40): "La propriété privée, est-elle une bonne ou mauvaise chose? Il
est certes naturel de posséder tel ou tel objet, meuble, maison, etc.
pour répondre aux besoins qu'impose l'existence terrestre. Mais entre
cette possession évidente, normale, qui serait comme le prolongement du
corps qui nous est donné et la propriété privée avec ses barbelés et
ses chiens, ses guetteurs, ses hommes noirs
et ses lois, il y a un gouffre.
En particulier quand cette propriété s'arroge les moyens de production
(usines, commerces, services, etc.) comme patrimoine privé, s'assurant
ainsi le privilège exorbitant de tirer du travail d'autrui pour
eux seuls des profits (Rév d'Arès 28/24). Cette propriété-là,
comme fait juridique, n'est-elle pas l'instrument du détournement
vers l'échoppe du banquier et du marchand de la récolte du paysan et du
salaire de l'ouvrier? Or, il est rappelé avec force: J'ai
interdit qu'on s'empare de l'héritage de Mon Peuple (Rév d'Arès 27/5).
Merci Nabi! |
15Jan07 53C2
J'ai écrit [dans
mon blog personnel] une entrée le 23 décembre 2006: "SDF QUAI JEMMAPE."
Ce n'est que le fruit de ma
pensée à travers ma vision sous la Lumière de La
Parole, de ma pénitence, de ma moisson, de ma prière,
de mon peu de déculturation, si vous pensez que cette entrée peut-être intéressante, au lieu de vous envoyer le texte
assez long, je vous laisse le lien via
l'archive de mon Blog Ange Blanc pour ceux qu'il intéresse:
Lien les enfants de Don
Quichotte très intéressant des interviews de SDF:
Lien archives INA: Abbé
Pierre 1954:
Didier Br.
|
15Jan07 53C3
Juste pour votre information personnelle (pas pour le blog, nous ne
faisons pas de politque) J'ai reçu ceci d'associations de Paris. Cela
vous éclairera sans doute sur les termes employés et les intentions
qu'il y a derrière.
Danny G.
Le
logement, une urgence et un droit : Rendre le droit au logement
opposable.
Un Constat alarmant!
L’urgence est là. La France
compte plus de 3 millions de personnes sans
logement, ou mal logées. Près de 86.000 sont sans domicile fixe,
780.000 vivent dans un habitat précaire, 610.000 en situation de
surpeuplement, 100.000 sont dans des campings. A Paris, en 2005, 3
incendies de bâtiments vétustes, ont fait plus de 50 morts. 1,3 million
de ménages attendent un logement social.
Les prix de l’immobilier, et
des loyers atteignent des niveaux records,
incompatibles avec les ressources de beaucoup. Le nombre des expulsions
locatives ne cesse d’augmenter.
Le manque de logements
accessibles à tous est l’un des problèmes majeurs de notre
société.
Il faut un immense effort de
production de logements, en priorité de
logements sociaux intégrés au cœur des communes et des agglomérations.
Les politiques qui se succèdent
disent vouloir rattraper le retard,
mais elles ne répondent pas aux besoins des ménages mal logés, ou sans
logements.
Face à cette situation, les
inquiétudes grandissent.
Le droit au logement opposable,
une obligation de résultat. Habiter un
logement digne est un droit fondamental et chacun doit pouvoir le faire
reconnaître, comme pour l’éducation et l’accès aux soins.
Le droit au logement doit être
effectif pour tous et donc être rendu « opposable ».
Depuis 2002, le Haut Comité
pour le Logement des Personnes Défavorisées
a largement montré le bien-fondé du droit au logement opposable et
décrit les étapes de sa mise en œuvre.
En 2004, le Conseil Economique
et Social s’est prononcé pour qu’une loi en ce sens, soit
adoptée : [...]
|
Réponse
:
Bien que vous m'ayez
adressé ces lignes pour mon information
personnelle, j'en publie quand même le début (la suite est interminable
et très politisée, en effet). Le ton de ce texte soulève mon objection
sur plusieurs points.
J'objecte à ce que l'auteur de ce texte semble oublier: la liberté
d'habiter où l'on veut le genre de logis qu'on veut, liberté qui
entraîne la liberté inverse, celle d'habiter nulle part, ou d'habiter
une cabane, ou même d'habiter un tonneau comme Diogène, ou d'habiter en
communauté avec d'autres, etc., si on le souhaite. Ce texte m'inquiète
par son ton, le ton d'une loi, tel qu'on se demande si l'obligation
d'être logé ne serait pas plus lourde pour l'hébergé ou le locataire
que pour l'état constructeur et loueur. On a l'impression qu'à la
manière soviétique les auteurs de ce texte, s'ils avaient les moyens de
construire et de gérer les "3 millions de logements" qui manquent en
France, ordonneraient aux "3 millions de personnes sans logement"
d'occuper sans broncher les logis mis à leur disposition sous peine
d'être sanctionnés s'ils préfèrent coucher sous les ponts ou dans des
huttes au fond d'un bois. Si je préfère être vagabond, pourquoi
n'aurais-je pas "un droit à une tente et un sac de couchage opposable?"
Bref, ce texte d'apparence "sociale" est une sorte de mise en demeure
de se conformer au "logeablement correct."
Le logement au prix de la loi des rats (Rév d'Arès XIX/24), je
ne crois pas que ce soit ce que le Père entend par des maisons
chaudes. |
15Jan07 53C4
À
la volée, ces quelques bribes de témoignages de rue sur le lien proposé
par Didier B dans le message 53C2
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v2/portraits_videos.php
confirment et illustrent, je pense, ce que vous, frère Michel, avez
voulu exprimer et que je résumerais ainsi par rapport à ces
témoignages: "Nous les SDF, nous vivons dehors parce que dedans ça ne
va pas, et dedans c’est pas seulement dans la maison, ou dans la
société, c’est dans notre cœur."
Pourquoi les gens se sont-ils retrouvés dans la rue:
Kayser:
"J’ai perdu ma femme d’une tumeur au cerveau — paix à son âme — ensuite
je me suis mis dans l’alcool, puis j’ai perdu mon métier de chauffeur.
J’gagnais super bien ma vie, et puis voilà, voilà..."
Esteban:
"J’ai une triste vie, je la souhaite à personne ma vie, parce que,
quand j’étais gamin, mon papa, tu sais ce qu’il faisait? Coups de
ceinturon sur la gueule, et voilà, et maintenant je suis devenu
méchant, je me rebiffe, c’est aussi simple que ça! J’avais une femme,
mais le problème, c’est que j’ai fait une connerie, une grosse
connerie, je l’ai trompée, voilà! J’avais un appartement, cinq
voitures, j’ai tout perdu, tout perdu, et maintenant je me retrouve où?
J’ai été en cure pour l’alcool, moi je peux pas l’arrêter l’alcool, moi
ça, c’est clair. J’y arrive pas, c’est comme ça ! (il s’adresse à ceux
qui l'interviewent) : Que Dieu vous garde, sur la tête de ma fille, le
ciel est sur votre tête, et préservez vous!"
Lisiane qui se retrouve parfois à devoir dormir dans la rue:
"Il faut pas juger quelqu’un, lui mettre des étiquettes parce qu’il se
retrouve dans la rue. Pourquoi j’ai eu tant d’échecs, c’est peut-être
moi qui ai mal géré ma vie? Il y a peut-être quelque chose qui n’allait
plus. Je les juge pas, c’est des gens qui ont eu des grands problèmes
moraux, des gens qui ont été rejetés par leur famille. On fait parfois
des erreurs sans le savoir, il faut peu de chose, la perte d’un
emploi, la perte d’une femme... Il a perdu sa femme. Des gens
sensibles, vous savez, il faut peu chose... C’est pour ça qu’il faut
être fort. Le moindre truc, je me mettrais à pleurer, je me dis "il
faut être fort!" Je vais dire quelque chose, si vous avez eu des
difficultés dans la vie, ne vous découragez jamais. Ayez la foi sans
pour cela aller dans une église, ayez la foi pour vous-même et cela
vous fait surmonter toutes les difficultés. Moi, je m’en suis sortie,
c’est grâce à ça. Ne vous découragez jamais. Un jour le ciel est bleu,
le lendemain il est gris, pensez toujours au ciel bleu, et non au gris,
c’est comme ça que vous allez vous en sortir. Ayez du cœur. Même si
vous avez un cœur de pierre, essayez toujours de comprendre les choses,
au lieu de faire la guerre, essayez de pensez aux êtres humains au lieu
de détruire les gens!"
C'est juste des illustrations de ce que vous disiez, frère Michel, pour
confirmer que "notre mission n'ignore pas les problèmes sociaux, elle
les spiritualise pour une humanité dont le fond est, pour le Créateur
et pour nous, irrémédiablement spirituel."
Merci encore d'avancer avec nous, avec tous les hommes sur les
sentiers du milieu, où tout le monde peut cheminer, vers les
Hauteurs de l'humanité.
Avec vous dans la prière et à la moisson,
Bernard L. |
15Jan07 53C5
Tout ça débouche sur la politique, car tous comptent sur elle pour
régler les choses. On leur fait croire que le bonheur viendra des lois,
alors que l’on devrait avoir une politique de la cité, gérer ville par
ville, avec des femmes et des hommes responsables, qui quittent
régulièrement leurs postes pour retourner à l’outil en laissant
d’autres gérer pour un temps la cité.
Voilà qui m’amène à une question: Faudra-t-il voter en avril prochain?
Faudra-t-il donner sa voix au sénat (Rév d'Arès XXXV/1-3),
alors qu’il n’a pas la main du frère?
Moi qui suis pour la liberté d’entreprendre, de travailler ou de ne
rien faire aussi! Comment trouver le juste milieu, quel équipe aura la
mesure d’apaiser les esprits, car il faudra encore longtemps dépendre
de ce système?
Michel J.
|
Réponse
:
Oui, il faudra voter en
avril. De même que nous vivons dans notre corps, notre
esprit — notre âme vient en supplément par notre pénitence
—, nous vivons dans la société, qu'il nous faut, par surcroît, changer!
Nous ne pouvons donc pas ignorer cette société et nous ne pouvons pas
moins faire que de nous mettre socialement dans la situation le plus
favorable à notre mission. Même si aucun gouvernement véritablement
favorable à nos espérances ne peut sortir des urnes, il y a toujours un
moindre mal qu'il faut essayer d'élire... Mais là, je l'avoue, pour
avril 2007, je ne sais vraiment pas vers qui porter mon choix. Je n'ai
jamais été aussi dégoûté par la politique. Pourtant il faudra bien
décider pour un pis-aller. On en parlera peut-être en temps utile,
quand nous en saurons davantage. |
15Jan07 53C6
Pour information.
Suite à votre réponse sur le blog (15Jan07 53C5),
voilà un lien vers le site de CICNS (que vous devez connaître) qui
souhaite défendre les minorités spirituelles de l’appellation infâmante
de secte.
La question de la liberté spirituelle et des minorités y
est abordée. Une page intéressante sur la position des candidats aux
élections issue du site du CICNS:
http://www.sectes-infos.net/Politique_Spiritualite_Elections.htm
Cela permet de se faire une idée des candidats les plus favorables et
les plus respectueux de la liberté spirituelle et au-delà de révéler
leur réelles intentions et visions de l’homme et de la société humaine.
Merci pour votre éclairage vraiment intéressant. On sort enfin de la
pensée unique, des recettes, des idéologies, des bons sentiments qui ne
vont pas au fond des choses.
Ouf ! on respire et on boit un peu d’eau fraîche!
Daniel C.
|
Réponse
:
La question des
élections présidentielles d'avril 2007 n'est
pas le sujet de l'entrée 0053 du blog. J'ai répondu au commentaire 53C5
tout à fait incidemment et parce qu'il traitait d'abord de ce "droit au
logement opposable." C'est encore plus exceptionnellement que je publie
votre commentaire, mais j'invite ceux qui voudraient revenir sur la
question des élection à ne pas le faire, car je ne les publierai pas.
C'est hors sujet.
Concernant ceux qui parlent de "secte" en
souhaitant rendre ce mot aussi "infâmant" que peuvent l'être les mots
"d'escroc" ou de "maquereau," je ne crois pas qu'ils aient réussi.
Depuis un peu plus de dix ans que j'observe les campagnes antisecte de
l'ADFI, du CCMM, etc., j'observe une méfiance du public pour tout
groupe non officiellement relié à un église, à une synagogue ou à une
mosquée, mais pas vraiment d'hostilité. Ces campagnes semblent n'avoir
pour résultat, malheureusement, que d'éloigner un peu plus le public
des questions de foi et d'espérance et de rendre ainsi notre mission
plus difficile. Je pense qu'il nous appartient maintenant de donner au
mot "secte" une bonne réputation, du moins en ce qui concerne les
Pèlerins d'Arès. À des personnes qui me disent: "Vous êtes une
secte..." il m'arrive de répondre: "Oui, je suis une secte et j'en suis
fier et je vais vous dire pourquoi..." et je leur dis en quelques
phrases ce que sont les Pèlerins d'Arès: d'honnête gens issues du
peuple et non d'écoles philosophiques secrètes, qui défendent à 100% la
liberté de conscience, ce que ne dont pas les religions parmi
lesquelles nous sommes fiers de ne pas nous ranger... Je vous assure
que le résultat est souvent surprenant et très bénéfique.
Concernant le CICNS, oui je connais, mais il fut un temps où ils
semblaient surtout prendre la défenses des guérisseurs et comme cela ne
nous concernait pas, et que le temps me manque pour tout voir et tout
lire, je n'observe plus que de loin ses campagnes, toutes louables sans
nul doute. |
16Jan07 53C7
Vous dites: "J'ai toujours peur qu'ils [les termes bizarres de la
politique ou de la loi] cachent quelque chose de tordu."
Je partage cette crainte avec vous, comprenant que la
demande de
l'association "Les Enfants de Don Quichotte" ici ou de "Jeudi
noir" là,
bien menées et bien médiatisées (opposable, urgence, ...) n'est
vraiment pas le vrai problème. De plus, en écoutant leurs propos,
j'entends dire par exemple aux sujets du logement
opposable: "L'état
donnera raison aux locataires dans le cadre de locations à
des français." Ainsi louer à des étrangers ne sera pas
un problème? Où
va-t-on? Etranger, je vous aime avant de vous
connaître (Rev.d'Arès 25/4).
Il y a donc plein d'échappatoires, de ruses possibles à devoir
inventer
pour survivre dans ce système qui propose des lois,
lois qui sur
l'exclusion ne sont, pour l'occasion, pas remises en
cause... Injustices en vue!
Et la vengeance qui s'en suit apporte beaucoup de
problèmes, insolubles parce que sans fin, vengeance mêlée
à des contradictions tellement fortes, insensées, qu'un peuple
en marche ne
peut qu'en déconstruire l'initiative, qui commence par le
changement
individuel. Le réconfort de voir voter une nouvelle loi est
devenue
réflexe ou habitude, mais cette béquille est installée depuis des
siècles... Ainsi l'envie de faire couler l'Eau bleutée,
qui apporte bon
sens, bonté et sagesse m'anime de plus en plus, car il
s'agit une
fois encore d'une loi de plus, inapplicable. Malaise de
ce
système qui révèle des relations humaines peu
existantes, invisibles,
ou bien ce que je crois... "tout juste" oubliées!
L'être humain crée spirituel est bien à retrouver, à raviver, qui
pourrait en douter?
Le Créateur de l'univers à Arès par son message dont vous êtes le
témoin, Frère Michel, nous invite justement à sortir de l'impasse des
mots (bruit: Rev.d'Arès II/8) et des artifices
(illusion: Rev.d'Arès 23/3), à sortir de notre
coquille pour envisager que des mains d'hommes qui se tiennent
(emplies d'humilité, de volonté et de vigilance pour que
ce monde change) portent leur
fruits en apportant ce dont l'homme a le plus besoin ici encore:
Le
bonheur! Chaleur dans les foyers et dans les cœurs!
Un détail sur le "choix" du Canal St Martin:
l'Association "Les Enfants de Don Quichotte" avait d'abord tenté la
Place de la Concorde, mais face à la sécurité: 1 tente pour 10 CRS
ils
n'ont pas pu résister! Alors ils ont tenté la Bastille; même
schéma.
Enfin le Canal st-Martin, et grâce à la présence de l'eau,
qui faisait
que si les C.R.S. chargeaient ils risquaient la vie d'hommes et de
femmes par noyade en bordure de canal (ce qui arriva
dramatiquement
trois jours avant à Nantes où une personne s'était noyée). Opportunité
pour eux !?? Mais je me pose la question, dans quel monde vivons nous?
Pour que l'horreur d'une telle déshumanisation survienne à la
surface, l'homme doit être vraiment malade de la tête au pied
(Isaïe 1/6)!
Soyons des outils, des véhicules, des petits
os creux par qui passe un autre flux nourri
d'intelligence spirituelle, créant une vie de bonté
et de sagesse entre les hommes.
Souhait pour 2007!
Véra S. |
16Jan07 53C8
J'aime beaucoup cette réflexion sur les sans-abri.
Le côté spirituel de l'homme est tellement faible que celui-ci ne sait
plus ce qu'il est. Il cherche des artifices pour créer son bonheur. La
possession lui paraît l'unique possibilité d'exister, d'être.
Le besoin d'avoir, de posséder toujours plus, en est la preuve. Il
devient esclave de ses envies,
il les aime tellement qu'il en arrive au pire pour les posséder ou les
protéger. Il exploite, il tue, il vole, et surtout, il en oublie
l'autre et le bien.
Quand je voie les soldes et leurs montagnes de vêtements, dont ont ne
sait plus quoi faire une fois dans nos armoires.
Les plus beaux châteaux et manoirs n'ont pas empêchés les divorces, les
suicides, les drames familiaux. Les produits de consommation, ne sont
que des outils utiles dans la mesure du besoin, mais ils ne sont pas
indispensables.
Tout cela vient de nous. Notre recherche du bonheur erronée nous
entraine dans un processus ou, pour posséder, il faut gagner
plus,
produire plus, consommer plus, on se transforme en outil de
consommation pour faire marcher la machine qui broie toujours plus
notre liberté ou plutôt ce qui peut en rester! On ne sait plus vivre
autrement.
De là, des hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, se retrouvent soit
dehors parce que l'on ne sait plus partager la vie. D'autres refusent
leurs cités, leur enfermement entre quatre murs ou la vie ne se résume
qu'à manger, regarder la télé, avoir peur de ses voisins ou être obligé
pour d'autres de vivre en bande pour se protéger et avoir un semblent
de vie social, se sentir une importance sans pouvoir s'évader de
leur
misère mentale, qui elle est pire que d'être pauvre.
Tant de célibataires qui le soir ferment la porte de leur appartement
vide. La solitude s'installe partout, on est devenu étranger à l'autre,
nous n'échangeons qu'avec un cercle de personnes très restreint.
Alain J.
|
Réponse
:
Votre commentaire évoque
un problème général d'abondance dans
les pays technologiquement avancés comme l'Europe de l'Ouest, qui va
bien au-delà du problème particulier des sans-abri. Nul doute que "le
côté spirituel de l'homme tellement faible" ne lui a pas permis de
faire face à l'expansion foudroyante de la technologie en... disons...
un siècles après des millénaires de progrès scientifiques et
technologiques très lents. Le résultat est ce que vous décrivez. Comme
je l'ai déjà évoqué, la production du nécessaire n'emploierait que 25%
de l'industrie. Il faut 75% de superflu et même de futile pour faire
vivre le reste de l'industrie et malgré cela il y a des chômeurs et des
sans-abri. Pour bousculer ce fardeau du matérialisme technologique
froid sur les quelques plumes subsistantes de vie spirituelle, il
faudra plus de quatre générations, on le sait.
Toutefois, je ne suis pas sûr que le problème du logement soit
entièrement lié au problème de la surproduction, inévitable à moins
d'une catastrophe économique sans précédent. Il y a d'autres facteurs
en jeu: problème de l'espace notamment qui ne se posait pas il y a cent
ans. |
16Jan07 53C9
Je ne suis pas contre cette loi "droit au logement opposable", bien que
je partage un peu vos réserves et vos commentaires.
Comment font-ils pour dormir dans la rue? Moi, je ne pourrais pas. Et
aprés, quand ils auront un logement, y aura t-il un droit au travail?
Et aprés un droit à avoir une femme, ou un mari?
C'est pourquoi vous avez quand même un peu raison. Mais quand même mon
premier mouvement c'est d'être plutôt content pour eux.
Vous avez publié le commentaire de Danny G. mais sans nous donner votre
avis sur le mouvement qu'il représente: "Le vent dans les steppes", je
crois (enfin tout ça n'est pas trés clair)et c'est angoissant.
Mouvement se disant inspiré par "la commune libre de Paris," les droits
de l'homme, la Bible, le Coran et "La proclamation de Vie donnée à Arès
(village de France)." Le tout en passant par W. Reich.
Qu'est ce que c'est que "La proclamation de Vie donnée à Arès (village
de France)"? Je connaissais "La Révélation d'Arès" oui, mais "La
proclamation de Vie donnée à Arès," je connaissais pas.
Dites-nous, si vous cautionnez ce mouvement.
Que vient faire la Commune de Paris avec la Bible et La Révélation
d'Arès?
Yvan B.
|
Réponse
:
Je publie des
commentaires, auxquels il m'arrive d'opposer mon opinion
différente ou d'apporter des rectifications quand j'en ai le temps,
c'est vrai, mais ce sont des commentaires que je publie in extenso et
je n'ai jamais dit que je cautionnais tous les commentaires que je
publie. Il y en a beaucoup dont je ne partage pas les idées sans pour
autant leur joindre une réponse. Les commentaires sont tous placés sous
la seule responsabilité de leurs auteurs.
Je ne connais pas "La
déclaration de Vie donnée à Arès," mais je suppose, venant de Danny G.
que je connais depuis longtemps, qu'il s'agit de la Vie au
sens particulier que La Révélation d'Arès
donne à ce mot dans un certain nombre de versets (9/6, 18/5, 24/3-5,
25/3, 38/5, XIX/26). D'une certaine façon, les communards (les partisan
de la Commune de Paris) aspiraient à une vie pas d'un point de vue
strictement spirituel, c'est vrai, mais sous un angle romantique un
idéal assez proche. Les idéaux gauchisants de l'époque avaient une
grandeur qu'on ne retrouve absolument plus aujourd'hui dans ce qu'on
appelle la "gauche". Si j'avais quelque chose à reprocher à Danny G.,
c'est d'utiliser un cadre historique, celui de la "Commune," qui a tant
fait vibrer nos grand-pères, complètement démodé et surtout
complètement incompris de nos jours. Mais nous nous éloignons du sujet.
Je finirai quand même par un souvenir. Pendant les jours les plus
sombres de l'occupation allemande à Paris, en 1943, un de nos
professeurs du lycée, excellent professeur d'allemand, M. Renard, nous
emmena au cimetière du Père Lachaise et là il nous conduisit
directement au "mur des fédérés." Il nous dit en gros: "Les communards
qu'on a fusillés là avaient fait face aux Prussiens qui assiégeaient
Paris en 1870. Les bourgeois les ont fusillés après qu'ils n'eurent
plus besoin d'eux pour les défendre, parce que leurs idées de société
avancée leur faisaient peur." M. Renard, avec son chapeau melon, son
parapluie strict très bourgeois, promena son regard sur le cimetière
que des fridolins (si vous préférez, des boches, des schleuhs, bref,
des Allemands... je ne dis pas ça par méchanceté mais pour faire
revivre l'atmosphère de l'époque) visitaient par curiosité dans leurs
uniformes verts. Nous comprimes ce que M.Renard voulait dire: "Beaucoup
mourront aussi pour nous libérer des Nazis, et l'ingratitude du monde
sera la même." Je me pris alors à repenser à mon père, mort l'année
précédente, qui avait été FTP (la résistance communiste) et je me
souviens de ce vers d'Aragon qu'il avait punaisé au mur chez nous: "Où
je meurs renaît la Patrie!" Renaître, c'est retrouver la vie... la
Vie... la Vie au sens fort, qui peut revêtir un manteau si différent,
si légitimement différent, d'un humain à l'autre... Je comprends ce
qu'a voulu dire Danny, même si ce n'est pas exactement ce que dit La
Révélation d'Arès. Nous ne sommes pas des dogmatiques. |
17Jan07 53C10
Cet
épisode surmédiatisé des s.d.f. [=sans domicile fixe] m’a replongé dans
des considérations que j’avais eues au terme d’une expérience de presse
écrite libre, il y a quelques années (si certain se souvienne: le
journal Le Réverbère). Pour mémoire, c’était un canard écrit
pas des s.d.f., vendu à la criée dans les rues et les transports en
commun.
Je m’étais retrouvé dans cette entreprise. Non parce que j’étais s.d.f.
moi-même (quoique un peut bohême à l’époque peut-être), mais j’avais
livré un texte comme ça, par engouement pour ce média qui suscitait un
vif intérêt.
Puis, je me suis retrouvé plongé dans une aventure, touchant ensuite
une rémunération pour les textes livrés, les enquêtes, les reportages,
sans oublier la couverture des colloques et multiples invitations (le
ciné gratos en avant première, hé! hé!). C’était vraiment le genre
d’épopée dont la foi, selon moi, a besoin, pour qu’elle s’enhardisse
toujours plus.
Je me rappelle des réunions éditoriales, où la gouaille se déchaînait,
où jusque des télévisions japonaises venaient nous filmer, où j’avais
du mal à contenir mon hilarité de la situation: Un bimensuel sans
carcan idéologique, avec fort tirage, quel pied de nez à l’époque dans
le petit monde des médias français!
Comme c’était un journal sans chef et sans hiérarchie,
ma première paye — six mille francs à l’époque — m’a été versée en
pièces de cinq et dix francs. Six mille francs en piécettes! Le gars a
sorti un gros sac d’un placard et, devant mes surprise et hésitation
(le bon civilisé que j’étais attendait un chèque et une fiche de paye)
l’a lâché sur la table — Le choc métallique des pièces confinées pour
me rappeler à la réalité!
Puis, penaud, mettant ce pesant salaire
dans mon sac à dos, je suis sorti des locaux comme Picsou avec son
magot de l’entrepôt. J’ai été à la première banque en face, pour
échanger les pièces en billets — La guichetière: "Vous êtes
commerçant?" Moi:: "Non, je suis un particulier" — La caissière
s’empressa de demander conseil à son chef d’agence, qui me lorgnait du
coin de l’œil, comme si je revenais d'un casse dans le quartier
(Je
n’étais plus Picsous, mais Bibi Fricotin ou Les Pieds Nickelé!)
Finalement, j’ai fais la tournée des bistrots du vingtième
arrondissement de Paris pour "démétalliser" mon atypique salaire.
Au fil des numéros et des comités de rédaction, je me suis aperçu de la
quasi imperméabilité de la cause s.d.f. aux espérances évangéliques
(selon La Révélation d’Arès
par exemple), même en la transcrivant en mots "acceptables". Le côté
revendicatif de la plèbe, même s’il était vigoureux et ébranlait le
débat médiatique dans la presse (comme je l’ai vu aujourd’hui avec "Les
Enfants de Don Quichotte") restait inconsciemment et solidement
ancré
dans le "système". J’étais obligé de mesurer les choses de ma verve
dans la rédaction de mes textes, c'est dire...
Puis, le conformisme
est revenu au galop. Des talentueux "écriveurs," formés aux écoles de
journalisme, sont venu pour "relever le niveau" du contenu. Il ne se
passait pas un jour, sans que le "système" ne fasse assaut de zèle et
d'esprit pour se parer de neuf (Rév d'Arès
XIX/14):
Les syndicats offrant gracieusement leurs rotatives, les invitations
dans les alcôves de l’Assemblée Nationale, etc. Sans oublier les
nouveaux journaux de rue naissant soudainement en concurrence, dont les
bailleurs de fond (quitte à ce qu'ils le soient à perte) n’était autre
que le "caritatif officiel," qu’il soit catholique ou laïc d’État. Je
me suis aperçu à quel point le terrain du caritatif et la question des
s.d.f. est tenue d’une main de fer, que ce soit par le système ou par
les premiers concernés (même s’ils s’en plaignent).
Puis, en moins
de deux semestres, les choses se sont détricotées rapidement. Une
déliquescence fulgurante. J’ai vu mourir aussi sûrement que j’avais vu
naître cet embryon de ce quelque chose qui, comme un poussin frêle,
avait (selon moi, et selon ce que m’inspirait La Révélation
d’Arès) au début faim du grand Vent, mais était trop
malade pour y mettre à la voile (Rév d'Arès
18/4).
Pour finir, le déferlement des coupures de presses faisant procès de
l’illégalité du Réverbère
sur la question des charges sociales acheva le reste. Pour sûr, c’est
illégal que des gueux se créent une entreprise et vendent un journal
sans passer par l’URSSAF...
Alors, le mouvement des "Enfants de Don
Quichotte"... Non, je n’ai pas cédé aux hourras médiatiques et à la
grand messe compassionnelle. J’ai juste observé quelque chose de
classiquement ambivalent, à la fois sincèrement généreux et fatigué
(sans le savoir d'ailleurs), comme l’image des bouches fânées
de La Révélation d’Arès (II/13).
Rien de nouveau sous le soleil, disait Qohélet
(Bible, l’Ecclésiaste)…
Roger C. |
17Jan07 53C11
[Ce
commentaire avait été adressé par erreur par son auteur à la présente
entrée #0053. Il a été déplacé sous l'entrée #0052, commentaire 52C13,
là où le commentateur le destinait en réalité] |
17Jan07 53C12
Merci, frère Michel, de spiritualiser ce sujet aussi bien que vous le
faites et de replacer ce problème dans son juste cadre, à sa juste
valeur.
Autant être clair, le projet de loi du gouvernement, c'est simplement
un peu de poudre de perlimpinpin pour satisfaire l'opinion, rien de
plus. Encore un bel exemple de la médiocrité de nos gouvernants qui est
aussi la nôtre. Pourquoi se tourner une fois de plus vers l'état pour
lui demander d'intervenir ? La réalité est assez désolante et le
problème n'est pas là où on le croit une fois de plus. Disons que, pour
faire court, il y a surtout des divergences d'intérêts, des
incompréhensions, des manques de coordination entre les demandeurs de
logement, les bailleurs sociaux, l'état, les administrations locales et
départementales (sans oublier les élus qui n'ont pas le même discours
quand ils sont au gouvernement, au parlement, ou en
représentation
locale en tant que maire ou député...), les associations qui sont quand
même dépendantes de fonds publics, les travailleurs sociaux, etc. Bref,
c'est un jeu perpétuel de ping-pong puisque les responsabilités sont
très diluées compte tenu de la superposition régulière des dispositifs
inapropriés que les gouvernements et parlements successifs instaurent.
Même si ce texte supplémentaire est voté au parlement prochainement,
son application n'est pas prête d'être mise en oeuvre sur le terrain,
comme bcp de lois existantes d'ailleurs parce qu'il y a un écart
fondamental entre les lois, qui considèrent les êtres humains comme des
statistiques qu'on déplace d'une colonne à une autre, et la réalité
d'une société très disparate. Pour ce qui est du droit opposable au
logement, la balle est surtout envoyée dans le camp du juge pour qu'il
statue (comme il ne disposera pas des éléments pour le faire, ça risque
de conduire à des décisions très contradictoires) dans l'hypothèse où
le premier barrage de la commission de médiation sera passé (et là
encore les fonctions et compétences de ces commissions sont pas très
claires, d'ailleurs elles existent dans la loi dps 1998 mais quasiment
aucun département ne l'a mise en place parce qu'aucune administration
locale n'en voit l'intérêt, ça ne permettra pas aux demandeurs de
logement sociaux d'obtenir une solution rapidement).
On n'est pas prêt d'avancer sur le sujet en se tournant une fois de
plus vers l'état qui croit résoudre les pbs très rapidement en
débloquant des fonds financiers. Seulement les compétences humaines ne
suivent pas et rien ne changent fondamentalement. Nos hauts
fonctionnaires agissent tjs comme si l'état avait tout pouvoir d'action
et de décision et le plus désolant est que bcp de citoyens le croient
aussi, ce qui est pourtant largement erronné dans un certain nombre de
domaines, notamment le logement. Je vois passer un nombre considérable
de lettres adressées à la présidence de la république et aux ministres
auprès desquels les citoyens appellent au secours en désespoir de cause
pour obtenir un logement, un emploi, un recours sur une décision
administrative, une intervention de leur part, etc. Même chose avec le
maire ou le député. Que décrivent ces personnes : conflits de famille,
de couple, perte d'emploi, maladie, difficultés financières... En fait,
ne dévoilent-ils pas davantage des maux plus profonds tels que
l'orgueil, le manque de prévoyance et d'irresponsabilité, l'égoïsme,
etc. ? A qui la faute ? Notre société matérialiste et consumériste y
conduit bien, voilà bien une responsabilité collective de plus. D'où
vient cette idée qu'il suffit de réclamer pour obtenir ? Nous
sommes
tjs une civilisation païenne. Il y a une grande misère spirituelle dans
tout cela, et en même temps une aspiration profonde et légitime au
bonheur que chacun réclame.
Heureusement, parmi tout cela il y a aussi des gens formidables qui se
démènent pour trouver des solutions pour leurs prochains et des
situations qui rappellent que rien n'est jms perdu, que nul n'est à
l'abri de mauvais choix et de malchance et qu'un peu d'aide de la part
d'autrui à certains moments de la vie peut permettre de changer, de
faire preuve de responsabilisation et de gratitude. Sans doute une
goutte d'eau dans l'océan, mais l'espérance est aussi là.
Voilà, j'ai passé ma matinée à lire votre blog et à faire mon
commentaire au lieu de travailler, de lire le courrier des demandeurs
de logement dont j'ai à traiter les dossiers et pour lesquels nous
n'avons pas de solutions à proposer. Mais l'aspect positif de cette
rédaction, c'est de me rappeler qu'il y a bien des gens qui "méritent"
d'être aidés et que si ma position professionnelle me le permet, il est
bon que je puisse de faire ou tenter de le faire. Pour autant la pénitence
est ailleurs...
Emmanuelle S. |
17Jan07 53C13
Je me suis demandé ce qui avait provoqué le succès médiatique de cette
action qu'ont organisé les "Enfants de Don Quichotte." Était-ce
vraiment la condition des sans-abri? À Paris nous voyons tous les
jours, depuis des années, des sans-abri sans que cela n'ait provoqué un
tel émoi. Il y a régulierement des appels au don par des organisations
caritatives, des reportages sur le travail que font des
associations et
services sociaux (Samu social) auprès des s.d.f [=sans domicile fixe].
Le contexte des présidentielles alors? Peut-être. Certains partis
politiques ont tout à gagner à voir surgir sur la scène médiatique ce
genre de problème et l'esprit français est très sensible à la question
des droits et acquis sociaux.
Je me demande toutefois dans quelle mesure ce n'est pas d'avoir vu des
jeunes gens bien intégrés dans la société sortir de leur monde et
partager les conditions de vie des s.d.f. qui ont provoqué cet
intérêt
médiatique. Je vois la l'expression d'un trouble profond. Je
m'explique. D'une part, en agissant de la sorte, ces jeunes
gens ont
rappellé qu'une telle situation pouvait arriver à tout un chacun. On
peut difficilement s'identifier à un s.d.f. quand on a tout ce qu'il
faut pour vivre. On accuse généralement la fatalité concernant son
état. Mais que quelqu'un qui nous ressemble (dans son mode de vie),
auquel on peut donc facilement s'identifier, connaisse cet état, peut
soulever une forte émotion. Et les médias aiment ce qui soulève
l'émotion.
Mais il y a plus. En choisissant délibérément de renoncer (même
temporairement) à ce qu'ils avaient, je crois que ces jeunes ont
transgressé quelque chose d'un ordre trop sûr de lui et ont ébranlé les
cœurs plus profondément. Comment des jeunes gens au futur prometteur
ont-ils pu renoncer librement à ce que la société leur offre de mieux?
Quelle force les a poussés à ça? Ils ont commis "l'impensable"
(impensable aux yeux du monde). Cela peut choquer. Et les
médias aiment
ce qui choque.
Le pouvoir s'est ensuite empressé de répondre à ce ramdam pour rétablir
l'ordre avec de grands mots et de belles promesses. Pour que ces jeunes
gens rentrent vite chez eux. Des fois que leur renoncement ne donnent
envie à d'autres d'ébranler d'autres certitudes.
Où est-ce que je veux en venir? Je ne vois pas de débouchés spirituels
dans l'action qu'ont entamé ces jeunes gens, mais je me dis que le jour
où les Pèlerins d'Arès voudront se faire connaitre "médiatiquement",
ils devront comme ces jeunes gens franchir une "ligne jaune" et donner
à voir de "l'impensable", de "l'inimaginable". Quitte à heurter, ils
devront aussi se préparer à tenir longtemps leur position pour ne pas
se faire récupérer et voir leurs efforts emmaillotés par de belles
promesses. il y a quantité de terrains sur lequel on peut agir. La
difficulté est d'en trouver un qui touche les hommes en leur for
intérieur et sur lequel nous pouvons apporter une réponse spirituelle
claire.
Éric D. |
17Jan07 53C14
Depuis le temps que je voulais vous parlez d'une dame — elle en vaut la
peine — eh bien, c'est le moment! Parce que vous évoquez l'amour
et la liberté.
Elle me fait réfléchir. Elle accepte ce que je suis et moi ce qu'elle
est réciproquement. Elle me remet en question sans le vouloir et c'est
bien ainsi.
Elle s'appelle Paquita, ne sait plus trop bien quel age
elle a (pas loin de 80 ans, je dirais), vient toujours débraillée, les
cheveux en pétard parce qu'elle se les lave au savon, sent souvent
la
graisse de porc. Elle aime se faire dorer le dos au soleil, dort la
sieste sur les marches du lavoir — affalée qu'on dirait qu'elle est
tombée —, se lave dans l'eau du lavoir, marche pieds nus toute l'année,
en hiver avec des chaussettes. Elle vit dans sa maison où le sol est
encore en terre battue comme autrefois, n'a pas d'électricité, ni d'eau
chaude, ni de gaz pour la cuisine, va a l'église, va a Alicante en
bus pour s'occuper des pauvres, va de maison en maison et fait du
troc
pour recevoir un repas chaud ou une boisson chaude (du café au lait
pour se ragaillardir). Elle boit l'eau chaude qui sort de mon robinet
et ne veut pas que je lui fasse une tisane, s'en ramène chez elle dans
deux bidons.
Les gens disent qu'elle est folle. Eh bien, moi je vous dit pas du
tout! Elle attend que je lui offre la chaise pour s'assoir, elle a
toujours un mot gentil, fait l'effort de converser en français avec
moi, de ne pas prendre trop de mon temps, parce qu'elle sait qu'elle
peut gêner par sa manière d'être. C'est cet effort d'aller vers les
autres, ''dans l'intention de faire le bien,'' qui est vraiment de l'amour.
Il y a quatre semaines on lui a cassé la figure dans sa maison,
parcequ'il se raconte dans le village qu'elle a de l'argent caché chez
elle, pauvre femme!
En France, si beaucoup sont sans abri, c'est que pour la plupart —
peut-être que je me trompe — ils le veulent ainsi. C'est pas négatif,
le problème est ailleurs. C'est parce que l'on manque tous de liberté
et d'amour
(qu'on donne encore moins que le logement). La vie, il faut la vivre le
mieux possible, parceque "ça ne dure que quatre jours," a dit Paquita;
elle a bien raison! En s'aimant les uns les autres.
Danielle A. Espagne
|
Réponse
:
Je suis béat devant
cette
histoire de Paquita, votre voisine, que vous racontez avec un joli
talent. J'ai eu la joie, pendant quelques instant, en vous lisant, de
revivre les années de mon enfance quand dans mon quartier populaire de
Suresnes, il y avait encore des tas de gens comme Paquita, vivant sur
la terre battue, pleins de vie, le sourire aux lèvres du matin au soir.
Les politiques ont tellement voulu accaparer le caritatif et s'en
glorifier qu'ils ont enlevé à cette humanité haute en couleur, forte,
redoutable parce qu'ayant peu à perdre, son droit de vivre comme elle
le souhaite.
Je me souviens d'un clochard particulièrement coloré —
de joue, un rutilant poivrot, comme de nippe, il semblait s'habiller
chez les habilleuses de théâtre — qui arpentait toute la journée le
pont Mirabeau (il devait coucher dessous) en chapeau haut de forme en
déclarant sur un ton très distingué qu'il était "fier d'être cloche et
d'emmerder la société!" Mon père, qui était un ingénieur très digne,
mais qui était né rue Cambronne (Paris, 15) en 1902, au temps où
c'était encore la zone, aimait ce clochard dont j'ai oublié le nom. Le
clochard connaissait — et c'était pour moi mystérieux — le nom de mon
père. En fait, je crois qu'ils s'étaient connus avant la guerre de 14 à
l'école communale. Nous voyant passer le clochard lui déclamait:
"Bonjour, Monsieur Potay. Alors, on promène son lardon?" Le lardon,
c'était moi et j'étais très fier d'éveiller l'intérêt de cette figure
bien connue des Parisiens.
Comprenez que le genre d'humain, qui vous réconcilie avec l'humanité,
comme votre Paquita ou mon clochard et ses discours "pour emmerder la
société", n'a pas disparu par hasard. Le système, qui est triste, lui,
s'est arrangé pour enlever droit de cité à cette humanité rigolote,
"pas sérieuse," faire croire qu'elle est faite d'animaux malheureux en
quête désespérée d'une cage propre avec ascenseur et plomberie, alors
que tout simplement ce type d'humain dit à l'administration: "Je n'ai
pas besoin de toi. Vivons chacun dans notre coin!" Nul doute que parmi
les sans-logis certains préfèrent vivre sans domicile fixe, mais on se
garde bien d'en parler, parce qu'on veut à tout prix être
"humanitairement correct."
Comment ne pas repenser à Diogène? Alexandre le Grand était un jour
venu le voir à l'entrée de la barrique où le philosophe logeait
(Aujourd'hui ce serait des cartons d'emballage vides). "As-tu besoin de
quelque chose, lui demanda l'empereur?" L'autre répondit: "Oui, que tu
t'ôtes de mon soleil!" |
17Jan07 53C15
Je
vous rejoins quand vous dites que vous vous méfiez de l'expression
"droit au logement opposable", qui sous-entend dans le mot "opposable"
une contrainte ou une opposition quelconque (donc un rapport de forçe),
ce qui évidemment est une contradiction avec l'idée généreuse qui part
du cœur, de donner un logement — ou tout du moins un espace
d'autonomie et de dignité — aux sans-abri.
Il est pour moi aussi
évident que la plupart des SDF [=sans domicile fixe] recherchent aussi
de la chaleur humaine, une certaine considération d'être simplement
perçus comme des êtres humains comme vous et moi, sans a priori
social, d'aucune sorte, ce qui, je vous l'accorde n'est pas une mince
affaire...
Il est vrai que nous aussi, nous pouvons souffrir du manque de chaleur
humaine, mais au moins nous avons un toit pour ne pas souffrir
physiquement de la morsure du froid.
Mais c'est une des conséquences malheureuses de cette maladie de la
position sociale, comme si la valeur d'un être humain se mesurait à
celle-ci, que ceux qui justement n'en possèdent plus ne semblent plus
exister aux yeux du monde et surtout à leurs propres yeux, ce qui est
plus grave.
Il y a aussi un problème de taille, qui nous amène à considérer —
ou à
reconsidérer — notre propre générosité et notre propre perception du
partage et de la solidarité, vu que, à plus ou moins long terme, le
problème des ressources de la planète nous aménera à prendre des
déçisions sur notre mode de consommation.
Mais si ceux qui en ont les moyens matériels pouvaient aider d'une
façon ou d'une autre les sans-abri, aurait-on besoin de lois de la
sorte? La prise de conscience de l'autre et de ses problèmes ne
devraient pas se résumer à un texte et quelques lignes dans les
journaux, mais à une interrogation profonde sur notre mode de vie:
Comment être vraiment heureux quand d'autres souffrent et manquent de
tant de choses, et surtout des choses essentielles comme avoir un toit?
Malheureusement, je crains que notre manque de générosité et de
compassion fasse que cette loi devienne un moindre mal, mais ne
participe toujours pas au fond au changement du monde,
car elle ne responsabilise pas l'homme, elle le dédouane..comme toutes
les lois qui finissent par masquer la pénitence.
Olivier G.
|
Réponse
:
Je ne crois pas que tous
les sans-abri aient le sentiment de
"ne plus exister à leurs propres yeux, ce qui est plus grave." Certains
d'entre eux, plus nombreux que vous croyez, se moquent pas mal de ce
qu'on pense d'eux et ne se déprécient pas du tout en tant qu'humains.
Si la société leur donne un petit supplément, ils ne disent pas non,
conscients comme le fut François d'Assise — le jars (Rév d'Arès
XXXVI/3) —
ou comme le sont les moines bouddhistes que recevoir la charité ou même
mendier n'est pas indigne. La liberté d'être eux-mêmes, d'être ce
qu'ils sont, et de pouvoir le dire (quand ils le disent aux
journalistes, encenseurs du système, les journaux ne le répercutent
pas), cette liberté que la société veut leur enlever, c'est aussi
scandaleux que le manque de logement comme-il-faut que les autres
souhaitent avoir, ce qui est leur droit aussi. Ce qui manque, et ce qui
est sous-jacent à toute La Révélation d'Arès, c'est la
liberté de chacun de vivre comme il l'entend. Ce qui est scandaleux,
c'est le définition du bien-être, la définition de "ce qu'il faut," que
le système veut imposer.
"La morsure du froid." Je vécus avec ma
famille l'occupation allemande, quatre ans, sans chauffage l'hiver et
les hivers de 1940 à 1945 furent très rigoureux. Les Nazis prenaient
tout le charbon, tout le bois, dont ils avaient un besoin énorme pour
faire la guerre. Je subis "la morsure du froid" dans des appartement
glaciaux, car quand un immeuble n'est pas chauffé, il devient au-dedans
aussi froid qu'au-dehors. Pourtant, ce n'était pas de ça dont nous
souffrions, même couverts d'engelures — Je pourrais vous montrer une
bosse de chair sur mon index gauche, parce qu'une engelure qui creusait
mon doigt jusqu'à l'os s'était mal cicatrisée, le printemps venu —.
Voilà de quoi nous souffrions: Nous souffrions de vivre sous la botte
nazie, nous souffrions de devoir descendre des trottoirs dans le
ruisseau quand des uniformes noirs (les SS) passaient, nous souffrions
de devoir nous cacher pour dire ce que nous pensions, pour écouter la
radio de Londres: "Pom pom pom pom!" Nous devions nous cachons pour
tout simplement espérer. Nous souffrions de manque de liberté. Le
reste: la faim, le froid, c'était vraiment secondaire. Je crois que nos
sans-abri, beaucoup d'entre eux en tout cas, sont dans le même cas. Je
ne suis pas sûr que le "politiquement correct", "l'humanitairement
correct", ne soit pas parfois une dictature aussi mal-ressentie par les
sans-abri que nous ressentions les Nazis il y a plus de soixante ans.
|
18Jan07 53C16
Ce qu’écrit Éric D. (53C13) me fait penser que la "lutte pour la vie"
— bien sûr, la vie totale, donc spiritualisée, ha-nimée (ha=Rév
d'Arès XXXIX/5-11) — devrait être la première cause de solidarité
humaine.
Pourquoi la lutte et la solidarité contre les maladies (myopathie,
sida, cancer,...), le manque de logement, de travail ou d’argent,
sont-elles si populaires et mobilisatrices d'énergies et de moyens?
Pourquoi la lutte et la solidarité contre le péché (la
déchéance spirituelle de l'homme provoquant toutes les souffrances et
tous les malheurs), contre la faiblesse d’aimer, ne
recueilleraient-elles pas un assentiment mille et mille fois plus
important?
Nous devons nous préparer comme dit Éric à "tenir longtemps notre
position... Nous pouvons apporter une réponse spirituelle claire."
La position que nous avons à tenir est d’aimer, d’écouter et
d’apporter une réponse spirituelle claire: L’homme vivant, accomplissant
lui-même la Parole, sans intermédiaire, sans tutelle ou
directeur de conscience, dans son existence, la Parole simple
et claire du Créateur: Aime, pardonne, cherche le Fond
en toi et dans l’autre, redonne la Vie!
Ça paraît rabâché ou basique, mais, si c'est vécu, ça va plus loin que
tous les discours et que toute l’histoire qui nous déforment et nous
divisent. “Tiens la position”, va sur la route (Rév
d’Arès XXVIII/27)... Monte avec la voix de fer
(VI/6). Nous sommes des media libres.
Bernard L. |
18Jan07 53C17
Une petite précision sur votre réponse concernant mon commentaire 53c15.
Effectivement, beaucoup des gens dormant dehors se marginalisent
volontairement et donc ne font donc pas grand cas du regard des autres.
Mais ce qui est nouveau par rapport à il y a 10 ou 20 ans, ce sont ceux
dont je voulais parler, ceux qui, bien qu'ayant un travail (CDD , CDI
ou travail intérimaire) ne peuvent pas ou ne peuvent plus se loger à
cause de l'augmentation infernale des loyers, sans parler de
l'accesssion à la propriété. Ceux là sont les vrais SDF [=Sans Domicile
Fixe].
Auparavant , ceux que l'on voyait traîner dans la rue, que l'on
désignait presque affectueusement comme clochards,
choisissaient leur
mode de vie et ils symbolisaient en quelque sorte le dédain des valeurs
de la société, ils nous ramenaient à notre propre rebellion
envers les
valeurs établies. Mais maintenant, c'est différent, ce n'est
plus
seulement le clochard mangeant sa baguette de pain, son fromage et
buvant son litron de rouge comme le clochard du sketch de Coluche.
Celui là se revendiquait clochard et était fier de l'être.
Mais maintenant , il y a des gens dehors (et je sais qu'il y en a
beaucoup) qui sont dehors, parce qu'ils n'ont pas le choix ou ils n'ont
plus la liberté que vous évoquez, et je vous assure que s'ils pouvaient
trouver ne serait-ce qu'un toit, leur vie serait transformée. J'en ai
connu personnellement, je ne parle pas dans le vide. Certains dorment
malheureusement dans leurs voitures et ont honte d'avouer à leurs
proches leur situations, ce fameux regard des autres...
Je crois que l'on confond SDF et clochards, ce qui n'est pas la même
chose. On nous présente les SDF seulement comme des marginaux, mais
cette vision est fausse. De nos jours, ce sont aussi des hommes, des
femmes, des enfants, qui n'ont pas choisi d'être SDF, qui aimeraient
vivre une vie "comme tout le monde," sans préjuger de la valeur de
cette vie...
Et je ne pense pas que souffrir du froid n'est pas aussi important que
souffrir du manque de liberté, pourquoi comparer ce qui n'est pas
comparable? Une fois mort de froid, votre liberté ne vous sert plus à
grand chose.
Olivier G.
|
Réponse
:
Je vois que vous avez
mal ressenti ma réponse à votre
précédent commentaire. Je publie donc volontiers les précisions que
vous apportez tout en vous demandant de me pardonner la contrariété que
je vous ai causée.
Je n'ai pas dit qu'il n'existait pas de SDF en "besoin primaire de toit
ou d'abri". C'est écrit dans mon entrée 0053. Mais d'après les
stastistiques qui m'ont été communiquées, "moins d'un sur trois" des
campeurs du canal st-Marin étaient dans ce cas-là. J'ignore les
statistiques au niveau national, c'est vrai, mais, de toute façon, ce
qui sépare nos points de vue n'est pas là. Il semble que pour vous le
problème des personnes dans la rue par impossibilité de trouver un
logement ou d'en payer le loyer soit humainement le plus préoccupant.
Je ne nie pas que ce problème soit préoccupant, mais j'évalue les
importances sous une autre Lumière, je raisonne sous l'effet d'autres
considérations.
Ce que je dis, c'est qu'à mon regard — je précise bien "à mon regard,"
influencé par La Révélation d'Arès,
en sachant que des milliards d'hommes voient les choses autrement — le
problème du logement est à considérer prioritairement sous le jour de
la liberté absolue, celle du poulain agile libre du
harnais des docteurs (Rév d'Arès 10/10) et donc, en l'occurence,
de faire son logis librement comme chacun l'entend et non
comme les idées qui courent l'entendent. Sans liberté absolue
de vivre sa vie l'homme ne peut pas trouver le bien. Ceci
est, avec la pénitence, etc., un des volets inséparables du
grand Message de changement de La Révélation d'Arès.
Je ne me situe pas du point de vue de la justice sociale, morale,
légale, psychologique, etc., au sens que les sciences humaines donnent
à ces qualificatifs. Si les sciences humaines et les idées politiques,
morales, etc., qui courent avaient montré la bonne direction à
l'humanité, le Père n'aurait eu aucune raison de nous parler en 1974 et
1977. Il nous laisserait lutter pour le triomphe de ces idées-là comme
le font les syndicats en général et comme l'ont fait "Les Enfants de
Don Quichotte" et d'autres en particulier.
"Une fois mort de froid,
votre liberté ne vous sert plus à grand chose," dites-vous. C'est sûr,
mais vous admettrez avec moi que la mort par le froid, rarissime, n'est
pas le problème. Je persiste à dire, contrairement à ce que vous
pensez, que "souffrir de froid n'est pas aussi important que souffrir
du manque de liberté." J'ajoute même que c'est infiniment moins
important. Lisez ou relisez "Une Journée d'Ivan Denissovitch"
d'Alexandre Soljénitsine et vous verrez que pour les bagnards de
Sibérie, par -40°C, à l'époque soviétique (bagnards qui ne mouraient
pas de froid au sens propre) c'était plus que tout l'absence de liberté
qui était terrible. Mais bon! ce n'est pas le sujet. |
18Jan07 53C18
En lisant ce blog et ses commentaires je pense à la réflexion d'un ami:
"Dans ce pays on n'a pas le droit d'être pauvre."
Il disait cela en se plaignant des problèmes qu'il avait avec la
gendarmerie lorsqu'il était arrêté au volant de son vieux fourgon
Mercedes tôlé, aménagé amoureusement par lui et son épouse pour partir
ensemble en vadrouille avec leur jeunes enfants. Les sièges enfants ont
été fixés consciencieusement sur des banquettes en bois bien solides à
l'arrière, le tout sent bon le bricolage soigneux et économe, égayé par
les talents de peintre de l'épouse. Mais voilà, ce n'est pas dans les
normes!
Nous risquons de ne plus pouvoir loger comme nous l'entendons, de la
même manière que nous ne pouvons plus rouler depuis longtemps dans
n'importe qu'elle guimbarde. J'ai appris dernièrement qu'il fallait
bientôt un siège par enfant à l'arrière, pas question de se tasser à
cinq bambins à l'arrière sur les genoux de la grand-mère. Mais c'est
pour notre plus grand bien, nous disent les technocrates, nous
supprimant du même coup tout ce qui fait de la vie une belle aventure à
mordre à pleines dents.
En voulant soi-disant nous protéger de tous les maux, cette
société
tue ce qu'il y a de plus précieux en l'homme: le goût de Vivre
[Vivre libre au sens que La Révélation d'Arès donne au
mot Vie: la Vie qu'il faut absolument retrouver, 24/5].
Et je passe les ulcères, les angoisses, les suicides même, causés par
les difficultés de faire face au crédit de la voiture "comme il faut",
de la maison aux normes, etc.
Mais nous sommes là pour changer
tout ça. Le Père nous envoie à ce monde, à ses gendarmes, à ses gueux,
à ses bourgeois et à tous les autres pour leur rappeler que nous,
les
hommes, sommes fait pour vivre libres, absolument libres
comme des poulains sans harnais (Rév d'Arès 10/10), pour nous
rappeler que nous ne serons jamais heureux sans cela, et cette
vraie liberté n'est possible que dans l'amour du prochain,
le respect des autres, le pardon des offenses, la paix,
l'intelligence spirituelle compensant
l'intelligence intellectuelle envahissante, etc. Tout ça tombe sous le
sens! Nous sommes des frères sur les sentiers
au bout desquels nous retrouverons la Vie.
Whaou!!! Quelle joie cette moisson!
Daniel R |
19Jan07 53C19
Tout ce que vous dites sur la liberté du logement, la maison
chaude (Rév d'Arès 26/8),
ce lieu de bonheur, est très beau et fait du bien dans une société
qui
étouffe sous les lois, les principes rigides et le culte de l’habitat,
ce qui d’ailleurs alimente toute une économie comme celle du bâtiment
entre autres. La réglementation dans le bâtiment est devenue presque
insupportable, mais c’est un autre sujet.
Notre espace de liberté
se réduit considérablement. Cela génère beaucoup de problèmes humains.
La nature profonde de l’être humain n’est pas faite pour vivre comme
sous de pareilles contraintes. Nous en perdons notre Vie.
J’aime beaucoup ce témoignage de Danièle sur sa voisine Paquita en
Espagne. C’est rafraîchissant. Pour continuer dans
l’histoire des
clochards, je me souviens gamine (il y a une quarantaine d’années)
quand mon père, au moment des foins ou des moissons, allait
chercher
des clochards qui dormaient sous le Pont Neuf à Tours pour leur
proposer du travail. Mon père raconte encore qu’il y en avait un qui,
régulièrement, venait travailler une quinzaine de jours, il était logé,
nourri à la ferme mais ne voulait jamais rester plus, parce qu'il
tenait à sa vie de "sans-abri." Il retournait dormir sur ses cartons,
faire les fins de marchés dans la ville, visitant les uns et les
autres. Cet homme semblait heureux comme ça et libre.
Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que certains ne souffrent pas
réellement de leur vie de SDF mais plus encore de ce qui les a amenés à
être dans la rue.
Marie-Odile O. |
J'ai passé une partie de
cette nuit à lire votre blog et à parcourir les commentaires. On y
aperçoit très bien, bien mieux qu'en lisant La Révélation d'Arès,
qui comme le Bible (particulièrement le Nouveau Testament), le Coran,
la Bhagavadgita et le reste est un recueil de phébus [propos obscurs et
pompeux] ce que les Pèlerins d'Arès croient et espèrent que ce monde
puisse devenir, ce que vous appelez le changement. Les
Pèlerins d'Arès sont des bohêmes débranchés du réel, qui espèrent
l'avènement d'un monde impossible.
Votre
entrée 0053 est une occasion de plus de le constater. Quelqu'un a dit
que "le désert est Dieu sans les hommes" et vous visez à faire du monde
un désert où chacun planterait son toit où il le veut et comme il le
veut en oubliant que les hommes sont des réalités incontournables et
que même si les lois qui empêchent une désurbanisation aussi anarchique
disparaissaient, des hommes viendraient détruire ces toits méchamment
et piller ce qui est dessous. Le film "Mad Max" est une parabole de ce
qui arriverait.
Les hommes ont absolument besoin de lois et d'un
exécutif inflexible pour les appliquer et cette façon de vivre libre et
comme chacun l'entend, que vous préconisez, n'entraînerait qu'un
immense malheur collectif. Aucune loi n'est parfaite, mais elle est
toujours rédigée avec le souci du bien-être moyen réalisable. Les
empilages de paliers, de portes et de plomberie, comme vous dites,
seront de plus en plus inévitables au fur et à mesure que la population
s'accroîtra. L'homme est partout et se multiplie et il faudra de plus
en plus mettre de l'ordre dans cette humanité, d'autant plus que,
contrairement à ce que vous croyez, l'homme n'a jamais craint Dieu et
ne le craindra jamais et qu'il faudra toujours des lois pour remplacer
ce Dieu qui n'effraie personne. De plus, comme vous le dites très bien,
il n'existe aucune loi qui puisse définir et donner le bonheur.
[Sans signature] |
Réponse
:
"...contrairement à ce
que
vous croyez, l'homme n'a jamais craint Dieu et ne le craindra jamais,"
dites-vous. Mais je n'ai jamais cru que l'homme avait craint Dieu. À
preuve, cher commentateur sans nom, qu'Adam lui-même ne craignit pas de
croquer dans le fruit d'un arbre contre quoi il avait été prévenu par
le Créateur en personne (Genèse 3/1-7). Toute la Bible
derrière ce récit de la Genèse n'est qu'une interminable histoire
d'hommes qui défient le Bien
que le Créateur a préconisé et qui font le mal et/ou qui prennent Dieu
comme prétexte du mal, de lois, de guerres, de malheurs, etc. dont
l'humanité n'a pas cessé d'être accablée.
La Révélation d'Arès,
Parole pure qu'aucun homme n'a manipulée, déformée, caviardée, etc.,
pour la plier à ses idées ou à ses intérêts, est très claire sur ce
point: Le Créateur crée Adam, c'est-à-dire l'homme spirituel, à partir
d'un homme-animal (Rév d'Arès VII/1-5) en lui donnant la
parole (outil de la pensée), l'amour, le génie créateur, la liberté et
l'individualité, qui le détache résolument du règne bestial, et, en
vertu de cette liberté même n'intervient pas dans l'Histoire, dont
l'homme hier, aujourd'hui et demain restera toujours l'auteur.
Néanmoins, le Créateur, suggère à l'homme un certain nombre de
directions et d'actions, que La Révélation d'Arès rappelle,
qui toutes et toujours vont vers le Bien, en espérant que
l'humanité finira par les accomplir, les appliquer à sa
destinée, dont elle garde la maîtrise globale.
Or, parmi ces directions et actions figure le renoncement à la loi
des rats (Rév d'Arès XIX/24) ou loi qui est (Rév d'Arès 28/8)
pour la remplacer par la loi qui vient (Rév d'Arès 28/7)
et qui, si l'on analyse bien le contexte du grand Message d'Arès, est
en fait l'absence de loi au sens que vous donnez à ce mot. Vous êtes un
typique représentant de ce réalisme légaliste contre lequel La
Révélation d'Arès
se dresse avec une véhémente grandeur, que vous appelez "recueil de
phébus," c.-à-d. galimatias, parce que c'est exactement là que votre
foi et ma foi se séparent.
Vous avez foi dans le système et j'ai
foi dans le bonheur de l'homme par la fin du système et le retour au
plan édénique. Je ne vois pas cette situation comme conflictuelle,
cependant. Je pense seulement que nous sommes face à un choix. Nul
doute que si l'homme ne peut pas retrouver la Vie (Rév d'Arès
24/5), la vie spirituelle, en campant sur ce désert (24/4)
dont parle votre commentaire — je crois que votre citation "le désert
est Dieu sans les hommes" est d'Alain, le philosophe —, le système
reste le moindre mal. Mais La Révélation d'Arès offre une
alternative. De là le choix! Elle dit que, si nous Pèlerins d'Arès
démarrons la moisson et la poursuivons avec patience
pendant des générations, nous parviendrons à former un petit
reste qui fera basculer le monde dans le Bien (Rév d'Arès
XXXIII/11). Alors ce sera le Jour du bonheur (Rév
d'Arès 31/8)! C'est ce que La Révélation d'Arès appelle
aussi la Vérité qui est que le monde doit changer (28/7).
Une des conditions de ce changement est le passage à la liberté
absolue, celle du poulain libre du harnais des docteurs, ce harnais
(les lois entre autres) que vous croyez, vous, impossible à enlever.
Cela nous ramène au pari de Pascal, c'est vrai, mais vous n'avez rien à
y perdre. Rappelez-vous que ce système dont la seule idée qu'il puisse
disparaître semble vous emplir d'effroi est à la source des plus
épouvantables événements de l'Histoire du XXe siècle: les guerres de
1914-1918 et de 1939-1945, la révolution russe, etc. Avez-vous songé au
fait que si ces lois d'un côté semblent faire régner la paix entre les
hommes, d'un autre côté elles ont permis la concentration de moyens
énormes de destruction et de coercition entre les mains d'un petit
nombre de politiciens et que les malheurs résultants ont sûrement été
sans commune mesure avec les malheurs qu'un certain temps de chaos — la
disparition des lois entraînera un certain temps de chaos, c'est vrai —
auraient provoqués? Suivre la Voie
de la Parole n'est pas sans risques, mais il n'est pas plus grand
leurre que croire que suivre le système est réduire les risques, bien
au contraire... La Révélation d'Arès ne cesse pas de nous en
avertir. |
20Jan07 53C21
J'ai lu que ce blog n'était pas un forum, mais seulement un "journal
personnel que ses lecteurs peuvent éventuellement commenter" (Ce sont
les mots que vous utilisez, je crois), mais je ne peux pas ne pas
réagir à votre réponse [voir 53c20].
On dit que vous êtes un homme dangereux et je commence à comprendre ce
qu'on veut dire. Je n'ai pas peur que vous veniez chez moi me faire un
mauvais sort, mais j'ai peur que vous arriviez à convaincre la foule
que vous avez raison et qu'il faut changer le monde selon
votre interprétation de La Révélation d'Arès. On m'a dit
aussi que votre légion de disciples, que vous appelez légion
d'anges, je crois, n'avait heureusement pas su vous construire
l'estrade ou l'échafaudage (?) médiatique qui aurait donné à La
Révélation d'Arès
une voix humaine — la vôtre — que le public remarque et grave dans sa
mémoire comme il y grave des chansons et je comprends pourquoi ceux qui
disent cela ajoutent "heureusement". Vous êtes très persuasif.
Heureusement qu'on ne vous connaît pas et qu'on vous découvre par
hasard. [...]
Pour en revenir à la question logement, que vous
prenez comme prétexte pour prêcher vos idées au monde, vous n'hésitez
pas à égarer le public en prêchant la "liberté absolue" d'habiter où
l'on veut et comme on veut, éventuellement même dans un désert où,
comme disait Spinoza, bien que sans obéir aux lois, ils ne seraient
qu'isolés et misérables. Je certifie que toutes les études
sociologiques ont démontré que, même si l'homme n'est pas une fourmi,
il a besoin de l'organisation de la fourmilière pour être heureux. Les
individus ont un besoin viscéral de vivre selon un droit légal. Le
droit d'un individu de disposer de lui-même est aussi chimérique et
dangereux que cette Parole toute faite de phébus (je confirme) que vous
évoquez. Ce droit est dangereux — Dieu, s'il existe et s'il aime
l'homme, ne peut pas l'avoir évoqué — parce qu'un peuple d'individus
inorganisés seront vite la proie de quelques autres individus
entreprenants et sans scrupules qui leur imposeront vite des lois pires
encore que celles du "système."
[Sans signature] |
Réponse
:
Votre premier
paragraphe.
C'est cette peur que vous avez de moi qu'avaient eue de Jésus ceux qui
le livrèrent aux bourreaux, qui le clouèrent sur la croix. Ce fut une
façon d'éteindre une des "voix humaines" données par le Père à sa
Parole. Qu'à la suite d'autres gens qui l'ont dit, vous disiez à votre
tour: "Heureusement," je trouve ça triste. Ce pays est vraiment un pays
de liberticides, liberticides par peur de regarder les choses en face.
Vous ne devriez d'ailleurs pas avoir peur, puisque, selon vous, ce
seraient les Pèlerins d'Arès eux-mêmes — que je n'ai jamais appelés ma légion
d'anges (amalgame avec Rév d'Arès 31/6 que vous avez
mal lu) — qui feraient taire, par incapacité de lui construire une
estrade, la "voix humaine" de La Révélation d'Arès.
En fait, c'est beaucoup plus compliqué que ça, à l'image de ce monde
compliqué. Pour être entendu du grand public, de nos jours, il faudrait
avoir accès à la presse écrite, aux ondes hertziennes (radio,
télévision), aux salles de conférence et de spectacle, bref, à des
moyens de grande diffusion dont notre assemblée est largement
privée. Nous avons la rue, c'est bien, mais c'est un moyen antique et
très lent. Et c'est ça que vous appelez "dangereux"?
Votre second
paragraphe. D'un bout à l'autre ce paragraphe est un sophisme, c.-à-d.
une suite d'arguments d'apparence vraie mais complètement faux.
Complètement faux parce que vous n'y introduisez pas la condition
capitale de la réalisation du grand projet de La Révélation d'Arès:
le temps! Vous parlez comme si je pouvais du jour au lendemain
convaincre le monde et obtenir qu'il abandonne la loi, tombe dans
l'anarchie et se jette dans le désert de l'inconnu sans délai. Or, La
Révélation d'Arès prend bien soin de rappeler que tout se fera
avec le temps: Je
(Dieu) suis hors du temps, mais toi (l'homme) qui es dans le temps (Rév
d'Arès 12/6)... Quatre générations ne suffiront pas (24/2)... Il y aura
un temps pour leurs peines et une éternité pour leur gloire (37/9),
etc. Si je jette mon enfant dans la lutte pour la vie sans
expérience, il ne lui arrivera que des malheurs, mais si je prends la
peine de le former, de lui donner la vie spirituelle, il sortira
vainqueur de cette lutte. Ce qui est "dangereux" aujourd'hui sera
salutaire pour mes arrière-arrière-arrière-petits enfants. Ce qui est
problématiquement "inorganisé" aujourd'hui deviendra une extraordinaire
force organique demain.
Vous citez Spinoza, un des penseurs les
plus intelligents du millénaire passé et qui, par son honnêteté et sa
liberté d'esprit a toute la considération des Pèlerins d'Arès. Je suis
bien d'accord avec Spinoza et donc avec vous que, dans le cadre du
système, les hommes qui se marginalisent sont isolés et parfois
pitoyables. Je le répète, l'humanité doit prendre le temps
de muter par l'acquisition de la vie spirituelle. Il faut commencer
cette très lente mutation dès maintenant, c'est ce que font les
Pèlerins d'Arès. Spinoza prit dans son Éthique des positions
qui confirment la sagesse de notre foi évolutive — Je dis souvent que
les Pèlerins d'Arès ont une foi évolutive et on ne peut pas entièrement
comprendre notre prospective, si l'on oublie ça —. Spinoza souligna
notamment que les enseignements des anciens prophètes bibliques étaient
valables pour leur temps, mais ne l'étaient plus, ou devaient être
relativés, pour les temps ultérieurs. Je veux dire par là que ce qui
vous fait aujourd'hui le "prophète" du système quand vous dites que
l'application immédiate de mes espérances causeraient plus de problèmes
que de bonheur, ne vous rend pas prophète de l'avenir. C'est La
Révélation d'Arès qui nous rend prophètes de l'avenir.
|
21Jan07 53C22
Les
individus ont un besoin primordial, qui est de pouvoir exprimer, donc
[dire] à d'autres, le meilleur d'eux-mêmes. Ce besoin est le plus
souvent mal identifié, car il est brouillé par notre éducation,
par notre mode de fonctionnement à flux tendu et la désinformation
médiatique, qui, outre la confusion générée, empêchent la prise
de
hauteur de vue et la saine réflexion. Il est aussi
brouillé par la
prolifération de faux besoins dont la seule vertu est de
faire tourner
l'économie, y compris maffieuse. L'enfant est dans cette perspective
d'exprimer le meilleur de lui-même avant d'être progressivement
incorporé au péché du monde, qui est séparation avec son
essence
divine. Détourné du potentiel de son individualité, il est réduit
à
l'insignifiance de soi et à l'impuissance à changer quoi que ce soit, à
commencer par soi-même, ce qui l'amène à réclamer justement au
système
le droit légal d'exister, car tout système est d'oppression.
Pour leur pérénité les systèmes assurent la transmission des
indissociables chaînes de crédulité et de pouvoirs. C'est là la
mission première de l'école, qu'il ne fait pas bon évoquer au pays
de
"droits" de l'hommes. Bousculé dans ses certitudes par les
circonstances de l'existence, chacun peut y trouver toutefois
l'occasion de grandir dans son essentialité, dans sa raison d'être. Et
en l'occurence, chaque Pèlerin d'Arès est une de ces circonstances. La
construction de l'individualité, image et ressemblance du
Créateur, du Vivant (Genèse 1/27),
est existentielle et intime, différente pour chacun et très
progressive. École de vie et de patience, elle ouvre à la connaissance
du Vivant en soi, laquelle connaissance porte justement à
transmettre à
autrui, par amour du Vivant, par amour d'autrui.
Le "point" de
convergence de toutes les individualités qui s'élèvent,
spirituellement, est le Créateur, lui-même au service de sa création,
de la créature humaine. Ce "point" n'est pas une classe sociale
privilégiée, une poignée de dirigeants chargés de "garantir" le
système, de défendre ses intérêts dits "nationaux" ou plus privés
encore. Le "point" de convergence de toutes les individualités est la
construction d'un monde meilleur étendu à l'humanité entière sans
exception, qui transcende les individualités, qui dépasse les
frontières et qui en soi exprime le Vivant sur Terre. La liberté
absolue des individualités est indissociable de leur responsabilité
absolue: elles répondent de leurs actes, non plus devant le système et
ses objectifs égoïstes et à courte vue, mais devant le Vivant, devant
le Créateur.
Claude D. |
21Jan07 53C23
Bien sûr, il est difficile de communiquer, de se faire comprendre.
En fait, dans notre société, des personnes créent des lois que personne
ne comprend sauf quelques uns payés pour les interpréter!
Dans un autre registre, des religieux veulent refaire la messe en
latin!
Je pense qu'il est possible que les gens se comprennent, lorsqu' ils
parlent et écoutent avec leur cœur, essaient de trouver des solutions
dans l'intelligence et la liberté.
Certains pensent que "Mad Max" représente l'avenir de l'homme libre. Je
dis que les enfants sont l'avenir. Que souhaitons-nous leurs laisser?
Bien sûr, des lois sont bonnes aux hommes, comme Tu ne tueras pas,
Tu ne voleras pas, Tu aimeras ton prochain comme toi même...
Encore faut-il suivre ces lois!
Et nous créons de nouvelles lois qui déresponsabilisent, qui ne sont
pas légitimes, qui ne sont pas suivies et qui ne nous élèvent
pas spirituellement.
Les lois n'empêchent malheureusement pas les suicides, les conflits de
voisinage, les malheurs. Alors je veut croire dans l'intelligence
spirituelle de mes frères, même si ce monde est encore en guerre
perpétuelle. Je ne comprend pas ce qui fait peur la dedans?
Aminadab. |
22Jan07 53C24
Votre article m'invite à réfléchir sur les lois.
Les
lois sont-elles conçues pour protéger et organiser la société ou
sont-elles conçues pour aliéner le peuple au gouvernement qui le dirige?
Selon moi, plus il y a de lois plus elles décrivent l'état de déchéance
spirituelle d'une société et du système qui l'organise. Elles
infantilisent certains citoyens et en marginalisent d'autres car, en
vérité, la loi incarne l'autorité qui protège les uns contre les autres.
La
loi humaine n'a pas vocation à enseigner, mais à dompter ceux qui
s'opposent [à la volonté du pouvoir]. Elle est la dictature de la
démocratie.
Les sans-logis n'ont pas besoin de lois pour retrouver
la chaleur d'un foyer qu'ils ne retrouveront pas sans la chaleur
humaine que la loi ne peut pas donner.
Ce droit au logement opposable est en fait un droit au logement
imposable, car au-delà de l'intention louable d'offrir à tous un
logement, il annonce indirectement aux sans-logis que bientôt ils
n'auront plus le droit d'être sans logement. Il en sera bientôt de même
pour les sans-emploi qui ont fait le choix de ne plus travailler.
Fabrice M. |
22Jan07 53C25
Oui, rien à voir avec les SDF quoique cette forme de conscience
puisse
existente dans l'humanité et nous en apprenne beaucoup. Comment ne pas
être touché par ce mouvement de consciences collectives?
Aux
Olympiades des Handicapés, à Seattle, USA, 9 athlètes, tous handicapés
mentaux ou physiques, étaient sur la ligne de départ pour la course de
100 m. Au signal du starter, la course commença. Tous ne couraient pas,
mais tous avaient le désir de participer et de gagner. Ils couraient
par 3, un garçon tomba sur la piste, fit quelques tonneaux et commença
à pleurer. Les 8 autres l’entendirent pleurer. Ils ralentirent et
regardèrent en arrière, puis s’arrêtèrent et rebroussèrent chemin...
Tous!
Une
fille avec le syndrome de Down* s’assis à côté de lui, commença à le
caresser et lui demanda : “Ça va mieux maintenant?" Alors, tous
les 9
se prirent par les épaules et marchèrent ensemble vers la ligne
d’arrivée.
Le stade entier se leva et applaudit. Et les applaudissements durèrent
très longtemps.
Nota: *Syndrôme de Down: Plus communément appelé
trisomie 21 ou mongolisme.
Didier Br. |
24Jan07 53C26
Quand
des personnes sont dans une extrême détresse il est primordial de les
aider en tout premier lieu. Beaucoup de personnes pouvant travailler,
mais ne pouvant pas se loger, se retrouvent dans cette situation morale
douloureuse.
Entendre parler de la liberté telle que Dieu l'entend et que vous
rappelez: "Le
problème du logement est à considérer prioritairement sous le jour de
la liberté absolue, celle du poulain agile libre du harnais des
docteurs (Rév d'Arès 10/10) et donc, en l'occurence, de faire son logis
librement comme chacun l'entend et non comme les idées qui courent
l'entendent," peut leur paraître en tout premier lieu incongru,
voire inadapté à leur situation. Quand un être souffre il lui est
difficile de voir un autre aspect, il peut comprendre mais sa
souffrance est telle qu'il lui paraîtra urgent de régler son problème,
ce qui est tout à fait compréhensible. Il est important de
parler en
tout premier lieu en leur expliquant la force, la divinité en eux,
etc.
ce qui leur permettra de poser un regard un tout petit peu plus haut
sur eux-mêmes et leur situation pour acquérir une grande force morale
et spirituelle — quand un être est démuni il tombe
bas momentanément —
et en arriver plus tard, consciemment ou pas, à ce que Dieu demande:
Acquérir la liberté absolue.
De plus, n'oublions pas tous les
problèmes de santé découlant de la précarité. Même si des soins
gratuits existent, il y a des soins qui coûtent tellement cher que cela
n'est pas pris en charge, notamment pour les dents. Je suis
choquée lorsque je vois des gens jeunes encore, de 30, 40, 50 ans,
auxquels il manque des dents ou même sans dents. À notre époque ça
prouve à quel point l'humain est délaissé, déconsidéré. Il est
primordial de l'aider spirituellement, collectivement.
Maryse |
25Jan07 53C27
Que nos détracteurs se
rassurent, si j'ose dire!
Les pélerins d'Arès ne sont pas encore ces héros (Rév
d'Arès XXXV/4-5-10-12)
que Dieu appelle, car pour être pélerin d'Arès, il ne suffit pas d'être
une "grosse tête", il "en faut aussi dans le pantalon" — Qu'on me
pardonne ma trivialité!
Des grosses têtes, il y en a parmi nous, et
ça ne facilite pas toujours les choses, souvent même ça les complique.
Les mémoires se souviendront des intentions sans suite, des projets qui
périclitent, faute d'audace, de courage... À ceci pas d'excuse! À
chaque âme de s'examiner, sans complaisance, et avec lucidité.
Ces héros à venir n' étant plus rien pour eux-mêmes (Rév
d'Arès 40/6)
seront capables d'actions insurgeantes, souvent en opposition aux idées
du monde et des pouvoirs, toujours dans une perspective de paix,
d’amour et de justice. Tout cela,
chaque pélerin d’Arès le sait bien, au fond de lui-même.
Aristide |
26Jan07 53C28
Pendant
près de dix ans, j'ai travaillé [comme médecin] avec ceux que l'on
appelle les "pauvres", notamment sur les questions en rapport avec la
santé et la précarité. Les personnes qui travaillent dans ce domaine,
que ce soit pour l'emploi, le logement ou la santé savent bien à quel
point, ce que l'on appelle en jargon social "l'accompagnement," est un
des éléments fondamentaux de ce que l'on appelle encore une
"réinsertion".
Nous, Pèlerins d'Arès ou chrétiens en général, nous
parlerions d'amour évangélique, de fraternité.Ceux que l'on appelle les
travailleurs sociaux savent que sans accompagnement, sans quelqu'un
pour vous aider, garder un travail, occuper un logement, se soigner est
souvent voué à l'échec pour des personnes qui sont seules et qui ont
perdu depuis longtemps l'habitude de vivre dans la société (sans
oublier que pour les gens de la rue, il y a presque toujours des
problèmes de santé mentale ou de dépendance). Combien de fois
avons-nous vu des personnes quitter un travail, abandonner un logement,
renoncer à des soins même entièrement payés. Nous avions un fond d'aide
pour les dents justement, mais il était peu utilisé. D'ailleurs, les
études montrent que la première cause de renoncement aux soins
dentaires (et pas seulement chez les "pauvres") n'est pas l'argent (qui
vient en deuxième), mais la peur du dentiste. Encore une fois, il faut
quelqu'un qui nous tienne la main, qui nous encourage, qui nous
explique.
Oui, décidément l'homme n'est ni une machine, ni un paquet que l'on
peut poser. Nous avons un grand besoin d'amour.
Hélène |
01Fév07 53C29
Tout ce que vous dites sur le
logement, la maison chaude, est
très beau et fait du bien dans une société qui étouffe sous les lois,
les principes et aussi sous le culte de l’habitat, ce qui alimente
toute une économie comme celle du bâtiment entre autres.
J’aime
beaucoup ce témoignage de Danièle concernant Paquita. C’est
rafraîchissant. Pour continuer dans l’histoire des clochards, je
me
souviens, gamine (il y a une quarantaine d’années), quand mon père, au
moment des foins ou des moissons allait chercher des clochards
qui
dormaient sous le Pont Neuf à Tours pour leur proposer du travail.
Mon père raconte encore qu’il y en avait un qui, régulièrement, venait
travailler une quinzaine de jours. Il était logé, nourri à la ferme,
mais ne voulait jamais rester plus, tenant à sa vie de sans abri. Il
retournait dormir sur ses cartons, faire les fins de marchés dans la
ville, visitant les uns et les autres. Cet homme semblait heureux
comme
ça... et libre.
Marie-Odile O. |
00Xxx00 XXCX
Text
Signature
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