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15 janvier 2007 (0053)
un droit au logement opposable?
Je me méfie des termes bizarres comme "droit au logement opposable." J'ai toujours peur qu'ils cachent quelque chose de tordu.
Opposable à quoi et par qui? Pour moi on a droit ou on n'a pas droit au logement, un point c'est tout.
Et puis, pour commencer, un droit à quel logement?
Si ce droit au logement se fait par une loi, donc avec date-butoir et contraintes pressantes, je crains qu'il aboutisse à ce qu'on veut éliminer à jamais: les "logements sociaux" de type clapier à lapins, qu'on a justement commencé à dynamiter un peu partout.
Canal St-MartinUne assistante sociale parisienne m'a communiqué des statistiques établies non à partir de formulaires administratifs "à cocher", mais de contacts les yeux dans les yeux. Parmi les sans-logis qui, pendant les fêtes de fin d'année, campèrent le long du canal st-Martin à Paris (photo) moins d'un sur trois était en besoin primaire de "toit" ou "d'abri." Les autres, plus de deux sur trois étaient en grand besoin de "domicile," de "chez-soi," d'un "p'tit coin sympa." Cette nuance, essentielle, signifie que le problème se situe moins côté murs que côté cœur.
Des maisons telles que le cœur les conçoit, ce ne sont pas des escaliers, des portes et des plomberies empilés. Ce sont des lieux de joie et de bien. Des lieux de bonheur. Le Père y a pensé voilà des millénaires déjà, il l'a rappelé en 1974: Mais qu'offre-t-il le tentateur qui ne peut rien créer, ni joie ni bien? Qu'offre-t-il que je ne donne déjà? N'ai-je pas construit des maisons chaudes (Rév d'Arès 26/8)?
Les maisons chaude ne sont pas des logements où le chauffage central, quoiqu'apprécié, serait fondamental. Ce sont des maisons où règne la chaleur de l'amour, de la paix, de la liberté. Des maisons où il fait bon vivre et qui ne répondent pas nécessairement aux normes des services technico-sanitaires. Quelle loi, quel "droit au logement opposable" pourrait garantir un logement où il fait bon vivre? Aucune loi, aucun droit, parce que le bonheur échappe aux définitions des codes. Mais le bonheur n'échappe pas aux définitions qu'en donne La Révélation d'Arès pour qui ne se contentera pas de la feuilleter.
Donc, beaucoup des sans-logis, hôtes des "Enfants de Don Quichotte," association louable, n'étaient pas des animaux à la recherche de cages propres, mais des hommes à la recherche du foyer devant la porte duquel l'enfant crie de joie (Rév d'Arès XXVII/10), serait-ce la porte d'une cabane ouverte sur la Création magnifique, environnée d'âmes, de bonté, de générosité, de rire, de miséricorde, de liberté, d'intelligence spirituelle. Les HLM de plâtre et d'acier, beaucoup de sans-logis les ont habités, ces HLM que leurs jeunes locataires, toujours plus démonstrativement révoltés par l'absence de beauté (Rév d'Arès 12/3), taguent vite pour qu'ils ressemblent à autre chose qu'une prison. Les HLM, c'est souvent ce qui a porté les sans-logis à être sans logis.
Ce qu'il y a ici "d'opposable" au "social" des discours politiques, c'est tout ce que nous Pèlerins d'Arès préconisons au monde de voir, de comprendre et d'être. Notre mission n'ignore pas les problèmes sociaux, elle les spiritualise pour une humanité dont le fond est, pour le Créateur et pour nous, irrémédiablement spirituel.

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Commentaires:
15Jan07 53C1
Voici un article superbe dans un passage qui nous touche beaucoup, parce qu'il est pur élan du cœur : "Les maisons chaudes sont des maisons où règne la chaleur de l'amour, de la paix, de la liberté,"  chaleur qui nous demande une mobilisation active, "car le monde ne changera qu'à la vue d'un projet."
Dans ce sens, nous avons lancé une initiative de "Locaux gratuits autogérés et de solidarité" (association déclarée loi 1901, mouvement national). Voir le site : http://ventsteppes.free.fr/Logauso.html
Depuis ce site on peut télécharger un tract pour ceux qui voudraient nous épauler dans cette action.
Pour mémoire, rappelons cette réflexion du Prophète (Le Pèlerin d'Arès n°40): "La propriété privée, est-elle une bonne ou mauvaise chose? Il est certes naturel de posséder tel ou tel objet, meuble, maison, etc. pour répondre aux besoins qu'impose l'existence terrestre. Mais entre cette possession évidente, normale, qui serait comme le prolongement du corps qui nous est donné et la propriété privée avec ses barbelés et ses chiens, ses guetteurs, ses hommes noirs et ses lois, il y a un gouffre.
En particulier quand cette propriété s'arroge les moyens de production (usines, commerces, services, etc.) comme patrimoine privé, s'assurant ainsi le privilège exorbitant de tirer du travail d'autrui pour eux seuls des profits (Rév d'Arès 28/24). Cette propriété-là, comme fait juridique, n'est-elle pas l'instrument du détournement vers l'échoppe du banquier et du marchand de la récolte du paysan et du salaire de l'ouvrier? Or, il est rappelé avec force: J'ai interdit qu'on s'empare de l'héritage de Mon Peuple (Rév d'Arès 27/5).
Merci Nabi!

15Jan07 53C2
J'ai écrit [dans mon blog personnel] une entrée le 23 décembre 2006: "SDF QUAI JEMMAPE." Ce n'est que le fruit de ma pensée à travers ma vision sous la Lumière de La Parole, de ma pénitence, de ma moisson, de ma prière, de mon peu de déculturation, si vous pensez que cette entrée peut-être intéressante, au lieu de vous envoyer le texte assez long, je vous laisse le lien via l'archive de mon Blog Ange Blanc pour ceux qu'il intéresse:
 
Lien les enfants de Don Quichotte très intéressant des interviews de SDF:
 
Lien archives INA: Abbé Pierre 1954:

Didier Br.

15Jan07 53C3
Juste pour votre information personnelle (pas pour le blog, nous ne faisons pas de politque) J'ai reçu ceci d'associations de Paris. Cela vous éclairera sans doute sur les termes employés et les intentions qu'il y a derrière.
Danny G.

Le logement, une urgence et un droit : Rendre le droit au logement opposable.
Un Constat alarmant!
L’urgence est là. La France compte plus de 3 millions de personnes sans logement, ou mal logées. Près de 86.000 sont sans domicile fixe, 780.000 vivent dans un habitat précaire, 610.000 en situation de surpeuplement, 100.000 sont dans des campings. A Paris, en 2005, 3 incendies de bâtiments vétustes, ont fait plus de 50 morts. 1,3 million de ménages attendent un logement social.
Les prix de l’immobilier, et des loyers atteignent des niveaux records, incompatibles avec les ressources de beaucoup. Le nombre des expulsions locatives ne cesse d’augmenter.
Le manque de logements accessibles à tous est  l’un des problèmes majeurs de notre société.
Il faut un immense effort de production de logements, en priorité de logements sociaux intégrés au cœur des communes et des agglomérations.
Les politiques qui se succèdent disent vouloir rattraper le retard, mais elles ne répondent pas aux besoins des ménages mal logés, ou sans logements.
Face à cette situation, les inquiétudes grandissent.
Le droit au logement opposable, une obligation de résultat. Habiter un logement digne est un droit fondamental et chacun doit pouvoir le faire reconnaître, comme pour l’éducation et l’accès aux soins.
Le droit au logement doit être effectif pour tous et donc être rendu « opposable ».
Depuis 2002, le Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées a largement montré le bien-fondé du droit au logement opposable et décrit les étapes de sa mise en œuvre.
En 2004, le Conseil Economique et Social s’est prononcé pour qu’une loi en ce sens, soit adoptée : [...]

Réponse :
Bien que vous m'ayez adressé ces lignes pour mon information personnelle, j'en publie quand même le début (la suite est interminable et très politisée, en effet). Le ton de ce texte soulève mon objection sur plusieurs points.
J'objecte à ce que l'auteur de ce texte semble oublier: la liberté d'habiter où l'on veut le genre de logis qu'on veut, liberté qui entraîne la liberté inverse, celle d'habiter nulle part, ou d'habiter une cabane, ou même d'habiter un tonneau comme Diogène, ou d'habiter en communauté avec d'autres, etc., si on le souhaite. Ce texte m'inquiète par son ton, le ton d'une loi, tel qu'on se demande si l'obligation d'être logé ne serait pas plus lourde pour l'hébergé ou le locataire que pour l'état constructeur et loueur. On a l'impression qu'à la manière soviétique les auteurs de ce texte, s'ils avaient les moyens de construire et de gérer les "3 millions de logements" qui manquent en France, ordonneraient aux "3 millions de personnes sans logement" d'occuper sans broncher les logis mis à leur disposition sous peine d'être sanctionnés s'ils préfèrent coucher sous les ponts ou dans des huttes au fond d'un bois. Si je préfère être vagabond, pourquoi n'aurais-je pas "un droit à une tente et un sac de couchage opposable?" Bref, ce texte d'apparence "sociale" est une sorte de mise en demeure de se conformer au "logeablement correct."
Le logement au prix de la loi des rats (Rév d'Arès XIX/24), je ne crois pas que ce soit ce que le Père entend par des maisons chaudes.

15Jan07 53C4
À la volée, ces quelques bribes de témoignages de rue sur le lien proposé par Didier B dans le message 53C2 http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v2/portraits_videos.php
confirment et illustrent, je pense, ce que vous, frère Michel, avez voulu exprimer et que je résumerais ainsi par rapport à ces témoignages: "Nous les SDF, nous vivons dehors parce que dedans ça ne va pas, et dedans c’est pas seulement dans la maison, ou dans la société, c’est dans notre cœur."
Pourquoi les gens se sont-ils retrouvés dans la rue:
Kayser:
"J’ai perdu ma femme d’une tumeur au cerveau — paix à son âme — ensuite je me suis mis dans l’alcool, puis j’ai perdu mon métier de chauffeur. J’gagnais super bien ma vie, et puis voilà, voilà..."
Esteban:
"J’ai une triste vie, je la souhaite à personne ma vie, parce que, quand j’étais gamin, mon papa, tu sais ce qu’il faisait? Coups de ceinturon sur la gueule, et voilà, et maintenant je suis devenu méchant, je me rebiffe, c’est aussi simple que ça! J’avais une femme, mais le problème, c’est que j’ai fait une connerie, une grosse connerie, je l’ai trompée, voilà! J’avais un appartement, cinq voitures, j’ai tout perdu, tout perdu, et maintenant je me retrouve où? J’ai été en cure pour l’alcool, moi je peux pas l’arrêter l’alcool, moi ça, c’est clair. J’y arrive pas, c’est comme ça ! (il s’adresse à ceux qui l'interviewent) : Que Dieu vous garde, sur la tête de ma fille, le ciel est sur votre tête, et préservez vous!"
Lisiane qui se retrouve parfois à devoir dormir dans la rue:
"Il faut pas juger quelqu’un, lui mettre des étiquettes parce qu’il se retrouve dans la rue. Pourquoi j’ai eu tant d’échecs, c’est peut-être moi qui ai mal géré ma vie? Il y a peut-être quelque chose qui n’allait plus. Je les juge pas, c’est des gens qui ont eu des grands problèmes moraux, des gens qui ont été rejetés par leur famille. On fait parfois des erreurs sans le savoir, il faut peu de chose,  la perte d’un emploi, la perte d’une femme... Il a perdu sa femme. Des gens sensibles, vous savez, il faut peu chose... C’est pour ça qu’il faut être fort. Le moindre truc, je me mettrais à pleurer, je me dis "il faut être fort!" Je vais dire quelque chose, si vous avez eu des difficultés dans la vie, ne vous découragez jamais. Ayez la foi sans pour cela aller dans une église, ayez la foi pour vous-même et cela vous fait surmonter toutes les difficultés. Moi, je m’en suis sortie, c’est grâce à ça. Ne vous découragez jamais. Un jour le ciel est bleu, le lendemain il est gris, pensez toujours au ciel bleu, et non au gris, c’est comme ça que vous allez vous en sortir. Ayez du cœur. Même si vous avez un cœur de pierre, essayez toujours de comprendre les choses, au lieu de faire la guerre, essayez de pensez aux êtres humains au lieu de détruire les gens!"
C'est juste des illustrations de ce que vous disiez, frère Michel, pour confirmer que "notre mission n'ignore pas les problèmes sociaux, elle les spiritualise pour une humanité dont le fond est, pour le Créateur et pour nous, irrémédiablement spirituel."
Merci encore d'avancer avec nous, avec tous les hommes sur les sentiers du milieu, où tout le monde peut cheminer, vers les Hauteurs de l'humanité.
Avec vous dans la prière et à la moisson,
Bernard L.

15Jan07 53C5
Tout ça débouche sur la politique, car tous comptent sur elle pour régler les choses. On leur fait croire que le bonheur viendra des lois, alors que l’on devrait avoir une politique de la cité, gérer ville par ville, avec des femmes et des hommes responsables, qui quittent régulièrement leurs postes pour retourner à l’outil en laissant d’autres gérer pour un temps la cité.
Voilà qui m’amène à une question: Faudra-t-il voter en avril prochain? Faudra-t-il donner sa voix au sénat (Rév d'Arès XXXV/1-3), alors qu’il n’a pas la main du frère? Moi qui suis pour la liberté d’entreprendre, de travailler ou de ne rien faire aussi! Comment trouver le juste milieu, quel équipe aura la mesure d’apaiser les esprits, car il faudra encore longtemps dépendre de ce système?
Michel J.

Réponse :
Oui, il faudra voter en avril. De même que nous vivons dans notre corps, notre esprit — notre âme vient en supplément par notre pénitence —, nous vivons dans la société, qu'il nous faut, par surcroît, changer! Nous ne pouvons donc pas ignorer cette société et nous ne pouvons pas moins faire que de nous mettre socialement dans la situation le plus favorable à notre mission. Même si aucun gouvernement véritablement favorable à nos espérances ne peut sortir des urnes, il y a toujours un moindre mal qu'il faut essayer d'élire... Mais là, je l'avoue, pour avril 2007, je ne sais vraiment pas vers qui porter mon choix. Je n'ai jamais été aussi dégoûté par la politique. Pourtant il faudra bien décider pour un pis-aller. On en parlera peut-être en temps utile, quand nous en saurons davantage.

15Jan07 53C6
Pour information.
Suite à votre réponse sur le blog (15Jan07
53C5), voilà un lien vers le site de CICNS (que vous devez connaître) qui souhaite défendre les minorités spirituelles de l’appellation infâmante de secte.
La question de la liberté spirituelle et des minorités y est abordée. Une page intéressante sur la position des candidats aux élections issue du site du CICNS:
http://www.sectes-infos.net/Politique_Spiritualite_Elections.htm
Cela permet de se faire une idée des candidats les plus favorables et les plus respectueux de la liberté spirituelle et au-delà de révéler leur réelles intentions et visions de l’homme et de la société humaine.
Merci pour votre éclairage vraiment intéressant. On sort enfin de la pensée unique, des recettes, des idéologies, des bons sentiments qui ne vont pas au fond des choses.
Ouf ! on respire et on boit un peu d’eau fraîche!
Daniel C.

Réponse :
La question des élections présidentielles d'avril 2007 n'est pas le sujet de l'entrée 0053 du blog. J'ai répondu au commentaire 53C5 tout à fait incidemment et parce qu'il traitait d'abord de ce "droit au logement opposable." C'est encore plus exceptionnellement que je publie votre commentaire, mais j'invite ceux qui voudraient revenir sur la question des élection à ne pas le faire, car je ne les publierai pas. C'est hors sujet.
Concernant ceux qui parlent de "secte" en souhaitant rendre ce mot aussi "infâmant" que peuvent l'être les mots "d'escroc" ou de "maquereau," je ne crois pas qu'ils aient réussi. Depuis un peu plus de dix ans que j'observe les campagnes antisecte de l'ADFI, du CCMM, etc., j'observe une méfiance du public pour tout groupe non officiellement relié à un église, à une synagogue ou à une mosquée, mais pas vraiment d'hostilité. Ces campagnes semblent n'avoir pour résultat, malheureusement, que d'éloigner un peu plus le public des questions de foi et d'espérance et de rendre ainsi notre mission plus difficile. Je pense qu'il nous appartient maintenant de donner au mot "secte" une bonne réputation, du moins en ce qui concerne les Pèlerins d'Arès. À des personnes qui me disent: "Vous êtes une secte..." il m'arrive de répondre: "Oui, je suis une secte et j'en suis fier et je vais vous dire pourquoi..." et je leur dis en quelques phrases ce que sont les Pèlerins d'Arès: d'honnête gens issues du peuple et non d'écoles philosophiques secrètes, qui défendent à 100% la liberté de conscience, ce que ne dont pas les religions parmi lesquelles nous sommes fiers de ne pas nous ranger... Je vous assure que le résultat est souvent surprenant et très bénéfique.
Concernant le CICNS, oui je connais, mais il fut un temps où ils semblaient surtout prendre la défenses des guérisseurs et comme cela ne nous concernait pas, et que le temps me manque pour tout voir et tout lire, je n'observe plus que de loin ses campagnes, toutes louables sans nul doute.

16Jan07 53C7
Vous dites: "J'ai toujours peur qu'ils [les termes bizarres de la politique ou de la loi] cachent quelque chose de tordu."
Je  partage cette crainte avec vous, comprenant que la demande de l'association "Les Enfants de Don Quichotte" ici ou de "Jeudi noir" là, bien menées et bien médiatisées (opposable, urgence, ...) n'est vraiment pas le vrai problème. De plus, en écoutant leurs propos, j'entends dire par exemple aux sujets du logement opposable: "L'état donnera raison aux locataires dans le cadre de locations à des français." Ainsi louer à des étrangers ne sera pas un problème? Où va-t-on? Etranger, je vous aime avant de vous connaître (Rev.d'Arès 25/4).
Il y a donc plein d'échappatoires, de ruses possibles à devoir inventer pour survivre dans ce système qui propose des lois, lois qui sur l'exclusion ne sont, pour l'occasion, pas remises en cause... Injustices en vue!
Et la vengeance qui s'en suit apporte beaucoup de problèmes, insolubles parce que sans fin, vengeance mêlée à des contradictions tellement fortes, insensées, qu'un peuple en marche ne peut qu'en déconstruire l'initiative, qui commence par le changement individuel. Le réconfort de voir voter une nouvelle loi est devenue réflexe ou habitude, mais cette béquille est installée depuis des siècles... Ainsi l'envie de faire couler l'Eau bleutée, qui apporte bon sens, bonté et sagesse m'anime de plus en plus, car il s'agit une fois encore d'une loi de plus, inapplicable. Malaise de ce système qui révèle des relations humaines peu existantes, invisibles, ou bien ce que je crois... "tout juste" oubliées!
L'être humain crée spirituel est bien à retrouver, à raviver, qui pourrait en douter?
Le Créateur de l'univers à Arès par son message dont vous êtes le témoin, Frère Michel, nous invite justement à sortir de l'impasse des mots (bruit: Rev.d'Arès II/8) et des artifices (illusion: Rev.d'Arès 23/3), à sortir de notre coquille pour envisager que des mains d'hommes qui se tiennent (emplies d'humilité, de volonté et de vigilance pour que ce monde change)  portent leur fruits en apportant ce dont l'homme a le plus besoin ici encore: Le bonheur! Chaleur dans les foyers et dans les cœurs!
Un détail sur le "choix" du Canal St Martin:
l'Association "Les Enfants de Don Quichotte" avait d'abord tenté la Place de la Concorde, mais face à la sécurité: 1 tente pour 10 CRS ils n'ont pas pu résister!  Alors ils ont tenté la Bastille; même schéma. Enfin le Canal st-Martin, et grâce à  la présence de l'eau, qui faisait que si les C.R.S. chargeaient ils risquaient la vie d'hommes et de femmes par noyade en bordure de canal (ce qui arriva  dramatiquement trois jours avant à Nantes où une personne s'était noyée). Opportunité pour eux !?? Mais je me pose la question, dans quel monde vivons nous?
Pour que l'horreur d'une telle déshumanisation survienne à la surface, l'homme doit être vraiment malade de la tête au pied (Isaïe 1/6)!
Soyons des outils, des véhicules, des petits os creux par qui passe un autre flux nourri d'intelligence spirituelle, créant une vie de bonté et de sagesse entre les hommes.
Souhait pour 2007!
Véra S.

16Jan07 53C8
J'aime beaucoup cette réflexion sur les sans-abri.
Le côté spirituel de l'homme est tellement faible que celui-ci ne sait plus ce qu'il est. Il cherche des artifices pour créer son bonheur. La possession lui paraît l'unique possibilité d'exister, d'être.
Le besoin d'avoir, de posséder toujours plus, en est la preuve. Il devient esclave de ses envies
, il les aime tellement qu'il en arrive au pire pour les posséder ou les protéger. Il exploite, il tue, il vole, et surtout, il en oublie l'autre et le bien.
Quand je voie les soldes et leurs montagnes de vêtements, dont ont ne sait plus quoi faire une fois dans nos armoires.
Les plus beaux châteaux et manoirs n'ont pas empêchés les divorces, les suicides, les drames familiaux. Les produits de consommation, ne sont que des outils utiles dans la mesure du besoin, mais ils ne sont pas indispensables.
Tout cela vient de nous. Notre recherche du bonheur erronée nous entraine dans un processus ou,  pour posséder, il faut gagner plus, produire plus, consommer plus, on se transforme en outil de consommation pour faire marcher la machine qui broie toujours plus notre liberté ou plutôt ce qui peut en rester! On ne sait plus vivre autrement.
De là, des hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, se retrouvent soit dehors parce que l'on ne sait plus partager la vie. D'autres refusent leurs cités, leur enfermement entre quatre murs ou la vie ne se résume qu'à manger, regarder la télé, avoir peur de ses voisins ou être obligé pour d'autres de vivre en bande pour se protéger et avoir un semblent de vie social, se sentir une importance sans pouvoir s'évader de leur misère mentale, qui elle est pire que d'être pauvre.
Tant de célibataires qui le soir ferment la porte de leur appartement vide. La solitude s'installe partout, on est devenu étranger à l'autre, nous n'échangeons qu'avec un cercle de personnes très restreint.
Alain J.

Réponse :
Votre commentaire évoque un problème général d'abondance dans les pays technologiquement avancés comme l'Europe de l'Ouest, qui va bien au-delà du problème particulier des sans-abri. Nul doute que "le côté spirituel de l'homme tellement faible" ne lui a pas permis de faire face à l'expansion foudroyante de la technologie en... disons... un siècles après des millénaires de progrès scientifiques et technologiques très lents. Le résultat est ce que vous décrivez. Comme je l'ai déjà évoqué, la production du nécessaire n'emploierait que 25% de l'industrie. Il faut 75% de superflu et même de futile pour faire vivre le reste de l'industrie et malgré cela il y a des chômeurs et des sans-abri. Pour bousculer ce fardeau du matérialisme technologique froid sur les quelques plumes subsistantes de vie spirituelle, il faudra plus de quatre générations, on le sait.
Toutefois, je ne suis pas sûr que le problème du logement soit entièrement lié au problème de la surproduction, inévitable à moins d'une catastrophe économique sans précédent. Il y a d'autres facteurs en jeu: problème de l'espace notamment qui ne se posait pas il y a cent ans.

16Jan07 53C9
Je ne suis pas contre cette loi "droit au logement opposable", bien que je partage un peu vos réserves et vos commentaires.
Comment font-ils pour dormir dans la rue? Moi, je ne pourrais pas. Et aprés, quand ils auront un logement, y aura t-il un droit au travail? Et aprés un droit à avoir une femme, ou un mari?
C'est pourquoi vous avez quand même un peu raison. Mais quand même mon premier mouvement c'est d'être plutôt content pour eux.
Vous avez publié le commentaire de Danny G. mais sans nous donner votre avis sur le mouvement qu'il représente: "Le vent dans les steppes", je crois (enfin tout ça n'est pas trés clair)et c'est angoissant.
Mouvement se disant inspiré par "la commune libre de Paris," les droits de l'homme, la Bible, le Coran et "La proclamation de Vie donnée à Arès (village de France)." Le tout en passant par W. Reich.
Qu'est ce que c'est que "La proclamation de Vie donnée à Arès (village de France)"? Je connaissais "La Révélation d'Arès" oui, mais "La proclamation de Vie donnée à Arès," je connaissais pas.
Dites-nous, si vous cautionnez ce mouvement.
Que vient faire la Commune de Paris avec la Bible et La Révélation d'Arès?
Yvan B.

Réponse :
Je publie des commentaires, auxquels il m'arrive d'opposer mon opinion différente ou d'apporter des rectifications quand j'en ai le temps, c'est vrai, mais ce sont des commentaires que je publie in extenso et je n'ai jamais dit que je cautionnais tous les commentaires que je publie. Il y en a beaucoup dont je ne partage pas les idées sans pour autant leur joindre une réponse. Les commentaires sont tous placés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Je ne connais pas "La déclaration de Vie donnée à Arès," mais je suppose, venant de Danny G. que je connais depuis longtemps, qu'il s'agit de la Vie au sens particulier que La Révélation d'Arès donne à ce mot dans un certain nombre de versets (9/6, 18/5, 24/3-5, 25/3, 38/5, XIX/26). D'une certaine façon, les communards (les partisan de la Commune de Paris) aspiraient à une vie pas d'un point de vue strictement spirituel, c'est vrai, mais sous un angle romantique un idéal assez proche. Les idéaux gauchisants de l'époque avaient une grandeur qu'on ne retrouve absolument plus aujourd'hui dans ce qu'on appelle la "gauche". Si j'avais quelque chose à reprocher à Danny G., c'est d'utiliser un cadre historique, celui de la "Commune," qui a tant fait vibrer nos grand-pères, complètement démodé et surtout complètement incompris de nos jours. Mais nous nous éloignons du sujet.
Je finirai quand même par un souvenir. Pendant les jours les plus sombres de l'occupation allemande à Paris, en 1943, un de nos professeurs du lycée, excellent professeur d'allemand, M. Renard, nous emmena au cimetière du Père Lachaise et là il nous conduisit directement au "mur des fédérés." Il nous dit en gros: "Les communards qu'on a fusillés là avaient fait face aux Prussiens qui assiégeaient Paris en 1870. Les bourgeois les ont fusillés après qu'ils n'eurent plus besoin d'eux pour les défendre, parce que leurs idées de société avancée leur faisaient peur." M. Renard, avec son chapeau melon, son parapluie strict très bourgeois, promena son regard sur le cimetière que des fridolins (si vous préférez, des boches, des schleuhs, bref, des Allemands... je ne dis pas ça par méchanceté mais pour faire revivre l'atmosphère de l'époque) visitaient par curiosité dans leurs uniformes verts. Nous comprimes ce que M.Renard voulait dire: "Beaucoup mourront aussi pour nous libérer des Nazis, et l'ingratitude du monde sera la même." Je me pris alors à repenser à mon père, mort l'année précédente, qui avait été FTP (la résistance communiste) et je me souviens de ce vers d'Aragon qu'il avait punaisé au mur chez nous: "Où je meurs renaît la Patrie!" Renaître, c'est retrouver la vie... la Vie... la Vie au sens fort, qui peut revêtir un manteau si différent, si légitimement différent, d'un humain à l'autre... Je comprends ce qu'a voulu dire Danny, même si ce n'est pas exactement ce que dit La Révélation d'Arès. Nous ne sommes pas des dogmatiques.

17Jan07 53C10
Cet épisode surmédiatisé des s.d.f. [=sans domicile fixe] m’a replongé dans des considérations que j’avais eues au terme d’une expérience de presse écrite libre, il y a quelques années (si certain se souvienne: le journal Le Réverbère). Pour mémoire, c’était un canard écrit pas des s.d.f., vendu à la criée dans les rues et les transports en commun.
Je m’étais retrouvé dans cette entreprise. Non parce que j’étais s.d.f. moi-même (quoique un peut bohême à l’époque peut-être), mais j’avais livré un texte comme ça, par engouement pour ce média qui suscitait un vif intérêt.
Puis, je me suis retrouvé plongé dans une aventure, touchant ensuite une rémunération pour les textes livrés, les enquêtes, les reportages, sans oublier la couverture des colloques et multiples invitations (le ciné gratos en avant première, hé! hé!). C’était vraiment le genre d’épopée dont la foi, selon moi, a besoin, pour qu’elle s’enhardisse toujours plus.
Je me rappelle des réunions éditoriales, où la gouaille se déchaînait, où jusque des télévisions japonaises venaient nous filmer, où j’avais du mal à contenir mon hilarité de la situation: Un bimensuel sans carcan idéologique, avec fort tirage, quel pied de nez à l’époque dans le petit monde des médias français!
Comme c’était un journal sans chef et sans hiérarchie, ma première paye — six mille francs à l’époque — m’a été versée en pièces de cinq et dix francs. Six mille francs en piécettes! Le gars a sorti un gros sac d’un placard et, devant mes surprise et hésitation (le bon civilisé que j’étais attendait un chèque et une fiche de paye) l’a lâché sur la table — Le choc métallique des pièces confinées pour me rappeler à la réalité!
Puis, penaud, mettant ce pesant salaire dans mon sac à dos, je suis sorti des locaux comme Picsou avec son magot de l’entrepôt. J’ai été à la première banque en face, pour échanger les pièces en billets — La guichetière: "Vous êtes commerçant?" Moi:: "Non, je suis un particulier" — La caissière s’empressa de demander conseil à son chef d’agence, qui me lorgnait du coin de l’œil, comme si je revenais d'un casse dans le quartier (Je n’étais plus Picsous, mais Bibi Fricotin ou Les Pieds Nickelé!) Finalement, j’ai fais la tournée des bistrots du vingtième arrondissement de Paris pour "démétalliser" mon atypique salaire.
Au fil des numéros et des comités de rédaction, je me suis aperçu de la quasi imperméabilité de la cause s.d.f. aux espérances évangéliques (selon La vélation d’Arès par exemple), même en la transcrivant en mots "acceptables". Le côté revendicatif de la plèbe, même s’il était vigoureux et ébranlait le débat médiatique dans la presse (comme je l’ai vu aujourd’hui avec "Les Enfants de Don Quichotte") restait inconsciemment et solidement ancré dans le "système". J’étais obligé de mesurer les choses de ma verve dans la rédaction de mes textes, c'est dire...
Puis, le conformisme est revenu au galop. Des talentueux "écriveurs," formés aux écoles de journalisme, sont venu pour "relever le niveau" du contenu. Il ne se passait pas un jour, sans que le "système" ne fasse assaut de zèle et d'esprit pour se parer de neuf (Rév d'Arès XIX/14): Les syndicats offrant gracieusement leurs rotatives, les invitations dans les alcôves de l’Assemblée Nationale, etc. Sans oublier les nouveaux journaux de rue naissant soudainement en concurrence, dont les bailleurs de fond (quitte à ce qu'ils le soient à perte) n’était autre que le "caritatif officiel," qu’il soit catholique ou laïc d’État. Je me suis aperçu à quel point le terrain du caritatif et la question des s.d.f. est tenue d’une main de fer, que ce soit par le système ou par les premiers concernés (même s’ils s’en plaignent).
Puis, en moins de deux semestres, les choses se sont détricotées rapidement. Une déliquescence fulgurante. J’ai vu mourir aussi sûrement que j’avais vu naître cet embryon de ce quelque chose qui, comme un poussin frêle, avait (selon moi, et selon ce que m’inspirait La Révélation d’Arès) au début faim du grand Vent, mais était trop malade pour y mettre à la voile (Rév d'Arès 18/4).
Pour finir, le déferlement des coupures de presses faisant procès de l’illégalité du Réverbère sur la question des charges sociales acheva le reste. Pour sûr, c’est illégal que des gueux se créent une entreprise et vendent un journal sans passer par l’URSSAF...
Alors, le mouvement des "Enfants de Don Quichotte"... Non, je n’ai pas cédé aux hourras médiatiques et à la grand messe compassionnelle. J’ai juste observé quelque chose de classiquement ambivalent, à la fois sincèrement généreux et fatigué (sans le savoir d'ailleurs), comme l’image des bouches fânées de La Révélation d’Arès (II/13).
Rien de nouveau sous le soleil, disait Qohélet (Bible, l’Ecclésiaste)…
Roger C.

17Jan07 53C11
[Ce commentaire avait été adressé par erreur par son auteur à la présente entrée #0053. Il a été déplacé sous l'entrée #0052, commentaire
52C13, là où le commentateur le destinait en réalité]

17Jan07 53C12
Merci, frère Michel, de spiritualiser ce sujet aussi bien que vous le faites et de replacer ce problème dans son juste cadre, à sa juste valeur.
Autant être clair, le projet de loi du gouvernement, c'est simplement un peu de poudre de perlimpinpin pour satisfaire l'opinion, rien de plus. Encore un bel exemple de la médiocrité de nos gouvernants qui est aussi la nôtre. Pourquoi se tourner une fois de plus vers l'état pour lui demander d'intervenir ? La réalité est assez désolante et le problème n'est pas là où on le croit une fois de plus. Disons que, pour faire court, il y a surtout des divergences d'intérêts, des incompréhensions, des manques de coordination entre les demandeurs de logement, les bailleurs sociaux, l'état, les administrations locales et départementales (sans oublier les élus qui n'ont pas le même discours quand ils sont au gouvernement, au parlement,  ou en représentation locale en tant que maire ou député...), les associations qui sont quand même dépendantes de fonds publics, les travailleurs sociaux, etc. Bref, c'est un jeu perpétuel de ping-pong puisque les responsabilités sont très diluées compte tenu de la superposition régulière des dispositifs inapropriés que les gouvernements et parlements successifs instaurent.
Même si ce texte supplémentaire est voté au parlement prochainement, son application n'est pas prête d'être mise en oeuvre sur le terrain, comme bcp de lois existantes d'ailleurs parce qu'il y a un écart fondamental entre les lois, qui considèrent les êtres humains comme des statistiques qu'on déplace d'une colonne à une autre, et la réalité d'une société très disparate. Pour ce qui est du droit opposable au logement, la balle est surtout envoyée dans le camp du juge pour qu'il statue (comme il ne disposera pas des éléments pour le faire, ça risque de conduire à des décisions très contradictoires) dans l'hypothèse où le premier barrage de la commission de médiation sera passé (et là encore les fonctions et compétences de ces commissions sont pas très claires, d'ailleurs elles existent dans la loi dps 1998 mais quasiment aucun département ne l'a mise en place parce qu'aucune administration locale n'en voit l'intérêt, ça ne permettra pas aux demandeurs de logement sociaux d'obtenir une solution rapidement).
On n'est pas prêt d'avancer sur le sujet en se tournant une fois de plus vers l'état qui croit résoudre les pbs très rapidement en débloquant des fonds financiers. Seulement les compétences humaines ne suivent pas et rien ne changent fondamentalement. Nos hauts fonctionnaires agissent tjs comme si l'état avait tout pouvoir d'action et de décision et le plus désolant est que bcp de citoyens le croient aussi, ce qui est pourtant largement erronné dans un certain nombre de domaines, notamment le logement. Je vois passer un nombre considérable de lettres adressées à la présidence de la république et aux ministres auprès desquels les citoyens appellent au secours en désespoir de cause pour obtenir un logement, un emploi, un recours sur une décision administrative, une intervention de leur part, etc. Même chose avec le maire ou le député. Que décrivent ces personnes : conflits de famille, de couple, perte d'emploi, maladie, difficultés financières... En fait, ne dévoilent-ils pas davantage des maux plus profonds tels que l'orgueil, le manque de prévoyance et d'irresponsabilité, l'égoïsme, etc. ? A qui la faute ? Notre société matérialiste et consumériste y conduit bien, voilà bien une responsabilité collective de plus. D'où vient cette idée qu'il suffit de réclamer pour obtenir ?  Nous sommes tjs une civilisation païenne. Il y a une grande misère spirituelle dans tout cela, et en même temps une aspiration profonde et légitime au bonheur que chacun réclame.
Heureusement, parmi tout cela il y a aussi des gens formidables qui se démènent pour trouver des solutions pour leurs prochains et des situations qui rappellent que rien n'est jms perdu, que nul n'est à l'abri de mauvais choix et de malchance et qu'un peu d'aide de la part d'autrui à certains moments de la vie peut permettre de changer, de faire preuve de responsabilisation et de gratitude. Sans doute une goutte d'eau dans l'océan, mais l'espérance est aussi là.
Voilà, j'ai passé ma matinée à lire votre blog et à faire mon commentaire au lieu de travailler, de lire le courrier des demandeurs de logement dont j'ai à traiter les dossiers et pour lesquels nous n'avons pas de solutions à proposer. Mais l'aspect positif de cette rédaction, c'est de me rappeler qu'il y a bien des gens qui "méritent" d'être aidés et que si ma position professionnelle me le permet, il est bon que je puisse de faire ou tenter de le faire. Pour autant la pénitence est ailleurs...
Emmanuelle S.

17Jan07 53C13
Je me suis demandé ce qui avait provoqué le succès médiatique de cette action qu'ont organisé les "Enfants de Don Quichotte." Était-ce vraiment la condition des sans-abri? À Paris nous voyons tous les jours, depuis des années, des sans-abri sans que cela n'ait provoqué un tel émoi. Il y a régulierement des appels au don par des organisations caritatives, des reportages sur le travail que font des associations et services sociaux (Samu social) auprès des s.d.f [=sans domicile fixe]. Le contexte des présidentielles alors? Peut-être. Certains partis politiques ont tout à gagner à voir surgir sur la scène médiatique ce genre de problème et l'esprit français est très sensible à la question des droits et acquis sociaux.
Je me demande toutefois dans quelle mesure ce n'est pas d'avoir vu des jeunes gens bien intégrés dans la société sortir de leur monde et partager les conditions de vie des s.d.f. qui ont provoqué cet intérêt médiatique. Je vois la l'expression d'un trouble profond. Je m'explique. D'une part, en agissant de la sorte, ces jeunes gens ont rappellé qu'une telle situation pouvait arriver à tout un chacun. On peut difficilement s'identifier à un s.d.f. quand on a tout ce qu'il faut pour vivre. On accuse généralement la fatalité concernant son état. Mais que quelqu'un qui nous ressemble (dans son mode de vie), auquel on peut donc facilement s'identifier, connaisse cet état, peut soulever une forte émotion. Et les médias aiment ce qui soulève l'émotion.
Mais il y a plus. En choisissant délibérément de renoncer (même temporairement) à ce qu'ils avaient, je crois que ces jeunes ont transgressé quelque chose d'un ordre trop sûr de lui et ont ébranlé les cœurs plus profondément. Comment des jeunes gens au futur prometteur ont-ils pu renoncer librement à ce que la société leur offre de mieux? Quelle force les a poussés à ça? Ils ont commis "l'impensable" (impensable aux yeux du monde). Cela peut choquer. Et les médias aiment ce qui choque.
Le pouvoir s'est ensuite empressé de répondre à ce ramdam pour rétablir l'ordre avec de grands mots et de belles promesses. Pour que ces jeunes gens rentrent vite chez eux. Des fois que leur renoncement ne donnent envie à d'autres d'ébranler d'autres certitudes.
Où est-ce que je veux en venir? Je ne vois pas de débouchés spirituels dans l'action qu'ont entamé ces jeunes gens, mais je me dis que le jour où les Pèlerins d'Arès voudront se faire connaitre "médiatiquement", ils devront comme ces jeunes gens franchir une "ligne jaune" et donner à voir de "l'impensable", de "l'inimaginable". Quitte à heurter, ils devront aussi se préparer à tenir longtemps leur position pour ne pas se faire récupérer et voir leurs efforts emmaillotés par de belles promesses. il y a quantité de terrains sur lequel on peut agir. La difficulté est d'en trouver un qui touche les hommes en leur for intérieur et sur lequel nous pouvons apporter une réponse spirituelle claire.
Éric D.

17Jan07 53C14
Depuis le temps que je voulais vous parlez d'une dame — elle en vaut la peine — eh bien, c'est le moment! Parce que vous évoquez l'amour et la liberté. Elle me fait réfléchir. Elle accepte ce que je suis et moi ce qu'elle est réciproquement. Elle me remet en question sans le vouloir et c'est bien ainsi.
Elle s'appelle Paquita, ne sait plus trop bien quel age elle a (pas loin de 80 ans, je dirais), vient toujours débraillée, les cheveux en pétard parce qu'elle se les lave au savon, sent souvent la graisse de porc. Elle aime se faire dorer le dos au soleil, dort la sieste sur les marches du lavoir — affalée qu'on dirait qu'elle est tombée —, se lave dans l'eau du lavoir, marche pieds nus toute l'année, en hiver avec des chaussettes. Elle vit dans sa maison où le sol est encore en terre battue comme autrefois, n'a pas d'électricité, ni d'eau chaude, ni de gaz pour la cuisine, va a l'église, va a Alicante en bus pour s'occuper des pauvres, va de maison en maison et fait du troc pour recevoir un repas chaud ou une boisson chaude (du café au lait pour se ragaillardir). Elle boit l'eau chaude qui sort de mon robinet et ne veut pas que je lui fasse une tisane, s'en ramène chez elle dans deux bidons.
Les gens disent qu'elle est folle. Eh bien, moi je vous dit pas du tout! Elle attend que je lui offre la chaise pour s'assoir, elle a toujours un mot gentil, fait l'effort de converser en français avec moi, de ne pas prendre trop de mon temps, parce qu'elle sait qu'elle peut gêner par sa manière d'être. C'est cet effort d'aller vers les autres, ''dans l'intention de faire le bien,'' qui est vraiment de l'amour.
Il y a quatre semaines on lui a cassé la figure dans sa maison, parcequ'il se raconte dans le village qu'elle a de l'argent caché chez elle, pauvre femme!
En France, si beaucoup sont sans abri, c'est que pour la plupart — peut-être que je me trompe — ils le veulent ainsi. C'est pas négatif, le problème est ailleurs. C'est parce que l'on manque tous de liberté et d'amour (qu'on donne encore moins que le logement). La vie, il faut la vivre le mieux possible, parceque "ça ne dure que quatre jours," a dit Paquita; elle a bien raison! En s'aimant les uns les autres.
Danielle A. Espagne


Réponse :
Je suis béat devant cette histoire de Paquita, votre voisine, que vous racontez avec un joli talent. J'ai eu la joie, pendant quelques instant, en vous lisant, de revivre les années de mon enfance quand dans mon quartier populaire de Suresnes, il y avait encore des tas de gens comme Paquita, vivant sur la terre battue, pleins de vie, le sourire aux lèvres du matin au soir. Les politiques ont tellement voulu accaparer le caritatif et s'en glorifier qu'ils ont enlevé à cette humanité haute en couleur, forte, redoutable parce qu'ayant peu à perdre, son droit de vivre comme elle le souhaite.
Je me souviens d'un clochard particulièrement coloré — de joue, un rutilant poivrot, comme de nippe, il semblait s'habiller chez les habilleuses de théâtre — qui arpentait toute la journée le pont Mirabeau (il devait coucher dessous) en chapeau haut de forme en déclarant sur un ton très distingué qu'il était "fier d'être cloche et d'emmerder la société!" Mon père, qui était un ingénieur très digne, mais qui était né rue Cambronne (Paris, 15) en 1902, au temps où c'était encore la zone, aimait ce clochard dont j'ai oublié le nom. Le clochard connaissait — et c'était pour moi mystérieux — le nom de mon père. En fait, je crois qu'ils s'étaient connus avant la guerre de 14 à l'école communale. Nous voyant passer le clochard lui déclamait: "Bonjour, Monsieur Potay. Alors, on promène son lardon?" Le lardon, c'était moi et j'étais très fier d'éveiller l'intérêt de cette figure bien connue des Parisiens.
Comprenez que le genre d'humain, qui vous réconcilie avec l'humanité, comme votre Paquita ou mon clochard et ses discours "pour emmerder la société", n'a pas disparu par hasard. Le système, qui est triste, lui, s'est arrangé pour enlever droit de cité à cette humanité rigolote, "pas sérieuse," faire croire qu'elle est faite d'animaux malheureux en quête désespérée d'une cage propre avec ascenseur et plomberie, alors que tout simplement ce type d'humain dit à l'administration: "Je n'ai pas besoin de toi. Vivons chacun dans notre coin!" Nul doute que parmi les sans-logis certains préfèrent vivre sans domicile fixe, mais on se garde bien d'en parler, parce qu'on veut à tout prix être "humanitairement correct."
Comment ne pas repenser à Diogène? Alexandre le Grand était un jour venu le voir à l'entrée de la barrique où le philosophe logeait (Aujourd'hui ce serait des cartons d'emballage vides). "As-tu besoin de quelque chose, lui demanda l'empereur?" L'autre répondit: "Oui, que tu t'ôtes de mon soleil!"

17Jan07 53C15
Je vous rejoins quand vous dites que vous vous méfiez de l'expression "droit au logement opposable", qui sous-entend dans le mot "opposable" une contrainte ou une opposition quelconque (donc un rapport de forçe), ce qui évidemment est une contradiction avec l'idée généreuse qui part du cœur, de donner un logement  — ou tout du moins un espace d'autonomie et de dignité — aux sans-abri.
Il est pour moi aussi évident que la plupart des SDF [=sans domicile fixe] recherchent aussi de la chaleur humaine, une certaine considération d'être simplement perçus comme des êtres humains comme vous et moi, sans a priori social, d'aucune sorte, ce qui, je vous l'accorde n'est pas une mince affaire...
Il est vrai que nous aussi, nous pouvons souffrir du manque de chaleur humaine, mais au moins nous avons un toit pour ne pas souffrir physiquement de la morsure du froid.
Mais c'est une des conséquences malheureuses de cette maladie de la position sociale, comme si la valeur d'un être humain se mesurait à celle-ci, que ceux qui justement n'en possèdent plus ne semblent plus exister aux yeux du monde et surtout à leurs propres yeux, ce qui est plus grave.
Il y a aussi un problème de taille, qui nous amène à considérer — ou à reconsidérer — notre propre générosité et notre propre perception du partage et de la solidarité, vu que, à plus ou moins long terme, le problème des ressources de la planète nous aménera à prendre des déçisions sur notre mode de consommation.
Mais si ceux qui en ont les moyens matériels pouvaient aider d'une façon ou d'une autre les sans-abri, aurait-on besoin de lois de la sorte? La prise de conscience de l'autre et de ses problèmes ne devraient pas se résumer à un texte et quelques lignes dans les journaux, mais à une interrogation profonde sur notre mode de vie: Comment être vraiment heureux quand d'autres souffrent et manquent de tant de choses, et surtout des choses essentielles comme avoir un toit?
Malheureusement, je crains que notre manque de générosité et de compassion fasse que cette loi devienne un moindre mal, mais ne participe toujours pas au fond au changement du monde, car elle ne responsabilise pas l'homme, elle le dédouane..comme toutes les lois qui finissent par masquer la pénitence.
Olivier G.

Réponse :
Je ne crois pas que tous les sans-abri aient le sentiment de "ne plus exister à leurs propres yeux, ce qui est plus grave." Certains d'entre eux, plus nombreux que vous croyez, se moquent pas mal de ce qu'on pense d'eux et ne se déprécient pas du tout en tant qu'humains. Si la société leur donne un petit supplément, ils ne disent pas non, conscients comme le fut François d'Assise — le jars (Rév d'Arès XXXVI/3) — ou comme le sont les moines bouddhistes que recevoir la charité ou même mendier n'est pas indigne. La liberté d'être eux-mêmes, d'être ce qu'ils sont, et de pouvoir le dire (quand ils le disent aux journalistes, encenseurs du système, les journaux ne le répercutent pas), cette liberté que la société veut leur enlever, c'est aussi scandaleux que le manque de logement comme-il-faut que les autres souhaitent avoir, ce qui est leur droit aussi. Ce qui manque, et ce qui est sous-jacent à toute La Révélation d'Arès, c'est la liberté de chacun de vivre comme il l'entend. Ce qui est scandaleux, c'est le définition du bien-être, la définition de "ce qu'il faut," que le système veut imposer.
"La morsure du froid." Je vécus avec ma famille l'occupation allemande, quatre ans, sans chauffage l'hiver et les hivers de 1940 à 1945 furent très rigoureux. Les Nazis prenaient tout le charbon, tout le bois, dont ils avaient un besoin énorme pour faire la guerre. Je subis "la morsure du froid" dans des appartement glaciaux, car quand un immeuble n'est pas chauffé, il devient au-dedans aussi froid qu'au-dehors. Pourtant, ce n'était pas de ça dont nous souffrions, même couverts d'engelures — Je pourrais vous montrer une bosse de chair sur mon index gauche, parce qu'une engelure qui creusait mon doigt jusqu'à l'os s'était mal cicatrisée, le printemps venu —. Voilà de quoi nous souffrions: Nous souffrions de vivre sous la botte nazie, nous souffrions de devoir descendre des trottoirs dans le ruisseau quand des uniformes noirs (les SS) passaient, nous souffrions de devoir nous cacher pour dire ce que nous pensions, pour écouter la radio de Londres: "Pom pom pom pom!" Nous devions nous cachons pour tout simplement espérer. Nous souffrions de manque de liberté. Le reste: la faim, le froid, c'était vraiment secondaire. Je crois que nos sans-abri, beaucoup d'entre eux en tout cas, sont dans le même cas. Je ne suis pas sûr que le "politiquement correct", "l'humanitairement correct", ne soit pas parfois une dictature aussi mal-ressentie par les sans-abri que nous ressentions les Nazis il y a plus de soixante ans.

18Jan07 53C16
Ce qu’écrit Éric D. (53C13)  me fait penser que la "lutte pour la vie" — bien sûr, la vie totale, donc spiritualisée, ha-nimée (ha=Rév d'Arès XXXIX/5-11) — devrait être la première cause de solidarité humaine.
Pourquoi la lutte et la solidarité contre les maladies (myopathie, sida, cancer,...), le manque de logement, de travail ou d’argent, sont-elles si populaires et mobilisatrices d'énergies et de moyens? Pourquoi la lutte et la solidarité contre le péché (la déchéance spirituelle de l'homme provoquant toutes les souffrances et tous les malheurs), contre la faiblesse d’aimer, ne recueilleraient-elles pas un assentiment mille et mille fois plus important?
Nous devons nous préparer comme dit Éric à "tenir longtemps notre position... Nous pouvons apporter une réponse spirituelle claire."
La position que nous avons à tenir est d’aimer, d’écouter et d’apporter une réponse spirituelle claire: L’homme vivant, accomplissant lui-même la Parole, sans intermédiaire, sans tutelle ou directeur de conscience, dans son existence, la Parole simple et claire du Créateur: Aime, pardonne, cherche le Fond en toi et dans l’autre, redonne la Vie! Ça paraît rabâché ou basique, mais, si c'est vécu, ça va plus loin que tous les discours et que toute l’histoire qui nous déforment et nous divisent. “Tiens la position”, va sur la route (Rév d’Arès XXVIII/27)... Monte avec la voix de fer (VI/6). Nous sommes des media libres.
Bernard L.

18Jan07 53C17
Une petite précision sur votre réponse concernant mon commentaire 53c15.
Effectivement, beaucoup des gens dormant dehors se marginalisent volontairement et donc ne font donc pas grand cas du regard des autres. Mais ce qui est nouveau par rapport à il y a 10 ou 20 ans, ce sont ceux dont je voulais parler, ceux qui, bien qu'ayant un travail (CDD , CDI ou travail intérimaire) ne peuvent pas ou ne peuvent plus se loger à cause de l'augmentation infernale des loyers, sans parler de l'accesssion à la propriété. Ceux là sont les vrais SDF [=Sans Domicile Fixe].
Auparavant , ceux que l'on voyait traîner dans la rue, que l'on désignait presque affectueusement comme clochards, choisissaient  leur mode de vie et ils symbolisaient en quelque sorte le dédain des valeurs de la société,  ils nous ramenaient à notre propre rebellion envers les valeurs établies. Mais maintenant, c'est différent,  ce n'est plus seulement le clochard mangeant sa baguette de pain, son fromage et buvant son litron de rouge comme le clochard du sketch de Coluche. Celui là se revendiquait clochard et était fier de l'être.
Mais maintenant , il y a des gens dehors (et je sais qu'il y en a beaucoup) qui sont dehors, parce qu'ils n'ont pas le choix ou ils n'ont plus la liberté que vous évoquez, et je vous assure que s'ils pouvaient trouver ne serait-ce qu'un toit, leur vie serait transformée. J'en ai connu personnellement, je ne parle pas dans le vide. Certains dorment malheureusement dans leurs voitures et ont honte d'avouer à leurs proches leur situations, ce fameux regard des autres...
Je crois que l'on confond SDF et clochards, ce qui n'est pas la même chose. On nous présente les SDF seulement comme des marginaux, mais cette vision est fausse. De nos jours, ce sont aussi des hommes, des femmes, des enfants, qui n'ont pas choisi d'être SDF, qui aimeraient vivre une vie "comme tout le monde," sans préjuger de la valeur de cette vie...
Et je ne pense pas que souffrir du froid n'est pas aussi important que souffrir du manque de liberté, pourquoi comparer ce qui n'est pas comparable? Une fois mort de froid, votre liberté ne vous sert plus à grand chose.
Olivier G.

Réponse :
Je vois que vous avez mal ressenti ma réponse à votre précédent commentaire. Je publie donc volontiers les précisions que vous apportez tout en vous demandant de me pardonner la contrariété que je vous ai causée.
Je n'ai pas dit qu'il n'existait pas de SDF en "besoin primaire de toit ou d'abri". C'est écrit dans mon entrée 0053. Mais d'après les stastistiques qui m'ont été communiquées, "moins d'un sur trois" des campeurs du canal st-Marin étaient dans ce cas-là. J'ignore les statistiques au niveau national, c'est vrai, mais, de toute façon, ce qui sépare nos points de vue n'est pas là. Il semble que pour vous le problème des personnes dans la rue par impossibilité de trouver un logement ou d'en payer le loyer soit humainement le plus préoccupant. Je ne nie pas que ce problème soit préoccupant, mais j'évalue les importances sous une autre Lumière, je raisonne sous l'effet d'autres considérations.
Ce que je dis, c'est qu'à mon regard — je précise bien "à mon regard," influencé par La Révélation d'Arès, en sachant que des milliards d'hommes voient les choses autrement — le problème du logement est à considérer prioritairement sous le jour de la liberté absolue, celle du poulain agile libre du harnais des docteurs (Rév d'Arès 10/10) et donc, en l'occurence, de faire son logis librement comme chacun l'entend et non comme les idées qui courent l'entendent. Sans liberté absolue de vivre sa vie l'homme ne peut pas trouver le bien. Ceci est, avec la pénitence, etc., un des volets inséparables du grand Message de changement de La Révélation d'Arès. Je ne me situe pas du point de vue de la justice sociale, morale, légale, psychologique, etc., au sens que les sciences humaines donnent à ces qualificatifs. Si les sciences humaines et les idées politiques, morales, etc., qui courent avaient montré la bonne direction à l'humanité, le Père n'aurait eu aucune raison de nous parler en 1974 et 1977. Il nous laisserait lutter pour le triomphe de ces idées-là comme le font les syndicats en général et comme l'ont fait "Les Enfants de Don Quichotte" et d'autres en particulier.
"Une fois mort de froid, votre liberté ne vous sert plus à grand chose," dites-vous. C'est sûr, mais vous admettrez avec moi que la mort par le froid, rarissime, n'est pas le problème. Je persiste à dire, contrairement à ce que vous pensez, que "souffrir de froid n'est pas aussi important que souffrir du manque de liberté." J'ajoute même que c'est infiniment moins important. Lisez ou relisez "Une Journée d'Ivan Denissovitch" d'Alexandre Soljénitsine et vous verrez que pour les bagnards de Sibérie, par -40°C, à l'époque soviétique (bagnards qui ne mouraient pas de froid au sens propre) c'était plus que tout l'absence de liberté qui était terrible. Mais bon! ce n'est pas le sujet.

18Jan07 53C18
En lisant ce blog et ses commentaires je pense à la réflexion d'un ami: "Dans ce pays on n'a pas le droit d'être pauvre."
Il disait cela en se plaignant des problèmes qu'il avait avec la gendarmerie lorsqu'il était arrêté au volant de son vieux fourgon Mercedes tôlé, aménagé amoureusement par lui et son épouse pour partir ensemble en vadrouille avec leur jeunes enfants. Les sièges enfants ont été fixés consciencieusement sur des banquettes en bois bien solides à l'arrière, le tout sent bon le bricolage soigneux et économe, égayé par les talents de peintre de l'épouse. Mais voilà, ce n'est pas dans les normes!
Nous risquons de ne plus pouvoir loger comme nous l'entendons, de la même manière que nous ne pouvons plus rouler depuis longtemps dans n'importe qu'elle guimbarde. J'ai appris dernièrement qu'il fallait bientôt un siège par enfant à l'arrière, pas question de se tasser à cinq bambins à l'arrière sur les genoux de la grand-mère. Mais c'est pour notre plus grand bien, nous disent les technocrates, nous supprimant du même coup tout ce qui fait de la vie une belle aventure à mordre à pleines dents.
En voulant soi-disant nous protéger de tous les maux, cette société  tue ce qu'il y a de plus précieux en l'homme: le goût de Vivre [Vivre libre au sens que La Révélation d'Arès donne au mot Vie: la Vie qu'il faut absolument retrouver, 24/5]. Et je passe les ulcères, les angoisses, les suicides même, causés par les difficultés de faire face au crédit de la voiture "comme il faut", de la maison aux normes, etc.
Mais nous sommes là pour changer tout ça. Le Père nous envoie à ce monde, à ses gendarmes, à ses gueux, à ses bourgeois et à tous les autres pour leur rappeler que nous, les hommes, sommes fait pour vivre libres, absolument libres comme des poulains sans harnais (Rév d'Arès 10/10), pour nous rappeler que nous ne serons jamais heureux sans cela, et cette vraie liberté  n'est possible que dans l'amour du prochain, le respect des autres, le pardon des offenses, la paix, l'intelligence spirituelle compensant l'intelligence intellectuelle envahissante, etc. Tout ça tombe sous le sens!  Nous sommes des frères sur les sentiers au bout desquels nous retrouverons la Vie.
Whaou!!!  Quelle joie cette moisson!
Daniel R

19Jan07 53C19
Tout ce que vous dites sur la liberté du logement, la maison chaude (Rév d'Arès 26/8), ce lieu de bonheur, est très beau et fait du bien dans une société qui étouffe sous les lois, les principes rigides et le culte de l’habitat, ce qui d’ailleurs alimente toute une économie comme celle du bâtiment entre autres. La réglementation dans le bâtiment est devenue presque insupportable, mais c’est un autre sujet.
Notre espace de liberté se réduit considérablement. Cela génère beaucoup de problèmes humains. La nature profonde de l’être humain n’est pas faite pour vivre comme sous de pareilles contraintes. Nous en perdons notre Vie.
J’aime beaucoup ce témoignage de Danièle sur sa voisine Paquita en Espagne. C’est rafraîchissant.  Pour continuer dans l’histoire des clochards, je me souviens gamine (il y a une quarantaine d’années) quand mon père, au moment des foins ou des moissons, allait chercher des clochards qui dormaient sous le Pont Neuf à Tours pour leur proposer du travail. Mon père raconte encore qu’il y en avait un qui, régulièrement, venait travailler une quinzaine de jours, il était logé, nourri à la ferme mais ne voulait jamais rester plus, parce qu'il tenait à sa vie de "sans-abri." Il retournait dormir sur ses cartons, faire les fins de marchés dans la ville, visitant les uns et les autres. Cet homme semblait heureux comme ça et libre.
Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, que certains ne souffrent pas réellement de leur vie de SDF mais plus encore de ce qui les a amenés à être dans la rue.
Marie-Odile O.

J'ai passé une partie de cette nuit à lire votre blog et à parcourir les commentaires. On y aperçoit très bien, bien mieux qu'en lisant La Révélation d'Arès, qui comme le Bible (particulièrement le Nouveau Testament), le Coran, la Bhagavadgita et le reste est un recueil de phébus [propos obscurs et pompeux] ce que les Pèlerins d'Arès croient et espèrent que ce monde puisse devenir, ce que vous appelez le changement. Les Pèlerins d'Arès sont des bohêmes débranchés du réel, qui espèrent l'avènement d'un monde impossible.
Votre entrée 0053 est une occasion de plus de le constater. Quelqu'un a dit que "le désert est Dieu sans les hommes" et vous visez à faire du monde un désert où chacun planterait son toit où il le veut et comme il le veut en oubliant que les hommes sont des réalités incontournables et que même si les lois qui empêchent une désurbanisation aussi anarchique disparaissaient, des hommes viendraient détruire ces toits méchamment et piller ce qui est dessous. Le film "Mad Max" est une parabole de ce qui arriverait.
Les hommes ont absolument besoin de lois et d'un exécutif inflexible pour les appliquer et cette façon de vivre libre et comme chacun l'entend, que vous préconisez, n'entraînerait qu'un immense malheur collectif. Aucune loi n'est parfaite, mais elle est toujours rédigée avec le souci du bien-être moyen réalisable. Les empilages de paliers, de portes et de plomberie, comme vous dites, seront de plus en plus inévitables au fur et à mesure que la population s'accroîtra. L'homme est partout et se multiplie et il faudra de plus en plus mettre de l'ordre dans cette humanité, d'autant plus que, contrairement à ce que vous croyez, l'homme n'a jamais craint Dieu et ne le craindra jamais et qu'il faudra toujours des lois pour remplacer ce Dieu qui n'effraie personne. De plus, comme vous le dites très bien, il n'existe aucune loi qui puisse définir et donner le bonheur.
[Sans signature]

Réponse :
"...contrairement à ce que vous croyez, l'homme n'a jamais craint Dieu et ne le craindra jamais," dites-vous. Mais je n'ai jamais cru que l'homme avait craint Dieu. À preuve, cher commentateur sans nom, qu'Adam lui-même ne craignit pas de croquer dans le fruit d'un arbre contre quoi il avait été prévenu par le Créateur en personne (Genèse 3/1-7). Toute la Bible derrière ce récit de la Genèse n'est qu'une interminable histoire d'hommes qui défient le Bien que le Créateur a préconisé et qui font le mal et/ou qui prennent Dieu comme prétexte du mal, de lois, de guerres, de malheurs, etc. dont l'humanité n'a pas cessé d'être accablée.
La Révélation d'Arès, Parole pure qu'aucun homme n'a manipulée, déformée, caviardée, etc., pour la plier à ses idées ou à ses intérêts, est très claire sur ce point: Le Créateur crée Adam, c'est-à-dire l'homme spirituel, à partir d'un homme-animal (Rév d'Arès VII/1-5) en lui donnant la parole (outil de la pensée), l'amour, le génie créateur, la liberté et l'individualité, qui le détache résolument du règne bestial, et, en vertu de cette liberté même n'intervient pas dans l'Histoire, dont l'homme hier, aujourd'hui et demain restera toujours l'auteur. Néanmoins, le Créateur, suggère à l'homme un certain nombre de directions et d'actions, que La Révélation d'Arès rappelle, qui toutes et toujours vont vers le Bien, en espérant que l'humanité finira par les accomplir, les appliquer à sa destinée, dont elle garde la maîtrise globale.
Or, parmi ces directions et actions figure le renoncement à la loi des rats (Rév d'Arès XIX/24) ou loi qui est (Rév d'Arès 28/8) pour la remplacer par la loi qui vient (Rév d'Arès 28/7) et qui, si l'on analyse bien le contexte du grand Message d'Arès, est en fait l'absence de loi au sens que vous donnez à ce mot. Vous êtes un typique représentant de ce réalisme légaliste contre lequel La Révélation d'Arès se dresse avec une véhémente grandeur, que vous appelez "recueil de phébus," c.-à-d. galimatias, parce que c'est exactement là que votre foi et ma foi se séparent.
Vous avez foi dans le système et j'ai foi dans le bonheur de l'homme par la fin du système et le retour au plan édénique. Je ne vois pas cette situation comme conflictuelle, cependant. Je pense seulement que nous sommes face à un choix. Nul doute que si l'homme ne peut pas retrouver la Vie (Rév d'Arès 24/5), la vie spirituelle, en campant sur ce désert (24/4) dont parle votre commentaire — je crois que votre citation "le désert est Dieu sans les hommes" est d'Alain, le philosophe —, le système reste le moindre mal. Mais La Révélation d'Arès offre une alternative. De là le choix! Elle dit que, si nous Pèlerins d'Arès démarrons la moisson et la poursuivons avec patience pendant des générations, nous parviendrons à former un petit reste qui fera basculer le monde dans le Bien (Rév d'Arès XXXIII/11). Alors ce sera le Jour du bonheur (Rév d'Arès 31/8)! C'est ce que La Révélation d'Arès appelle aussi la Vérité qui est que le monde doit changer (28/7). Une des conditions de ce changement est le passage à la liberté absolue, celle du poulain libre du harnais des docteurs, ce harnais (les lois entre autres) que vous croyez, vous, impossible à enlever.
Cela nous ramène au pari de Pascal, c'est vrai, mais vous n'avez rien à y perdre. Rappelez-vous que ce système dont la seule idée qu'il puisse disparaître semble vous emplir d'effroi est à la source des plus épouvantables événements de l'Histoire du XXe siècle: les guerres de 1914-1918 et de 1939-1945, la révolution russe, etc. Avez-vous songé au fait que si ces lois d'un côté semblent faire régner la paix entre les hommes, d'un autre côté elles ont permis la concentration de moyens énormes de destruction et de coercition entre les mains d'un petit nombre de politiciens et que les malheurs résultants ont sûrement été sans commune mesure avec les malheurs qu'un certain temps de chaos — la disparition des lois entraînera un certain temps de chaos, c'est vrai — auraient provoqués? Suivre la Voie de la Parole n'est pas sans risques, mais il n'est pas plus grand leurre que croire que suivre le système est réduire les risques, bien au contraire... La Révélation d'Arès ne cesse pas de nous en avertir.

20Jan07 53C21
J'ai lu que ce blog n'était pas un forum, mais seulement un "journal personnel que ses lecteurs peuvent éventuellement commenter" (Ce sont les mots que vous utilisez, je crois), mais je ne peux pas ne pas réagir à votre réponse [voir
53c20]. On dit que vous êtes un homme dangereux et je commence à comprendre ce qu'on veut dire. Je n'ai pas peur que vous veniez chez moi me faire un mauvais sort, mais j'ai peur que vous arriviez à convaincre la foule que vous avez raison et qu'il faut changer le monde selon votre interprétation de La Révélation d'Arès. On m'a dit aussi que votre légion de disciples, que vous appelez légion d'anges, je crois, n'avait heureusement pas su vous construire l'estrade ou l'échafaudage (?) médiatique qui aurait donné à La Révélation d'Arès une voix humaine — la vôtre — que le public remarque et grave dans sa mémoire comme il y grave des chansons et je comprends pourquoi ceux qui disent cela ajoutent "heureusement". Vous êtes très persuasif. Heureusement qu'on ne vous connaît pas et qu'on vous découvre par hasard. [...]
Pour en revenir à la question logement, que vous prenez comme prétexte pour prêcher vos idées au monde, vous n'hésitez pas à égarer le public en prêchant la "liberté absolue" d'habiter où l'on veut et comme on veut, éventuellement même dans un désert où, comme disait Spinoza, bien que sans obéir aux lois, ils ne seraient qu'isolés et misérables. Je certifie que toutes les études sociologiques ont démontré que, même si l'homme n'est pas une fourmi, il a besoin de l'organisation de la fourmilière pour être heureux. Les individus ont un besoin viscéral de vivre selon un droit légal. Le droit d'un individu de disposer de lui-même est aussi chimérique et dangereux que cette Parole toute faite de phébus (je confirme) que vous évoquez. Ce droit est dangereux — Dieu, s'il existe et s'il aime l'homme, ne peut pas l'avoir évoqué — parce qu'un peuple d'individus inorganisés seront vite la proie de quelques autres individus entreprenants et sans scrupules qui leur imposeront vite des lois pires encore que celles du "système."
[Sans signature]

Réponse :
Votre premier paragraphe. C'est cette peur que vous avez de moi qu'avaient eue de Jésus ceux qui le livrèrent aux bourreaux, qui le clouèrent sur la croix. Ce fut une façon d'éteindre une des "voix humaines" données par le Père à sa Parole. Qu'à la suite d'autres gens qui l'ont dit, vous disiez à votre tour: "Heureusement," je trouve ça triste. Ce pays est vraiment un pays de liberticides, liberticides par peur de regarder les choses en face. Vous ne devriez d'ailleurs pas avoir peur, puisque, selon vous, ce seraient les Pèlerins d'Arès eux-mêmes — que je n'ai jamais appelés ma légion d'anges (amalgame avec Rév d'Arès 31/6 que vous avez mal lu) — qui feraient taire, par incapacité de lui construire une estrade, la "voix humaine" de La Révélation d'Arès. En fait, c'est beaucoup plus compliqué que ça, à l'image de ce monde compliqué. Pour être entendu du grand public, de nos jours, il faudrait avoir accès à la presse écrite, aux ondes hertziennes (radio, télévision), aux salles de conférence et de spectacle, bref, à des moyens de grande diffusion dont notre assemblée est largement privée. Nous avons la rue, c'est bien, mais c'est un moyen antique et très lent. Et c'est ça que vous appelez "dangereux"?
Votre second paragraphe. D'un bout à l'autre ce paragraphe est un sophisme, c.-à-d. une suite d'arguments d'apparence vraie mais complètement faux. Complètement faux parce que vous n'y introduisez pas la condition capitale de la réalisation du grand projet de La Révélation d'Arès: le temps! Vous parlez comme si je pouvais du jour au lendemain convaincre le monde et obtenir qu'il abandonne la loi, tombe dans l'anarchie et se jette dans le désert de l'inconnu sans délai. Or, La Révélation d'Arès prend bien soin de rappeler que tout se fera avec le temps: Je (Dieu) suis hors du temps, mais toi (l'homme) qui es dans le temps (Rév d'Arès 12/6)... Quatre générations ne suffiront pas (24/2)... Il y aura un temps pour leurs peines et une éternité pour leur gloire (37/9), etc. Si je jette mon enfant dans la lutte pour la vie sans expérience, il ne lui arrivera que des malheurs, mais si je prends la peine de le former, de lui donner la vie spirituelle, il sortira vainqueur de cette lutte. Ce qui est "dangereux" aujourd'hui sera salutaire pour mes arrière-arrière-arrière-petits enfants. Ce qui est problématiquement "inorganisé" aujourd'hui deviendra une extraordinaire force organique demain.
Vous citez Spinoza, un des penseurs les plus intelligents du millénaire passé et qui, par son honnêteté et sa liberté d'esprit a toute la considération des Pèlerins d'Arès. Je suis bien d'accord avec Spinoza et donc avec vous que, dans le cadre du système, les hommes qui se marginalisent sont isolés et parfois pitoyables. Je le répète, l'humanité doit prendre le temps de muter par l'acquisition de la vie spirituelle. Il faut commencer cette très lente mutation dès maintenant, c'est ce que font les Pèlerins d'Arès. Spinoza prit dans son Éthique des positions qui confirment la sagesse de notre foi évolutive — Je dis souvent que les Pèlerins d'Arès ont une foi évolutive et on ne peut pas entièrement comprendre notre prospective, si l'on oublie ça —. Spinoza souligna notamment que les enseignements des anciens prophètes bibliques étaient valables pour leur temps, mais ne l'étaient plus, ou devaient être relativés, pour les temps ultérieurs. Je veux dire par là que ce qui vous fait aujourd'hui le "prophète" du système quand vous dites que l'application immédiate de mes espérances causeraient plus de problèmes que de bonheur, ne vous rend pas prophète de l'avenir. C'est La Révélation d'Arès qui nous rend prophètes de l'avenir.

21Jan07 53C22
Les individus ont un besoin primordial, qui est de pouvoir exprimer, donc [dire] à d'autres, le meilleur d'eux-mêmes. Ce besoin est le plus souvent mal identifié, car il est brouillé par notre éducation, par notre mode de fonctionnement à flux tendu et la désinformation médiatique, qui, outre la confusion générée, empêchent la  prise de hauteur de vue et la saine réflexion. Il est aussi brouillé  par la prolifération de faux besoins dont la seule vertu est de faire tourner l'économie, y compris maffieuse. L'enfant est dans cette perspective d'exprimer le meilleur de lui-même avant d'être progressivement incorporé au péché du monde, qui est séparation avec son essence divine. Détourné du potentiel de son individualité, il est réduit à l'insignifiance de soi et à l'impuissance à changer quoi que ce soit, à commencer par soi-même, ce qui l'amène à réclamer  justement au système le droit légal d'exister, car tout système est d'oppression.
Pour leur pérénité les systèmes assurent la transmission des indissociables chaînes de crédulité et de pouvoirs. C'est là la mission première de l'école, qu'il ne fait pas bon évoquer au pays de "droits" de l'hommes. Bousculé dans ses certitudes par les circonstances de l'existence, chacun peut y trouver toutefois l'occasion de grandir dans son essentialité, dans sa raison d'être. Et en l'occurence, chaque Pèlerin d'Arès est une de ces circonstances. La construction de l'individualité, image et ressemblance du Créateur, du Vivant (Genèse 1/27), est existentielle et intime, différente pour chacun et très progressive. École de vie et de patience, elle ouvre à la connaissance du Vivant en soi, laquelle connaissance porte justement à transmettre à autrui, par amour du Vivant, par amour d'autrui.
Le "point" de convergence de toutes les individualités qui s'élèvent, spirituellement, est le Créateur, lui-même au service de sa création, de la créature humaine. Ce "point" n'est pas une classe sociale privilégiée, une poignée de dirigeants chargés de "garantir" le système, de défendre ses intérêts dits "nationaux" ou plus privés encore. Le "point" de convergence de toutes les individualités est la construction d'un monde meilleur étendu à l'humanité entière sans exception, qui transcende les individualités, qui dépasse les frontières et qui en soi exprime le Vivant sur Terre. La liberté absolue des individualités est indissociable de leur responsabilité absolue: elles répondent de leurs actes, non plus devant le système et ses objectifs égoïstes et à courte vue, mais devant le Vivant, devant le Créateur.
Claude D.

21Jan07 53C23
Bien sûr, il est difficile de communiquer, de se faire comprendre.
En fait, dans notre société, des personnes créent des lois que personne ne  comprend sauf quelques uns payés pour les interpréter!
Dans un autre registre, des religieux veulent refaire la messe en latin!
Je pense qu'il est possible que les gens se comprennent, lorsqu' ils parlent et écoutent avec leur cœur, essaient de trouver des solutions dans l'intelligence et la liberté.
Certains pensent que "Mad Max" représente l'avenir de l'homme libre. Je dis que les enfants sont l'avenir. Que souhaitons-nous leurs laisser?
Bien sûr, des lois sont bonnes aux hommes, comme Tu ne tueras pas, Tu ne voleras pas, Tu aimeras ton prochain comme toi même... Encore faut-il suivre ces lois!
Et nous créons de nouvelles lois qui déresponsabilisent, qui ne sont pas légitimes, qui ne sont pas suivies et qui ne nous élèvent pas spirituellement.
Les lois n'empêchent malheureusement pas les suicides, les conflits de voisinage, les malheurs. Alors je veut croire dans l'intelligence spirituelle de mes frères, même si ce monde est encore en guerre perpétuelle. Je ne comprend pas ce qui fait peur la dedans?
Aminadab.

22Jan07 53C24
Votre article m'invite à réfléchir sur les lois.
Les lois sont-elles conçues pour protéger et organiser la société ou sont-elles conçues pour aliéner le peuple au gouvernement qui le dirige?
Selon moi, plus il y a de lois plus elles décrivent l'état de déchéance spirituelle d'une société et du système qui l'organise. Elles infantilisent certains citoyens et en marginalisent d'autres car, en vérité, la loi incarne l'autorité qui protège les uns contre les autres.
La loi humaine n'a pas vocation à enseigner, mais à dompter ceux qui s'opposent [à la volonté du pouvoir]. Elle est la dictature de la démocratie.
Les sans-logis n'ont pas besoin de lois pour retrouver la chaleur d'un foyer qu'ils ne retrouveront pas sans la chaleur humaine que la loi ne peut pas donner.
Ce droit au logement opposable est en fait un droit au logement imposable, car au-delà de l'intention louable d'offrir à tous un logement, il annonce indirectement aux sans-logis que bientôt ils n'auront plus le droit d'être sans logement. Il en sera bientôt de même pour les sans-emploi qui ont fait le choix de ne plus travailler.
Fabrice M.

22Jan07 53C25
Oui, rien à voir avec les SDF quoique cette forme de conscience puisse existente dans l'humanité et nous en apprenne beaucoup. Comment ne pas être touché par ce mouvement de consciences collectives?
Aux Olympiades des Handicapés, à Seattle, USA, 9 athlètes, tous handicapés mentaux ou physiques, étaient sur la ligne de départ pour la course de 100 m. Au signal du starter, la course commença. Tous ne couraient pas, mais tous avaient le désir de participer et de gagner. Ils couraient par 3, un garçon tomba sur la piste, fit quelques tonneaux et commença à pleurer. Les 8 autres l’entendirent pleurer. Ils ralentirent et regardèrent en arrière, puis s’arrêtèrent et rebroussèrent chemin...
Tous!
Une fille avec le syndrome de Down* s’assis à côté de lui, commença à le caresser et lui demanda : “Ça va mieux maintenant?" Alors, tous les 9 se prirent par les épaules et marchèrent ensemble vers la ligne d’arrivée.
Le stade entier se leva et applaudit. Et les applaudissements durèrent très longtemps.
Nota: *Syndrôme de Down: Plus communément appelé trisomie 21 ou mongolisme.
Didier Br.

24Jan07 53C26
Quand des personnes sont dans une extrême détresse il est primordial de les aider en tout premier lieu. Beaucoup de personnes pouvant travailler, mais ne pouvant pas se loger, se retrouvent dans cette situation morale douloureuse.
Entendre parler de la liberté telle que Dieu l'entend et que vous rappelez: "Le problème du logement est à considérer prioritairement sous le jour de la liberté absolue, celle du poulain agile libre du harnais des docteurs (Rév d'Arès 10/10) et donc, en l'occurence, de faire son logis librement comme chacun l'entend et non comme les idées qui courent l'entendent," peut leur paraître en tout premier lieu incongru, voire inadapté à leur situation. Quand un être souffre il lui est difficile de voir un autre aspect, il peut comprendre mais sa souffrance est telle qu'il lui paraîtra urgent de régler son problème, ce qui est tout à fait compréhensible. Il est important de parler en tout premier lieu en leur expliquant la force, la divinité en eux, etc. ce qui leur permettra de poser un regard un tout petit peu plus haut sur eux-mêmes et leur situation pour acquérir une grande force morale et spirituelle — quand un être est démuni il tombe bas momentanément — et en arriver plus tard, consciemment ou pas, à ce que Dieu demande: Acquérir la liberté absolue.
De plus, n'oublions pas tous les problèmes de santé découlant de la précarité. Même si des soins gratuits existent, il y a des soins qui coûtent tellement cher que cela n'est pas pris en charge, notamment pour les dents. Je suis choquée lorsque je vois des gens jeunes encore, de 30, 40, 50 ans, auxquels il manque des dents ou même sans dents. À notre époque ça prouve à quel point l'humain est délaissé, déconsidéré. Il est primordial de l'aider spirituellement, collectivement.
Maryse

25Jan07 53C27
Que nos détracteurs se rassurent, si j'ose dire!
Les pélerins d'Arès ne sont pas encore ces héros (Rév d'Arès XXXV/4-5-10-12) que Dieu appelle, car pour être pélerin d'Arès, il ne suffit pas d'être une "grosse tête", il "en faut aussi dans le pantalon" — Qu'on me pardonne ma trivialité!
Des grosses têtes, il y en a parmi nous, et ça ne facilite pas toujours les choses, souvent même ça les complique. Les mémoires se souviendront des intentions sans suite, des projets qui périclitent, faute d'audace, de courage... À ceci pas d'excuse! À chaque âme de s'examiner, sans complaisance, et avec lucidité.
Ces héros à venir n' étant plus rien pour eux-mêmes (Rév d'Arès 40/6) seront capables d'actions insurgeantes, souvent en opposition aux idées du monde et des pouvoirs, toujours dans une perspective de paix, d’amour et de justice. Tout cela, chaque pélerin d’Arès le sait bien, au fond de lui-même.
Aristide

26Jan07 53C28
Pendant près de dix ans, j'ai travaillé [comme médecin] avec ceux que l'on appelle les "pauvres", notamment sur les questions en rapport avec la santé et la précarité. Les personnes qui travaillent dans ce domaine, que ce soit pour l'emploi, le logement ou la santé savent bien à quel point, ce que l'on appelle en jargon social "l'accompagnement," est un des éléments fondamentaux de ce que l'on appelle encore une "réinsertion".
Nous, Pèlerins d'Arès ou chrétiens en général, nous parlerions d'amour évangélique, de fraternité.Ceux que l'on appelle les travailleurs sociaux savent que sans accompagnement, sans quelqu'un pour vous aider, garder un travail, occuper un logement, se soigner est souvent voué à l'échec pour des personnes qui sont seules et qui ont perdu depuis longtemps l'habitude de vivre dans la société (sans oublier que pour les gens de la rue, il y a presque toujours des problèmes de santé mentale ou de dépendance). Combien de fois avons-nous vu des personnes quitter un travail, abandonner un logement, renoncer à des soins même entièrement payés. Nous avions un fond d'aide pour les dents justement, mais il était peu utilisé. D'ailleurs, les études montrent que la première cause de renoncement aux soins dentaires (et pas seulement chez les "pauvres") n'est pas l'argent (qui vient en deuxième), mais la peur du dentiste. Encore une fois, il faut quelqu'un qui nous tienne la main, qui nous encourage, qui nous explique.
Oui, décidément l'homme n'est ni une machine, ni un paquet que l'on peut poser. Nous avons un grand besoin d'amour.
Hélène

01Fév07 53C29
Tout ce que vous dites sur le logement, la maison chaude, est très beau et fait du bien dans une société qui étouffe sous les lois, les principes et aussi sous le culte de l’habitat, ce qui alimente toute une économie comme celle du bâtiment entre autres.
J’aime beaucoup ce témoignage de Danièle concernant Paquita. C’est rafraîchissant.  Pour continuer dans l’histoire des clochards, je me souviens, gamine (il y a une quarantaine d’années), quand mon père, au moment des foins ou des moissons  allait chercher des clochards qui dormaient sous le Pont Neuf à Tours pour leur proposer du travail.
Mon père raconte encore qu’il y en avait un qui, régulièrement, venait travailler une quinzaine de jours. Il était logé, nourri à la ferme, mais ne voulait jamais rester plus, tenant à sa vie de sans abri. Il retournait dormir sur ses cartons, faire les fins de marchés dans la ville, visitant les uns et les autres. Cet homme semblait heureux comme ça... et libre.
Marie-Odile O.

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