18 mars 2006
(0013)
vertige de la cruauté
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Rien
ne
sert de pleurer sur la barbarie ou de la croire
rédemptrice; il faut changer le monde
(Révélation d'Arès 28/7).
Je n'avais jamais vu "La
Passion du Christ" de Mel Gilson. Je n'escomptais pas
qu'un film de plus change le sens de l'atroce mort de
Jésus: Tout homme avéré capable de décider l'humanité
à revoir ses sujétions risquera la mort physique ou
sociale aussi longtemps que le prophétisme n'aura pas
résolu son vrai problème, qui est moins de proclamer
que de traverser l'épaisseur de l'inertie humaine. Le
film n'a rien changé, en effet, au sens qu'a pour moi
la Passion, mais a quand même ouvert dans mon cerveau
une nouvelle fenêtre sur elle. Voilà quelques jours,
passant devant la télévision, j'aperçus une image du
film: Jésus interrogé par le grand prêtre. Frappé par
la vraisemblance de la scène, je m'assis et je restai
là. Jusqu'au bout —Il arrive que des images qui
n'enseignent rien de neuf relancent la conscience.
J'oubliai les démesures du film: Mel Gibson aurait dû
prendre conseil de tortionnaires professionnels pour
avoir une idée précise des limites de la résistance
humaines (Jésus avant de mourir sur la croix serait
déjà mort deux fois sous les coups des deux brutes
fouetteuses du film, qui finissent presque aussi
épuisées que le flagellé, je faillis rire). D'autres
images étaient beaucoup plus intéressantes. Notamment
Pilate en parfaite incarnation d'une conscience qui
discerne le vrai du faux, mais trop lâche pour imposer
le vrai. Pour moi Pilate est le personnage central du
film: l'inertie humaine. Je méditai une fois de plus
cette explosion qui, depuis les millénaires, se
produit parfois quand la Vérité spirituelle,
toujours dynamique (ici, Jésus), percute la vérité
grossière du monde, toujours inerte mais énorme (ici
la rue vociférante, les forces de l'ordre, les grands
intérêts).
J'avais lu que "La Passion du Christ" n'était qu'un
"film d'horreur, une œuvre plus sensationnelle que
morale ou même esthétique." Je ressentis les choses
autrement. Sauf quelques démesures (p.e. la
flagellation déjà citée), dont l'intention n'est
peut-être pas tant d'horrifier le spectateur que de
souligner le contraste entre la sagesse
innocente et la cruauté stupide, je ne trouve rien
d'invraisemblable dans la brutalité et le mépris qui,
dans le film, s'acharnent sur Jésus. Le vertige de la
cruauté et de la moquerie n''est-il pas toujours
dominant ici et là dans ce monde malade du mal?
La religion n'est pas le remède du mal, c'est évident.
Le remède fut donné par le Sermon sur la Montagne
(Matthieu ch.5 à 7). Il a été rappelé dans La
Révélation d'Arès: L'homme doit et peut changer
sa vie en bien. Ce remède-là n'a pas encore
été appliqué, parce qu'aucune loi humaine ne peut
opérer ce changement-là. La volonté seule le
peut. Si Pilate, qui en avait le pouvoir, avait voulu
épargner à Jésus une torture aussi atroce qu'inutile,
on imagine facilement que, Jésus libéré et poursuivant
sa mission, beaucoup de choses auraient déjà pu changer
dans la société. C'est cela, à mes yeux, la leçon du
film de Gibson: Des hommes, les prêtres, les Romains,
ne sachant pas quoi faire de ce prophète
auxquels ils n'ont rien à reprocher sinon d'être bon
et d'appeler l'humanité au royaume de la Bonté,
se débarrassent du problème par la mort, parce qu'ils
n'ont pas compris que la solution était simple:
devenir bons eux-même. La cruauté ici n'est
que le vertige de la barbarie, qui durera partout tant
que l'humanité voudra rester barbare.
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commentaire
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20Mar06
13C1
Pilate personnage central- Image de l'inertie humaine.
Lequel voulez vous que je vous livre: le CDD ou le CPE !!
Vous avez en partie raison concernant Pilate. Mais je lui
trouve des circonstances atténuantes et ne je pense pas
qu'il représente l'inertie humaine.
Si la foule se comportait comme nos manifestants de ces
derniers mois, on comprend que Pilate se souciât d'abord
de faire régner l'ordre. Après l'audit qu'il fit passer à
Jésus, il ne trouva rien sur le plan juridique pour
condamner cet homme. Toutefois la foule et les prêtres
réclamaient sa mort, non parce était bon et qu'ils ne
savaient qu'en faire, mais parce qu'à leurs yeux il se
faisait passer pour Dieu et que cela leur était
inacceptable.
Donc je prend la défense de Pilate, en disant que selon la
loi romaine il aurait pu relâcher Jésus, mais selon la loi
des juifs Jésus était condamnable. Donc Pilate ne jugea
pas Jésus, il s'en lava même les mains, mais il fit droit
à la requête des prêtres, qui eux le condamnaient, même si
ce sont les Romains qui l'exécutèrent.
Bien entendu les juifs n'avaient pas compris le message de
Jésus, de devenir bons, mais cela n'a rien à voir avec la
raison pour laquelle ils demandaient la mort de Jésus
L'inertie humaine, c'est notre sectarisme. Dû à notre
paresse mentale, notre hypocrisie intellectuelle et notre
égoïsme. Cela peu se combattre, il suffit de le décider.
Mais alors, pourquoi ne le faisons nous pas?!
La réponse est simple : à cause de notre sectarisme, dû à
notre paresse mentale, notre égoïsme, notre...
Fraternellement.
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21Mar06 13C2
Voilà un point de vue tout à fait percutant dans l'analyse
de l'inertie générale qui donne licence à la barbarie d'un
monde dont nous sommes tous responsables, car il est ce
que nous sommes, et l'urgence de changer son coeur,
d'éveiller sa vocation humaine d'image et
ressemblance de l'Amour de Raison, de la liberté
spirituelle pour donner envie de suivre l'exemplarité
insurgeante d'un être en auto-reconstruction de sa
divinité et qu'au bout de générations d'efforts, le monde
aboutisse au Bonheur collectif terrestre.
C'est aussi un appel à nos consciences pour trouver divers
moyens de débloquer le gridlock dans lequel le monde
glisse maintenant… avec un sursaut d'éveil (les étudiants
interpellent) et que la "Vérité spirituelle" fasse fondre
la glace en "Eau bleue".
Merci pour ce texte, nabi!
Pour Vent des Steppes, Danny |
21Mar06 13C3
Tous mes remerciements pour cette information sur le blog
qui, pour un novice d'internet comme je le suis, me paraît
trés réussie. Les informations que j'y ai découvertes me
sont d'une aide précieuse.
Je me suis attardé sur votre analyse de "La passion du
Christ",qui me rassure sur ce que j'avais ressenti aprés
avoir vu le film. Merci pour avoir écrit ce que j'avais
moi-même ressenti sans pouvoir jamais en parler tant les
critiques me laissaient peu de place pour m'exprimer.
Ouf!!!
Fraternellement.
Thierry B.
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21Mar06 13C4
Oui, "le monde est malade du mal." Outre le fait que nous
assistons à une surenchère et à la banalisation de la
souffrance —que certains considèrent comme salvatrice —et
de la violence, l'homme n'a pas toujours conscience que
lorsqu'il caricature ou fait souffrir un prophète,
même dans un film, c'est au Créateur et d'une certaine
façon à tous les autres hommes qu'il fait subir ces actes.
On comprend pourquoi il faut changer sa vie et
inviter les autres à changer leur vie. Alors,
les scénarii auront une toute autre dimension.
Yannick et Nicaise
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23Mar06 13C5
Là, c'est Jésus qui est assassiné, la masse étant
manipulée par les grands prêtres de l'époque[, mais la
manipulation est un système toujours d'actualité].
Au 21ème siècle, nous sommes toujours manipulés et
capables d'horreurs et, même si nous ne sommes pas dans la
rue pour réclamer un assassinat, par nos comportements
frileux, peureux, paresseux et lâches, nous laissons des
erreurs, des abus, des injustices, parfois même des crimes
se faire, donc nous en portons la responsabilité. Ce ne
sont pas les défilés, les cérémonies du souvenir, etc.,
pour dire: "Plus jamais ça!" qui empêcheront les
génocides, si nous restons paresseux et lâches. C'est
l'homme qui, faisant le choix d'aimer, de pardonner,
de se recréér bon, dans la liberté absolue, qui
génèrera un monde où la relation entre les hommes sera de
légèreté, de douceur, de bienveillance, où la vie
s'écoulera de l'un à l'autre sans résistance, simplement,
un monde de beauté. (Rév d'Arès 12/3). Pensées
fraternelles.
Madeleine
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23Mar06 13C6
Bonjour, Frère Michel. Merci pour ce que vous faites. Vous
êtes un exemple et un phare pour l'humanité. Un courage et
une force dans l'amour du prochain sachant
utiliser tous les supports modernes pour réveiller les âmes
à leur réalité, les incitant ainsi à changer le monde,
afin [qu'un grand nombre d'hommes deviennent] des pèlerins
de la lumière dans les remous d'un monde en effervescence.
Que le Père de L'Univers guide à jamais nos pas pour que
nos actes cheminent de concert avec Son Image et Sa
ressemblance (Genèse 1/27) pour un monde meilleur.
Amour.
Guy I.
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25Mar06 13C7
Je pensais mettre ce commentaire sous "Vertige de la
Cruauté" ou "vertige de la barbarie", mais il peut aussi
se placer sans être tout à fait hors sujet sous l'article
"CPE"[, parce que celui-ci évoque aussi le vertige de la
rue déchaînée et d'un enjeu politico-idéologique en
arrière-plan].
"Des hommes, les prêtres, les Romains, ne sachant pas quoi
faire de ce prophète auxquels ils n'ont rien à
reprocher sinon d'être bon." Je ne sais pas si
ce film arrive à montrer les limites du règne de
"l'esprit" ou plutôt de la morale. En vous lisant il
semble qu'il le suggère, car les romains comme les juifs
étaient philosophes et religieux. Cela ne les empêcha pas
de persécuter les apôtres [ou peut-être même les
persécutèrent-ils à cause de ça]. C'est vrai que nous
pouvons nous reconnaître dans les deux phases de ces deux
êtres, l'un incarnant la liberté absolue, défenseur ou
créateur du Bien, l'autre incarnant la "liberté"
de l'histoire qui compose avec le mal en l'atténuant ici
pour le générer sur une autre forme ailleurs.
Alors Jésus, l'homme neuf et radical face à Pilate le
politicien? Peut-être le second était-il encore incapable
de se convertir à la puissance du bien par son penchant à
la culture et son statut de [représentant d'un] monarque[,
l'empereur de Rome,] comme le vieil homme en nous vit la
servitude, craignant la nudité de l'âme qui le
dépersonnalise. La parabole de l'aigle et de la taupe
(Rév d'Arès 23/2) l'image très bien.
Peut-on radicaliser le spirituel en soi sans passer pour
un type dangereux tôt ou tard? L'alliage de la ruse et de
la vertu face à un monde agonisant sous le matérialisme
raisonnant mais sans âme? La démonstration ne peut plus
être simplement individuelle à notre époque. Peut être
faut-il la concevoir étalée dans le temps très longuement.
Mais en entendant les discours ce soir [samedi 25 mars,
crise du CPE] de certains politiciens père fouettard et la
violence de la jeunesse qui accompagne une crise profonde
ici en France mais aussi en Israël et Palestine, la
question se pose peut être de façon plus urgente. C'est le
commentaire que m'inspire [votre blog], frère Michel.
J.-C. D.
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26Mar06 13C8
La barbarie est inconsciente chez la plupart d'entre nous
— Et n'est ce pas le but de notre pénitence de
nous sortir de notre vieux fond barbare, vieux comme le
péché? —. Je comprend trés bien que la mort du prophète
soit le résultat [bien qu'il soit aberrant] d'un
inconscient besoin de pénitence, qui est de
reconstruire en soit l'image et ressemblance (Genèse
1/27) de Dieu plutôt que le résultat d'un calcul
cynique.
Merci encore pour ce blog que je consulte régulierement et
qui est inscrit dans mes favoris.
Jean-Luc C.
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26Mar06 13C9
[...] ce film que nous n'avons jamais vu, mon épouse et
moi nous essaierons de le voir.
Si ce film pouvait dégouter à jamais ceux qui sont tentés
par la violence. Si cela pouvait montrer que cette voie-là
ne sert à rien puisque la violence engendre la violence, la
vengeance sans fin (Rév d'Arès 27/9), la haine, la
division, etc.
Une seule direction de certitude à enseigner et à montrer
(ce que vous [frère Michel] faites depuis longtemps déjà):
Celle de la bonté, de l'amour. Face à l'opacité,
l'inertie du monde et de sa culture nous installerons la
paix pour longtemps par notre changement en bien
actif, partout et pour toujours. Bien fraternellement
Danielle et Thierry.
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29Mar06 13C10
Pour moi, Pilate, c'est d'abord l'homme qui ne croit pas
en lui-même: Il ne manque ni de compassion, ni de
clairvoyance, ni même de foi en la bonté de l'homme Jésus.
Seulement, si Pilate voit bien l'abîme (social, culturel,
spirituel) qui le sépare de Jésus, il ne voit pas encore
le pont qui les relie l'un à l'autre, cette nature divine
qui les unit profondément, par-delà toutes les
différences... Je sens ses mains qui tremblent, alors
qu'il se dit en lui-même : "Qui suis-je, moi, pour
m'opposer aux désirs de ce peuple? Et cet homme si
lumineux, qui est-il donc pour avoir su leur résister?! "
Ne comprenant pas qu'il est appelé, lui aussi, à devenir
un homme si lumineux... Et ce drame, n'est-ce pas celui de
chacun d'entre nous, lorsque nous manquons de foi en
nous-mêmes, c'est-à-dire de confiance absolue dans notre
divinité essentielle ?
Frank N.
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06Avr06 13C11
Je trouve cette notion d'inertie très intéressante. Elle
dépasse en effet les raisons politiques: goût du pouvoir,
raison d'état, idéologie, qui ont à l'évidence provoqué le
martyre du prophète Jésus. L'inertie replace les faits sur
le plan spirituel [en mettant en jeu] la nécessité[,
peut-être déjà consciente chez les juges de
Jésus,] de faire des efforts de changement pour
se sortir du mal, tant du sien, de celui que l'on fait,
que de celui que l'on subit.
Je trouve cette notion [d'inertie] particulièrement
importante et significative pour ceux qui ont choisi
de changer, les pénitents [au sens de La
Révélation d'Arès]. Les prêtres et Ponce Pilate qui
ont condamné Jésus n'avaient pas choisi de changer
[comme y avait encouragé Jésus par ses enseignements
dont ils avaient sûrement connaissance]. Bien au
contraire, ils protégeaient, de mauvaise ou de bonne foi,
un ordre des choses qui leur semblait valable, [soit
conformément à leurs lois], soit par conviction, soit par
peur ou faiblesse, soit par stratégie [sur un contexte
socio-politique qu'on connaît mal], soit tout simplement
par manque d'imagination ou par bêtise. C'est peut-être de
la bêtise ou du manque de volonté [que produisent peur et
faiblesse] que vient l'inertie, car il faut beaucoup de
volonté pour changer en soi même une petite
chose comme d'arrêter de fumer ou de ne plus arriver en
retard. Alors, pour renverser le cours des évènements et
les valeurs de toute une société, quelle détermination,
quelle foi ardente il faut!
Cette foi-là, je crois que seul Jésus et quelques uns de
ses proches, les femmes notamment, l'avaient. Je crois
aussi que Jésus savait que logiquement, selon les valeurs
en vigueur à l'époque dans une Palestine occupée par
l'empire romain païen et surpuissant, il ne pouvait pas
échapper au martyre. D'où les diverses annonces qu'il
avait faites de sa condamnation à mort plus que probable.
La vraie question était: Quand? La réponse était[, on le
suppose aisément]: Le plus tard possible, afin d'éveiller
le bien dans le cœur [du plus grand nombre possible]
d'hommes de son temps et d'ébranler suffisamment cette
force d'inertie qui tire l'humanité vers le mal depuis
[Adam, c'est-à-dire depuis] qu'elle a mis le bien et le
mal en balance dans son existence.
Pilate eut une [opportunité qu'on pourrait même appeler
une] chance d'aider Jésus à ébranler cette inertie. Mais
quel courage, quelle "insurgence" [mot fabriqué par Frère
Michel], quelle folie [au sens biblique], il
aurait fallu à Pilate pour défier l'ordre des colonies
romaines [dont il avait la charge en Palestine] et donc
défier l'empire! Mais Pilate n'était pas un pénitent
[au sens de La Révélation d'Arès], et laissa
l'inertie humaine gagner ce procès, gagner une fois de
plus, et nous laissa confrontés à elle pour quelques
siècles encore. Mais Dieu, lui, ne manque pas
d'imagination et sa Force d'entraînement nous tire vers le
bien: Tout est encore possible, comme l'affirme La
Révélation d'Arès!
A nous de vaincre notre propre inertie pour faire
triompher le bien en nous.
D. Faber
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19Avr06 13C12
[...] Pour vous, qui a été crucifié?
Je lis actuellement "La Clé d'Hiram"
Est-ce Emmanuel ou Jacques?
Ou comme certains pensent après avoir lu « Da Vinci code »
que je n'ai pas encore lu, le Christ n'est pas ressuscité
car pas mort sur la croix?
Merci. Salutations fraternelles
Eric |
Réponse :
Des
dizaines ou des centaines de milliers de pauvres gens ont
été crucifiés aux temps romains. C'était un supplice et
une mort lente très communs alors. Mais celui dont parle
mon article, c'est Jésus. Vous proposez d'autres
suppliciés: Jacques, Emmanuel et je pourrai en ajouter à
la liste, parce que nombreuses ont été les hypothèses de
condamnés substitués à Jésus ou pris pour Jésus.
Je ne connais pas du tout "La Clé d'Hiram". Du "Da Vinci
Code" j'ai entendu vaguement parler, mais je n'ai pas lu
le livre non plus. Je ne saurais pas vous répondre, donc,
dans ce cadre-là. Par contre, il est une chose que je peux
absolument vous affirmer: La
Révélation d'Arès comme les circonstances
surnaturelles auxquelles nous devons cette Parole sont
absolument authentiques. |
00Xxx00 13CXX
Text
Signature
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