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17 février 2006 (0008)
gladiateurs toujours vivants
Pittsburgh SteelersLes Steelers de Pittburgh gagnent le fameux superbowl, la finale du championnat de football américain. Ils sont acclamés comme des gladiateurs triomphants et leurs adversaires sont éclipsés par les couloirs des vestiaires comme les gladiateurs morts. Les sports d'équipe ne sont-ils pas propres à exalter le fort écrasant le faible plutôt que la saine compétition, source d'émulation et non de dure rivalité? C'est une question qui n'a pour le moment abouti nulle part, sans doute parce que, l'humanité n'ayant pas encore évolué autant qu'on l'imagine, la masse a encore besoin de jeux de cirque.
Le frère Michel raconte qu'en 1960 il avait assisté à une corrida à Nîmes pour la première et unique fois de sa vie. Bien qu'athée à cette époque, il avait été indisposé par "l'excitation barbare" des spectateurs. Il avait compris que "si l'on amenait des chrétiens dans l'arène pour y être dévorés par des fauves, il y aurait encore eu du monde pour venir voir ça à notre époque." Il ne supporte plus les films violents, mais il admet qu'il prend encore un "plaisir de gosse à voir un match de rugby." Peut-être parce ce sport "de course, de fougue et de corps à corps" lui rappelle les "bagarres à la sortie de l'école communale" dont il sortait "débraillé et amoché, mais extraordinairement vivifié."
Il s'est souvent interrogé sur cette question et n'a trouvé qu'une seule réponse: Il faut se déculturer et se déculter encore pour devenir des hommes du temps qui vient. Ce n'est pas nier l'exercice physique et ses bienfaits que de se former à écarter totalement les exercices de pugnacité.

Copyrigth 2006
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Commentaires:
01Mar06 08C1
Ce n'est pas un commentaire mais un remerciement, un encouragement, le bonheur à témoigner à son frère aîné une gratitude infinie. Et une joie enfantine et pénitente à la fois : mon changement va pouvoir plus aisément se mesurer à la façon dont je me "conditionne" à penser le monde et la vie spirituelle à la façon d'un prophète. Votre mission me semble avoir quelques "ailes" de plus - la nôtre ne pourra que s'en enrichir et s'en renforcer.
Merci à vous, merci au Père.
Françoise S.

10Mar06 08C2
[...] Je n'ai jamais vraiment bien compris pourquoi les hommes avaient besoin de compétitions, de batailles, d'examens, de la notion de "meilleurs" [...] Et pourquoi ne vivrions nous pas dans un monde ou tous les hommes seraient des gagnants? Où les jeux seraient juste un bonheur de partager et d'être ensemble. Les hommes cesseraient peut-être de se haïr, de s'envier, de se juger, de se detruire... et nous vivrions en paix.
Katia G.


01Jun06 08C3
Je tombe avec beaucoup de retard sur ce texte puisqu'il a été écrit le 17 février 2006 et que nous sommes début juin. Il se trouve qu'il correspond à mes sujets de réflexion présents.
Je me rends compte que ce monde installe une compétition généralisée dans presque tous les secteurs de la vie. On considère généralement qu'il y a les gagnants d'un coté et les perdants de l'autre, sans envisager une autre voie. Alors, si j'accepte ce cadre de pensée, il faut que je me batte pour être du côté des gagnants. Presque tous les moyens son bons pour atteindre ce but parce qu'il y a une peur (presque généralisée elle aussi) d'être dans le camp des perdants. Il s'ensuit que ce n'est pas tant que j'aie envie d'être méchant avec tel ou telle ou de me moquer d'eux, mais je le fais parce que, si je ne le fais pas, je vais être dans le camps des perdants. Presque tout est codifié. Je dois respecter les codes pour être gagnant (c'est ce qu'on veut nous faire croire), prendre un air désabusé devant tel style d'espérance, montrer de l'admiration devant la performance de tel sportif, me moquer des "naïfs", profiter de telle sorte de faiblesse, rire de tel type de blague, etc.
Il nous faut sortir du dilemme "être dans le camps des gagnants ou dans le camps des perdants. "Il faut refuser ce jeu, quitter la fête des hères, des hères, la fête des morts (Rév d'Arès XXXV/5), la fête où on chante téfilote en versant des larmes froides (XXXV/6). Il faut refuser cette sentence: Il y a les riches et les pauvres, les puissants et les faibles, Dieu l'a dit! (Rév d'Arès 28/18) et refuser ce principe: Que les plus malins deviennent riches, qu'ils gouvernent les nations! La science l'a dit (28/19).
Tout est compliqué parce qu'on a des artifices pour paraître comprendre, pour opiner devant le mystère comme devant le babil des enfants. Notre illusion adoucit notre détresse (Rév d'Arès 23/3). Tout est compliqué parce qu'il n'y pas de frontière nette entre dominateur et dominé ou spoliateur et spolié. Dieu nous dit aussi (Rév d'Arès 27/8-9) : Ils ont inspiré aux faibles qu'ils dominent, et dont ils tirent profit, de devenir comme leurs dominateurs et leurs spoliateurs ; ils ont engendré une vengeance sans fin.
Oui, ce monde est, et donc nous sommes, profondément impliqué(s) dans la fête des hères, et nous allons en sortir, démarrer l'exode, et ainsi réaliser un miracle.
Le frère Michel compare souvent la tâche du mouvement Arésien à un exode spirituel (voir par exemple la note 33/4-5). Il faut bien noter que presque tout le monde accepte les règles de ce jeu Perdants/Gagnants, y compris les perdants (Rév d'Arès 27/8-9). Alors tous le monde, y compris les perdants, se lancent dans cette grande lutte pour ne pas faire parti des perdants, la situation de gagnant étant toujours provisoire et menacée.
Les perdants ne comprennent pas qu'en acceptant les règles de ce jeu ils se coupent de leur meilleur moyen de défense ou protection. Voilà la grande imposture: On nous a fait croire qu'il n'y avait pas d'alternative à cette bataille. On nous a enfermés, enchaînés. Mais nous avons compris, nous nous lèverons, de nos chaînes nous forgerons des armes. Les nations reprendront leur héritage aux voleurs (28/20).
En refusant ce jeu, je sors de l'arène où je me croyais enfermé (c'est la grande évasion!), je peux respirer une grande bouffée d'Air (Rév d'Arès XXXII/4) avant de partir à la conquête (non violente) de ce vaste monde.
Si je refuse ce jeu, je plante mes pieds dans la terre, je commence à me réinvestir de la puissance héritée du Père. En refusant la légitimité des moyens utilisés par mes agresseur, je me retrouve beaucoup, beaucoup mieux placé pour les combattre, surtout si,
d'une part, je garde mon amour évangélique (voir l'article "Amour" dans Le Pèlerin d'Arès 1993/1996), en n'agissant jamais par rancune ou vengeance,
d'autre part, je m'arme d'un solide existentialisme (voir l'article "Existentialisme" dans Le Pèlerin d'Arès 1993/1996).
Les deux grandes forces amour et existentialisme. Existentialisme, voilà le mot prononcé. Le frère Michel dit à la fin de son article dans Le Pèlerin d'Arès 1993/1996: "Pour nous l'existentialisme n'est pas une philosophie, il n'est pas notre maître à penser. Il est un état, la façon de fonctionner de tous vrai pèlerin d'Arès."
J'appelle mes frères à prendre la mesure de ce sujet (l'existentialisme) dans le calme et la sérénité, avec le temps (on est dans le temps, 12/6). Prenons le temps, renonçons aux artifices qui nous permettent de paraître comprendre (23/3). Dieu ne condamne pas ceux qui ne comprennent pas, qui s'en remettent à lui et à l'enseignement des prophètes comme des enfants 33/6-9. Il condamne par contre ceux qui profitent des faiblesses des faibles (27/9, 23/4, 32/6, etc.).
Aidons-nous les uns les autres, que les forts se mettent au service des faibles (26/9), que ceux qui comprennent aident ceux qui ne comprennent pas. C'est la gloire des forts que de se mettre au service des faibles (2/10-12), de renoncer aux vanités de ce monde (32/6-7 + note), en renonçant au vœu d'Adam de dominer la terre (2/10-11).
Christian R.


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