01Mar06
08C1
Ce n'est pas un commentaire mais un remerciement, un
encouragement, le bonheur à témoigner à son frère
aîné une gratitude infinie. Et une joie enfantine
et pénitente à la fois : mon changement va
pouvoir plus aisément se mesurer à la façon dont je me
"conditionne" à penser le monde et la vie spirituelle à la
façon d'un prophète. Votre mission me semble avoir
quelques "ailes" de plus - la nôtre ne pourra que s'en
enrichir et s'en renforcer.
Merci à vous, merci au Père.
Françoise S. |
10Mar06 08C2
[...] Je n'ai jamais vraiment
bien compris pourquoi les hommes avaient besoin de
compétitions, de batailles, d'examens, de la notion de
"meilleurs" [...] Et pourquoi ne vivrions nous pas dans un
monde ou tous les hommes seraient des gagnants? Où les
jeux seraient juste un bonheur de partager et d'être
ensemble. Les hommes cesseraient peut-être de se haïr, de
s'envier, de se juger, de se detruire... et nous vivrions
en paix.
Katia G.
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01Jun06 08C3
Je tombe avec
beaucoup de retard sur ce texte puisqu'il a été écrit le
17 février 2006 et que nous sommes début juin. Il se
trouve qu'il correspond à mes sujets de réflexion
présents.
Je me rends compte que ce monde installe une compétition
généralisée dans presque tous les secteurs de la vie. On
considère généralement qu'il y a les gagnants d'un coté et
les perdants de l'autre, sans envisager une autre voie.
Alors, si j'accepte ce cadre de pensée, il faut que je me
batte pour être du côté des gagnants. Presque tous les
moyens son bons pour atteindre ce but parce qu'il y a une
peur (presque généralisée elle aussi) d'être dans le camp
des perdants. Il s'ensuit que ce n'est pas tant que j'aie
envie d'être méchant avec tel ou telle ou de me moquer
d'eux, mais je le fais parce que, si je ne le fais pas, je
vais être dans le camps des perdants. Presque tout est
codifié. Je dois respecter les codes pour être gagnant
(c'est ce qu'on veut nous faire croire), prendre un air
désabusé devant tel style d'espérance, montrer de
l'admiration devant la performance de tel sportif, me
moquer des "naïfs", profiter de telle sorte de faiblesse,
rire de tel type de blague, etc.
Il nous faut sortir du dilemme "être dans le camps des
gagnants ou dans le camps des perdants. "Il faut refuser
ce jeu, quitter la fête des hères, des hères, la fête
des morts (Rév d'Arès XXXV/5), la fête où on
chante téfilote en versant des larmes froides (XXXV/6).
Il faut refuser cette sentence: Il y a les riches et
les pauvres, les puissants et les faibles, Dieu l'a dit!
(Rév d'Arès 28/18) et refuser ce principe: Que
les plus malins deviennent riches, qu'ils gouvernent les
nations! La science l'a dit (28/19).
Tout est compliqué parce qu'on a des artifices pour
paraître comprendre, pour opiner devant le mystère comme
devant le babil des enfants. Notre illusion
adoucit notre détresse (Rév d'Arès 23/3). Tout est
compliqué parce qu'il n'y pas de frontière nette entre dominateur
et dominé ou spoliateur et spolié. Dieu
nous dit aussi (Rév d'Arès 27/8-9) : Ils ont inspiré
aux faibles qu'ils dominent, et dont ils tirent profit,
de devenir comme leurs dominateurs et leurs spoliateurs
; ils ont engendré une vengeance sans fin.
Oui, ce monde est, et donc nous sommes, profondément
impliqué(s) dans la fête des hères, et nous
allons en sortir, démarrer l'exode, et ainsi
réaliser un miracle.
Le frère Michel compare souvent la tâche du mouvement
Arésien à un exode spirituel (voir par exemple
la note 33/4-5). Il faut bien noter que presque tout le
monde accepte les règles de ce jeu Perdants/Gagnants, y
compris les perdants (Rév d'Arès 27/8-9). Alors
tous le monde, y compris les perdants, se lancent dans
cette grande lutte pour ne pas faire parti des perdants,
la situation de gagnant étant toujours provisoire et
menacée.
Les perdants ne comprennent pas qu'en acceptant les règles
de ce jeu ils se coupent de leur meilleur moyen de défense
ou protection. Voilà la grande imposture: On nous a fait
croire qu'il n'y avait pas d'alternative à cette bataille.
On nous a enfermés, enchaînés. Mais nous avons compris,
nous nous lèverons, de nos chaînes nous forgerons des
armes. Les nations reprendront leur héritage aux voleurs
(28/20).
En refusant ce jeu, je sors de l'arène où je me croyais
enfermé (c'est la grande évasion!), je peux respirer une
grande bouffée d'Air
(Rév d'Arès XXXII/4) avant de partir à la conquête
(non violente) de ce vaste monde.
Si je refuse ce jeu, je plante mes pieds dans la
terre, je commence à me réinvestir de la puissance
héritée du Père. En refusant la légitimité des moyens
utilisés par mes agresseur, je me retrouve beaucoup,
beaucoup mieux placé pour les combattre, surtout si,
d'une part, je garde mon amour évangélique (voir l'article
"Amour" dans Le Pèlerin d'Arès 1993/1996), en n'agissant
jamais par rancune ou vengeance,
d'autre part, je m'arme d'un solide existentialisme
(voir l'article "Existentialisme" dans Le Pèlerin d'Arès
1993/1996).
Les deux grandes forces amour et existentialisme.
Existentialisme, voilà le mot prononcé. Le frère Michel
dit à la fin de son article dans Le Pèlerin d'Arès
1993/1996: "Pour nous l'existentialisme n'est pas
une philosophie, il n'est pas notre maître à penser. Il
est un état, la façon de fonctionner de tous vrai pèlerin
d'Arès."
J'appelle mes frères à prendre la mesure de ce sujet
(l'existentialisme) dans le calme et la sérénité, avec le
temps (on est dans le temps, 12/6). Prenons le
temps, renonçons aux artifices qui nous permettent de
paraître comprendre (23/3). Dieu ne condamne pas
ceux qui ne comprennent pas, qui s'en remettent à lui et à
l'enseignement des prophètes comme des enfants 33/6-9.
Il condamne par contre ceux qui profitent des faiblesses
des faibles (27/9, 23/4, 32/6, etc.).
Aidons-nous les uns les autres, que les forts se mettent
au service des faibles (26/9), que ceux qui
comprennent aident ceux qui ne comprennent pas. C'est la
gloire des forts que de se mettre au service des
faibles (2/10-12), de renoncer
aux vanités de ce monde (32/6-7 + note),
en renonçant au vœu d'Adam de dominer la terre
(2/10-11).
Christian R.
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