Ariel Sharon semble
bien totalement éliminé après l'attaque cérébrale
dont il ne s'est pas remis, s'il s'en remet
jamais. à ce changement brutal dans la direction
politique d'Israël s'ajoute les élections
palestiniennes et la victoire du Hamas, un parti qui,
bien que Mahmoud Abbas (Fatah) reste président, va
d'une façon ou d'une autre, influencer la politique
palestiennes et les pourparlers avec Israël.
Longtemps Sharon eut plus le comportement d'un sabreur
que d'un politicien conscient des enjeux humains au
Moyen Orient, notamment de la revanche, à tout le
moins des compensations, que les Palestiniens espèrent
obtenir des Israëliens qui les chassèrent de leurs
terres et de leurs maisons voilà un demi-siècle et qui
les réduisirent à la pauvreté ou même, pour une partie
d'entre eux, à la mendicité. C'est tout l'enjeu du
conflit autour de Jérusalem.
Mais c'est bien plus qu'un conflit politique, c'est un
conflit primal. Il s'agit pour l'Arabe comme pour le
Juif de naître ou d'être mort-né, car Israël n'est pas
encore vraiment né et la Palestine est avide de
renaître… à moins d'accepter d'être jumeaux. Faut-il
démontrer l'immense difficulté d'une telle
acceptation? Il faudra quand même en arriver là. Le
Hamas, espérons-le, ne cherche pas vraiment la
destruction d'Israël, mais il cherche au minimum à
retrouver les biens matériels et politiques perdus,
autrement dit, d'une certaine façon un partage
équitable du territoire et de sa destinée.
Vers la fin de son mandat de premier ministre Ariel
Sharon semblait avoir tout à fait admis que les
Palestiniens ne renonceraient jamais à leurs légitimes
revendications et peut-être même que celles-ci étaient
justifiées. La promesse faite par Dieu à Moïse n'est
pas au-dessus de celles faite à Mahomet, élargissement
de la promesse divine qui s'étend d'ailleurs à toute
l'humanité La Révélation d'Arès le
confirme. Peu avant d'être terrassé par une attaque
cérébrale, Sharon en était arrivé aux conclusions qui
avaient été celles de Béghin et de Rabin.
Malgré cette perspective d'universalité, la réalité
concrète est là. Israël, à défaut d'être reconnu par
toutes les nations — beaucoup de pays musulmans
restent réservés —, existe comme état économiquement
et militairement puissant face à des Palestiniens
faibles. L'amour du prochain et le sens de la justice
doivent prendre le relais des armes. Que de
difficultés en perspective pour des hommes que les
faits brutaux n'ont pas formé à la miséricorde.
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