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07 septembre 2007 (0066) 
Doutes ou découverte de la Vérité?

Je ne crois pas aux doutes d'Agnès Bojaxhiu, mère Térésa, perle du dévouement à la misère humaine et de la consolation. Je ne crois pas qu'elle doutât jamais de la Lumière.
Une femme qui ne croit pas dans le Créateur, qui ne croit pas dans l'espérance que le Créateur eut, et qu'il garde, que sa créature accepterait enfin d'être heureuse un jour, cette femme-là ne pourrait pas, avec une patience proprement divine, consacrer son amour et sa vie à la créature que seules sa liberté et sa jouissance de pécher rendent souffrante, misérable et mortelle (Rév d'Arès 2/1-5).
mère térésaUne femme qui croit en l'homme, croit en l'image de Dieu (Genèse 1/27), croit donc en Dieu d'une façon ou d'une autre, expressément ou non. Cette femme-là, de surcroît, a une vie spirituelle exceptionnelle de beauté (Rév d'Arès 12/3).
Alors, pourquoi ces lettres, que diffuse la presse, dans lequelles mère Térésa livra ses doutes, son "vide"?
Réponse simple. N'importe qui, découvrant la Vérité la Vérité, c'est que le monde doit changer (28/7) — comme je la découvris en 1974 dans des circonstances totalement différentes, arrive au même dilemme, puis au même vide. N'importe qui, grande dame de charité à Calcuta (Inde) ou petit bonhomme sans mérites fait prophète à Arès (France), rejette le Dieu et le Christ religieux, théologiques, en découvrant le Père et le Jésus téléologiques, le Père et le Jésus vrais des vrais finalités (Rév d'Arès XXXIV/1-4), des vrais rapports entre moyens et fins, entre les moyens de vaincre le mal et les fins du Bien, dont les hommes du temps qui vient (Rév d'Arès 30/13) devront assurer la Victoire finale.
C'est en femme que mère Téréza découvrit la Vérité. C'est en femme qu'elle parlerait à ses confidents, plusieurs décennies durant, du "vide" — "vide" culturel, rien de plus — que cette découverte avait creusé en elle. En femme, de façon pudique, limitée, parce que, nonne totalement dépendante de l'église catholique socialement et matériellement, elle eut d'instinct la prudence de cacher le Fond de sa pensée. Elle "la boucla," comme on dit. Elle évoqua son doute, sans plus, de peur (à  tort ou à  raison) de se retrouver dans la mort sociale et matérielle, comme je m'y retrouverais moi-même vingt ans plus tard. Mais homme, et homme dans la force de l'âge, je pus surmonter l'isolement absolu, matériellement désespéré, dans laquelle la Vérité reçue de Jésus m'avait jeté avec ma famille.
Oui, ce "vide" de Térésa, je l'ai connu aussi. Mais ce vide contient plus de Vérité que toutes les idées biscornues ou malhonnêtes dont l'humanité, par la religion, la politique, les bavardages, a cru devoir le combler.
On me demande: Pourquoi l'église catholique canonise-t-elle mère Téréza qui, à  l'évidence, doutait de l'église? La canonisation est ce mausolée invisible bâti au-dessus d'un mort recommandé à  la piété des vivants. Piété que je dois interdire (Rév d'Arès 33/35), c'est vrai, mais l'interdiction je l'ai lancée, c'est La Révélation d'Arès. L'église accepte ou refuse, libre, souveraine d'elle-même comme toute assemblée humaine. Je me dis que, dans ce monde dur, il n'est pas mauvais de rappeler l'image d'une femme qui a allaité des bébés sans mère, vêtu et nourri des miséreux, tenté d'égaler le dévouement des anges comme elle a pu (Rév d'Arès 11/1-3).

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Commentaires:

07Sep07 66C1
Lorsque j'ai vu le titre de la presse avec "le doute de Mère Térèsa" j'ai pensé à une manœuvre politique du roi noir pour dénigrer la foi active, bien dérangeante pour le système d'ordre établi, en profitant de l'aveu de cette dame qui, comme vous l'expliquez, avait découvert le vrai Dieu loin des murmures étranges (Rév d'Arès 3/8) de l'église catholique qu'elle servait tout en restant d'une modestie préservatrice.
Si elle avait dit aux pauvres, dont elle prenait souci de manière exemplaire pour nous qui manquons encore tant de ce genre de charité première, (peut-être l'a t'elle fait, d'ailleurs, nous n'en savons rien): "Dans le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 à 7) appliqué vous trouverez la force de sortir de votre condition injuste, les moyens de comprendre ce monde et le courage de lutter pour que ça change, vous puiserez l'énergie nécessaire pour reprendre ce qui vous revient de l'héritage terrestre commun et finalement de refaire le monde sur des valeurs justes enracinées dans le cœur de toute l'humanité."  [Si elle avait dit ça,] la presse en aurait fait ses choux gras sous le titre de l'irresponsabilité, elle aurait été la proie du bûcher de l'inquisition moderne avec les satires des anti-furies engagés à défendre le roi blanc et le roi noir, corne et dent, lesquels auraient tôt fait de déclarer qu'elle avait perdu la tête… en suivant la voie des agitateurs, des terroristes (mot à la mode), etc.
Votre entrée sur cette femme remarquable est très touchante. Et nous mesurons avec gravité ce que “vide“ signifie quand le monde exclut les prophètes, que le Créateur les ait appelés comme vous, ou qu'Il souffle en silence dans la poitrine des scandalisés et dans les têtes froides de ceux qui s'activent à la libération spirituelle et sociale. Sans spécifiquement souffrir des manquements matériels comme vous, ceux-là et celles-la connaissent aussi la force qu'il faut pour rester debout dans la solitude et les difficultés d'aller à contre-courant des idées de la religion et de la politique.
Ce vide est aussi notre mise à nu, dans la crainte ou dans la joie, pour revêtir le manteau neuf de la Vérité, qui dit que le monde doit changer (Rév d'Arès 28/7). Message que nous devons transmettre et expliquer sans nous lasser car il faudra plusieurs générations pour que tout change de fond en comble. Alors, notre audace et notre imagination sont sollicités pour partir à la conquête des citésle bruit du mensonge sous diverses formes résonne, attardant les hommes dans les vallées grasses (26/4) où ils se font étourdir dans la culturation, ce pourquoi nous devons mettre la "lumière sur le boisseau" pour attirer les regards et les cœurs et qu'ils voient le sentier de la liberté intérieur pour s'auto-transformer, telle qu'on est, en être foncièrement meilleur à l'image et ressemblance de l'Amour, de la Justice, … soit du Créateur et d'œuvrer ensemble à une nouvelle civilisation qui vient sur des bases anarchiques diversifiées, sur fond de liberté totale et d'amour absolu. C'est de ce petit reste de prophètes par analogie au prophète qui a reçu ce Message authentique et de ce "reste" d'hommes et femmes a-politique et a-religieux, tous des êtres de bien, que l'espérance créatrice s'est levée.
Merci d'avoir accepté de livrer au monde le Message de Dieu donné à Arès pour toute l'humanité, parce qu'il renforce ceux qui étaient en recherche et il lave nos cœurs (Rév d'Arès L/1). Que le monde s'en inspire ici et là où qu'il lui faille dénigrer les expériences d'émancipations…  prouve qu'un Vent irrésistible a percé les citadelles du rationalisme, du sérieux, de la structuration et que les fondations des religions en "isme" ont le pied qui commence à glisser dans la boue.
Soyez heureux quand on vous maltraitera, disait l'homme Yéchou (Jésus), c'est bien ainsi que le monde à toujours vilipendé les envoyés de Youou (Rév d'Arès XXX/24). La vraie récompense n'est pas les honneurs matérialistes du monde, elle est ailleurs, là où est notre cœur comme mère Térésa qui se donnait à fond. Le vrai trésor de bonheur: savoir donner du bonheur, parce que le Bien général en dépend, tout simplement.
Danny


07Sep0766C2
Votre entrée pose aussi les problèmes que peuvent entraîner une foi apprise, devenant purement intellectuelle, d'une foi vécue, ressentie aux plus profond de l'être, parlant au cœur plus qu'à la tête.
Je ne connais pas spécialement le parcours de mère Thérésa, mais j'imagine que ses moments de doutes découlaient de cette contradiction entre les dogmes de son Eglise qui elle seule soi-disant pouvait sauver et les réalités qui souvraient à elle.
Il est sûrement dommage que nombre de personne vivant cette contradiction n'aient pas le courage (ou la forçe?) de mettre fin à ce dilemmne, en reconnaissant que ce qu'ils avaient appris jusqu'à présent était faux ou tout du moins assez éloigné de la vérité.
Il est très diffiçile de s'avouer à soi-même que les constructions intellectuelles dont nous sommes fiers reposent sur du vent le plus souvent... sans parler de l'avouer aux autres.
Et à bientôt dans quelques jours la date anniversaire des attentats du 11/09 [à New York]. Je me pose alors cette question:
Combien d'hommes et de femmes seraient prêts a réviser la théorie officielle de la chute des tours jumelles, qui est contre TOUTES les lois physiques du Créateur ?
Olivier G


Réponse :
Je ne vois pas ce que vous entendez par "réviser la théorie officielle de la chute des tours jumelles, qui est contre toutes les lois physiques du Créateur." Voulez-vous dire que vous y voyez une intervention surnaturelle, autrement dit, que le Créateur seul pouvait défier sur le moment ses propre lois physiques et permettre l'effondrement des tours? C'est une très grave supposition, que je ne partage pas.
Comme ancien ingénieur, je pense simplement que l'architecture des tours était faite de telle manière qu'une rupture au niveau où elle fut faire ne pouvait qu'entraîner une rupture du polygone de sustentation et donc provoquer l'effondrement intégral des édifices. C'est la danger de certaines structures modernes.
Mais tout cela nous éloigne beaucoup de la dévouée mère Térésa.


07Sep07 66C3
Je me demande souvent comment vous arrivez avec paix et gentillesse et un sens rare de la justice des situations à parler de faits et de gens sans rapport avec La Révélation d'Arès et même souvent ennemis de La Révélation d'Arès. C'est bien le cas pour mère Thérésa qui, elle personnellement, se serait peut-être montrée neutre ou prudente face à vous et à ce que vous représentez, mais qui était membre d'une église qui vous prend pour un zozo et où ceux qui vous souhaitent tous les malheurs ne sont pas rares.
Je suis d'origine italienne et ma famille m'a dit que mère Thérésa était albanaise, mais d'origine lointaine sarde (les Sardes sont aux Italiens ce que les Corses sont aux Français). En fait, elle avait fait son noviciat et prononcé ses vœux en Irlande. D'ailleurs, l'anglais était sa langue principale. Toutes les lettres dont la presse fait état actuellement, les fameuses lettres de doutes, voire même d'athéisme, étaient écrites en anglais et, pour beaucoup en tout cas, adressées à des prêtres irlandais.
Oui, des prêtres. C'est là que j'aimerais votre opinion, puisque vous avez été prêtre. Comment se fait-il que des confidences concernant sa foi, que cette religieuse a faites à des religieux, se trouvent aujourd'hui étalées dans les journaux? Cela m'intrigue et me scandalise d'autant plus qu'une de ces lettres prie expressément son destinataire de détruire son courrier, ce qu'il ou elle n'a pas fait. Ça me dégoûte et en même temps je pense à vous en me disant que ça vous arrivera pareillement, parce que vous avez beaucoup correspondu avec beaucoup de monde et que vous avez fait vous aussi, à coup sûr, pas mal de confidences. Quand vous mourrez, on n'en entendra pas parler, parce pour le moment vous êtes inconnu et le monde s'arrange pour vous restiez bien inconnu sous un bon matelas de silence, mais un jour, c'est inévitable, on parlera de vous. La Révélation d'Arès ne pourra pas toujours restée étouffée sous l'oreiller de vos adversaires. Alors là! On verra sortir des lettres qui ne vous mettent pas à votre avantage (surtout dans l'ignorance de leur "contexte," comme vous dites dans un article du "Pèlerin d'Arès"), des lettres que vous aurez envoyées à des frères et des sœurs en qui vous aviez confiance. Même chose avec mère Thérésa. Tant qu'il n'a pas été question de sanctification, tout était discret. Maintenant que Benoît XVI envisage d'en faire une sainte, badaboum! les documents sont vendus aux journaux, parce que je crois qu'il s'agit d'une question d'argent, rien de plus.
Bernice


Réponse :
Votre commentaire, outre la question directe sur la confidentialité violée, soulève plusieurs questions auxquelles je ne peux pas répondre ici, faute de temps. Ce que m'inspire ces exhumation et étalage de lettres, confidences confiantes d'une religieuse à des amis ou amies de religion? Beaucoup de tristesse. Surtout les lettres adressées à des prêtres, parce que, même en dehors du confessionnal, un prêtre doit respecter, chaque instant de sa vie, une totale réserve. Quand je quittai l'église en 1974, je brûlais toutes, absolument toutes les lettres en provenance de fidèles qui m'avaient accordé leur confiance et adressé leurs confidences pendant mon sacerdoce. Ces prêtres, correspondants de mère Thérésa, auraient dû en faire de même et, si une mort subite ne leur en avait pas laissé le temps, un autre prêtre ou l'évêque aurait dû procéder à la destruction des archives du défunt. Le fait qu'elles aient été conservées soulève nombre d'hypothèses, certaines pas très belles. Mais bon! Je ne suis pas juge de ces personnes.
Concernant la fin de votre commentaire, oui, parce que je suis un homme qui a beaucoup écrit, non pas goût de l'épistolaire, mais contraint par ma solitude à un surusage, voire un mésusage, de l'épître, quantité de mes lettres seront relues, épluchées, caviardées, etc., en dehors de leur "contexte" bien entendu, et pour finir utilisées de manières diverses. Qu'y puis-je? Heureusement, j'ai posté relativement peu de lettres manuscrites, à l'inverse de mère Thérésa dont toutes les lettres semblent avoir été manuelles. Les lettres à la machine ont un double inconvénient: D'abord, elles permettent de réaliser facilement des faux; j'ai déjà eu l'occasion d'en voir, fabriqués pour me faire dire des choses que je n'avais jamais dites. Ensuite, du fait de la facilité de faire des faux justement, les vraies lettres perdent beaucoup de leur importance et soulèvent questions et doutes. D'une façon façon, cela sauvera ma pensée, je l'espère. On trouvera ma vraie pensée dans mes livres, dans tout ce qui a été édité et déposé.


07Sep07 66C4
[...] En vous comparant avec elle, sauf qu'elle "la boucla" alors que vous, vous avez dénoncé sans peur le scandale du péché de religion, voulez-vous dire que mère Térésa eut une vision du Christ comme vous? Ou bien que vous avez comme elle été amené à rejeter la religion au contact de la profonde misère humaine? J'avoue que ce point de votre article me trouble: "N'importe qui découvrant la Vérité arrive au même vide..." Qu'y a-t-il de commun entre vous et cette "nonne"?
Jean-Pierre J.


Réponse :
Jésus s'est-il montré à mère Térésa? Je n'en sais rien et je n'y ai même jamais pensé. Pourquoi pas, après tout? En tout cas, je crois que le scandale de la misère à laquelle elle fut confrontée chaque jour à Calcutta suffit à la faire douter que la religion et sa rejetonne la politique eussent jamais rempli les rôles qu'elles prétendent respectivement remplir: Représenter Dieu pour l'une et représenter la justice pour l'autre.
En ce qui me concerne, c'est tout autrement que je suis parvenu à la même conclusion. J'ai précisé "dans des circonstances totalement différentes." Où est la différence?
Avant 1974 je m'insurgeais aussi contre malheur, misère et injustice, sans être en France directement confronté à elles comme l'était quotidiennement mère Térésa en Inde. Je croyais, néanmoins, que la religion et la politique — bien que capables de faire mieux, si elles sortaient de leur conformisme — apportaient à la condition humaine les seuls soulagements possibles.
Mère Térésa, inversement, avait naturellement, par le seul moyen de son intelligence et de son amour, cessé depuis longtemps de croire que religion et politique étaient les incontournables recours. De là son doute ou son "vide," comme elle disait, concernant la façon dont son église enseignait Dieu et les rapports de Dieu avec l'homme. Ce vide, c'était son "insurgeance" intérieure, alors qu'extérieurement elle ne s'était pas déculturée; d'où l'ambiguïté du doute sous le voile d'une nonne.
De mon côté, la même conclusion ne me vint ni naturellement ni intelligemment, mais par contre je réussis à me déculturer complètement après que j'eus compris le Message. Pour cela il fallut que le Créateur m'envoyât son messager Jésus avec la Révélation que vous savez et il fallut même qu'il vînt en personne confirmer cette Révélation quarante-quatre mois plus tard pour que je me misse en compagne ouverte contre une condition humaine dont, pour ma part, je n'avais pas vu qu'elle était tragiquement entretenue par la religion et la politique, alors qu'elle avait une solution, une seule: la pénitence. Non une religion ou une loi, mais la pénitence dans une totale liberté vis-à-vis de la religion et de la politique.
Mère Térésa — à ma connaissance — n'en arriva jamais à ce sommet de la Vérité que le Père seul pouvait rendre visible à l'homme, mais elle s'était mise, par une motivation et dans des circonstances différentes, en marche sur les mêmes sentiers. C'est du moins ma conviction, que l'église ne manquera certainement pas de dénier en canonisant cette magnifique femme, c'est-à-dire en la mettant en cage. On retrouve ici l'histoire du jars (Rév d'Arès XXXVI/3).


09Sep07 66C5
Personne ne discute la charité de cette femme. C'est d'ailleurs pour sa charité qu'elle a reçu le Prix Nobel. Mais vous semblez trouver normal qu'une "nonne" ou religieuse cesse de croire dans l'église, mais y reste malgre tout. Je dis que c'est lâcheté et à cause de cette lâcheté qui dure depuis des siècles rien n'a changé. Je trouve votre indulgence un peu bizarre. Signe de faiblesse?
Shéhérazade


Réponse :
Lâcheté? C'est un mot très dur que vous appliquez à mère Térésa. Je dirais plutôt, comme je l'ai déjà dit dans mon entrée #0066, prudence de femme, et même impuissance de femme. Il y a des limites que les hommes dans leur état physico-spirituel actuel ne peuvent pas dépasser. C'est pour exhorter les hommes du temps qui vient à dépasser ces limites que le Créateur parle de héros (Rév d'Arès XXXV/4-12). Mais c'est un mot d'avenir. Je crois que dans l'état actuel des choses, sinon pour de courts moments de bravoure, l'homme d'aujourd'hui ne peut pas encore être ce héros permanent, ce pénitent et moissonneur à l'état permanent, dont le Père souhaite l'apparition. Tout ce que nous faisons nous-mêmes dans l'état actuel des choses, c'est seulement avancer sur les sentiers par à-coups, par étapes. Le seul mot d'étape évoque un moment d'arrêt, de cessation de progression spirituelle. Comment pourriez-vous exiger de mère Térésa qu'elle ait procédé à une rupture permanente avec la foi traditionnelle,son église donc, alors que nous-mêmes, Pèlerins d'Arès, sommes incapables de procéder à une rupture totale et permanente avec ce monde? Nous le faisons par à-coups, petit à petit. Peut-être que si mère Térésa avait vécu plus longtemps, et si elle avait trouvé le support matériel nécessaire pour que sa rupture totale et permanente eut une utilité prophétique, elle aurait quitté l'église. Une vie d'homme pécheur est une courte vie, trop courte pour permettre à l'homme qui remue en lui de très grandes idées, radicales, capitales, de les réaliser et d'en faire un grand message universel. Ce n'est que peu à peu que l'homme nouveau trouvera les moyens de son changement totale et permanent: Quatre générations ne suffiront pas.
Mère Térésa était religieusement une captive — Tout homme pendant ce long règne du péché naît et vit en captivité —. L'ordre religieux et les vœux qu'y avait prononcé mère Térésa formaient en bloc une sorte de prison. Les hommes ou femmes nés en captivité n'ont qu'une vague idée de la liberté, surtout de la liberté absolue (Rév d'Arès 10/10), et ne peuvent pas assumer celle-ci. Mère Térésa n'a pas échappé à cette condition-là, la condition humaine. Comme chacun de nous, elle ne pouvait se couper de ses racines prisonnières, terriennes. Pour les uns c'est la famille, pour d'autres une profession ou un art, pour elle ce fut son ordre religieux et sa charité. Aucun arbre ne se déracine encore, même si cette capacité de se déplacer et d'agir dans l'avenir est annoncée à l'arbre comme à moi le Créateur dit: De la machoire (de Mikal) poussera l'arbre à la point toujours verte (Rév d'Arès XVI/13). Mère Térésa elle aussi deviendra un symbole permanent. Je pense que c'est l'idée que Rome met dans sa canonisation.
Depuis l'installation de mon entrée #0066 sur mon blog, il y a deux jours, j'ai déjà reçu une bonne dizaine d'E-mails qui me reprochent mon indulgence envers mère Térésa et l'église. Ces E-mails m'ont demandé de n'être ni considérés ni publiés comme commentaires, ce que je respecte toujours. Cependant, la réponse que je vous fais, Shéhérazade, s'adresse aussi à ces E-mails. En fait, je ne suis pas indulgent. Je ne suis ni catholique ni partisan de l'idée de canonisation et depuis 1974 je n'ai pas cessé de me démarquer de la religion, mais j'applique l'avertissement de la paille et de la poutre (Matthieu 7/3+). Que suis-je pour reprocher à l'église de faire grand cas de mère Térésa? Devant cette femme qui s'est efforcée au dépassement, qui toute sa vie a secouru et soigné avec amour des non-chrétiens, des hindous, qui d'entre les hommes, l'église catholique comprise, ne se sentirait pas dépassé?


09XSep07 66C6
Vivant aux Etats Unis, j'ai pu me procurer le livre "Mother Teresa, come be my light" auquel la presse française fait allusion. Il s'agit d'un recueil de lettres publié par le directeur du Centre Mère Térésa, le père Brian Kolodiejchuk. Le livre fait environ 350 pages et regroupe des extraits de lettres, mais aussi de nombreux commentaires de Brian Kolodiejchuk.
Les lettres où mère Térésa fait état de ses difficultés intérieures (elle ne ressent rien au moment de l'eucharistie, elle ne sent pas la présence du Christ) ont surtout été écrites dans les années 50, au début de sa mission auprès des plus pauvres, à Calcutta.
En septembre 1946, voyageant en train, mère Térésa rencontre Jésus qui lui demande de quitter son couvent et de se rendre auprès des plus pauvres.  Elle ne rentre pas dans le détail de cette apparition, mais va ouvrer à la création des Missionnaires de la charité. Au début, elle doit d'abord convaincre ses supérieurs, surmonter leurs doutes sur son Appel.
Pendant les onze années qui suivent son départ du couvent pour commencer "Le Travail," elle n'aura aucun contact avec sa famille. Pas de courriers entre l'Inde et l'Albanie. Sa mère la croit morte.
J'ai essayé de traduire quelques passages qui m'ont paru particulièrement significatifs.
De 1953 à 1958, elle se confie plusieurs fois à ses supérieurs successifs:
"S'il vous plait, priez particulièrement pour moi, afin que je ne gâche pas Son travail, et que notre Seigneur se montre, car il y a tellement d'obscurité en moi, comme si tout était mort. C'est plus ou moins ainsi depuis que j'ai commencé "Le Travail."
"...Cette longue obscurité, ce sentiment douloureux de perte, cette solitude, cette étrange souffrance de dix ans."
"... Si seulement vous saviez ce qui traverse mon cœur, parfois la douleur est telle que j'ai l'impression que tout va casser en moi. Le sourire est une grande cape, qui couvre une multitude de souffrances..."
"S'il vous plait, priez pour moi, le désir de Dieu est si douloureux et l'obscurité devient si grande. Quelle contradiction dans mon âme. La douleur en moi est si grande que peu m'importe la publicité autour de notre action."
En 1958, elle écrit: "Pour la première fois, en onze ans, j'en suis venue à aimer l'obscurité. Je crois maintenant qu'il s'agit d'une part, d'une toute petite part, de la douleur de Jésus sur terre (...) plus que jamais je m'abandonne à Lui. Oui, plus que jamais, je serai à Sa disposition."
À propos du doute, en 1967, elle écrit, "À partir du moment où vous acceptez de vous abandonner, c'est que vous êtes persuadé. Cela peut vouloir dire la mort pour vous, hein? La conviction vient à partir du moment où vous vous abandonnez. Alors, il n'y a pas de doute. (...) Non, je n'ai jamais eu de doutes. (.) Mais je suis convaincue que c'est Lui et pas moi. Que c'est Son Travail, et pas mon travail. Je suis seulement à Sa disposition. Sans Lui, je ne peux rien faire. Mais même Dieu ne peut rien faire pour quelqu'un qui est déjà plein. Vous devez être complètement vide pour Le laisser faire ce qu'Il veut. C'est la plus belle chose à propos de Dieu, hein ? Être tout puissant et pourtant ne S'imposer à personne."
L'auteur du livre explique le sentiment d'obscurité intérieure ressentie par mère Térésa ainsi: "Mère Térésa entrant pleinement au cœur de sa vocation, le mystère de la soif de Jésus Crucifié, elle accepta volontairement d'être dans le "tunnel" une fois encore, enveloppée d'une obscurité profonde. Ce qui comptait pour elle, c'est qu'elle aimait Dieu, qu'Il lui accorde ou non la consolation et la joie de Sa présence sentie. Le Christ préféra l'unir, comme Il le fit pour Sa pauvre Mère, à Sa "terrible
soif" sur la Croix. Elle incarna cet amour assoiffé de Jésus pour les pauvres et les souffrants qu'elle servit."
Dès 1956 et jusque dans les années 80, dans des lettres, aussi publiées, mère Térésa demandera la restitution ou la destruction de ces confidences.
En 1957: "Vous détenez mon secret le plus intime, s'il vous plait, pour Lui, gardez pour vous tout ce que vous avez lu. Je vous ai fait confiance, aveuglément. Je voulais vous donner quelque chose de beau aujourd'hui, ce fut mon cadeau pour vous. Gardez le pour Jésus. »
En 1960, elle écrit: "Votre Grace, maintenant que vous faites des recherches sur l'histoire de notre congrégation, je vous supplie de détruire les lettres que j'ai écrites à sa grâce qui ne sont pas en rapport avec la congrégation. L'Appel était un difficile cadeau que Dieu m'a fait, moi, indigne. Je ne sais pas pourquoi il m'a choisie. Je suppose que comme pour ceux dont nous nous occupons, parce qu'ils sont les moins désirés. Depuis le premier jour, jusqu'à aujourd'hui, ma nouvelle vocation a été un "Oui!" prolongé à Dieu, sans même un regard pour le coût. Ma conviction que "le Travail est le Sien" est profonde. Je n'en ai jamais douté. Cela me blesse lorsque les gens m'appellent la fondatrice, car je tiens pour certain qu'Il m'a demandé: "Feras-tu cela pour Moi?" Tout est de Lui, je n'ai eu qu'à m'abandonner à Son Plan, à Sa Volonté. Aujourd'hui, Son Travail a grandi parce que c'est Lui qui agit à travers moi. De cela, je suis si convaincue que je donnerais volontiers ma vie pour le prouver."
Alors, pourquoi cette trahison, ce refus persistant de l'église de détruire ces lettres et cette décision de les publier? J'imagine que dans le processus de "béatification" actuel tout peut se faire.
Pour moi, à la lecture de ce livre, je ne vois pas du tout une femme en doute.  Je vois une femme d'un courage exceptionnel, d'une persévérance inouïe, d'un dévouement sans faille. Une femme isolée, qui pendant plusieurs années se désespéra de ne pas ressentir ce qu'elle était supposée ressentir, mais qui, engagée dans son action, finit par surmonter ses faiblesses pour se consacrer entièrement à sa mission.
Ce qui apparaît  clair aussi, dans ce livre, c'est qu'elle fut trahie par les siens. Trahie par une institution religieuse qui, pour des raisons obscures, refuse à l'une de ses grandes servantes le secret de ses confessions.
Hélène


Réponse :
J'ai été très ému en lisant votre commentaire. Je n'ai évidemment pas lu le livre dont vous parlez, ni d'ailleurs aucun livre ou article de fond traitant de mère Térésa. Ce que j'ai dit dans mon entrée #0066 m'a paru évident, simplement parce qu'il ne peut pas y avoir deux Vérités. J'avais vu quelques photos de mère Térésa comme tout le monde dans la presse et son seul regard m'avait dit qu'elle avait une expérience très particulière et rare de la Vérité, du Créateur et/ou de ses messagers. Votre commentaire ne fait que me le confirmer. J'ignorais tout de sa rencontre avec Jésus dans un train, pendant un voyage en 1946, mais cette information ne m'étonne guère.
Je regrette de manquer de temps pour lire. Je vous suis d'autant plus reconnaissant des extraits que vous en avez traduits. Merci, ma sœur Hélène. Je vous salue fraternellement avec toute votre famille.


11Sep07 66C7
Ce que le voulais dire dans ma préçédente intervention (n°66c2) est le fait que les tours jumelles se soient effondrées à la vitesse de la chute d'un corps libre soumis à la gravité.
En d'autres termres, d'imposantes structures de métal et de béton empilées les une sur les autres n'auraient offert aucune résistance aux structures aux dessus d'elles pour ralentir leur chute....(!)
Sinon, il n'y à qu'une façon de procéder pour avoir ce résultat. Celà s'appelle de la démolition contrôlée à l'aide de puissants explosifs utilisés dans la démolition de bâtiments.
N'importe quel ingénieur spécialisé dans le bâtiment vous dira la même chose.
De tels structures ne peuvent s'effondrer sur elle-même à une telle vitesse sans au préalable avoir détruit les étages en dessous qui les composent.
Nul besoin d'intervention Divine qui contredirait ou infirmerait ces faits:
C'est de la physique pure.
Je m'étonne même qu'en tant qu'ancien ingénieur, vous n'ayez pas jetter un regard purement scientifique à ces faits, ce qui vous aurait amené à vous poser des questions sur la version officielle de la chute des tours.
Sans parler du degré de chaleur nécessaire pour faire fondre des tonnes d'acier que ne peut fournir un feu de kérozène par manque d'énergie, et là encore c'est de la physique pure.
Un manuel de physique de terminale est suffisant.
Les lois de la physique sont des lois issues de la création, donc du Créateur, c'est le sens de ma remarque.
Nul ne peut y échapper.
Olivier G


12Sept07 66C8
Je découvre vos deux nouvelles entrées, les #0066 et #0067, ce soir.
J'avais fait l'erreur de marquer la dernière page (page 5) de votre blog comme favori dans firefox et internet explorer, et j' ouvrais donc toujours l'ancienne page 5 sans les nouvelles entrées sans voir que la page 5 était devenue page 4. Donc il est plus prudent de marquer la page d' accueil.
Je découvre cette belle entrée sur mère Térésa. Merci à Hélène de nous avoir communiqué ces quelques passages traduits de l' ouvrage "Mother Teresa, come be my light" qui nous livre quelques moments émouvants de la vie intérieure de cette grande femme, bien que je sois un peu gênée de lire ces confidences que mère Térésa avait demandé de détruire. Mais cela permet de connaître le vrai que les médias ne nous rapportent pas. Quand un journaliste à la TV a parlé des doutes de mère Térésa nous nous sommes dit avec mon époux que  ce ne pouvait être des doutes sur sa foi dans le Père, quand on sait tout ce que cette femme a fait.
Nous-mêmes ne sommes-nous pas traversés par des doutes sur la manière d' accomplir la Parole du Père, de la comprendre, et n' avons nous pas souvent le sentiment de ne pas y voir très clair ?
M.-O.


15Sep07 66C9
Heureusement qu'il y a des gens comme vous frère Michel, comme Mère Térésa dont je ne connais presque rien (merci Hélène), et beaucoup d'autres anonymes.
Ceci me ramène bien loin en arrière, très loin, à une époque où je connus le grand vide absolu et douloureux qui fait se tourner vers Dieu le Père. Il me semble que c'est dans ces moments-là que l'on progresse le plus.
Je pense à ce fameux livre qui dit: Sauve ne juge pas! (Rév d'Arès), car pour moi l'héroïsme, c'est lorsque l'on veut sauver et c'est alors que l'on fait don de soi que le royaume des cieux commence. Les apôtres du christ devaient s'avoir cela.
Aminadab.


16Sep07 66C10
Un des commentaires parle de "lâcheté" au sujet de mère Térésa , qui malgré ses doutes n'aurait pas eu le courage de renoncer à l'église.
Si elle avait quittée l'église aurait-elle eu les moyens de continuer à secourir tous ces gens qui comptaient sur elle? Cette femme ne s'était pas donné d'autre liberté que d'aider ces gens. Elle s'est dépassée dans le dévouement, elle n'était donc plus rien pour elle-même. Elle était donc en prière permanente. Une prière active, elle était en action permanente pour secourir les autres et  parmi ses proches elle à probablement réveillé des vocations et donner envie à d'autres de faire
le bien par la charité.
Peut-être allait-elle parfois au-delà de la charité dans ses relations avec les miséreux pour les rendre responsables et autonomes dans leur vies? Je ne sais pas, je ne connais pas mère Térésa.
Aimer les hommes évangéliquement c'est très difficile, car la nature humaine est à l'heure actuelle très ingrate. Avoir le goût d'aider les autres est un minimum pour le bien de ce monde. Cette femme à fait le minimum dont le monde à besoin pour survivre (sens de sa charité) et sûrement le maximum qu'elle a pu avec ses moyens.
Elle est pour moi un exemple d'une certaine forme du bien actif, de l'amour, du courage d'agir.
S.M.


16Sep07 66C11
Mère Teresa a organisé le travail auprès des "plus pauvres d’entre les pauvres," en permettant que, sur place à Calcutta, s’activent, outre les religieuses, des "volunteers" du monde entier: un médecin iranien musulman, un ex-employé japonais bouddhiste, une Suissesse rentière catholique, un Indien hindou de bonne famille, un globe-trotter français athée, un Texan à carrure de cow-boy, et cætera, et cætera. Unis dans l’action pour quelques jours, quelques semaines au chevet d’oubliés des médias, de laissés pour compte. Bénévoles aux intentions variées comme les reflets de ces roches cristallines qu’on prend parfois le temps d’admirer dans une devanture en s’imaginant tout petit.
Parenthèse, exhumer et mettre en valeur ces roches est plus facile que pour les fossiles, autour desquels il faut casser délicatement le matériau. Ici, un nettoyage suffit généralement.
Ces bénévoles me font penser aussi à ces jachères fleuries qu’on voit poindre de plus en plus en occident sous l’égide d’agriculteurs raisonnés.
Il me semble bien qu’elle n’a pas été beaucoup aidée par sa hiérarchie au début, étant alors très seule. Il lui a fallu lutter, entre autre pour quitter un établissement où elle était "destinée" à enseigner aux riches étudiantes indiennes.
Des gens de Calcutta l’ont appelé mother, de même qu’un Gandhi était affectueusement appelé "bapu," father. Occasion de rappeler, en passant, qu’une mentalité indienne, et peut-être moyenne-orientale est susceptible  de corréler dans son cœur lien familial transgénérationnel et action publique, ce que ne fait pas (ou ne fait plus) la mentalité occidentale, en tout cas pas ouvertement. Occasion aussi de rappeler la possibilité qu’a tout un chacun, homme ou femme, de se comporter à l’égard de son frère humain, même inconnu, comme une mère, un père, c’est-à-dire d’instaurer un rapport non fondé sur la force, mais sur la complémentarité et une bienveillance qui dépasse les bornes.
J’aime la formule de "Thérèse": "Ce que je fais est une goutte d’eau dans l’océan, mais sans cette goutte d’eau, ça ne serait pas l’océan."
De même, en reprenant une formule de Mao (je crois), elle avait conscience de donner un poisson et non une canne à pêche à qui meurt de faim. Parer au plus pressé, et aussi concevoir la plénitude de l’action à un niveau non exclusivement matériel. Reconnaître la faiblesse de ses moyens mais puiser dans l’adéquation du type d’action à son individualité propre la force qui déplace des montagnes, sauf erreur.
Ah, j’oubliais! Quand je m’informe sur mère Térésa je tombe sur wikipédia et d’autres sites qui, dans l’air du temps me semblent clamer — en prime-time, en première page ! — la pensée unique du moment: Hou! Qu’elle était tourmentée! Hou! Que ça fait mal d’être saint! Ou pire: Comme elle s’est trompé! Fuyez, fuyez braves gens ! Comme si l’on pouvait coucher la vie d’un humain par écrit. Comme si dorénavant c’était la facette de sa vie à retenir, etc. Face à une telle propagande inconsciente, pour ne pas dire tant de grotesque et d’obscène, puis-je me faire le plaisir de suggérer aux surfeurs de bien vouloir éclater d’un énôrme rire sonore et …guttural?
Jérôme


18Sep07 66C12
Vous avez l’art d’ouvrir des perspectives spirituelles à partir de tout sujet (mais ce n’est pas un art, c’est votre mission et votre charisme). Dans cette entrée encore et dans vos réponses (notamment aux commentaires 66C4 et 66C5…) j’ai beaucoup appris (sur l’héroïsme, sur certaines causes du "vide", sur notre emprisonnement dans ce monde…) grâce à cette lumineuse simplicité qui caractérise votre enseignement. Je vous en remercie de nouveau.
Lorsque vous avez parlé des lettres de sœur Térésa, je suis allé voir sur Internet ce qu’il en était, et j’ai eu beau chercher je ne trouvais que quelques phrases ou bribes de phrases agencées de manière peu cohérentes et peu probantes et qui représentaient en tout à peine une trentaine de lignes.
Dans les articles on cite des dates pêle-mêle (1979, 1959, 1962, 1957, 1960) et de courts extraits (le plus souvent quelques mots décontextualisés) dont le plus long comporte sept lignes. Pas une seule foi je n’ai vu cité le mot "doute." Je crois comme vous que Mère Térésa ne douta jamais ni de sa vocation de charité ni de sa vocation spirituelle ni de Dieu, même si dans certaines phrases elle semble se poser la question de Son Existence [l'existence de Dieu]. Mais je crois que cette question venait à cause de sa souffrance intérieure qui apparaît comme permanente et très vive.
Je me demande (si ces citation sont exactes) si on ne pourrait pas voir chez Mère Térésa le mysticisme parfois extrême qui exista chez des spirituels de grande envergure comme Grégoire de Nysse, François d’Assise, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux qui ont vécu leur foi dans un rapport très fort à la souffrance et qui vivaient cette souffrance comme une sorte de condition de la pureté de leur foi et de leur joie de croyants. Croyants qui cherchaient sans doute "démesurément" à faire l’expérience de Dieu. Mère Térésa a peut-être vécu une expérience similaire avec la joie en moins, puisqu’elle semble se
plaindre d’une profonde "solitude" et "obscurité." Mais on retrouve aussi cette "nuit" chez Jean de la Croix par exemple. Comme on trouve aussi chez Mère Térésa une phrase qui témoigne de sa souffrance, mais également du bonheur paradoxal de sa foi : "Je suis parfaitement heureuse de n’être personne même pour Dieu." Mère Térésa n’était plus rien pour elle-même sans ressentir cette joie d’approcher Dieu que d’autres mystiques ont éprouvée (Thérèse d’Avila parlait même « d’extase »).
Peut-être à cause de cela Mère Térésa se sentait-elle spirituellement insuffisante. Sa pénitence n’en devient que plus
exemplaire. Quel travail sur soi pour dépasser ce "vide" qu’elle jugeait "coupable" et pour continuer pendant plus d’un demi siècle à se donner totalement à son prochain ! Quelle action tournée vers le Bien, à l’exemple de François d’Assise ou de Thérèse d’Avila qui furent des marcheurs et des acteurs infatigables. Et finalement au bout de tout cela quelle confiance en sa mission: "Si un jour, je deviens une Sainte, je serai sûrement celle des ténèbres, je serai continuellement absente du Paradis pour éclairer la lumière de ceux qui sont dans l’obscurité sur la terre."
Voici des citations de mère Térésa (j’espère authentiques) qui, je trouve, illustrent bien son courage, son abnégation et son amour fraternel et qui témoignent d’une profonde espérance:
"On ne fait pas de grandes choses, mais seulement des petites avec un amour immense."
"Entrelaçons nos vies, tissons-les des liens du sacrifice et de l'amour, il nous sera possible de conquérir le monde."
"Se connaître nous fait plier le genou, posture indispensable à l'amour. Car la connaissance de Dieu engendre l'amour, et la connaissance de soi engendre l'humilité."
"Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde? Rentrer chez vous et aimer votre famille!"
"Nous réalisons que ce que nous accomplissons n'est qu'une goutte dans l'océan. Mais si cette goutte n'existait pas dans l'océan, elle manquerait."
"L'autre jour j'ai rêvé que je me trouvais devant les portes du paradis. Et saint Pierre me disait: Retourne sur Terre, il n'y a pas de bidonville ici!"
D. Faber


Réponse :
Je crains que vous mélangiez un peu tout et que vous vous attaquiez à une évaluation de la nature de mère Térésa qui vous dépasse un peu.
Grégoire de Nysse, un "saint" de mon ex-église orthodoxe, n'était pas un "spirituel de grande envergure" (Son frère de sang, le grand st-Basile l'était, par contre). Grégoire était un docteur de l'église, un théologien qui prêcha habilement contre l'arianisme qui alors constituait un danger pour les trinitaires, ce qui le fit bien voir de sa hiérarchie à l'époque. De là sa canonisation. Son frère Basile, métropolite de Césarée, l'avait fait évêque de Nysse, très médiocre évêque, du reste. Rien à voir avec François d'Assise ou Thérèse de Lisieux. De plus, aucun de ceux que je viens de citer de votre commentaire, pas plus que Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix, n'ont traversé les circonstances religieuses très particulières qui constituèrent le cadre de vie de mère Térésa. Aucun de ces "saints" ne s'était lancé dans une grande entreprise de secours matériel et sanitaire aux malheureux dans un pays de sensibilité religieuse non chrétienne, un pays hindou où l'on croit à la réincarnation, etc. L'opposition de valeurs très différentes mais également fortes, hindouistes et chrétiennes, doit être extrêmement éprouvante pour un esprit aussi observateur, sensible et honnête, que celui de mère Térésa.
J'ai lu quelques lettres de mère Térésa, qui écrivait en anglais, et j'y ai trouvé le mot "doubt"=doute, mais sur un contexte différent de celui, primaire ou grossier, que les journalistes ont laissé entrevoir.
Ceci dit, merci pour les citations de mère Térésa.


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