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22 septembre 2006 (0043)
la foi et la raison
Faisant suite à mon entrée 0042, ma messagerie s'est remplie d'âpres ou sourcilleux e-Mails, reproches personnels plutôt que commentaires. La réponse qui suit convient à tous, je pense.
Si j'annonçai sans délai que Benoît XVI venait de tenir à Ratisbonne des propos blâmant l'Islam pour sa violence et que le monde musulman avait déjà réagi avec colère, ce fut pour donner à mes lecteurs la primeur de la nouvelle. Mon entrée 0042, en effet, parut le soir du 15 septembre, jour même de l'exposé papal incriminé, mais pour autant je n'étais pas sans avoir une idée de l'exposé lui-même. Au cours de la journée un frère musulman m'avait appris l'événement et les premières réactions de l'Islam; à son eMail était joint le texte incriminé en anglais — À notre époque, les nouvelles vont très vite —. C'était le texte d'une longue conférence théologico-philosophique lue par le pape, dans lequel je ne sais qui avait souligné les quelques phrases déplacées.
Benoît XVI-2L'exposé parlait du perpétuel dualisme de la foi et de la raison. Je le savais le 15 septembre, mais je prends aujourd'hui le temps d'en dire quelque chose — parce que je ne prends pas "les raccourcis commodes des media pour m'éviter de penser." Je pense, je vous prie de le croire, oui, je pense, mais dans ce site, un blog et non un recueil de réflexions métaphysiques, je m'efforce de rester à la portée de tous. Je fais une exception ici pour montrer à mes critiques que j'ai des opinions.
Ce souci de raison évoqué par Benoît XVI à Ratisbonne, je suis d'avis que la chrétienté traditionelle, qu'elle repose sur les idées de Nicée (325), de Rome ou de Jean Calvin, en aura bien besoin pour abroger un jour (un jour qui viendra inexorablement) divers dogmes comme la trinité — le Dieu à trois têtes (Rév d'Arès 23/7) — ou le sang — vide est la sang (XXXII/9) — versé sur la croix pour le rachat des péchés du monde. Je me réjouis donc de ce souci qu'a Benoît XVI de garder raison en tous domaines pour que son église et d'autres églises relisent l'Écriture dans sa simplicité et la ré-interprètent.
C'est tout autre chose que je regrette dans l'exposé de Benoît XVI à Ratisbonne, c'est qu'il le lut en Professeur Joseph Ratzinger — en effet, il avait été professeur à cette université même — et non en pape chargé de responsabilités internationales. Il aurait dû s'en souvenir et se dispenser de citer dans sa discussion sur la raison, une autre discussion, vieille de plus de 600 ans, entre un lettré persan musulman et l'empereur byzantin chrétien Manuel II, lequel aurait conclu par "... Dieu n'aime pas le sang (versé par Mouhamad, ce qui) n'est pas agir avec raison (et qui est donc) contraire à la nature de Dieu." Le choix de cette citation avait-il été totalement innocent lors de la préparation de l'exposé? N'aurait-il pu citer des propos similaires concernant le sang abondamment versé par les Chrétiens au cours de l'histoire? Sans faire à Benoît XVI un procès d'intention, je maintiens qu'il illustra parfaitement à Ratisbonne l'image de la paille et de la poutre dans le Sermon sur la Montagne.
Non, je n'ai pas défendu ceux qui dans l'Islam avaient tiré parti de l'exposé du pape et fait brûler des églises et causer la mort d'une pauvre bonne sœur en Somalie. J'ai seulement dit que Benoît XVI aurait dû penser que ses propos pouvaient provoquer et "justifier" les méfaits d'émeutiers islamistes, compte tenu des tensions existant entre Occident et Orient.

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Commentaires:
22Sep06 43C1
Qu'est ce que la vérité ? Qu'est ce que l'erreur? La nature du  péché qui continue de nous pourrir l'existence?
Pourquoi les cendres des convictions de l'homme peuvent-elles encore être évacuées par la haine, la destruction et le meurtre? La raison alignée sur la foi en l'éternité de la vie conduira-t-elle l'homme à la sagesse de l'harmonie des expressions de chacun? Ramenant doucement à la solution spirituelle cela mènera-t-il enfin à l'abandon de ce qui ne nous sert qu'en apparence?
La nature du regard que l'on pose sur les faits unifiera-t-elle ou bien séparera-t-elle dans les différences interprétatives des subtils carcans de la pensée, où se glissent continuellement l'aubaine des malignités du tentateur?
Que demande le Père dans Sa Miséricorde à tous les pécheurs et pénitents [de la descendance] d'Adam? L'homme peut-il essayer de regarder, à tout instant, en direction de la source et origine de toute création, quoi qu'il voie et décide de faire? Se pourrait-il qu'il se retrouve ainsi à se rendre compte, saignant de son bruit, qu'il reste unifié au sort de ses frères humains? Frères qui ont souffert et souffrent toujours à cause des erreurs perpétuées depuis des générations, tant et si bien, au nom de sa foi ou raison: La vérité conditionnée de chacun, qu'il les transformât en péchés au Yeux du Créateur?
Guy I.

Réponse :
Ce commentaire ne semble pas en rapport avec l'entrée 0043, mais je le publie, puisqu'on y trouve les mots "foi ou raison" dans l'avant-dernière phrase.

22Sep06 43C2
Tout comme vous, je regrette ces propos du pape, parce qu'ils ne sont pas empreints d'amour et qu'ils risquent d'attiser les tensions de ce monde. Je regrette aussi d'entendre les réactions de certains commentateurs ou journalistes au discours du pape, qui tout en feignant de s'en offusquer affirment des choses tout aussi consternantes telles que (entendu à la radio): "Il faut bien admettre que l'islam a plusieurs siècles de retard sur le christianisme."
Je regrette pour les même raisons les "blagues" ou les railleries, voire les insultes, qui circulent sur certains hommes ou femmes politiques en France ou ailleurs, proférées par des gens qui ne voient pas ces hommes et ces femmes comme des frères ou des sœurs humains et qui ne font pas la différence entre ne pas être d'accord avec les idées de quelqu'un et l'insulter ou le mépriser. Je regrette aussi les petites lâchetés et méchancetés quotidiennes que nous disons ou pensons tous parfois, plus ou moins fréquemment, en croyant que ce n'est pas bien grave.
Si les propos du pape, les coups de têtes de Zinedine Zidane ou les aveux terrifiants du premier ministre hongrois nous choquent tant, c'est sûrement parce qu'ils sont vus et entendus par un grand nombre, et que nous considérons que ces stars ou ces haut-placés devraient "montrer l'exemple". Mais nous contribuons tous au malheur ou au bonheur de ce monde par nos actes, nos pensées, nos paroles, que nous soyons en plein milieu du désert ou à une tribune devant un million de personnes et que nous nous appelions Benoit XVI ou Monsieur Dupont.
Arrêtons d'actionner la pompe à malheur et montrons, toutes et tous, la bonne direction sans attendre d'être inspirés ou scandalisés par d'autres! Regardons-nous comme des frères, arrêtons de chercher les bons et les méchants, de détester de prétendus ennemis et de vénérer des héros couverts de médailles. Soyons généreux, honnêtes et jamais hypocrites avec notre entourage et les inconnus. Alors, il y aura une chance pour que dans 600 ans, Benoit XVI se balade sur une plage d'Éden avec Mouhamad, Manuel II et le lettré persan en leur disant "les gars, quand j'y repense, j'ai pas été bien malin le 15 septembre 2006."
Caroline

22Sep06 43C3
L'humour est un super-vecteur pour faire passer des messages, jeter la diatribe sur les uns les autres. La paille et la poutre est bien plus facile que de voir les merveilles déposées dans tous les êtres humains, car images et ressemblances  (Genèse 1/27). Ne pas juger (Rév d'Arès 36/16) n'interdit pas l'opinion si nécessaire à la prudence (Rév d'Arès 35/10) sur des faits de société contraires à la vie spirituelle. Nous comprenons alors mieux pourquoi la pénitence, La Parole de Dieu, Biblique, Coranique, Arésienne, les enseignements des prophètes, le rappel de la Vérité, la constance, la mesure, la patience, l'observation, la réflexion, la sagesse, l'amour évangélique.
Didier Br

23Sep06 43C4
Cher Frère Michel,
Pour ceux qui croient en La Revelation d'Arès, pour ceux qui croient que vous êtes un vrai prophète, il me paraît parfois difficile d'argumenter avec vous. Le prophète peut-il avoir tort? Êtes vous infaillible? Lorsque vous dites "Je suis d'avis que...", vous semblez ouvrir un débat. [Le Créateur dit:] Ta crache ne vient pas par en-bas, elle est donnée par en-haut (Rév d'Arès XXIII/9) et Ma salive est sur ta langue (VIII/11). Mon interprétation (sans doute faible) de La Revelation d'Arès est qu'il n'y a pas vraiment de débat à avoir. Le risque n'est-il pas plus de perpétuer le bruit (Rév d'Arès II/7-13, VII/4-16, etc.) que de faire avancer le message de changement (Rév d'Arès 28/7).  Lorsque vous abordez des sujets de politiques internationales, engagez-vous l'opinion du prophète envoye de Dieu ou s'agit-il de commentaires personnels ouverts à la discussion? 
Ma question est surement simplette, et je m'en excuse. Évidemment j'imagine que vous n'etes pas un homme qui n'a jamais tort. Mais pourtant je pense qu'il y a des sujets ou argumenter contre vous est comme argumenter avec son Créateur! Tu as la voix de fer (Rév d'Arès (III/2, etc.). Et aussi: Désormais tu es mon messager, tu n'es plus rien pour toi-même (Rév d'Arès 40/6).
De plus, vous montrez beaucoup de coeur et de comprehension pour le clerge et le Pape (roi blanc). Pourtant, Jesus et Dieu nous sont bien clairs sure ces princes du culte. Je n'ai pas ete surpris par votre prompte reaction au discours du Pape. Mais n'etes vous pas trop indulgent dans ce commentaire 43? "pour leur hypocrisie, pour leur rapacite, leurs spectres ont merite d'errer par les lieux les plus terrifiants". Encore une fois ma question est peut-etre un peu simplette, mais mon interpretation de la Revelation d'Ares reste que le pape n'est qu'un formidable imposteur.
Merci Frere Michel pour tout ce que vous faites pour nous tous.
Éric B.

Réponse :
Je peux évidemment errer et me tromper et j'en suis prévenu: Ne rebrousse pas chemin, ne reviens pas sur tes pas... [sinon] tu te tueras avec ton âme (Rév d'Arès 39/6), comme d'autres l'ont fait autrefois: J'ai voulu parler par d'autres en grand nombre, mais ils se sont dérobés (2/16). Ceci dit, comme je crois l'avoir toujours fait, à mon grand détriment social, au prix de cette "mort civile" dont parlait les Romains à propos des hommes qui sortaient des idées et valeurs reçues, si je garde et utilise scrupuleusement ce charisme que le Père m'a donné — parole de Mikal Ma Parole (Rév d'Arès I/12) — oui, ce que je dis est au-delà du champ des débats humains.
Mais ce n'est pas vraiment sous cet angle, l'angle sous lequel, par exemple, les catholiques voient l'infaillibilité papale, qu'il faut voir les choses. Je veux dire que ne pas m'écouter, avoir d'autres opinions que la mienne quand je m'exprime par référence à la Parole (c'est le cas dans #0043 où je me réfère au Sermon sur la Montagne), n'est pas damnable en soi, n'est pas péché mortel, car de toute façon qui peut savoir qui est sauvé et qui n'est pas sauvé? (Rév d'Arès 11/3). Ne pas m'écouter est seulement un risque, mettons même un gros risque, à prendre, dans la perspective du grand Dessein global. Ce n'est pas une fatalité de damnation personnelle, puisque même à propos de ceux qui n'ont pas écouté la mission que le Père leur donnait par la bouche de Jésus, les apôtres Paul, Jean, Pierre et d'autres, le Père lui-même me demande de ne pas en déduire que ces hommes se sont perdus (Rév d'Arès 16/12-13). Cela vous paraît troublant, voire même contradictoire, et vous vous demandez où est la vérité.
Le nœud du dilemme est dans la liberté absolue que le Créateur a donnée à l'homme (Rév d'Arès 10/10). La suprême valeur — la gloire dit La Révélation d'Arès (37/9) — de l'effort sur soi que consent l'homme en acceptant de prendre la voie du changement est dans l'acceptation de suivre la Parole et ipso facto de suivre le prophète à qui cette Parole a été donnée et qui l'applique. Des quantités d'hommes ne me suivront pas, mais cela ne leur sera pas imputé à péché (Rév d'Arès 16/3) s'ils parviennent quand même, par leurs propres voies, au changement tant souhaité par le Ciel comme par les hommes. Seulement voilà, les risques qu'ils prennent sont grands. Le prophète comme homme n'est pas infaillible, mais la Voie que montre la Parole transmise par le prophète est infailliblement bonne. D'autres voies existent, mais, en dépit de leurs apparences plus logiques, elles sont beaucoup moins sûres, elles présentent d'énormes risques d'impasses et d'échecs. Ici l'homme engage sa responsabilité, est placé face à la foi qu'il place dans le prophète similaire à la foi qu'il place en Dieu lui-même, si peu écouté d'ailleurs: Combien de Chrétiens écoutent et appliquent l'enseignement évangélique d'amour, de pardon, de paix, de générosité, etc? Ils ne sont pas tous perdus pour autant, mais le monde, lui, poursuit son calvaire à travers le malheur, la douleur et la mort. C'est ça que, par La Révélation d'Arès, le Père voudrait que nous arrêtions. C'est pour ça qu'il demande aux hommes d'écouter le nouveau prophète qu'il leur a donné.
Ceci dit, c'est vrai que le Père déverse sa colère sur le religion, les clergés et leurs dogmes. N'ai-je pas retransmis fidèlement ses Paroles de Colère? Oui, et on ne saurait me reprocher d'avoir pris parti pour eux. Mais je suis pécheur, je ne suis pas Dieu pour m'exprimer dans les mêmes termes d'irritation. Ces hommes-là ne sont-ils pas eux aussi appelés à la conversion? L'amour et le pardon des hommes leur seraient-ils refusés? Bien sûr que non. D'ailleurs, en l'occurence, non seulement je n'ai pas pris la défense du pape, mais les catholiques qui m'écrivent estiment que j'ai "honteusement outragé le chef de l'église et que cela démasque [en ma personne] un tartufe, un faux doux." Pourtant, je ne m'étais pas prononcé sur le pouvoir que le pape croit posséder sur les âmes, mais seulement sur un incident très ponctuel qui fait courir des risques à la paix du monde. Rien de plus. Vous voyez comme il est difficile d'être bien compris d'un bord et de l'autre.

24Sep06 43C5
Il est triste que Benoit XVI jette sans le vouloir de l'huile sur le brasier incessant de la polémique. Nul n'est infaillible, mais pour un homme de paix ces propos manquent de bienveillance.
L'amour du prochain incombe de ne pas blesser le prochain, de ne pas l'outrager en touchant à ce qu'il aime le plus au monde: le Coran (Parole du Père) et son prophète Mouhamad.
Outre [qu'il ne se souvient pas de] la paille et la poutre, Benoit XVI ne connaît malheureusement pas assez le Sermon sur la Montage. Notamment les béatitudes (Matthieu 5)
[En fait le commentateur présente ici une combinaison des béatitudes de Matthieu 5/3-12 et des béatitudes telles que reprises par La Révélation d'Arès 28/15. Les soulignés sont également du commentateur]:

Heureuses les âmes dépouillées le Royaume des Cieux est à elles !
Heureux les réfléchis, ils hériteront de la terre !
Heureux les cœurs graves, ils retrouveront la joie !
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux, il leur sera fait miséricorde !
Heureux les incorrompus, ils verront Dieu !
Heureux les réconciliateurs, ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux persécutés parce qu'ils montrent la Voie, le Royaume des Cieux est à eux !
Heureux ceux insultés, persécutés et calomniés, parce qu'ils proclament la Vérité ! Soyez dans la joie et exultez, votre récompense est dans les Hauteurs ! De même furent persécutés les prophètes et ceux à qui l'on a fait haïr Dieu.
Heureux sont-ils, parce qu'ils ont été scandalisés !
Heureux sont-ils parce qu'ils ont été dignement pauvres et qu'ils deviendront riches de toute la terre !
Heureux sont-ils parce que leurs pères sont morts esclaves et que leurs os sont aujourd'hui consolés !
Heureux sont-ils parce que la faim et l'injustice les enserraient et qu'ils vivront justifiés et rassasiés !
Heureux sont-ils à cause de leurs vertus parce qu'ils connaîtront Dieu !
Heureux sont-ils parce qu'ils distribuent entre tous Mon Héritage !

Les religions ont bafoué le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5/1-7/27). De là le retour de Jésus [messager du Père] puis du Père lui-même à Arès.
Il me parait impossible, pour un homme sincère et aimant de ne pas avoir un regard d'enfant envers une Parole comme celle du Coran.
Oui, ce Livre libèra les hommes de sont temps et [devrait libérer] ceux d'aujourd'hui de l'esprit de clan, des instincts tribaux, du machisme et de la loi du plus fort.
Le Coran appelle tous les humains à devenir des frères, l'Amour du Père et des hommes devient la base du départ de la nouvelle société musulmane.
 Tout être à sont importance et son libre arbitre. Dieu aime tous les hommes.
On ne peut rester indifférent et moins encore rire devant ce qui fait vibrer les cœurs de plus de 700 millions d'enfants du Père (l'Islam).
De Mikal [le témoin de La Révélation d'Arès] le Père dit: (Tu es) Mon Honneur (XXXVI/16)
Alain J.

26Sep06 43C6
Merci à Éric B. qui a permis par son commentaire 43C04 votre réponse. Merci à vous [fr�re Michel] de l’avoir faite.
Merci d’avoir accepté de nous entraîner vers les Hauteurs. Votre réponse me replace face au choix que j’ai fait de vous suivre. Et même si parfois c’est difficile et que j’en ai les bras bleuis (Rév d'Arès 31/7), c’est largement plus supportable que le joug du riche et du puissant (28/25). Quand on a connu la désespérance, on ressent encore plus profondément la joie de la pénitence (28/25). C’est tellement bon de se sentir vivre! Merci frère Michel d’exister, et merci au Père de nous avoir envoyé un prophète.
Je ne sais pas si c’est un commentaire mais j’avais envie de vous dire tout ça. MERCI.
Madeleine T.

27Sep06 43C7
Voici, la lettre adressée par un prélat oriental au pape:

Patriarcat grec orthodoxe d'Antioche et de Tout l'Orient
Lettre de Sa Béatitude Ignace IV
Patriarche grec orthodoxe d'Antioche et de Tout l'Orient
A Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
N° 663/3
17 septembre 2006
Votre Sainteté le Pape Benoît XVI,
C'est avec une profonde inquiétude que nous avons suivi vos déclarations et les violentes réactions auxquelles elles donnèrent lieu tout au long de ces derniers jours. Nous aimerions cependant porter à la connaissance de Votre Sainteté certains points essentiels auxquels croient les Chrétiens d'Orient et qui font partie de leur vie quotidienne.
En effet, en ce qui concerne le Christianisme et l'Islam, les Chrétiens d'Orient en ont, plus que quiconque, une connaissance approfondie surtout que, depuis le début du message islamique jusqu'à nos jours, ils vivent en commun accord et en harmonie avec les musulmans.
Nous avons pu entretenir les meilleures relations dans une ambiance de respect mutuel des croyances et des cultes religieux, et de la reconnaissance de la liberté de chacun de vivre selon les enseignements de sa religion et les lois de sa doctrine. Nous sommes convaincus que l'unique expérience d'une culture de la convivialité entre Chrétiens et musulmans a pris naissance dans cette partie du monde, en cette terre des religions révélées. Feu le Pape Jean-Paul II avait, comme vous le savez, hautement loué cette convivialité islamo chrétienne qu'il avait lui-même observée de près lors de sa visite historique à la Syrie. D'ailleurs cette visite constitue aujourd'hui une partie de l'histoire du Vatican et un épisode dans l'évolution qu'avait voulu réaliser Sa Sainteté.
Sans vouloir entrer dans les détails des relations islamo chrétiennes, relations consacrant la coexistence et le respect mutuel, et sans vouloir rappeler que l'une des plus longues sourates du Noble Coran est celle qui parle du christianisme avec un grand respect, nous voudrions toutefois signaler que tout discours sur la religion, qui l'envisagerait comme sujet de recherche académique, est incompatible avec la vérité fondamentale que la religion est avant tout une doctrine et une foi que pratiquent les fidèles. Ceux-ci ont tout le droit d'exercer leurs cultes religieux comme ils le veulent.
Le temps n'est pas aux interprétations qui considèrent que la religion est autant une question intellectuelle qu'une question doctrinale. Cette manière d'aborder la religion pouvant porter atteinte à ses principes et à ses doctrines, nous souhaitons que vous apportiez votre contribution à retirer l'essence des religions de la table des discussions, des interprétations et des citations dépassées, et à aborder ces fondements doctrinaux des religions d'un point de vue contemporain et non moyenâgeux.
Nous voudrions de même confirmer que la religion n'est pas un sujet de luxe intellectuel et philosophique, mais qu'elle est au service d'une convivialité faite dans l'amour et en compatibilité avec les croyances, les lois et les cultes. C'est ce qui marque et distingue cet Orient dans lequel nous vivons depuis le temps des révélations divines jusqu'à nos jours.
En vous demandant de prier pour nous, nous souhaitons à Votre Sainteté le bien être ici bas.
Ignace IV
Patriarche grec orthodoxe
d'Antioche et de Tout l'Orient

Christian S.

29Sep06 43C8
Quelle mouche a donc piqué le pape? Il ne pouvait pas en effet ignorer l’impact de ses considérations sur l’islam ou tout au moins les risques importants d’émoi que cela comportait dans un contexte international de tensions entre les pays musulmans en proie à la guerre et/ou à l’occupation et les pays de culture "occidentale" (où il ne reste plus grand-chose de chrétien), agresseurs, ou occupants, ou alliés de ceux-ci. Je crois que cette faute, pour le moins, d’appréciation du pape illustre assez bien les défauts des docteurs et de leur perception intellectuelle et politique de la foi. Il est probable que Benoît XVI a éprouvé un grand plaisir à reprendre un moment sa chaire de professeur de théologie à l’Université de Ratisbonne où il exerçait autrefois et où il donna le 12 septembre cette "leçon sur la foi et la raison."
Retrouvant ses marques d’universitaire brillant, il n’a peut-être pu résister à la tentation de montrer son érudition en allant chercher dans les recoins de l’histoire les références de ses arguments visant à associer foi et raison contre la violence religieuse. Le projet est en soi on ne peut plus pertinent à notre époque comme à d’autres, mais aller puiser ses sources auprès d’un "Manuel Paléologue, empereur byzantin du XIVème siècle, polémiquant contre l’islam, alors que la menace turque est aux portes de Constantinople" (citation d’un intéressant article d’Henri Tincq dans "Le Monde" du 20 septembre) et chez "Ibn Hazm, un théologien maure espagnol du XIème siècle condamnant toute réflexion sur le Coran au nom de l’absolue transcendance de Dieu et qui n’a jamais fait école dans la pensée islamique" (ibidem) était non seulement risqué, mais relevait presque de la mauvaise foi.
Il ne manquait pas en effet (malheureusement) d’exemples de violence religieuse dans l’histoire du christianisme: croisades, réforme et contre-réforme, tortures et bûchers de l’inquisition, conversions forcées des peuples colonisés. Ce faisant, le pape s’est enivré (Rév d’Arès 32/9) de sa propre science de discuteur (Rév d’Arès 1/3) et a perdu le fil de son projet, ce qui n’a pas échappé à Ignace IV, patriarche grec orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient (cela vaut bien un pape ?!) qui "signale que tout discours sur la religion, qui l'envisagerait comme sujet de recherche académique, est incompatible avec la vérité fondamentale [de] la religion [...] et que le temps n'est pas aux interprétations et aux citations dépassées...", (cf. lettre reproduite en 43C7).
Mais est-ce que Benoît XVI était ivre de son savoir au point de devenir inconscient des conséquences qu’impliquaient la nature de son discours et surtout le statut de celui qui le prononçait? Je ne le crois pas, et je pense que derrière le caractère universitaire de sa "leçon", il s’est posé en donneur de leçon, c'est-à-dire en juge et en dominateur convaincu de la supériorité de sa religion sur les autres. Ce n’est pas tellement son ignorance (apparente ou feinte) de l’islam qui a blessé des millions de musulmans, mais la manipulation de l’histoire et des termes de foi de cette religion en vue de la sermonner, ce qui constitue, et pas seulement pour les intégristes, un acte "d’arrogance" de la part du chef d’une religion loin d’être exemplaire sur le sujet.
Jean-Paul II avait inauguré une véritable démarche de paix, de pardon, de concorde interreligieuse, de "convivialité", comme dit le patriarche grec Ignace IV. C’était le fait d’un homme (qui ne me semble pas le jars fort, beau, même s’il a des mérites, parce que le pape est le roi blanc qui tient la cage (Rév d’Arès XXXVI/3) et représente la grue à trois pattes [Rév d’Arès XXII/1]).
Le système religieux catholique (une grue à trois pattes parmi d’autres) s’est trouvé un autre champion propre à défendre ses intérêts en marquant nettement sa différence et en s’appuyant sur une certaine conception de la "raison." Souhaitons que cette "raison" qu’invoque Benoît XVI soit aussi celle du cœur et pas seulement celle, froide et parfois calculatrice, du dogme, sinon l’esprit des rencontres interreligieuses d’Assise et le dialogue appelant à la paix des religions comme préfigurant la paix du monde ne pèseront pas lourd dans la balance du déchaînement des passions. Heureusement, les remous considérables créés par les paroles du pape et les réponses de tous bords, quelles viennent des croyants de la rue ou des autorités religieuses, appelant à l’apaisement et débordant les réactions intégristes, montrent que les becs de la grue (Rév d’Arès XXII/3) se sont usés et que la conscience spirituelle des peuples évolue. La Révélation d’Arès est passée par là et la mouche y boit déjà (Rév d’Arès XIX/18). C’est d’une grande et superbe espérance.
D. Faber

20Oct06 43C9
Cette histoire du discours du pape montre clairement le danger grandissant qui peut guetter chacun de nous, s'il ne fait pas l'effort personnel de penser et d'analyser par lui-même en laissant à d'autres (soit-disant plus savants..) le soin de réflexion que quiconque possède quand il veut bien en faire l'effort.
L'exaltation et la passion des foules n'entrainera jamais de discours constructifs, mais une animosité croissante, qu'importe l'objet du discours.
Les "pouvoirs" politiques et religieux ne savent que trop jouer sur ce sentiment de puissance qu'inspire le nombre, comme si ce qui importait était la quantité, la forme plutôt que le fond.
Tant que les hommes s'accrocheront à cette fausse idée de domination des uns sur les autres, le monde ne changera pas, tant que certains l'utiliseront pour flatter l'égo, l'homme ne se libérera pas.
Le pouvoir et la domination des uns sur les autres est une illusion entraînant bien des malheurs. Le seul pouvoir que peut avoir l'homme est sur sa propre vie et, en changeant en bien, indirectement sur la vie des autres, car alors il peut devenir un repère, une référence sur laquelle l'on ressent qu'il est bénéfique de se baser et il devient lui-même la voie qu'il a construit.
Et là, il devient libre... et il libère les autres!
Olivier G.

00Xxx00 43CX
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